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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 24/11/2010 à 16:12
» Dernière mise à jour le 24/11/2010 à 16:12

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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003 - Trauma
« Tes sarcasmes dissimulent mal ta peur »
(Cynthia dans le chapitre 150 « Que la douleur s'achève à tout jamais, en silence »)

« Non, je ne veux plus jamais travailler
Plutôt crever ! »

(Philippe Katerine, La Banane)



Roland, Léopold, Rachel, Charlie, Malcolm et Claire arrivèrent en même temps à l'académie de Céladopole.

- Ca n'a pas changé…
- Si tu exceptes la poussière… marmonna Rachel.
- Vous pensez que vous allez pouvoir reprendre le travail aussi vite ? Marmonna Charlie.
- Je pense que si on se présente assez tôt, oui, on pourra… marmonna Roland. Richard m'a dit qu'il…

Il se mit à pleuvoir à l'intérieur de la pièce. Tout le monde se réfugia dehors.

- Mais…
- Y'a qu'à Céladopole qu'on est obligés de sortir pour se protéger de la pluie… soupira Malcolm.
- Désolé…

Richard s'avança vers eux aux côtés de son Morpheo.

- C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour tout nettoyer rapidement. Ensuite Maraiste n'aura qu'à absorber l'eau, la recracher dehors et tout sera propre !
- Sympa. Les Pokémon et leurs mystères, les secrets de leurs pouvoirs… fredonna Malcolm.
- Vous êtes là pour ?
- Trabajo ! Sourit Roland.
- Oh. Pas pour tout de suite, les enfants. Je vous recommande de trouver autre chose avant un petit moment, la faculté ne rouvrira pas avant un ou deux mois.

Rachel haussa les épaules.

- Bon, vous avez entendu le monsieur ? Trouvons autre chose !
- On peut aller se poser dans la cafétéria ? Demanda Claire.

Tout le monde la regarda. La jeune femme sourit.

- J'aime cette cafétéria !
- On… avait cru comprendre ! Admit Malcolm.

***

Et c'est ainsi que tout le monde se retrouva avec balais et serpillères.

- Merci Claire… grommela Charlie.

Claire qui gardait Nell sur son porte-bébé ventral, souriante.

- Moi j'aime bien ! Alors quoi de neuf, Roland ?

Roland regarda Claire et haussa les épaules.

- J'vous ai dit les trucs majeurs : J'me suis réconcilié avec ma mère…
- Ce qui est assez miraculeux pour tous nous faire entrer en religion.
- Mes parents savent que mon frère est gay et d'ailleurs ils vont ce matin au service des adoptions des orphelins de guerre.

Charlie releva la tête.

- Il faudra qu'on y aille aussi, Léo !
- Hm…
- Ca va pulluler de chiards bientôt… soupira Roland. Entre Nell, Rachel Junior, David, Léopold qui va tomber enceinte…

Lequel était plutôt silencieux voire blême. Roland plissa les yeux.

- J'ai fait une blague drôle ! Il a un problème ?
- Disons qu'une guerre lui est passé dessus. Laisse-le tranquille, Roland… marmonna Malcolm.

Charlie regarda son mari qui tournait le dos à tout le monde.

- A propos… Claire, tu as réfléchi à ce que je t'ai demandé hier ?

Claire regarda Malcolm, étonnée.

- Quoi ?
- … la… proposition que je t'ai faite.
- Je n'y ai pas réfléchi, primo, secundo… pourquoi en parler devant tous nos amis ?

Malcolm regarda Claire, étonné.

- Y'a rien de mal à ce que je veuille qu'on habite à Sinnoh, près de chez mes parents !
- … Je ne pense pas, Malcolm, désolé, vraiment.

Roland regarda le petit couple.

- Mais… il faut bien que je m'occupe de ma mère. Et mon père est en rémission et va bientôt se réveiller, alors il faudra aussi que je m'occupe de lui…
- Papa et maman sont assez grands pour me regarder bizarrement alors ils peuvent s'occuper d'eux-mêmes, Malcolm…

Lequel regarda sa sœur jumelle et acquiesça.

