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Smirnoff R. 3 de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 22/10/2010 à 10:59
» Dernière mise à jour le 22/10/2010 à 11:02

» Mots-clés :   Action   Drame   Humour   Romance

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HS5 - L'alternative [Roland]
Vous devez ce chapitre à Olivi€r, alors pensez à le remercier aussi.

SMIRNOFF R. X

Chapitre alternatif !

Quid si Roland était resté en vie après l'opération de David.

Beaucoup de variables sont à prendre en compte, nous allons prendre l'hypothèse dans laquelle David et lui se réveillent vivants car si on prend le cours réel de l'opération, David serait mort. Or ce ne serait pas intéressant.

Ne soyons pas chiens, laissons une petite chance au gamin.

***

Roland ouvrit doucement les yeux. Il regarda en l'air. On l'enlaça.

- ROLAND ! OH MON DIEU ! J'AI CRU QUE TU N'ALLAIS JAMAIS TE REVEILLER !
- … Lily ?!
- David va bien mais il est encore inconscient… Je suis tellement heureuse !

Roland regarda sous sa couverture. Ils avaient bien pris le morceau de foie… ainsi que le rein.

- J'me sens tout faible…
- Ca va passer, il faut que tu manges ! Geignit Lily.
- Lily, David… il n'a pas eu de cœur, hein ?

Lily regarda son frère.

- Il… il en aura un, c'est sûr ! Comment voulais-tu qu'il en ait un en pleine opération !
- Hm…
- Au moins vous êtes vivants tous les deux c'est tout ce qui compte !
- Mais sans ce cœur, il ne pourra pas participer à la guerre…
- Tu crois vraiment que David va faire une telle chose après avoir frôlé la mort ? Tu es fou ou quoi ?!
- ROLAND !

Il releva les yeux et aperçut Rachel, toute souriante, suivie par Léopold.

- L'infirmière ne voulait pas qu'on entre pour te laisser te reposer mais on s'est dit que tu n'en aurais rien eu à faire ! sourit Léopold.
- Roland, ça va ? demanda Rachel.
- Comme sur des roulettes. Je suis content de vous voir mais… où est David ?

Lily se mordilla les lèvres et tira le rideau sur le côté droit de la chambre de Roland. Il vit David, couvert de tubes et animé de machineries et de perfusions.
- Putain ferme ça !

Lily ferma le rideau alors que Roland avait les larmes aux yeux. Rachel vint à ses côtés et lui caressa le front.

- Tu as été très brave, Roland…
- T'aurais pas fait ça à ma place, hein, grosse lâche !
- Eponge-lui le front avec de l'acide de batterie ! ordonna Rachel à Lily.
- Avec grand plaisir… grogna Lily. Parfois j'aurais préféré que tu sois mort !
- Tu dis ça, tu dis ça…
- Hmph…
- Rachel, où est Malcolm ?
- Nathan est parti le chercher… J'espère qu'il s'est calmé…

Charlie arriva avec Claire et Nell.

- Oh mon Dieu… geignit Claire.
- Ca va, t'en fais pas, Claire…
- T'as pas l'air bien… marmonna Charlie.
- Et attends de voir David… Ouvre le rideau, potiche de jeux télé !

Lily secoua la tête. Roland sourit.

- J'suis content de vous revoir tous… Mais David… David va probablement y passer.
- Oh la ferme, Roland ! Grommela Lily.
- Tu sais que c'est vrai.

Lily se mordilla les lèvres et secoua la tête.

- Nan… Ils vont lui trouver un cœur !
- David… est dans un état de santé de merde, à moins d'avoir eu un cœur qu'il eut été obligé de prendre, ils ne lui en trouveront pas.
- La ferme ! Geignit Lily.

Léopold plissa les yeux.

- T'es vache !
- La vie est vache… Tout le monde doit bien mourir un jour. Si la vie était éternelle elle n'aurait aucun intérêt.
- Ok, Roland est super jouasse, on sort ! Soupira Lily.

Claire, Léopold et Charlie la suivirent. Rachel resta aux côtés de Roland qui la regarda.

-J'peux me faire dessus d'une minute à l'autre, tu sais !
-Je sais, j'ai hâte ! sourit Rachel.

Roland soupira.

***

-M… Mmmmm !

Roland se réveilla. Rachel était à la porte. Roland se tourna vers le rideau, c'était David qui s'était réveillé.

-Daviiiiid !! Appelez une infirmière ! Geignit Lily.
-Tiens-lui la tête, Charlie !
-La vache !
-Mais pourquoi il vomit du sang ?!

Roland grimaça et regarda le plafond.

