Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

A Guy and his Breathtaking Destiny de Drad



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 22/12/2011 à 00:49
» Dernière mise à jour le 02/07/2014 à 20:11

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de transformations ou de change

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
VI - Gratte-ciel et gens pressés
Quand je parlais de "la plus longue ligne droite d'Unys", c'était pas des conneries. On a beau poser son regard sur l'océan pendant longtemps, contempler les cieux pendant un certain temps, ou regarder les immeubles de Volucité qui n'ont pas franchement l'air de se rapprocher, on n'avait pas tellement l'impression de se rapprocher de la métropole. Nous marchions sur cette imposante infrastructure depuis un moment déjà. Fire consultait le Pokédex ; nous écoutions le bidule technologique :

- Le Pont Sagiciel est le plus grand de tous les ponts d'Unys...

- Apparemment, le Pont Sagiciel est le plus grand pont d'Unys, répéta le Pokémon Lézard.

- Encore heureux, soufflai-je.

Il continua, répétant la voix électronique:

- C'est aussi le plus emprunté, car reliant les principales voies de communication terrestres à Volucité.

Lilas regarda autour d'elle :

- Le plus emprunté? La route en-dessous peut-être, mais il n'y a pas des masses de piétons. On est seuls.

Bisou marchait gaiement et avec entrain à ses côtés. Lui, il s'en foutait, qu'il y ait du monde ou pas. M'enfin, sur le Pont Sagiciel, c'est quand même assez étrange. Ou alors c'est parce que les fameuses vacances d'été, maintenant que j'y pense, c'est aujourd'hui.


Ah oui, parce qu'après que j'ai décidé de partir sur un coup de gueule, le W.T.F. n'avaient pas oublié d'aller chercher les fameuses piles pour le Pokédex. Bien sûr qu'on l'avait interrogé sur nos conditions d'évolution, mais cet abruti restait catégorique: "Si je vous les balançais à la figure, ça serait moins drôle. En plus, j'les connais pas. C'est à vous de trouver ce qui ne va pas dans votre vie actuelle. Quand vous l'aurez résolu, je pense que ça sera bon. Normalement." Autant vous dire qu'il retourna vite fait bien fait dans le Sac à Trésor. Et oui, les piles, elles avaient été chipées. Bof, quelques Pokés de plus ou de moins sur une dette d'un milliard, c'est une goutte d'eau dans l'océan.


Chacun restait avec ses pensées, sans dire mot. Je pense que les dernières révélations privées en date en ont mis quelques uns dans de profondes réflexions, ce qui avait pour conséquence un silence absolu en extérieur. Moi, de mes révélations, y avait que dalle à en penser. C'était normal. Enfin, la partie où je sauve le monde est normale en quelque sorte. A ce propos, je me rappelle de ce qu'avait dit la nana du musée interrogée par le flic, cette histoire de Galet Noir qui a été confié à Ludwig, mais qui n'a pas réussi à réveiller Zekrom, et puis que Zekrom a finalement été réveillé ; on ne sait comment. Sans parler du fossile volé, et, j'en avais la certitude, qui a un lien avec ma transformation en Arkéapti. Puis, mes yeux regardant l'horizon droit devant moi, ces gratte-ciel, je songeai à ma dernière visite à Volucité. Arrivée en à bord de l'Etoile, quelques éraflures sur la coque (t'es un winner, Zekrom), les retrouvailles avec Aloé, les éclaircissements quant au Pokémon préhistorique rencontré en mer, ma rencontre avec Drak, le thé bu avec les champions à la Mélodie du Répit, l'anéantissement de la ville par Reshiram, ma fuite à dos de Latios. Que d'émotions. Certes, maintenant, elle était toujours restée aussi resplendissante, étant donné que la météorite est bien tombée il y a 65 millions d'années, et pas sur Kyurem à notre époque. Grâce à mon équipe de choc, et moi, évidemment *gonfle le torse*. Mon équipe... Bastiodon, Drak, Noctali, Vaututrice, Lançargot, Crocrodil, Shaymin, Charkos... Où étaient-ils? Allaient-ils bien? Question idiote, ma foi, vu qu'on a été enlevés, et qu'on a fait des choses pas tip top sur certains, SURTOUT SUR MOI. En tout cas, j'étais sûr que Gardevoir était en sécurité avec Latios, et que Genesect... Bah, avec moi, toute façon, il peut rien arriver, hein? Je veux dire... Ouais, bon, peut-être qu'il se pourrait que vous vous retrouviez embarqué dans une histoire débile, mais on a toujours eu du bol, non? Faut bien l'avouer: si je suis toujours là, si le monde est toujours aussi intact, si tout le monde est toujours aussi en bonne santé, si Volucité est toujours aussi là (cherchez pas, chez moi ça se dit), c'est que, malgré un fucking destin, j'ai toujours eu le cul bordé de nouilles, comme dirait Latios. Ça c'est toujours bien fini, jusqu'ici. Personne n'est mort, du moins aucune personne qui aurait quelque problème neuronal. Ouais. Personne n'était mort.

