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La Faucheuse. de T-Tylon



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» Auteur : T-Tylon - Voir le profil
» Créé le 09/02/2011 à 23:57
» Dernière mise à jour le 10/02/2011 à 09:48

» Mots-clés :   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense   Terreur

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Caduc.
(Sixième partie)


Sinnoh. Route 212B. Marais de Verchamp, maison du Fana de Tesson.

Jeudi 22 Avril. 16 heures 49 minutes.



Son cri, aussi puissant que lourd, faisait trembler la terre et l'air d'une vibration sonore si intense qu'il était certain qu'un sourd l'aurait entendu rien qu'au toucher. Ses auditeurs, pokémon et humain, dans un réflexe inutile, s'étaient bouchés les oreilles de toutes leurs forces pour tenter de se prémunir de la force de son cri. Mais sa puissance était telle que la vibration en elle-même était suffisante pour les faire plier comme des brindilles : leurs estomacs se soulevaient malgré eux, leurs os étaient parcourus d'une vibration grondante douloureuse, leurs muscles les faisaient gémir d'une horrible sensation de fourmillement alors que leurs sangs était parcourut d'un spasme continuel qui mettait à rude épreuve leur rôle de respiration ; des prisonniers s'évanouirent en n'ayant put encaisser ce choc et la glace du dôme se fissurait en de nombreux endroit comme un verre de cristal sur le point de briser entre des mains colériques.

Grondant comme le séisme, éclatant comme le tonnerre, la voix portée comme une corne de brume sur plus d'une dizaine de kilomètres sans néanmoins perdre de son intensité : l'Obscur Brouhabam Shiny s'était annoncé.

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Lorsque ce dernier eut finit son cri, ce qui semblait être un interminable vacarme mais qui n'eut duré qu'à peine une dizaine de seconde, ses adversaires étaient sonnés : leurs oreilles leur donnaient l'impression d'être parcourut d'un bourdonnement sourd et sifflant aussi monotone que plaintif, et n'arrivaient à ne déceler aucun n'autre son que celui-ci qui résonnait sans partage dans leurs têtes et leur donnait l'impression d'être comme enfermés dans leurs propres corps. Il leur fallut dix minutes pleines et entières d'un effort de concentration interminable pour les plus acharnés d'entre eux afin de retrouver un semblant d'audition, qui ne furent relégués au mieux qu'au même rang qu'un vieillard gâteux à qui il fallait répéter cinquante fois la même chose pour espérer croire qu'il l'ait entendu ; ce que la championne de Vestigion démontra en hurlant son agacement au sujet d'une certaine malédiction.


« J'EN AI MAAAAAAARRE !!! PLUS QUE DES POKEMON NORMAUX, PAR PITIEEEEEEEEEEEE !!! »

« POURQUOI IL FAUT QU'ON TOMBE SUR UN FOUTU POKEMON ULTRA RARE TOUJOURS DANS LES PIRES SITUATIONS ?! » Renchérit l'ancienne maitresse.

« QUOI ? » Qui ne se fit pas entendre.

« PARDON ? » Réciproquement.


Pour Luna, qui en vint rapidement à comprendre qui lui fallait ouvrir les yeux pour voir ce qu'elle ne pouvait entendre (s'étant préparée à la perte de l'audition au moment où elle avait vu le pokémon sortit de la ball), sa capacité à lire sur les lèvres lui fut néanmoins inutile quand elle vit les deux dresseuses tenter de communiquer oralement, avec le résultat escompté allant avec : un superbe dialogue de sourdes. Elle les laissa pour jeter un rapide et furtif coup d'œil vers l'Admin. Comme prévu, elle s'aperçut rapidement qu'il était celui qui avait prit le plus cher d'entre eux tous : étant donné sa proximité par rapport au Brouhabam au moment du cri, et lui apparaissant comme s'il n'avait aucune idée du pokémon contenu dans la ball, il ne put absolument pas se préparer à ce qui allait suivre et s'est prit la puissance de son propre atout et de son effet de surprise comme un boomerang lancé à l'avant et qui revient derrière la nuque.

Elle nota ces information, et laissa déjà ces derniers pour penser à plus loin encore : le cri du Brouhabam est reconnu comme ayant la puissance sonore à en faire passer un avion à réaction pour une vulgaire mouche, et le spécimen qui était présent était le plus rare de cette catégorie : un Shiny ; avec, lui semblait-il, un petit « plus » qui le rendait encore plus redoutable. Autrement dit : Le sujet et l'échantillon parfait pour optimiser la gestion sonore de la Callidus ; elle avait déjà activée son pokématos dans cette optique pour récolter son cri. Car si la Callidus gérait le cri d'un Brouhabam Shiny, elle pourrait gérer virtuellement n'importe quel bruit ; même le bruit d'une forte explosion à courte portée.

L'idée avait été retenue et elle passa encore une fois à traiter le prochain point de l'action en cours. Enchainant les analyses le plus rapidement possible, sa prochaine « cible » devint Brice. Elle nota d'ailleurs un effet surprenant venant ce dernier, mais qu'elle eut déjà soupçonnée la nature dès leur première rencontre quelques minutes plus tôt : les vibrations du pokémon l'avait atteint au point qu'il se soit plié en deux sur l'avant, comme pour les autres, et cette manœuvre, combinée aux effets des vibrations, avait fait « tomber » sa chevelure blanche dans l'herbe, collée à son bandana vert. Désormais le jeune homme arborait une couleur de cheveux plus représentative d'un garçon de son âge, et affichait clairement son lien de parenté avec son père Norman, le champion de Clémenti-ville : un noir ferme et resplendissant, une curieuse mèche rebelle au milieu arrière de son crâne, ainsi que deux cicatrices parallèles sur son front à l'interstice de son cuir chevelu au dessus de son œil gauche.

Elle reporta son attention vers la « chevelure » encore dans l'herbe et vit effectivement, comme elle l'avait soupçonnée, que cela était bien un bonnet-perruque : un accessoire très apprécié dans le milieu du show-biz et surtout des anciennes stars qui cherchent ainsi à conserver un effet de jeunesse évident, tout en assumant d'une façon plus subtile leur âge avancé sans avoir à recourir à la chirurgie (une façon détournée et tordue pour conserver l'adulation de ses fans sans pour autant faire dans la retouche ; ou comment littéralement couper les cheveux en quatre…) Mais cela était un accessoire très rare et très cher, et surtout très difficile à obtenir. Sa fabrication et le secret du procédé effectué pour obtenir le résultat d'une véritable chevelure accomplie est un secret jalousement gardé des Geishas de Mauville, à Johto. Mais d'après les informations qu'elle avait récupérées sur les champions, elle fit le rapprochement entre les Geishas et le champion de Clémenti-ville : Norman venait de Johto avant d'aller à Hoenn ; elle ignorait le lien qu'il devait entretenir avec elles, mais le simple fait que son fils possède un tel accessoire, qui cachait en plus ces cicatrices, était un indice plus que suffisant pour en déduire qu'elle le tenait en très haute estime…

Une info comme une autre.

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Finalement Brice fut le premier à retrouver pleinement l'usage de son ouïe, suivit dans l'ordre par l'ancienne maitresse, la championne, les seconds de l'arène, avec le ranger d'intérim et les pokémon. Lovis, bien qu'énergique, ne put récupérer la pleine mesure de ses oreilles ; le prix de l'âge…

Sachant que son Laggron serait certainement le dernier à récupérer son ouïe, il décida d'appeler un autre membre de son équipe pour temporiser la situation ; n'ayant pas été affecté par le cri. Il saisit la main à sa ceinture pour agripper une super ball, et fit sortir un sorte de grosse mangouste blanche à quatre patte ; dont la monotonie de son pelage immaculé était brisée par la présence de motifs anarchiques d'un orange vif aux alentours de ses griffes sombres, et celui d'un éclair inversé partant de son oreille gauche, tout aussi orange, qui barrait son œil gauche en passant par-dessous ce dernier : un Mangriff aux yeux perçant, à peine sortit de sa ball et pourtant déjà prêt à en découdre.


« Est-ce que tout le monde va bien ?! » S'enquit le jeune homme, à la nouvelle frange noire, en se retournant vers le dôme.

« C'à bourdonne toujours dans l'oreille gauche, mais ça devrait aller ! » Répondit Cody.

« Moi c'est la droite ! » Renchérit Flo.

« On n'a pas le temps pour les détails, répondez juste par oui ou par non. »

« Malgré la surprise et les oreilles qui sifflent, je ne me suis jamais aussi bien senti de ma vie ! »


Ils se tournèrent vers la source de cette fanfaronnade, et c'est avec une pointe d'aigreur qu'ils virent l'Admin aux côtés du Brouhabam se relever avec un sourire méprisant ; qu'il dirigeait visiblement exclusivement vers le jeune homme. Le raillant d'un air vengeur. Une fois n'est pas Brice, il n'allait pas se priver d'entrer dans une joute verbale avec ses ennemis préférés sans une réplique bien sentie.


« Bien content pour toi Kelvin, depuis la dernière fois qu'on t'a botté le cul je t'avais sentis tristounet. Comment va vôtre Boss ? Tu sais, le mégalomane tête brulée et idiot qui a faillit condamner toute l'ile et la planète à plus long terme ; ses séances chez le psy se sont retrouvées payantes ? »

« Laissons la Team Magma de côté et parlons plutôt de toi : c'est à la mode de se faire passer pour un vieux, ou t'es le genre de gosse à ne pas assumer son physique ? »


Prit par défaut, le dresseur ne saisit pas tout de suite la réplique de son adversaire, jusqu'à ce qu'il se rende compte que son bonnet n'était plus à sa place en sentant une brise passée dans son cuir chevelu. Il passa la main sur ses cheveux, plus précisément sur les cicatrices par réflexe, et fut étonnement bon joueur.


« Touché… Je vois que déjà que ta répartie s'est mieux améliorée que tes capacités de dressage ; c'est pas la gloire de se faire assommer par son propre pokémon comme un débutant. »


Cette fois-ci ce fut l'Admin qui perdit son sourire. Il n'était pas dans sa nature d'accorder ce point au dresseur, car il avait parfaitement cerné le problème : ce Brouhabam allait se révéler être un vrai ennui, aussi bien pour lui que pour ses adversaires. Mais tant qu'il le gardait sous contrôle, il gardait l'avantage… Tant qu'il le gardait sous contrôle. Hors ils se connaissaient très bien tous les deux et il savait que ça n'était pas à la démonstration de force que s'arrêtait Brice, mais bel et bien à une leçon en règle. Seulement, rien qu'après son cri normal, ils savaient tous les deux que sortir les attaques sonores du Brouhabam serait suicidaire. Ce qui lui donnait une chance de l'affronter « à la loyale ».

Il y'avait aussi un autre problème : la gamine. Si elle libérait le Brouhabam avec son tour de magie, c'était finit. Et dans ce genre de situation, il n'y a qu'une seule chose à faire : prendre l'initiative.

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« Brouhabam ! »


Sans un mot supplémentaire le pokémon s'exécuta. Sa gueule, déjà grande ouverte, semblait pourtant encore s'agrandir pour prendre des proportions presque ridicules. Mais le Mangriff détecta le danger à l'avance grâce au sale pressentiment qu'il percevait du Brouhabam, et avait tout le pelage hérissé au maximum quand il se tourna vers son dresseur ; le message était clair : énorme danger en vue.


« Gidéon : Abri, vite ! »


L'avertissement et la vitesse de réaction de son équipe leur fut salutaire, aussi bien à lui qu'aux gens pile derrière eux. D'un seul coup, presque sans temps de chargement, une sorte d'écho de lumière sembla éclairer le fond de la gorge du Brouhabam pendant un instant, avant qu'un surpuissant Ultralaser en soit expulsé directement sur Brice et son équipe. Mais le Laggron n'allait pas laisser passer cette attaque : il se mit devant, frappa le sol de ses deux pattes et en fit sortir juste à temps une sorte d'énorme mur de boue sur lequel le rayon alla s'écraser de plein fouet.