« Et voilà Roland, t'as pas eu les burnes de le faire, t'as pas eu les burnes de sauver ton frère en lui donnant ton cœur. Alors, heureux d'être en vie, sale couard ?! »

Roland regarda vers le rideau, tout le monde s'affairait derrière pour aider David.

***

Les infirmières ouvrirent le rideau. Un David en piteux état regarda son frère, souriant.

- M… Merci Roland…

Lequel grommela, agacé.

- Me remercier de quoi, crétin…
- D'avoir fait ce que tu as fait…
- Tu vas mourir.

David plissa les yeux.

- D'ici un an ou deux…
- Tu méritais plus.
- Ca va aller, Roland.
- Mais non, ça va pas aller ! Au lieu de profiter de la vie, au lieu de faire des plans avec Kyle, tu psychotes déjà sur ta future mort !
- J'en suis pas là, je…
- David, merde !
- Mais Roland…

Roland regarda le plafond, énervé et coupable. David se mordilla les lèvres qu'il avait fort sèches.

- Les parents vont arriver…
- Ca va être sympa, je suppose.
- Tu te rappelles la promesse que tu m'as faite, hein ?

Roland ferma lourdement les yeux.

- Je sens que ça va être très, très sympa… Et toi, si Kyle arrive, tu fais quoi ?
- Kyle va venir, de toute façon, nan ?
- En tant que quoi ? Serrurier ?
- Tu es grossier…
- Je sais.
- Maman disait que quand Papa était plus jeune, il était grossier pour cacher son embarras.

Roland haussa les sourcils.

- Ca a toujours un peu été le cas.
- Hm. Tu fais un peu pareil.

Roland soupira.

- Je te déteste, David, du plus profond de mon être.
- Moi aussi, Roland. Moi aussi.

***

- Roland…

Roland regarda Malcolm qui venait d'arriver et qui vit David, perclus de tubes et endormi. Il retint un haut-le-cœur.

- Mac… Tu as parlé à Claire ?
- Pas… Pas encore, elle était plutôt froide… Euh…
- Ca s'est bien passé ?
- … Shoshana est morte…
- Ah bah génial. Cool. J't'envoie dans un endroit super sympa et toi tu le fous en l'air, mais enfin Mac ! Ironisa Roland.
- Ca va, hein, c'est pas toi qu'a été menacé par un détraqué… C'est quoi ce bordel ?!
- La marmite David a enfin explosé, j'ai dû donner de ma personne.

Malcolm acquiesça.

- Bravo, c'est très… sport de ta part. Très fraternel, très inhabituel.
- Les autres sont encore là ?
- Seulement ta sœur, la mienne, Claire, la petite et Nathan.
- Je vois…
- Tes parents vont arriver… Tu veux que je reste ?
- … Tu ne veux pas rester. David te fait flipper. Cet endroit te fait flipper.
- Ce n'est pas faux mais je ne peux décemment pas te laisser…
- Ne fais pas quelque chose qui ne te plait pas.

Malcolm s'assied au côté du lit de Roland.

- Dans ta fabrique de drogue improvisée, j'ai appris que parfois on ne pouvait pas toujours faire ce qu'on voulait. Comme élever un enfant qu'on n'a pas forcément voulu ou rester aux côtés d'un ami alité.

Roland soupira.

- Tu as envie d'élever Nell ?
- … J'ai envie de faire partie de sa vie. Le reste appartient à Claire.
- … Merci.
- De ?
- De rester.
- Tout naturel. J'ai cru comprendre qu'on était potes. Ton dernier speech était très émouvant d'ailleurs…

Roland se mordilla les lèvres.

- Mac, je peux t'avouer un truc sans que tu sautes au plafond ou que tu m'étrangles ?
- Si je saute au plafond vu mon poids et mon métabolisme, je te retombe dessus.
- Laisse tomber les maths de précision… J'ai… failli me suicider pour… pour donner mon cœur à David.

Malcolm écarquilla les yeux.

- ParDON ??
- Ca m'a traversé l'esprit, j'ai fait les cent pas dans ma chambre avant l'opération mais finalement…
- Mais… Mais comment t'aurais… Orchestré ça ?!
- Crétin, pourquoi tu crois que la mort de Shoshana m'afflige ? J'avais passé un peu de temps dans ce camp, ils m'avaient aidé à retrouver mon chemin. Et j'avais volé à Shoshana un livre qui traitait du dosage des drogues. Et j'avais découvert à ce moment là une technique pour doser précisément…

Roland regarda Malcolm, figé dans une grimace d'effroi.