- COUCHEZ-VOUS!

Une voix forte, puissante, masculine, bref une voix de gars qui alerte, quoi, se fit entendre. Les W.T.F. et moi nous plaquâmes au sol, même si se jeter sur du bitume, ça fait un peu mal. Lilas agrippa et abritant de tout son être son protégé de type Glace. Dans un souffle de vent incroyable, nous fûmes frôlés par une gigantesque ombre volante, qui alla s'écraser avec force (comprenez par là qui s'explosa la gueule) plus loin sur le Pont Sagiciel. Nous relevâmes la tête et nous redressâmes.

- Là-bas! s'écria Fire.

Effectivement, là-bas. Ce, ou plutôt ceux qui nous avait survolés de près s'étaient crashés. Un Drattak, couché sur le flanc, et un homme à terre, à côté. Nous accourûmes les aider.

- Vous allez bien ? s'inquiéta Lilas.

L'homme se releva difficilement, le Drattak gémit avant de rouvrir les yeux et de se remettre sur ses pattes maladroitement. Le gars qui l'accompagnait, maintenant debout, se remettait peu à peu de l'atterrissage à première vue forcé. Il avait une tête de bon gars, hormis les lunettes noires sur les yeux, donnant un côté j'ai-pas-trop-envie-qu'on-voie-mes-yeux ou alors c'est-l'été-donc-lunettes-appropriées-parce-que-j'ai-la-classe, bref. Il avait les cheveux courts mais surtout rouges, tout comme son habit et sa ceinture de tissu. Une grande tenue grise sombre avec des motifs noirs assez spéciaux recouvrait son premier habit rouge. D'assez grosses chaussures, noires elles aussi. En gros le gars bizarre. Il nous aperçut alors (enfin je crois, je rappelle qu'il a des lunettes noires) mais sembla s'en moquer ; il se précipita sur le Drattak:

- Drattak! Tu vas bien?

Le Pokémon Dragon, aussi bien au niveau du type que de l'espèce, avait lui aussi recouvré ses esprits. Il répondit au gars zarbi avec un sourire confiant:

- Ouais, c'est bon. C'est pas ces connards qui me feront renoncer!

A sa voix, je reconnus celle qui nous avait alertée.

- Ok, alors on y retourne! Il faut se dépêcher! lança l'homme qui devait être son dresseur.

Ce dernier grimpa sur le dos du Pokémon, qui battit violemment des ailes, avant de s'élever dans les airs, et d'accélérer la vitesse de Vol direction la métropole d'Unys.

- Bon, bah on les aura vachement aidé, soupira Fire. J'aurais aimé un peu d'argent ou de reconnaissance, surtout en ce moment.

- T'en fais pas, on trouvera un moyen de rembourser et de devenir une grande équipe! le consola Lilas, qui laissa Bisou continuer à faire le bébé heureux.

L'arrière-train du Pokémon et le dos du gars le montant s'éloignèrent progressivement, atteignant rapidement Volucité.

- Ouais, bah si j'avais aussi la possibilité de voler, on y serait en un rien de temps, nous aussi! criai-je à l'égard des intéressés, battant des ailes colérique.

Je me sentis con à ce moment là. Avec mon gros bec en pleine face, mes griffes minables, mes petites pattes et mes bras plumés. Je me lançai soudainement dans un sprint ; au moins, s'il y avait quelque chose en quoi j'étais doué, c'était ça. Je courus, comme un dératé, comme quelqu'un qui avait le feu aux plumes, comme quelqu'un qui s'apprêtait à prendre son envol. Je déployai mes pattes antérieures couvertes de plumes, et, dans un battement d'ailes dans lequel je mis toutes mes forces, je bondis.

