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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 15/09/2011 à 03:14
» Dernière mise à jour le 15/09/2011 à 18:40

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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058 - Abréger les souffrances
« - Pour moi, on est en Enfer...
- Ne banalise pas le royaume du malin, fils.
Aujourd'hui, nous sommes encore très loin de la pire souffrance que tu puisses imaginer.
Je ne plaisante pas, Billy. Ce n'est pas drôle.
Ce n'est pas un sujet à propos duquel mon fils peut s'amuser. Compris ? »

(Echange entre Billy Greene et Hershel Greene dans le Tome 7 de Walking Dead)

« L'espoir c'est dangereux. L'espoir peut rendre un homme fou. »
(Frank Darabont)

« Le mouvement est facile à affoler. L'équilibre est facile à détruire. »
(JMG Le Clezio)



Pipi.

Il faut bien, de temps en temps.

L'urine coule dans la rivière, elle jaunit l'eau et la pollue. Le pantalon de l'homme est noir et ne souffrira d'aucune salissure. Car il en est ainsi depuis la nuit des temps.

« Héhéhé, je suis une horrible personne… Je suis sale et répugnant… Je ne peux m'empêcher de penser à des choses sales en urinant ainsi dans la rivière. Allez-y, petits Poissirene, buvez ma délicate pisse, qu'elle se dépose en gouttelettes cristallines sur vos délicates lèvres, bouches à bites que vous êtes… »

Après avoir fini son office, l'attirail fut remballé sans autre nettoyage. « L'Homme en Noir » sortit de la forêt. Grand, malingre, chevelu et moustachu, le regard fin et vicieux, il se déplaçait dans la plaine aux herbes hautes.

Son regard se porta sur un Vivaldaim qui broutait et lui tournait le dos. « L'Homme en Noir » eut un sourire carnassier.

« Comme c'est apetissant… Comme il a l'air doux et chaud… Comme j'aimerais… »

Il se reprit. « Cela n'est pas le moment ! J'ai une foule de choses à faire… »

« L'Homme en Noir » regarda sa camionnette rouillée, boueuse et dégueulasse. Oui, il avait une foule de choses à faire. Un homme tel que lui était forcément très occupé.

« LE MONDE… »

Il regarda la plaine autour de lui.

« LE MONDE est une auge et je m'y roule !! »

Il regarda si son chargement était toujours intact.

Pelles, bêches, râteaux et autres binettes.

Des sacs, dont certains contenaient beaucoup de choses. Peut-être même des corps. D'humains ou de Pokémon.

Et des jouets. Parce que les jouets c'est important.

« Ma grande heure est arrivée… »

« L'Homme en Noir » monta dans sa camionnette et démarra.

- NIAAAAHAHAHAHA ! TREMBLEZ, BONNES GENS ! JE SUIS LA ! ET VOUS ALLEZ ME SENTIR PASSER !!!

La camionnette roula à toutes berzingues. « Cet Homme » sortit sa langue, se léchant les babines.

« La bonne chair, il n'y a que cela de vrai. Je dois trouver de la chair fraiche. Ce que j'ai pris hier ne m'a pas suffi.... Pas suffi du tout… Hmmm… Il m'en faut plus… PLUS !!! Même si c'était délicieux… slurp ! »

« L'Homme en Noir » roula sur la route de campagne, au bord de la forêt. Il percuta quelque chose. Un Pokémon. Le choc fit que son camion éjecta quelque chose.

- Baaaaaaah ! Stupide Pokémon !! Tu me fais perdre du temps !!! BAAAAAH !

La course folle continua sous les cris de fous et les tics ridicules du psychopathe. Qui sait où allait l'Homme en Noir ? Qui sait quelles exactions il avait déjà engendré, et qui sait quelles exactions il engendrerait encore ?!

***

- Voilà. C'étaient les derniers. On va y aller.
- Ca va aller, maman ?
- Mais oui, mais oui, j'ai l'habitude.
- Bon… On peut y aller sans risque alors… marmonna Malcolm. Bon courage, maman.
- Ne t'en fais pas mon chéri. Bon courage à vous !

Judith ferma sa porte et, suivie par Walter et Perrine, poussa Nadia et Daria dans leur poussette commune. Ils rejoignirent Léa, Nell, Alex, Noé et Flora.

- Allez, les enfants. Tonton Norbert et Tonton Lionel vont arriver. « Pour m'aider et pour installer le standard téléphonique qui recueillera les appels au numéro donné par les affichettes. »

Perrine soupira et regarda Walter.

- Perrine Smirnoff-Truman !
- Walter Ludges. On dirait qu'on est…

Ils regardèrent les gamins autour d'eux.

- … entourés de bébés.
- Ouais, on dirait.

Judith regardait à la fenêtre.

« Tout peut arriver. Tout… La dernière fois… »

Perrine et Walter s'assirent à une table et se mirent à lire des magazines.

Judith eut un sourire sinistre.

« La dernière fois que j'ai gardé tous les enfants, ça n'a pas bien fini, oh que non… C'est à croire… »

Elle ricana. Perrine et Walter se tournèrent vers elle. Judith était toujours à la fenêtre à attendre.

« C'est à croire qu'ils cherchent vraiment les embrouilles… »

***

- S'il vous plait ! S'il vous plait, écoutez-moi !
- Charlie…
- Non ! Pitié, laissez-nous au moins le voir !! Je ne comprends pas…

Léopold regarda Charlie qui semblait bouleversé. Léopold regarda l'intendante de l'hôpital psychiatrique.

- Excusez-le… Euh, notre fils a peut-être été un peu dur… Dimitri est sous notre tutelle, nous devrions avoir le droit de le voir…
- Je suis désolé, à moins du décès de la personne qui a fait les papiers, vous ne pourrez pas réarranger le contrat tel qu'il a été passé. C'est un contrat aussi bien moral qu'écrit. Dimitri a passé ce contrat avec le signataire : Yann Winchester. Il n'y a que lui qui puisse le défaire. Dimitri a accepté les clauses.

Charlie grommela.

