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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 06/10/2011 à 22:07
» Dernière mise à jour le 04/03/2019 à 04:03

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 5: Le destin au tournant
« Dis-moi...
-Quoi donc ? répondit Bane.
-Pourquoi ne pas participer à des tournois ? »

Ecella était ravissante. Bane aussi. Ils avaient tous deux vingt ans. Et jamais Bane n'avait passé de si belles années. Il était beau, assez séduisant, et le tout était renforcé par un charme certain. Il était beau, certes, mais Ecella était ravissante.

« Des tournois ? Je n'ai qu'un seul pokémon, tu le sais...
-Pourquoi ne pas en attraper d'autres ?
-Je... Peut-être.
-Tu ne penses donc pas à ton avenir ?
-Mon avenir, c'est toi. »

Il l'embrassa.
Loin d'être une simple phrase séductrice, il s'agissait là de la réelle pensée de Bane. Ecella était son avenir, il ne pouvait vivre sans elle, et il devait être avec elle à jamais.
Depuis quelques temps, il avait un projet. Il devait l'épouser. Lui demander sa main, fonder une famille, et être heureux. Il était à l'âge où l'on prenait un aller sans retour dans la vie. Et il était sûr de ce qu'il voulait faire. Plus que l'amour, c'était également la raison qui dirigeait son choix. Et lorsque la raison et l'amour s'accordent, il n'y a pas moyen de résister.
Avec Drattak, c'était une petite fortune qu'il avait amassé, et il était très fier de lui. Pas une seule défaite.
Le pokémon d'Ecella aussi, avait évolué. Il était devenu un Carchacrok, pokémon imposant aux griffes aiguisés. Il avait le sentiment que lui et Drattak se détestaient cordialement. En réalité, il ne l'avait eu qu'à leur première rencontre, car depuis il s'était passé de les faire se rassembler.
Il prit les choses en main. La bijouterie de Litorella n'était pas très loin.

« Celle-ci est très jolie.
-En effet, monsieur. Elle est faite d'or, d'argent, incrustée de multiples métaux...
-Combien coûte-elle ? »

la vendeuse s'indigna.

« Monsieur, lorsque l'on parle de qualité, il est déraisonnable de parler de prix. »

Bane haussa les sourcils.

« Mais ce que je vous garantis, c'est que, dès que vous l'offrirez à votre douce moitié, sa réponse sera forcément affirmative. »

Bane prit une poignée de billets de sa poche, ne les regardant même pas.

« Délai de livraison ?
-Une semaine, monsieur. »

Il posa la liasse de billets. Il y en avait beaucoup, et leur somme était énorme.

« Votre monnaie...
-Gardez-tout. »

La vendeuse écarquilla les yeux.

« La bague, je vous prie. Tout de suite. »

Elle lui fut donné, dans un écrin de velours. Bane devait absolument passer à l'action le lendemain, c'est le cœur léger qu'il dîna et s'endormit, trop joyeux pour pouvoir faire un quelconque combat contre quelque dresseur puéril.
Le lendemain, il se leva de bonne heure, et, en mangeant à peine, il se rendit à la falaise. Elle était très haute. Bane, qui avait le vertige, regardait rarement en bas.

« Bane ! Tu es en avance, aujourd'hui !
-En effet. »

Et il la laissa parler, il aimait la voir, l'entendre parler bien que ses phrases soient rythmées par les cris bruyants de Carchakrok.

« Ecella.
-Quoi donc ?
-Le moment où nous nous sommes rencontrés. Un beau moment, n'est-ce pas ?
-Bien sûr, je m'en souviens tellement bien. Comme si c'était hier. Mais les années sont passées. Tant mieux, tu t'es embelli.
-Oui. Je voulais conquérir le monde, et je me berçais dans de douces utopies. Heureusement que j'ai grandi, depuis.
-Sûrement. »

Il y eût un silence.

« J'ai une surprise pour toi, Ecella.
-Vraiment ?
-Ce n'est pas vraiment une surprise, c'est plutôt une question. Drattak ! »

Il le fit sortir de sa pokéball. De sa poche, il sortit l'écrin de velours noir, puis respira intensément. Mais, lorsqu'il rouvrit les yeux, ce qu'il vit était alarmant. Drattak et Carchacrok utilisait deux attaques que Bane n'avait jamais vues. Ils concentraient sur eux une énergie bleue, qui arrivait jusque dans leur bouche. Ils faisaient dos à Ecella, qui ne voyait rien, interrogeant plutôt Bane d'un regard interrogateur.

