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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 07/02/2011 à 11:57
» Dernière mise à jour le 28/02/2011 à 21:27

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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044 - Vulnérable et changeant
« Personne ne voit les plaies et le sang de celui qui survit »
(Etienne Daho, Retour à toi)

« Ce qui distingue un faux billet d'un billet vrai ne dépend que du faussaire. »
(Peter Ustinov)



Samantha était assise sur une chaise, un sourire pervers aux lèvres. David gémissait, pas forcément très content de sa situation. Ils avaient été dans une boîte échangiste et Samantha avait choisi un vieux bonhomme rachitique pour qu'il se fasse David. Et David avait accepté, en bonne carpette. Le vieux devait avoir dans les quatre-vingt balais et il prenait son pied, sur le lit, fièrement dressé derrière David qui ne gémissait pas tant de la situation glauque, mais surtout parce que le vieux était plutôt mou dans son genre. C'était assez désagréable.

- J'aurais dû prendre plus de viagra…
- Mais nan, c'est parfait comme ça ! Sourit Samantha.
- Vous ne filmez pas ?
« Manquerait plus que ça… » songea David.
- Nan, c'est juste pour mon petit plaisir. Et celui de mon biquet ! Hein mon biquet ?

David acquiesça, tentant de sentir quelque chose derrière qui soit au moins aussi gros qu'un suppositoire.


***

- Tu pouvais pas faire ça avant ?
- Désolé… soupira David.

Rachel sourit en trainant la poussette d'Ethan qui dormait. Et pour cause, ils étaient dans l'antichambre de l'enfer, la plus horrible création humaine depuis les chambres à gaz, la plus perverse des institutions qui soient en ce monde, le lieu de toutes les tortures les plus malsaines et dégueulasses...

Un magasin de vêtements.

- C'est gavant pour tout le monde, là… grommela Roland. Il est seize heures, on devrait avoir fini les courses mais non, monsieur va chez les parents de Denis !
- J'pouvais pas prévoir que Rachel voudrait m'habiller de façon spéciale !
- David, c'est important de diner chez les parents d'un petit ami ! C'est un grand, grand pas dans une relation !

Roland regarda Rachel.

- Ah, tu t'es sentie mieux après notre premier diner avec mes parents ?
- Oui ! C'est à partir de ce moment là que j'ai compris que ça durerait !
- … Oh.

David acquiesça, confiant.

- J'veux… juste rester classique…
- Je préconise un pull en tweed et un pantalon beige !

Rachel, Roland et David regardèrent la vendeuse.

- C'est un diner chez les parents de son petit ami, pas une partie de golf ! Soupira Roland.
- Et puis bonjour la tenue de plouc ! Soupira Rachel.
- … je suis d'accord mais je serais plus poli ! Geignit David.

La vendeuse plissa les yeux et s'éloigna. David regarda Rachel.

- Tu ne l'engueules pas parce qu'il a été ignoble ?!
- Il avait plutôt raison…

David regarda ensuite Roland.

- Tu persistes à rester ignoble alors qu'elle aime de moins en moins ça ?
- On ne change pas un Roland qui gagne !
- … J'ai encore des trucs à apprendre sur l'amour…
- Et surtout : Si tu nous prends comme exemples, t'as pas fini d'en baver… marmonna Rachel.
- Maman, on peut partir ? Soupira Ethan, fatigué.

Roland regarda Rachel.

- Le petit a assez souffert. Vas-y, je m'occupe de David.
- Tu sauras ?!
- Ouaiiiis t'inquiète.
- Bon, alors on sera…
- Au magasin de jouets ! C'est moi qui régale !

Roland tendit sa carte bleue. Rachel hocha la tête.

- Tu prends des risques !
- Je saiiiis !
- A tout à l'heure !

David soupira.

- Je flippe…
- Mais non. Ca va bien se passer, ça pourra pas être pire que le nouvel an.
- Hm… Euh, pour les fringues ?

Roland choppa une chemise blanche et un pantalon noir.

- En caisse, pas que ça à foutre de choisir des fripes.
- … et…
- Et en attendant que Rachel ait fini, on va glander à la librairie !
- Ow…
- Eh oui ! Plan machiavélique !

***

- On se croirait pendant une partie de tennis… s'étonna Dimitri.
- Ou pendant un banal entrainement ! Marmonna Yann.
- On est obligés de s'entrainer si tard ? Soupira Rose.
- C'est toi qui voulait qu'on passe du temps ensemble ! Souffla Sheldon.

Rose acquiesça. Yann avait sorti Gringolem, Dimitri avait sorti Spinda, Sheldon avait pris Vipélierre et Rose était avec Manternel.

- Le tournoi est dans peu de temps, maintenant, il faut s'entrainer !
- Ce mot va bientôt me provoquer des crises d'urticaire… soupira Rose.
- Rose, je t'ai déjà promis un restaurant ce soir, me semble t-il !
- Oui, oui…
- Eh bah alors !

Dimitri plissa les yeux. Yann souffla.

- On continue ?
- Hm. Vipélierre, Tempêteverte !

Le lézard attaqua Gringolem qui contra avec un Laser Glace dispersé en halos bleutés. Sheldon hocha la tête.

- C'est bien !
- Spinda, Danse Folle !

Le Pokémon dansa un peu, faisant remuer Manternel. Rose plissa les yeux, pas vraiment la tête à l'entrainement.

- Euh…
- Uppercut !

Spinda chargea Manternel et la frappa, projetant le Pokémon en l'air.

- Rose… marmonna Sheldon.
- P… Pardon, Lame Feuille !

Manternel se ressaisit et sauta vers Spinda pour lui asséner un coup au visage. Spinda retomba sans trop de difficultés sur ses pieds. Dimitri acquiesça.

- On y va sérieusement, Mania !

Spinda chargea en tournant sur lui-même dans un tourbillon de folie. Il fonçait vers Manternel. Dimitri soupira.

- Allez, Rose !
- …
- Tu sais ce que tu peux faire !

Yann regarda Dimitri, surpris. Rose hocha la tête.

- Sécrétion !

Manternel balança le fil sur Spinda. Le Pokémon Panda Tache était en pleine rotation et s'enroula dans le fil. Rose sourit.

- Maintenant, Manternel, Plaie-Croix !

L'insecte s'avança par de multiples sauts adroits. Dimitri acquiesça.

- Tour Rapide !

Spinda se libéra de la Sécrétion de Manternel.

- Et…

Manternel frappa Spinda et le repoussa vivement. Dimitri plissa les yeux.

- … j'ai pas d'options réelles, tu gagnerais.
- Pas du tout, Dim, tu as Vent Glace, Eboulement, Puissance Cachée Feu, tu peux même continuer avec les attaques Normales et Combat… marmonna Sheldon.
- Du point de vue du combat réel, avec plus de puissance et face à un adversaire sérieux, elle gagnerait. Je te conseille d'utiliser plus fréquemment Danse-Lames, Aeropique et peut-être d'apprendre Survinsecte.

Yann haussa les sourcils tout comme Sheldon. Dimitri appuya son point de vue.