- Je vais le tuer ! JE VAIS LE TUER !
- Ch… Charlie, tu dis ça métaphoriquement, n'est-ce pas ?!
- Oui mais BON SANG que c'est FRUSTRANT !

Léopold grimaça. Charlie soupira.

- Ce gamin ne mérite pas qu'on le laisse seul comme ça !
- Yann a tenu à ce que Dimitri passe un contrat très strict. Et Dimitri a accepté. Vous ne pouvez rien faire !

Charlie plissa les yeux.

- Je n'arrive pas à croire que Roland ne se soit pas interposé…
- Vous savez, monsieur Winchester, Yann a très bien réagi et semblait vraiment tenir à ce que Dimitri soit soigné au mieux.

Charlie hocha la tête.

- Oui, mais bon… c'est frustrant. C'est frustrant d'avoir tenu à aider un jeune, comme Dimitri, avec des problèmes, abandonné par ses parents et au final… se le voir enlevé comme ça… et dans une situation aussi problématique…
- Il est soigné ! rappela Léopold.
- Oui, mais Léo, était-il vraiment malade ?!

Léopold haussa les épaules, n'en ayant aucune idée. L'intendante semblait quelque peu intriguée par ces deux personnes.

***

- Quelle situation… soupira Etienne.
- Mon pauvre Ethan… Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé…
- Roland avait l'air ravagé… soupira Colin.

Aude dormait en prévision des battues nocturnes où elle serait cruciale avec l'aide de Muciole et Lumivole. Etienne, Linda et Colin installaient une tente et des lits de camp dans le jardin.

- Roland… est volcanique, je me doute qu'une telle nouvelle le « ravage », comme tu dis.
- Tu penses qu'il pourrait péter un plomb ? Devenir dingue ? marmonna Colin.
- Oui, Colin, je le crois sincèrement.

Le jeune homme soupira.

- J'espère qu'ils vont vite le retrouver alors. Vivant et en bonne santé…

Linda geignit et s'assit sur un lit de camp, inquiète.

- Oh mon Dieu et si jamais il a été enlevé par un pervers !! Si jamais il a été molesté ! Oh mon DIEU !!! geignit Linda en sanglotant.

Etienne soupira. Colin grimaça.

- Inutile d'être pessimiste, Linda…
- Tante Linda…
- Je suis désolée, je ne peux pas m'en empêcher ! C'est comme si c'était un de mes enfants, Etienne !!
- Je comprends…

Colin soupira et continua à déplier les lits.

***

- Laissez-moi vous dire que la journée va être longue ! Mais on y arrivera, on est bien assez nombreux. Les battues policières dans le périmètre du supermarché n'ont rien donné. On suppose cependant que la personne qui aurait enlevé Ethan a été se réfugier en ville ou aux alentours de la ville de Cimetronelle.

Finn avait face à lui Claire, Lily, David, Denis, Kate, Bernice, Roland, Estelle, Donna, Harrison, Yann et Amy, ainsi que quelques habitants du quartier dont Clarence, Frank et le jeune Mike.

- Nous sommes un bon nombre. En formant des couples, on pourra avoir une meilleure vision d'ensemble. J'ai donné un périmètre à chacun de vous. Vous devez y faire deux tours avant ce midi. A midi, on échange les périmètres selon l'ordre donné, là encore. Vous avez tous avec vous des sacs à dos contenant : Téléphone Satellite, Vivres, Lampe de Poche, Pinceau, Sachet à pièces à convictions, matériel de marquage et de pointage, cartes de la région avec délimitation des forêts et rivières ainsi que des grottes. Marchez lentement, ne sous-estimez aucune piste. Le point de rendez-vous est la maison de Roland et Rachel où Linda et Etienne vous attendront avec des vivres et de quoi vous reposez. Toute battue cessée en cours doit être rapportée à moi, que je prenne des dispositions pour vous faire remplacer. Personne, sauf cas d'urgence, ne sort de son secteur. Ratissez TOUT et marquez les endroits où vous êtes passés. Vous êtes prêts ?
- OUI ! cria l'assemblée en chœur.

Finn acquiesça.

- Alors on y va, passez-moi cette forêt au peigne fin qu'on élimine le plus d'hypothèses possibles et peut-être qu'on retrouve ce pauvre gosse !!

Tout le monde s'enfonça dans les bois.

***

- La maison est clean.

Rachel acquiesça. Pas Tamara Horton.

- C'est absolument scandaleux !!
- Désolée… marmonna Rachel.
- Vous n'aviez qu'à mieux le surveiller, votre môme ! Qu'est-ce que j'en ai à faire, moi, qu'il se soit fait enlever, votre gosse ?!

L'Inspecteur Nolan observait partout. Bel homme à l'œil vif, il était sorti premier de sa promotion. Et le voilà sur l'affaire Ethan Smirnoff. Probablement l'affaire de sa vie. A trente ans, il était à l'apogée de son art.

- Ma fille vient à peine de partir en vacances à Ibiza et voilà que vous venez avec vos grands chevaux… Ah si mon mari était là, tiens !!
- Mais ça n'est pas le cas.
- Pardon ?
- Votre mari, il n'est pas là… marmonna Nolan.
- Non, en effet !
- Dans ce cas nous ne verrons jamais sa réaction ce qui est très regrettable. Vous nous enverrez un film dédicacé ?

Tamara resta silencieuse et outrée.

- On a regardé partout, vous n'avez jamais fait de travaux dans cette maison ?
- Bien sûr que si, nous avons agrandi la plupart des pièces, vous voyez bien que cette villa ne ressemble pas aux taudis qu'on voit aux alentours…

Nolan acquiesça.

- Vous avez eu des nouvelles de votre fille ?
- Mais de QUOI vous mêlez-vous ???
- Horton… Vous avez un lien avec Abélard Horton ?
- Mon grand-père qui a sévi durant la guerre des Dix-Huit Jours, pardi ! Evidemment que j'ai un lien ! Je suis une personnalité spéciale, vous êtes assez gradé pour le savoir.
- Ceci explique cela. Je vous classe en potentiellement suspecte.
- PARDON ??

Rachel regardait sa voisine, intriguée.

