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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 22/12/2010 à 07:04
» Dernière mise à jour le 22/12/2010 à 13:27

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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030 - Baume
« La seule chose importante, c'est d'aimer et d'être aimée. C'est bien la seule certitude que j'ai aujourd'hui. Et la beauté dépend du regard que l'on pose sur les gens. Quand ce regard est celui de l'être aimé ou tout simplement celui de la bienveillance, il agit comme un baume enchanteur… »
(Mylène Farmer dans l'Interview qu'elle donna pour Paris Match début décembre 2010)



- J'me sens tellement mal…
- Moi aussi mais je sais pas pourquoi… On n'a rien fait de mal ! Soupira Charlie.

Léopold soupira, assis sur le canapé tout en tenant Nell sur ses genoux.

- Son père a déménagé et l'a changée d'école ! On doit être un couple vachement outrageant…
- Yann est complètement déprimé… Et je sais pas… si on doit lui parler ou quoi ! Soupira Charlie.
- Si Roland était là… marmonna Léopold.
- Comment ça ?
- Ca semblait tellement facile avec lui, en trois mots il pouvait rassurer quelqu'un…
- Mais Léo, Roland c'est pas un super héros ! On est les parents de Yann. Il faut éviter qu'il ne nous en veuille et surtout… qu'il souffre.
- J'crois que pour ça c'est trop tard… soupira Léopold. C'est décisif, quoi, c'est là où on voit si on est des mauvais parents ou quoi…

Charlie leva les yeux au ciel.

- Peut-être pas à ce point là…
- Eh bah moi je ressens ces choses là !
- Eh bah permets-moi de te dire que tu extrapoles !
- J'ai pas envie qu'il nous fasse des reproches ! Quand je vais le border le soir, il boude ! A table, il n'aligne pas deux mots ! Charlie !
- J… Je sais mais que veux-tu qu'on fasse ?

Léopold haussa les épaules.

- Il faut prendre les choses en main et ne rien laisser passer.

***

- Là, là tu vois j'aimerais que Rachel ou Roland soit là !

Claire acquiesça.

- C'est compréhensible…

Ils regardèrent la maison de retraite où ils allaient entrer.

- Je sais pas quoi faire, Claire.
- Nell est chez Charlie et Léo, tu vas voir pourquoi on t'a appelé, et on rentre.
- Et si papa veut que je le ramène à la maison ?
- Alors non ! Malcolm, tu dois être ferme !

Malcolm hocha la tête.

- Je sais pas trop… Mais… Je te fais confiance !

Claire sourit. Ils sortirent et entrèrent dans le bâtiment.

- Bonjour, je suis Malcolm Heine, je viens pour la chambre 5 !
- … Heine Kenneth Léonard, oui ! C'est pour signer une décharge de sortie…

Malcolm regarda Claire.

- Est-ce qu'on peut voir mon père ?
- Oui, oui ça semble possible… Sandy ?
- Hm ?
- Tu emmènes monsieur et madame Heine à la chambre 5 ?

L'infirmière guida Claire et Malcolm. Claire souriait.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonna Malcolm.
- Elle nous a appelés Monsieur et Madame Heine !
- … elle se sera trompé…
- Ca m'a fait tout drôle ! Sourit Claire.
- En bien ou…
- En bien évidemment !
- Ah…
- Vivement que ce soit officiel !

Malcolm sourit.

- Je pourrais aussi reprendre ton nom et… devenir un Perry !
- Malcolm Perry ? Vraiment ?
- Pourquoi pas !

L'infirmière arriva devant la chambre.

- Voilà.

Elle leur ouvrit.

- Monsieur Heine ? Votre fils !
- Oh. Faites-le entrer.

Sandy ouvrit grand la porte. Kenneth était debout et se tenait à un meuble.

- Papa ! Sourit Malcolm.
- Seul.

Malcolm plissa les yeux.

- P… Papa, c'est Claire, ma future femme !
- Et j'estime avoir le droit de parler seul à seul avec mon fiston !

Malcolm regarda son père et prit Claire par le bras pour la faire avancer.