- Je ne veux pas parler de cette situation maintenant.
- Ah parce que parler de toi et Claire qui déménagez c'est cool mais pas moi et nos parents ?
- Rachel, je crois que le traumatisme de nos parents est plus important que ton bébé avec… un type qui n'est même pas là !
- Nathan est sûrement quelque part…
- Quelqu'un d'autre est passionné comme moi par cette conversation ? Souligna Roland.

Charlie sourit et continua à balayer. Malcolm regarda Roland.

- T'es de quel côté ?
- Corée du Sud ! Et toi ?

Malcolm leva les yeux au ciel.

***

- Je suis tellement excité ! Sourit David.
- On prend un garçon, brun de préférence.
- On ne choisit pas, je pense, Kyle…

Le blond plissa les yeux.

- Maiiiis ! Si ! Je veux choisir mon enfant !
- Nan ! Sois sage, Kyle.

Ils virent passer un couple avec deux fillettes.

- Restez calmes, toutes les deux.
- Quelle idée ils ont eu de nous refiler les deux…
- On n'a pas eu le choix… T'en prends une, la deuxième qui crie « Monica ! » qu'est-ce que tu veux faire !
- Hm…

David regarda les deux fillettes, serrées l'une contre l'autre.

- Ca va faire bizarre d'avoir un enfant. On est quand même jeunes, même pas vingt ans… Tu te sens capable d'assurer, David ? David ?
- Hein ? Oh, ouais, ouais…
- Qu'est-ce que t'as ?
- Une… une sensation de déjà-vu… C'était bizarre.
- T'as fouillé mon tiroir secret ? T'aurais pu, hein ! C'est de la marijuana médicinale…
- Non, Kyle - et ne fume pas cette saloperie face à l'enfant qu'on va recevoir.

En attendant, ils faisaient toujours la queue. David se retourna, mais les fillettes n'étaient plus là. Pourtant il avait le sentiment de les avoir déjà vues. Ou même approchées. Peut-être son instinct maternel qui se réveillait.

***

- Au pire je reprends mon travail de champion à Jadielle. Le poste est vacant à moins que je le réclame…

Charlie regarda Léopold qui était allongé sur le canapé, à regarder la télévision. Voyant qu'il ne l'écoutait pas, Charlie cessa de parler. Il prépara un thé glacé et le posa à côté de Léopold.

- Merci… murmura le blond.
- Tout va bien, Léo ?
- Oui, oui…

Charlie plissa les yeux tout en caressant les cheveux de son Léopold.

- S'il y a quoi que ce soit…
- Je sais Charlie. Ne te tracasse pas.

Le brun hocha la tête et repartit en cuisine, supportant assez difficilement la pression que lui imposait Léopold.

« Il l'a fait pour moi, je dois le faire pour lui… »

***

- Kenneth est dans un état tout à fait stationnaire. Il se réveillera sous peu, d'ici… une semaine environ.
- Quelles seront les séquelles ?

Claire regarda Judith, la funeste, la pessimiste, la traumatisée, la paranoïaque.

- Eh bien… son cerveau n'a pas été irrigué pendant un moment… ce sera au pile ou face, soit il ira bien, soit il ne sera plus le même. Il y a de fortes chances pour qu'il soit affecté.
- Oh non…

Malcolm écoutait cela, complètement brisé.


***

On frappa à la porte. Charlie alla ouvrir. Claire, et Nell.

- Charlie, je dois me disputer avec Malcolm…
- ……..?!
- … tu peux garder Nell ?
- Bien sûr… ça va aller ?
- Oh oui, si il fait preuve d'intelligence et de sensibilité féminine, ça ira tout à fait.

Claire s'en alla. Charlie la regarda retourner au rez-de-chaussée.

- Eh bien, Nell… On dirait que tu vas passer du temps avec ton parrain !

La petite regarda Charlie en se mettant les mains dans la bouche.

- T'es cra-cra, n'empêche. Tu tiens ça de qui ? Léo ! Nous avons Nell !