- M… M… C'EST UN SCANDALE ! Pourquoi aurais-je été enlever ce… ce... ce petit…
- Parce que vous ne pouvez pas avoir d'enfants, peut-être.

Tamara sursauta, humiliée. Rachel regarda Nolan.

- Comment vous pouvez…
- Hmmm, j'étais en criminologie section portraits robots et reconnaissance des visages par examen de la structure osseuse et des relations génétiques entre les individus. Je sais, c'est pour ainsi dire du charlatanisme, mais il s'avère que c'est souvent vrai. Si c'est bien votre fille que je vois sur ces photos, vous ne vous ressemblez absolument pas, ni vous à elle, ni elle à son père. Notamment au niveau du nez, c'est saisissant. Et du regard. Elle a de grands yeux, vous et votre mari avez des yeux fins…

Tamara baissa la tête, toute rouge.

- Ce… Ce… Je… ne vous… permets pas…
- Vous comprenez, maintenant ? Vous êtes une suspecte potentielle. Si vous voulez que je dissipe les doutes qui planent sur vous dans mon esprit, laissez-moi faire mon travail.

Tamara acquiesça. Rachel sembla désolée.

- On fouille la cave.
- … J'ai compté les bouteilles ! grommela Tamara.

Rachel se tourna vers elle.

- Je ferais attention, ne vous inquiétez pas.
- Je l'espère !! Une maladroite comme vous…

Rachel et Nolan descendirent à la cave. Tamara alla s'asseoir dans un fauteuil et se servit un verre de vin, vexée.

***

- C'était horrible !!
- C'était la justice comme je l'entends.

Rachel et Nolan arpentaient les rues.

- Dire que demain on va faire ma rue, cette fois ! J… Je pourrais pas me regarder en face !!
- Vous ne pouvez pas vous regarder tout court, cette expression est d'une bêtise…

Rachel regarda Nolan qui fumait la pipe.

- Vous êtes sérieux ? Vous ne pensez pas que vous ressemblez déjà assez à Sherlock Holmes ?
- J'ai une moustache postiche, vous la voulez pour me servir de Watson ?

Rachel leva les yeux au ciel.

- Vous avez vraiment une moustache postiche ?
- Non, c'était pour la blague. Prochaine maison : Les Pinkerson.
- C'est une femme douce comme tout, elle n'a jamais rien fait de mal !
- Sauf peut-être faire enlever votre fils.
- … Je ne supporte pas ce climat de suspicion !
- Pourtant il faut vérifier. Il le faut sinon vous ne saurez jamais. Et si Ethan avait été kidnappé et était enfermé quelque part dans une de ses maisons, que vous le teniez pour disparu pendant des années avant de le retrouver adulte, d'horribles souvenirs plein la tête et plein de haine et de rancœur… Vous vous sentiriez à l'aise ?!

Rachel déglutit.

- Je ne veux pas… penser à ce genre de chose. Ethan est vivant, quelque part.
- Ou mort, nulle part. Il faut penser à tout. Même, et surtout, au pire.

Rachel se passa une main sur le visage.

***

- Ton cousin a l'air de tenir le coup…
- Non, il est démoli à l'intérieur… Je le sens bien…

Bernice soupira. Elle avait lâché Léopardus qui fouinait dans la forêt et Miradar qui couvrait les arrières des filles avec ses grands yeux.

- Et toi, ça va ?
- Oui, ça va. Ethan est le fils de mon cousin, je n'ai pas eu énormément de contacts avec lui, ça m'attriste pour Roland mais sans plus. Et au moins, je peux l'aider à essayer de le retrouver.

Bernice acquiesça. Kate et elle marchaient dans la forêt, accompagnées par Dimoret, Sidérella, Libégon et Migalos.

- Retrouver un gamin dans tout ce fourbi… soupira Bernice.
- Hm… Il peut être n'importe où, y compris sous nos pieds…

Bernice regarda Kate, inquiète. Kate soupira et regarda Bernice.

- Je t'aime.
- … c'est d'un romantisme, je crois que je vais m'évanouir.
- Excuse-moi mais… depuis hier je n'entends parler que de mort, de disparition, d'hypothèses… J'ai besoin de me rattacher à de l'humain, à du concret. Et le concret pour l'instant, c'est toi.

Bernice acquiesça.

- Je reste avec toi quoi qu'il en soit. Si j'étais plus proche de la situation, je dirais qu'on devrait se séparer pour augmenter nos chances de le retrouver, mais… Je reste à tes côtés. Et je t'aime aussi, ma Kate.

Les deux femmes se tinrent la main et laissèrent leurs Pokémon s'éloigner à leur place.

Bien mal leur en prendra.

***

- Franchement ? Je deviendrais folle aussi. Ou pire. Je pense que je me suiciderais.
- T'es pas sérieuse.
- Tu ne sais pas ce que c'est, Harrison…

Donna et Harrison suivaient Mastouffe et Gruikui qui flairaient dans la forêt.

- Un enfant, tu le portes neuf mois. Tu es prête à tout pour lui. Si Tobias disparaissait, je serais incapable de raisonner normalement. Je loue le courage de Rachel.
- Pourtant la solution raisonnable c'est de garder son calme. T'as entendu toi-même la tournure des évènements telle qu'elle a été décrite par Roland, ils ont été méga cons.

Donna secoua la tête.

- Ils ont été des parents. Des parents idiots mais des parents quand même. Ils feront tout pour leur enfant. Ce pauvre gamin… quand j'y repense… Le peu de fois où je l'ai gardé, quel regard triste il avait…
- Tu penses qu'il a fugué ? ricana Harrison.
- Il a quatre ans, Harrison ! Tu crois qu'on fugue, à quatre ans ?
- Bah…
- Non. Je pense qu'il doit avoir très peur actuellement. Je pense qu'il doit se demander où sont son papa et sa maman…

Donna soupira.

- Regarde, on a laissé Tobias à la maison ce matin, et il me manque.
- Il est bizarre ce gamin. La surveillance policière a l'air de le stresser.
- Peut-être qu'il est inquiet. Tu connais les adolescents, instables, réceptifs…
- Non, j'insiste, Donna ! Il se comportait comme s'il était PERSONNELLEMENT irrité par la présence policière.
- … et sur quoi tu bases ça ?!
- Parce que moi-même j'ai un mauvais pressentiment. Demain, il se peut que Rachel et l'inspecteur passent chez nous.