La rencontre fut explosive. Quand l'Ultralaser atteignit l'Abri de boue, il le percuta de toute sa puissance comme un caillou sur une vitre : la précaire défense eut rapidement fait de céder et d'éclater dans une détonation boueuse, avant que ses effets dévastateurs, mais affaiblis, ne se répercutent sur les deux pokémon cachés derrière. La scène se retrouva masquée par le déchainement des éléments sous la force du choc.

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L'Admin attendait fébrilement que la vapeur se dissipe pour observer les résultats de son attaque, mais ne se permit pas de s'en réjouir à l'avance : il avait oublié les recommandations du capitaine une fois, ça lui avait coûté trop cher pour se permettre de recommencer.

Puis quand la fumée se dissipa pour révéler la scène, il fut sidéré de voir que les deux pokémon se trouvaient devant leur dresseur, côte à côte, intacts tous les deux… Jusqu'à ce que le Laggron ne pose un genou à terre, et que le Mangriff manqua de faire pareil en titubant ; Il était sûr qu'ils avaient prit cher après s'être prit une telle attaque de plein fouet, mais il n'arrivait pas à croire qu'ils furent encore entier. Jusqu'à ce que Brice ne s'avance avec un nouveau sourire, celui qui ne concédait jamais la satisfaction de lui avoir porté un coup, et félicita ses amis prévoyants ; il y'avait de quoi, sans eux c'était la fin.


« Il fallait que je sois aussi tenace que mes pokémon pour vous donner la correction que vous méritiez. » Le railla-t-il comme si l'attaque n'avait jamais eut lieue.


Voilà la réponse : le Mangriff avec Détection, le Laggron avec Abri, les deux qui enchainent directement avec Ténacité, le tout en l'espace de quelque instants… Il devait lui en coûter de l'admettre, mais cet enfoiré avait encore plus progressé depuis la dernière fois ; ils avaient progressé tous les deux, mais il voyait que Brice était plus rapide dans ce domaine. Il allait vraiment devenir problématique pour l'organisation s'il venait à remplacer Marc à Hoenn… Il fallait s'en occuper tout de suite. Mais l'autre gros problème avec son nouveau pokémon était qu'il n'avait strictement aucune idée des attaques que la Team Ombre lui ont enseignées, et les Brouhabam sont tellement rares et si peu recherchés (pour des raisons évidentes) qu'il n'a aucune connaissance sur le sujet.

Il regarda sa pokémontre trafiquée et se rappela que les données essentielles lors d'une mission sont toujours enregistrées pour le responsable, c'est-à-dire lui. Puisque la Cour lui a (il faut être franc) imposé ce pokémon, cela veut dire qu'ils ont forcément rajoutés les données le concernant dedans –ou sinon ça paraitrait totalement con. Il prit sur lui de ne pas les attaquer et profiter du fait qu'il avait affaiblit son équipe pour se renseigner d'urgence sur son bonhomme. Mais c'est là que Brice intervint.


« Regardez l'heure pendant un combat n'est pas très sérieux. »


Il saisit rapidement une autre ball à sa ceinture pour appeler un troisième compagnon, un pokémon à la silhouette affinée blanche et verte aux bras en forme de lame. Un pokémon extrêmement rare, reconnut-il, et surtout très dangereux pour lui : un Gallame en pleine forme.


« Alyos : Onde Vide ! »


Le Gallame effectua un rapide demi-tour circulaire sur lui-même pour décrocher un coup de pied « dans le vide » en direction du Brouhabam, qui recula d'un pas lorsqu'il encaissa une attaque invisible venant de devant lui.

L'Admin fut surprit par la rapidité d'exécution du pokémon et de la vélocité de l'attaque en elle-même. Il n'y avait eut aucun temps mort entre l'annonce de l'attaque, l'exécution de l'attaque et le moment où elle touchait : c'était comme si le Gallame l'avait attaqué au corps-à-corps. Même à distance il conservait l'avantage du type. Et sans connaissance sur le Brouhabam pour temporiser le tout, il allait tout perdre. Surtout que son adversaire ne lui accordait aucun repos.


« Alyos, mass Onde-Vide ! Gidéon, Thule : profitez-en pour vous reposer et sortir les gens de la cage avec l'Insécateur ! »


L'Insécateur. Il avait presque oublié la cage et les prisonniers, tellement il était obnubilé par l'opportunité de revanche qui s'offrait à lui. Même sonné par le cri du Brouhabam, l'Insecte était toujours debout et profitait du fait que l'Admin était occupé pour reprendre sa taille dans la cage. Il ne pouvait pas le permettre. Tant pis pour consulter la pokémontre. Il détestait devoir en arriver là, mais il n'avait pas le choix : il allait y aller au feeling.


« Brouhabam, débarrasse-moi de cette brindille sur patte ; mais pas d'attaque sonore ! »


Le pokémon, qui ne s'était contenté jusque là d'encaisser les Onde-Vide, comme des gouttes de pluie sur un pare-brise, changea de mode d'opération pour se rapprocher à pleine vitesse du Gallame -La gueule grande ouverte. Il fallut les réflexes rapides du pokémon pour esquiver cette soudaine attaque, n'attendant pas les recommandations de son dresseur qui fut littéralement sidéré par la vitesse de ce qu'il croyait être un balourd bien lent, mais qui s'était révélé presque aussi rapide que son pokémon combat ! La gueule se referma en manquant sa cible dans un claquement aussi sec et cassant qu'un casse-noisette, et le Gallame tout comme le dresseur comprirent immédiatement qu'il s'en était fallut de peu pour qu'effectivement il ne l'ait brisé comme une vulgaire brindille.

Malgré l'avantage du type, il devint évident que le corps à corps serait à sens unique pour le Shiny. Mais au lieu de pester ou de perdre son sang-froid, le Gallame, tout comme son dresseur, s'était mis à sourire : c'était l'adversaire idéal pour son style de combat optimal.


« Alyos, il est l'heure du super combo : Tornado Psycho ! »


L'Admin n'avait aucune idée de ce qu'ils lui préparaient comme mauvaise surprise, mais la simple vue de leurs sourires était suffisante pour qu'il sache qu'il n'allait pas apprécier. Dans une vaine tentative de contre hasardeuse, il en avertit le Shiny.


« Prépare-toi à encaisser n'importe quoi ! »

« Super conseil, Kelvin, on reconnait bien là la maitrise d'un Admin ! Dommage que ça ne soit pas n'importe quoi qui va vous tomber sur la gueule ! »


Le Gallame s'était mit à fixer intensément le Brouhabam, le genre de regard semblable au système de verrouillage d'un système automatique sur une cible. Ce dernier ramena les bras un niveau de la « langue » dans une posture défensive évidente… Et inefficace. Tout d'un coup le Gallame disparut dans un flash de lumière. Et avant même que l'Admin ou le Brouhabam ne pense « Que- », ce dernier senti une puissante attaque tranchante le percuter sur sa droite, lui faisant vriller la faible (de part son statu) mais très désagréable sensation d'une douleur grinçante dans le cerveau.

Il se tourna pour voir de quoi il en retournait, ironie il se prit une attaque identique sur sa gauche, avant de réitérer la même réaction instinctive de recherche de son adversaire qui se solda à nouveau par une attaque venant d'un autre angle. Et ainsi de suite, sans arrêt : chaque fois qu'il se tournait il prenait une attaque venant de nulle part dans son angle mort, et chaque fois qu'il se retournait très vite pour en déterminer la source, elle n'était plus là et le prenait déjà à parti d'un nouvel angle.

Il n'y avait que l'Admin qui pouvait « voir » ce qui arrivait à son pokémon… Enfin voir est un bien grand mot, il n'en voyait pas tellement plus que lui : à peine un flash de lumière, d'où sortait parfois des espèces d'onde de choc en croissant de lune violet, qui disparaissait aussi vite qu'il apparaissait après avoir lancé son attaque.

Un harcèlement de téléport suivit d'Onde Vide et de Coupe Psycho, déduit-il. En effet un super combo aussi démoniaque qu'efficace. Mais la couleur de peau de l'Admin ne virait pas au rouge colère de frustration, mais au pâle de peur : le Brouhabam commençait à avoir dangereusement les nerfs à vifs. Il doutait que le Shiny n'ait subit le conditionnement avec la même efficacité que les pokémon normaux ; s'il cédait à la rage il pourrait décider de lâcher un Mégaphone de son propre chef, et ce serait l'Apocalypse.

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Il chercha vainement un moyen de contrer le combo, et n'en trouva évidemment pas. Mais cela ne s'avéra pas nécessaire. Rapidement les flashs se firent de moins en moins rapides, et les Coupes de moins en moins précise et puissante. Le Brouhabam finit par voir son adversaire sortir d'un nouveau flash de lumière, hésitant à lancer son attaque, et déchargea immédiatement un puissant Ultralaser dans sa direction, qui fut esquivé in extremis d'un dernier téléport ; le laser se perdit dans le marais en creusant un énorme sillon dans la partie se trouvant derrière le Gallame à ce moment là. Quand ce dernier réapparut aux côté de son dresseur, il se tenait la tête dans ses bras en gémissant d'une douleur migraineuse horrible. L'Admin sut immédiatement que la Folie faisait encore effet –même sur un pokémon Psy de ce calibre.


« C'est vraiment emmerdant cette putain d'habitude que vous avez à vouloir contrôler et rendre malade les pokémon… » Pesta-t-il avant de donner une baie Prine au Gallame.

« Mais c'est efficace, la preuve. » Répliqua-t-il narquois. « Tant qu'ils obéissent et exécutent les ordres, ils peuvent bien s'accommoder d'une petite gène. »

« J'vais pulvériser ton machin dès que je l'aurais retrouvé, et je te collerais les restes où j'pense pour qu'on voit si tu peux t'accommoder d'une petite gène. »

« Si tu le trouve. » Se moqua-t-il. « Et surtout si tu ne t'es pas fait pulvériser avant ! Brouhabam : Ecras-Face ! »


Brice et Alyos n'avaient toujours pas réussis à totalement intégrer l'idée que le Brouhabam qui leur faisait face était si rapide, et une nouvelle fois celui-ci les surprit en règle en préparant à décocher un coup d'une de ses pattes avant en pleine tête du jeune homme. Mais le Gallame conservait toujours une avance dans ce domaine : Il poussa son dresseur sur l'arrière et, grâce à la baie Prine et ses esprits retrouvés, mit ses bras en croix pour encaisser l'attaque et en profiter pour blesser l'attaquant en même temps. Seulement, quand ce dernier se rendit compte qu'il allait se faire parfaitement intercepté, le Brouhabam changea d'attaque au dernier moment et ferma les doigts de sa patte pour passer d'un Ecras-Face en direction du visage, à un puissant coup de poing parcourut d'arcs électrique au niveau de la taille. Le Gallame esquiva la plus grosse partie d'un petit déport sur le côté, mais les arcs électrique parcourant la puissante patte du Brouhabam léchèrent ardemment son corps d'une désagréable et implacable sensation de choc électrique qui réduisit ses mouvements instantanément : il était paralysé.

Le Brouhabam vit là l'occasion de se débarrasser définitivement de son adversaire comme l'Admin lui avait ordonné, et ouvra en grand sa gueule pour réitérer une terrible Machouille qui terminerait de mettre un terme à ce combat… A nouveau dans le vide : Brice eut le réflexe salvateur de rappeler son pokémon à ce moment là ; le Gallame fut dématérialisé juste à temps pour esquiver « involontairement » l'attaque. Une manœuvre tout sauf naturelle venant de son adversaire, qu'il traduisait comme limite désespérante ; il ne manqua par d'en profiter pour le tourner en dérision.


« Rappeler un pokémon en plein combat qui n'est même pas K.O ? Mais où est passée cette désinvolte assurance que tu arborais avec tant d'effronterie quelques instants plus tôt ? »

« Dans ton- »

« Ecras-Face ! »


Le salopard, il cherchait à profiter du fait que Brice soit occupé à répondre à sa provocation pour l'attaquer quand il est le plus vulnérable. Ce qui faillit marcher si celui-ci n'avait pas anticipé la manœuvre lâche de la part de l'Admin en décrochant une nouvelle ball à sa ceinture pour en faire sortir un pokémon en urgence. La forme se matérialisa juste devant le jeune homme, entre lui et le Brouhabam lancé à pleine vitesse. Une foutue forme massive, musclée et surtout poilue, contre laquelle le pokémon bruit écrasa son poing de toute sa force… Presque en vain ; c'est à peine si le « mur » qui lui faisait face avait cillé.