- Survinsecte est une attaque à Cibles multiples qui te permettra d'accroître ton champ de possibilités.
- Mais c'est spécial…
- Oui, elle devrait s'en tenir au Physique avec un tel Pokémon ! Ajouta Yann.
- Monsieur Smirnoff disait que toute attaque a son usage, même le plus flou. Il a déjà vu un gamin gagner un match avec les attaques Rebond, Echange, Sécrétion et Feinte. Qui ne passent pourtant pas pour les meilleures attaques.

Sheldon plissa les yeux.

- Hm. Moi je serais toi, je me concentrerais sur les attaques physiques…
- Ouais, fin… Ca va c'est pas comme si on avait une chance à ce tournoi de toute manière, on s'entraine comme ça, pour pas avoir l'air ridicules… marmonna Yann.

Rose soupira.

- On verra bien, moi pour moi… C'est juste un moment sympa à passer…
- On en a assez fait pour aujourd'hui… Je dois rejoindre les gars du club de science politique, soupira Sheldon.
- Nous on a le cours en option supplémentaire… qu'est-ce que tu nous as inscrit à ça, Dimitri ? Soupira Yann.
- Monsieur Smirnoff a dit que trop de théorie c'est mieux que pas assez de…
- Tu nous gonfles avec ton Smirnoff. Il a gagné quoi, ce mec, des médailles ?
- Bah oui au moins une, à la guerre…

Sheldon tomba des nues et regarda Yann.

- Parfois, il est vraiment lourd !
- Ouais, vaut mieux éviter d'essayer de le coincer… On y va, Rose ?
- Hm. Tu n'oublies pas le restaurant, Sheldon !
- Tu me crois capable d'oublier ?

Les trois se dirigèrent vers la fac tandis que Sheldon se rendit vers les blocs étudiants.

- On se croirait revenus au bon vieux temps ! Sourit Yann.
- Sauf qu'il est tard et qu'au bon vieux temps à cette heure-ci on était rentrés, et j'habitais pas chez toi, et Rose était plus souriante, et…
- Dimitriiiiiii… grommelèrent Yann et Rose en même temps.
- Oui, c'est moi !

Les deux levèrent les yeux au ciel, lassés.

***

Samantha débarrassait la table alors que David était encore à chercher un travail.

- Les cabinets de médecine recrutent pas ? S'étonna Samantha.
- Pas dans la région apparemment… ou alors je suis trop diplômé, ou alors je suis trop généraliste…
- Au pire c'est pas grave, tu peux vivre de ma pension de veuve ou même du fric que je me fais en invitant des copains…

David grimaça.

- C'est pas un peu… de la prostitution ?!
- Mais nan mon biquet.
- … Au début… je croyais que tu étais une femme un peu seule mais en fait tu as beaucoup de copains…
- T'occupes pas de ça mon biquet.

On sonna. Samantha soupira.

- Putain de merde…

Elle alla ouvrir à Rachel qui tenait Ethan.

- Mademoiselle Hobson…
- … Z'êtes qui ?
- Rachel Smirnoff, enchantée !

David se recroquevilla.

- Vous êtes là pour quoi ?
- Je voudrais voir mon beau-frère s'il vous plait, je suis seule avec mon bébé, c'est une visite de courtoisie.

Samantha soupira.

- David, viens, c'est la meuf à ton frère !
- Je préfèrerais entrer.
- Tu t'crois où, au Palace, ma grande ?
- Je crois que je n'ai pas été assez claire. Je vais entrer que vous le vouliez ou pas.
- Ah ouais ? Et si j'te claque la porte au nez ?
- Si vous le dites avant c'est que vous ne le ferez pas et vous n'oserez pas enfermer une mère de famille dehors je suppose.

Samantha toisa Rachel qui entra dans la maison.

- David ?

Elle le trouva au salon, devant l'ordinateur.

- Hey, David ! Ca va ?
- Hm…
- Tu es sûr ?
- Il a dit oui, t'es pas contente ? Grogna Samantha.

Rachel se tourna vers la brune.

- Vous pourriez, je ne sais pas, nous laisser entre nous ?
- On est chez moi ici, j'écoute ce que je veux !
- David, je suis juste venue te demander si ça va, si tu t'en sors, si tu as trouvé un travail…
- J'ai… je fais de la manutention pour un cabinet d'orthopédie, mais… ça rapporte pas.
- Oh…
- … et Kyle y travaille en tant qu'orthopédiste, donc…
- Je vois…
- Je cherche un autre travail… mais sinon ça va.

Rachel secoua la tête.

- Ca va pas.
- Bah voyons… soupira Samantha. Tu décides ça toute seule ?

Rachel plissa les yeux.

- David, on a une chambre d'amis, tu peux venir à la maison.
- Nan.
- David…
- Après tout ce que j'ai dit ?! Nan !
- David, je n'en ai pas discuté avec Roland mais tu crois vraiment qu'il te rejetterait ?
- … oui…
- David !

Ethan commença à chouiner. Rachel grimaça, la maison sentait le tabac froid.

- David, tu n'es pas heureux, ici.
- T'en sais quoi…
- David, je suis ta belle-sœur et en tant que telle…
- Laisse-moi, Rachel.
- T'as entendu le jeune homme ? Il veut que tu le laisses !
- Je parle au frère de mon mari, madame !
- Madame ? Tu m'as pris pour ta mère ?
- Ma mère je l'ai envoyée en asile psychiatrique, ok ? Ma PROPRE mère. En asile !

Samantha s'éloigna. Rachel soupira, pas très joyeuse de jouer les féroces.

- David, cette femme… Les femmes en général, David, ose me dire que…
- …
- David, je t'en supplie ! En plus cet endroit est horrible, ça pue et Ethan risque un cancer du poumon !

David regarda le bébé.

- C'est… mon neveu ?
- Oui. Ethan Tristan Oliver Smirnoff. Son premier prénom c'est celui sur lequel on était un minimum d'accord tous les deux, le second c'était mon préféré et le troisième c'était le préféré de Roland.

David acquiesça.

- Tristan c'est bien…
- N'est-ce pas !

David regarda le petit.

- Tu veux le prendre ?
- Je… je sais pas si je peux…
- Allez David, c'est ton neveu quand même.

David regarda Rachel.

- Tu… je vais peut-être le faire tomber…
- Et tous les ponts de Poképolis vont peut-être s'effondrer. Bien sûr.

David prit Ethan et le regarda, intrigué par cette petite chose. « C'est mon neveu… »

- Salut toi…
- Wow. Tu es plus accueillant avec lui que Roland !
- Il l'a reconnu au moins ?

Rachel éclata de rire.

- Oui, oui, bien sûr. Mais il l'a tenu trois jours après sa naissance seulement.
- Ah, ça c'est pas étonnant. Roland met toujours une petite distance entre lui et les choses, regarde il a mis trois ans avant de sortir réellement avec toi…

Rachel sourit.

- Ca fait du bien de voir que tu penses toujours à tout le monde.

David sourit faiblement.

- Tu n'es pas obligé de te rendre malheureux, David.

Il baissa la tête vers Ethan qui le regardait avec son air de bébé.