Donna haussa les sourcils.

- Evidemment, Harrison ! Nous sommes innocents, la meilleure preuve d'innocence c'est d'ouvrir notre porte et nos placards à cet inspecteur et à Rachel pour lui prouver notre bonne foi ! Ils vont aussi vérifier la voiture, le kilométrage, le GPS…
- Eh bah moi ça ne me plait pas. Et s'ils découvrent mes cigares ? Ceux que j'ai empruntés au bureau.
- Que tu as volé, tu veux dire…
- Chuuuuuuuuuut !
- Harrison ! Ils s'en moquent !
- N'empêche je comprends Tobias, c'est stressant de se faire fouiller comme ça.
- Et tu sais que tu ne peux rien jeter ! Les éboueurs ne passeront pas et nos poubelles seront fouillées !
- Ouais, ouais…

***

Yann et Amy marchaient dans la forêt.

- Ca fait… plaisir de se revoir… marmonna Amy.
- Hm. Désolé de pas t'avoir trop donné de mes nouvelles…
- Je comprends, je comprends. Après ce qui s'était passé…
- Disons que j'avais besoin de faire le vide… marmonna Yann.
- J'espère que… ça n'avait rien à voir avec mon père et Golemastoc…
- Nan, nan, absolument pas ! Nan…

Amy acquiesça.

- Et… tu veux toujours qu'on sorte ensemble, ou…
- Tu crois pas que c'est un peu pas le moment ?!
- Je demande, disons que… j'ai pas eu trop de nouvelles, je préfère me renseigner, je profite du fait qu'on se voie…

Yann regarda Amy.

- J'ai plein de sentiments pour toi, c'est juste que là, ma vie est un peu en train de partir en vrille, je suis même pas sûr d'avoir validé mon année…
- Ok, ok…
- Si on pouvait juste… se concentrer sur la recherche du petit…
- … Se concentrer sur la recherche du petit ?
- Bah oui.
- Tu dis ça comme si ça t'arrangeait bien !
- Pas du tout !
- Si, si, que toi tu aies des problèmes, je peux le comprendre, ok, mais ne fais pas comme si la disparition d'un enfant c'était un gros problème pour toi ! Que ça te stresse, ok, c'est compréhensible, mais ne me dis pas « Je ne peux pas trop te parler, un enfant a disparu »…

Yann regarda Amy, stupéfait. « Y'a qu'elle pour sortir des trucs pareils ! »

- Euh… Je… Je… Je ne sais pas trop quoi dire.
- Désolée d'être aussi rude, mais quand même je te pensais plus… terre à terre !

Yann soupira.

- J'suis désolé. En plus il fallait bien que je retourne chez mes parents, fin d'année, tout ça…
- Téléphone portable, Yann ! T'as dû répondre à deux SMS sur vingt que je t'ai envoyé !

Yann baissa la tête.

- Tu peux pas juste comprendre que j'étais pas trop d'humeur ?!
- Si, mais de là à ne pas me répondre même un petit « ça va pas fort mais t'inquiète pas »…
- Bah voyons… J'étais pas d'humeur, ok ? Tu réalises la décision que j'ai prise ? J'ai envoyé mon meilleur ami dans un endroit dont je ne sais RIEN et surtout je sais même pas si ça va lui être utile, je suis dans le flou total !!

Amy acquiesça.

- Eh bah tu vois que tu peux en parler tranquillement.

Golemastoc et Airmure passaient au-dessus d'eux. Fouinar et Elecsprint menaient leur marche.

- J'suis paumé, Amy.
- Oui, j'avais cru comprendre ça.
- T'as quand même pas accepté de venir juste pour qu'on se voie ?
- Si ! assura Amy.
- … c'est glauque.
- Je sais.

***

- Moi je sais pas comment je réagirais si c'était Perrine. Tu réagirais comment toi ?

Denis regarda David et se mordilla les lèvres.

- Je sais pas trop, David, dans ce cas-là, généralement, tu sais pas trop comment tu vas réagir, c'est dans la chaleur du moment…
- J'imagine même pas dans quel état doit être Roland. Il n'a pas dormi, hier, tu te rends compte ?!
- Hm…
- Pauvre Ethan, pauvre, pauvre Ethan…

Denis plissa les yeux. « Est-ce que je lui dis que j'en ai marre qu'on ne parle que de ça ? Non, Denis, tais-toi. Laisse couler. »

- T'en fais pas, Dave, ça va aller…
- Mais NON ça va pas aller ! Ethan est sûrement… sûrement… je veux même pas imaginer ce qui est en train de lui arriver en ce moment, oh mon dieu !!! geignit David.
« Alors… arrête de remuer ça dans ta tête, reste silencieux, garde ton sang-froid, là tu ne fais que remuer des choses que tu n'as pas à remuer de la sorte… » songea Denis.
- Comment tu peux rester aussi calme ?

Denis plissa les yeux. « Question piège, qu'est-ce que je dois répondre… Cela ne me concerne pas directement ? Je sais garder mon sang-froid en toute situation ? Je cache mes émotions parce que si je pleure je ne verrais plus rien ? Bon, fais un mix, Denis ! »

- Il… faut rester concentré, David ! Si on gamberge, on n'arrivera à rien…

David regarda Denis qui se remit à observer autour de lui, l'air de rien. « Tu viens FORCEMENT de dire une connerie, mais quoi que tu aies dit, ça aurait été pareil… »

Parasect, Ecremeuh et Flamoutan cherchaient aux alentours de David et Denis tandis qu'Altaria les survolaient.

- En tout cas, Finn s'est démené pour qu'on soit tous efficaces dans cette recherche. Il faut que tout le monde donne du sien. Il a fait du bon travail.
- Oui, même si on serait plus efficace si on survolait aussi les jardins et le reste de la ville.

David regarda Denis, stupéfait.