- Requête refusée, père.
- … Très bien. A ta guise, si tu n'es plus capable de décider seul de quoi que ce soit… Laissez-nous… somma Kenneth.

L'infirmière ferma la porte. Malcolm regarda son père qui marchait avec une béquille.

- Tout va bien… ? Demanda Malcolm.
- Bien, oui, j'ai retrouvé ma mobilité et… tout fonctionne correctement ! Je vais pouvoir reprendre une vie normale.
- Oui, ça… paraît évident…
- Tu signes la décharge de sortie alors ?

Malcolm regarda Claire.

- Mais… tu habiterais où, papa ?
- Chez moi !
- … Rachel a vendu la maison !
- Quoi ? Pourquoi ?
- Pour mettre l'argent sur le compte épargne familial…
- Oh seigneur mais…
- Elle est aussi partie avec Roland, à Hoenn.

Kenneth regarda Malcolm qui hocha la tête. Kenneth soupira.

- Décidément les choses prennent une tournure…
- Papa…?
- Ta sœur avec… ton meilleur ami, tu trouves ça acceptable ?
- Bien sûr papa…
- C'est absurde… et si moi je m'étais mis en ménage avec la sœur d'Etienne, tu penses que c'eut été correct ?

Malcolm soupira.

- Papa…
- Je pense qu'il n'y a aucun choix à faire, je vais devoir venir habiter chez vous ! On doit aussi aller chercher Judith.
- Vous n'avez donc rien compris ?

Kenneth regarda Claire. Malcolm la regarda, la suppliant du regard de faire attention à ce qu'elle allait dire.

- Monsieur Heine, les choses sont ce qu'elles sont, elles ne changeront pas pour votre bon plaisir, et surtout… Malcolm fait ce qui lui semble bon, pour lui et pour sa famille. Dont vous faites assurément partie, je ne remets pas ça en cause, mais… Essayez de comprendre que tout ne pourra pas redevenir comme avant. On ne peut pas reprendre Judith ni vous avoir à la maison.

Kenneth regarda Malcolm qui hochait la tête.

- Elle a raison, papa.
- Mais enfin, Malcolm… depuis quand te laisses-tu mener par le bout du nez comme ça ? E… Je pensais que tu étais notre fils aimé, que jamais tu ne nous trahirais, ta mère et moi !
- Papa, maman est… maman est folle.
- Ne parle pas de ta mère sur ce ton.
- Et je pense que tu as besoin d'un examen psychiatrique aussi.

Kenneth regarda Malcolm, déçu.

- Malcolm… dire que je t'ai élevé, dire que je me suis mis dans une position infâme pour toi…
- Papa, ne fais pas ça, ne… ne me rappelle pas une foule de trucs que tu as fait pour moi ! Je vais me marier, je vais agrandir ma famille, je vais m'épanouir, inutile d'essayer de me coincer avec toi et de toute façon… avec le recul, je pense que tu as vraiment besoin d'un examen psychiatrique.
- C'est ce qu'elle t'a demandé de dire ?
- Papa, ne dis pas des choses que tu regretteras plus tard !
- Mac…
- Papa, tu ne vas pas bien.

Kenneth plissa les yeux.

- Tu me déçois beaucoup, fiston.
- Je fais ce que j'estime être le plus juste.
- Tu fais ce que Roland aurait fait !
- Roland n'aurait pas été aussi clément, je ne suis pas Roland et tu n'es pas sain d'esprit. J… Je ne t'ai jamais vu aussi… Faible !

Kenneth plissa les yeux.

- Qu'est-ce qu'Etienne dirait ? Qu'est-ce que maman dirait ? Même Rachel serait déçue…
- Rachel n'est plus ma fille !

Malcolm hocha la tête.

- Au revoir papa. A moins que j'aie une preuve que tu aies envisagé un suivi psychiatrique, je ne te ferais pas sortir de là.

Claire et Malcolm sortirent de la chambre. En fermant la porte, ils entendirent ce cri.

- TU TE RENDS COMPTE QUE TU ES EN TRAIN DE TUER TON PÈRE ??

Claire ferma la porte, suivie par l'infirmière qui posa les verrous. Claire serra Malcolm dans ses bras.

