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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 16/09/2011 à 16:00
» Dernière mise à jour le 16/09/2011 à 16:00

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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059 - Vices cachés
« On ne force pas le secret. Ou le secret vient comme de lui-même à soi, ou bien le secret vous est interdit. »
(Victor Levy-Beaulieu)

« Certains jours, j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. »
(Louis Aragon)

« La plus grande richesse naturelle d'une collectivité, ce sont ses enfants. »
(Alice Parizeau)



[Et dans l'actualité, les étonnants évènements de Cimetronelle.
La petite ville est en panique depuis les récents enlèvements respectifs d'Ethan Smirnoff et d'Andréa Horton, portés disparus depuis 48 heures. Les familles des victimes se sont exprimées devant nos caméras…

- Je suis Stephen Horton ! J'ai de l'argent, beaucoup d'argent !
- RENDEZ-NOUS NOTRE ENFANT ! criait une hystérique brûlée aux UV dont le maquillage noir ruisselait sur ses joues refaites.
- Si vous nous ramenez notre fille, vous aurez de l'argent !

- Putain je peux pas faire ça ! grogna Roland.
- Il le faut !! grommela Rachel.
- Déjà je supporte pas aux infos quand les familles de victimes se plaignent et chialent devant la caméra, je veux pas offrir ce plaisir à ces vautours, s'ils veulent se branler, y'a Internet !
- En l'occurrence, là, la famille de victime, c'est NOUS, et soit POLI, tu passes à la télé !
- Euh… Ouais, bah rendez-nous notre Ethan. S'il vous plait. Et lui faites pas de mal !
- Ou si vous avez des informations, appelez le numéro sur le site de la police de Hoenn et sur les affiches ! supplia Rachel.
- Ouais aussi ! Putain, j'me sens crasseux !
- Moi aussi mais que veux-tu !]

Le caméraman regarda Roland et Rachel, devant leur maison, stupéfaits.

- Euh, nous on fait ça pour vous, hein ?
- C'est ça. Merci la télé de résoudre les problèmes dans la vie des gens ! C'est à se demander pourquoi y'a d'autres gens dont c'est le métier ! grogna Roland.
- Calme-toi ! soupira Rachel.

Elle regarda l'inspecteur qui l'attendait pour les perquisitions.

- Je dois y aller, Roland, bon courage !
- Ouais.

[La police a déclaré qu'il était difficile d'établir un lien de causalité entre l'enlèvement d'un enfant et celui d'une adolescente, expliquant que les situations étaient très différentes. Des analyses à côté de l'endroit où a été trouvée la valise d'Andréa Horton ont révélé des traces de lutte et très probablement de violences sexuelles. Quant au petit Ethan, toujours aucune trace ni aucune piste. Je répète, il est très peu probable que les deux affaires soient liées.]

***

- Foutus charognards de merde ! Putain ! Merde !!
- Calme-toi, Roland ! soupira Estelle. Dès le matin, il est au quart de tour ! Y'avait quoi dans le café ?!
- … du café ! s'étonna Linda.

Malcolm soupira.

- C'était nécessaire, Roland. Norbert et Lionel sont à l'information, chez ma mère, ils réceptionnent tous les appels… ce qui selon Lionel est illégal, mais…
- ON S'EN FOUT DE L'ILLEGALITE !
- … il se doutait bien que tu dirais ça, mais je répète, envoyer un message télévisé oblige les gens à un minimum de vigilance dans un laps de temps crucial !
- Ca va, épargne-moi tes détails temporels à la noix…

Etienne observait son fils se mettre en rogne, sans réaction.

- Ok, on va commencer les battues en périphérie. Comme Rachel perquisitionne le quartier et que le reste du patelin est concentré sur les recherches d'Andréa Horton, on est moins.

Charlie et Léopold virent que Denis et David étaient distants. Ils se regardèrent en conséquence.

- Néanmoins c'est pas plus mal. Il est plus que probable qu'on tombe sur des indices concernant Andréa et inversement… qu'eux en trouvent sur Ethan… marmonna Finn.
- On s'en branle de la pétasse.

Malcolm, Lily, Yann et Finn regardèrent Roland, fou de rage.

- Quoi ? Oui ! On s'en bat les couilles ! Elle peut crever que je m'en balance ! Quoi ? Me regardez pas comme ça ! Vous préfèreriez qui ? Elle ou Ethan ?! Franchement ?!
- Roland, voyons… geignit Léopold.
- Ca me manquait ce genre de questionnement… marmonna Claire.
- D'après mon plan, on devrait pouvoir ratisser tout ça en trois heures. J'ai tout planifié avec Malcolm…
- Et encore heureux parce que sinon avec toi ça durait six heures ! soupira Malcolm.
- C'était pour être certain… ouais ?

Finn donna la parole à Denis sous le regard courroucé de David.

- Euh… je… m'excuse de parler, je sais que je n'ai rien à dire sur tes méthodes – sur vos méthodes…
- Ca dépend, vas-y.
- Tu ne penses pas qu'on devrait considérer de chercher dans les… mares, les puits, les endroits où on peut…

David ferma les yeux, offusqué. Roland leva les yeux au ciel.

- Les endroits où on peut cacher un corps…
- NAN, PUTAIN, NAN ! grogna Roland.
- Je pense simplement qu'on doit envisager toutes les hypothèses !! somma Denis.
- C'est pas faux… « seulement, on ne comptait pas en faire part à Roland » songea Malcolm.

Roland repartit en fureur.

- IL EST PAS MORT ! TU RETIRES CA TOUT DE SUITE !!!
- Je n'ai RIEN dit de tel, je dis simplement qu'on doit vérifier ! défendit Denis.
- Denis, tais-toi ! cria fermement David.

Lily se tourna vers son frère, étonnée. Charlie et Léopold regardaient David, abasourdis. Denis se rassit, embarrassé.

- Eh bah… justement, Roland tu pars avec David et Denis…
- Je ne veux pas inspecter les environs avec cet oiseau de mauvais augure ! grommela David.
- … désolé d'être un peu réaliste…

Finn soupira.