- Quoi ?
- … David, on se concentre sur la forêt autour de la ville, c'est pas bon ! On devrait plutôt étendre nos recherches à toute la ville ! Tu vois ? Survoler les jardins des gens, examiner les pistes possibles à partir du supermarché, mener une enquête. La battue, là… On est trop pour ça, et surtout… ne ratisser que la forêt, c'est inutile !
- M… Mais enfin de quel droit tu contestes l'utilité de la démarche ? Tu veux qu'on fasse quoi d'autre ?
- David, je dis simplement qu'on aurait dû étendre notre zone de recherche aux lacs, aux endroits isolés, aux reliefs escarpés…
- Denis, Finn est militaire, il sait ce qu'il fait, toi, tu n'es qu'un LIBRAIRE !!

Denis regarda David, choqué.

- M…
- MAIS QUOI ? Si ça se trouve un malade est en train de s'en prendre à mon neveu et toi, toi, tu… Tu spécules sur des détails !! Tu es vraiment insensible, ignoble !! Tout le monde est inquiet mais non toi il faut que tu chipotes sur l'organisation !
- David, calme-toi, je voulais simplement dire qu'on aurait pu procéder autrement…
- NON, DENIS ! TU NE PEUX PAS DIRE QU'ON S'Y PREND MAL ! TU AS UNE AUTRE SOLUTION PEUT-ETRE ? TU VEUX PROPOSER AUTRE CHOSE ? VAS-Y ! PROPOSE ! ON SERA TOUS TRES HEUREUX D'ENTENDRE !

Denis leva les mains face à David.

- Ok, ok, ça va, admettons que je n'ai rien dit !
- Ça vaut mieux, oui… Je retrouve ce que je n'aimais pas chez toi, tu adores parler pour ne rien dire. Dans ces cas-là, tais-toi…

Denis serra les dents. « T'as compris, Denis ? Ferme ta putain de gueule ! »

***

- Au mieux il a été enfermé quelque part et séquestré de diverses manières. Au pire il a déjà été battu, violé, frappé, torturé, brûlé et enterré quelque part.

Lily acquiesça.

- C'est certainement un malade qui l'a enlevé.
- Qui ou quoi d'autre ? Dans 70% des cas, c'est un pédophile qui veut juste se vider les burnes…
- Oh putain, Finn, promets-moi que si on l'attrape et que c'est un pédophile, tu le tueras ! Ou alors tu lui arracheras les couilles !

Finn soupira.

- J'irais pas en taule pour un sac à merde pareil…
- C'est clair mais franchement j'aurais du mal à me retenir de lui casser la gueule ! Et je parle pas de Roland ! Même David lui fera la peau !
- Dans ce cas mon rôle en tant que militaire sera de protéger ce type.

Lily plissa les yeux.

- Tu veux dire que cette grosse merde a des droits ?
- Oui.
- Finn, s'il a violé Ethan…
- On ne sait rien, Lily ! On sait même pas si c'est un homme qui l'a kidnappé !
- C'est forcément un homme !
- Ca peut être une femme. On ne peut sous-estimer aucune piste.
- Pourquoi une femme voudrait Ethan ? Une femme qui voudrait un bébé le prendrait plus jeune, non ?
- Clairement, ouais…
- Ou alors elle veut en faire son esclave, c'est comme avec Brice Tramer, un enfant vendu comme esclave pour une vieille aristo !
- … Ethan n'est pas un enfant pauvre !
- Et s'il a été vendu, Finn ?!

Finn soupira.

- Tout est possible, Lily. J'peux pas te dire plus ou moins… Il peut lui être arrivé n'importe quoi. Absolument n'importe quoi. Tant qu'on ne saura pas quel genre de malade l'a enlevé, tant qu'on n'aura pas trouvé un indice, un mobile, une possibilité pour quelqu'un…
- Roland a des ennemis, mais Rachel, aussi. Et si c'était cette doyenne qui avait forcé Roland et Rachel à partir de Kanto ? Rachel y avait quand même été fort avec elle !
- … Faudra vérifier ces pistes, ouais.
- Dans la famille on a toujours été balaises pour se faire des ennemis.
- Clairement, mais depuis qu'ils sont ici, c'est justement ce que ton frère et sa femme ont évité de se faire.

Lily acquiesça.

- Mon avis, Lily, c'est que le rapt d'Ethan n'est qu'un hasard comme il en arrive tant dans la vie des autres gens. Sauf que ça en fait un de trop dans la vie de ton frère.
- Hm…

***

- Ca va aller ?

Roland soupira et regarda Estelle.

- J'en ai marre qu'on me demande ça.
- Je suis ta tante, je suis obligée de te demander. Tu dois être au mieux de ta forme pour affronter les jours qui vont passer. Que dis-je, les semaines.
- J'ai l'impression d'avoir traversé un siècle en une nuit…
- C'est compréhensible dans ta situation… marmonna Estelle.
- J'en peux plus, tante Estelle… soupira Roland.
- Tiens le coup, mon grand. Tiens le coup. Il n'y a qu'en avançant que tu auras tes réponses.

Roland acquiesça et continua d'avancer aux côtés de la sœur de son père.

***

Morcheeba – Crimson

- Léopardus est allé loin, non ?
- Je ne le vois plus, en effet… marmonna Bernice.

Elle mit deux doigts dans sa bouche et siffla le rappel.

- Faut faire demi-tour. J'espère qu'il n'y a pas de pièges de chasseur dans cette forêt.
- Non, c'est un domaine protégé qui appartient à la famille… Schirevel, c'est Roland qui m'avait dit ça ! se souvint Kate.
- Si on fait demi-tour, faut prévenir le soldat ?
- Nan, ça va, de toute façon très honnêtement je doute qu'il y ait quelque chose dans cette forêt. On va voir.

***

- Ce soir, je devrais faire du cassoulet !

Harrison regarda Donna, quelque peu intrigué. Mastouffe sembla renifler quelque chose.

- OH !!!

***

Yann et Amy se lançaient des regards mais semblaient quelque peu hésitants l'un envers l'autre. Elecsprint et Fouinar se dirigeaient promptement vers un point précis.

