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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 04/10/2011 à 21:37
» Dernière mise à jour le 04/03/2019 à 03:55

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 4: La situation bascule
Avant de commencer, je tiens à dire que ma fic commence à être célèbre puisqu'un célèbre ficeur de talent vient de faire un chapitre de sa fic ( que j'adore, au passage ) et qui inclue Simmeroh. Enjoy.

Bane se leva. Il avait grandi, ses traits s'étaient allongés et affermis. Sa crinière avait poussé. Il n'était pas très beau, mais il avait un charme sûr.
Il ne dit rien, et se hâta vers sa terrasse pour déclamer un discours.

« J'ai treize ans, Sinnoh ! Treize ans !
Est-ce que tu sais ce que ça veut dire ? Voilà déjà trois ans que je me suis échappé de l'orphelinat, que je combats des dresseurs avec mon pokémon !
Je ne fais pas beaucoup de combats, mais je n'en ai pas perdu un seul ! Le parfum de la victoire me chérit, l'odeur pestilentielle de la défaite ne m'a jamais effleurée !
Trois ans, ça fait trois ans que je combats les dresseurs sur mon chemin. Juste quelques uns par jour. Assez pour vivre, assez pour manger à ma faim. Ça fait trois ans, et le sais-tu, Sinnoh ?
J'adore ça ! »

Il était tellement heureux, tellement heureux de sa vie...
Il prit son unique pokéball, puis descendit, jusqu'à son restaurant.

« Bonjour, monsieur. la salua la serveuse. Et un très joyeux anniversaire à vous. Aujourd'hui, tout vous sera offert par la maison. »

Il déjeuna rapidement, puis sortit, traversa la forêt, puis se rendit à la falaise.

« Bonjour Bane. Joyeux anniversaire ! »

Ecella lui sauta au cou.

« Je suis désolé, je n'ai rien trouvé à t'offrir... Je ne connais pas vraiment tes goûts, ce que tu aimes... Alors... Tant pis. »

Bane avait préparé cette phrase, il avait aussi préparé sa réponse. Car, pour son anniversaire, il voulait un cadeau précis. Et il allait l'avoir.

« Ce que j'aime Ecella ? Toi. »

Ecella rougit. Bane s'en approcha, elle n'opposa pas de résistance, puis il l'embrassa.

« Depuis quand ?
-Depuis toujours. Depuis que je t'ai vu, ici, il y a trois ans, sur cette falaise.
-Vraiment ?
-Oui, tu étais belle, avec tes boucles blondes... »

Elle rougit de plus belle. Ils s'allongèrent, à même l'herbe, puis parlèrent. De tout, de rien, mais surtout de rien. Et Bane aimait surtout écouter, car la voix d'Ecella était merveilleuse. Puis, il se séparèrent.

« Au revoir, Ecella ! Je dois combattre, actuellement ! À demain !
-À demain. »

Il repéra un très mauvais dresseur, qui semblait être un parfait novice en la matière, puis le défia.

« Keunotor !
-Draby ! »

Les deux pokémon se pesèrent du regard. Keunotor était marron, et paraissait quelque peu pitoyable derrière ses aires joviaux. En l'espace de trois ans, Bane avait suffisamment perfectionné sa stratégie de combat avec les yeux pour qu'elle se révèle plus efficace que des ordres oraux.

« Charge, Keunotor ! »

Le pokémon chargea beaucoup trop vite. Bane cligna une fois d'un œil, puis deux fois des yeux. Draby sauta par dessus Keunotor, puis le mit hors de combat d'une seule attaque Flammèche.

« Voilà qui vous coûtera une centaine de pokédollar. »

Le dresseur, dégoûté, paya.

« Que... »

Draby venait se s'illuminer de blanc. Une lumière blanche intense qui poussa Bane à fermer les yeux.
Il les rouvrit. À présent, Draby avait changé, une épaisse carapace grise, sans doute très lourde, le recouvrait.

« Drakhauss !
-Qu'est-ce que c'est que ça ? Tu as changé... Est-ce ça, l'évolution, dont les dresseurs parlent ? Cette chose qui augmente ta force, mais te fait changer d'apparence ?
-Dra... »

Drakhauss tenta de sauter, mais parvint à peine à se décoller du sol.