Léopold regarda la petite. Il se rassit correctement. Charlie plissa les yeux. « Charlie, c'est le moment de faire ce que tu sais faire le mieux : Utiliser les enfants !! »

- Tiens, tu me la tiens, je dois aller préparer le repas de midi et surtout… sa compote à elle.
- … Non, j'veux le faire.
- Vraiment, Léopold ?
- Oui, oui…

Le blond se leva et alla en cuisine, laissant Nell à Charlie. Il la regarda.

« Plus tard, je te couvrirais de cadeaux ! »

***

- NON, JE REFUSE !

Malcolm s'étonna.

- Tu refuses ?!
- Mais enfin Malcolm, on ne va pas aller s'embourber avec tes parents ! Ta mère a besoin d'un internement psychiatrique et quand bien même ton père se réveille, il ne sera pas dans un état très…
- Comment… Comment oses-tu parler ainsi de ma famille ?
- Malcolm, tu as vu comme moi, ta mère a traité Rachel comme une moins-que-rien…
- C'est par solidarité avec Rachel ?!
- Non, Malcolm ! Ta mère m'insupporte dans son état actuel ! Je suis désolée de le dire comme ça, mais… Si tu pars, je ne te suis pas.
- M… Mais on est fiancés !
- Techniquement, ça veut juste dire qu'un jour on se mariera.

Malcolm était scié.

- Je… Je te croyais charitable et conciliante !
- La mère de Roland m'avait parlé des travaux de charité. Et elle m'avait expliqué qu'il fallait garder une distance. Sinon on développait une empathie embarrassante. Avant même d'aller là-bas, je peux ressentir cette empathie embarrassante, Malcolm. Je sens que ce serait… s'enfoncer trop loin. On n'en sortirait plus, on perdrait notre intimité de couple et on se séparerait. C'est presque sûr. Et je ne veux pas faire subir ça à Nell.
- Nell ira très bien, là-bas !
- Non !
- Comment peux-tu en être aussi sûre ?! M… Ma mère va la choyer et mon père l'adore !
- Ta mère est barge et ton père va probablement sortir du coma complètement sonné !
- NE PARLE PAS DE MA MERE COMME CA, CLAIRE, BON SANG !
- MAIS ENFIN OUVRE LES YEUX MALCOLM !!

Malcolm secoua la tête.

- T… Tu ne peux pas comprendre. J'ai besoin de parler à quelqu'un de raisonnable.
- Ta sœur ?
- Non, elle n'est pas objective.
- Oh Malcolm je t'en prie.

Malcolm prit son portable et appela…

***

Roland qui était devant la porte d'un immeuble.

- Ouiiiii ?
« Roland, il faut que tu nous aides à trancher une dispute de couple ! »
- Je vois. Ecoutez, la Bible est longue et pleine de descriptions infâmes mais elle a parfois de bonnes idées. Coupez le bébé en deux, ça tranchera tout. A plus.

Roland raccrocha et sonna à l'interphone.

« Oui ? »
- Rachel, c'est ta fille au pair, Roland !
« Je t'ouvre. »

Roland entra et monta pour aider son amie enceinte à nettoyer son chez-elle.

***

- Il a bien fait de raccrocher et ce qu'il a dit était sensé.
- Tu me laisserais m'éloigner de Nell ?
- Tu partirais tout seul ? Malcolm, enfin ! Après tous les efforts que tu as fait pour te rapprocher de Nell !
- C'est facile, Claire, viens avec moi !
- Non ! Je ne m'encroûterais pas auprès de vieux gens malades qui pourraient se payer une aide à domicile.
- Justement NON ! Tu SAIS qu'ils ont été pillés et que c'est pour ça qu'ils se sont retrouvés soit poignardés soit kidnappés ! C'est pas vraiment leur faute !!

Claire acquiesça, vaincue.

- Alors ne commence pas avec les formulations du genre « ils pourraient se payer de l'aide » ! Toi tu pourrais peut-être te débarrasser de tes parents facilement, mais…
- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit !
- Ah alors mes parents c'est facile, mais…
- TES PARENTS ONT BESOIN D'AIDE MALCOLM BON SANG ! IL FAUDRAIT ETRE AVEUGLE OU FURIEUSEMENT CON POUR NE PAS EN AVOIR CONSCIENCE !