- … euh…


***

Ethan n'était pas très jouets. On peut dire que génétiquement il avait hérité ça de ses parents. Il avait donc demandé pour seul « cadeau » un canard en plastique pour le bain. Rachel fit la queue à la caisse. Elle était derrière une femme qui avait acheté des tas de jouets pour sa fille. « C'est pas Noël pourtant… » songea Rachel.

La femme se retourna et regarda Ethan qui tenait son canard. Elle s'étonna et regarda Rachel.

- C'est votre fils ?
- Oui.
- Oh… On avait besoin d'un canard ?
- … oui !
- C'est mignon… Hm… C'est… adorable, à cet âge d'être aussi… simple !

Rachel plissa les yeux.

- Vous avez un problème avec la simplicité ?
- Oh voyons c'est un enfant, les enfants sont faits pour être gâtés !
- Je ne pense pas. Pour avoir été très gâtée dans ma jeunesse, je peux vous dire que c'est plus destructeur qu'autre chose.
- Ca n'est pas une raison pour faire vivre un enfer à votre fils.
- … je vous demande pardon ?!
- Regardez-le, vous allez me dire qu'il ne voulait qu'un canard en plastique ?
- De quoi je me mêle ?
- Dites que vous avez des soucis d'argent, ça n'a rien de honteux…
- A… absolument pas !
- Alors quoi ? Votre fils n'avait envie que d'un canard ? Il est quoi, autiste ?
- M… Non, et puis d'abord qu'est-ce que ça pourrait vous faire ?
- C'est renversant, vraiment renvers…

Elle n'eut pas le temps de finir : Ethan lui avait lancé le canard à la figure. Rachel regarda son fils, penaude. Et tous les clients les regardaient.

- Euh…
- Pas belle ! Lâcha Ethan.

Rachel regarda son fils. « Qu'est-ce que j'ai été fonder une famille avec Roland Smirnoff ? Si j'avais su j'aurais essayé de convertir David ou Charlie, ça aurait donné des enfants convenables… »

- M… Mais quelle insolence !
- Vous l'avez cherché ! Fit remarquer Rachel.
- M… Hmm… Vous devez être la mère la plus exécrable du monde pour avoir un fils aussi mal élevé !
- …
- Espèce de garce !
- …Vous savez, mon fils vous a juste balancé un canard en plastique, je vous laisse imaginer ce que je pourrais vous balancer !

La mère en face regarda Rachel, éberluée. Elle prit son caddie et quitta la caisse devant une Rachel furieuse. Une fois l'esclandre fini, elle prit la place de sa victime et soupira en regardant Ethan.

- T'es content ? Ta mère est de nouveau une abominable garce ! Toi et ton père vous avez le même genre de femmes, à tous les coups !

Ethan mordilla son canard, innocemment.

***

David et Roland attendaient au centre du magasin. Roland avait acheté une revue.

- Dingue… Tu savais, toi, que Ténéfix avait une aptitude qui lui était exclusive ? Même avec tous ces Pokémon d'Unys, même avec la possibilité d'avoir trois aptitude différentes, aucun autre Pokémon n'a son aptitude « Frein ».
- Et ça fait quoi cette aptitude ?
- Ca le fait attaquer en dernier quelles que soient les circonstances. Dingue !
- … dingue, c'est nul ! Marmonna David.
- Tu peux pas comprendre, Noob.
- Me traite pas de Noob, Roland.

Rachel arriva, furieuse, avec la poussette d'Ethan qui dormait contre son canard en plastique.

- J'en ai MARRE ! J'en ai marre de toi, de toi et de vos gênes POURRIS qui font de moi chaque jour une SALOPE ENRAGEE !

Roland regarda David.

- Tu vois toutes les merveilles que tu rates en étant gay ?
- …
- Je me suis encore engueulé avec une connasse à un comptoir ! Parce qu'elle a commencé à se moquer de moi parce que ton fils est quelqu'un de simple qui peut avoir LE JOUET QU'IL VEUT mais qui ne demande qu'un PUTAIN DE CANARD EN PLASTIQUE !
- … Le syndrome Donald Duck ? Oh, y'a un super Pokémon caneton à Unys, il lui irait bien ! Ou alors y'a Canarticho…
- Rrrrrrrolaaaaaaaaaand !
- Quoi, t'as pété un plomb et alors ?
- Ca me gonfle, voilà ce qu'il y a ! J'en ai marre de passer pour une chieuse !
« Evade-toi spirituellement, David. Pense à Denis. Pense à sa peau douce, à son odeur, à la sensation de ses bras qui t'entourent… »
- Arrête de dormir, toi, dis quelque chose !

David regarda Rachel, sonné.

- Euh… C'est… c'est toi, Rachel, la fille qui s'énerve… tu t'es énervée pour une bonne raison, je suppose, cette femme t'a embêté et que tu as réagi… comme tu étais consciente de devoir le faire. C'est dur d'aller contre soi et parfois… Y'a pas à le faire parce que… c'est comme ça que ça doit se passer.

Rachel plissa les yeux, choquée. David se mordilla les lèvres.

- Enfin… peut-être.

Roland se leva et serra Rachel contre lui.

- Ca va aller. C'est pas grave. Elle t'a saoulée, tu as réagi, c'est tout.

Rachel acquiesça, plus calme maintenant.

- On rentre ? Le temps que je fasse à manger, que David se prépare…

Roland hocha la tête.

- En route, mauvaise troupe.

***

Rose, Dimitri et Yann suivaient le cours en option.

- On admet donc qu'un Pokémon s'adapte forcément aux combats dont les règles changent puisqu'on reconnait un lien de causalité entre la présence des équipiers et les changements de comportement en combat…

Dimitri lançait des regards à Rose qui lui sourit. Dimitri hocha la tête, rassuré. De temps à autre, elle avait l'air déprimée.

***

David était stressé. Rachel réfléchissait à son comportement de ces dernières semaines. Roland était relax. Ethan regardait son canard en plastique, à moitié indifférent.

- Ca va aller, Dave ? Demanda Rachel.

Il acquiesça.

- J'suis bien, là, j'suis bien…
- T'as vachement l'air… soupira Roland. Oh pu-t…

Rachel écarquilla de gros yeux. La police attendait devant la maison Smirnoff.

- Oh non on s'est fait cambrioler !! Geignit Rachel.
- Allez-y, je surveille Ethan ! Marmonna David.

Roland et Rachel vinrent à la rencontre de la police. David observait depuis l'intérieur de la voiture. Il n'entendait rien, et l'incompréhension se creusa quand Roland fut arrêté devant une Rachel stupéfaite. Elle retourna à la voiture alors que Roland l'appelait. David s'étonna de la voir ouvrir sa portière.

- Sors, David, je dois suivre Roland au commissariat.
- ……….. QUOI ??? S'étonna David.
- Son nom apparait sur les listes d'une arène de combats clandestins !
- Oh…
- Tu étais au courant ?
- Non mais… c'est pas si… étonnant venant de Roland…
- Sors, prépare-toi pour ton rencard et on t'appelle quand tout est résolu, ok ?
- Rachel, n'emmène pas Ethan au commissariat quand même !
- Clarence est en vacances chez sa famille !
- … Les Morris !
- Pas con !