Le Brouhabam chercha à déterminer la nature de cet adversaire si résistant, en l'analysant à la carrure. Mais il comprit, à son extrême surprise, qu'il était de dos ?! Il vit ensuite une main massive sortir de derrière ce véritable mur… Pour se gratter le flanc ?! Ce pokémon n'avait même pas noté son attaque ?!

La surprise passa à la stupéfaction brute de la part de l'Admin lorsqu'il vit le dit pokémon changer de côté en se retournant paresseusement, et qu'il nota que son Brouhabam avait retiré son poing pour se préparer à en lancer un nouveau en plein dans le ventre nouvellement exposé de son adversaire ; qu'il reconnu finalement d'un trait de panique avec ce nez en forme de groin rose !


« NE L'ATTA- »


Trop tard, le Brouhabam décochait son coup de Poing, cette fois-ci parcouru de flamme, en plein sur le ventre du colosse. Il entama le cuir résistant du pokémon en s'enfonçant dans la partie molle de son ventre, en poussant un cri de rage (qui ne résonna heureusement pas comme celui du premier cri), mais fut rapidement étouffé aussi spectaculairement que les flammes de son Poing dans le ventre de son adversaire ; il ne l'avait pas entamé, sa patte était tout bêtement bloquée dans la consistance semi-flasque de son bidon.

Aussi estomaqué littéralement qu'au figuré, le Brouhabam n'en revint pas de constater que son attaque avait été proprement inefficace. Ou peut-être que si, mais pas en bien : le « mur » nota finalement la présence importune qui le dérangeait dans sa sieste, plus précisément le surplus de chaleur qui lui comprimait l'estomac en la forme du petit poing du Brouhabam.

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« Fleeeeeemiiiit… »


D'un air lassé à cause d'une migraine dérangeante qui venait l'énerver, le massif Monaflemit balaya d'un pesant revers de la main en direction du Brouhabam, qui eut l'impression de recevoir un énorme chêne en pleine face. Il l'encaissa tant bien que mal et fut repoussé sur quelques mètres sous la force du coup, avant de reprendre une posture offensive pour se préparer à revenir à la charge.


« J'espérais vraiment pas en arriver au point de devoir le sortir, mais j'ai plus le choix. »


L'urgence de la situation ne s'y prêtait pas, mais Brice montrait pourtant des signes évidents d'anxiétés à la seule vue du mastodonte. Il sortait une nouvelle baie Prine qu'il essayait de donner au Monaflemit, mais celui-ci se contentait de changer de côté en l'ignorant comme une merde (soyons francs) ; il avait beau lui assurer que c'était vital pour lui et que c'était pas mauvais au goût (ce qui était un argument de poids en ce qui le concerne), mais le Monaflemit s'obstinait à l'ignorer sans lui accorder la moindre attention –se contentant de se gratter le flanc avant de se curer l'oreille.

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Pour les prisonniers se trouvant relativement hors de portée de la scène, c'était un spectacle qui virait à une horrible absurdité : un pokémon ultra rare venait renforcer les terroristes des anciennes Team, dangereux pour tout le monde qui plus est, et la seule chance qu'ils aient de s'en sortir reposait exclusivement dans les compétences de dressage du dresseur d'Hoenn et son équipe de pokémon, mais dont la difficulté qu'il avait à se faire obéir du dernier qu'il vienait d'appeler les faisait sérieusement remettre en question leurs chances de survie. Il n'y avait qu'un seul des prisonniers qui reconnu le pokémon et la raison pour laquelle il n'obéissait pas, car il fut l'un des rares champions de l'ile à l'avoir affronté, lui et son vrai propriétaire.


« Nom d'un Snubull Norman, mais pourquoi tu l'as refourgué à ton fils… »


Flo nota la remarque de Lovis à la vue du pokémon, qu'elle-même ne connaissait pas, et chercha à en savoir plus devant la réticence de ce pokémon à obéir à ce qui était pourtant un dresseur hors pair.


« C'est quoi ce pokémon, pourquoi il ne lui obéit pas ? »

« Parce que c'est un Monaflemit. » Répondit-il d'un ton frustré qui surprit bien plus loin que son interlocutrice. « C'est un pokémon incroyablement puissant mais aussi excessivement paresseux. Très dur à dresser. Mais ça n'est pas là le souci. »

« Et c'est quoi le souci ? » Reprit l'ancienne maitresse dans la continuité.

« Le soucis, c'est que ça n'est pas n'importe quel Monaflemit. C'est celui de son père, Norman : le champion de Clémenti-ville. » Reprit-il. « C'est pas un shiny, mais je vous garanti qu'il n'a strictement rien à envier à ces derniers côté puissance ; il est au même niveau que le Dracolosse de Peter sur ce principe. Mais le problème est qu'il est devenu incroyablement arrogant parce que presque personne ne peut rivaliser avec lui en puissance brute ; même Norman, qui est pourtant le seul à qui il accepterait d'obéir, n'arrivait à se faire entendre de lui qu'une fois sur deux… »

« Et tu es sûr que c'est ce même Monaflemit qui se trouve devant nous, Lovis ? » Fit Nate en tenant ses lunettes d'étonnement.

« Absolument. Il a battu mon Ludicolo d'un seul coup. C'est pas le genre de chose qu'on oublie. »


L'étonnement passa à la stupéfaction pure et simple, même parmi les autres prisonniers encore conscients. Ils avaient vu le dit Ludicolo en action plusieurs minutes avant, et sa force en action face à des dizaines d'adversaires de plus en plus coriaces. Savoir que ce même pokémon s'était fait rétamer en une fois par l'autre espèce de gorille devant eux… Il y'avait de quoi être choqué. Mais la stupéfaction laissa bien vite place à la boule de l'appréhension qui noue l'estomac. Car si le champion de leur ville leur affirmait que ce pokémon n'était que difficilement contrôlable même par son dresseur attitré, un champion qui plus est… Ils étaient dans une putain de mélasse.

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De son côté le jeune homme confirmait, malgré lui, les réserves du champion de Verchamp. Chaque tentative de se faire ne serait-ce qu'écouter par le Monaflemit se résultait par un échec cuisant, ce dernier n'ayant même pas la décence d'accorder au moins une chance au fils du champion qui a fait de lui ce qu'il est actuellement. D'ailleurs Brice en maudit intérieurement son père pour ça. Sous prétexte qu'il voulait faire voyager son Monaflemit pour lui faire goûter de nouvelles expériences, il l'avait « fortement conseillé » à son fils de le prendre avec lui lors de son expédition à Hoenn pour moult raisons : Norman était trop occupé avec l'arène, il voulait voir par la même les talents de son fils mis à l'épreuve ; Et plein d'autres raison tout aussi débiles que le jeune dresseur avait oublié sous la frustration de la chose. La prochaine fois que son paternel tentera de lui imposer quoique ce soit par la force, ce sera un pied de nez via un téléport à perpète les oies pour avoir la paix. Mais pour l'instant il devait faire avec.

Seulement une question devait se poser : comment ? Rappeler son Gallame pour esquiver le coup relevait d'un excellent réflexe, et avoir choisit le Monaflemit pour encaisser le coup dans la foulée du vrai génie ; mais seulement sur le coup. Impulsivement il avait fait appel à lui à la rescousse, et il en avait presque oublié que la folie l'empêcherait de rentrer dans sa ball quand il deviendrait incontrôlable. Ce n'était pas un problème dans le sens où il avait de quoi la contrer avec des baies Prine, et que n'importe quel pokémon un peu censé l'aurait écouté et mangé pour leur bien. Mais voilà qu'il avait fait fit du détail le plus important : ce Monaflemit est tout sauf censé et attentif. Il n'en fait qu'à sa tête. Et si Brice ne trouvait pas un moyen pour lui faire avaler cette fichue baie… Le Brouhabam pourrait se retrouver relégué au second plan côté « danger ».


« Autant essayer de convaincre Kelvin de quitter la Team Magma. » Maugréa-t-il pour lui-même.


Le Monaflemit se contenta de se curer le nez, soulignant définitivement qu'il le considérait avec un total dédain. Cela le portait tellement sur les nerfs, que pendant une seconde il se dit que le voir s'activer par la folie pourrait avoir du bon, avant de l'oublier dans la foulée pour une seule et excellente raison : pour rien au monde il ne s'abaisserait au même niveau que ce babouin mal léché. Il devait lui faire entendre raison…

Lui faire entendre raison ? Une minute, mais il a un autre moyen pour le rendre plus réceptif et le soustraire en même temps à la folie ; Un moyen qu'il sait que ce macaque ne pourra pas ignorer. Et qui pourrait même mettre un terme au combat… Mais l'Admin ne le laisserait pas faire à sa guise. Il faut le tenir occupé juste le temps qu'il faut à la fille pour leur faire profiter une nouvelle fois de son glorieux récital ; pour ce faire il avait besoin de l'aide d'autre chose qu'un babouin grotesque.


« La fête est finie, on passe au chose sérieuse ! » Fit-il pour se s'enhardir et repartir dans le combat. « Alyos, Zestes : c'est à vous ! »


Reprenant la ball de son Gallame et celle contenant le dernier membre de son équipe habituelle, il leur fit exécuter une courbe de lancé différente à chacune : le Gallame fut appelé proche de lui pour lui permettre de s'occuper rapidement de sa paralysie, pendant que le second fut invoqué en plein dans les airs après un lancé en cloche particulièrement haut ; et si les quatre larges et longues feuilles dans son dos ne donnait pas une indication de sa capacité à pouvoir voler, il est bien peu de gens qui ne se douterait qu'il est dans la nature d'un Tropius aussi grand que celui-ci d'être en mesure de faire jeu égal avec les type vol dans les cieux.


« Princesse, c'est l'heure du come back ! »

L'attention encore rivée sur le nouvel arrivant, la petite fille ne comprit pas tout de suite qu'il était question d'elle par ce sobriquet.

« Lisa, joue encore une fois ! »

Heureusement que la championne était là pour la guider sur la voie. Mais il était dans l'intention de l'Admin de la lui barrer.

« Brouhabam, empêche-là de jouer ! »


Alors qu'elle se préparait à entonner sa mélodie, l'embout de la flûte porté à sa bouche, le Brouhabam tenta de percer au travers de la « frêle » défense de Brice avec un poing élémentaire différent dans chaque patte ; un de glace et l'autre de feu.

Le Tropius, surprit par la rapidité du monstre phonique (n'étant pas au fait comme le Gallame), eut l'étonnant mais excellent réflexe de s'envoler d'avantage pour éviter l'assaut initial. Malheureusement cette manœuvre laissait le champ libre au Brouhabam, qui chargeait désormais le Gallame dépourvu de soutien… Presque dépourvu de soutien. Au moment où le Brouhabam décochait son coup rapide sur le Gallame, s'étant tout juste mis en position défensive, une forme massive s'interposa tout juste entre les deux combattants et encaissa la double attaque de plein fouet... Sans ciller. Une sorte de grognement acerbe émit par le Monaflemit indiquait la nature du défenseur, qui se saisit de la patte de feu de son adversaire sans qu'elle ne le brûle plus que ça ; une surprise certaine pour Alyos et Brice, mais qui eut rapidement fait de ravir ce dernier : le Brouhabam avait réussit à obtenir la mauvaise attention du Monaflemit. Ce qui laissait le champ libre pour la petite.


« Vas-y Princesse ! » Lui cria-t-il joyeusement, rassuré de voir que le Monaflemit s'occupait de tout ; inversement à l'Admin, frustré de voir que c'est ironiquement grâce au Brouhabam qu'il s'est attiré les foudres du gorille.