Malcolm regarda Claire, scié.

- Ta mère tremblote, elle n'a plus du tout la même personnalité qu'avant, elle a besoin d'être suivie psychologiquement, elle pourrait être un danger pour elle-même, elle a peut-être probablement été violentée…
- Arrête !
- Mais enfin Malcolm, tu penses que tu vas pouvoir aider ta mère qui a été torturée psychologiquement pendant six mois et qui a fini enterrée vivante ?! Tu t'en sens capable ?
- Et en institution, ils en seraient capable ?
- Ils seraient déjà mieux formés !
- Tu dis des bêtises. Je pourrais aider ma mère. Et mon père aussi. Tout ce dont-ils ont besoin c'est de moi.
- De toi tout seul, alors, je refuse de partir avec toi.

Malcolm acquiesça.

- Tu vas bien être obligée de partir, je compte rendre l'appartement pour toucher le chèque de caution.

Claire regarda Malcolm.

- Je ne pars toujours pas avec toi.
- Et où iras-tu ?

***

- Vous êtes bien jeunes…

La femme au bureau était grosse, tatouée et sentait le tabac froid. Inutile de dire que David, avec son odorat sensible, était indisposé.

- Oui mais on est un couple solide et on est motivés pour élever un enfant ! Assura Kyle.
« Avec une triple dose de Brise-Touche Fraîche ! » geignit intérieurement David.
- Vous voulez quoi, garçon ou fille ?
- On peut choisir ?
- N'imborde !

Kyle regarda de son œil unique (L'autre étant gracieusement caché par un bandeau) David qui se bouchait le nez.

- Un problème ?
- Don Déodorant est drop fort !
- Oh… Bah, on s'en moque en fait !
- Evelyne ! Ramène un môme, n'importe lequel.

L'assistante passa derrière le paravent (D'où s'élevaient d'insupportables cris d'orphelins de guerre.) David et Kyle firent silence et écoutèrent les cris des enfants. Les pleurs, les « maman », les « papa » qui s'élevaient dans le gymnase où cette « donation en gros » était faite. Il fallait désengorger les orphelinats, à tout prix.

- Voilà. Tu notes, Bertha, c'est la numéro 135.
« Un numéro… » geignit intérieurement David.
- 135... Perrine, ok.
- Perrine… répéta Kyle, pas très enchanté.

La gamine ne payait effectivement pas de mine. Petite, bouboule, robe violette du plus mauvais effet, brune avec les cheveux coupés au carré. Mais le visage qui implorait désespérément de sortir d'ici.

- Elle a cinq ans, ça vous va ?

David acquiesça. Tout mais sortir avec au moins un enfant, la faire sortir de ce cauchemar.

- Voilà tes nouveaux parents, Perrine.

Elle secoua la tête, un doigt dans la bouche. Kyle regarda David.

- Je la porte pas !
- Moi non… Kyyyyyyle !
- Je plaisante pas, j'ai les reins fragiles !
- Kyle, bon sang !

L'assistante soupira.

- Fais pas ta mauvaise tête, ouste !

Elle poussa sans ménagement la petite vers ses nouveaux parents. Petite qui s'accrocha aux pieds de la table.

- C'est pas vrai…
- Viens, Perrine !

La gamine regarda Kyle, effrayant avec son œil caché. Il grimaça.

- Ah oui c'est vrai. David, à toi !
- Moi ?
- Mais oui toi !
- On se magne, j'ai pas que ça à foutre… grommela la tenancière.

David s'accroupit devant la gamine qui regardait tout, hébétée, le doigt dans la bouche, béate.

- Perrine, on ne te fera aucun mal. On veut juste t'emmener chez nous et te donner une belle vie !
- Phrase de violeur numéro un…
- Kyyyyyyyyyle !!!
- Je blague, je blague.
- Regarde…

David sortit Corayon. Le Pokémon sourit à la jeune fille qui prit une de ses branches et secoua le Pokémon qui ricana.

