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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 20/10/2011 à 19:22
» Dernière mise à jour le 04/03/2019 à 04:57

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 8: Seconde perte
« Ici.
-Mais... Nous sommes au milieu de nulel part !
-C'est précisément pour cela que j'ai besoin que notre entraînement ait lieu ici, j'ai besoin de place, et que personne ne me voie. Comprenez-vous ?
-Je crois. »

Il lui tira un de ses sourires aussi narquois que moqueurs, et son Ectoplasma l'imita.

« Je suppose que la Team Magic serait vraiment imbécile au possible de ne pas avoir placée quelques hommes pour me suivre, je suppose donc qu'ils croiront que vous enlever suffira pour que je me courbe à leurs pieds. Et je peux vous garantir que vous êtes la jouvencelle en détresse idéale, n'étant pas de taille à lutter. Prenez ceci. »

Il lui donna un minuscule objet en métal.

« Qu'est-ce ?
-Un émetteur. Appuyez dessus si vous vous trouvez dans une situation compromettante. Il est relié à un autre émetteur que je porte moi-même dans une doublure de ma cape. Je vous localiserai et accourrai. En revanche, il est probable que la Team Magic ait caché quelques brouilleurs. Je le ferais, à leur place. Oui, ils auront sans doute mis des brouilleurs. Que faire, dans ce cas ?
-Me faire confiance ?
-Je projetterais plutôt une solution efficace et qui ne fasse, ni à vous ni à moi, prendre de risques. »

Il posa ses doigts aux longs ongles sur son menton, pour réfléchir.

« Contentez-vous d'appuyer le plus vite possible.
-Très bien. »

Moriarty tenta de respirer une grande bouffée de l'air de la forêt dans laquelle ils se trouvaient, mais elle fut saccadé, et il se mit à tousser.

« Je n'ai pas l'habitude de respirer de cet air. Et pourtant... C'est comme ça que j'ai commencé le dressage.
-Vraiment ? »

Il lui adressa un sourire dédaigneux, puis grimpa sur un rocher.

« Le grand Moriarty commence sa carrière en affrontant des dresseurs en plein air, il n'a que faire de ses semblables, car il est seul, car il est solitaire, il est magnifique, diabolique, en un mot, c'est un diable, et en effet, c'est le diable de Simmeroh !
-C'est un poème ?
-En quelque sorte, crée par ceux qui s'opposent à moi. Fort heureusement, ce type de personne ne vit pas souvent. »

Il afficha une grimace.

« Et que suis-je censée en conclure ?
-Ce que vous voudrez. Voulez-vous des suggestions ?
-Je vous remercie.
-Bien, installez-vous, entraînez vos pokémon si vous le désirez, pour ma part, j'entraînerai les miens.
-Très bien.
-Peut-être que Bane sera content une fois que vous rentrerez chez vous.
-Bane ? Comment ça ?
-Je ne sais pas. Vous en aviez parlé, la dernière fois. C'est une sorte de fiancé ?
-Ça ne vous regarde pas.
-À la bonne heure. Serait-il trop indiscret de vous demander votre ville de résidence ? »

Elle réfléchit. Non, cela ne lui semblait pas si indiscret.

« Je n'ai pas de résidence à proprement parler à Hoenn et à Sinnoh. J'y vais très régulièrement pour combattre, mais mes vacances, mes amis, je les ai à Vaguelone. »

Moriarty tressaillit.

« Vaguelone ? À Unys ?
-Oui. »

Il se remit à sourire de toute sa malice.

« Vous baissez dans mon estime. Vous toucheriez même le fond en m'avouant voir régulièrement un ou plusieurs Cryptéro.
-Des Cryptéro ? Ce n'est pas une espèce très courante.
-Elle suffit à me faire... À me faire...
-Peur ?
-Ce mot, je le réserve à autre chose. À quelqu'un d'autre... »

Il y eût un silence.

« La faune d'Unys vous plaît-elle ?
-Elle est ravissante.
-Je prendrai ça pour de l'ironie. »

Il étala par terre quelques objets. Parmi eux, ses pokéball, bien sûr, un émetteur portant un R écarlate sur fond noir, de la nourriture vieille et moisie par le temps, quelque médicaments, dont Céleste aurait bien été incapable de dire s'il s'agissait des siens ou de ceux de ses pokémon, un pokématos, appareil permettant de téléphoner et incluant de nombreuses autres fonctionnalités, et la photographie d'un jeune homme aux cheveux châtains ébouriffés et aux yeux bleus.
Il prit ses pokéball et rangea le reste.