- Si vous commencez à vous chiffonner, ça va mal aller. Je change pas les groupes, je me suis assez cassé le cul à les faire. David, tu prends sur toi.
- Non, je veux pas !
- Ouais, bah on n'a ni le temps ni les tampons pour gérer tes écoulements sanguins mensuels…

Lily regarda Finn en hochant la tête et en se mordillant les lèvres.

- Kate avec Bernice, évitez de trop éloigner vos Pokémon. Colin tu y vas avec ta mère. J'y vais avec Lily, Mac avec Claire...

***

- Bon, vous avez un plan pour aujourd'hui ? J'suis vannée…
- Oui. Prenez sur vous, j'ai besoin de vous, vous êtes ma clé pour entrer dans ces maisons.
- Madame Smirnoff !

Rachel se tourna vers Tobias qui traversait la rue.

- Tobias…
- C'est qui ? s'étonna Nolan.
- Le fils des Morris.
- Rembarrez-le rapidement.
- Hein ?

Tobias arriva près de Rachel.

- J'ai appris ce qui était arrivé au pauvre petit Ethan, je suis désolé…
- Merci Tobias.
- Si j'peux faire quoi que ce soit…
- N… Non, ça ira, Tobias, merci beaucoup.
- J'peux peut-être aider à le chercher, nan ?
- Les équipes ont déjà été constituées…
- Ok… bah, bon courage…
- Rentrez chez vous, jeune homme, avec ce qui se passe en ce moment, qui sait ce qui traîne… marmonna Nolan.
- … bien, m'sieur l'agent.

Tobias rentra vers chez lui. Nolan regarda le gamin, soupçonneux.

- Il est gentil… marmonna Rachel.
- Question de point de vue. En ce qui me concerne, c'est mon suspect numéro 1.
- QUOI ?

Rachel regarda Nolan, abasourdie.

- N… Non ! Mais enfin…
- D'ailleurs si on pouvait aller chez les Morris immédiatement…
- In… Inspecteur Nolan, je sais que c'est de l'outrage à l'enquête ou quoi, mais s'il y a bien des gens que je ne soupçonne absolument pas, c'est les Morris !!

Nolan leva les yeux, s'arrêta de marcher et regarda Rachel.

- Vous avez 15-16 ans, Rachel, et vous êtes un homme.

Rachel grimaça mais acquiesça, comprenant l'exemple.

- Un gamin a disparu. Ethan Smirnoff. 4 ans, aucun intérêt.
- … oui, et ?
- Une bombe sexuelle a disparu. Andréa Horton, même âge que lui. Le peu de photos que sa mère a donné à la police, franchement, première impression : Pute notoire !

Rachel grimaça. Nolan la regardait toujours.

- Vous êtes conne ou vous le faites exprès ?
- …
- Il n'est pas aux battues pour elle, mais à vous il propose son aide ? Y'a rien de louche ? Rien qui vous fasse tilter ?
- … vous pensez qu'il a des vues sur Ethan, à son âge ?! J'croyais que c'étaient les vieux qui…

Nolan leva les yeux au ciel.

- Vous êtes d'une naïveté stupéfiante. A part la maison suspecte des Morris suspects…
- Non, non, non et NON ! Pas les Morris !! Ce sont nos voisins et amis !! grommela Rachel.
- … on va aller voir les maisons de ce côté-là, la première c'est Frank Erickson.
- Oh non, pas Frank !
- C'est nécessaire, Rachel. Cessez de geindre. Vous savez qu'il le faut, si on ne fait pas le nécessaire, vous ne saurez jamais si Ethan est chez l'un d'entre eux ou pas.
- Le pire c'est que Roland n'arrêtait pas de dire que Frank était louche à cause de son look… Blond avec une moustache blonde !
- Raison de plus. Votre mari a l'air raisonnable quand il est calme. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas en ce moment.
- Je suis pas mieux, sauf que moi j'intériorise.
- Et clairement je vous interdis de me chialer entre les pattes sinon je vous biffe.

Rachel hocha la tête.

***

Frank ouvrit à Rachel et à l'inspecteur.

- J'vous en prie, c'est tout naturel.

Nolan regarda Frank, surpris.

- Vous êtes suédois ?!

Rachel leva les yeux au ciel.

- Inspecteur !
- Je demande juste. Si vous êtes scandinave, ça vous donne des prédispositions au kidnapping et à la détention d'enfants chez vous.
- N'importe quoi !! soupira Rachel.

Frank resta coi devant ce constat. Il agita les mains face à l'inspecteur.

- Je… ne me donnerais même pas la peine de vous répondre !

Nolan hocha la tête. « Il ne s'est pas laissé déstabiliser… »

L'inspecteur examina rapidement le salon.

- Je suis désolée, Frank !
- Je comprends, je comprends… faites ce que vous avez à faire…

Rachel et Nolan inspectèrent la maison. Nolan plissa les yeux. « Homme célibataire… la vaisselle est faite au jour le jour, la propreté est modérée, les rideaux sont sales… il ne cherche pas quelqu'un… pas de photos de famille… »

- Monsieur Erickson, vous avez une petite amie ?

Frank haussa les épaules.

- J'ai trente-huit ans, il serait temps…
- Pas de petit copain ?
- Je… suis hétérosexuel.
- Hm. Pas de photo de famille ?
- Mes… parents sont morts quand j'avais quinze ans.
- Oh mon Dieu, je suis vraiment désolée ! geignit Rachel.

Nolan soupira.

- Excusez madame Smirnoff, son enfant a disparu il y a deux jours, elle ne trouve rien de mieux à faire qu'à pleurer vos parents morts il y a vingt-trois ans !

Rachel se retourna méchamment vers Nolan qui haussa les épaules.

- Moi je dis juste, hein ! marmonna Nolan, badin.
- …
- Y'a quoi sous l'escalier ? demanda Nolan.
- Rien…

Nolan tira le rideau à fleurs et découvrit une porte.

- … vous cachez une porte derrière un rideau ?

Frank resta muet. Rachel regarda Frank, étonnée.