- A… Abruti… Mais… Tu penses à nous un peu ?
- Je pense d'abord à mon frère ! Il passe avant vous tous ! Rachel passe avant nous tous, nan ?
- C'est différent, pour le moment rien ne justifie que…
- J'avais juste réfléchi et…
- Réfléchi ? Roland, tu as agi sur un stupide coup de tête ! Dire que tu as réfléchi ça relève du mensonge d'état !
- David a besoin d'un cœur. J'aurais pu le lui fournir.
- David n'a pas besoin que son frère se suicide pour lui afin qu'il ait un cœur. CQFD !
- Comme tu dis : Ca reste à démontrer !

Lily entra, suivie par Etienne et Linda.

- MON BEBE !

Linda se précipita auprès de David. Malcolm et Roland observaient le petit manège.

- Oh mon Dieu… chevrota la voix pleine de sanglots. Mais qu'est-ce qui s'est passé…
- Il a fait une attaque… marmonna Lily.
- Comment vous n'avez rien pu voir ? Il… Et ses check-ups réguliers chez le médecin ?!
- Il… pratiquait l'automédication et…
- MAIS ENFIN LILY !!! Cria Linda.

La blondinette se raidit. Etienne se mordillait les lèvres en silence.

- Mon pauvre bébé, mon pauvre bébé…
- Malcolm, fais-moi plaisir, remplis ma perfusion de rhum...
- J'ai déjà peur des hôpitaux, comment veux-tu que je sache mettre quelque liquide dans cette pochette bizarre ? On dirait un organe !

Etienne remarqua Roland qui salua d'une main.

- B'soir… J'fais de la figuration.

Etienne approcha de Roland, nonchalant, sous les yeux de Malcolm.

- Fiston…

Roland regarda son père, moins cynique qu'à l'accoutumée. Linda s'effondra sur David. Etienne prit la main de Roland, les larmes aux yeux.

- M… Merci pour ce que tu as fait.
- …
- J… Je suis désolé…

Roland regarda sa main presque insensible, serrée par celle de son père qui pleurait littéralement devant lui. Roland regarda Malcolm qui hocha la tête et marmonna en aparté :

- Mémo personnel : Lire la bible au moins une fois cette semaine…
- Tu me feras la lecture dans ce cas… chuchota Roland.

***

Roland fut bientôt capable de se relever et de manger un bout. Ce qu'il fit en compagnie de Rachel et Malcolm.

- Pourquoi les parents sont venus, cette situation est ridicule… marmonna Rachel.
- Pour toi, peut-être.
- Malcolm, c'est David qui est malade, pas toi ou moi !
- Etienne aura voulu les avoir auprès de lui dans cet instant difficile… assuma Malcolm.
- Rachel a raison, c'est débile, marmonna Roland.

Malcolm leva les yeux au ciel. Rachel se releva.

- David est réveillé ! David !

Elle se leva et vint auprès de lui. Le jeune homme la regarda.

- Rachel…
- David, j'appelle ta maman ?
- M… Maman est là ?
- Oui !
- …

David regarda Roland qui haussa les épaules.

- Vas-y, fais-la venir. Tant qu'elle ne me parle pas ou ne me touche pas.

Malcolm plissa les yeux.

- Je pensais que ça allait mieux avec ta mère…
- Les choses ont changé, les fleurs ont fané, le temps d'avant, c'était le temps d'avant…

Rachel alla prévenir dans le couloir. David regarda Roland qui lui était indifférent. Linda et Etienne arrivèrent.

- Mon bébé… Mon petit bébé…
- Maman, ça va je t'assure…
- Oh mon chéri ! Mais qu'est-ce qui t'es arrivé…
- C'est rien maman…
- Je pensais que tu prenais tes médicaments ! Lily et Roland n'ont pas fait leur part de travail, hein ?

David déglutit difficilement.

- Maman, c'est que…
- J… Je ne comprends pas !

Elle se retourna vers Roland qui mangeait insouciamment.

- Comment tu as pu le laisser ne pas prendre ses médicaments ?!
- Il les prenait mais ils faisaient de moins en moins d'effet. Crois-moi sur parole je ne l'ai su que quand il s'est mis à cracher du sang.
- Je pensais t'avoir dit…
- Il a dix-huit ans, il dose très bien sa médication tout seul, depuis l'âge de 12 ans.
- Tout de même tu aurais dû faire plus attention à lui !
- Hm. Passer sur le billard et lui donner un morceau de foie, c'était vraiment une belle preuve de je-m'en-foutisme. Beau raisonnement…
- Tu sais très bien ce que je voulais dire !
- J'avoue parfois ne pas comprendre…

Malcolm se leva pour calmer le jeu.