« Ma puissance... »

Il lança les six pokéball, qui rebondirent allègrement sur le sol. Les six pokémon en sortirent, sous forme d'énergie rouge, puis sous forme charnelle.

« Commençons par une course entre Nostenfer et Drattak. J'ai hâte de voir lequel l'emportera... D'ici, vous irez jusqu'à ce rocher. »

Ils partirent en même temps, et à vitesse égale. Nostenfer prit rapidement de la vitesse, mais se fit arrêter par un Lance-flamme. À ce rythme, il ne pouvait pas gagner. Il se mit alors à utiliser une attaque qui rendit confus Drattak, qui se mit alors à rentrer dans les objets plutôt que de les esquiver, et perdit son avantage.
Céleste, pour tenter de les voir, courut et s'éloigna de Moriarty. Au bout d'un moment, même, elle ne le vit plus. On plaqua une main contre sa bouche, et elle se sentit décoller. Pas encore...
Et pourtant. Et pourtant, elle subissait le même scénario.

« Tout ne se passera pas de la même façon que la dernière fois. Tu nous a menti en disant que tu ne savais rien. Cette fois-ci, nous attendons le diable de Simmeroh, nous lui tendrons un guet-apens.
-Je ne sais rien ! Il m'a sauvé parce... Parce qu'il tient à moi ! »

Elle sentit qu'on lui frottait les cheveux.

« Écoute-moi bien, ma petite. Le diable de Simmeroh est la dernière personne sur terre à pouvoir être affectée par les sentiments. Il ne tient à personne, il n'a ni alliés, ni amis, ni amours. Toutes ses relations sont des sujets, des pions sur un échiquier des plus vicieux. S'il a cherché à te sauver, alors il attendait quelque chose de toi. Quelle chose ? »

Dire la vérité n'aurait eu aucune utilité. Restait le mensonge.

« Il m'a prévenu que l'arme était prête !
-L'arme ?
-Oui... Une arme pour lutter spécialement contre vous !
-Je vois... »

Il y eût un silence, puis l'homme reprit la parole.

« Tu mens très mal. Mais Gardevoir saura te délier la langue. »

Son combat, son arrivé à Simmeroh, son dîner... Tout défila à une vitesse affolante.

« Eh bien, ma foi, elle a raison !
-Pardon ? s'indigna une voix féminine.
-C'est très troublant. Préviens notre chef, nous la relâcherons. »

Ils dégrafèrent le bandeau qu'elle avait sur les yeux. Elle semblait se trouver dans une usine désaffectée. Devant elle, une ravissante femme aux cheveux rose bonbon et un homme, ravissant et puissamment musclé, à la chevelure et à la barbe bleuté. Tous deux en tenue de cuir noir.
Derrière eux, un sbire, vêts de soie dorée, de bottes et d'un béret gris foncé.

« Attendez... Nous avons tout le temps...
-Tu n'est qu'une nouvelle recrue et ceci est ta première mission, nous sommes les plus gradés de cette organisation, nous n'avons aucun ordre à recevoir de ta part, et tu devrais te plier aux autres.
-Quel dommage de s'en aller... Nous avons une jolie femme, je préfèrerais en profiter...
-Il n'en est pas question. Ce serait contraire à nos principes.
-On ne m'a pas parlé de principes, lors de mon enrôlement. Et puis, elle est jolie. Plus que les principes.
-Elle a deux fois ton âge, au moins.
-Mais l'âge ne compte pas, allons... »

Céleste ne pouvait pas parler, ni bouger, simplement voir. Voir cet homme qui s'avançait vers lui, et se laisser embrasser. C'était là tout ce qu'elle pouvait faire.

« Tu viens de signer ton arrêt de mort ! Le diable de Simmeroh te traquera pour ce que tu as fait... Et te tuera.
-Le diable de Simmeroh ? Comment peut-on penser un instant que cet homme me fait peur ?
-En voyant ton expression après l'avoir vu jaillir de nulle part ? »

En effet, transporté par la vitesse de son Nostenfer, elle ne l'avait pas vu venir, mais la porte était entrouverte, et le diable s'était engouffré.

« Je vous avais proscrit de vous éloigner. »

Le sbire se contenta de rire.

« Le diable de Simmeroh en personne ! S'agit-il de ta fiancée ? Si c'est le cas, j'aimerais te dire qu'elle embrasse très bien ! Il y a cette arrière-goût de... »

Il se tût. Moriarty ne bougeait pas. L'ombre de sa mèche cachait ses yeux. Il se contentait de respirer de façon saccadée. Sa cape volait, presque toute seule. Il semblait sur le point d'exploser.