- Je suis fière de toi, Malcolm…
- Claire… J… J'me sens mal !
- C'est normal mais tu as pris une bonne décision !
- J'le reconnais plus…
- Je sais, je sais Mac…

***

- Yann ?

Charlie entra dans la chambre du jeune homme qui lisait « Sa Majesté des Mouches ».

- Oh… très… très bon choix de bouquin !

Yann hocha la tête.

- Hm.
- On peut discuter ?
- Nan.

Charlie plissa les yeux.

- Yann, je sais que tu… dois nous en vouloir en ce moment… C'est nul ce qui t'es arrivé, mais… On pouvait pas prévoir que son père était là et si on l'avait su crois-moi…
- J'vous en veux pas.

Charlie regarda Yann.

- Vraiment ?
- Oui.
- Ah… Ah, ça c'est… C'est bien, Yann, j'avais vraiment peur que tu nous en veuilles.
- Mais nan.

Charlie acquiesça.

- Bon… alors… pourquoi tu fais la tête ?

Yann soupira.

- J'sais pas, peut-être qu'une fille que j'aimais bien a déménagé et changé d'école. C'est pas censé me rendre jouasse…
- Ah oui…
- Mais t'en fais pas, Charlie, j'vous en veux pas.

Charlie grimaça. « T'as merdé, mon vieux Charlie… »

- … excuse-moi…

Charlie sortit de la pièce et soupira. Il rejoignit Léopold dans le salon. Nell dormait à ses côtés sur le canapé.

- Alors ? Marmonna Léopold en caressant Charmillon.
- … J'ai été nul, je pensais qu'il nous en voulait mais en fait il se sent juste mal d'avoir perdu sa copine.
- Charlie voyons, bien sûr qu'il se sent mal pour ça !
- C'est pas ce que tu pensais toi aussi ! Tu étais sur le truc de « il nous en veut » !
- On va résoudre ça, il faut juste prendre le temps et les gants nécessaires.

Charlie acquiesça.

- Tu as raison…
- Ca te stresse, Charlie !
- Bah oui parce que… Les sentiments de ce gamin ont une importance. Au même titre que les sentiments que tout un chacun ! C'est notre fils et… Je veux vraiment qu'il soit bien ici et… ça implique qu'on dissipe ce genre de coups de blues !
- Ca peut aussi se dissiper avec le temps…
- Je préfère prévenir plutôt que ça s'aggrave !

Léopold haussa les épaules.

***

- J'en peux plus…

Kyle ferma son livre et se massa les tempes.

- C'est INCROYABLE que je préfère m'occuper de Perrine plutôt que réviser mes cours !
- Ca n'a rien d'incroyable… marmonna David.

Kyle soupira et regarda leur fille qui mangeait des biscuits, assise sur un tabouret, au milieu de la cuisine.

- … des fois je me demande si on devrait l'emmener chez un psy.

David plissa les yeux.

- J'dis pas ça méchamment, David, mais parfois elle m'inquiète un peu. Elle est trop silencieuse, trop indolente, trop…
- Je sais. J'y ai pensé aussi.

Kyle et David se regardèrent et retournèrent à leurs révisions.

***

- Ils voudront pas. Ni te rencontrer ni rencontrer le môme.

Lily plissa les yeux alors qu'elle venait de poser la fatidique question des beaux-parents.

- Ca me ferait plaisir pourtant… au moins de savoir que la petite a deux paires de grands-parents…
- J'aime bien tes parents mais les miens ne m'apprécient pas trop et je doute qu'ils acceptent de me voir revenir avec une meuf et un chiard alors que je leur ai laissé ma sœur sur le dos.
- … en effet.

Finn haussa les épaules.

- Maintenant c'est ton délire mais…
- Oh moi c'était surtout par rapport à toi… Tu as fait les démarches pour changer de logement ?
- Ca aussi, ça va être compliqué…
- Finn, on ne pourra pas faire avec un enfant dans ce petit truc. Quand Roland est venu la dernière fois, j'ai cru que l'appartement avait rétréci…
- C'est pas vraiment ma faute !

Lily hocha la tête.