« Drakhauss ! Drakhauss ! »

Il se mit à sauter sur Bane, et commença à le frapper avec à sa carapace. En effet, il ne pouvait plus du tout bouger, ou du moins très lentement, et encore moins voler. Bane le fit rentrer de très peu dans sa pokéball.
Il mangea à sa faim, puis retourna chez lui pour s'endormir.
Les jours suivants, l'argent vint à manquer, aussi le visage de la serveuse fut étonné lorsqu'au moment de lui payer, il lui lança un :

« Désolé, je... Je paierai la prochaine fois, d'accord ? »

Il ne faisait plus de combats, contre personne, car il avait peur de la réaction de Drakhauss, mais il continuait à le nourrir. Il n'offrait plus de pourboires à qui que ce soit. Ecella aussi lui coûtait extrêmement cher, car il dépensait régulièrement des fortunes en fleurs et autres imbécilités inutiles, rien que pour voir un sourire se dessiner sur son visage.
Il s'endetta, sans rien dire à personne, et, au fur et à mesure des mois, son ardoise s'allongea, il ne fut donc plus respecté.

« Toi ! Quand me paieras-tu ? Je peux appeler l'orphelinat à tout moment, tu le sais ?
-Je... Je ne sais pas... Je...
-Tant que tu ne m'auras pas remboursé, tu travailleras pour moi !
-Très bien. »

Et il travailla, jour et nuit, tentant de subvenir à ses propres besoins, à ceux de Drakhauss et à ceux d'Ecella. Il ne put plus, c'en était trop.
Il dut faire des heures supplémentaires, il était surmené, exploité, poussé à bout. Il voyait de moins en moins de fois Ecella. Il se privait souvent de manger.
Il comprenait la cupidité des hommes, désormais. Et cette leçon resta gravée très longtemps dans sa mémoire.

« Je te sens tiré... Qu'est-ce qu'il y a ? »

Ecella commençait à voir ses cernes. Bane était sur le point de s'écrouler. Mais il parla d'une voix douce, comme un murmure.

« Rien... Il n'y a rien du tout...
-Tant mieux. Tu ne devineras jamais ce que j'ai !
-Tu as quelque chose ? »

Elle sortit de sa poche une sphère bicolore. Une pokéball.

« Splendide... Et quel type de pokémon attraperas-tu ? »

Elle sourit, puis pressa le bouton situé au milieu. Alors, de la taille d'une bille, la pokéball grandit, puis libéra, sous forme de rayonnement rouge, un pokémon.
Petit, il faisait la taille de Draby, possédait une puissante dentition. Il était très bleu, mais nettement moins beau que Drakhauss.

« Griknot !
-Époustouflant... Je suis sûr qu'il sera très ami avec Drakhauss !
-Vraiment ? »

Elle l'embrassa.

« Excuse-moi, je suis en retard, pour le travail... Retrouvons-nous une prochaine fois ! »

Il courut vers son travail.
Ce ménage dura un mois. Endetté de tous côtés, l'idée de tout quitter lui était venue plusieurs fois. Mais il suffit d'un élément, d'un seul élément pour tout changer.
Alors qu'il travaillait tard la nuit, Drakhauss se mit à regarder Bane, trimant, nettoyant, exploité. Et il se rappela qu'il était son maître. Et qu'il n'y avait rien de plus honteux que de laisser son maître. Trois ans en sa compagnie. Était-ce sa faute s'il avait évolué ? Bane l'avait soutenu depuis le début, son pokémon se devait de l'aider.
Alors il s'avança vers Bane, puis se frotta contre son genou. Et les deux compagnons surent que plus jamais ils ne se quitteraient, que ce qu'ils faisaient était ridicule.
Les jours suivants, leurs symbiose était totale. Bane savait tout exprimer dans un clin d'oeil. Une suite d'attaques, de mouvements, un sentiment, une phrase, aussi.
Jamais il ne connurent pareil bonheur. Bane s'enrichissait de nouveau, il remboursa ses dettes de tout part, et offrait des cadeaux à Ecella, des cadeaux par milliers.