- Eh ! EH !
- Ils ont trouvé quelque chose ?!!

***

- David, on peut parler ?

David restait loin devant Denis qui soupira. « Moi et ma grande gueule ! »

- David, j'suis désolé… on peut pas rester fâchés pour ça… J'ai dit des mots qui ont dépassé ma pensée ! David ?

David se tourna vers Denis, silencieux et froid. Denis se recroquevilla, soumis à la colère de David. « Ça lui passera, laisse couler… »

***

- Lily, prend le téléphone satellite, ça fait vingt minutes, on va avoir les premiers rapports.
- Ok… J'espère qu'on ne me dira rien de glauque.
- Tu te rappelles que tu as les groupes pairs en charge et moi les groupes impairs.
- J'avais cru comprendre… soupira Lily.

***

Donna décrocha un petit t-shirt d'une branche.

- Oh mon Dieu…
- Donna…

Elle regarda le t-shirt vert. Harrison était derrière elle.

- Donna, Roland… D'après Roland, Ethan portait un t-shirt vert !!

Donna serra les dents.

***

Yann et Amy tombèrent sur une valise ouverte et étalée dans les bois.

- … Il a quel âge, déjà, Ethan ?!
- … quatre ans…

Yann s'empara d'une boîte de préservatifs.

- Uerk… geignit Amy.

Yann retourna la boîte vide.

- Putain… putain…
- Ok, maintenant je flippe grave !!! geignit Amy.
- On… On peut pas le dire !
- Yann…
- Nan, nan, nan !!! Vu d'ici ça ressemble à… Un pervers qui est passé, qui a laissé sa valise et qui… a vidé ses capotes… Merde ! Nan j'veux pas leur dire ça !!

Amy serra les dents, désolée. Elle se dirigea vers la valise.

- Oh merde, Yann… viens voir ça…

***

Le téléphone sonna. Finn répondit.

- Meadow à l'appareil… Madame Morris… Ok… Hein ? Ca n'a rien à…

Le téléphone de Lily sonna aussi.

- Oui ? Yann ? Ok, on arrive ! Ok !

***

- Allez-y, fouillez. Je n'ai rien à cacher.
- Je suis désolée, Madame Pinkerson… geignit Rachel.
- De toute façon on ne bougera rien. On voit très vite des traces de la présence d'un enfant kidnappé dans une maison. De suite, son organisation est anormale.

Rachel suivait l'inspecteur Nolan, se sentant terriblement indiscrète. « Comment je vais faire pour continuer à vivre dans ce quartier après ça ?! »

***

Roland, avec sa tente, avait les yeux cernés. Il regardait aux alentours comme un dément. Estelle, avec son bâton de promenade, le regarda.

- Tu as dormi, au moins ?
- Comment veux-tu…
- Roland, tu dois être le plus alerte possible ! Il s'agit de ton fils !

Roland acquiesça.

- Ouais…
- Tu aurais dû dormir, hier. Circonstances atténuantes ou pas. La tension est déjà à son comble, inutile que tu en rajoutes en manquant de sommeil.

Roland acquiesça.

- Si on le retrouve, Estelle…

Elle se tourna vers son neveu.

- Si on le retrouve mort, je me le pardonnerais jamais…

Roland recommença à sangloter. Estelle leva les yeux en soupirant.

- Allons, Roland, du nerf ! C'est le moment d'utiliser toute cette énergie que tu as pour le mieux, et le mieux c'est de garder espoir !
- Putain, tante Estelle !
- Chut, chut, chut ! Y'a pas de putain, ici ! Tu restes le plus concentré possible. Nelly est en train de flairer les environs !

L'Arcanin d'Estelle cherchait de son mieux, accompagnée par Trevor, le Mangriff. Roland était accompagné de Chovsourir et Scorvol.

- Roland, s'il est dans cette forêt, on le trouvera, s'il est en ville, la police le trouvera ! Demain on sera encore plus avec Charlie, Léo, Malcolm et Claire ! Tout va bien se passer.
- T'es gentille, mais moi, là, je ne pense plus qu'à une seule chose… Est-ce qu'il va bien ? Est-ce qu'il a faim ? Est-ce qu'il est bien traité ? Est-ce qu'il a soif ? Est-ce qu'il pourra encore s'amuser comme un enfant de son âge ou est-ce qu'il se trainera toute sa vie des traumatismes atroces ? C'est mon gamin et… je ne pense plus qu'à ce qu'il peut imaginer… Il doit nous trouver ignobles !!
- Il vous trouvera d'autant plus ignobles si vous n'essayez pas de le retrouver à tout prix !

Roland acquiesça. Chovsourir s'arrêta et flaira dans une direction, avec force reniflements.

- … Chovsourir ?
- … tu n'avais pas donné un surnom à ce Pokémon ?

Roland tendit un bras violent vers sa tante, lui sommant de fermer sa putain de gueule en une tension de doigts. Estelle fit silence. On entendit des gémissements.

Des gémissements d'enfants.

- ESTELLE, PREVIENS LES GENS LES PLUS PROCHES !!!
- OUI OUI OUI !

Roland se mit à suivre Chovsourir.

- ETHAN !!! ETHAAAAAAAAAAAAN !!!

Chovsourir volait en vitesse vers un point précis. Les gémissements se faisaient entendre.

- ETHAN PAPA EST LA ! ETHAN !! MON BEBE ! MON FILS !

Nous avons vu auparavant…

- ETHAAAAAAAAAAAHAHAAAAAAAAAAAN !!!

… que les liens entre dresseur et Pokémon étaient très forts. Le Pokémon ressent ce que ressent son dresseur. Il est pour ainsi dire le miroir de son exaltation et de ses espoirs.

Roland était rasserené. Il allait bien. Il était au nirvana. Enfin il allait retrouver son fils ! Du moins c'était la piste la plus tangible depuis hier.

Le stress, le désespoir et la détresse accumulée depuis la veille…

- JE SUIS LA ETHAN MON GRAND ! JE SUIS LA !!!