- Tu vois ? Si tu viens avec nous, tu pourras jouer avec Corayon toute la journée !
- Phrase de vio…
- La ferme ! Grogna sèchement David.
- Je préfère tes « Kyyyyyyle ! » c'est plus mignon !
- Tu es un peu agaçant, là !
- Je suis toujours agaçant.
- Elle a peur, elle a pas besoin que tu lui fasses encore plus peur !

Kyle regarda Perrine et lui fit une grimace qui la fit sourire.

- C'est bon, elle m'aime, je suis son papa ! On fonce ! A la Kyle-Mobile !
- …………… t'es dingue !

David prit la main de Perrine qui les suivit.

***

- Oh mon Dieu…

Rachel regarda Roland qui venait de raccrocher son téléphone portable.

- Quoi ? Un problème ?
- David et Kyle viennent d'adopter une fille !
- C'est bien ! Tu as quelque chose contre…
- Elle s'appelle PERRINE, Rachel ! PERRINE !!

Rachel plissa les yeux alors que Roland faisait tout le travail, elle assise sur une chaise, l'aidant avec Charmina et Musteflott.

- Et donc ?
- Rachel, quand même, Perrine Smirnoff ! Non mais non, quoi !
- Si David et Kyle l'aiment…
- Tu aimerais une fille qui s'appelle Perrine ?
- … je… suppose !
- Tu n'es même pas sûre !

Rachel sourit.

- Tu me demandes ça et je ne sais même pas comment je vais l'appeler, le mien !
- Tu sais pas si c'est un garçon ou une fille ?
- Non…
- Et… il donne des coups de pied ?
- En quoi ça t'intéresse ?! Ricana Rachel.

Roland haussa les épaules.

- Je sais pas, je fais la conversation, et… je me doute que tu ne veux pas parler de Nathan.

Rachel se mordilla les lèvres et hocha la tête.

- Ok, alors moi je vais la faire, la conversation. Alors comme ça on a fait la paix avec sa maman ?

Roland éclata de rire.

- Ouais, ouais. Un truc comme ça, ouais. Le répète pas trop, hein !
- Oh si, c'est drôle ! Roland est domptable !

Roland, faisant dos à Rachel, haussa les épaules alors que celle-ci riait de plus belle. Le téléphone sonna. Rachel répondit.

- Oui… non… Non je ne veux pas d'interview. Je sais… je… o… Oui je sais que j'ai sauvé le pays, blablabla, mais je ne l'ai pas fait pour être célèbre !… Non, je suis contente de l'avoir fait mais sans plus ! Voilà… merci…

Elle raccrocha. Roland rit à son tour.

- Quoi ? Ca t'amuse ?
- Ouais ! Plutôt ! T'as l'air coincée ma vieille !
- Je suis très demandée. Ils veulent que je m'investisse. Ca ne leur suffit pas que j'aie perdu un Pokémon dans cette histoire…

Roland acquiesça tristement.

- Ca… va, avec ça, au fait ?
- Oui… C'était un peu… comme un bébé de rupture entre toi et moi. Depuis qu'il avait évolué, j'en avais mieux compris la signification.

Roland se retourna vers Rachel.

- Tu penses que Nathan est parti parce que… toi et moi on a toujours… été un peu proches ?
- Il serait parti bien avant. Et… il peut très bien avoir été enlevé !
- … Hm… Sûrement… Ou, apeuré par ta soudaine célébrité, il se sera enfui de peur de ne point te suffire.

Rachel plissa les yeux, pas convaincue. Roland haussa les épaules.

- Je suis juste là pour t'aider, moi, pas pour faire la causette !
- Je sais bien - et encore heureux !

***

- Voilà.

Léopold avait fait tout un repas pour… au moins dix personnes. Charlie haussa les sourcils, tenant Nell dans ses bras.

- Wow. J'veux dire… T'es sérieux, là ?
- J'ai… J'ai fait ce que je pouvais !
- On a de quoi inviter tout l'immeuble, là ! T'as fichu en l'air la moitié des courses de la semaine…
- Pardon, pardon mais… Ca m'a fait du bien de cuisiner !
- Je vois ça… Tu vas bien au moins ?
- Oui, oui, ça va. Je… je pense que… Ca va.