Rachel prit Ethan et se rendit chez les Morris, face à chez elle. Elle frappa à la porte. Tobias lui ouvrit, le portable à la main.

- Ouaip…
- Tobias, ta mère est là ?
- Au jardin, y'a mon père sur le canapé…

Rachel entra avec Ethan. Harrison la regarda.

- Rachel…
- Vous pouvez me garder Ethan ? Je dois aller au commissariat pour… régler un souci !
- Ah oui ?
- Ne me dites pas que vous n'avez pas remarqué la voiture de police ! Souffla Rachel.
- … Une voiture de police, vraiment ?

Rachel regarda Tobias.

- Je peux te faire confiance pour que ta mère garde bien Ethan ?
- Maman… geignit Ethan.
- Ca va aller poussin, maman suit papa ! S'il te plait, Tobias !

Le gamin était tout rouge.

- Euh… ouais…
- Merci !

Elle lui fit une bise et partit.

- Merci merci merci !

Tobias ferma la porte. Donna sortit du placard.

- Quelle idiote j'ai été de me cacher là ! Merci Tobias !

Harrison se releva et recommença à espionner les voisins comme avant l'arrivée de Rachel.

- La vache, il se débat, le con ! Ricana Harrison.
- Harrison, voyons… Oh lala pauvre Rachel…

Tobias remonta alors qu'Ethan était auprès de Donna qui lui tenait la main.

Une fois dans sa chambre, le gamin regarda la photo qu'il avait prise de Rachel avec son portable quand elle était entrée. Pleine vue sur son décolleté. Tobias eut un sourire légèrement pervers sur son visage.

« Elle est bonne… »

L'adolescent enfonça une main dans son short.

***

- Bon, David, il va falloir qu'elle parte, là. J'ai de la visite moi.

David regarda Rachel, embarrassé.

-Ca ne tient qu'à toi, David, tu n'as qu'un mot à dire.

David regarda Samantha.

« Je peux pas l'abandonner, elle va se foutre en l'air… »
- … Désolé Rachel, je me sens pas prêt.

Rachel pencha la tête sur le côté. Samantha sourit.

- Tu vois ?
- Je me sens pas prêt à laisser Samantha seule… j'ai peur qu'elle…

Samantha plissa les yeux.

- J'ai peur qu'elle fasse une bêtise.

Rachel regarda Samantha et regarda David.

- C'est… très noble de ta part mais tu dois penser à toi !
- … Je sais pas si je vaux encore quelque chose.
- David…
- J'suis perdu…
- J'vais faire du café… soupira Samantha.

David garda la tête basse devant une Rachel désemparée.


***

Rachel attendait, comme une idiote. Elle reçut un appel.

- Allô ?
« Rachel, tout va bien ? »
- Ca va, David, tu en es où ?
« Je suis prêt, j'attends Denis… »
- Ne stresse pas, tout va très bien se passer.
« J'peux même pas compter sur vous pour m'enfuir au cas où… »
- Ne sois pas ridicule, David…
« Et toi ne sois pas trop sévère avec Roland… »
- Je sais même pas exactement ce qu'ils lui reprochent…
« J'veux pas que vous vous sépariez pour quelque chose d'aussi idiot… »
- Roland est en garde à vue, David, si ça c'est idiot…
« Hm… J'ai peur, Rachel… »
- J'ai peur aussi, David, mais que veux-tu… C'est la vie, plein de rendez-vous, toi avec ton mec et sa famille, moi avec Nénucrique Police d'Etat…
- Madame Smirnoff ?
- J'te laisse David. Casse la baraque !
« Okay… »

Rachel raccrocha, se leva et se dirigea vers la salle où Roland était interrogé.

- T'en fais pas, j'ai bien gardé la savonnette en main !
- J'aurais préféré que tu la fasses tomber dans une bouche d'égout ! Grommela Rachel.
- Madame Smirnoff, savez-vous quels sont les faits reprochés à votre mari ?
- … à tous les coups c'est pas ce pourquoi j'aimerais qu'il soit emprisonné mais dites toujours...
- Il a participé à des combats interdits pour de fortes sommes d'argent…
- Quoi ? M… On n'a pas de problèmes d'argent !
- En fait il a eu le tort de signer de sa main le contrat le liant à la société de combats clandestins et comme il a été général pendant la guerre, sa signature est dans les registres.

Rachel ricana.

- Mais quel couillon !
- Il combattait sous le pseudonyme de « Prof Masqué »…

Rachel redoubla de rires devant un Roland au bord du fou-rire.

- … Madame Smirnoff ?!
- Pardon, pardon…
- Pour ses méfaits il portait une cagoule…

Rachel était morte, vlan. Partie dans un immense éclat de rire, dans une salle avec trois policiers.

- T'es con ! T'es trop con ! Hahahaha !

Roland rit à son tour mais moins vigoureusement. Voyant le sérieux des policiers, Rachel s'arrêta.

- Bon… euh… en quoi c'est… enfin à quel point c'est grave ?
- Il s'est rendu par cinq fois à ces compétitions, ses Pokémon ont été vus, notamment Chovsourir, Minotaupe, Feuiloutan, Scorvol, Phyllali, Tartard, Metamorph… les Pokémon sont fichés, forcément...
- Hm.
- Le butin amassé par votre mari s'élève à…
- 4000 la première fois, 6000 la deuxième, 5700 la troisième, 9500 la quatrième et 8000 la cinquième. Pour un total de 33200 Pokédollars.
- … ce qui est exactement ce que nous avons trouvé lors de la fouille préventive chez vous.

Rachel regarda Roland.

- Tout ça ?!
- C'était conservé dans le double-fond de l'armoire, tu sais celui que l'agent immobilier avait essayé de nous cacher…
- Ah ouiiiiiiiiiii !
- J'ai rien dépensé, je la jouais Breaking Bad, pour le jour où ça serait nécessaire…
- Oh, mon Bryan Cranston ! Ricana Rachel.
- Madame, vous réalisez que votre mari a gagné de l'argent issu de trafics, de malversations, de paris sur des combats de Pokémon ? Paris qui sont illégaux ?
- Mais il n'a rien dépensé et je m'assurerais bien que tout vous soit restitué ! Rappela Rachel.
- … C'était à votre insu !
- Oui, tiens, pourquoi tu faisais ça ? Et quand tu trouvais le temps de…

Roland se mordilla les lèvres.

- Mes jours de congés impromptus… bah au lieu de rester à glander à la maison…
- Oh mon Roland ! Et les salles d'entrainement ?!
- Ca devient gavant toujours la même chose…
- Tu te rends compte que tu t'es mis dans l'illégalité, que tu risquais de perdre ta licence de prof ?! Soupira Rachel.
- Je suis désolé…
- Non, même pas, tu t'en fous ! Sourit Rachel.

Il sourit.

- Je suis désolé de ne t'avoir rien dit.
- Oh Roland... Ca va, je passe l'éponge.

Les policiers s'étonnèrent.