… se changèrent instantanément en une grande joie, une espérance et un baume au cœur absolu. Roland atteignit vite une joie jamais vécue. Cette joie réchauffait son cœur et le transformait alors en un être bon, éperdu d'amour et de reconnaissance !

« LA VIE EST MERVEILLEUSE ! LA VIE EST BELLE ! LA VIE EST CHALEUR, ELLE EST HUMANITE ! JE VIS UN PARADIS ET RIEN NI PERSONNE NE POURRA ME LE RETIRER ! »

L'on sonna l'Angélus et ce fut le début de la République du Bonheur dans la tête de Roland.

Il crut même par les effets de l'euphorie la plus débridée que la forêt s'était illuminée de blancheur, que les chérubins dansaient autour de lui. Ou peut-être était-ce Rhinolove, transporté par l'amour inconsidéré de son maître pour la vie…

« Tout cela n'était qu'un mauvais rêve !
Un mauvais cauchemar qui va s'effacer !
Je vais retrouver mon petit garçon !! Le serrer dans mes bras !
Et toute cette horreur que je vis depuis quelques jours va s'envoler en fumée ! »

Fou de joie, Roland ne s'aperçut même pas qu'il se dirigeait vers la sortie de la forêt…

… et qu'il se dirigeait vers la route.

La sortie de la forêt fut aussi brutale qu'un accouchement.

Roland vit bien que son fils n'était pas là.

C'était la route.

L'herbe.

Le bitume.

La terre.

Et un Léopardus gisant qui agonisait en poussant des miaulements éraillés qui ressemblaient à s'y méprendre à des gémissements d'enfants.

Roland tomba à genoux.

« pu…tain… »

Tout le malheur qui avait été converti en bonheur se retrouva de nouveau converti en une grosse boule de mélancolie et de dépression.

« Putain ! Putain ! Putain !!! »

Face à la violence de la reconversion, Roland ne put que se châtier. Il frappa le sol, fou de rage.

« MERDE MERDE MERDE J'Y CROYAIS ! J'Y ETAIS PRESQUE !!! JE LE TOUCHAIS DU BOUT DES DOIGTS !!! IL ETAIT LA !!! SOUS MES YEUX !!! JE LE TENAIS PRESQUE DANS MES BRAS, LE SERRAIS PRESQUE CONTRE MOI ! MERDE ! MERDE MERDE MERDE !!!!!!!!!!! »

Roland poussa un hurlement monstrueux, fruit d'une frustration hallucinante. Léopardus agonisait toujours. Roland, finissant son cri étouffé par des larmes, du chagrin, des glaires et de la morve – incontrôlées - sous l'effet de la décadence complète de son corps amoindri par le déclin total de son âme…

… se leva et marcha vers Léopardus, accompagné de Rhinolove qui tenait absolument à ce que soit aidé son pauvre camarade Pokémon mourant.

Roland regarda Rhinolove avec des yeux de fou.

Le dresseur ne trouva rien de mieux à faire que de gifler violemment son Pokémon avec toute la violence refoulée de ces derniers jours.

- … SALE ENFOIRE VA !!!

Le Pokémon voletait toujours à côté de Roland avec un air désolé. Roland regarda Léopardus.

« Probablement renversé par un camion ou une voiture… Tu vas très probablement crever… »

Roland se saisit d'une pierre.

« Je dois t'achever. »
« C'est nécessaire. »
« Rien ni personne ne mérite de vivre avec une telle souffrance. »
« Je sais ce que tu traverses… »
« Je le traverse aussi… »
« C'est comme si tout mon être était écrabouillé… »
« Comme si plus rien ne fonctionnait normalement en moi. »
« Pauvre Léopardus. Pauvre, pauvre petit Pokémon. »

Roland leva la pierre en regardant le Pokémon. Il n'aurait aucune hésitation.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!

Roland se tourna brusquement vers la forêt, quelques dizaines de mètres plus loin.

Bernice, suivie par Kate. Elles avaient repéré le corps, elles aussi.

- OH MON DIEU !!! LEOPARDUS !

Bernice approcha du Pokémon. Kate regarda Roland qui regarda sa cousine d'un air vide.

- LEOPARDUS ! OH NON ! MAIS QUI LUI A FAIT CA ???

Bernice remarqua soudain Roland, qui lâchait une pierre.

- … C'est toi ?! C'EST TOI QUI LUI A FAIT CA ??
- Je l'ai trouvé comme ça.
- VRAIMENT ?
- Tu as bien vu l'ampleur des blessures, un seul coup, il n'a qu'un hématome de grande taille, j'aurais pas pu lui faire ça avec une pierre.
- … MAIS T'ALLAIS FAIRE QUOI AVEC CETTE PIERRE ???
- Bernice ! geignit Kate.
- REPONDS PUTAIN !!!

Roland regarda Bernice. Il avait l'air, au choix, fou, con ou mongolien.

- … on ne pourra pas soigner ce Pokémon. Il faut abréger ses souffrances.
- … ESPECE D'ENFOIRE !!!

Kate retint Bernice qui allait frapper Roland.

- CONNARD ! SALAUD MAIS POUR QUI TU TE PRENDS !! POUR QUI !! LACHE-MOI !!! PUTAIN !
- Bernice arrête ! Roland, ça va pas de dire ça ?!
- C'est… la vérité…
- KATE LACHE-MOI ! FILS DISPARU OU PAS JE VAIS LUI FAIRE LA PEAU !!!
- Arrête, Bernice !!
- Aromathérapie !

L'air devint plus relaxant. Léopardus cessa de gémir. Roland, Kate et Bernice se tournèrent vers David. Denis était derrière, à distance. Parasect venait de diffuser son air odorant.

- Ca va aller… Bien joué, Migy. Je suis arrivé à temps, on dirait… Maestro !

Symbios apparut.

- En utilisant sa gelée reconstituante, je devrais pouvoir rétablir Léopardus suffisamment… pour qu'ensuite il soit transportable et soignable…

Symbios soigna Léopardus, ce qui calma les ardeurs de Bernice, rassurée.

- Merci David…
- Oh oui, là, merci… souffla Kate.
- Je t'ai pas fait mal ? geignit Bernice.
- Non, tu m'as fait peur ! soupira Kate. Vous m'avez fait peur tous les deux ! Roland, ça va pas bien ?