- C'est moi ou on est à deux doigts de se disputer, là ?
- En même temps c'est un peu ce qu'on fait depuis le début…
- Oui mais quand même, on va élever un enfant !
- Ce sera mon premier à moi aussi, hein, j'avais même pas planifié d'en avoir un, alors bon !
- Ca va être grandiose, je le sens !! Ricana Lily.

***

Malcolm et Claire approchèrent de la table. La dame noire de l'hôpital psychiatrique les rassura.

- Ne vous inquiétez pas, elle a pris ses médicaments.

Malcolm approcha.

- M… Maman ?

Judith leva la tête vers Malcolm. Elle avait l'air fatiguée mais pas malheureuse, malade ou souffrante. Très apaisée.

- Mac… Mon petit Mac… Et Claire…
- Bonjour, madame Heine.

Ils s'assirent face à elle.

- Tu vas bien maman ?
- … Je vais bien…

Claire plissa les yeux. Elle était trop calme, elle parlait trop lentement, elle n'avait plus rien d'humain. Malcolm allait pleurer.

- M… Maman…
- Comment es-tu entré, Mac ? Je suis contente de te voir. Personne ne peut venir me faire du mal, ici…

Elle mit mécaniquement des sucres dans son café.

- Personne.

Malcolm sanglota. Claire lui frictionna l'épaule. Il se leva et regarda sa mère. Elle le regardait avec ce même sourire, cette béatitude médicamenteuse ne voulant pas s'échapper de son visage.

- Protège bien la petite Nell. Qui sait ce qui pourrait lui arriver… Le monde extérieur est si dangereux…

Malcolm approcha de sa mère en frissonnant. Il lui embrassa religieusement le front, les larmes lui coulant sur le visage.

- Tu as froid, Mac ?

Claire était bouleversée également. Malcolm semblait asséner un coup de surin. Il se dirigea vers Claire.

- On… On y va.
- Malcolm…
- Je peux plus supporter ça.

Claire hocha la tête, compréhensive. Ils partirent, observés par une Judith apathique.

***

Yann arriva pour diner. Il s'assied à sa chaise. Charlie l'observait. Yann plissa les yeux.

- Quoi ?
- Rien, rien.
- … J'suis pas dépressif non plus !
- J'ai pas dit ça !
- Hm… On pourrait juste manger sans parler ?

Charlie hocha la tête, résigné. Léopold tapa du plat de la main sur la table.

- NON JEUNE HOMME !

Charlie regarda Léopold, stupéfait. Juste en face de Yann, le blond avait l'air le plus autoritaire qu'il pouvait arborer, ce qui n'était pas impressionnant du tout. Par contre Nell avait eu peur et commença à chouiner. Charlie se leva pour aller la porter.

- N… Tu ne peux pas fuir comme ça ! C'est à peine si tu as pleuré depuis qu'elle est partie !! Inutile de te retenir ! Tu peux pleurer !
- … J'vais pas pleurer ! C… C'est les… C'est les filles qui pleurent !
- Yann, je t'ordonne de pleurer !
- M… Pourquoi ?
- Parce que tu aimais cette fille !
- N… Arrête de délirer Léo ! C'était juste… On s'est juste embrassés, j'avais pas… enfin j'avais pas tant de sentiments que ça…
- Ne te mens pas à toi-même, jeune homme, il n'y a rien de pire !
- Arrête de m'appeler jeune homme, tu m'fais pas peur !
- Le but n'est pas de te faire peur mais que tu réalises que tes sentiments étaient réels, qu'ils avaient une emprise sur toi !
- Comment tu peux savoir ce que je ressens ?
- Sinon, pourquoi serais-tu aussi déprimé ?
- M… C… Parce que…

Léopold croisa les bras.

- Vas-y. Explique. Elle te manque, ok. C'était une super copine, je veux bien te croire.
- …
- Et tu l'aimais beaucoup.
- … c'est dur de croire que…

Yann s'essuya le visage avec la manche pour éviter de sangloter.

- C'est dur de penser que tu peux pas être aimé !

Charlie balbutia.

