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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 22/10/2011 à 22:45
» Dernière mise à jour le 05/03/2019 à 03:15

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 10: Renaissance
« Où suis-je ? Qui suis-je ? Que fais-je ici ? »

Autant de questions sans réponses.

« Est-ce que je suis... Mort ? »

Question fort pertinente et intéressante. À laisser de côté pour l'étudier plus en profondeur plus tard.

« Et avant ? »

Avant ? Y avait-il un avant ? Où ? Qui ? Quoi ?
Il fallait tenter de remettre tous les engrenages en place. De comprendre. Il se surmenait, pour tenter de réfléchir, de comprendre, d'être humain, de ne pas mourir.
Cependant, il était difficile de se concentrer avec ce croissant de lune. En était-ce vraiment un ? Non. Il s'agissait d'un sourire éclatant.
Un sourire... Des souvenirs lui revinrent à une vitesse ahurissante. Il ouvrit les yeux, et il vit. De ses doigts fins, ils toucha le sol rocheux. Il constata que ses ongles raclaient le sol. Il en conclut que cela faisait longtemps. Longtemps que... Que quoi ? Il ne savait pas, beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête, il garderait celle-ci pour plus tard.
Mais aussitôt, sa réponse lui fut apporté, en même temps que toute les autres. Avec ses oreilles, il pouvait entendre le cri de la chose. Quelle chose ? Cette chose avait un nom... Lui qui y avait consacré toute sa vie, il devait en connaître le nom...
Oui, sa vie...
Il vérifia et coordonna ses cinq sens. Il en parvint à une conclusion inébranlable.

« Je... Je suis vivant ! »

Et il pouvait parler. Preuve définitive.
Il raisonna de nouveau.

« Et toi... C'est toi qui m'a sauvé !
-Ectoplasma. »

Le pokémon lui lança un regard pénétrant. De couleur parme foncée, il avait des yeux rouges, et un sourire narquois qui lui faisait peur.
Il était dans un grotte. Il tenta de se lever. Il n'y arriva pas. Son corps était recouvert de bandages placés de manière aléatoire, mais qui se révélaient efficaces.
Depuis combien de temps était-il là ?

« Merci.
-Ectoplasma. »

Quelques baies défraichies étaient disposées autour de lui. Le pokémon s'était sans doute donné beaucoup de mal pour les avoir, il décida de les manger, pour ne pas vexer son hôte.

«Suis-je ici depuis longtemps ?
-Ecto. affirma-t-il.
-Pauvre Ecella... Elle doit m'attendre depuis longtemps, et se faire un sang d'encre... »

Il passa une demi-heure. Bane ne fit rien, absorbé par ses pensées.

« Cette grotte est-elle située au dessus de la falaise ? »

Il hocha la tête de haut en bas.

« Dans ce cas, pendant que je tombais, tu m'as rattrapé de justesse, puis placé ici. Je devais être très amoché. »

Une fois de plus, il hocha la tête.

« Et que puis-je faire, pour te remercier de ton hébergement ?
-Drattak ! »

Le pokémon de Bane venait de s'engouffrer par la grotte, et se mettait à attaquer Ectoplasma, qui, paniqué, ne savait que faire.

« Drattak ! Arrête, c'est un ami ! »

Il hésita un instant, puis s'inclina. Bane posa la main sur la tête de son pokémon.

« Tu dois me chercher depuis longtemps... Je te remercie de ta loyauté. »

Et il initia Ectoplasma à la technique des clins d'œil. Il se révéla être un élève doué et attentif. Il semblait même que Drattak était un peu jaloux, et que les deux pokémon se détestaient cordialement.
Le soir, cependant, un événement étrange se produisit. Des pokémon ailés, et dépourvus d'yeux, entrèrent dans la grotte, par dizaines, puis se mirent à attaquer Ectoplasma. Bane prit alors son courage à deux mains, cligna des yeux à une vitesse imparable, et les efforts combinés des trois compagnons vinrent à bout de cette horde d'envahisseurs.
Les semaines qui suivirent, quelques pokémon du même type tentaient d'entrer, mais le plus gros de la bataille s'était déjà joué, et les pokémon n'eurent aucun mal à s'en débarrasser. Puis la blessure de Bane cicatrisa, et il put se lever et partir de la grotte. C'est cependant en partant qu'il se rendit compte que quelque chose lui accrochait la jambe. Ectoplasma.

« Je comprends. Veux-tu venir avec nous ?
-Ectoplasma !
-Plus on est de fous, plus on rit, n'est-ce pas, Drattak ? »

Il émit un grognement.
Bane était méconnaissable. Ses ongles avaient poussés, ainsi que sa barbe. La première chose qu'il fit fut d'acheter une pokéball, sa poche contenant toujours quelques liasses de billets de cent pokédollar. Il lança la pokéball sur Ectoplasma, qui l'avait suivi. Il entra dedans. Elle rebondit une fois, deux fois, trois fois... Le pokémon était attrapé.

« Très bien, c'est une bonne chose de faite.
-Ecto ! »

Il était sorti de sa pokéball. Il suffoquait.

« Tu ne supportes pas la pokéball ? »

Il n'en était nullement étonné, cela arrivait souvent aux pokémon des dresseurs qu'il croisait.

« En ce cas, essaie au moins de me suivre. »

Et il le fit. En lévitant. Bane se rendit chez le barbier, le coiffeur, dans tous les lieux où il pouvait retrouver une image à peu près normale. Il avait très mal fait. Il avait quitté la grotte depuis trop longtemps. Sa maison avait été revendue.
Ecella ne venait plus à la falaise, et c'était là le principal problème de Bane.
Il décida d'aller voir ses parents dans une ville donc elle lui avait parlé, Célesta. Il prit le premier train pour s'y rendre.
Il ne lui restait que de la menue monnaie. Au mieux cent mille pokédollars.
Le village était pittoresque, mais attirant. Il semblait également être historique. Finalement, il finit, après bien des peines, à trouver la maison des grands-parents de son aimé.
Il fut tout naturellement invité à prendre un thé, à écouter quelques anecdotes inintéressantes ou fausses, dans le but de l'impressionner, puis fut finalement invité à annoncer l'objet de sa visite.