- Oh non…
- …
- Répondez, monsieur Erickson, qu'y a-t-il derrière cette porte ?
- Euh…
- Une réponse claire sinon vous êtes en état d'arrestation.
- … rien !

Frank recula. Nolan essaya d'ouvrir.

- Y'a jamais « Rien » derrière une porte, règle numéro 1 du manuel de police…
- Non ! Non !! geignit Frank.
- OUVREZ ! cria fermement Rachel.
- Je vous préfère comme ça…

Nolan ouvrit la porte et découvrit avec stupeur… un mausolée avec les photos d'une femme.

Rachel se retourna vers Frank, bouleversé.

- Ma… ma femme… qui est morte, elle aussi… il y a quatre ans.

Nolan plissa les yeux. « Ca explique sa cuisine et ses rideaux… »

- Je… suis désolé, je ne voulais pas entraver votre enquête… avec… mes soucis… geignit Frank en s'asseyant.
- …
- Je vais finir le rez-de-chaussée, allez finir l'étage, Rachel.

La jeune femme hocha la tête. Elle monta à l'étage tandis que Nolan regardait Frank qui pleurait.

- Voilà pourquoi je déteste ce boulot… Les hommes qui chialent…
- Sniff…
- Elle est morte de quoi, votre femme ?

Frank ne répondit pas et continua à pleurer. Nolan soupira en allumant sa pipe.

- Tapette…

***

Ambiance pour Denis qui accompagnait donc Roland et David pour la battue.

- … y'a un puits, là…
- Ethan n'y est pas, asséna Roland.
- … bon…

Denis soupira et continuait à observer Altaria qui survolait les environs. David se retourna vers Denis.

- Ton Pokémon sort du périmètre que vous avez fixé avec Roland et Rhinolove !
- Je… Non, elle est dans le…
- Reste dans ton périmètre !
- … Tu n'es pas obligé de me parler aussi brutalement, Dav…
- Fais ce qu'il te dit ! grommela Roland.

Denis se raidit et fit un signe à Altaria qui se remettait dans le droit chemin.

- … Je voulais juste étendre le domaine de recherches…
- Contentes-toi de rester là où on te demande de rester, grommela Roland.
- … Roland, je suis vraiment désolé pour ton fils mais rien ne justifie que tu me parles comme ça, primo, et deuxio je pense que pour cela, vous devriez faire appel à des professionnels, moins impliqués émotionnellement et donc plus à même de…
- C'EST UNE AFFAIRE DE FAMILLE !!! lâcha David.

Denis s'arrêta et regarda David qui s'était arrêté aussi alors que Roland continuait.

- … je n'ai jamais dit le contraire, David, mais…
- C'est une affaire de famille, point !

David repartit avec Roland. Denis se retint de ne pas pleurer.

***

- Il prend cette histoire beaucoup trop à cœur… soupira Léopold.

Charlie semblait intrigué.

- Kyle… en son temps, quand il était encore fréquentable, aux côtés de David, m'avait raconté que David avait toujours eu… une attirance ambigüe à l'égard de Roland.

Léopold haussa les sourcils.

- Sérieux ?!!!
- T'es bien le père de ton fils, toi. Il me l'avait dit, oui, on était à l'académie, il faisait son stage, etc. Ça ne m'avait pas interpelé, au vu de la maison où il a grandi, David ne peut qu'avoir eu des émois érotiques réduits, mais… là, dans la situation présente ça explique qu'il soit complètement…

***

- … Taré ! Je reconnais plus mon frangin !
- T'es inquiète aussi en même temps… marmonna Finn.
- Oui mais pas au point de t'envoyer chier !
- Le manque d'implication de Denis doit le frustrer.
- Je suis certaine que Denis s'en fait aussi pour Ethan !
- Evidemment ! Tout le monde s'en fait pour Ethan, mais pas au point que ça devienne une obsession comme pour Roland, Rachel ou David ! souffla Finn. Toi tu restes posée, mais eux… qui l'ont connu de très près…

Le téléphone de Finn sonna.

- Hm ? Oui ?
« Finn, c'est Malcolm ! »
- J'ai vu, crétin, ton nom s'affiche sur le téléphone satellite !
« … hm, juste pour te dire que Denis est avec moi et Claire. »

Finn soupira.

- Je vois… S'il se met à chialer, autorisation de lui coller un pain !

Lily haussa les sourcils.

***

Malcolm regarda vers Denis, mélancolique, et il raccrocha le téléphone. Claire s'étonna.

- Tu es sûr que tu ne veux pas en parler ? s'étonna Claire.
- C'est… c'est pas le moment ni l'endroit… j'ai pas envie de vous embêter…

Denis regardait aux alentours. Claire s'étonna. Denis sanglotait à moitié. Malcolm regarda son poing et secoua la tête, pas d'humeur. Farfaduvet volait au vent, observant avec Yanmega et Altaria les environs, en quête d'un enfant.

***

- Je me sens laide !
- Prochaine maison… Vous connaissez une Eden Holt ?
- … VOUS LE FAITES EXPRES ??? grommela Rachel.
- De ? Vous êtes expressive comme femme, c'en est rageant…

***

Eden était un peu dérangée en plein cocktail avec sa copine, mais bon, c'était pour la bonne cause.

- Et rien. Visiblement il n'y a rien de suspect chez vous. Hormis les jouets dans votre table de nuit.

Rachel était très, très embarrassée. Eden lui fit signe qu'il n'y avait rien de grave.

- Si vous voulez être encore plus désolée, Rachel, en japonais, ça se dit « Gomennasai » !
- La ferme !!

***

- Je ne comprends pas en quoi ça vous gêne ! C'est indispensable vu la situation !
- Ce sont mes voisins, les gens de mon quartier, je vois ces gens tous les jours !!
- Ce sont des suspects potentiels, l'un d'entre eux a peut-être enlevé Ethan ! asséna Nolan.

Rachel regarda autour.

- On n'en sait rien ! Si ça se trouve tout ce qu'on fait là est inutile… Je n'en peux plus d'aller fouiller chez les gens, de voir leur intimité… nerveusement ça me bouffe.

Nolan soupira.