« Regarde, Bane !
-Quoi donc ?
-Hier, Griknot s'est illuminé d'un lumière blanche, et puis...
-Carmache ! »

Le pokémon était plus grand, plus imposant, tenant désormais sur ses deux pattes arrières.
Lorsque Drakhauss fut présenté à Carmache, Bane sentait tout de suite qu'ils se détesteraient. Le mot était faible. Ils étaient ennemis, ennemis naturels.
Ils se pesaient du regard. Une haine naissante commençait.
Chacun regardait leurs dresseurs respectifs. Il suffisait d'un mot, un seul, pour qu'ils courent l'un vers l'autre, se massacrent en une boucherie sanglante.
Et tout cela, Bane l'avait senti en un regard.
Ils ne firent rien. Ils les rappelèrent rapidement, puis parlèrent, puis partirent.
Et Bane redevint un être supérieur. Et il se rendit compte qu'il possédait un splendide pouvoir.
Bane était franc. Bane possédait cette joie de vivre, cette joie qui le rattachait à la vie. Comment ne pas aimer la vie, comment ne pas en adorer chaque seconde, chaque moment ?
Dans ce monde corrompu, plus personne ne connaissait la valeur des choses, la valeur d'un baiser qu'on donne à sa moitié, la valeur de l'amitié avec un compagnon.
Et des choses plus complexes, aussi, la valeur de l'imagination. Se transporter, imaginer, imaginer que l'on est le plus puissant dresseur du monde.
Car tout se résumait en l'argent. En ce but vain sous forme de papier.
Et Bane, loin de se plaindre, observait de son regard moqueur un monde sombré dans le néant, et en profitait.
Non, il n'était pas comme les autres dresseurs. Il n'était pas vantard, il n'était pas méchant non plus, ni fourbe, ni sournois.
Il avait un cœur pur, et c'était sans doute son enfance qui l'avait conduit à l'avoir. Un cœur pur comme la glace, pur comme l'eau la plus pure, au milieu d'un océan de crasse.
Et toutes les nuits, il donnait des leçons de vol à Drakhauss, des échecs, bien sûr, mais l'amitié ne donnait-elle pas des ailes ?
Il ne voulait pas faire de combats contre Ecella, pour ne pas la vexer.
Et il regardait, chaque nuit, avant de se coucher, ses parents. Étaient-ils, ou qu'ils soient, contents de lui ? Le regardaient-ils d'un œil bienveillant ou bien d'un œil inquisiteur ?
Et il pensa à toutes les personnes de l'orphelinat. Il n'arrivait pas à les considérer comme ses ennemis, il n'arrivait à considérer personne comme un ennemi. Il n'avait pas d'ennemi. Qui voudrait se faire un ennemi d'une si brillante personne, si jeune, gentille et pure, et qui distribue de l'argent en masse à qui en veut ?
Il menait une superbe vie. Il s'aimait, il aimait ce qu'il faisait, le dressage.
Il n'avait pas perdu un seul combat, et ce, sur des centaines de combats. Désormais, il humiliait ses adversaires grâce à son Drakhauss. Il était devenu un dresseur connu dans Litorella, et la réputation lui amenait de nouveaux clients.
Cela lui plaisait, simplement, il ne fallait pas que sa réputation dépasse ses capacités, et, fort heureusement, ce n'était pas le cas.
Sa relation avec Ecella, au fur et à mesure, se concrétisait. Les mois passaient, entre eux, comme le mouvement d'une pendule. Identiques à eux-mêmes, mais si jouissifs, si enivrants de beauté, que chaque soir, il espérait que le jour suivant serait pareil au précédent.
Mais ce n'était pas là le plus beau, il y avait là dans cette poésie de vie quelque chose de plus beau encore.
Bane avait désormais quinze ans, et faisait un combat contre un dresseur fort coriace. Il cligna plusieurs fois des yeux, et Drakhauss exécuta ses attaques avec une agilité splendide.
Après le combat d'une centaine de pokédollar, Drakhauss se précipita sur Bane, et lui sauta au cou. Car il l'aimait, car il ne le quitterait jamais.
Cependant, il tomba, illuminé d'une lumière blanche aveuglante, et c'est là que toute la beauté de la vie, que tout un but toucha à sa fin.

« Drattak ! »

Une nouvelle évolution.
Le pokémon en face de Bane était très bleu, possédait de longues griffes, une jolie crinière rouge, se tenait, très grand, sur quatre pattes. Il était majestueux.
Mais le plus beau se trouvait sur son large dos, en effet. Elles étaient rouges, de plusieurs mètres d'envergures, et prêtes à partir.

« Drattak, des ailes ! Tu... Tu voles ! »

Ils rougirent tous deux de plaisir. Litorella était magnifique, vue du ciel.