- Euh… Monsieur Smirnoff, vous allez recevoir une amende avec sursis, c'est-à-dire que si jamais vous recommencez, vous serez verbalisé à titre pécuniaire.
- Très bien.
- Madame Smirnoff, surveillez votre mari, ce qu'il a fait est grave et peut faire l'objet d'un jugement devant un tribunal qui peut mener à l'annulation de sa licence de professeur ou pire, à des années de prison.
- Oui monsieur.
- Vous êtes libres.

Roland et Rachel sortirent en silence du commissariat. Une fois dehors, Roland regarda Rachel, inquiet.

- Tu… tu vas m'engueuler maintenant ?
- Non.
- … non Non, ou Non « Plus tard, une fois à la maison pour que je puisse bien t'engueuler » ?

Rachel soupira.

- David a raison. Il faut que je m'énerve pour ce qui mérite que je m'énerve pour. Une femme me juge ? Je vautre cette salope. Mon mari est en garde à vue ? Je garde mon calme parce que c'est mon mari, ma famille et que pour le bien de ma famille, je dois garder la tête froide. Et tu sais quoi ?
- Hm ?
- Ca fait du BIEN ! Si David pouvait lire mes pensées à travers l'espace et être aussi à l'aise pour son rendez-vous que moi pour ta garde à vue…

Roland soupira.

- C'était la plus belle soirée en amoureux depuis notre mariage !
- Oui je suis d'accord.
- Tu acceptes enfin le fait qu'on soit un couple à part ?
- Voilà.
- Une bonne chose de faite ! Sourit Roland.

Rachel plissa les yeux.

- Nan, faut aller récupérer Ethan chez les Morris !
- … Cours Rachel !! Pauvre gosse !
- Arrête Roland !! Ricana Rachel.
- Vite sinon on va retourner en garde à vue pour délaissement d'enfant !
- N'importe quoi ! Cria Rachel en riant.

***

Samantha servit le café et regarda David qui rendait Ethan à Rachel.

- … Si j'te gêne, tu me le dis ?

David regarda Samantha, dédaigneuse.

- Tu veux te casser ? Casse-toi !
- …
- … euh, mademoiselle Hobson…
- Sam…
- De toute façon, t'en as jamais rien eu à foutre de moi.
- M… Dis pas ça, Sam !
- Mademoiselle Hobson, David est tout sauf un jeune homme qui s'en fout !
- Tu dis ça mais il va m'abandonner, là !
- David est homosexuel il n'a RIEN à faire avec vous de prime abord !
- Et pis ? Ca peut changer !

David se mordillait les lèvres.

- Hein mon poulet ? Hein que tu m'aimes ?

Rachel resta interdite devant ce spectacle. David regarda Samantha d'un œil.

- Hein que tu m'abandonneras pas mon biquet ?
- … la ferme.

Samantha releva la tête, étonnée. Rachel sembla soulagée. David secoua la tête, secoué de sanglots lui-même.

- Tu… Tu m'as fait coucher avec des gens… ignobles, tu m'as pour ainsi dire vendu à des types…
- Sans ça t'aurait rien eu à bouffer !

Rachel était choquée. Elle boucha les oreilles d'Ethan.

- T… Tu prétends que tu as besoin de moi mais t'as juste besoin de moi pour satisfaire tes copains !
- T'es pas content, tu refuses !
- Comment je pouvais te refuser quelque chose ? Si tu me virais d'ici, j'aurais été incapable de revoir les membres de ma famille… Chaque fois c'est pareil je m'installe chez des gens et je me fais virer comme une merde, alors à force...

David baissa la tête.

- Je pense pas t'avoir aimé un jour… juste que… Juste que c'était facile pour moi de rester avec toi.
- … connard ! Grommela Samantha.
- Toi, connasse, de m'avoir enfermé avec toi dans cet appartement horrible !
- T'étais bien content !
- C'était une solution de FACILITE ! TOUT COMME TOI QUI ME PREND COMME AMANT APRES LA MORT DE TON MARI ! C'est FACILE, c'est SIMPLE, ça ne t'engage à rien puisque je ne suis qu'un gamin capricieux et têtu !!

Rachel était impressionnée par David qui était vraiment énervé. Samantha soupira.

- Comme tu me déçois…
- Oh ta gueule… grogna David, boudeur.

Rachel lâcha Charmina et Ectoplasma.

- J'en ai assez entendu. David, va faire tes valises avec eux.

David se leva et suivit les Pokémon. Samantha regarda Rachel.

- T'es contente, salope ?
- Très contente. Tant pour lui que pour vous.

Samantha plissa les yeux.

- Vous avez choisi David parce que vous sauriez qu'il ne chercherait pas à assumer vos soucis, vous avez choisi quelqu'un qui vous donnerait l'apport physique mais pas l'apport moral. Or, visiblement… vous avez besoin du second.
- N'essayez pas de me comprendre…
- Je n'essaye pas, je pense que j'aurais du mal, juste que… Vous êtes tombé sur un type encore plus fragile que vous et du coup vous vous êtes enfoncée dans quelque chose de sordide. Dans lequel vous l'avez un peu trainé aussi… mais rassurez-vous, je ne dirais rien à son frère qui vous casserait la gueule s'il l'apprenait !
- …
- … je vous souhaite bon courage.

David arriva avec les Pokémon de Rachel et ses bagages. Samantha soupira.

- Adieu, lâcheur.
- Adieu, lança fermement David.

Il suivit Rachel jusqu'à la voiture et s'endormit sur la banquette arrière, épuisé par les derniers mois.


***

- S'passe quoi ? Marmonna un type sur le lit de Tobias.
- Rien. Je mate. Y'a le mec du frère pédé du voisin d'en face qu'est arrivé.
- T'observes tout ce qui se passe ou quoi ?

Tobias regardait son pote qui jouait à la console.

- J'attends qu'elle revienne.
- Putain, t'es toujours sur Rachel Smirnoff ? Vieux, elle a presque trente balais et elle est mariée !
- J'veux aller en fac rien que pour la voir !
- T'es taré mon pote.
- Tu peux pas piger, mec. Elle est tellement chaude cette meuf !

Le pote de Tobias haussa les épaules.

- J'sais pas, moi j'regarde pas les vieilles.
- Dis pas ça putain ! Elle est super sexy ! Des fois elle se déshabille devant sa fenêtre... c'est géant !

Le pote de Tobias secoua la tête.

- T'es pas net, Tobias. Vraiment pas net.
- Tu peux pas comprendre mec. Cette nana je l'ai dans la peau.
- Elle a juste 14 ans de plus que toi, genre elle pourrait être ta mère...

Tobias continuait à scruter la rue.

***

Denis arriva devant la maison et poussa un coup de klaxon.

« Allez Denis, courage, ça va bien se passer avec la famille… »

David arriva illico presto.

- Uh, uh… Je… je suis prêt !
- … David, tu es… bien habillé ?!
- Bah oui… enfin… classique, quoi !
- … C'est un diner avec ma famille, pas un entretien d'embauche !
- Han non, il faut que j'aille me changer ?
- Nan, nan, mais nan… Juste que… T'avais pas besoin de faire un effort !
- Oh… bah… si quand même…

Denis démarra.