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Rassurée de voir le monstre antithèse de son art aux prises avec l'énorme Monaflemit, la petite fille commença à rejouer encore une fois… Mais un détail clochait : elle ne captivait absolument plus l'attention. Les notes étaient les mêmes, la mélodie entonnée à la perfection, le rythme respecté à la lettre, et la musique en elle-même méritait amplement qu'on lui prête oreille… Mais il n'y avait pas l'écho surnaturel allant avec. Il n'y avait pas le hurlement des loups accompagnant l'ode ; cette chorale au pouvoir runique qui véhiculait la quintessence de la musique dans le cœur des êtres. En un mot : c'est comme si l'âme de la musique avait disparue. Et fut donc sans effet ; pour la plus grande surprise mais surtout terrible déception des gens.


« Qu'est-ce qui se passe ? » Reprit-il, son assurance balayé par ce revers inattendu.

~Je… Je ne sais pas ! Je l'ai pourtant bien jouée !~ Répondit-elle angoissée, n'étant pas aussi sûre d'avoir réussie sa performance comme elle l'affirmait.

« La musique est parfaite, mais c'est ce Brouhabam le problème ! Il doit inhiber les effets de la mélodie ! » Répondit le scientifique.

« Hein ?! Et comment y pourrait faire ça ?! » Fit-il mauvaisement surprit, ses pokémon toujours aux prises avec le principal concerné. « Je viens d'Hoenn et j'ai déjà eut affaire à ces pokémon : leur capacité Anti-Bruit ne fonctionne que contre une onde sonore ennuyante dirigé pile contre eux, ou s'ils se situent sur la trajectoire d'un fort son à l'image d'un obstacle ; comme la toile qui vous retient. Y'a pas moyen, de là où il est, que ce Brouhabam puisse empêcher la Princesse de jouer ! »

« Encore une fois j'en sais rien, je constate : Les Voltorbes autours de nous sont congelés, et leurs capacités scellées ; ce qui pourrait expliquer qu'ils n'aient pu annuler le cri du Brouhabam et que la musique ait marchée la première fois. Mais ce dernier n'était pas là non plus la première fois. Et maintenant qu'il est là la musique ne marche plus. »

« Brice, ne cherche pas midi à quatorze-heure ! » L'interpela Flo. « En ce moment on enchaine les pokémon rarissimes aux capacités casse-bonbons comme une vraie malédiction : lui c'est le dernier de la liste actuellement. Dans tous les cas il faut que tu le gères le temps que l'Insécateur nous sorte de là, et on pourra t'aider ensuite ! »

« Avec quoi ? »


Flo resta interloquée un bref moment. La question en elle-même était pertinente, mais c'était plutôt le fait qu'elle fut posée simultanément par le dresseur ET l'Admin qui lui donna un coup de frein dans son élan ; qui se regardèrent un bref instant, tiquant d'un synchronisme presque parfait, avant qu'un Marto-Poing du Monaflemit, qui provoqua une explosion de boue tonitruante dans le sol lorsque le Brouhabam l'évita, ne les captivent à nouveau dans le combat.


« Juste… Tiens le coup ! » Répondit-elle hésitante.

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Le jeune homme se contenta de lui adresser le sourire crispé par excellence, d'un air bon enfant clairement forcé, avant de revenir se concentrer dans la mêlée d'une tête caricaturalement pessimiste ; qui fit d'ailleurs rire jaune l'Admin.


« Quand je pense que tu parlais de mes compétences de dressage. Là je t'ai presque en pitié. »

« Manquerait plus que ça… » Marmonna-t-il à voix basse.

« Si tu es en train de donner des directives à tes pokémon, je te conseille de le faire à voix haute. Car j'ai comme l'impression que ton gorille nous pique sa crise, et que tes petits amis ne savent pas quoi faire. »


Et lui de se contenter de serrer les dents en admettant une fois de plus qu'il avait raison : le Monaflemit était en train de perdre les pédales. Il attaquait sans discrimination tout ce qui passait à sa portée. Et bien qu'il ne se dirigeait exclusivement sa rage contre le Brouhabam, la seule présence « importunante » de ses alliés l'irritait au plus haut point et il n'hésitait pas à s'en prendre à eux avec la même violence que contre le Brouhabam ; si bien qu'à la fin ses deux pokémon se tenaient à distance et laissait les deux monstres réglés leur querelle entre eux.


« Une simple baie à croquer et on aurait évité ça. » Pesta-t-il.

« Brouhabam, encaisse et riposte ! »


Règle n°1 du combat pokémon à ne jamais oublier : ne jamais se laisser déconcentrer. Hors là il venait de commettre l'erreur de base avec ce Monaflemit, parce qu'il ne pouvait pas le sentir, tout simplement. Seulement il ne pouvait pas se permettre ce genre de ressentiment personnel influencer son jugement, car il y'avait des personnes sous la menace d'un danger réel qui dépendaient intégralement de lui. Ainsi, réalisant le danger que représentait une telle attaque par rapport à son type et aux coups qu'il enchainait, Brice prit sur lui instinctivement et tenta de faire éviter le drame au pokémon.


« Taremoth, Malédiction ! »


Malheureusement le Monaflemit avait rapidement succombé à la rage de la folie, et il laissait cette dernière dictée le moindre de ses actes impulsifs dans une frénésie massacrante : Marto-Poing, Griffe, Eclate-Griffe, Plaquage, etc. Il n'était rien de ses techniques que le gorille retenait contre le Brouhabam, et manquait à chaque fois sa cible en frappant dans le vide ; explosant des volumes conséquents de terre argileuse et d'eau boueuse qui retombaient comme une pluie déchainée sur les environs.

Que cela soit le fruit de son conditionnement ou de sa condition de shiny, ou même des deux, le Brouhabam avait cessé ses attaques pour se concentrer exclusivement à éviter les coups de son adversaire, sans pour autant le lâcher des yeux un seul instant. N'importe qui d'ordinaire ne connaissant rien au combat penserait que le Monaflemit avait le dessus, mais la vérité était qu'en fait il gaspillait son énergie inutilement pendant que son adversaire économisait la sienne tout en calquant son rythme sur le sien ; attendant que l'occasion idéale se présente pour le mettre hors-jeu une fois pour toute. Et le moment arriva.

Brice serra les dents en assistant impuissant au véritable châtiment qu'allait infliger le monstre du son. Les Marto-Poing à répétition sont puissants mais nécessitent de mobiliser tellement de force brute dans le coup, que le pokémon l'exécutant subit une perte de vitesse importante à chaque fois pour le décocher. Et au bout de son septième Marto-Poing dans le vide, qui lui imposa une pause pour souffler même dans sa frénésie (le poing droit enfoncé dans la vase), le Brouhabam se déporta sur le flanc droit du gorille massif pour lui donner un modeste Poing-Feu, mais qui eut rapidement fait de donner les résultats escomptés : le Monaflemit se laissa tomber dans le piège en cherchant une nouvelle fois à frapper le Brouhabam. De colère, il balança son bras droit en direction du pokémon phonique, en décrivant un geste large pour accroitre ses chances de toucher –une masse de gouttelettes boueuses arrosant les environs pour souligner le mouvement du coup. Mais cela était inutile car le pokémon ne cherchait pas à éviter le coup. Il l'attendait.

Quand le bras massif au pelage mouillé lui arriva droit sur le visage, le Brouhabam se contenta de se tourner de manière à le recevoir de plein fouet. It écarta en grand sa mâchoire, les crocs parcourus d'une fine pellicule givrée… Et le referma de toute sa force sur le bras du Monaflemit.

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Le Monaflemit lâcha un hurlement guttural de douleur tonitruant. Même s'il était dans sa nature d'encaisser les coups, que le cuir de sa peau était épais et solide, et que la folie inhibait sa perception en accroissant sa rage, la douleur était trop accablante pour qu'il ne l'ignore : les quatre dents, pourtant taillées pour un régime exclusivement végétarien, avaient percées son bras pour entamer ses muscles ; l'une d'elle était directement tombée sur un nerf principal, faisant vriller une douleur terrible jusque dans son cerveau. Mais l'ingéniosité macabre du croc-givre et de ses effets dévastateurs ne s'arrêtèrent pas là : le pelage mouillé et les crocs enfoncés dans la chair, le froid mordant se déversa immédiatement dans tout son bras –gelant ses sangs.

Mais au lieu de se laisser abattre par le choc, le Monaflemit sombra intégralement dans une rage noire aux proportions innommables. Le Brouhabam, les crocs toujours fermement ancrés dans sa chair, ne s'attendit pas à ce que son adversaire se « remette » si vite du coup et ne put éviter sa contre-attaque : de son bras gauche, à une vitesse foudroyante, le Monaflemit se saisit du Brouhabam par le crâne de sa terrible poigne ; Sans le faire exprès, il appuya sur les points de pression de la mâchoire de ce dernier, lui faisant relâcher son bras.

Râlant d'une rage meurtrière, le goût du sang et de la vengeance l'aveuglant à la douleur de son membre (de toute façon engourdit par le froid), le Monaflemit levait juste au dessus de lui le Brouhabam et ses presque cent kilos de muscles par la seule force de son bras, dont il s'apprêtait à exploser son crâne comme une noix : la pleine puissance de sa punition à son paroxysme grâce à la force de sa victime ; une punition mortelle.

Le combat, s'apparentant jusqu'à présent comme un spectacle lugubre, virait désormais à la vendetta macabre. Le dresseur tout comme l'Admin cherchaient une solution pour éviter que le shiny ne meure dans une terrible souffrance ; le premier en lui hurlant d'enchainer les attaques pour s'échapper, là où le second criait au Monaflemit, lui suppliant de revenir à la raison. Mais le gorille n'écoutait pas ; là où les crocs du Brouhabam ne pouvaient atteindre le second bras du Monaflemit vu qu'il était tenu par le même bout, et que ses Poings perdaient toute efficacité dû à l'absence d'élan nécessaire à leur réalisation dans les airs, ne faisant que se heurter pathétiquement comme des piqûres d'insecte sur le bras musclé du gorille ; les doigts tendus comme des câbles d'acier lui écrasant la tête en augmentant d'avantage la pression à chaque instant.

La douleur était atroce, au même point que celle de sa morsure dans son bras : les côtés de sa tête lui donnaient l'impression que son monde se rétrécissait, en même temps que le reste de son espérance de vie. Coincé dans un étau impitoyable à la force herculéenne qui le pressait comme un vulgaire fruit. Ses attaques étaient vaines, et leurs effets se heurtaient inutiles sur la résolution meurtrière de son bourreau. Il allait mourir… Il n'avait plus qu'une seule solution.

Prenant une grande inspiration, son ultime inspiration, par tous les trous de son corps (sauf ceux de sa tête), dans une tentative aussi désespérée avec les forces qu'il lui était disponible… Les courants dans l'air se concertèrent. Les feuilles et les brins d'herbes tournoyèrent dans la forme d'une tornade ; eux à l'intérieur. La terreur s'empara des humains comme des pokémon à la seule perspective du cataclysme qui arrivait ; sauf pour le Monaflemit aveuglé par la rage. Et Brice, qui fut ironiquement le premier à se remettre du cri, fut le dernier à pourvoir hurler un ultime avertissement.


« MEGAPHOOONE !!! »


Les prisonniers paniqués cherchèrent à fuir désespérément en se jetant vers la toile dans la direction opposée au pokémon, certains attaquant même cette dernière avec leurs ongles et leurs dents ; là où les membres de la ligue se contentaient d'attendre et d'assister impuissants et immobiles à leurs destins : le seul cri du Brouhabam les avait mit à terre… Il n'y avait aucun moyen qu'ils ne survivent à cela… Sauf qu'il y'en avait un absolument résolu à ne pas mourir ici.

Rappelant son Tropius dans l'urgence, Brice traça un sprint incroyable en direction de la cage –son Gallame réagissant instantanément en étant sur ses talons. Plus rapidement qu'ils ne l'auraient crû capable (y comprit lui), c'est en un véritable record du monde du cent-mètres que le jeune homme parvint à la cage de toile ; mais l'urgence de la situation ne permettait à personne de pouvoir en admirer, ou ne serait-ce que noter l'exploit. Au moins aussi paniqué à la perspective de mourir que les autres, il retourna son regard vers le Brouhabam pour voir combien de temps il leur restait. Ce dernier voyait sa respiration lentement se ralentir et perdre en intensité, alors que les feuilles et les brins d'herbe retombaient lentement au sol : c'était imminent !