- Vous avez l'air d'être une femme intelligente. A cette heure de la journée, du moins.

Rachel soupira.

- Le petit Tobias est bien louche de chez louche, quand même !
- Non, laissez les Morris tranquilles !
- Il faudra bien qu'à un moment on y aille !
- Non ! Donna est adorable, son mari est un bon gars et son fils aussi !
- J'ai vu des violeurs de Castorno moins louches que Tobias Morris !
- Arrêtez ! Je ne vais pas me mettre à soupçonner mes voisins d'être des psychopathes !! grommela Rachel.
- Bah vous devriez, on gagnerait du temps !
- …………..
- Prochain arrêt… Clarence Moeder.
- AH NON !

Nolan s'arrêta et se retourna vers Rachel, excédé.

- QUOI ENCORE ?
- C'est celle qui gardait Ethan, c'était sa nounou, elle n'a pas pu l'enlever !

Nolan haussa les épaules.

- Frustrée de ne plus avoir votre source de revenus, elle se venge en kidnappant Ethan et en demandant une rançon.
- Ce scénario est débile !
- Bien, soyons plus logiques alors. Clarence aime les petits enfants, elle aime leur taquiner le zizi, si vous voyez ce que je veux…

Rachel gifla Nolan avec violence.

- ON PARLE, DE MON FILS !!!

Nolan tourna la tête vers Rachel.

- Donc on vérifie toutes les pistes.
- …
- Même les moins engageantes. Je suis pas devenu inspecteur pour entendre les simagrées d'une fausse violente.

Rachel soupira, au bord du sanglot.

- Comprenez-moi ! Après tout ça, je devrais vivre parmi ces gens à nouveau !! Et je saurais TOUT, TOUS LEURS PETITS SECRETS ! Vous croyez que ça me fait plaisir ?

Nolan haussa les épaules.

- Au moins vous saurez à quoi vous en tenir !

Nolan se dirigeait vers la maison de Clarence. Rachel secoua la tête en soupirant.

***

Yann et Amy aidaient aux battues dans le centre-ville.

- Qu'est-ce qu'ils veulent qu'on trouve ici… soupira Amy.
- Même en survolant, on ne trouverait pas grand-chose… admit Yann.
- Tes parents ont rien dit quand on s'est réveillés sur la même couchette hier ! ricana Amy.

Yann leva les yeux au ciel, embarrassé.

- Faudra pas recommencer !
- Nan, clairement, nan, mais…c'était marrant !
- On a juste dormi ensemble, on n'a rien fait…
- C'est pas une raison, ça m'a fait bizarre de dormir avec toi. Je me sentais… bien ! sourit Amy.
- Je sais, je suis super confortable comme garçon…

Yann resta stupéfait.

- Bordel de merde !
- Oh bah je t'en prie reste poli ! sourit Amy.

Yann tendit un doigt vers…

- Quoi ? T'as trouvé le petit ?

Pire. Il avait trouvé Rose, devant un magasin, qui regardait les vitrines. Il approcha discrètement. Amy serra les dents.

- Ca va chier…
- EH !

Rose se tourna vers Yann.

- Oh non…
- Je sais pas ce qui me retient de t'en COLLER UNE !
- Moi… soupira Amy.

Yann regarda Amy qui leva les yeux au ciel.

- Et d'une, on frappe pas les filles, et de deux je t'interdit de la frapper quels que soient tes griefs et de trois laisse-la s'expliquer !

Yann regarda Rose en croisant les bras.

- Alors ?
- … je… je…
- Parle, putain ! J'vais pas te tuer ! Pourquoi t'allais laisser Dimitri se jeter d'un immeuble sans rien faire pour l'aider alors que t'étais sa meuf !
- … on avait rompu et… et je vois pas ce que j'aurais pu faire !
- Tu veux savoir ce que tu aurais pu faire ? T'aurais pu, pour une fois, être autre chose qu'une ignoble égoïste qui pense qu'à son cul et qui laisse les gens dans leur merde !
- …
- Sérieusement, Rose, c'était quoi, déjà, de base cette histoire avec Dimitri, MERDE ? Toi et lui mais ça n'avait AUCUN sens ! Et t'étais une vraie salope avec lui !
- Yann ! grommela Amy.
- T'as un autre mot ?!
- … Ce que Yann veut dire c'est que peut-être tu as laissé perdurer une situation qui aurait pu s'arrêter plus tôt. Tu ne crois pas ?

Rose hocha la tête en la baissant. Amy regarda Yann.

- Tu vois ? Pas la peine d'être brutal.
- N'empêche Rose, t'es consciente que ça aurait été totalement de ta faute !!
- Oui, oui, bien sûr…
- Me dis pas ça comme ça ! T'as joué à un jeu depuis le départ, en fait ! Avec Sheldon, avec moi, avec Dimitri…
- Yann, tu dois comprendre que…
- Que ? T'es méchante ? T'es mauvaise ? T'es nulle ?

Rose se mordilla les lèvres.

- Je n'ai pas eu une vie facile, et…
- Putain, nan pas le coup de la pauvre petite fille maltraitée par ses parents, je t'en PRIE ! Si t'es capable d'être une garce avec nous, t'es capable de te rebeller un peu, nan ?

Rose grimaça et secoua la tête.

- Tu te moques de ce que je pourrais avoir à dire, hein ?

Amy regarda Yann qui était en rogne.

- Et toi alors ?! Tu te FOUS COMPLETEMENT des sentiments des autres, Rose !! Tu sais quoi ? Tu es insensible, méchante, sans cœur, sans âme… T'es juste une coquille vide !

Rose sembla suffoquer.

- C'est bon ? Tu as craché ta bile ?!
- Tu pourrais au moins t'excuser pour le mal que tu as fait à Dimitri !
- Je suis désolée, mais j'avais mes raisons de faire tout ce que j'ai fait…
- NON ! C'EST INJUSTIFIABLE ! JE TE DEFENDS DE PRETENDRE QUE TU AVAIS DES RAISONS !!!

Rose recula, sentant que le dialogue était impossible.

- Franchement, Rose… J'espère vraiment qu'aucun homme ne tombera sur toi à l'avenir, vu ce que tu en fais, des hommes !