- Je te briefe un peu…
- Hm.
- C'est les trente ans de mariage de mes parents.
- Oh… Noces de… ?
- Noces de Perle. Trente ans, c'est aussi l'âge de Virginie, ma sœur aînée donc pas d'allusions, elle supporte mal, tout ça…
- Ok…
- Mon autre sœur c'est Sandrine, 28 ans, et mon jeune frère c'est Martial, 18 ans. C'est un petit con, t'occupe pas de lui.
- Ok, Sandrine, Virginie, Martial… ok !
- Mes parents c'est Ruben et Ester…
- Oui, je me souvenais.
- Voilà. Alors j'ai juste dit à maman que j'invitais quelqu'un, que tu étais gentil etc. Ils habitent au bout du hameau où je crèche, on ira chez eux à pied après que j'aie garé la voiture.
- Ok…
- Et ce soir évidemment je te ramène chez toi en un seul morceau !
- D'accord…
- T'as l'air stressé.
- Mon frère est en garde à vue…
- … T'as le droit d'être stressé !
- Merci.
- Mais pas de raconter ça à table !
- Ca semble évident.

***

- Je vais rejoindre Sheldon, les garçons, à plus tard !
- Salut Rose ! Lança Yann.
- Salut !

Yann soupira.

- Toujours aussi chiant, ces cours. Tu rentres ?
- Bah oui…
- J'vais au foyer voir si y'a des mecs dispos pour faire des parties de Burnout, tu viens ?
- Nan, j'suis pas trop jeux ce soir… J'vais nourrir les Pokémon, j'verrais.
- OK !

Yann se dirigea vers le foyer du bloc C. Dimitri soupira et sortit du bâtiment pour regarder la nuit dehors avec ses Pokémon. Il avait juste besoin de réfléchir au calme.

***

Porte d'entrée de la demeure patriarcale des Truman. Denis prit une grande inspiration.

- David, je t'en supplie, ne me lâche pas !
- Je suis là, mon frère est en garde à vue, je peux plus fuir ! Sourit David.
- Merci… pour… ça ?!

Denis frappa à la porte. Une dame d'un certain âge ouvrit.

- Oh ! C'est notre petit Denis ! Bonsoir mon grand !
- Bonsoir maman !
- Et son… jeune invité qui n'a pas peur de parler tout fort dans une librairie !
- Un de mes grands défauts ! Sourit David.

Ester Truman lui fit la bise, ce qui étonna David qui regarda Denis.

- Très chaleureuse, oui ! Sourit Denis.
- Entrez, entrez… Tout le monde est déjà là…

David vit deux femmes qui œuvraient en cuisine, une aux longs cheveux noirs, Virginie, l'autre aux cheveux plus courts et teints en roux, Sandrine.

- Les filles… marmonna Denis.

Virginie se retourna, acariâtre.

- Oh, Denis.
- Je peux vous présenter mon petit ami ?

Sandrine, plus dégourdie que sa sœur, plaça les pâtes à la carbonara dans la passeoire, se lava les mains et sourit.

- Bonsoir jeune homme !
- Bonsoir ! David !
- Sandrine, enchantée !

Nouvelle accolade. David semblait content de faire bonne impression. Denis s'étonna.

- Vous êtes seules ?
- M'en parle pas, Shawn fait un poker ! Je lui dis « L'anniversaire de mariage de mes parents, Shawn ! » il me dit quoi ? « Et alors c'est pas grave y'en aura d'autres ! »

Denis plissa les yeux.

- C'est bête, il avait l'air cool… Tu l'as pas largué au moins ?
- Nan mais j'lui ai dis qu'il avait intérêt à se rattraper ! Soupira Sandrine.
- Et toi, Virginie ? Aux dernières nouvelles, tu étais…

Virginie se retourna vers Denis, furieuse.

- Fiancée, merci ! Rupture de fiançailles, ce connard a flippé alors qu'on choisissait la date du mariage ! Il voulait que ça se fasse dans cinq ans !
- Oh… désolé…
- Et toi, ça va ? Apparemment oui, j'vois que ça va !

Virginie grommela, balança un torchon à côté de l'évier et partit au salon. Denis regarda David.

- Ta belle-sœur a des sautes d'humeur, tu dis ?
- Ma belle-sœur est un modèle de calme et de félicité ! Rectifia David.
- Oh ! Mais voilà mon fiston !
- Papa !

Denis serra son père dans ses bras. Ruben regarda David.

- Et le jeune homme…
- David, monsieur Truman, David Smirnoff, enchanté.
- David. C'est bien, c'est un beau nom !
- … merci ?!
- Alors, ça fait combien de temps ?

Denis garda un air très digne alors que David était gêné.

- Ca… euh… Ca va faire cinq mois !
- C'est bien, très bien… Pas trop de disputes ?
- On ne s'est jamais disputés, papa ! Sourit Denis.
- Jamais ? Oh, mais il faut se disputer, ce sont les disputes qui font les grandes liaisons !
- … je sais pas trop…
- Il a l'air trop gentil, non ?

Denis acquiesça.

- David est une boule de gentillesse ! Ma petite boule de gentillesse !

David sourit, flatté.

- On va passer à table, ta mère a fait un rôti !
- Oh chouette ! Sourit Denis.

***

David était face au jeune Martial, un jeune homme qui n'avait pas l'air super dégourdi. Survêtement, casquette à l'envers… David avait l'impression d'être en face d'un jeune de banlieue, mais non ils étaient dans une vieille maison de village.

- David tu es médecin c'est ça ?

David se tourna vers Sandrine.

- Oui… oui, je suis médecin ! Pour Pokémon seulement donc c'est un peu limité…
- C'est une bonne situation quand même !
- Oui, ça va, j'ai pas à me plaindre…
- David était mon médecin traitant et puis, les choses faisant… sourit Denis.
- Trop de détails… soupira Martial.

Denis regarda son frère et esquissa un sourire embarrassé.

- Bref, voilà.
- Tu as de la famille dans le coin ?
- Je vis chez mon frère, sa femme et leur fils !
- Oh…
- Vous n'avez pas de maison à vous, David ? S'étonna Ester.

Denis se mordilla les lèvres. David répondit comme il put.

- La… la vie n'a pas été tendre avec moi…
- Comme avec tout le monde… soupira Virginie.
- C'est à cause de cette horrible guerre ? S'étonna Ester.
- Non, non, c'est juste que… j'habitais chez mon ancien petit ami…

Martial tira la langue devant un Denis lassé.

- … et quand on a rompu il m'a purement et simplement expulsé…
- C'est horrible…
- C'est… comme ça, je suppose…
- Ouais, coutume de pédés…

Ruben et Ester en lâchèrent leurs couverts. Virginie sourit, narquoise. Denis soupira.

- Excuse-toi, Martial !
- Pour ?
- Excuse-toi, jeune homme ! Grommela Ruben.

Martial soupira et clama d'une voix équivoque :

- Je suis désolé !
- …
- Bon.
- Et… Et toi Sandrine…
- Je suis traductrice. Je traduis des livres de l'anglais ou de l'allemand au français.
- Oh, une autre vocation bouquiniste… c'est de famille ? S'étonna David.
- Pas du tout, moi j'étais architecte ! Ricana Ruben.
- Et moi j'ai passé ma vie dans les ateliers à tisser ! Sourit Ester.