« Couche-toi ! »

Elle ne comprit pas, il la poussa violemment, et les pokémon lancèrent leurs attaques respectives, qui finirent par détruire le sol. Bane se trouvait au bout de la falaise, et tomba. Drattak tenta de le rattraper, mais Carchacrok voulait continuer le combat. Drattak finit par le griffer, pour le mettre hors de combat, puis plongea. Il était trop tard. Il ne restait rien.
Et cette question, que Bane ne lui poserait jamais.
Et cette vie de couple qu'ils n'auraient jamais.
Ecella partit. Elle ne revint plus à Sinnoh, elle ne donna plus de nouvelles à quiconque, elle annonça uniquement la mort de son aimé.
Sa maison fut revendue, ses biens redistribuées. Et Ecella partit, avec les vestiges d'un passé trop douloureux pour elle. Elle changea même son nom. Elle décida de s'appeler Céleste, désolée par son ancien nom.
En réalité, à compter de ce jour, toute son ancienne vie semblait s'être écroulée, et elle voulait la changer. En plus de son nom, elle changea de région, et s'installa dans la région voisine d'Hoenn, vivant uniquement de son argent. Et au moment où elle dut choisir ce qu'elle allait faire de sa vie, c'est ceci qu'elle décida :

« Le rêve de Bane était de devenir le plus puissant de tous les dresseurs du monde. Ce rêve, le sien, est désormais exactement le mien.
Je dois, par égard pour lui, essayer d'exaucer son rêve. »

Et elle tint parole. Elle s'entraîna sans relâche, se constituant une équipe complète composée de divers pokémon.
Et elle ne cessait de penser à Bane, de voir partout son visage souriant. Elle finit par en perdre son sourire. Son manque d'émotion lui donnait une nouvelle beauté, et elle fit tourner bien des cœurs, mais le sien était de glace, elle n'arrivait pas à se défaire, mariée à la mort elle-même.
Elle se fit un nom à Hoenn. Elle était une puissante dresseuse, et ne perdait qu'occasionnellement. Mais ni son désir, ni sa volonté ne flanchaient. Elle devait être la plus puissante. Plus puissante que tous les autres.
Et, pendant dix longues années d'entraînement à Hoenn, elle estima être au point. Le cœur de glace d'Hoenn, car tel était son surnom, était devenue une réelle dresseuse. Elle se demandait chaque nuit, si Bane, où qu'il était, était fier d'elle.
Elle participait aux plus grands tournois. Elle en gagnait rarement, mais elle aimait la victoire, qui était devenue pour elle addictive. Finalement, elle se décida, pour ses trente ans, à retourner à Sinnoh. Elle évita les lieux qu'elle connaissait, et participa à de nombreux tournois.
Elle était devenue la princesse au cœur de glace. Car elle ressemblait fortement à une princesse. Elle semblait impénétrable. Et son cœur, bercé par les sentiments, paraissait être le contraire, car ses sentiments allaient tout droit à un mort. D'une certaine façon, ils étaient morts.
Elle se jouait de ce surnom, elle l'aimait, et l'utilisait pour plusieurs formes. Railler ses adversaires en faisait parti.

« Tu viens de perdre, dresseur. Et nombreux sont les dresseurs qui ont perdu contre moi. Contre mon charme de glace, mon cœur de gel et mon expression de cire. Et ne t'aventure plus jamais sur mon chemin. »

Elle se mettait à rire.

« Car je suis... La princesse au cœur de glace ! »