- Ouais! Il vole! s'exclama soudain Fire.

J'ouvris les yeux. Lors de cet instant, je ne touchai effectivement plus le sol.

- Ouais! Je vole!

- Il ne vole pas, soupira Lilas. Il se vautre.

Et ouais. Je ne volais plus. Je me vautrais effectivement et lamentablement après de vains coups d'aile dans le vide, et après un saut assez grand. Je restai face contre terre, dégoûté, mais surtout sans plus aucune force pour me relever. Chiottes.


Victoire! La porte du Pont Sagiciel! Nous accélérâmes le pas ; les remarques quant à l'épisode dramatique de mon essai de haute voltige étant finies. Nous déboulâmes dans le petit hall, le traversâmes rapidement, et entrâmes finalement dans Volucité. Et bah, même lors de la seconde visite, ça vous fout toujours une claque.

- Enorme! s'exclama le Salamèche.

- Superbe! s'écria le Fragilady.

Les yeux du bébé Polarhume scintillaient. Je ne fis pour ma part qu'un grand sourire ; une sensation de bien-être, de retrouvailles avec cette ville que j'aime tant, et dans laquelle j'ai vécu tellement de choses. Les gens pressés par leur dernière journée de boulot pour certains, pour d'autres non, les bruits des discussions animées, des téléphones sonnant, des vagues s'écrasant sur les quais, des sirènes des bateaux de plaisance, la magnifique Etoile d'Unys (qu'on ne présente plus, hé hé hé), les gratte-ciel portant impeccablement bien leur nom, bref, l'activité humaine d'une métropole internationale dans sa splendeur. Nous nous mîmes à déambuler dans l'avenue en arc, desservant tous les quais, toutes les rues, tout Volucité. Des Colombeau volaient dans le ciel, au-dessous du ciel resplendissant de l'été, illuminé par le soleil tapant. Nous passâmes à côté de la Rue Volute, où des gens courraient de toutes parts. Un grand panneau digital surplombait une partie de la rue, indiquant d'un "G" géant les bureaux d'une célèbre compagnie de jeu vidéo. Bref, des bureaux, des entreprises et des SARL en masse dans cette rue, les gens pressés étant évidemment de la partie. Nous poursuivîmes notre petit bonhomme de chemin sur cette avenue principale quand Bisou se mit à chouiner :

- *chouinements*

- Il doit avoir chaud! s'exclama Lilas qui se précipita à une vitesse phénoménale sur le gamin pour le prendre dans ses bras. Avec une telle température...

- C'est vrai, je conçois que pour un Pokémon de type Glace, ça doit pas être le pied, renchéris-je.

- Mais c'est le pied! Ce temps me donne la baie Pêcha! C'est trop bon de sentir le soleil vous...

- Bon, je crois qu'on a compris, soufflai-je, également un peu chauffé par le combo Zénith+Danse-Plumes. On continue, on trouvera bien un moyen de rafraîchir le petit.

Et nous continuâmes. Nous longeâmes l'immeuble avec, à son sommet, un écran affichant une publicité pour les Centres Pokémon, avec un Pikachu représenté au-dessus du slogan "Et en plus c'est gratuit!". Le Centre Pokémon de Volucité qui était judicieusement situé au rez-de-chaussée de ce bâtiment, où des dresseurs de tous styles et de tous pays sortirent, que ce soit en courant, pressé, nonchalamment, ou en hurlant pour la énième fois que "c'est sûr de sûr de sûr" qu'il vaincront la Ligue Pokémon. Ça me rappelle mes voyages, tiens. Enfin, vu la vitesse que prenaient mes compagnons, ça devait pas leur plaire de rester plus longtemps devant le Centre. Enfin.