Rose n'en supporta pas plus. Elle partit en courant dans la rue. Yann regarda Amy.

- Désolé d'avoir été dur.
- Oh, après c'est toi et ta bonne conscience ! Si tu penses lui avoir tout dit…
- Ouais. Elle a eu son compte.
- Et le petit Yann est content ?!

Yann regarda Amy qui haussa les épaules.

- Désolé, j'aime pas voir une consœur fille se faire démolir devant moi !
- « Consœur » ? Elle ne vaut même pas le titre de « fille » à côté de toi ! Et c'est pas une flatterie.
- Oui dis donc, c'est adorable ce compliment… ironisa Amy.
- On continue, on est un peu censés chercher Ethan.
- En pure perte à mon avis, s'il est quelque part dans le centre-ville, c'est derrière les murs… soupira Amy.
- Ouais… mais bon… faut bien essayer.
- Tu veux que je vérifie s'il n'y a pas un clown dans le caniveau ?
- … tu oserais la ressortir à monsieur Smirnoff ?
- Ah non, je tiens à ma vie !

***

- Je n'ai RIEN à cacher, allez-y, je suis un livre ouvert !

Nolan regardait Clarence fixement. Rachel regarda Nolan, choquée.

- Euh…
- …
- Un problème ?!
- Oui… Mais ça se vérifiera plus tard, je suppose.

Rachel frissonna à la seule idée de ce que le policier pourrait dire à Clarence.

- Alors, madame Moeder, vous gardez des enfants, c'est ça ?
- Oui monsieur.
- Vous avez six enfants ici…
- Six orphelins de guerre, monsieur, je n'ai jamais eu d'enfants moi-même.
- Six…
- Je suis infirmière et nourrice diplômée !
- Quel besoin aviez-vous de garder Ethan Smirnoff en plus ?
- Un de plus, un de moins, ça ne m'embêtait pas ! C'était pour dépanner Rachel !
- Un de plus…

Nolan regarda les six enfants qui jouaient tranquillement.

- … un de moins… On utilise cette expression de manière générale pour qualifier tout sauf des enfants… En gros si on vous retire un enfant, ça n'est pas grave.
- Je n'ai pas dit ça, mais j'en élève six, je pouvais bien accepter un septième, ne confondez pas mes propos.

Nolan acquiesça et repéra une porte.

- C'est la cave ?
- Oui monsieur.
- … la porte… vous y descendez souvent on dirait…

Nolan regarda au sol. Les traces de la porte sur la moquette.

- J'ai mon garde-manger en bas.
- Vous permettez que je vérifie quelque chose ?
- Oui…

L'inspecteur alla voir les enfants, à la surprise de Clarence.

- Salut les enfants.
- Bonjour monsieur l'inspecteur ! cria la petite assemblée.

Nolan leva les yeux au ciel.

- Dites voir, les enfants. Vous savez que je suis un policier.
- Oui monsieur !
- Regardez. Ça, c'est ma plaque. Vous voyez ? Police !

Rachel observait, ne comprenant pas le raisonnement.

- Waaaaah !
- Elle est belle ! sourit une petite fille.
- C'est une vraie ?
- Oui c'est une vraie, marmonna Nolan sans sourire. Les enfants, il est presque midi, j'ai faim. Quelqu'un va me chercher à manger à la cave ?

Réaction épidermique des enfants : Un vif frisson de terreur. Clarence s'empressa :

- Ils n'y vont jamais enfin, il fait tout noir et c'est plein de poussière.

Nolan acquiesça et regarda un petit garçon.

- Quel est ton nom, petit ?
- Gino, monsieur l'agent.
- Gino. Tu as quel âge ?
- Sept ans.
- Sept ans. Tu te rappelles d'Ethan ?
- Oui c'est mon copain.
- C'est ton copain. Est-ce que Clarence est gentille avec lui ?

Clarence sembla offusquée.

- Mais qu'est-ce que ça veut dire ça ? Gentille avec lui ? Mais bien sûr que je suis gentille avec lui !

Avec un calme de psychopathe, Nolan prit un crayon à côté du jeune homme et le fit tomber par terre. Réaction épidermique du gamin.

- Non ! Non ! Pardon Nanou c'est pas moi c'est l'inspecteur ! Pardon Nanou ! Hiiiiin…

Rachel regarda Clarence, stupéfaite. Clarence regarda Rachel.

- M… Je n'ai jamais fait de mal à ton fils, Rachel, je te jure !
- … M…
- Pas de mal à son fils, mais Dieu sait à quoi il a pu assister… marmonna Nolan.
- Clarence… balbutia Rachel.
- Ce sont mes enfants, je les élèves comme je le pense juste !
- Dans ce cas-là, une petite visite des services sociaux ne vous inquiètera pas le moins du monde.
- Pardon ?

Nolan observa la cuisine.

- Vous ne faites pas la vaisselle ? Le ménage ? C'est sale par terre pour une maison avec six enfants.
- Vous cherchez Ethan ou vous faites une inspection des lieux ? Si j'avais su je serais partie en battue avec les autres !!
- Je veux descendre à la cave, asséna Nolan.
- Hors de QUESTION ! Je n'ai pas à me faire juger par vous, vous n'avez aucun droit…
- J'enquête sur l'affaire Ethan Smirnoff, madame. Vous avez été sa nounou, rien de plus normal qu'on inspecte votre maison.

Rachel étendit les bras, gavée.

- Moi ça me suffit, je ne veux pas en voir plus !
- Rachel, pour l'amour du ciel je n'ai JAMAIS levé la main sur ton enfant…
- LA FERME AVEC TES EXCUSES !!!

Nolan eut un léger sourire.

- C… C… C'EST HONTEUX, CLARENCE ! TOUS CES MOIS OU ON S'EST DEMANDE POURQUOI ETHAN FAISAIT DES CAUCHEMARS !!!
- …
- JE ME SENS LA REINE DES CONNES MAINTENANT ! LA REINE DES CONNES PARCE QUE PENDANT DEUX ANS J'AI LAISSE MON FILS A UNE… A UNE…

Clarence serra les dents.