Charlie regarda Léopold qui le regarda à son tour, puis se mit à sangloter tout seul, comme ça, pour rien.

- Léopold ?!!
- J… D… T… Pendant… pendant six mois je me suis… je me suis fait à l'idée que tu ne viendrais pas me sauver, que… j'en baverais jusqu'à la fin…
- Léo…
- J'avais l'impression d'avoir perdu toute humanité, j'étais… J'en étais réduit à être une bête de somme, un instrument, je…
- Léo, ça va, tout va bien maintenant…
- Ca pourrait recommencer à tout moment… C'est ça… c'est ça qui fait que…
- Mais non, Léo ! Tout va bien ! Suzuki est mort, tu n'as plus rien à craindre ! Tout le monde a été arrêté dans cette affaire, mais nous on doit continuer ! C… ça n'a pas été drôle pour moi, ou pour Malcolm, ou même Claire…

On frappa à la porte.

- Tiens, bah ça doit être Claire qui vient récupérer Nell, la dispute avec Malcolm doit être finie, on va les inviter à manger ton… banquet !

Léopold acquiesça. Charlie se tourna vers lui.

- Je t'aime, Léopold, tu sais, ça hm ?
- Moi aussi, juste… on pourra en reparler ?
- Quand tu veux !

Charlie ouvrit à Claire, en larmes, avec des valises. Léopold approcha de la porte, surpris.

- J… J'vais être… un peu chiante, les garçons…

Charlie regarda Léopold, surpris.

***

Et pendant ce même temps, Malcolm frappait comme un dératé à la porte de chez Roland. Qui arriva derrière lui.

- Oui ? J'peux t'aider ?
- Roland ! Où est Lily ?
- Elle a pris le bus ce matin pour je sais pas quoi avec l'autre militaire tordu.
- T'étais où ?
- En train de préparer une bombe avec Mohamed et Abdallah, pourquoi ?

Malcolm semblait devenir fou. Roland sortit son portable.

- Les services sociaux, c'est 08 ou 06 ?
- Claire m'a quitté !
- Quoi ? Pourquoi ?!
- Elle… ne veut pas venir avec moi à Sinnoh !
- On va de Charybde en Scylla, ma parole ! Tu veux retourner à Sinnoh ? Et la traditionnelle conversation de best à best selon laquelle quand on fait un truc de ce genre, on prend au moins la peine de s'envoyer un SMS ?
- J'ai essayé de t'appeler !
- Abdallah est très strict : Pas de hors-forfait ! Et j'ai d'autres choses en tête. J'ai une nièce avec un nom impossible !
- Je dois aller m'occuper de mes parents !
- T'occuper de tes… Mais place-les en institution, t'es leur fils, pas leur aide-soignante !
- C'est bien toi de dire des choses pareilles…
- Non, je te rappelle que le Roland nouveau aime sa maman et son papa, je suis sérieux, Malcolm, et je suis persuadé que si ta mère était encore raisonnable…
- Tu vois ? Tu vois ?! Tu es insensible. Je retourne à Sinnoh pour aider mes parents. Claire… est partie, je pense qu'elle va aller chez Charlie et Léopold, personnellement je rends les clés et je retourne là-bas, à Rivamar.
- J'ai le droit à un « Worst Decision Ever » ?
- Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens !
- Tu agis sur un coup de tête !
- Je fais ce qui me parait le plus juste !
- Foutre ta vie en l'air pour prolonger la leur, c'est juste ?
- OUI ! Parce qu'eux auraient pu foutre en l'air la leur pour m'avoir sauvé moi et Rachel ! Je leur DOIS BIEN CA !!!

Roland regarda Malcolm, fou de rage. Roland acquiesça, pas vraiment réjoui.

- … fais… fais comme bon te semble. N'hésite pas à appeler de temps en temps.
- Bon. Très bien. A bientôt, Roland.
- Hm…

Malcolm prit la voiture et s'en alla. Roland cligna répétitivement des yeux.

« Bon, bon, bon… Vers quoi se dirige t-on ?! »