- Tu as faim, David, tu veux que j'aille demander si tu peux manger ?
- Je vais le faire, marmonna Etienne qui partit dans le couloir.

Linda regarda Roland.

- Ce que je veux dire c'est…
- Ce que tu veux dire, mère, c'est uniquement ce que tu veux bien dire.

Linda grimaça, surprise.

- Qu… Q…
- Oh, ça va, hein. J'ai essayé d'être conciliant. J'avais fait un effort envers toi à ce Noël et finalement…

Malcolm plissa les yeux. Linda semblait ne pas tout comprendre. Elle s'en retourna vers David pour éviter un conflit superflu - à son goût.

- Tout va bien, mon bébé, maman est là, tout va bien…

Malcolm força Roland à se tourner vers lui.

- Mais enfin de quoi tu parles ?

Roland fit signe à Malcolm d'approcher et chuchota quelque chose à son oreille. Malcolm se releva et regarda Linda, étonné.

- Non !
- Si.
- … Mais… comment…
- Je filtre les appels et c'est moi qui reçoit le courrier, pas lui, vu que…

Malcolm acquiesça et regarda Linda, quelque peu inquiet, alors qu'elle était serrée contre David, le cajolant.

- Tu te rends compte quand même de ce que ça implique ?!
- J'attends mon heure. J'attends. Tapi dans l'ombre.
- Roland, tout de même…
- Shhht. Patience, Sancho Panza.
- …

Etienne ramena de quoi manger et boire pour David qui rejeta tout en bloc.

- J'ai… pas trop faim…
- David… marmonna Etienne sur un ton doucereux que ni Roland, ni Malcolm, ni David ne lui connaissaient.
- Je… je suis un peu fatigué…
- Maman va arranger ton oreiller. Tiens-le, Etienne.
- Oui, oui…

Roland leva les yeux au ciel.

***

- Pardon ?!
- Tu étais un adulte accompli et maintenant tu es un gros bébé !

David plissa les yeux.

- J'y peux rien du tout ! C'est maman et papa !
- David, maman est une menteuse et une manipulatrice. Je la soupçonne même d'être dangereusement psychotique.
- Oui, Roland, ta mère est psychotique. Et Schizophrène. Et belle-sœur de Freddy Krueger… soupira Malcolm, atterré.
- On est obligés de parler de ça devant lui ? Grommela David.
- Quoi, devant moi ? Exprime-toi, petit ! Grogna Malcolm.
- Du calme, les pétasses ! Soupira Roland. David, dis à papa et à maman que tu es gay !
- Alors toi respecte ta promesse et pardonne à papa et maman.
- Quelle putain de promesse ?

David regarda Roland, étonné.

- M… La promesse qu'on s'est fait sur les lits… dans la salle d'opération… comme quoi que tu pardonnerais aux parents et que tu arrêterais de les tourmenter !
- Stupide que tu es, David ! Jamais je ne me tiendrais à une telle promesse !
- Mais tu as promis…
- NON !

David regarda son frère, étonné. Malcolm plissa les yeux.

- Tu as fait cette promesse ?
- Bien sûr que non. J'avais croisé les doigts.
- Roland, si David le dit c'est que tu l'as fait…
- Il hallucinait sous l'effet de l'anesthésiant.
- On était pas encore anesthésiés ! Grommela David.

Malcolm regarda Roland qui le regarda en lui faisant des grimaces explicites que Malcolm ne comprenait pas.

- Roland, je n'arrive pas à croire que tu es fait cette promesse-là…
- Malcolm, si tu ne fermes pas vite ta gueule d'abruti je t'étrangle avec la perfusion. L'ironie parfaite, le neusocoméphobe qui meurt étranglé par du matériel d'hôpital !
- Je suis sérieux, pourquoi faire cette promesse-là, c'est débile… A moins que…

Roland fit claquer la barrière de son lit sur le poignet de Malcolm.

- AAAAAAAAOUCH !

David sursauta, étonné. Malcolm se releva soudainement.

- M… MAIS TU ES MALADE !
- Et toi gravement con, on fait la paire… Tu t'en fous ça fait des mois que t'as plus besoin de ta main gauche pour faire genre c'est quelqu'un d'autre.
- Si c'est ça, je te veille plus, j'appelle ta sœur ou la mienne !
- Pas Rachel, elle veut coucher avec moi !
- Tant pis tu feras avec ! David a raison, au fait : Pardonne à tes parents. Et pour finir : Tu es un con !
- Je t'aime aussi mon chou.

Malcolm sourit. Roland souffla en l'air.

- Quel gros lourd…
- … tu pensais mourir ?