Dans un ultime geste désespéré, le jeune homme fit sortir tous les membres de son équipe : le Mangriff, à nouveau le Tropius et le Laggron, et les fit s'aligner rapidement en demi-cercle autour de la cage lorsqu'ils virent le Brouhabam sur le point de crier.


« ABRI ! TOUS EN MÊME TEMPS ! »


Même affaiblis par la précédente attaque Ultralaser, la panique qui s'empara du Mangriff et du Laggron fut telle qu'elle leur fit oublier la fatigue par la nécessité absolue de survivre : à nouveaux le Laggron frappa le sol d'un coup puissant, un immense mur de boue s'élevant de ce dernier –trois fois plus gros que le précédent ; le Gallame fit pareil en perçant le sol des lames de ses bras pour en expulser plusieurs Lames de Roc en forme de poutrelles grossières, qui allèrent former une armature solide tout autour de la toile ; là où d'innombrables feuilles et brins d'herbe, soumis à la puissance du Tropius, se mélangèrent au mur de boue inconstant pour l'animer et le faire se mouvoir sur l'armature de la cage, afin de former un nouveau dôme de protection ; avant que le Mangriff ne finisse par un Laser-Glace, tournoyant le long du nouveau dôme en couvrant le maximum de son rayon d'action, achevant de solidifier et de terminer l'abri de fortune en prévision de l'attaque ; tout ça en à peine deux dizaines de secondes.

Mais Brice savait que ça ne serait pas suffisant –leur protection volerait en éclat dès la première vibration. Alors, même si c'était hasardeux, c'était tout ce qu'il lui restait comme dernier plan.


« Zestes : Copie sur les Voltorbes –n'importe lequel ! VITE ! »


Prit au dépourvu, deux fois plus sous le stress et la panique, c'est au hasard que le Tropius chercha dans l'obscurité du dôme la cible pour sa technique. Le froid du Laser Glace avait contribué à baisser d'avantage la température, ce qui n'était pas pour l'aider. C'est ainsi que c'est dans le noir le plus complet qu'il éjecta une multitude de feuille dans la direction de la toile, et y choisit le pokémon congelé et prisonnier de cette dernière le plus recouvert de ses feuilles, qui se mirent à luire d'une faible lueur, qui se refléta dans ses yeux pour indiquer que la technique avait fonctionnée.

Quand à savoir si elle avait bien atteint la bonne cible, et que les Voltorbes n'aient pas « Statik » au profit d'« Anti-Bruit »… C'était pile ou face.

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En dehors de la cage, l'Admin avait abandonné l'idée d'arrêter le Brouhabam en hurlant à plus pouvoir et céder à une horreur d'incompréhension lorsqu'il tenta de rappeler en urgence ce dernier dans sa ball, mais sans aucun effet. Quand il vit Brice trouver le moyen de se servir de son propre piège de la toile comme moyen de se prémunir du danger, là où lui-même était totalement à découvert, le Brouhabam sur le point de relâcher toute sa puissance dans une explosion sonique titanesque, son sang ne fit plus qu'un tour -le dernier tour : il fit sortir les deux autres Foretress encore conditionné de son équipe, ainsi que ses deux Migalos, pour l'opération de la dernière chance.


« ABRI ET PROTECTION : PUISSANCE MAXIMALE ! »


Inconscient du danger –pour ne pas dire inconscient tout court-, c'est d'un calme machinal et méthodique que les pokémon formèrent un cube en collant les barrières de Protection entre elles, avant de rapidement se faire recouvrir d'une couche épaisse de toile visant à insonoriser le plus possible l'Abri d'urgence.

Juste à temps. Au moment où le cube de l'Admin s'achevait en même temps que le Tropius copiait la faculté spéciale du pokémon prit au hasard : le Mégaphone éclata.


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Détonant, titanesque, unique : un seul coup, un seul son résonna tel la foudre du jugement dernier. Un « Bang » aussi terrible qu'éphémère brisa le son lui-même pour n'être qu'un. L'herbe et les feuilles immobiles furent parcourues d'un mouvement ondulatoire universel. Les arbres se cabrèrent imperceptiblement de quelques centimètres ; leurs feuillages se détachèrent pour la plupart, transformant ainsi les alentours de ce qui était autrefois une forêt marécageuse en une suite parodique d'arbres morts. Avant d'atteindre les cages dans la fraction d'instant suivant.

La vibration, si tant est que son incroyable puissance puisse encore être classée comme telle, ne dura pourtant pas même un dixième de seconde. Pourtant, lorsqu'elle eut atteint les protections de fortunes des humains et des pokémons, le cube et le dôme volèrent immédiatement en éclat ; explosant en une myriade indénombrable de particule de boue et de soie comme s'il n'avait s'agit que d'une fleur de pissenlit sur laquelle un enfant aurait soufflé dessus. Révélant à nouveau à la lumière du jour leurs occupants, les yeux exorbités, stupéfaits et interdits de voir leurs abris réduit à néant comme s'ils n'avaient été qu'une illusion intangible…

Comme dans un rêve, d'une scène si irréaliste qu'il était presque impossible de concevoir qu'il n'en était autrement qu'un, aussi soudainement que le bruit éclata et que leurs abris disparurent, à nouveau le silence se fit : Plus un seul bruit témoignant de l'âpreté de la lutte s'étant jouée jusqu'à présent, plus une note anarchique de coup de Poing au feu crépitant ou aux Crocs de glace cinglants, plus rien de la mélodie aussi chaotique qu'omniprésente du combat qui faisait rage pour les deux camps.

Le silence faisait comme oublier la fureur de la bataille, à l'image de la gomme de l'écrivain effaçant les lignes indésirables de sa trame. Ce même silence, pourtant si incroyablement serein, hurlait comme nul autre le verdict implacable de l'instant :

Le Mégaphone avait prit fin.

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Comment pouvaient-ils être en vie ? Comment se faisait-il qu'ils étaient encore là, en un seul morceau ? Comment se faisait-il qu'il n'était pas brisé en deux, lui ou les autres ? Toutes ces questions, et tant d'autres, se bousculaient dans l'esprit du dresseur, le renvoyant à essayer d'y répondre mécaniquement par lui-même : peut-être que le dôme a tout prit à leur place ? Peut-être que Zestes a copié la capacité espérée et qu'elle put en annuler l'attaque ? Ou peut-être que le Brouhabam n'a pas pu utiliser la véritable puissance de son attaque sonore à cause de la pression exercée par le Monaflemit ? Tout comme ses homologues de Sinnoh, ou son ennemi Admin, il n'en savait rien du tout. Et tout comme eux, sur le moment, il ne cherchait pas à savoir. Alors qu'ils ne se remettaient tous à peine du choc, l'attention totale était rivée sur les protagonistes au milieu de la pièce.

Tout comme le Kangourex et le Ludicolo avant eux, les deux Béhémoths se trouvaient immobile au milieu du champ de bataille : le Brouhabam se trouvait toujours à plus d'un mètre du sol, la tête encore maintenue dans la poigne rigide du Monaflemit, lui-même debout tel la statue trônant sur la plaine de Vestigion.

Les lois de la physique ne semblaient plus avoir leurs places en ces lieux. La perception des repères dans le temps et l'espace n'avaient l'air de ne plus avoir aucun sens, et ce depuis le début du conflit ; l'instant paraissait une éternité, figé dans l'espace duquel s'écoulait le temps comme un sablier remplit de la boue traitresse des marais. Car à peine quelques secondes ne s'écoulaient réellement selon l'appréhension du reste du monde. Des secondes que les humains comme les pokémon auraient jurés sur leurs vies être des heures… Jusqu'à ce qu'à nouveau la réalité ne récupère ses droits, la physique sa domination.

Les doigts rigides du Monaflemit se détendirent, cessèrent leur terrible étreinte sur le crâne de leur détenu. Le Brouhabam captif glissa en saccade de la poigne du gorille, lentement. Les nombreuses excroissances de la forme de sa tête avaient fournies la meilleure prise possible au puissant singe, et ce n'était que lorsque suffisamment de ses doigts lâchèrent prise que le Brouhabam retomba lourdement dans le sol ; Très affaiblit, mais victorieux… Contrairement au Monaflemit ; Dont il était possible de voir une fine ligne vermillon parcourir son pelage tout le long de son dos, s'écoulant dans un mouvement de ruisseau en cascade qui partait de son oreille, alors que osn bras gelé était parcourut de zébrures dont le nombre augmentait à chaque instant… Ce qui glaça les sangs du jeune homme.


« Oh nan, merde ! »


D'un geste réflexe rapide, le jeune homme prit la ball du colosse à sa ceinture pour le rappeler dedans ; bien qu'une faible partie de son esprit le rappelait qu'il ne pouvait le faire avec des pokémon atteints par la folie. Il l'ignora. A juste titre, car le massif pokémon rentra effectivement dans sa ball sans autre forme de procès. Ce qui aurait pu permettre au jeune homme de souffler, si le bouton central de la ball ne clignotait pas d'une lumière rouge alarmante, et bipait d'un son aussi aigue qu'angoissant sur l'état critique de son occupant : à fournir des soins de toute urgence, sous peine de mort.

Brice en fut ébahit l'espace d'une micro seconde de constater que sans protection, sans capacité spéciale, à moins d'un mètre de la source de l'attaque orchestrée par le plus puissant pokémon de sa catégorie : le Monaflemit était encore en vie. Mais sa stupéfaction laissa vite place à la panique. Il n'avait beau ne pas aimer ce gros patapouf, il était quand même l'un des derniers à vouloir sa mort.

Son état le laissait psychologiquement stressé et émotionnellement choqué. En tant que dresseur d'exception, il considérait ses pokémon comme ses égaux, et pas de la chair à canon : Jamais il n'irait en sacrifier un sur l'autel du despotisme de ses ennemis. Et la simple perte d'un seul d'entre eux, même s'il ne le portait pas pleinement dans son cœur, était une pensée inconcevable ; au moins un point commun avec son père qu'ils partagent de façon intraitable.

Mais avec la lumière et le rythme frénétique du bruit de la ball, il devait faire en sorte de l'amener dans les plus brefs délais dans un centre pokémon. Il n'avait pas le choix. Mais d'un autre côté il était encore le seul en mesure de faire s'évader les prisonniers ; et sans lui et ses pokémon, jamais l'Insécateur du ranger seul ne serait en mesure de faire face aux quatre pokémon de l'Admin encore présents (qui se remettait difficilement debout, empêtré dans les morceaux de toile épars.)

La seule solution qui lui venait à l'esprit, dictée instinctivement sur le coup, était de scinder ses forces.

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« Zestes ! » Appela-t-il son Tropius, qui se présenta dans l'instant, alors qu'il lui tendait la ball du Monaflemit. « Fonce à Verchamp, au centre pokémon ! Vas-y, Fonce ! »


Il n'en fallut pas plus au pokémon tropical, qui se saisit de l'objet dans sa gueule, avant de décoller dans les airs à toute berzingue à direction de la ville ; ce que l'ancienne maitresse tenta de l'empêcher de faire.


« NON BRICE, LES FORE- »

« GRAVITE !!! »


Le dresseur venait à l'instant de se rendre compte de son erreur, mais c'était déjà trop tard. Malgré la distance qui les séparait de lui, les deux Foretress blindés ramenèrent fatalement le pokémon végétal ailé à terre, qui s'écrasa lourdement sur le dôme ; ironiquement en passant au travers, cassant le « toit » fragilisé après avoir été tellement éprouvé.

Mais ce qui, dans la malchance, se révéla être la porte de sortie salutaire tant espérée par les prisonniers (bien que sa hauteur n'assurait pas une échappée facile), grâce au Tropius qui se relevait péniblement de la chute, l'Admin intervint une nouvelle fois dans l'urgence pour mettre définitivement un terme à toute tentative d'évasion.


« Foretress : Pièges de roc en masse pour Barrage autour du dôme ! »

« Alyos : Ombre Portée et Entrave ! » Cria-t-il en réalisant le danger.

Même affaiblit, le Gallame s'exécuta en commençant à s'incliner fortement comme pour « plonger » dans son ombre –lui donnant la silhouette griffonnée d'un reflet sur du papier.

