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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 15/10/2011 à 23:27
» Dernière mise à jour le 04/03/2019 à 04:46

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 7: Au fond du coeur
« Que t'a dit Moriarty ? lança la voix d'homme.
-Rien ! Mais rien ! Je vous le promets ! »

Elle était enchaînée de la tête aux pieds. Un cache métallique l'empêchait de voir quoi que ce soit. La voix de femme prit la parole.

« Nous pouvons rester très longtemps, ici. Le mieux, vraiment, c'est que personne ne peut nous entendre. C'est si... Reposant ! »

Céleste se mit à pleurer. Elle était incapable de savoir combien de temps elle était restée ici tant ses repères avaient été brûlés. Les larmes coulaient doucement le long de ses joues.

« C'est tellement mignon... Galamme ! »

On lui envoya une formidable coup de poing dans le ventre. Elle se mit à cracher du sang par la bouche. Et puis, elle émit un cri prodigieusement aigu, mêlé à ses larmes. Elle ne pouvait pas tenir.

« Mets lui une serviette dans la bouche, pour qu'elle arrête, elle me fait mal aux oreilles »

L'homme s'exécuta. Son cri en devint à peine audible.

« Reprenons. fit la femme. Le diable de Simmeroh t'as accosté et t'as parlé. Ceci, nous en sommes sûrs. Tu t'es en allé vers l'arène de Matt, ensuite. Que t'as dit Moriarty ? Quelques jours avant, il t'avait battu en combat. »

L'homme détacha la serviette, voyant qu'elle s'était calmée.

-Rien d'intéressant ! Croyez-moi, je vous en supplie !
-Mais pour nous, tout ce qu'il dit est intéressant. Parle.
-Il m'a dit... S'il avait été un vampire, il m'aurait planté les canines dans mon cou. Et il m'a demandé pourquoi j'étais célibataire, puis il a payé à boire. C'est tout, je vous assure !
-Un vampire ? À qui veux-tu faire croire ça ? »

Elle reçut un coup de poing de la même intensité. À ce rythme, elle mourrait avant la fin de la journée. Que ce soit de faim, de tristesse ou de coups.

« Écoute, ma jolie. Des sbires, nous en avons. Des milliers, des dizaines de milliers. Le genre de sbire qui serait prêt à te tuer ou te séquestrer et t'interroger pour une poignée de pokédollar est basique, mais il constitue la moitié de notre organisation, est-ce que c'est clair ? Actuellement, il se déroule dans tout Simmeroh une centaine d'interrogatoires avec ces personnes là. Alors, à ton avis, pourquoi restons-nous ici à t'interroger plutôt que de faire des choses plus intéressantes ? Parce que nous avons l'intuition que tu sais quelque chose. Alors tu vas cracher le morceau. C'est compris ?
-Je vous ai tout dit... Pitié...
-Tout ? Vraiment ? Alors, admettons que l'on te croie... Qu'est-ce que tu en penses, de Moriarty ?
-Moriarty ? C'est un... Un... »

En manque de mots, elle se contenta de cracher sur le sol.

« Je le déteste.
-Et si nous tuions des habitants de Simmeroh au hasard, jusqu'à ce que tu te décides à parler ? À moins que, reine de glace que tu es, tu sois trop égoïste... Nous pourrions peut-être tuer tes pokémon. Ce Carchakrok, il ne doit rien signifier pour toi. À moins qu'il ne signifie quelque chose ? »

Céleste se mit à pleurer. Et, dans un murmure à peine audible :

« Bane... »

Il y eût un claquement de chaise.

« Pardon ? Qu'est-ce qu'elle a dit ?
-Rien du tout, je... »

Coup de poing. Elle était fatiguée.

« Qu'est-ce que tu as dit ? Bane, c'est ça ? C'est un ami de Moriarty ? C'est un nom de code ?
-Non ! C'est... »

Elle eût un éclair d'imagination.

« C'est mon fiancé ! Un dresseur très puissant. Et si je ne rentre pas chez moi, il va venir me chercher en personne !
-Ne joue pas aux imbéciles avec nous. As-tu la moindre idée du temps depuis lequel tu es là ? Personne ne viendra te chercher, tu n'as ni vie sociale, ni vie affective, nous nous sommes longuement documentés sur toi en prévision de cet interrogatoire. Alors, Bane. Un ami de Moriarty, peut-être ?
-Une pourriture comme Moriarty ne mérite pas d'avoir un ami comme lui. Bane est un cœur d'or.
-Et pourtant, notre pourriture te parlait...
-Mais de rien. »

Elle se mit à pleurer. L'homme parla.

« Écoute, Dabra, elle a vraiment l'air sincère. C'est une mauvaise pioche, nous n'en tirerons rien, crois-moi.
-Je ne sais pas... Nous allons la mijoter encore un peu.
-Oh non, je ne pense pas. »

Cette voix était différente. Elle avait accentué et sifflé les consonnes. Elle était remarquablement aigüe.

« Il y a un moment que je vous observe. Vous attaquer à une si belle jeune fille, alors qu'elle m'insulte au profit de quelque amant imaginaire... Vous êtes tombés bien bas, mes petits.
-C'est lui !
-Je n'appellerai pas Entei. Nous allons régler ce problème plus vite que prévu.
-Où est-il ? »

En effet, Céleste ne savait pas si tout cela était du à ses sens brouillés, mais elle ne pouvait entendre d'où venait la voix.