David acquiesça.

- Martial ?
- J'te parle pas à toi.
- Il est demandeur d'emploi… marmonna Sandrine.
- Tais-toi putain ! Soupira Martial.

David plissa les yeux. « Note personnelle : Ne PLUS adresser la parole à Martial. Jamais ! »

- Y'a… pas de honte ! Sourit David.
- Tout à fait… marmonna Denis.
- Ouais bah t'es bien placé pour dire ça monsieur le médecin…
- J'ai mis du temps à trouver mon emploi… Je bosse que depuis un peu plus d'un an à mon cabinet… alors que je devrais y bosser depuis trois ans vu mon âge.
- Mouais… boulot de médecin pourrave…
- J'aimerais que tu aies un boulot « pourrave » de ce genre, jeune homme ! Souffla Ester.
- … Virginie, si je peux demander…

La brune semblait ailleurs.

- Hm… Je suis directrice du service communication d'une grande entreprise qui travaille dans le nucléaire…
- Oh… C'est… prestigieux ! Remarqua David.
- Oui, en gros mon but est de dire que le Nucléaire c'est super alors que la moindre irradiation provoque des cancers, des vomissements…
- Oh…
- Mais sinon c'est très prenant…
- Je suis… désolé de ce qui t'arrive…
- C'est rien. Je vais me relever comme d'habitude…
- D'habitude ?
- Ca fait six fois qu'elle a des relations longue durée mais que ça foire… marmonna Sandrine.
- Oh toi la ferme ! Ton mec est parti voir ailleurs ! Poker, mon cul oui !
- N'importe quoi !
- Du calme, les enfants ! Soupira Ester.

David se pencha vers Denis.

- C'est toujours comme ça ?
- C'est calme ce soir… marmonna Denis.

Ruben soupira.

- Vous n'êtes pas là pour vous chamailler mais pour fêter notre anniversaire de mariage ! Tout de même !
- Oui, un peu de tenue, si c'était un diner normal, encore…
- En plus Denis vient nous présenter son compagnon, alors tenez-vous tranquilles !

Martial soupira.

- Rien à foutre.
- Martial ! Cria Ester.
- Pardon…

Denis soupira.

- A part ça, en ce qui me concerne à la librairie, tout va bien !

Virginie, Sandrine et Martial regardèrent leur frère qui repiqua du nez vers son assiette sans plus de procès.

- Ca fait du bien de manger dans le calme ! Sourit Ester.
- Ah oui. Que font tes parents, David ? Demanda Ruben.
- Ils étaient professeurs, aujourd'hui à la retraite.
- Sa sœur est le PDG de Daycare ! Sourit Denis.

David plissa les yeux. « Mouuuui… J'voulais pas trop le dire ! »

- Vraiment ?!
- C'est fantastique ! S'étonna Ester.
- Ah ça, c'est une famille de prodiges à coup sûr… Smirnoff en même temps ça n'est pas un nom commun…
- On a des origines néerlandaises… marmonna David.
- Ah, l'Europe… On y est allés en voyage !
- C'était il y a longtemps, Virginie avait douze ans !

Laquelle soupira à son évocation.

- Hm…
- Tu as voyagé, David ?
- Au Brésil, oui, deux fois !
- Ca doit être beau !
- Ca dépend… marmonna David.

Virginie soupira et regarda Denis.

- Eh bah putain, t'as trouvé le jackpot !

Denis acquiesça mollement.

- Mignon, gentil, famille pleine aux as, la vache, c'est le bonheur !

Denis regarda sa sœur plus précisément.

- Et sinon Denis, tu touches plus à la coke ?

Denis écarquilla les yeux. Sandrine se couvrit la bouche. Martial ricana. David regarda Denis, éberlué.

- Qu… quoi ?!
- Visiblement tu lui as pas raconté ça, hein ? sourit Virginie.

Denis semblait retenir des larmes. Ester et Ruben semblaient embarrassés. Martial ricana moins fort. Sandrine semblait attristée pour son frère.

- Virginie, c'est méchant ! lâcha la rousse.
- Ca va quoi putain, depuis tout à l'heure il se la pète à nous bassiner avec son mec parfait, ça va quoi ! J'ai pas de leçons à recevoir d'un mec qui a volé de l'argent à nos parents pour s'acheter de la dope !

David était ostensiblement choqué. Denis chercha à se lever, terrassé.

- D… De… Denis… marmonna David.
- Laisse-moi… geignit le jeune homme.
- Ce… Ce n'est rien, fiston…
- Ca fait un an et demi que tu es sorti de désintoxication, il n'y a plus rien à craindre maintenant… marmonna Ester.

Denis n'arrivait plus à soutenir le regard de personne. Il soupira.

- B… Bon anniversaire, papa, maman…

Il partit devant un David, effaré par ce qu'il venait d'apprendre. David regarda tout le monde et se leva à la suite de Denis qui sortait de la maison.

- Euh… Merci pour ce repas…

Il partit à son tour.

- Denis !

David essaya de courir pour rattraper Denis qui marchait.

- Denis !!
- Laisse-moi… sanglota le jeune homme.
- Tu peux pas partir comme ça, Denis…
- Tu mérites pas un mec comme moi…
- Denis !

David rejoignit Denis et l'arrêta.

- Denis…
- … Mon… Mon deuxième mec… qui m'a… donné ma première dose. J'ai sniffé comme ça parce qu'il me l'avait dit et parce qu'entre nous c'était… chimique, on baisait tout le temps !
- …
- J'pensais pas que… j'deviendrais accro aussi vite ! Et c'est devenu… dingue, David, j'suis devenu une vraie loque, j'ai perdu mon emploi, j'savais plus quelles étaient les réalités… J'voulais pas te le dire, je pensais… et puis t'as l'air tellement pas solide, j'me suis dit si je lui apprends ça…

David plissa les yeux. Denis fondit carrément en larmes comme un môme.

- D… D… David j'suis… Snif… Désolé de te mettre tout ça sur les épaules, si tu veux partir je t'en voudrais pas…
- M… Denis…
- J'suis minable… J'suis un gros minable… Oh putain David j'suis désolé de t'avoir rien dit !
- Mais non…

David était effaré… par sa propre réaction.

Il restait étonnamment stable. Si Kyle lui avait annoncé un truc pareil, il se serait barré fissa. D'abord les mecs en pagaille, ensuite ça…

Mais il y avait un truc chez Denis. Comme une perfection préalable qui disait à David de rester calme.

- Tu veux rentrer ? Demanda David.

Denis regarda David et hocha la tête.

- David, j'peux te demander un truc que je suis pas vraiment en position te demander ?
- … Vas-y…
- Reste dormir à l'appartement ce soir. Demain tu t'en iras mais je veux pas finir tout seul ce soir !

David hocha la tête, mû par une volonté idiote.

« Putain David, le mec s'est drogué ! »
« De la coke, David ! Pas du sucre en poudre, de la coke ! »
« Que ferait Roland dans une telle situation ? »

David agita la tête et partit avec Denis jusqu'à son appartement en lui tenant le bras.

