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La recherche d'un rival : À l'aube d'un rêve de Moriarty



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Informations

» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 27/09/2011 à 22:13
» Dernière mise à jour le 04/03/2019 à 03:35

» Mots-clés :   Action   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Suspense

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Chapitre 2: Le destin choisit
« Et Bane et Rudolphe partent pour de nouvelles aventures. »

Bane était dans son lit, à écouter patiemment. Il avait pris des résolutions, qui l'avaient fait quelque peu gagner en maturité. Il avait décidé de se laisser faire. Jusqu'à ce qu'une occasion se présente. Une occasion d'avoir un pokémon. Il saisirait cette occasion.

« Bane. J'ai un cadeau pour toi.
-Qu'est-ce que c'est ? »

Elle sortit de sa main une sphère bicolore, rouge et blanche.

« C'est une pokéball. Elle sert à attraper des pokémon. Tu t'en serviras pour Rudolphe. D'accord ?
-C'est une... Vraie pokéball ?
-Oui. Elle n'est rien que pour toi. Mais il faudra attendre un peu avant de l'utiliser. Cache-la bien, personne ne sait que je te l'ai donnée. Bonne nuit ! »

Elle éteignit la lumière, puis sortit. Bane regarda le pouvoir incommensurable qu'il tenait dans sa main. Il ne lui fallut guère longtemps pour se décider. Il plaça ses oreillers sous son lit, de façon à faire croire qu'il dormait, glissa la photo de ses parents et des restes de nourriture accumulés depuis plusieurs jours dans sa poche. Il ouvrit sa fenêtre, l'enjamba...
L'air libre, l'air frais de la nuit étoilée. Pour Bane, ce paysage fort habituel était un réel concert de nouveautés.
Il s'allongea sur l'herbe, sut apprécier son humidité, la pleine lune... Il parcourut une distance raisonnable, puis s'endormit, épuisé.
Au réveil, il apprécia encore le paysage, puis alla explorer la forêt alentour. Il avait une pokéball, et ne devait pas la gâcher, il devait attraper Rudolphe. En ce moment, Émilie devait avoir compris la supercherie, et tellement s'en vouloir... Il était trop tard pour y penser, il avait fait son choix.
Il marcha, et tomba sur des créatures volantes, noires et blanches, qui volaient en nuées.
Était-ce ça, un pokémon ? Il devait choisir l'un d'eux, avec attention.
Mais ce ne fut pas par eux que son regard fut attiré, mais par une créature bleuté, petite, à la crinière, qui grimpait sur un rocher haut de plusieurs mètres, puis sautait, agitait ses maigres bras, puis tombait par terre, et pleurait, sous les rires des pokémon volants.
Et, comme tout personne pitoyable qui en rencontre une plus pitoyable encore, Bane ressentit le besoin irrésistible de s'en faire un ami, se justifiant par un sentiment d'héroïsme face aux défavorisés qui le faisait se sentir tout grand.
Il vit que les pokémon noirs volants se mettaient à l'attaquer. Non, pas son nouvel ami ! Il fit alors une chose stupide. Il sauta sur lui, et le prit dans ses bras. Il lui suffit d'une poignée de secondes pour regretter son geste. Les pokémon volant fondaient sur lui, et il ne tarda pas à saigner beaucoup. Il tenait cependant bon, non pas par quelque héroïsme, mais car la douleur l'empêchait de faire le moindre mouvement.
Le pokémon bleu se leva, il poussa Bane en arrière, puis ouvrit la bouche, et en cracha une quantité de flammes suffisantes à repousser les pokémon, puis les fit s'en aller à coups de têtes. Il retint ensuite Bane pour ne pas qu'il s'évanouisse sur le sol.

« Merci... Mon ami. »

Le pokémon sourit. Il regarda ensuite le ciel, en battant des mains, autant qu'il pouvait.

« Ce que tu voulais faire la dernière fois... C'est voler ? »

Le pokémon acquiesça.