« Ce qu'a fait ce sbire est impardonnable. Il sera tué, en temps et en heure. »

Trois des pokémon de Moriarty étaient dehors. Ectoplasma, Drattak et Nostenfer. Drattak détacha ses liens et fit sortir Céleste au plus vite. Abraka et Dabra sortirent rapidement, mais le sbire restait paralysé.
Drattak volait très haut,mais Céleste put entendre la voix aigüe et perchée de Moriarty.

« Je vais... »

L'usine semblait exploser, et malgré la vitesse et le mal que se donnait Drattak pour s'éloigner, ils n'étaient pas loin d'être blessés par les débris qui volaient en tous sens. Dix longues minutes, Drattak attendit, voltigeant autour de cette usine, jusqu'à ce qu'il ne restât que Moriarty et Ectoplasma, dans la même position qu'avant. Drattak les prit sur son dos.

« Il se sont téléportés
-Est-ce que... Vous allez bien ?
-Je vais parfaitement bien. »

Aucun sourire ironique, mais ces lèvres tremblaient, comme s'il était sur le point de pleurer, mais ce semblait être plus de colère que de tristesse.

« Croyez-vous qu'ils le tueront ?
-Ce que cet homme a fait à votre encontre est tout bonnement scandaleux, et la Team Magic a un honneur, il est quasiment sûr qu'ils le tueront réellement. »

Là où ils étaient, où que ce soit, était un endroit très éloigné de leur lieu d'entraînement, et le voyage dura. Ils étaient assis sur Drattak. Finalement, après s'être calmé, il lui envoya un sourire narquois et méprisant, comme méprisable.

« Avez-vous déjà voyagé à dos de pokémon de type Vol ?
-Non, je vous l'avoue.
-Il n'est pas trop tard. »

Et Moriarty dirigeait allègrement le Drattak, et ils s'envolèrent à travers Simmeroh, alors que le soleil commençait à se coucher. Et le spectacle offert était magnifique.
De peur de ne pas tomber, Céleste se cramponnait au dos de Moriarty. Mais n'y avait-il que de la peur ?
Non, il y avait un sentiment. Un sentiment nouveau. Ou plutôt... Un sentiment tellement ancien. Et elle se sentit, après l'avoir identifié, tellement coupable. Elle se sentait infidèle à Bane, mais, en se serrant contre Moriarty, elle se sentait libre. Libre d'un décès survenu depuis vingt ans déjà.
Elle croyait en une certaine philosophie. Que le noir et le blanc, que le bien et le mal, que tout ce qui est opposé, ne doit pas se détester, ni se quereller, mais au contraire de contempler et se compléter. Car être l'exact contraire d'une personne entraîne forcément le fait que l'on ait d'énormes points communs avec la personne en question.
Concrètement, Bane et Moriarty devaient se compléter, se compléter pour elle, exclusivement.

« Par ici, l'endroit où nous avions commencé l'entraînement. Regardez ce lac, il est magnifique, quand le soleil rouge s'y reflète. »

Sourire narquois. Céleste se pencha afin de mieux le voir, puis tomba. L'eau était glacée. De même, Moriarty sauta, voyant clairement qu'elle ne savait pas nager, puis la sortit hors du lac, d'une force plus importante que ce que la maigreur de son corps pouvait laisser à penser. Par la suite, il se dévêtit de sa cape et de son costume, n'étant plus qu'en sous-vêtement. Son Drattak fit un feu et Moriarty lui donna ses propres vêtements afin de se réchauffer.

« Mais... Vous êtes glacé, vous ne portez rien.
-Qu'importe ! Nous savons tous deux que votre santé importe plus que la mienne. »

Ils se réchauffèrent, quelques heures durant, puis ils séchèrent leurs vêtements, et Céleste rendit les siens à Moriarty.

« Moriarty ? »

Il se retourna.

« Quoi donc ?
-Moriarty, j'aimerais vous dire quelque chose. Autant le dire plutôt de le laisser caché, car je ne saurais garder ceci enfoui plus longtemps.
-Venez-en au fait.
-Moriarty, je... Je crois que...
-Que ?
-Que je vous aime. »

Il y eût un long, très long silence. Puis, tout doucement, Moriarty remit ses pokémon dans ses pokéball, puis, sur le dos de Drattak, s'envola, laissant Céleste en plan.
Seule.