Après quelques dizaines de mètres, nous arrivâmes à l'intersection Rue Vogue - Quai Prime. En face de la mer, accoudés aux gardes-corps, des gars qui fumaient une clope, bavardant de tout et de rien, prenant sûrement une pause. Un bateau noir et d'une forme assez effilée, bref fait pour passer incognito mais qui ne passe pas incognito, était amarré là. Les deux gars jetèrent soudain leur cigarette à moitié fumée à la mer, et s'en allèrent vers la navette EXTRÊMEMENT discrète. Bref, on s'en fout, je signalais qu'on pourrait peut-être trouver un truc sympa dans la Rue Vogue, Lilas et Fire s'y engouffrèrent, je les suivis, jetant un dernier coup d'œil aux hommes qui avaient tout de normal.


La Rue Vogue. Ses arbres dont les branches créent une ombre bienvenue, ses buissons bordant la grande allée piétonne, ses gens un peu moins pressés mais quand même, et puis les premiers touristes par ci par là. Les badauds nous regardaient ou riaient en nous voyant, petite troupe que nous étions, mais nous n'étions plus à ça près. Lilas étaient en tête de groupe, Bisou dans les bras, Fire la suivait machinalement, plus absorbé par l'activité de la ville, et moi je pointais du doigt le Glacier Sensas, tout de rose bonbon, de blanc neige et de bleu menthe:

- Là! On peut aller chercher un truc!

Je constatai qu'il y avait du monde. Ça m'aurait étonné. Nous nous mîmes derrière la dernière personne qui faisait la queue, et attendîmes, Lilas essayant de calmer Bisou, Fire épiant la carte des parfums et moi râlant du fait qu'on doive attendre.


Dix minutes plus tard. On n'a pas avancé d'un pas. Lilas et Fire s'impatientaient, Bisou était rouge givré, moi j'en avais pleins les plumes. Pourquoi ça avance pas? Y a encore une mémé qui sais pas compter ses sous? Un imbécile qui a dit de l'attendre le temps qu'il aille chercher le porte-monnaie oublié? Alors quoi? Quand la nana qui était devant nous se retourna, et lança avec un grand sourire:

- Vous savez mes petits chous, on n'est pas mardi! Je vais être la dernière personne servie, après ils n'en auront plus!



O_o



C'EST MAINTENANT QU'ELLE LE DIT? Je voulus lui sauter à la gorge, dézinguer tous ceux qui étaient devant nous, cambrioler le Glacier et me barrer avec Bisou dans le bac à glaçons, tout en criant "BANZAÏ!", mais je me retins. La dernière fois que j'ai ouvert mon bec, les gars ont soit détalé, soit voulu me vendre, alors... Fire cria, Lilas soupira, Bisou chiala. La totale pour une ambiance heureuse. Fire sortit alors de la file d'attente, se dirigea d'un pas ferme vers le comptoir où un abruti mettait trois ans à choisir son putain de parfum. Il agrippa le rebord vitré, les clients le regardèrent avec un air choqué, il s'écria:

- VOUS VOUS FAITES PAS CHIER! C'EST QUOI CETTE HISTOIRE DE MARDI? ON A UN GOSSE A NOURRIR!

Évidemment, à part entendre des rugissement de Salamèche, les cons, ils se foutaient de sa gueule. Il voulut balancer un Lance-Flamme, je lui fis signaler que c'était une bien piètre punition pour des abrutis de leur genre. C'est alors que je sentis un souffle de décongelé derrière moi: c'était le bébé Polarhume qui voulait s'approcher, bien qu'extrêmement affaibli. Je m'écartai, sourire sarcastique, genre comme si un gamin allait pouvoir...

- Ooooooooooohhh! Comme il est choupinou!

Et merde.

- Ooooooooooohhh! Mais tu dois avoir chaud et faim avec un temps pareil!

En même temps, faire du lèche-vitrine au sens propre chez un glacier, ça veut bien dire ce que ça veut dire.

- Ooooooooooohhh! Il faudrait être cruel pour laisser un Pokémon aussi kawaï que toi dans cet état! s'apitoya la fille du Glacier Sensas d'une voix mielleuse, qui fondait vraiment pour un rien. Allez, tiens! Un triple cône Volute, notre spécialité!

Et elle le tendit tout gentiment à l'autre acteur junior, devant les regards attendris du public. J'eus envie de lui piquer sa glace, d'exploser la nana marchant à son jeu véritablement exagéré, de l'enfermer dans le bac à glaçons, de me barrer avec le Triple Cône en criant "BANZAÏ!", mais je me retins. Encore une fois. L'autre Pokémon Gelé dégustait bien lentement son cône pour faire rager ceux qui n'en n'avaient pas, à savoir Fire et moi. Enfin, surtout moi, vu que Fire, lui, répétait :

- Bof. Moi, t'façon, j'ai pas chaud, alors...