- M… Mais Yann, voyons, euh… Rose t'aimait beaucoup mais il y a d'autres personnes qui peuvent t'aimer, et toi-même tu peux être amené à aimer d'autres personnes de différentes manières ! Pendant un temps je pensais que je n'aimerais que Léopold mais… j'ai eu des aventures !
- Et moi j'ai mis du temps avant de réaliser que Charlie était l'homme de ma vie !
- Tu vas connaître des merdes pas possibles, mais au bout d'un moment tu trouveras la bonne personne !

Yann regarda ses papas.

- … et si Rose c'était la bonne personne ?

Léopold et Charlie se regardèrent.

- Alors…
- Alors la vie la ramènera vers toi ! Assura Léopold.

Yann plissa les yeux, pas convaincu par cette dernière phrase. Charlie le reprit.

- Du moins… La vie te fera rencontrer des gens qui te feront penser qu'elle n'est pas la bonne. Qu'elle était quelqu'un qui t'aurait convenu mais pas « la meilleure ».
- En même temps tu es jeune, tu as le temps de… rencontrer quelqu'un… marmonna Léopold.
- Et ça peut arriver n'importe quand, regarde Lily, elle a rencontré son mec pendant une guerre ! Sourit Charlie.
- Ne dis pas ça en souriant Charlie… marmonna Léo.
- Pardon !

Yann hocha la tête.

- Merci d'essayer de me rassurer.
- Ca passera, mon grand. Un chagrin d'amour c'est toujours dur ! Sourit Charlie. Je sais de quoi je parle.
- Non tu sais pas ! Grommela Léopold.
- Si je sais ! Avant qu'on sorte ensemble, j'ai morflé, moi !
- Et moi j'ai pas morflé quand on s'est séparés ? C'était pas marrant, crois-moi !
- Tu vois, mais maintenant on s'est trouvés et ça va !

Yann plissa les yeux.

- … vous voulez dire que…
- Que rien ne se déroulera jamais parfaitement ! Que tu vas en voir de toutes les couleurs ! Sourit Léo.
- Voilà !

Yann hocha la tête.

- Vous avez raison… Mais ça me fait mal quand même qu'elle soit partie.
- Ca va passer. Tu ne pourras jamais l'oublier, elle non plus… Mais un jour tu sauras faire avec.
- Exactement ! Sourit Léopold.

Yann hocha la tête et mangea. Charlie reposa Nell qui s'était calmée.

***

Claire et Malcolm étaient sur le chemin du retour. Claire n'osait pas partir dans une grande discussion. Malcolm regardait fixement la route.

- … Claire, tu sais…

Elle le regarda.

- … Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans toute ma vie.
- Je sais ça, Malcolm.
- Oui mais j'ai l'impression que je ne te le dis jamais assez. Dans un mois on se marie et… j'avais vraiment envie de te dire que je t'aimais du plus profond de mon cœur, que c'était à cet instant la seule chose à laquelle je souhaitais me raccrocher.
- … Malcolm…
- Toi et Nell vous êtes tout pour moi, je mets du temps à m'en rendre compte mais chaque jour ça devient plus vrai et… Je veux vraiment qu'on fonde une grande famille et… qu'on devienne des gens très respectables, sans histoire. Juste nous !

Claire sourit.

- Pour le sans histoire, c'est raté…
- Ouais… ricana Malcolm.
- Mais ça me touche énormément.
- C'est la pure vérité.
- C'est d'autant plus touchant que je sais que c'est la vérité. Je ne doute plus.

Malcolm sourit et regarda Claire.

- On essaie de faire un petit garçon cette fois ?
- Malcolm ! Ricana Claire.
- Oh allez, un petit gars ! On l'appellera Bobby…
- Ah non, Mac ! Jamais ! Plutôt mourir !
- Orson ! C'est mignon, Orson comme prénom !
- Je choisirais le prénom, Mac !
- Bwoooh…

***

Kyle alla se passer de l'eau sur le visage. David entra dans la salle de bains.