- … A UNE PSYCHOPATHE !!!

Clarence garda le silence, choquée. Rachel se dirigea vers la cave. Nolan la suivit.

La cave était vide, froide, silencieuse… avec un matelas dans un coin.

- Inutile de se demander qui dort ici…
- …

Rachel remonta et regarda Clarence.

- Plus JAMAIS, PLUS JAMAIS TU N'APPROCHERAS A NOUVEAU A MON FILS !
- Il n'a JAMAIS été dans cette cave, Rachel, je te le jure !!
- Et crois-moi je vais m'arranger pour que tes enfants soient éloignés de toi !

Les enfants virent se réunir autour de… Clarence, se serrant contre elle. Rachel et Nolan observèrent ce spectacle à moitié affligeant et à moitié… tendre ?

- … je vous mets sous le coup d'une simple surveillance des services sociaux, madame Moeder, je ne peux pas passer le silence sur ce qui a été constaté ici. Rachel, maison suivante.

Nolan et Rachel se dirigèrent vers la sortie.

- Rachel…

Elle regarda Clarence.

- … J'espère que vous retrouverez Ethan vivant et en bonne santé.

Rachel soupira en fermant les yeux.

- Merci… mais ça n'empêche que tu es un monstre, Clarence.

Ils prirent la porte. Nolan regarda Rachel qui semblait au comble de la folie.

- C'est pas possible, c'est pas possible…
- Vous avez compris ? Les bisounours, c'est une fiction.
- Oh vous la ferme ! grommela Rachel.

Elle partit. Nolan s'étonna.

- Vous allez où ?
- Chez les Morris, vous prouver que tout le monde n'est pas pourri comme vous le dites !!

Nolan haussa les épaules et suivit Rachel.

***

Linda préparait les repas en prévision du retour des autres.

- J'ai l'impression de diriger une cantine… ça va, Etienne ?

Le vieil homme était assis devant la télévision éteinte.

- Etienne ?
- J'ai un très mauvais pressentiment.
- … comme nous tous, Etienne…
- Non, je sens que cela va très mal se finir.
- Mais… comme nous tous, Etienne ! Là encore…
- Linda, tu as vu le regard de Roland ?
- Il est… tendu, c'est normal, mais si ça peut te rassurer j'ai eu des échanges très cordiaux avec lui…

Etienne se mordilla les lèvres.

- J'espère qu'on retrouvera Ethan vivant et très vite… Parce que j'ai très peur de ce qui pourrait ressortir de notre fils au terme de tout cela.

Linda grimaça.

- Etienne, c'est Roland, pas un monstre !

Etienne soupira.

- Je sais. J'espère que j'ai tort de m'en faire…
- Bien sûr que tu as tort. Roland sait se contrôler.
- Et tu as vu l'influence que ça a sur David ?

Linda secoua la tête avec cet air de la mère qui nie les évidences. Elle retourna en cuisine. Etienne hocha la tête, ayant compris que sa femme avait compris elle aussi.

***

- Attendez !

Nolan regarda les policiers qui surveillaient le quartier.

- Toi !

Le policier regarda l'inspecteur qui se tourna vers un autre policier.

- Et… Toi !

Les deux policiers approchèrent l'inspecteur.

- Noms.
- Je suis l'agent State, monsieur Nolan, répondit le plus jeune.
- Sergent Turner, quarante ans de service, monsieur Nolan, répondit un moustachu.

Nolan hocha la tête.

- Ca vous embête de m'accompagner pour la perquisition chez les Morris ?

Rachel plissa les yeux.

- Pourquoi vous…
- Simple précaution.
- … C'est une petite famille tranquille !
- Tout comme Clarence était une adorable petite femme tranquille qui gardait tranquillement Ethan dans sa petite maison tranquille. A d'autres, Rachel, à d'autres.

Nolan alla frapper à la porte des Harrison. Donna ouvrit très vite en souriant.

- Bonjour !!
- … Vous nous attendiez ? s'étonna faussement Nolan.
- Euh, non… Vous allez tous entrer ?!

Nolan pointa Donna du doigt.

- Vous, vous nous avez épiés par la fenêtre.

Donna ouvrit la bouche, surprise.

- Vous avez ouvert au moment exact où j'ai fini de frapper, et vous êtes étonnée que nous soyons plusieurs, parce que vous m'avez vu prendre l'agent State et le sergent Turner avec moi.
- … je… je suis un peu stressée, à vrai dire je vous attendais parce que je… déteste avoir à attendre des choses, je suis chez moi, je ne travaille pas, vous comprenez que…

Nolan pointa Donna et regarda Rachel.

- Ca, vous voyez, c'est quelqu'un qui est au-dessus de tout soupçon.

Donna pencha la tête, surprise. Rachel sembla soulagée.

- Madame, vous êtes une femme bien. Pouvons-nous procéder à une observation de votre domicile, s'il vous plait ?
- … si c'est demandé aussi gentiment…

Donna laissa les policiers entrer. Harrison regardait la télévision et n'avait pas daigné bouger.

- Messieurs… Rachel… salua t-il sans lever la tête ou la main.

Nolan plissa les yeux. « Ils sont très normaux… pourquoi ai-je trouvé le petit Tobias si suspect ? Non, mieux : Comment le jeune Tobias peut être aussi suspect avec des parents pareils ?! »

Nolan fit signe aux policiers de ne pas bouger. Rachel était derrière lui.

- Pas de travaux récents ? demanda Nolan.
- J'ai réparé mon étagère il y a quelques mois avec la boîte à outils des Smirnoff, et aussi y'a eu le barbecue dans le jardin.
« Il me répond sincèrement en n'ayant pas peur de me balancer d'affligeantes banalités… »

Nolan regarda le couple.

« Ils ont laissé trop d'indépendance à leur enfant, je sens que ce ne sont pas des parents autoritaires… »

Il regarda l'escalier en bois qui menait à l'étage. « Qu'allons-nous découvrir là-haut ? »

- C'est une maison tout à fait normale et tout à fait charmante que vous avez là.
- Merci ! sourit Donna.
- On peut aller regarder les chambres, à l'étage ?