Je décidai alors de tenter ma chance. Pourquoi pas? Ouais, mais bon, quand t'es un Pokémon tout raplapla et crevé, à moitié déplumé, avec un bec aussi joli et élégant qu'une Baie Stekpa fossilisée et que tu fous des traces de griffes sur la vitre de présentation tout en faisant un regard désespéré et surtout exagérément triste, tout ce que tu reçois, c'est "Dégage toi!" et le fameux bac à glaçons sur le crâne. J'aurais essayé.


Après cet interlude rafraîchissant, nous continuâmes notre déambulation dans la Rue Vogue et passâmes devant la galerie d'art. Une affiche présentant la nouvelle exposition d'Artie, intitulée "Les Pokémon Insectes sont vraiment trop choupinous et leur splendeur magnifiquement superbe m'enchante à merveille", postée à l'entrée, invitaient les Gentlemen accompagnés de leurs Mondaines à entrer. J'étais trop occupé à me débattre avec mes plumes ébouriffées suite à ma récente douche froide improvisée pour penser ne serait-ce qu'à rentrer. Et puis, vu comme les membres de l'équipe d'exploration et de secours semblaient intéressés (<= ironie), raison de plus pour ne pas perdre son temps à y aller.

- Moi, j'aime bien l'Art, pourtant.

- T'iras plus tard, répondis-je en secouant mon aile droite.

- Qu'est-ce tu dis? demanda Fire.

- Nan, rien, fis-je en montrant ma tête.

Il comprit que je parlais à la Voix de la Raison, et que ça n'avait pas d'importance, alors.

- Mais je t'emmerde! J'te signale que j'ai fait plein d'interventions utiles! se justifia la Voix.

- Ah ouais? Genre quoi?

- Genre quand un piaf préhistorique se retrouve malencontreusement dans une Pension Pokémon.

- J'avais Genesect, souris-je.

- CHERCHE PAS! JE SUIS UTILE!

- Ouais, tu seras utile quand tu me diras précisément qui tu es, et surtout quelle est cette "mission".

Rien. Puis, d'un air machiavélique, elle répondit:

- En fait, je vais continuer à faire des interventions inutiles.

J'en avais vraiment plein le bec, de ses plumes mouillées.


Pourquoi, rho mais zut alors, ne sommes nous pas passés par les autres rues de cette ville charmante, histoire de visiter? Déjà parce que la Rue Étroite, j'en avais déjà fait les frais avec le gars maboul qui fait flipper les honnêtes gens et la Mélodie du Répit dans laquelle j'ai failli obtenir mon ultime répit, puis parce que la dernière rue, y a l'Arène, des immeubles et le commissariat tout nouveau tout beau tout neuf, bref une rue qui sert à rien mais qu'est utile. Et aussi parce qu'on n'a pas que ça à foutre, tout de même.


Nous arrivâmes sur la Grand-Place de Volucité. Une fontaine, des gens qui dansent, une ambiance de vacances: que demander de plus? La glace que tient le gamin? Ouais. Il manque plus que ça. Y avait des gens qui se posaient là, se baladaient, profitaient du bon temps, bref, certains profitaient des vacances, quoi. Je remarquai qu'une gamine de dix ans avec deux petites couettes blondes était toute seule assise là-bas, et semblait angoissée. Non seulement je la remarquai parce qu'elle faisait tâche dans ce paysage de gens soit assez décompressés, soit trop pressés, mais aussi parce qu'elle avait un truc. Hé, je me comprend, hein. C'est une gamine, elle m'attire pas ; je veux dire qu'elle avait un truc. Je sais pas quoi. Un truc. C'est comme cette personne qui attend l'air de rien là-bas, à côté de la fontaine principale. Le blond qui sifflote le plus faussement du monde. Lui, il me dit rien, mais je suis sûr qu'il a fait un truc pas net. Et que quelqu'un doit lui en vouloir ou un truc comme ça, sinon il se cacherait pas faussement derrière un journal. Lorsqu'une nana à moto, d'un style très singulier, pressée comme s'il elle avait la mort aux trousses,me tira de mes pensées et nous passa juste devant, roulant à toute berzingue, en criant de dégager la route. C'est pas vrai ! Y a vraiment que des gens stressés, même en vacances? Bref, faut qu'ils décompressent un peu.