- Ca va ?
- Oui… Juste… Je suis juste vanné.
- Kyle…
- J'y arriverais pas, David ! Je pourrais pas exercer, j'arrive pas à tout retenir, j'ai la tête qui va exploser !
- Prends une pause… en ce moment tout notre temps libre est consacré aux révisions…
- Ca me gonfle ! Ca me gonfle, gonfle, gonfle…

Kyle tapait le lavabo.

- GONFLE GONFLE GONFLE GONFLE MERDE !!!

David arriva derrière Kyle et se serra contre lui.

- Allez. Allez. Lâche tout.
- Et j'en ai marre aussi de… d… de me sentir coincé alors que tu es adorable et que je suis complètement obnubilé par mes pulsions de merde !
- C'est ça, allez, sors tout…
- Je fantasme sur Charlie ! Ce mec est juste une bombe sexuelle, c'en est frustrant de devoir ne serait-ce qu'être dans la même pièce que lui, putain !
- Continue…
- J… J'ai l'impression que notre fille est pas bien dans sa tête et quand au lieu de lui lire une histoire, je lui montre des peintures de l'époque classique, je me dis qu'elle devrait voir un de ces connards de psys qui vont lui dire d'être formatée comme un putain de disque dur et j'veux pas ça !
- Allez, encore.
- Pourquoi un crétin fini comme moi avec une vie de merde veut devenir un PUTAIN DE MEDECIN !
- …
- Et comment un abruti comme moi fait pour te garder à la maison ?
- Boh, c'est confortable et le chauffage est idéal…

Kyle regarda son reflet dans la glace.

- David…
- Kyle ?
- D… Depuis quand c'est moi la petite chose fragile et toi qui… qui me porte comme ça ?
- Depuis quelques temps je suppose.
- Désolé d'avoir lâché tout ça… surtout la partie avec Charlie.
- T'as pas tort en même temps. Ca va mieux ?
- Oui… J'veux pas retourner aux révisions.
- Il faut garder le cap, Kyle. Y'a qu'en restant constants qu'on gardera le goût du travail.

Kyle se retourna vers David qui par conséquent le lâcha. Le blond approcha du brun.

- T'as raison, faut rester constant.
- Ouais… Pour éviter d'égrener un peu plus chaque jour le temps de travail et finir par ne plus travailler du tout.

Kyle embrassa David.

- Egrène ça !

Il l'embrassa de plus en plus intensément.

- K… Kyle ?
- Chut. Jusqu'ici, tout va… Jusqu'ici tout va bien, David…

Il fourra une main dans le pantalon de David qui haussa les sourcils.

- Kyle, la porte de la salle de bains est ouv…
- M'en moque.
- Mais Kyle, la petite !
- Elle mange…
- Hm… Arr… Kyle…
- Sors ton engin de ta braguette.
- Quoi ?
- T'as pas dit que tu voulais essayer de nouveaux trucs à l'instant ?
- … Non ! Certainement pas à l'instant !
- Assieds-toi sur le rebord de la baignoire, je me mets sur toi !
- Kyyyyyle !
- N'oublie pas de gémir mon nom. Fort !
- Kyle, non, et la petite ?

Kyle alla fermer la porte.

- Grouille, qu'on retourne réviser vite-fait !

David s'exécuta alors que Kyle baissait son pantalon de sorte que seules ses fesses soient à découvert. Il s'assied sur David.

- Oh seigneur… geignit David.
- Aaaaaw…
- C'est… c'est pas correct on est en pleines révisions !
- David, c'est l'excuse pseudo-religieuse la plus débile que j'ai jamais entendu !
- …
- Prêt ? Je bouge !
- … vas-y… geignit David.

***

- Tu fais quoi ?
- Je cherche une grande maison.

Lily plissa les yeux.

- Tu sais on peut… voir ça plus tard, c'est pas pressé…
- Ouais bah apparemment si. Vu comme t'en parles…
- Finn, je parlais à long terme… Et même, si tu quittes la caserne, t'auras pas des problèmes ?
- Au contraire j'aurais des pensions supplémentaires.
- … cool… mais… tu cherches une maison sur un site qui ne propose que des appartements.
- … merde.
- Oui…
- J'suis con, hein ?

Lily plissa les yeux. Finn soupira.