« Migalos 1 : Coup-Bas, Piqûres ! »

« Thule : Détection, Vive-Attaque ! »

« Migalos 2 : Hâte, Toile ! »

« Gidéon : Séisme ! »

« Foretress, Migalos : Vol Magnétik, Toile ! »


Les ordres s'enchainaient à toute vitesse, tout comme leur mise en application : Les deux Migalos interceptèrent le Gallame au sol en tir croisé, ce dernier fut stoppé en plein élan et mit ses bras en croix pour parer le claquement sec des mandibules du premier d'entre eux, mais pas le second ; il fut néanmoins stoppé à égale mesure par le Mangriff qui l'intercepta à son tour juste en passant par la taille du Gallame, là où le second était libre de lui porter le coup dans cet angle mort. Il tenta de profiter de cet instant pour placer une Eclategriffe redoutable de son propre crû à l'insecte, mais ce dernier s'esquiva à toute vitesse à plusieurs mètres avant de se préparer à cracher un énorme filet de toile, visant à les maintenir au piège. C'est là que le Laggron intervint d'un puissant coup de pied dans le sol, faisant trembler la terre ; travail d'équipe oblige, le Gallame et le Mangriff prirent appui sur leurs jambes –le premier s'étant désengagé de la Mygale- et sautèrent au moment pile où la terrible vibration faisait trembler la terre. Mais ils n'étaient pas les seuls : les Foretress, parcourut d'un fin halo d'énergie, s'étaient mit à léviter d'urgence au dessus du sol, tandis que le Migalos qui s'était préparé à cracher sa toile changea de cible pour eux ; transformant ce qui devait être un large filet en un fin grappin de soie qui l'amena en sureté sur l'un des deux pokémon blindé –là où son semblable se prit la pleine puissance du Séisme, finissant K.O.


« Foretress : Tour rapide, Gyroballe ; Migalos : Hâte, Sécrétion, Direct Toxik ! »

« Alyos : Aéropique, Close-Combat ; Thule : Vive-Attaque, Poing-Feu ; Gidéon : Mitra-Poing ! »


Les coups n'en finissaient pas : le Fortress touché par la toile entama un tour rapide pour éjecter en même temps l'araignée passagère sur son dos, qui se servit du grappin de toile comme d'un tremplin pour gagner immédiatement en vitesse ; là où le second Foretress prenait une rotation en bélier dangereuse avant de se lancer en avant sur les pokémon du dresseur d'Hoenn –permettant au premier de bénéficier de l'effet du Tour Rapide pour se diriger vers le dôme sur le côté. Le Gallame tenta d'intercepter ce dernier, mais fut à son tour intercepté par le jet de Sécrétion du Migalos qui arrivait sur lui à pleine vitesse, à son tour intercepté par le Mangriff qui arriva dans son flanc tout aussi rapidement ; les flammes ardente de ses griffes enflammées libérant le Gallame de la Sécrétion, avant que ce dernier ne reprenne sa course en direction du Foretress –laissant la Mygale aux bon soins du Mangriff.

Malheureusement, l'autre Foretress aussi était bien décidé à lui faire Barrage. Tournoyant l'air aussi menaçant qu'un boulet de démolition, leurs vélocités respectives n'étaient pas la même ; Affaiblit par son précédent combat et combo avec le Brouhabam, sa vitesse avait décrue là où l'espèce de grosse noix blindée qui lui faisait face était en pleine forme. Alors qu'il allait se faire férocement écrasé par le Foretress, une silhouette plus massive et large que lui le poussa sur le côté au dernier moment avant que, dans un cri de défi puissant, le Laggron ne décoche un coup de poing monstrueux en direction du Foretress en Gyroballe.

Dans un fracas terrible, les deux combattants croisèrent le fer de leurs attaques dans un choc impressionnant ; expédiant le Gallame, qui se trouvait juste derrière son compagnon, à plusieurs mètres en arrière. A la fin le bras du Laggron pendait lourdement sur le côté, signe qu'il était probablement cassé, mais à l'opposé le Foretress était à terre, complètement K.O.

Encore subjugué par la puissance de la détonation, des forces mises en œuvre par son compagnon d'arme pour le sauver, le Gallame resta interdit quelques instants à la vue de son bras. Ce dernier se tourna vers lui, mais au lieu d'une mimique de douleur, c'était un regard sévère et déterminé qu'il arborait à son égard, lui rappelant de s'occuper d'abord du dernier Foretress avant de s'inquiéter de son « égratignure » ; ce qu'il s'apprêta à faire si l'Admin n'avait pas un dernier atout macabre en poche.

Son Migalos aux prises avec le Mangriff, son deuxième Foretress au sol, l'appui du Brouhabam incertain pour l'instant, son premier Foretress renégat et le premier Migalos out : son dernier pokémon valide allait se faire piéger, et il perdrait le combat. Il n'avait plus qu'une seule solution, qui lui fit esquisser un fin sourire cruel.


« EXPLOSION ! »


La seule mention de l'attaque pétrifia les pokémon et leur dresseur sur place. L'Admin avait besoin d'un Foretress pour les Pièges de Roc, et il n'y en avait plus qu'un seul de valide, ce qui signifiait qu'il n'y en avait qu'un seul apte à exploser dans ces circonstance : celui à terre juste à côté du Laggron.

Le Foretress se mettait dangereusement à luire, alors qu'Alyos s'immobilisa instantanément avant de changer de direction dans sa course ; Fonçant avec tout ce qu'il lui restait en direction de son partenaire. A cette distance, et aussi affaiblit, jamais Gidéon ne pourrait encaisser l'attaque. Thule était trop occupé par le Migalos qui ne lui laissait aucun répit, quand le principal en danger n'avait aucun moyen pour s'échapper à temps. Désobéissant aux ordres, le Gallame étreignit de toute sa force restante le Laggron, par réflexe instinctif, le faisant crier de douleur lorsqu'il serra son bras endommagé, avant qu'une lumière rayonnant de plus en plus forte les nimba tous les deux de son éclat meurtrier : le Foretress explosa.

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La puissance de l'onde de choc surpassa sans peine celle du Mitra-Poing affrontant la Gyroball. Elle projeta le Migalos et le Mangriff à terre pas la force de l'onde, même si heureusement ils ne se prirent que les dégâts modérés issus de cette touche indirecte.

C'est avec horreur que ce dernier, bien que sonné, se releva péniblement pour essayer de trouver à la vue ses partenaires et amis, sans pour autant voir quoique ce soit au travers de la masse de boue, d'herbe et d'eau qui tombait comme bruine d'automne sur la sol.

Les alentours du marais étaient désormais méconnaissables : des failles dans le sol traitre et boueux circulaient et zébraient la terre en tout endroit, se remplissant de glaise et de vase qui leur donnait l'impression d'être les veines palpitantes de la terre même. Ici et là, l'herbe gelé et roussie à égale proportion se mélangeait aux vaste filins de toile soyeuse dans un tapis de couleurs contre-nature, tandis que nombre de cratères dans le sol se remplissait petit à petit des rejets de l'âpreté des combats, colmatant la brèche laissée vacante par leur terre d'origine ; le dernier en date, et sans nul doute le plus vaste d'entre eux, venait de naitre à l'endroit où le Foretress s'était fait sauter. Profond de plusieurs mètres, son instigateur –désormais définitivement hors jeu- siégeait en son centre, inerte, se laissant lentement recouvrir par la terre et la boue des bords qui s'affaissaient autour de lui… Ironie, le trou qu'il avait creusé par la force des choses devenait lentement sa tombe.

Mais pas « leurs » tombes. Car pour avoir une tombe digne de ce nom, il fallait un cadavre. Hors des trois pokémon au centre de ce qui était l'explosion, de ce qui siégeait désormais à ce même endroit après, il n'y avait que le Foretress…

Brice ressentit un poids terrible lui nouer la trachée, tout comme le Mangriff, impuissants devant le constat s'offrant à eux… Une telle puissance dévastatrice à si courte portée, affaiblis et épuisés, en étant prit par surprise… Son expérience, sa logique lui démontrait qu'il n'y avait aucun moyen pour ses pokémon d'avoir échappés à cette horreur –à cause du tapis de toile qui entravait toute possibilité de téléport. Mais il ne pouvait pas y croire. C'à n'était pas une question de réflexion de combat froide, logique et calculatrice, ou de faire preuve de réalisme. C'est juste que, après tout ce temps, tous ces combats, toutes ces aventures, tous ces dangers qu'ils ont affrontés pratiquement livrés à eux-mêmes, au coude-à-coude, contre des ennemis tellement plus nombreux et dangereux qu'eux, jusqu'à avoir affrontés et survécus à la rencontre brutale avec des légendaires parmi les plus puissants du monde, et pourtant s'en être à chaque fois tirés avec brio, jusqu'à se payer le luxe de défaire la ligue par la suite ; voilà que désormais il voyait deux de ses plus précieux compagnons disparaitre devant lui, à plusieurs centaines de kilomètres de leur terre natale, si brutalement, face à un adversaire qui ne valait même pas un millionième de ce qu'ils étaient… C'était impossible à réaliser.

Il ne restait rien dans le cratère, strictement rien. A part le Foretress. Pas même une nageoire, un bout macabre quelconque qui lui apporterait la preuve douloureuse de leurs morts, mais au moins la chance de leur offrir une sépulture digne de leurs vies… Rien du tout.

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L'Admin affichait un sourire de victoire consternant, lugubrement satisfait d'avoir atteint le jeune homme si durement au détriment de son propre pion –n'ayant même pas une pensée un tant soit peu reconnaissante vers ce dernier. Il tirait véritablement un plaisir pervers et répugnant à récolter sa souffrance, simplement pour alimenter sa soif de vengeance ; il se prit même à comprendre ce qui pouvait pousser son « Ex » Secmin à aller dans de tels extrêmes pour tirer ce même genre d'expérience. Car en effet, c'était un véritable plaisir enivrant. Surtout que le Brouhabam avait finit par se remettre de la punition du Monaflemit, et s'en retournait à ses côtés –bien qu'affaiblit-, le rendant ainsi certain de sa victoire.


« Mince, si j'avais su que c'était si facile de se débarrasser de ton crapaud et de l'espèce de brindille, je l'aurais fait bien plus tôt. »


Le jeune homme tiqua mal au sarcasme de l'Admin, très mal. La simple pensée qu'il puisse tirer du plaisir de leurs morts le mettait dans un état difficilement descriptible, mais aux conclusions plus que prévisibles.


« THULE ! »


Il n'en fallait pas plus pour se faire comprendre du Mangriff. Mais il ne pouvait pas s'exécuter. Quand bien même si son dresseur ne l'avait pas appelé il se serait déjà rué sur cet humain de son propre chef, mais la fatigue accumulée jusque là et l'explosion à moyenne portée l'avait exténué ; c'était à peine s'il tenait sur ses quatre pattes –même si ses crocs étaient toujours visible envers l'Admin. Qui ne manqua pas de retourner le couteau dans la plaie.


« Après le crapaud et la brindille, il ne reste plus que la mangouste. Cela tombe bien, j'ai toujours voulu m'offrir une écharpe en fourrure de Mangriff ; y' plus qu'à espérer que je me rappelle de ne pas le pulvériser pour récupérer ses restes. »

« Sale fils de- »

« Gron… »


Alors que le jeune homme, sur le point d'exploser, était à bout de déverser sa rage sur l'infâme parodie de dresseur lui faisant face, il fut interrompu au bon moment par celui dont il espérait entendre la voix coasse et grave le plus au monde : le Laggron, soutenant par l'épaule le Gallame complètement épuisé, lui-même dans un état d'essoufflement semblable, prouva tout de même qu'aucune fatigue ou coup quel qu'il soit n'entamerait sa combativité et son instinct de rivalité aussi sincère que son dresseur ; il leva le bras libre ne tenant pas le Gallame en direction de l'Humain et du Brouhabam et, dans un geste tout sauf courtois qui aurait fait pâlir un certain majordome (s'il avait été là) de le voir exécuter sans vergogne devant une lady, resserra les deux doigts aux extrémités de sa patte vers la paume pour ne laisser que celui du milieu levé en l'air… En traduit, un superbe doigt d'honneur ; lui expliquant où il pouvait aller se mettre son fantasme de l'écharpe.

