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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 21/10/2011 à 09:13
» Dernière mise à jour le 05/03/2019 à 01:05

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 9: Le mot qui pouvait tout changer
Pour affronter les membres du conseil des quatre de Simmeroh, il fallait triompher des huit champions d'arène dispersés dans huit villes, et, si possible, du neuvième champion d'arène, cependant réputé invincible.
Céleste n'avait eu aucune nouvelle de Moriarty depuis l'épisode du lac. Alors, elle avait tenté de le voir directement, en tant que membre du conseil des quatre.
Pour le voir, pour qu'il s'explique... Pour le voir. Simplement pour le voir. Car elle était amoureuse, elle y était attaché comme elle l'avait été à Bane. Et elle devait le retrouver, ne serait-ce que pour le voir.

« Nidoking ! Mégacorne !
-Carchakrok, Draco-Météor ! »

Draco-Météor était probablement l'attaque qui avait tué Bane, et Carchakrok la connaissait mieux que personne. Et le pokémon violacé s'élança, plaquant tout son énergie sur la corne, tandis que Carchakrok formait une gigantesque balle orangée.
Les deux attaques se rencontrèrent. Il y eût un épais nuage de fumée, laissant apparaître le gagnant. Le pokémon violacé, Nidoking.
Plus loin, un homme portant un gilet aux couleurs de la région de Kanto alluma un cigare. Il avait les cheveux d'un bleu tirant sur le violet.

« Cigare ?
-Je ne fume pas.
-Je sais qui vous êtes. »

Il y eût un silence.

« Je sais qui vous êtes. répéta-t-il.
-Vraiment ? Et qui suis-je ? »

Il la regarda dans les yeux.

« Vous êtes la reine de glace. Au cœur de glace, aux yeux de glaces, aux manières hypocrites. Et quiconque s'attaquera à vous disparaîtra dans un jugement glacé. En l'occurrence, je m'attendais à mieux de la part de votre image. »

Il s'approcha. Il faisait nuit noire. Leur visage se touchaient presque. L'ambiance était pour le moins inquiétante.

« Je vous connais... Moriarty m'a parlé de vous. Il ne veut vous voir sous aucun prétexte. M'expliquerez-vous pourquoi ? »

Il lui tira une bouffée de fumée en pleine figure, elle se décida à lui raconter toute l'histoire.

« Moriarty ? Des sentiments ? Incroyable, sérieusement... »

Il se tut un instant.

« Donnez-moi la main. »

Il lui tira une autre bouffé. Elle lui tendit sa main. Et elle se vit glisser un minuscule badge de verre, en forme de point d'interrogation. Vincent, le champion d'arène, prit les doigts fins de Céleste et les fit refermer par dessus.

« Un combat contre la reine de glace... Mais je ne vous donne pas mon badge pour cela. S'il s'avère que Moriarty peut ressentir un autre sentiment que la haine, je dois absolument être aux premières loges.
-Je... Merci. »

Il lui lança un clin d'oeil, et un rond de fumée.

« Allez, filez. C'est incroyable, personne n'est passé à l'arène ce soir... »

Et, dans la nuit, Céleste fila, prit le train pour prendre la Route Victoire. Route semée d'embûches et de dresseurs, mais le cœur lui donnait des ailes. Elle se sentait tellement allègre, et pourtant si solennelle...
Elle finit par traverser un merveilleux palais, d'une finesse de travail magnifique, dorée et marbré. Un rêve à habiter. Elle se mit à le traverser.

« La reine de glace me fait l'honneur de traverser mon arène. Me fera-t-elle également l'honneur de m'accorder un combat ? »

Qui parlait ? Elle se mit à tourner sa tête. Du verre semi-transparent. Le neuvième champion d'arène. On racontait qu'il était invincible, et que, malgré ceci, tout dresseur le défiait.

« Je comprends. Les rumeurs à votre propos ont été exagérées. En réalité, vous n'êtes qu'une dresseuse comme les autres. En d'autres thermes, refuser ce combat fait de vous une lâche. »

Elle ressentait le présent besoin de faire fermer la bouche à cet homme. Mais sans doute s'agissait-il de son secret. Provoquer pour mieux gagner.

« Je regrette, sincèrement. Je vous accorderai sûrement ce combat un autre jour.
-Et je serai là pour le remporter.
-Vous... »

Elle se retint de l'insulter. Elle se contenta de traverser l'arène, puis un long jardin, pour en arriver finalement à un merveilleux château. Elle y entra. Des gardiens, armés de leurs pokéballs, de multiples lasers, étaient postés. Elle fut autorisée à insérer ses huit badges, pour se retrouver dans un nouvelle salle.
Un jeune homme d'un trentaine d'années, peut-être, et rouquin, ne dit rien. Il se mit à la scruter, la regarda des yeux, par tous les angles.