Donna hocha la tête et se plaça vers l'escalier.

- Il faut que je vous accompagne, alors, Tobias déteste être dérangé !

Nolan regarda Rachel qui grimaça, ne comprenant pas le sens de ce regard. Nolan regarda les policiers et leur fit trois signes précis.

« Etage ».

« Suspect ».

« Code bleu ».

Les deux policiers se placèrent derrière Nolan.

- Hm… Madame…
- Donna.
- Donna… Cela vous embête si nous faisons un test ?

Rachel soupira.

- Inspecteur, je pense que Madame Morris a passé l'âge de…
- Et si Rachel entrait à votre place ?

Donna haussa les sourcils. Rachel frissonna. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle frissonnait.

- Euh… pourquoi moi ?! s'étonna Rachel.
- Monsieur l'inspecteur, euh…
- Juste pour voir.

Donna haussa les épaules, sans voir quelque mal à ce qui se passait. Nolan hocha la tête et regarda Rachel.

- Vous montez, vous ne frappez pas et vous entrez.
- … Dans la chambre d'un ado de quinze ans ?!!
- Je pense qu'il ne vous en tiendra pas rigueur. Montez doucement et seule, de manière à ne pas vous faire entendre.

Rachel monta prudemment. Donna, les policiers et Nolan la regardaient. Donna regarda Nolan, intriguée.

- Madame Morris, il va falloir être très forte.
- Pardon ?!

Rachel arriva devant la porte de la chambre de Tobias, marquée par un sigle nominatif. Elle saisit la poignée et entra immédiatement. Tobias regardait la télé, allongé sur son lit, les mains posées sur son torse, position de momie. « Ouf 1 : Il ne fait rien de louche, Ouf 2 : Il est habillé, Ouf 3 : Il a ses mains visibles. »

- Madame Smirnoff ? Est-ce que tout va bien ?!
- …
- Qu'est-ce que vous faites ici ? Vous avez besoin de mon aide, finalement ?!

Rachel regarda Tobias.

- Euh… Je… Je fais la tournée des maisons pour… pour Ethan, tu sais.
- Vous n'avez toujours aucun indice ?!

Rachel secoua doucement la tête avec une expression franchement interloquée sur le visage. « Nolan a raison, un adolescent normal ne s'en ferait pas autant ». Tobias sembla déçu.

- Faut pas vous en faire, madame Smirnoff, ils le retrouveront, il a pas pu aller bien loin…

Rachel grimaça. Tobias posa une main sur son épaule.

- Si vous avez besoin de parler, je suis là.

Nolan apparut brusquement.

- C'est marrant, je suis là aussi.

Tobias recula comme s'il touchait une pièce de musée et qu'il était surpris par le conservateur.

- On peut entrer dans ta chambre, mon grand ?

Tobias, hésitant, laissa Rachel et Nolan entrer, suivi par les deux policiers. Tobias s'étonna de voir autant de monde. Donna avait suivi le mouvement.

- On peut fouiller.
- … Nan ! grommela Tobias.
- C'était pas une demande d'autorisation, stipula Nolan.

Les policiers State et Turner commencèrent. Sous le lit, dans la commode…

- Eh mais… Maman, empêche-les !
- Mais enfin Tobias, c'est la police, tu n'as rien à craindre ! dit naïvement la mère de famille.

Nolan restait dur et froid. Rachel attendait quelque chose mais quoi…

Le jeune policier essaya d'ouvrir l'armoire.

- Ah… Inspecteur…
- C'est fermé ?
- Oui !
- Y'a quoi derrière cette armoire ? demanda Nolan.
- Rien, putain !
- Y'a jamais Rien derrière une porte fermée. Ouvrez, State.
- C'est juste son placard personnel, c'est juste un adolescent, il… marmonna inutilement Donna.

State força la porte et ouvrit sur… des photos.

Des dizaines.

Des centaines de photos.

De Rachel.

Laquelle écarquilla les yeux, abasourdie. Tobias sembla embarrassé. Donna s'approcha pour bien voir et regarda son fils.

- Oh mon…

Turner, le plus âgé, regarda les étagères de l'armoire.

- Tu notes, State… Brosse à cheveux… Sous-vêtements de femme…
- OH MON D… geignit Rachel en se couvrant la bouche.

Donna était d'autant plus estomaquée.

- Barrettes, rubans d'attache de tablier, mèches de cheveux…

Rachel regarda Tobias, abasourdie.

- … J'vous aurais rien fait de mal, m'dame Smirnoff…

Rachel secoua la tête, incapable de réagir.

- J… J'ai rien fait à Ethan, c'est pas moi, vous pouvez pas m'arrêter pour ça…
- Pour des photos et des sous-vêtements volés, non… marmonna le sergent moustachu.

Il recula avec son partenaire et demanda à l'inspecteur d'approcher.

- Mais là ça va trop loin…

Nolan lui-même s'étonna.

- … C'est… un préservatif usagé, ça ?!

Rachel manqua de tourner de l'œil. Harrison arriva.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Donna, en état de choc, s'effondra sur son mari.

- M… Mais c'est quoi ce bordel ?
- NOTRE FILS EST UN MONSTRE, HARRISON !!! UN MOOOOONSTRE !!!

Rachel regarda Harrison qui regardait Tobias. Le jeune homme n'en menait assurément pas large.

- Encore plus marrant, il y a des traces de sperme sur les photos. Ou alors tu as renversé du jus de fruit dessus, mais ça ne gondole pas comme ça, des polaroïds…

Nolan se releva et regarda Rachel.

- La décision vous revient. On l'emmène ou on le laisse ici ?!

Rachel regarda Tobias qui allait pleurer.

- J'vous aurais jamais fait de mal ! J'suis pas un vicieux… J… J'suis un ado, vous êtes tellement jolie… faut me comprendre…

Harrison fronça les sourcils.

- Monsieur l'inspecteur, j'ai mon mot à dire ?
- En tant que père oui, mais vous ne pouvez pas vous opposer à la force policière.
- Oh que non. Emmenez-moi ce petit con en taule.