Si le simple fait de le voir en vie, lui et Alyos, était plus que suffisant pour Brice et Thule de se réjouir, la hargne dont il faisait preuve à vouloir encore résister à l'Admin tout autant que la douleur les fit sourire. Mais, quand bien même le dresseur et l'Admin partageaient un ressentiment totalement opposé à l'égard de la créature amphibie (à savoir de la réjouissance pour le premier, et de la rancune pour le second), tous deux se posaient exactement la même question : comment s'en étaient-ils tirés en un seul morceau ?

La réponse leur vint ironiquement dans le geste très expressif du pokémon ; La lumière ambiante sembla se refléter différemment sur la patte de ce dernier. Un regard plus poussé de la chose révéla qu'elle était recouverte d'une fine pellicule de givre glacée : la même recouvrant la cage de toile dans laquelle les nombreux pokémon de l'équipe de l'Admin étaient littéralement scellés. Un examen plus approfondi du Laggron montrait que la partie inférieure de son corps était tout aussi recouverte de ce même givre, bien que moins prononcé par rapport à son bras. Ce qui permit aux deux humains de déduire le coup de génie (ou de pot, selon les points de vue) dont firent preuve les pokémon pour échapper à leur funeste destin : la toile bloquait les facultés de téléport du Gallame, alors de son dernier bras actif le Laggron exécuta un Poing-Glace sur lui-même dont les effets frigorifiques se déversèrent sur le sol environnant grâce à la combinaison naturelle de son double-type, congelant la toile et permettant au Gallame d'exécuter un téléport d'urgence qui les sauva in extremis.

Malheureusement, au vu de l'état évanoui du pokémon soutenu par l'épaule du bras meurtri du Laggron, ce dernier avait épuisé lui aussi ses réserves pour leur permettre de ne pas se retrouver téléportés n'importe où ; fuir par téléport dans de telles condition est aussi psychologiquement que psychiquement éprouvant. Car ce n'est pas uniquement le fait de tout faire pour fuir qui draine drastiquement l'énergie, c'est surtout le fait de devoir impérativement rassembler d'urgence tous ses esprits pour ne pas réapparaitre dans le sol ou à moitié dans un rocher, et mourir dans des souffrances qui feraient regretter de ne pas avoir cherché à fuir initialement. Et sur ce point il fallait concéder l'exploit au Gallame : alors qu'il aurait pu se contenter de fuir seul sans prendre trop de risque, il a choisit sciemment de s'exposer intégralement au danger de finir pulvérisé pour sauver son équipier –alors qu'il était parfaitement au fait de la toile, de ses effets, et que sa manœuvre pouvait être interprétée comme la définition même d'une action suicidaire. Le pokédex leur fait état de talents d'escrimeur n'étant égalés que par leur sens de la galanterie, de la courtoisie et de l'honneur. Il est donc aisé de comprendre pourquoi ce dernier n'a pas hésité un seul instant à risquer sa vie pour chercher à sauver la sienne : soit il les sauvait tous les deux, soit ils mourraient tous les deux ; mieux vaut mourir pour chercher à sauver la vie d'un frère d'arme plutôt que de vivre sur le sacrifice de la sienne.

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L'Admin en perdit son sourire une fois de plus, potentiellement celle de trop ; sa revanche lui croyant acquise lui étant une fois de plus spolié par ce qu'il considérait comme un énième coup injuste du sort. Mais cela ne l'affecta pas plus particulièrement que les autres fois, car il savait sa victoire définitive proche. Et voyant que son ennemi juré (car il fallait bien nommer les choses, et les relations antinomique, par leurs noms) profitait trop de ses retrouvailles avec ses bestioles, il était au dessus de ses forces de le forcer à redescendre de son petit nuage.


« Je dois reconnaitre que tes bestioles sont tenaces, vraiment tenaces ; tout comme toi. De véritables cafards qui ne s'avoueront jamais vaincus que lorsque le dernier d'entre eux sera finalement écrasé. »

« Tu ne sais pas que la résistance des cafards est telle que même un cataclysme nucléaire n'aurait raison d'eux ? » Lui renvoya le jeune homme plus antipathique, cédant l'air raillant qu'il affichait depuis le début suite au choc d'avoir cru ses amis morts.

« C'est malheureusement vrai. » Lui concéda-t-il d'un ton cassant. « Mais heureusement que les anciennes méthodes, bien que plus longues, sont toujours les plus efficaces, à savoir : écraser les insectes sous le talon de mes bottes ; ou, en l'occurrence, avec le plat de mes rocs. »


L'Admin détourna légèrement le regard du dresseur pour indiquer un point se trouvant derrière lui : la cage. Le dresseur tourna la tête pour voir ce qu'il voulait dire et resta silencieux, mais pas étonné, de voir des dizaines de cailloux de la taille de petits rochers, léviter, menaçants, autour du dôme de toile ; entravant à nouveau toute tentative de fuite.

Mais la différence par rapport aux entraves précédentes était qu'à celle-ci, Brice ne voyait aucune issue visible : ses pokémons sont épuisés, l'un des siens est à l'agonie dans sa ball, qui se trouve justement dans la gueule d'un autre qui a rejoint –dans l'ironie- les prisonniers à l'intérieur de la cage qu'ils étaient justement venus libérer. Tout ce qu'il restait était l'Insécateur du Ranger, mais il n'avait toujours pas réussi à ouvrir une brèche dans la toile. De plus il avait arrêté de tailler cette dernière depuis l'explosion… Surtout depuis que ces espèces de pieux rocailleux menaçaient de l'empaler au moindre faux mouvement. Alors que l'Admin avait toujours un Foretress dont il pouvait toujours se servir comme explosif. Et encore cette saloperie de Brouhabam qui était toujours debout…


« Il faut te rendre à l'évidence, Brice, tu as perdu. »


Cette confirmation était d'autant plus rageuse que le dresseur ne voyait aucun moyen de le contredire. Ce qui allait se révéler pire pour la suite, car l'Admin sortit une petite fiole en spray semblable à celle du champion sur le Ludicolo et la Kangourex, une hyper potion, qu'il prédestinait clairement au Brouhabam.


« Il faut toujours avoir un atout en réserve. »Lui fit-il d'une assurance calme.


L'Admin s'arrêta un bref instant pour savourer ce moment, savourer le fait que le dresseur qui lui faisait face, le gamin qui lui avait fait vivre un enfer, enfin était à sa merci. Les imprévus dans son plan s'étaient démultipliées de façon improbable, des injustices sortis de nulle part dans tous les sens pour mettre à mal toute son opération, mais il avait fait face à chaque nouveau problème et gérer chaque nouvel imprévu. Là il ne voyait pas du tout comment ils pouvaient s'en sortir : plus de pokémon, visiblement aucun soin (car sinon Brice ne se serait pas priver de s'en servir, au lieu de perdre son temps à convaincre le Monaflemit de manger une baie), les pièges de roc qui les bloquaient, et avec le Foretress qui pouvait se faire sauter à proximité de la cage, qui pouvait libérer ainsi les pokémon gelés pour une explosion en chaine dévastatrice... Il ne voyait pas comment il pouvait s'en sortir ; même si un autre dresseur d'élite sortait de nulle part pour porter assistance, ou même une douzaine, la menace d'une explosion meurtrière ne les mènerait qu'à de la figuration.

C'était gagné.

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Au même instant, à la vue de l'hyper potion, Flo allait pourtant donner tord à ce dernier. Une ultime injustice qui aura tôt fait de faire rencarder toutes les autres au plan de prospectus foireux dans une boite aux lettres. Et pour ce faire elle allait composée avec la petite fille, ou plus précisément la nouvelle venue dans son équipe. Ce qui parachevait l'équivalence d'ironie dans les deux camps : la championne, qui voulait à tout prix épargner ce genre de situation dangereuse à la jeune demoiselle, se retrouvait finalement à nécessiter son aide plus que n'importe qui à cet instant… Presque n'importe qui.


« Lisa, ça me coûte personnellement de le dire, mais on a absolument besoin de toi : il faut que tu utilises une capacité qui s'appelle « Embargo » et qui empêche les pokémon ciblés de recevoir le l'aide physique. »

~ Mais comment je fais ? Je ne sais pas utiliser mes pouvoirs sans l'aide de Néo, et il ne peut pas m'aider maintenant.~

« Surtout qu'elle n'est pas censée la connaitre, Flo. » Reprit l'ancienne maitresse. « Celle-ci ne peut être apprise que par l'apprentissage des capsules techniques, et pas autrement. »

« Pas obligatoirement. » Contra la dernière demoiselle du quatuor en s'immisçant dans la conversation. « J'ai déjà rencontré de nombreux pokémon sauvage usant d'attaques et de capacités qu'ils ne devaient pas connaitre naturellement, mais qui, à force d'observation ou en l'apprenant directement d'une autre espèce, pouvaient au final apprendre à s'en servir. Et Lisa est incroyablement douée, sans compter que c'est une Shiny : elle a apprise à se servir de la flûte donnée par Mr. Monard, que vous avez entendue, dès la première note soufflée, alors que ce dernier n'a jamais réussit à en aligner deux malgré le fait qu'il l'a possédait depuis des lustres. »

~Mais ça n'est pas pareil ; c'est de la musique, pas une faculté pokémon.~ Se renfrogna-t-elle.

« Mais ça n'est pas si différent que ça. Dans le marais tu avais aidée Hana grâce à tes pouvoirs alors que tu ne t'en étais jamais servie avant, et tu as réussie du premier coup. Je suis sûre que si tu visualises comment la lancer, tu vas encore y arriver. »

~Mais je ne l'a connait pas cette attaque.~ Commençait-elle à paniquer sous la pression qu'elle leur mettait –involontairement- et de voir l'Admin se rapprocher inexorablement du Brouhabam.

« Moi si. » Reprit à nouveau Cynthia. « C'a ressemble à des dizaines de petites boules de lumière spectrale qui tourne autour du pokémon touché comme des Apitrinis autour d'une source de miel. »

~Mais je ne suis pas sûre d'y arriver, je ne sais même pas comment procéder !~

« Lisa, l'Admin nous empêche de sortir, il nous empêche de soigner les pokémon, il nous empêche de vous aider comme il empêche toutes les personnes devant toi de retrouver leurs familles. » Lui fit-elle en la regardant droit dans les yeux. « Concentre-toi sur cette émotion, ce même sentiment de renfermé et d'impuissance insupportable, et dirige le exclusivement sur le Brouhabam. Avec la seule intention de lui faire ressentir ce que tu ressens, de se sentir inutile et bloqué alors que tout ce que tu veux c'est aider. »

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Cela elle pouvait le visualiser, le visualiser parfaitement bien même. Être forcée à être mise sur la touche, alors que l'on veut participer, être forcée à regarder impuissante une situation intenable se déroulant devant elle, alors qu'elle désire plus que tout à vouloir la régler. Et surtout, être forcée à rester spectatrice et à faire silence en attendant que tout soit finit, et voir les choses se dérouler au ralenti avec l'impression qu'on ne lui a pas donnée sa chance parce qu'il était inutile de la lui fournir… Même pas une explication…

Elle ne connaissait pas cette attaque, même le nom, que depuis quelques instants. Pourtant, en regardant en arrière, très en arrière, elle pouvait se souvenir de chaque instant, de chaque moment où se sentiment venait s'emparer d'elle ; de ce véritable mur de refus, un blocus d'informations –même mineures-, contre lequel venait s'écraser lamentablement son incompréhension de petite fille…

Dans la nature humaine, il est littéralement existentiel de canaliser les ressentis, que cela soit d'une expérience ou autre, son essence et sa forme, et de la réduire au plus petit dénominateur commun pour chercher à l'exprimer en une fois : ce qu'on appelle un mot. Mais un mot ne se créer pas d'un seul coup, qu'en un instant un son se forme dans la conscience d'un homme au sujet de quelque chose et qu'il l'associe à son modèle d'expression graphique pour créer ce mot. Car un mot est censé chercher à véhiculer la pensée, l'idée, l'information associée pour la représenter à un autre être, pour qu'il l'appréhende, la comprenne : ce qui donne le dialogue.