« Mais... Vous êtes... Elle ! La reine de glace !
-En effet, c'est moi...
-Quel bon vent vous amène ?
-Ça ne vous regarde pas.
-À la bonne heure. Je connais déjà la réponse, je cherchais juste à être poli. Moriarty est le quatrième membre du conseil des quatre. Cela signifie que vous devrez me battre, ainsi qu'Eyragon et Martin avant d'arriver à lui. Avez-vous compris ?
-Parfaitement.
-Maganon !
-Alakazam !
-Tonerre ! »

Le pokémon adverse était rouge et jaunâtre, et, à la place des bras, était pourvu de deux canons. De l'un d'eux sortit un courant électrique. Das un premier temps, Alakazam l'arrêta. Dans un second, il tomba, ne pouvant pas contenir l'énergie, contraint à l'encaisser.

« Héledelle !
-Surchauffe. »

Un gigantesque boule de feu. Héledelle tenta de battre des ailes de tout son pouvoir pour la retourner à l'envoyeur, mais c'était bien au-dessus de ses forces, Héledelle tomba.

« Spiritomb ! »

Le pokémon sortit, et, d'un sourire maléfique, tenta une attaque. D'une attaque Tonerre, Maganon la contra, d'une attaque Surchauffe, il mit hors de combat Spiritomb.

« Les forces de la Ligue Arrogante vous dépassent. Vous êtes complètement surpassée...
-Mysdibule !
-Surchauffe ! »

Et le pokémon croula.

« Est-ce donc ça, tous les pouvoirs de la reine de glace ? Je crois avoir trop de chaleur, je vous consume...
-Roserade ! »

Cependant, une fois de plus, il suffit d'une attaque Surchauffe. Cependant, Céleste remarqua quelque chose.

« La puissance de cette attaque diminue avec le temps, c'est bien cela ?
-Précisément. Vous êtes maligne. Dommage que la force ne suive pas. Si seulement vous étiez une bonne dresseuse, alors vous auriez gagné ce combat, et j'aurais tapé le mot de passe de la salle suivante...
-Carchakrok !
-Surchauffe !
-Esquive ! »

Le pokémon esquiva, et se retrouva derrière Maganon.

« Dracogriffe !
-Encaisse ! »

L'attaque toucha sa cible, mais les deux canons de Maganon retinrent le bras de Carchakrok, tant et si bien qu'il ne pût le retirer.

« Double Surchauffe !
-Draco-Météor ! »

Les deux attaques se chargèrent en même temps, puis furent lancées en même temps. Mais Maganon sur résister, et non pas Carchakrok.

« Battue avec un seul pokémon, il y a de quoi être humiliée. »

En effet, Céleste était au bord des larmes.

« Disparaissez ! »

Et elle s'exécuta. Elle avait été trop pleine d'entrain, et pas assez calculatrice.
Elle en avait assez de Simmeroh, de cette région maudite. De ses champions et de son conseil des quatre... Quelle idée avait-elle eu de faire ce tournoi imbécile ?
Mais le mal était fait, et elle devait voir Moriarty. Qu'avait-dit Armand ? Qu'il fallait taper un mot de passe pour pouvoir entrer. Il y en avait sûrement un par salle, et elle devait les trouver.
Et elle fila les deux membres suivants du conseil des quatre, Eyragon et Martin, les interrogeant même, sans beaucoup de discrétion :

« En effet, expliquait Eyragon, en se recoiffant d'un air important, le type Dragon est un héritage familial. Il représente pour moi tant d'arrogance, tant de puissance... »

Et elle l'écoutait monologuer délibérément pendant des heures durant. Et à la fin, Eyragon lui fit un clin d'œil.

« J'ose espérer que tout ce que je vous ai raconté vous aidera à trouver le mot de passe qui ouvre ma porte. Moriarty a, je crois, presque aussi peur de vous que des pokémon d'Unys. »

Martin, également, faisait de même. Il lui révélait des secrets de son enfance simplement pour mettre la puce à l'oreille.
Et le soir-même, Céleste s'infiltra dans le Château Arrogant. Il était très tard, et Armand dormait. Au fond, se trouvait un minuscule ordinateur, fourni de signes. Il y était écrit '' Il est pour moi le type dragon. Qu'est-il pour moi ? ''
Céleste réfléchit. Trois petites croix grises lui indiquaient qu'elle avait trois essais. Au premier, elle écrivit '' famille '', et la première croix rougit. Au second, elle écrivit '' arrogance '' et il en alla de même pour la seconde. Elle resta longuement figée. Que se passerait-il si elle ne réussissait pas le troisième essai ? Elle tenta de se rappeler d'un détail... '' puissance '' . La porte s'ouvrit.
De même, Eyragon dormait. Imaginant son sommeil plus léger que celui d'Armand, elle se faufila à pas de loup jusqu'à un ordinateur similaire situé au fond de la pièce. '' Ma vie, il me l'a sauvé, il en est la victoire ''. Elle réfléchit. '' Ligue Arrogante '' . La première croix rougit.
Et elle se rappela. Tout ce que lui avait confié Martin, au cours de son voyage, avait sûrement une signification, un indice caché... Il était tellement heureux d'être entré dans la Ligue Arrogante... '' Moriarty ''. Et la seconde croix rougit.