- Chris?

- Hmm?

- Si tu veux, je pense avoir trouvé un moyen pour te rafraîchir, me proposa Lilas, Bisou dans les bras, le Triple cône Volute entre les pattes.

Déjà surpris qu'elle s'intéresse à ma petite personne, je lui répondit qu'effectivement, un rafraîchissement continu (parce que le coup du bac à glaçon, ça va) serait bienvenu. Fire me traîta de lopette, renchérissant que lui, il n'avait pas chaud, et gnagnagna... Lilas m'indiqua un distributeur, je pensais qu'effectivement, ce ne serait pas une mauvaise idée. Je traversai la place plus rapidement que le groupe, me dirigeant vers la machine d'un pas content, songeant qu'en fait, une barre chocolatée serait plus bienvenue, vu que bouffer des baies, j'en ai raz les plumes. Puis j'arrivai devant. Et là, la grande désillusion. Primo, vu ma taille, j'atteins à peine le bac pour récupérer notre produit, deuxio, faut de l'argent, tertio, il reste qu'un Kinder Bueno. Merde. Un Karaclée arriva à ce moment là, se dirigeant vers le distributeur devant lequel je me pissais dessus à l'idée de rester plus longtemps comme un con devant sans avoir rien fait, d'avoir traversé le parc pour aucune raison, et de penser à ce que les autres allaient penser. Je m'écartai, genre "j'te laisse ma place j'suis sympa", il ne répondit rien. Je vis plus loin un Karatéka sur un banc avec un Judokrak regarder les faits et gestes de ce Karaclée. Déduction => c'est son dresseur qui l'a envoyé faire les courses. Et là, cet abruti de Pokémon Karaté tendit sa patte, inséra une pièce d'un Pokédollar, et sélectionna le dernier Kinder Bueno. Drame. Je le vis tomber dans le bac, cet imbécile de Pokémon le ramasser. Il voulu alors repartir, je lui coupai le chemin:

- On partage ?

Genre il allait accepter.

- Puis quoi encore ? répondit-il du tac au tac. C'est pas pour moi, c'est pour mon dresseur.

- Et alors ?

- ET ALORS JE PARTAGE PAS ! T'AVAIS QU'A LE PRENDRE AVANT ! vociféra-t-il.

- J'AI PAS D'ARGENT, J'TE SIGNALE! gueulai-je.

- C'EST PAS MON PROBLÈME ! T'AS QU'A ALLER AUX RESTOS DU CŒUR !

- T'ES QU'UN RADIN! Y A DEUX BARRES EN PLUS !

- OUAIS, BAH JE LES AI PAYÉES, LES DEUX BARRES !

Puis il ajouta:

- Je vois même pas pourquoi on en parle. Je suis pressé.

Et je me pris un Poing-Karaté bien dans la face, K.O. Lilas arriva rapidement à mes côtés, et Fire arriva tout aussi rapidement, avant d'attendre que le Karaclée soit retourné avec son dresseur pour commencer à l'insulter et à le provoquer. Et j'avais toujours rien mangé. Ils m'aidèrent à me remettre sur mes pattes, je les remerciai, avant de donner un coup de patte rageux dans le distributeur et de me l'éclater par la même occasion. Lilas et Fire se foutèrent de moi, Bisou abandonna quelques instants sa crème glacée pour rigoler également, puis j'acceptai leurs moqueries ; après tout, je l'avais bien cherché. Puis la Voix s'exclama:

- COUCHE-TOI!

- Hein?

- COUCHE-TOI, MERDE!

Je me plaquai aussitôt au sol, devant mes compagnons. C'est le troisième plat sur le bitume de la journée, ça commence à faire beaucoup. Puis un coup de feu. Silence. Je suis en vie. Je n'ai pas mal. Je vais bien. Puis des hurlements.