Mais des fois les ressentiments sont si imposants, si cuisants, qu'il ne vient à l'esprit aucun mot pour chercher à exprimer ces ressentis. Ce poids, cette impression insoutenable d'être bloquée à l'intérieur de soit, incapable de s'exprimer ou d'arriver à se faire comprendre, ou de comprendre soi-même. Cette sensation qui donne littéralement d'être enfermée dans une cage dont on possède la clé sans avoir la serrure.

Cette sensation, cela fait plusieurs centaines d'années qu'elle la ressentait presque quotidiennement ; quand elle n'avait rien qui occupait son esprit, comme le majordome ou fredonner une musique. Son nom et son existence étaient sa cage, les jeunes femmes qui l'ont fait sortir de l'immobilisme de sa demeure pour lui offrir la chance d'avancer étaient sa clef. Mais l'un comme l'autre lui apparaissaient comme invisible et intangible, car elle n'avait jamais réussit à trouver le moyen d'exprimer en une fois l'enfer et la douleur que cela lui avait fait de subir cette ignorance délibérée jusque dans la mort ; de donner au moins une forme et une essence au démon qui la tourmentait depuis toujours…

Maintenant elle l'avait : Embargo.

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Alors que l'Admin s'apprêtait à asperger le monstre Shiny de la décoction médicinale de l'hyper potion, il ne vit pas que la gamine responsable du revirement de son premier Foretress s'était retournée dans sa direction, et levait le bras d'un geste lent, mais emplit d'une profonde détermination, qu'elle pointait vers le Brouhabam.

Lentement son apparence infantile et angélique fut parcourue d'une fine fumée insondable, devenant de plus en plus épaisse et opaque, alors que ses yeux prenaient l'éclat pâle d'un rose de mort. Les prisonniers, y comprit le champion et ses auxiliaires de l'arène, jusqu'au ranger en dehors –même l'Insécateur-, eurent un mouvement instinctif de recul alors qu'un effroyable Ectoplasma plus noir que la nuit prenait la place de ce qu'ils pensaient n'être qu'une incroyable musicienne (Lovis avait beau avoir été avertit de sa nature depuis longtemps ; entre savoir ce qu'est un Lion et se retrouver nez à nez avec l'un d'entre eux, la marge est énorme)

L'Admin commença à asperger le Brouhabam de la décoction. Mais eut-il à peine maintenu le jet médicamenteux quelques secondes qu'il voyait les particules se heurter à une sorte de mur invisible, qui finalement prit la forme d'une sorte de petit disque mauve, sur lequel le produit s'écoula comme sur du verre très lisse.

Bientôt, tout autour de la créature, des dizaines, carrément des centaines de disques identiques l'encerclaient ; comme les étoiles saturaient le ciel nocturne autour de la terre. Strictement à leurs images, car fixes malgré leur nombre proprement ahurissant –bien plus qu'un Embargo normal. Et c'est précisément là que ça coinçait, se rendit compte l'ancienne maitresse, car toute la subtilité incapacitante de cette technique ne reposait pas sur le nombre de ces disques, mais sur le mouvement continuel qu'il leur ait normalement imposée pour ne laisser aucun angle mort dans ce mini-blocus ; ce qui était une erreur de débutant –logique pour une « jeune » Ectoplasma- parce que chaque disque créée consomme de l'énergie en continu et nécessite une concentration toute aussi omniprésente. Ce qui drainait ses forces à vitesse grand V.

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De son côté, l'Admin était aussi figée qu'abasourdi : la gosse qui avait neutralisée la folie, qui l'avait en une part forcée à faire appel au Brouhabam inconnu, se révélait être un pokémon ? Un spectre en plus ? Et par-dessus le marché un Shiny ?! Un spectre Shiny contre un Normal Shiny ?! Qui l'empêchait de rendre de sa force à son pokémon comme il les empêchait de s'échapper, tout ça pour lui donner tord ?! La prochaine étape sera quoi, un ange descendant du ciel pour lui faire tomber la foudre divine sur la poire ?!!? Quitte à le chercher à le contredire systématiquement, autant aller à fond dans l'absurde !

Mais il voyait qu'il y'avait des failles dans l'Embargo maintenu par la spectre, des failles qui représentaient une opportunité trop indispensable dans l'état actuel des choses pour les ignorer en laissant ruminer sa rage. Il se précipita sur le blocus du Brouhabam, et commençait à chercher frénétiquement à exploiter le moindre trou, la moindre faille, pour asperger le pokémon pendant une seconde. Avant que la petite fille ne le condamne par un nouveau disque mauve, et de devoir aller chercher un nouveau trou ; ce qui l'épuisait à une vitesse alarmante.


« Lisa, il faut que tu réduise drastiquement le nombre de disque et que tu fasses tourner les autres tout autour à la place, sinon tu vas finir épuisée en moins de deux ! » L'Avertit Cynthia.

~Je ne peux pas !~ Répondit-elle comme si chaque phrase semblait l'affaiblir d'avantage. ~Je n'arrive à visualiser les choses quand elles sont fixes comme sur du papier, mais pas en mouvement. C'est trop dur…~

« Alors imagine-la comme une musique. » Reprit Luna. « Imagine l'Embargo comme un moyen d'exprimer au lieu d'entraver. Que c'est une musique que tu souhaites jouer et que l'espace autour du pokémon soit le cahier sur lequel tu veux noter ta symphonie ; visualise chaque disque comme des notes, sa taille comme les lignes, et imagine une bulle tout autour de lui comme la feuille sur laquelle tu écris. »


Une attaque entravante utilisée comme un moyen d'expression ? Le paradoxe était d'autant plus tentant que le principe était génial.

Fermant les yeux en n'abandonnant l'idée de chercher à enfermer le pokémon pour le couper du reste du monde, et par là de lui faire vraiment ressentir matériellement ce qu'elle avait ressentit intérieurement, les disques s'évaporaient un à un, alors que la contrainte mentale y étant liée suivait au même rythme, pour permettre à la petite fille d'enchainer sur la prochaine étape pendant que l'Admin profitait nerveusement de ce bref instant de répit pour essayer de déverser le plus de potion possible sur le pokémon.

Bref, car effectivement l'instant fut de courte durée. A peine la quantité de disque à effacer avait été atteinte (ce qui ne prit qu'une seconde) que tous les autres éclatèrent docilement en plus d'une dizaine de plus petits disques mauves, qui furent tous modélisés d'une forme différente tout en restant pourtant semblable sur le fond : des clés de Sol, de Fa, et autre notes et signes de l'écriture musicale, qui se matérialisèrent tout autour du pokémon comme tout autant de brin d'herbes éparpillés à ses pieds. Avant qu'à ses oreilles, tout comme celles des autres acteurs présents, ne lui parvienne le fredonnement d'une musique venant de l'Ectoplasma qui avait reprit son apparence de petite fille, et que les notes toutes autour du Brouhabam ne commencent à bouger et s'agiter d'elles-mêmes dans tous les sens ; s'axant totalement sur le rythme de la musique.

En moins de trois accords, le Brouhabam se vit entouré et harcelé par la musique –au sens propre du terme. Les notes innombrables et la vitesse du tempo donnait que cet Embargo faisait bien plus que simplement l'empêcher de recueillir les soins de l'Admin ; comme tout autant de mouche autour d'un plat appétissant, avec le même résultat lorsqu'il s'agit de chercher à s'en débarrasser à l'ancienne (avec une tapette) : les petites notes de musiques aveuglaient littéralement le pokémon, le rendant incapable de voir clairement ce qui se passait à plus d'un mètre de lui… Ce qui acheva de rendre silencieux toutes les personnes présentes, humains comme pokémon, à part le Brouhabam.

Brice et son équipe étaient aussi figés que choqués, alors que l'Admin était tout bonnement médusé. L'injustice qui le frappait de nouveau l'avait amené à un pallier de frustration très nettement supérieur à la simple colère d'indignation ; il était sur le point d'exploser d'une rage telle qu'il ne l'avait jamais connue. Et il allait le leur faire savoir, car il lui restait toujours un joker ; même si l'explosion de son dernier Foretress ne l'attendrait pas directement, il enverrait au moins une énorme partie de ces salopards en enfer !

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« C'est génial Lisa, continue comme ça ! » L'encouragea Flo, alors que la petite fille ne lui répondait pas pour rester pleinement concentrée sur sa technique. « Maintenant qu'on est sûr qu'il est à court d'option, on va pouvoir passer à l'action. »


L'Admin, tout autant que les autres, fut fortement interpelé par la révélation de la championne prisonnière, tout autant que par son assurance ; à tel point qu'il retint son envie de vengeance et l'ordre d'explosion pour chercher à savoir qu'est-ce que c'était que cette nouvelle blague.


« Passer à l'action ? » Commença-t-il en laissant libre court à sa colère. « Vos pokémon sont évanouis dans leurs balls, ceux de ce petit macaque sont finis, vôtre cage est toujours debout tandis que des rochers affutés comme des lames de rasoir sont prêtes à vous cueillir au vol ; et même l'Insécateur du ranger inutile de vôtre petite troupe ne cherche plus à gaspiller inutilement ses forces pour vous en extraire ! Vous cherchez à m'énerver ? Vous faites ça uniquement dans le but d'éprouver mes nerfs à vifs ?! Vôtre espèce de spectre recruté à la crèche peut juste se contenter de m'empêcher de soigner ce Brouhabam, et rien de plus ! Rendez-vous à l'évidence : vous avez perdu !!! »


Bien que les cris de l'Admin et les propos insultant véhiculés à l'égard de la petite fille faisaient poindre en la championne une envie dangereuse de lui coller son poing sur la figure, elle répondit d'un ton étonnement calme –qui alla jusqu'à surprendre Lovis.


« Je ne te répondrais que deux choses. En premier, je te renvois à ce que tu avais dit : il faut toujours avoir un atout en réserve. »

Ce qui fit reculer instinctivement l'Admin en comprenant ce qu'elle voulait dire, alors qu'elle continuait.

« Et en deuxième : ta bestiole est pas la seule à savoir gueuler fort. »

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Joignant le geste à la parole, alors que l'Admin reculait encore plus, la championne se mit alors à prendre une profonde inspiration, parodiant celle du Brouhabam. Bien qu'à une échelle inférieurement incomparable au pokémon, le résultat sonore fut toutefois plus que remarquable pour une humaine.


« ATHOS !!! »


Le cri incroyable surprit même le Brouhabam au travers de l'Embargo, car il ne pensait pas un humain capable d'émettre un tel son ; tout comme Brice et Lovis –qui se surprirent à chercher à se boucher instinctivement les oreilles. Quand à l'Admin, c'est un éphémère soulagement qui s'empara de lui lorsqu'il nota que le cri d'appel de la championne sembla disparaitre dans le vide pour rien…

Jusqu'à ce qu'au dessus d'eux, plus précisément un nuage bas, typique des conditions météorologique de cette partie de l'île, celui qui trônait pile au dessus de leurs têtes et qui masquait partiellement la lumière du soleil, fut parcourut d'une fine pulsation. Avant que, dans un fracas ressemblant à un coup de tonnerre, il fut dispersé dans l'instant suivant comme un énorme cercle de fumée balayé par une pression surpuissante.

L'Admin se figea totalement alors qu'une peur égale à sa rage s'empara de la moindre parcelle de son être : au centre de l'explosion du nuage, la silhouette aveugle nimbée par la lumière du soleil, aux ailes fortes et nobles déployées à leur paroxysme à l'apogée de son vol, à l'image d'un ange vengeur venu délivrer son courroux divin sur la terre : le Dracaufeu allait livrer le dernier acte.


« ZENITH !!! »


[A suivre]

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[Bonus : Jesus f*ck, record battu : 16.000 mots ; Sans compter tous les croquis et les effacés… Purée, je dois avouer que j'en ai chié avec celui-là. J'ai eu un bug avec office qui avait supprimé une partie de mon texte (ce qui est, pour mes pavés, comme si on me retirait carrément une vertèbre à ma colonne) si bien que tout le passage de l'intervention du Mangriff avait été zappé ; imaginez l'angoisse que j'ai ressenti en croyant ce passage, qui m'a prit ouat' heures à réfléchir, avait été tout simplement supprimé !]