« Quand j'étais petit, lui avait-il raconté, je ne savais pas nager. J'étais tombé à l'eau, et je tentais tant bien que mal de sortir de l'eau. Mais il est apparût, et il m'a sauvé la vie.
-Qui donc ? avait-elle questionné, avide.
-Celui à qui je dois tout, à... »

'' Lokhlass ''. Et la porte s'ouvrit. Martin dormait, de même, à poings fermés. Le dernier mot de passe lui permettrait d'arriver à Moriarty, elle y était presque...
'' La femme que j'aime. ''.
Céleste était paralysée. En l'occurrence, cette énigme ne se présentait nullement sous forme métaphorique, à moins qu'elle ne le soit ? Qu'il n'ait pas pu ressentir de sentiments, et que la femme désignait tout autre chose qu'une femme ?
Elle écrivit le nom de la fiancée décédée de Moriarty, et la première croix, située en bas à gauche, vira au rouge.
Alors, pris d'une certaine euphorie, elle écrivit '' Céleste ''. Mais la seconde croix rougit.
Il se passerait sans doute quelque chose de terrible si elles rougissaient toutes les trois. Elle préféra rentrer à son hôtel, telle une lâche, et réfléchir à ce nom, à ce mot, qui pouvait tout changer. Et elle s'endormit.
Mais, toute la journée du lendemain, elle ne quitta nullement son hôtel. Elle réfléchit. Elle réfléchit, et parvint à une conclusion.
Quelque chose clochait. Mais elle n'arrivait pas à mettre la main dessus. En réalité, ce qui clochait commençait au combat qu'elle avait eu contre Moriarty. Elle repassa la cassette du combat, qu'on lui avait offerte, et elle conclut quelque chose. En observant très attentivement le comportement des pokémon, on constatait que quelque chose était différent. Quelque chose de différent... Certes, une petite différence, mais ce même genre de différence qu'il y a entre la haine et le mépris.
Elle commença alors à appréhender le problème dans sa globalité. Elle s'attacha au comportement qu'avait eu Moriarty avec elle.
D'habitude, Moriarty parlait avec mépris, et raillait ironiquement, mettant son adversaire dans des situations mal à l'aise. Mais, à son habitude, Moriarty faisait exprès de le faire, ici, ce n'était qu'un arrière-goût qui résultait.
En effet, elle visionna quelques cassettes de débats de Moriarty. À chaque phrase, il était ironique, décrochait un de ses sourires narquois dont il avait le secret et lançait des phrases qui énervaient. Avait-il fait de même pour Céleste ? Nullement. Elle éprouvait le même sentiment que les adversaires de Moriarty, mais c'était le résultat du mélange des ingrédients de la prose de Moriarty. Ainsi, si l'on décomposait sa façon de parler dans les deux cas, elles étaient radicalement différentes, et voilà ce qui clochait.
Car, derrière le sourire narquois, derrière le regard de mépris, derrière tout cela, il y avait quelque chose. Et cette chose clochait.
Elle se remémora les longues discussions qu'elle avait eues avec Moriarty, pour cerner définitivement le problème. Et elle comprit que Moriarty n'avait pas ses paroles habituelles, mais les paroles d'un autre, qui, prononcés avec ses propres mimiques, donnaient une impression d'ironies. Car ses paroles étaient infiniment, profondément gentilles. Mais de telles paroles dites avec ses manières habituelles donnaient une impression de vantardise, d'hypocrisie. Voilà ce qui, depuis le début, clochait.
Elle essaya de dissocier les paroles de Moriarty de ses gestes, et elle en parvint à une conclusion bouleversante.
Le soir-même, elle retourna au Château Arrogant, écrivit les mots de passe d'Eyragon et de Martin, puis, une fois dans la salle de ce dernier, écrivit celui qu'elle avait déduit.

« Il faut que ça marche... pensait-elle. Que ça marche... »

La porte s'ouvrit. Moriarty ne dormait pas. Au contraire, il était assis, très calme, à l'attendre.
Et Céleste le vit, pour la première fois, sourire. Pas de sourire narquois, malicieux, arrogant ou vantard. Non, un vrai sourire. Un sourire de bonheur.