« Dites-moi, sauriez-vous où est Ecella ?
-Vous ne le savez pas.
-Non. Pourquoi ?
-C'est très curieux. Il n'y a pas une semaine, elle a pris toutes ses affaires, et s'est enfuie. Une histoire d'homme, disait-elle. J'ai... J'ai naturellement pensé que... Elle parlait beaucoup de vous, et je pensais que vous l'aviez demandé en mariage. Mais elle semblait bouleversée, je n'ai pas pu lui dire un seul mot...
-Est-elle partie ?
-Oui, elle a dit qu'elle partirait de la région pour une histoire d'homme.
-Un homme ? »

Son cœur sembla s'arrêter de battre.
Il l'avait aimé, adoré. Et elle partait, dès qu'elle l'eût cru disparu, pour un autre homme. C'était une ordure. Et cette conclusion prenait tout son sens devant lui. Elle ne l'avait pas aimée pour lui, mais pour son argent. Peut-être que le Carchakrok fou était une astuce. Combien de proies la terrible veuve noire avait-elle à son actif ?
Elle était partie avec un homme, pour une histoire d'homme. Elle avait peur de ses représailles. Et ses propres grands-parents, qui n'y étaient pour rien...
Il s'était mis à pleuvoir.

« Monsieur ? Êtes-vous sûr que tout va bien ? »

Silence.

« Parfaitement. Je vais parfaitement bien. »

Il se força à sourire. Un rictus étrange en ressortit. Sans civilités, il sortit de la maison de ceux qui auraient pu constituer sa belle-famille.
Et, sous la pluie battante, animée par la rage et la haine, il prononça ces mots :

« Cette femme. Je l'ai aimée, elle m'a trahie. Et dans ce cas, il n'y aura qu'une seule justice ! Je sillonnerai le monde entier, rien que pour la retrouver !
Et, dès que je la retrouverai aux bras d'un autre, je la tuerai, de mes propres mains.
Et je tuerai l'autre aussi. Oui, si je croise un homme aux bras d'Ecella, je le tuerai, fût-ce le meilleur dresseur du monde, qu'importe !
Car je serai le meilleur dresseur du monde ! Je serai unique, fort, puissant, car seul la puissance compte ! »

Et, sous le fond de ses paroles, son Ectoplasma riait.

« La puissance ne s'obtient que d'une seule façon. Haïr quelqu'un. Le haïr, que la haine transperce les veines, répandant cette délicieuse chose qu'est la rage de puissance.
Et je hais quelqu'un. Je hais cet homme, qui que ce soit.
Et qui que ce soit, si je le retrouve, si je le vois, alors je le tuerai ! Et je serais capable d'y consacrer ma vie ! »

Il se mit à tomber. Et pleurer.

« Ecella... Pourquoi ? Pourquoi m'as-tu fait ça ? Nous vivions dans un bonheur parfait... Il faut croire qu'il n'existe ni perfection, ni honnêteté dans ce monde tellement imparfait.
Je n'arrive pourtant pas à y croire, mais... Mais je l'aime encore. Soit, je ne tuerai que l'homme à ses bras. Il me reste cent mille pokédollar. C'est largement suffisant. »

Il se rendit au port de Sinnoh, dans la ville de Joliberges. Et il mena sa propre enquête. Une personne au signalement d'Ecella avait en effet prit un billet, sans laisser de pièce d'identité.

« Hier ? Il y a eu deux bateaux de partis. L'un pour Hoenn, l'autre pour Simmeroh.
-J'aimerais suivre une personne. Disons que c'est un chagrin d'amour.
-Vous n'êtes pas autorisé à regarder les documents des allées et venues, il sont confidentiels. répondit la guichetière, ayant anticipé sa question.
-Très bien, dans ce cas, j'irai là où elle est allée. »

Son instinct infaillible ne l'avait jamais trompé. Où aller ?

« Vous ne me direz rien ?
-Rien du tout. »

La ville embaumait un parfum marin, et, malgré la brume, on sentait chez les honnêtes marin une sensation de réconfort. Ectoplasma restait pendu à ses lèvres.

« Je ne sais pas trop...
-Dépêchez-vous, quelque soit le bateau que vous choisissez, il partira dans dix minutes. »

Il n'avait pas beaucoup de temps, il devait miser tout ce qu'il avait sur son instinct. En réalité, il ne connaissait aucune de ses deux régions. C'était le moment. Un moment qui allait changer sa vie. Un moment où il ne pouvait y avoir que le bon choix et le mauvais choix, qu'une mauvaise vie ou une vie heureuse pour l'éternité.
Plus que cinq minutes.

« Faites vite, dépêchez-vous, nous allons bientôt embarquer !
-Laissez-moi quelques secondes. »

S'en remettre à la main du destin. Quelle région choisir ? Que choisir, que faire ? Vite, il était pressé. Quitte à choisir, autant laisser le destin faire et prendre l'une des deux régions au hasard, et tant pis si cette technique s'avérait être un échec.
Il chercherait Ecella plusieurs années durant. Car il l'aimait. Il chercherait cet homme pour qui elle l'avait quitté aussi.

« Décidez-vous ! Vite !
-Très bien, j'ai choisi. »

Le bateau voguait pour Simmeroh, avec Bane à son bord.