- Ton père et ton frère sont profs. Au dernier diner, ta mère a parlé de je sais pas quoi Période Obsidienne de Poképolis, ton frère est médecin et il parle avec des bêtes de termes techniques, toi t'as quand même du plomb dans la cervelle et moi…
- Toi tu es Finn… C'est toi que j'aime, pas ton… plomb. Dans la cervelle. Et je suis volontiers la plus idiote de ma famille, alors on est deux à se trouver stupides.
- Ouais mais… J'suis un militaire en plus. C'est pas super intello comme taf…
- C'est tout ce que tu sais faire et tu le fais bien, où est le problème ?

Finn plissa les yeux.

- T'es pas difficile comme meuf, en vrai…
- Disons que tu cites des trucs dont je me fous complètement ! T'es responsable, je peux m'appuyer sur toi, tu es mignon, on s'entend bien, au lit c'est super… ça me suffit !
- Et on va être parents, là ! Ca craint !
- C'est la vie je suppose… On s'y fera.
- Hm… On s'y fera. J'ai l'impression qu'on va se dire ça toute notre vie…

***

Claire et Malcolm descendirent de voiture.

- Oh, Claire… j'ai quelque chose à faire… tu peux aller chercher Nell sans moi ?
- … quelque chose à faire ?
- Ca a un rapport avec Rachel et Roland… Trucs symboliques, tout ça…

Claire plissa les yeux et hocha la tête.

- Comme tu le sens.
- Je serais revenu à ton retour.
- Très bien ! A tout à l'heure !
- Oui…

Malcolm marcha dans les rues.

« - Et moi j'ai peur pour Mendelssohn…

Rachel regarda le piano.

- Il nous suivra à Hoenn, t'en fais pas, mes gars savent ce qu'il font. C'est déjà un miracle qu'ils nous le transportent à titre gracieux… »


Malcolm sourit faiblement.
Il se souvint des histoires d'Etienne à propos de son père.

« Les petits actes, seuls les petits actes construisent la légende… »

Malcolm regarda sa montre. Presque l'heure. Il se mit à courir. Une fois l'immeuble en vue, il souffla, rassuré. Il avança vers l'immeuble alors que le livreur sortait.

- Elle est folle, cette meuf…
- Je peux vous aider, messieurs ? Souffla Malcolm.
- … Vous êtes ?
- Malcolm Heine !
- … Le frère de la petite dame qui vivait au deuxième ?
- Oui !
- … Elle nous a demandé de venir prendre un piano qu'on lui a livré y'a à peine un mois de ça… mais elle est pas là pour signer ou même pour régler la note !

Malcolm acquiesça.

- C'est normal, c'est à moi de faire ça.
- … vous allez le faire pour votre sœur ?
- Et aussi pour son compagnon. Ce piano est particulier, il s'appelle Mendelssohn, tout ça…
- … vous avez bu ?
- Nan.

Malcolm signa l'acte de livraison et paya les cinq cent Pokédollars d'acompte.

- Voilà ! Bonne livraison, messieurs !
- … C'est cool.

Malcolm ne partit pas.

(Indochine - Pink Water / Ignorez le début, c'était la seule vidéo avec une qualité sonore digne de ce nom. Version Hanoi, of course.)

Je pars, je ne reviendrai jamais
Bientôt le monde m'aura oublié tu sais…
Que j'aille…
Lalalala, tu vois…


Il resta afin de regarder les livreurs fixer le piano dans le camion en le calant avec des cordes. Il regarda le camion partir au loin, assis sur un trottoir, dans le quartier riche quasiment désert. Malcolm était ému mais pas triste. C'était le cours naturel des choses.

Je recherche un endroit pour me cacher et pour me fâner en paix
Ne jamais les croire
Quand ils t'en parleront
Si tu pouvais me voir…


***

Je partirai et je resterai
Seulement vêtu de toi


Lily et Finn regardaient la télévision, affectueusement serrés l'un contre l'autre. Au fond elle s'en foutait de son intellect, et lui était prêt à faire des efforts dans le bon sens. Finalement ça pouvait marcher aussi entre eux deux.