***

Dimitri fut réveillé par la barrière du bloc. Il s'étonna d'avoir dormi dehors. Il faisait cependant encore nuit, au pire il avait fermé les yeux. La personne qui avait ouvert la barrière était… Rose. Dimitri rappela ses Pokémon.

- Rose ?!

Elle pleurait. Dimitri plissa les yeux.

- Ca va pas…
- Sheldon… il… il est allé faire la tournée des bars avec ses amis du club de sciences politiques !
- … Sheldon a un groupe et il part en tournée ?
- J'en ai assez !

Dimitri baissa la tête.

- J'peux pas y faire grand-chose…
- Je comptais passer le reste de la soirée avec toi et Yann, si je vais me coucher maintenant, je vais déprimer…
- … tu veux qu'on aille se promener ?
- Nan.

Dimitri acquiesça.

- Ok…
- Tu veux bien venir dans ma chambre pour qu'on discute au chaud ?
- Ouais, ok.

Dimitri suivit Rose jusqu'à la chambre. Elle ouvrit et laissa entrer Dimitri.

- Bon. De quoi tu veux qu'on discute ?

Rose regarda Dimitri, serein. Elle inspira.

- Dimitri, ne m'en veux pas.
- … ?!

Rose avança vers Dimitri.

Et elle l'embrassa. Elle se serra contre lui, l'embrassa, le caressa. Dimitri plissa les yeux.

- Rose ?
- Chut, Dimitri, juste, chut…
- Mais Rose, enfin…

Elle commença à lui enlever sa chemise. Dimitri plissa les yeux.

- … tu veux voir mes poils ? J'aime pas ces poils tu sais !

Rose retira la chemise de Dimitri. Il avait effectivement quelques poils sur son torse adolescent. Rose regarda Dimitri qui gardait un air tout débonnaire, tout innocent. Elle l'assit sur le lit. Dimitri la regardait.

- Rose, c'est pas… enfin j'ai pas l'impression que ce soit très bien ce qui est en train de se passer…

Rose l'embrassa pour qu'il se taise, puis elle se déshabilla à son tour. Dimitri haussa les épaules. « Pourquoi maintenant j'ai l'impression que tout le monde veut être à ma place ?! »

Rose allongea Dimitri sur le lit et commença à retirer son pantalon.

- Oh… alerte, alerte…
- Dimitri, contente-toi de suivre ton instinct.
- Mon instinct me dit… laisse-là faire, elle sait mieux que toi… et c'est un message bizarre, je ne vous félicite pas, Instinct !

Rose sourit.

- Toi au moins, tu penses à moi…
- C'est dur de t'oublier en ce moment ! Admit très sérieusement Dimitri.

Et ça, non. Dimitri n'oublierait pas cette soirée…

***

Le monte-charge arriva à l'étage. Denis avait une tête de déterré.

- Ca va ?
- …
- Denis ?
- J… Je vais… Je vais prendre le canapé, tu peux aller dans mon lit si tu veux…
- Denis…

Il ouvrit la grille de son appartement et invita David à entrer. David resta devant Denis qui semblait effondré. Dans un sanglot, il formula un sinistre :

- J't'avais bien dit qu'un jour j'te décevrais…

David se mordilla les lèvres.

- … Tu peux me laisser réagir avant de tirer des conclusions ?
- David, c'est pas la peine, au début tu vas me dire « C'est pas grave » et puis après…
- …
- Après tu vas te mettre à douter de moi, on se fera plus confiance, tu vas me croire camé tout le temps, si tu égares de l'argent tu vas me soupçonner, si…

David leva les yeux au ciel et embrassa Denis à pleine bouche, ce qui étonna le jeune libraire. Quand David s'éloigna, Denis le regarda, surpris. David haussa les épaules.

- J… J'm'en fous !
- …………………..
- Avant ce soir, jamais j'aurais pu soupçonner que t'aies… que tu aies un truc aussi gros sur les épaules !
- … tu comprends que je t'ai menti tout ce…
- Denis, non, t'as pas menti ! Tu m'as dissimulé des choses, comme moi je t'ai dissimulé mes cicatrices, comme je t'ai pas dit que j'avais quasiment servi de prostitué à la seule femme que j'ai jamais fréquenté…
- Hein ?! S'étonna Denis.
- Ouais, tu vois ! On peut pas connaître les détails de nos vies respectives et… et au pire on s'en tape ! Tu t'es drogué ? Ok, moi j'ai le cœur d'un autre, le rein de mon frère, un bout de son foie aussi… Merde quoi, évidemment qu'on a tous les deux des trucs pas reluisants dans nos vies…
- David…
- Tu es un ancien drogué, et dans ancien drogué, y'a… Ancien !
- …
- Et surtout quand j'ai entendu ça je me suis pas dit… « Quel minable, quel pourri, quel salaud », je me suis dit… « Pauvre Denis, comme il a dû souffrir. »

Denis sourit, ému. David sourit à son tour. Regard quelque peu équivoque.

- On… entre, on prend un café ? Suggéra David.
- Hm… ouais…

Ils entrèrent dans l'appartement. Denis ferma la grille. Aussitôt qu'il eut fini, David lui sauta dessus.

- D… D…
- Cht…

Les deux jeunes gens s'embrassaient comme jamais, embrasés par une fièvre impossible à consumer.

- D… David ?!
- J'ai envie, Denis !
- J… J'vois ça…
- T'as pas envie ?
- Tu déconnes ? Pourquoi tu crois que je voulais que tu t'installes ici ?
- Tu préfères faire ça au lit je suppose ?
- Le sol est un peu trop dur, le buffet de la cuisine est arrondi et glissant…
- Ok…

Denis mena David jusqu'à la chambre. Le lit était assez grand.

- Euh… Denis, juste rassure-moi sur un seul tout petit truc…
- Quoi ?
- Rien dans cet appartement n'a été acheté avec l'argent… d'un éventuel trafic…
- Oh, non, je… consommais, c'est tout… comment tu peux vouloir d'un type comme moi ?!
- Denis, je te l'ai déjà dit, si tu me trompes, là ce sera vraiment grave. Ca, je m'en fiche. En plus tu t'en es sorti et… c'est d'autant plus honorable.

Denis se sentit fondre. Il embrassa David. Ils s'écroulèrent sur le lit. Les fringues volèrent.

- Maudit jean trop serré !
- Après c'est moi qui m'habille trop classe !
- J'voulais te plaire un peu aussi moi ! Grommela Denis.
- J'regardais pas tes fesses, j'étais trop soucieux de plaire à ta famille !

Une fois nus, ils se serrèrent l'un contre l'autre, fous d'amour.

- David…
- …
- …

Denis regarda David qui semblait toujours aussi gêné par ses cicatrices. Denis sourit. Il embrassa chacune des cicatrices de David.

- D… Denis !
- Y'a rien d'empoisonné, t'inquiète. C'est toi, c'est ton corps. Et je t'aime !
- Denis…
- Et puis maintenant que je suis à ce niveau là, autant en profiter…

David écarquilla les yeux et regarda au plafond.

- Oh, Denis… sourit-il, heureux pour la première fois depuis bien longtemps.