Son adversaire prenait peur, puis elle le réconfortait. Elle n'arrivait cependant jamais à décrocher un sourire. Il s'agissait sans doute pour elle d'une tâche insurmontable.
Et sa célébrité croissait, et les années passaient. Il lui arrivait de se lever, en pleine nuit, pour se demander si tout, si Bane, son Drttak, Litorella et la falaise n'avaient été qu'un rêve. Et, même dans son état le plus lucide, il lui était impossible de répondre, car son cœur, car son espoir, corrompait son esprit.
Cependant, elle avait gardé ses anciens traits, mais derrière la glace, ils étaient différents. Si différents.
Elle était restée amicale, certes. Mais tout paraissait de l'hypocrisie et menaces. Personne ne prenait vraiment au sérieux ses tentatives d'aide.
Elle était restée à l'écoute, aussi. Mais, pour les rares personnes qui se confiaient à elle, elle paraissait une statue. Une statue de glace. Certes magnifique, mais elle laissait un terrible vide chez la personne, qui n'avait pas le sentiment d'avoir toute l'attention requise.
Elle était coquette, bien sûr. Mais, loin du simplisme, elle se faisait confectionner par les meilleurs tisserands des robes excentriques. Et, vers ses trente-cinq ans, son surnom muta pour en arriver à sa forme finale. Elle était la reine de glace.
La reine de glace, seule dans son palais de glace, jouant avec ses sujets de glace. La reine de glace au cœur de feu, qui brûlait d'une passion ardente pour un mort.
Elle eût quarante ans, mais toujours aucune situation. Elle était désespérée. Fort heureusement, il y avait un remède sans faille contre la déprime. Et ce moyen était un tournoi, avec une probable victoire.
Elle voyagea vers Sinnoh. Elle y trouva un tournoi proposés à tous, ce qui signifiait assurément que seuls des amateurs participeraient, les professionnels fâchés de devoir salir leur réputation à combattre de si mauvais dresseurs.
En effet, c'était exactement ce qu'il lui fallait. Et elle enchaîna, une à une, les victoires dans ce tournoi qui contenait un monde fou.
Jusque dans ce tournoi, on la connaissait. Les commentateurs l'appelaient par son surnom, à son grand désespoir.
Puis vinrent les quart de finale. Elle les gagna facilement, son adversaire étant un amateur. Ceci dit, il contrastait avec ses premiers adversaires, les débutants.
La demi-finale fut enfin un combat à sa hauteur. Elle dut puiser jusque dans ses dernière ressources pour gagner, et elle espérait bien gagner ce combat, gagner la finale, pour en finir, car, quoiqu'il en soit, elle s'était bien amusée.
Le tournoi s'était étalé sur une semaine complète. À la fin de la dernière, elle eût à partir à la rencontre du finaliste.
Et, avant de l'avoir rencontré, elle s'imaginait être la plus froide des personnes sur cette terre. Elle se trompait lourdement.
Car en effet, il y avait quelqu'un. Quelqu'un que tout le monde semblait connaître, mais qu'elle, Céleste, ne connaissait pas. Du moins, pas encore. Et elle en fût bien contente.
L'éclairage fut placé. Le stade était rempli, spécialement pour voir ce fameux finaliste.

« Il a battu avec une facilité hors-du-commun ces adversaires. Comme vous vous en doutez, je suppose. »

Elle ne battit pas un cil, elle ne fit pas un mouvement. La reine de glace était fidèle à elle-même.

« Vous le connaissez tous. Il est venu à Sinnoh spécialement pour ce tournoi. »

Son adversaire le voyait. Elle ne voyait qu'une ombre. Elle eût un haussement de sourcils, et un rire narquois, suivi d'un sourire espiègle.

« Il n'a jamais perdu un combat. Pas un seul ! »

Elle se mordit la lèvre. Ce geste, involontaire, traduisant sa perte de confiance, elle tenta de le maquiller en l'accentuant sous forme de provocations.

« Est-il réellement invincible ? Ceci sera mis à l'épreuve ici, et ici même ! »

Les lumières s'allumèrent. Céleste contempla son adversaire. Il lui fit penser à un vampire. Ces yeux exprimaient le mépris, son nez, l'espièglerie. Sa bouche, la malice. Il ne semblait pas être heureux. Pas un seul signe sur son visage ne semblait prouver de quelque manière que ce soit que cet homme ait déjà eu des sentiments. Céleste arrêta immédiatement son geste de provocation, puis se concentra, essayant d'afficher le plus de dédain possible. Mais celui-ci semblait l'avoir toujours exprimé, ce pourquoi il lui était naturel de faire.
Qui donc était cet homme ? La salle s'était tue. Il devait être important, suffisamment important pour susciter une telle réaction dans l'assemblée.

« Je vous demande d'applaudir chaleureusement notre ami... »

Le cœur de Céleste battit à la chamade. Personne n'applaudit. Danger.

« Celui auquel tant de surnoms peu enjoliveurs ont été attribués. Je vous demande de laisser place au combat qui opposera Céleste, la reine de glace... »

Elle ne put plus se retenir. Elle resta bouche bée, devant tant de charisme, de froideur. L'homme répondit avec un sourire provocateur.

« À Moriarty, le diable de Simmeroh ! »