Tobias regarda son père.

- Mais papa !!
- QUOI, MAIS PAPA ? TU TE RENDS COMPTE ??? TU AS VU L'ETAT DE TA MERE ? TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE PEUT PENSER MADAME SMIRNOFF ACTUELLEMENT ??? DE CE QUE JE PEUX PENSER DE TOI ACTUELLEMENT ???

Tobias serra les dents et regarda Rachel.

- J'suis désolé… vous êtes si belle…

Rachel ne put en supporter plus, elle s'éloigna et sortit de la chambre. Nolan fit signe aux policiers de sceller l'armoire et d'arrêter Tobias. Il partit rejoindre Rachel qui vomissait dehors, dans les haies.

- Je sais, ça fait toujours un choc.
- …
- Vous comprenez pourquoi je tiens autant à ce qu'on inspecte ces maisons ? Ce qu'on fait là n'a rien d'inutile, de superflu, de banal, de trivial…
- Fermez-là !

Nolan haussa un sourcil.

- Continuez tout seul, vous n'avez pas besoin de moi pour vos conneries.
- … Rachel, c'est indispensable que vous…
- NON !!!

Rachel recula, s'éloignant de Nolan.

- Je n'ai PAS à voir TOUT CA ! Ces gens… qui m'apparaissent normaux et qui tout d'un coup deviennent… IMMONDES sous le simple effet que vous venez chez eux… MAIS JE SUIS COMME EUX ! DU MOINS… DU MOINS J'ASPIRAIS A ETRE COMME EUX !!!

Nolan regarda Rachel.

- La normalité est surévaluée. Personne n'est normal.
- Continuez tout seul, je ne veux… Je ne veux plus aller chez les gens comme ça ! Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais le fait d'aller dans les maisons comme ça pour juger les gens, ça fait de vous un anormal aussi !
- Je n'ai jamais prétendu être normal.

Rachel regarda Nolan qui agitait la main.

- Quand je rentre le soir et que j'embrasse mon adorable femme, mon fils de douze ans et ma fille de dix ans, que pensez-vous que je pense ?

Rachel secoua la tête.

- J'en sais rien.
- Bah voilà. Je pense à rien. Je parle de rien à ma femme parce que ça la fait chier, ça l'intéresse pas, et que je pense qu'elle comprend que j'ai envie de penser à autre chose le soir. Je fais abstraction de tout ça. Dans cette histoire, y'a une personne qui ne peut faire abstraction de rien.
- C'est trop m'en demander ! geignit Rachel.
- C'est Ethan.

Rachel s'étonna. Nolan hocha la tête.

- La seule idée de savoir qu'un gamin est en danger, c'est ça qui m'oblige à pousser les gens dans leurs derniers retranchements. La surface, le beau vernis à paillettes que les gens déposent sur leurs vies… Ça n'a aucun intérêt. Ce qui compte c'est la part sombre. Et moi, la mienne, c'est mon travail.

Une voiture de police comme celles spécialement agencées aux entrées et sorties de la ville arriva. L'agent State sortit avec Tobias, menotté.

- J'ai rien fait !! J'ai rien fait de mal !!
- Tobias Morris, vous êtes en état d'arrestation pour harcèlement sur la personne de Rachel Smirnoff…

Rachel, aux côtés de Nolan, regarda Tobias qui se faisait écraser sur la voiture, à l'américaine. Harrison et Donna observaient depuis leur porche, tout comme le reste de la rue, intrigué.

- Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous…
- J'ai rien fait de mal !!

Rachel s'éloigna, incapable d'en supporter plus, suivie par Nolan.

- On continue ? demanda Rachel.
- Au moins on finit la rue, acquiesça Nolan.
- OH MON DIEU !

Nolan et Rachel se retournèrent. Frank sortait de sa maison avec une couverture. Les autres voisins étaient eux aussi stupéfaits par cette vision.

Andréa Horton était vivante.

En guenilles.

Titubant, le visage figé dans une sorte de choc absolu. Frank la couvrit.

- Ca va aller, tout va bien... POLICE ! AU SECOURS !

Le sergent Turner se précipita pour récupérer la malheureuse, accompagné d'autres policiers. Nolan soupira.

- Y'a de l'agitation dans votre rue en ce moment…

Rachel, épuisée, grimaça, on ne peut plus d'accord.

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COMMENTAIRE POST SCRIPTUM
Vices cachés

23 pages de bonheur, de joie et de trucs super jolis.

Un chapitre qui devrait déplaire à mes théoriciens préférés car il écrase nombre de leurs théories. C'est pas grave, vous pourrez en faire des tas d'autres par la suite.

Donc inutile que je dise à quoi se rapporte le titre, ça coule de source (J'aime faire des titres limpides.)

Un chapitre donc qui remue ce qui a été commencé depuis le début de la saison. On ressort Frank (Qui s'appelait Alfred lors de sa première apparition et qui a été renommé Frank j'ignore pourquoi dans ma tête il s'appelait comme ça…) Clarence (qui en prend pour son grade) et Tobinou… euh, Tobias.

J'appuie aussi certains points, on revoit Rose (Salut Rose !), David continue d'être un asshole, Denis morfle (naaaaaaah deniiiiiiiiiiiis naaaaah !!!), Roland est un monstre (UN MONSTRE !!!), tout cela va bientôt exploser mais quand, où, pourquoi, comment ? Vous le saurez en suivant la fic, nhahaha ! Et moi seul ait les réponses ou pas.

(Ce commentaire est BORDELIQUE)

Plus factuellement j'ai eu un peu de mal au début, je pense que ça se voit. Mon résumé, là encore était très imprécis, ce qui me laissait de la liberté mais paradoxalement m'obligeait à combler des trous… pas toujours très bien. Mais au final je suis satisfait du chapitre. Finalement c'est représentatif de ce qui se passe. Pas plus mal.

Je suis assez satisfait de Nolan, je pensais que ce serait un personnage difficile à mettre en place mais ça s'est avéré plutôt facile.

La suite arrive, et le chapitre s'appellera… « Ethanol »