« Tu sais, ces pokémon te disent peut-être que ce sont tes amis et que vous jouez ensemble, mais ils ont tort ! »

Le pokémon lui jeta un regard interrogateur. Lui aussi semblait avoir trouvé plus pitoyable que lui, et il ne voulait pas lâcher cette merveilleuse découverte.

« Parce que toi, tu as le pouvoir de les arrêter, moi, je ne l'ai pas, alors, je me suis enfui de mon orphelinat ! »

Le pokémon sourit. Peu de gens le savent, mais il est préférable d'être lamentable pour s'accorder l'amitié de ses pairs que d'être génial.

« Attends... Tu es un pokémon ! »

Le pokémon hocha la tête, souriant de constater qu'en plus d'être désolant, Bane était également ignorant.

« Est-ce que... Est-ce que tu veux venir avec moi ? Tu me protègeras, et en échange, je t'apprendrai à voler ! »

Le pokémon eût un temps de réflexion, avant d'accepter. Bane ne savait pas très bien comment une pokéball marchait, aussi appuya-t-il un peu partout, presque jusqu'à la casser. Finalement, elle lui glissa des mains, atterrit sur la tête du pokémon, tourna trois fois, puis s'arrêta. Désormais, en appuyant sur le bouton, il pouvait appeler le pokémon.

« Très bien, je vais t'appeler Rudolphe.
-Draby.
-Non, Rudolphe !
-Draby. répondit-il une nouvelle fois en hochant la tête.
-Bon, si tu tiens tellement à t'appeler comme ça, alors je t'appellerai Draby. D'accord ?
-Draby. acquiesça-t-il. »

Il le renvoya dans sa pokéball. Désormais, il avait son pokémon, il ne lui restait qu'à dominer le monde avec lui, but qui, aux yeux dans un enfant, est réalisable en un claquement de doigt. Il réalisa donc un plan saugrenu, qu'il expliqua à son pokémon.

« Tous les soirs, nous prendrons des cours de vol de deux heures. Nous allons voler des plumes aux quelques pokémon qui ne trouverons, et, en te les collant astucieusement, nous parviendrons sans doute à quelque chose. Ensuite, pour conquérir le monde, nous combattrons d'autre dresseurs, alors, tu deviendras plus fort, et nous parviendrons à nos fins !
-Draby.
-Très bien, mettons-nous en route ! »

Les plaies de Bane saignaient encore et il n'avait rien mangé, aussi était-il au bord de l'évanouissement une fois arrivé à Litorella. La ville était fort sympathique, et respirait le bonheur. Cela dit, il n'eût pas réellement le temps d'en apprécier tous les détails, étant donné qu'il était sur le point de littéralement mourir de faim.

« À... Manger...
-Que veux-tu ?
-N'importe quoi... »

La serveuse semblait suspecter Bane d'être mêlé à quoi que ce soit. Mais elle faisait parti de ces gens qui seraient prêts à tuer pour avoir un client. Aussi servit-elle quelque chose de bon et de chaud, avant, bien sûr, de passer à un interrogatoire minutieux.

« Où sont tes parents ?
-Dans ma poche. Mais il leur manque leurs têtes. »

La serveuse eût un haut-le-coeur. Elle prenait sans doute Bane pour un fou, mais, après s'être rendue compte qu'on ne pouvait faire tenir deux corps décapités dans une poche, elle s'abstint de tout commentaire.

« D'où viens-tu ?
-De là-bas ! »

Il pointa du doigt une direction. Celle de la porte du restaurant. La femme s'abstint, une fois de plus, de dire quoi que ce soit. Elle attendit courageusement que Bane ait fini, puis lui tendit la main.

« Trente pokédollars.
-Des quoi ?
-Des pokédollars, de l'argent !
-Il faut payer pour manger ?
-Bien sûr qu'il faut payer ! »

Elle s'approcha.