« Je déteste utiliser les pokémon que j'ai obtenu... Là-bas... »

Il accentua le dernier mot.

« Mais il se trouve que je les entraînai, et je n'ai pas vraiment de temps à perdre. Majaspic ! »

Céleste entendit un sifflement, puis le bruit d'une longue bataille. Les pokémon changeaient, sans doute, mais elle eût été bien incapable de dire quoi que ce soit d'autre. Finalement, ce qu'elle vit en ouvrant les yeux était le visage de Moriarty. Elle tenta de garder la tête haute face à cet adversaire en froideur.

« J'aurais... Pu me débrouiller sans... »

Elle cracha un flot de sang par terre. Il se contenta de lui offrir un sourire hypocrite.

« Mais je n'en doute pas, ma chère. Cependant, je vous conseille de vous ménager. »

Elle émit un grognement, puis se laissa porter. Ce n'était pas Moriarty, mais une sorte de coussin, un peu comme un nuage. Elle ne savait pas vraiment combien de temps elle avait été porté. Et il lui aurait été impossible de le dire, tant elle essayait de s'endormir.

« Sidérella, c'est bon. Pose-là. »

Elle se sentit tomber sur un matelas. Elle ouvrit les yeux. Et elle prit peur, car la créature noire devant elle était horrible.

« Vous avez parfaitement résumée mon opinion des pokémon d'Unys, ma chère. Simplement, Sidérella peut m'être très utile, et je dois vous avouer que, lorsqu'on peut la comprendre, un cœur bat sous... Sous... »

Il chercha un adjectif approprié pour le corps de Sidérella, n'en trouva pas, puis enchaîna.

« Vous êtes ici dans ma pièce. Il s'agit de ma chambre, de ma salle à manger... Du lieu où je vis ma vie courante. »

Elle hocha la tête pour expliquer qu'elle avait compris. Elle regarda autour d'elle rapidement.

« Qu'y a-t-il, derrière ces rideaux de velours ? »

Il mit un temps avant de répondre.

« Rien, absolument.
-Et ce ruban, sous verre. Il est magnifique.
-C'est un souvenir. Celui du plus beau combat que j'ai jamais livré. Un combat contre... »

Il tenta de faire sortir un mot de sa gorge, sans y arriver.

« Un combat contre un dresseur très puissant. »

Il y eût un silence.

« Comment m'avez-vous trouvée ?
-Je dispose d'informateurs très précieux au sein de la Team Magic. Malheureusement, le temps de se faire un nom et de se voir accorder la confiance des autres, ils se font démasquer par la hiérarchie. Je dois en retrouver régulièrement. »

Un autre silence.

« Je ne savais pas que vous pensiez de moi que j'étais une pourriture. En général, ceux qui parlent de moi me prennent juste pour un diable. »

Elle ne sut quoi répondre.

« Pourquoi avez-vous parlé d'un fiancé ?
-Parce que... J'en avais un...
-Vraiment ? Il y a en ce monde des gens capables de vous supporter ? Voilà qui relève de l'exploit. plaisanta-t-il.
-Ça ne vous regarde pas. se rattrapa-t-elle.
-Qu'importe. J'en ai assez de me confier à vous sans que tout ceci soit réciproque. Qui est ce fiancé ? Un dresseur à la sauvette, tout juste bon à fanfaronner devant les imbéciles, et qui peinent à battre un Magicarpe ? »

Céleste ne sut pas quoi répondre. D'abord car elle était en état de choc émotionnel, mais ensuite parce qu'il avait raison. Elle décida d'utiliser le mensonge.

« C'est un dresseur qui vous dépasse beaucoup.
-Mademoiselle, je pense que votre vision est erronée. Après tout, dois-je vous rappeler la cuisante défaite que je vous ai infligée ? »

Elle constata que Moriaty avait quelques tâches de sang sur ses vêtements. Il enleva, le plus naturellement du monde, sa cape et son haut, laissant paraître un corps littéralement blanc, mais parfaitement musclé, puis en remit un autre, et sa cape.
Il pianota sur un appareil permettant les changements de pokémon qu'utilisaient les dresseurs aux nombreux pokémon, puis prit six pokéball qu'il plaça dans sa poche, l'air satisfait.

« Je vais vous laisser aux bons soins d'Eyragon. Il a quelques notions en médecine, et vous serez rapidement d'aplomb.
-Vous allez quelque part ?
-Je fais, comme vous, ce que je fais souvent lorsque je suis en dépression, je pars en voyage, m'entraîner. À l'occasion, je prendrais mon équipe originale, mes six premiers pokémon. Alors... Est-ce un au revoir ou un adieu que je vous adresse ? »

Elle ne sut pas répondre.

« Je considère ça comme un au revoir. »

Il releva son col, puis partit. Il franchit le pas de la porte.

« Moriarty ! »

Il se retourna.

« Quoi donc ?
-Est-ce que... Est-ce que je peux venir avec vous ? »

Ses yeux se plissèrent, ses canines sortirent.

« Bien sûr, comment voulez-vous être de trop ? »

Et, une fois qu'elle fût quelque peu soignée, plus rapidement que bien, par une trousse de pharmacie, ils partirent, en marchant, vers une colline très vierge. C'étant sans doute une lubie imbécile de sa part, une lubie due à son traumatisme, mais Moriarty lui apparaissait comme un sauveur. Peut-être était-elle en train d'en tomber amoureuse...