Roland avait toujours le même air hébété. Une gifle vint le réveiller. Celle d'Estelle.

- Aou…
- Ca suffit, tu rentres, tu dois dormir.
- Mais…
- Y'a pas de Mais, tu arrêtes de jouer au petit con sauveur du monde, tu fermes ton claque-merde et TU RENTRES TE REPOSER !!!

Roland se recroquevilla. Estelle était ferme.

- Ah bah oui, mon grand ! Moi je suis pas ton père, ni ta mère, mais crois-moi, ça m'empêchera pas de te sermonner ! Tu dois être au mieux de ta forme pour retrouver Ethan ! Tu vas nous laisser faire, on va le retrouver et toi tu vas te reposer bien gentiment en attendant qu'on ait du nouveau ! Ça suffit, tes caprices et ton entêtement !!!
- A propos de nouveau…

Denis désigna la route.

- Y'a un camion qui a légèrement dérapé par ici. Ça, c'est des traces de camion. Et…

Denis se déplaça et leva un ours en peluche.

- Je suppose que ça, c'est tombé d'une camionnette !

Kate, Bernice, Estelle et Roland observaient, intrigués. David était concentré sur son patient, ne voulant pas écouter Denis.

- Je suppose qu'on doit prévenir Finn… marmonna Denis.
- … ouais… acquiesça Roland.

***

Un peu plus tard dans la journée, Finn, Lily, Yann, Amy, Donna et Harrison se dirigeaient vers une maison.

- Oh mon Dieu, Finn, on peut pas faire ça !! geignit Lily.
- Il le faut pourtant. Même si ça n'a rien à voir avec Ethan, on doit quand même le faire.

Amy regarda Yann qui hocha la tête.

- Ouais. Faut qu'on assume ce qu'on a trouvé.
- Hm ! acquiesça Amy.
- Ca va être horrible… geignit Donna.

Harrison lui tapota l'épaule. Finn frappa à la porte. Tamara Horton ouvrit la porte.

- QUOI ENCORE ?

Finn plissa les yeux.

- M… Madame Horton ?
- OUI ? Qui êtes-vous ?
- Finn Meadow, madame, je suis un militaire de réserve.

Tamara s'étonna.

- Et puis ? Donna Morris ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Tamara, écoutez ce que monsieur Finn a à vous dire…
- Madame, euh… vous avez une fille, c'est ça ?
- Oui !

Finn tendit une carte d'identité.

- Andréa Horton, je présume.

Tamara saisit la carte.

- C'est absurde, ma fille est partie hier en vacances !! Elle est partie hier pour la gare, elle allait attendre son taxi pour aller à l'aéroport, son père ne pouvait pas l'emm…

Finn regarda Lily qui serra les dents. Donna s'avança.

- J'ai… trouvé un haut appartenant à Andréa, un petit t-shirt vert avec marqué « Party Girl », je l'ai déjà vue avec.
- Et nous…

Déglutit Yann…

- Nous on a trouvé sa valise, défaite et... une boîte de préservatifs vide…

Amy et Lily plissèrent les yeux. « Tu aurais pu passer ce détail… »

Tamara se décomposa.

- Non… Non !
- Je suis désolé, madame apparemment votre fille a été… marmonna Finn.
- Oh mon Dieu… mais qui… qui a bien pu faire ça ?! Oh mon… Ma fille, où est ma fille ?
- On… On ne sait pas, il faut que vous veniez avec moi pour aller faire un signalement auprès des autorités…
- Oh SEIGNEUR !!!

Tamara suivit Finn. Yann et Amy se regardèrent.

- J'ai super peur… soupira Yann.
- Et moi donc… souffla Amy.

Ils se prirent la main, presque instantanément.

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COMMENTAIRES POST SCRIPTUM
Abréger les souffrances

Encore un chapitre super jouasse en 20 pages (mais 20 pages bien remplies)

Alors on a dans ce chapitre plusieurs choses importantes qui se mettent en place :

D'abord premières apparitions de « L'Homme en Noir » (Et NON, ça n'est pas un monstre de fumée à la con !) et de l'Inspecteur Nolan. Deux adorables personnages qui vont nous suivre jusqu'au bout de la fic.

Ensuite on a une rapide mise en place des évènements : Charlie et Léopold veulent voir Dimitri, impossible. Les enfants sont gardés par Judith (ce qui nous rappelle astucieusement une autre situation antérieure), Etienne, Linda et Colin préparent le dortoir général, bref la famille de super-héros se met en branle etc.

Au-delà de toutes ces actions de surhommes, on a ensuite une fresque de Dramatisations de la situation par les personnages eux-mêmes. Kate est détachée et lucide. Cela ne la concerne pas de près mais elle va faire de son mieux pour aider. Lily et Finn sont méga pessimistes. Donna et Harrison réfléchissent à tout cela de leur petit point de vue à eux de voisins. David prend ça super à cœur, Denis est moins empathique, du coup ça clashe. Estelle est très maternaliste avec Roland, elle se fait une sorte de guide spirituel, une position qui lui va bien.

Roland qui a donc droit à une grande scène ultra-lyrique, durant laquelle son Chovsourir évolue. Bon, là on voit que j'ai pris du crack pour écrire la scène.

Sachez que le chapitre était résumé de façon très anecdotique dans mon fichier, donc j'ai eu beaucoup de liberté pour le chapitre.

On comprend que la scène du début était en réalité très proche du moment où les battues ont commencé – il fallait bien que Léopardus soit sur les lieux pour se faire renverser, hein.

Donc voilà, Ethan n'a pas été retrouvé et on n'a finalement pas beaucoup d'indices sur ce qui lui est arrivé au terme de ce chapitre. Ou pas. Moi j'ai de bons espoirs concernant l'homme en noir. Ça me paraît un bon candidat pour un kidnapping de gosse en bonne et due forme. On verra. Le casting des suspects est toujours en cours…

Voilà, voilà. Je passe au suivant qui se nommera sauf changement de dernière minute « Vices cachés » .