Souviens-toi encore
Quelques fois de moi…
Et ne leur pardonne pas


***

Je pars je ne reviendrai jamais
Des roses
De l'eau de rose sur moi…


Yann regardait la télévision, assis entre ses deux papas. Entre deux eaux, malheureux mais heureux, finalement. Charlie et Léopold n'avaient pas l'air comme ça, mais ils protègeraient leur bout de chou contre toutes les peines de cœur du monde.

Deux filles dans un jardin
Un jardin étrange
Mais retiens-moi par la main


***

Et si demain tu ne me rejoins pas
Alors continue sans moi


David et Kyle revinrent à leur place, marchant difficilement. David regarda Kyle qui sourit. David sourit à sa suite. Perrine continuait à manger nonchalamment. Elle n'avait rien perçu de la petite affaire de ses papas.

Je partirai et je garderai que des restes de toi
Souviens-toi encore quelques fois de moi…
Mais ne leur pardonne pas


***

On sonna. Charlie s'étonna.

- Claire a oublié quelque chose ?

Léopold geignit.

- Ah ça non ! J'oublie jamais rien, je fais son sac avec infiniment de soin ! J'oserais pas oublier sciemment quoi que ce soit !
- Maintenant oui, mais avant…
- J'vais ouvrir… soupira Yann.

Yann ouvrit à… Dimitri qui se retourna.

- Oh, salut… marmonna Yann.
- Salut. C'était pour savoir si tu voulais sortir, on pourrait aller au parc…
- … Hm…
- Tu penses encore à Rose ?
- Non, Dimitri, je pense pas à Rose.
- Menteur. Moi j'y pense encore. J'espère qu'elle est dans une bonne classe !
- … Hm… Bon, je viens.
- Ah cool !

Yann saisit son manteau et vit ses parents qui souriaient d'une façon bizarre. Yann se tourna vers Dimitri.

- Tu permets, cinq secondes ?
- Oui…

Yann ferma la porte de l'appartement.

- Jamais ! Vous m'entendez ? Continuez à vous faire des films parce que jamais, jamais, jamais, je verrais Dimitri ou N'IMPORTE QUEL AUTRE MEC comme… comme vous, vous vous voyez l'un et l'autre ! Ok ?
- … mais on…
- Fais ce que tu veux mon grand ! Sourit Léopold.
- Que dalle ! Grommela Yann.

Il s'habilla et ouvrit la porte. Dimitri avait disparu. Il réapparut, reculant.

- Excuse, je regardais ce que c'était au bout du couloir !
- C'est le vide ordures, Dim.
- Cooool… Nous on n'a pas ça !
- A tout à l'heure, les darons !
- A toute ! Sourit Charlie.
- Salut Yann… marmonna Léopold.

Le gamin partit. Charlie sourit.

- Eh bah voilà, il est content maintenant !
- Il te ressemble de plus en plus, tu sais ce côté petit rebelle qui joue les durs… marmonna Léopold.
- Ah oui ?
- T'étais comme ça quand on était gamins…
- … Nan !
- Siiii…
- Eh on est enfin seuls ! Sourit Charlie.
- Mais oui ! On va pouvoir faire des bêtises ! Sourit Léopold.

***

Je pars, je ne reviendrai jamais
Bientôt le monde m'aura oublié tu sais…


Roland et Rachel étaient à peu près installés dans leur appartement. Qui était relativement insalubre.

- On n'a toujours pas de chauffage ? Demanda Roland.
- Nan ! Le proprio a l'air de s'en foutre !
- Vaut mieux pas se chauffer contre lui… Mauvais jeu de mots.
- Roland, c'est pas la joie, franchement. Ca me manque d'être riche, là !
- Désolé de ne pas l'être moi-même… Ca va s'arranger… je suppose.

Rachel soupira et se serra contre Roland dans leur futon, au sol. En effet le lit n'a que trois pieds, le dernier étant soutenu par des dictionnaires.

- J'espère, Roland… J'espère…
- Tu m'aimes toujours ?
- Bien sûr, même dans un appartement pourri !
- C'est toujours ça de pris. Je t'aime aussi.

Mais pour combien de temps encore, ça…