« N'approchez-pas ! Vous n'avez pas le droit !
-Paie-moi d'abord !
-Draby ! »

Il fit sortir le pokémon de sa pokéball. Il lança une nuée de flammes qui manqua de peu la serveuse, et en profita pour s'enfuir. Il était rassasié, peut-être même trop, et ne courait pas très vite, mais très longtemps.
Il finit par s'arrêter quelque part, sans trop savoir où, près d'une falaise. Personne ne l'avait suivi jusqu'ici, cela formait un bon point.

« Bonjour. »

Il se retourna vivement. Mais son cœur battit pour une raison bien plus fort que la course. Il y avait là une jeune fille, blonde, de son âge, sans doute, qui était ravissante. Elle ne souriait pas, et c'était son manque d'expression qui la rendait attrayante.

« Je me présente : Ecella. Je viens de Célesta. J'y habite, mais je viens souvent ici. Pour penser, pour réfléchir...
-Bonjour. répondit-il maladroitement sans la laisser finir. Je m'appelle Bane. Et plus tard, je dirigerai le monde. »

Elle sourit.

« C'est vrai ? Je pourrai être ta reine ?
-Bien sûr.
-C'est gentil. Comment vas-tu t'y prendre ?
-Avec lui. »

Il sortit sa pokéball, et lui montra Draby.

« Il est mignon, c'est un pokémon, n'est-ce pas ? Je n'ai jamais vu de dresseurs. Si tu en es un, tu dois être très fort.
-Oui, je suis très fort. Lui aussi.
-Comment s'appelle-t-il ?
-Je voulais l'appeler Rudolphe, mais il préfère Draby.
-Évidemment, c'est son nom. »

Elle sourit de plus belle.

« Je ne savais pas...
-Ce n'est pas grave.
-Draby. »

Il y eût un silence gêné, cadencé par les gestes festifs du pokémon.

« Je serai là tous les jours, Bane. Si tu veux venir, n'hésite pas.
-Oui... Oui, je viendrai ! »

Il s'en alla, puis, après moult détours, retrouva Litorella. Il choisit avec soin un autre restaurant, puis utilisa la même stratégie du Draby pour ne rien avoir à payer. Il comprenait la dureté du monde. Que toute chose avait un prix.
Même à cet âge, il pouvait estimer la rentabilité de cet œuvre, et elle était très basse. Et puis, si un maître du monde ne pouvait même pas se payer de quoi manger...
Il avait pensé à rentrer à l'orphelinat, à bredouiller des excuses, mais ce serait contreproductif. Le soir, il avait donné des leçon de vol à Draby.
Un échec des plus totaux. Draby avait même failli se blesser très douloureusement. Simplement, il ne perdait nullement espoir, et, plus que tout, c'était le sourire de Bane qui convainquit Draby de ne pas le quitter.
Cependant, il acceptait de fournir un travail constant, de s'entraîner contre les rochers, contre les arbres, contre tout ce qui pouvait servir.
Bane, lui, ne le regardait pas. Mais plutôt, la photographie de ses parents.

« Pourquoi êtes-vous morts ? Si vous aviez eu des pokémon, peut-être ne l'auriez-vous pas été. Je me demande si vous me regardez, depuis là où vous êtes, et si vous êtes fiers de moi. Un jour, j'aimerais bien vous parler... »

À force de la regarder, il connaissait chaque détail singulier des mains, du corps, tant et si bien qu'il pourrait les reconnaître avec leurs têtes, sous différentes formes, habillés ou non...
Il fût tiré de sa rêverie par un craquement de branche. Draby se frotta la tête, plus ou moins assommé.

« Tu as bien travaillé, Draby. Maintenant, dormons.
-Draby. »

Ils se couchèrent sans tarder, tous deux épuisés par une nuit pleine de rebondissements. Certains pensent qu'il faut être fort, beau, être impressionnant ou original pour créer des liens très forts. À leur manière, ils l'étaient. Et même si leurs points de vue divergeaient, une amitié commençait déjà à naître.
Cette nuit-là, sous les étoiles de la région de Sinnoh, une amitié naissait, entre deux lamentables ratés.