Vraiment étrange, cette ville. Les gens avaient repris leurs occupations ; bien qu'un peu choqués, beaucoup ne bronchaient pas, et continuaient à rire, flâner, stresser ou être en retard je ne sais où. Sauf que, maintenant, ce qui cassait un peu le paysage, c'était les passants qui étaient obligés de contourner les banderoles "Scène de crime - Ne pas passer" qui entouraient la fontaine anciennement de granit blanc, désormais repeinte en partie, et dont le jet d'eau avait été coupé, sinon elle cracherait de l'hémoglobine diluée. Evidemment, j'avais eu de la chance ; merci la Voix de la Raison: après avoir transpercé un crâne, la balle est allée se loger dans le distributeur. Bon, à une hauteur qui ne pouvait m'atteindre, mais merci quand même. Bref, les Agents Jenny surveillaient la zone, les flics tournaient désormais autour de cette scène de crime ; inspectant chaque recoin, cherchant le moindre indice, prélevant le moindre échantillon susceptible de faire avancer l'enquête. Les W.T.F. et moi l'avions passé, le stade WTF, comme le stade choqué, et étions au stade Sherlo Kolmes. Genre "Pourquoi?" Puis, soudain, qui revoilà voilou au moment où on s'y attend pas? Nan, mais je dis ça, alors qu'on était surpris, évidemment, l'équipe et moi, de le voir débarquer. Le gars chelou aux lunettes noires, à la tenue rouge et au Drattak qui avait eu un accident sur la route. Sauf que là, vous vous doutez bien qu'il se ramène pas en Drattakmobile, qu'il s'est ramené à pied. Sauf qu'il n'était toujours pas aussi discret. Il était collé aux banderoles, semblant chercher quelque chose, mais mollement, genre désespéré et attristé. Tout ce qu'il y a de plus normal après un meurtre, après tout. Puis, soudain, Bisou éternua. Genre le truc tout con. Connaissez-vous l'effet boule de neige? Les réactions en chaîne? Pour avoir compris ce qui m'est arrivé avec Zekrom, normalement, vous devez voir. Je vous laisse avec Jamy.

*effet visuel et sonore qui déchire tout*

Bonjour tout le monde! Les réactions en chaîne, c'est pas sorcier! Oh oh oh la bonne blague! C'est tout simple: c'est un événement qui en entraîne un autre! C'est ce qu'on appelle à plusieurs échelles de temps, l'évolution! Sauf que les réactions en chaîne, vois-tu Chris, ça peut aussi se passer à l'échelle de quelques secondes! C'est-y pas fantastique? Regarde: le Polarhume éternue. Or, on sait ce que ça fait, quand un Polarhume éternue, non? Vaut mieux pas se trouver devant. Là, déjà, paf, une réaction en chaîne! Eternuement d'un Polarhume entraîne la réaction d'expulsion de morve gelée! Si tu trouves ça dégueu, regarde dans le Pokédex! Mais voilà une chaîne de réaction! Oh là là! Regarde sur cette maquette que j'ai fait moi-même en carton pâte et avec des allumettes. C'est bien fait, je sais! Alors: la morve gelée atterrit sur le Fragilady, qui porte le petit dans ses bras! C'est super efficace! Elle sursaute! Or, le sursaut entraîne également le sursaut de Polarhume! Or, Polarhume a une glace dans ses mains! Donc, réaction: la glace tombe! Et on dit merci Jamy!

*effet visuel et sonore qui déchire tout, bref le même qu'avant, mais à l'envers. Genre subtil ça passe inaperçu*

Ouais, merci Jamy, sauf que le Triple cône Volute tant convoité par moi-même mais appartenant à un certain pitit Pokémon kawaï tombe, rebondit légèrement sur la banderole, et va se crasher sur les indices numéro 1 et 6. Les taches de sang qui étaient utilisables. Etaient. Remarquez, du rose sur du rouge, c'est pas la mort non? Ouais, bon, les flics et Jenny étaient pas de mon avis, on fut aussitôt encerclés et foutus dans un camion, vite fait bien fait, direction le commissariat de Volucité. Je hais ce gamin. Nous laissions derrière nous l'homme au capillaires sanguins et au Drattak avec la scène de crime et la pauvre victime qui gisait dans le bassin maintenant coloré d'une longueur d'onde proche des 700 nm. La victime? Ah ouais, c'est vrai, j'l'ai pas encore dit. C'était la personne assise sur le rebord. La gamine de dix ans.