Roland regarda David et secoua la tête.

- Bien sûr que non.
- Malcolm a raison, pourquoi tu aurais accepté de me faire une telle promesse sinon en espérant que tu meures…
- David, c'est absolument pas…
- Tu crois que j'aurais pu continuer à vivre avec ton cœur ? T'es IMMONDE !
- Question de point de vue, je vois ça comme un beau geste.

David en pleurait rien que d'y penser. Roland soupira.

- Tu vas arrêter de chialer, petite fiotte ?!
- … ROLAND !

Linda entra, ayant entendu cette dernière réplique. Roland sursauta.

- M… COMMENT OSES-TU INSULTER TON FRERE DE LA SORTE ?
- … l'habitude ?
- JE TE DEFENDS DE LUI PARLER ENCORE SUR CE TON !

David ravala ses sanglots.

- Dis-lui, Roland.

Roland regarda son frère.

- Quoi ?! C'est à moi que tu parles ?

Linda s'interposa entre les frères.

- Roland, tais-toi ! Tu peux me dire ce que tu veux mais ne parle pas sur ce ton à David !
- Pousse-toi ! Grommela Roland.
- Non !
- Mais…
- Roland, DIS-LE A MAMAN !
- HORS DE QUESTION !
- ALLEZ !

Roland leva les yeux au ciel. Linda regarda ses deux fils, surprise.

- Q… Quoi ? Qu'est-ce… qu'est-ce qu'il y a à me dire… ?

Roland soupira et regarda sa mère.

- … hmph… Maman… Je… Je…

David regardait son frère. Roland se mordilla violemment les lèvres et se lança.

- Maman, je te demande pardon.

Linda écarquilla les yeux. David haussa les sourcils. Ca n'est pas ce qu'il attendait mais c'était pas plus mal.

- Pour… tout ce que je t'ai fait. Pour ce que je t'ai reproché… Pour… les brimades, le mépris, les insultes, les coups de semonce permanents… Tout cela… était… dû à mon incapacité à gérer ma colère et mon incompréhension face à ce que j'avais vu… et j'en suis profondément désolé. J'espère qu'on… pourra repartir sur de bonnes bases toi et moi.

Linda frôla l'arrêt cardiaque. Elle n'osait rien dire. David sourit, ému.

- Merci Roland.
- Au fait, maman, David est gay !
- ………………..
- Q… Qu… quoi ?!

Linda regarda David qui était effaré et balbutiait. Roland regarda son frère.

- Désolé, frérot, j'ai un quota.

Linda, pour seule réponse, s'évanouit.

- MAMAN ! AU SECOURS !
- Dinde à terre ! Dinde à terre ! souffla Roland à sa suite.
- Roland, pourquoi t'as fait ça ?
- Tu viens de me forcer à m'excuser, fallait bien que je prenne une putain de compensation !!
- …
- Tu t'en fous, dans six mois t'es mort !
- …………..

***

- Gnnnnnnnn ! Gnnnnnn !

Roland avait la tête sous un oreiller bien appuyé par sa sœur. David hésitait à lui dire d'arrêter alors que Rachel, aux côtés de Roland, surveillait sa montre.

- Stop.

Lily se releva. Roland souffla comme un parvenu.

- BON SANG… ESPECE DE FOLLE !
- La ferme ! Quel besoin tu avais de lui dire ça !!
- C'est comme pipi et caca, j'peux pas m'en empêcher.

David regardait le plafond, stupéfait. Lily soupira.

- Roland, c'est un gros secret, là, qui ne concernait que David ! Ce que tu as fait c'est… ignoble ! Soupira Lily.
- J'approuve… marmonna Rachel. Et Malcolm a un bandage !
- Après une opération chirurgicale, j'ai toujours faim de nourriture et de violence !
- Qu'est-ce qui t'a pris ?
- Malcolm a été nul de chez nul. Zéro pointé.
- Il est perturbé par son histoire avec Claire et toi tu l'impliques dans tes conneries.

Etienne entra dans la pièce. David se releva.

- Votre mère…
- Est morte ? Suggéra Roland.

Rachel frappa Roland sur le ventre.

- AOUCH Mes cicatrices !!!
- Tout ce que tu as à faire c'est la fermer ! Merde !

Etienne soupira.

- Elle est réveillée, elle va bien. David… Je suis… surpris…
- Désolé… de… pas l'avoir dit… le premier.
- Oui, Roland, c'était… assez peu fraternel de ta part.
- C'était ça où il redevenait un bébé cadum !

David tourna la tête vers Roland qui le regarda.

- P… Pour un peu c'est comme si tu étais prêt à jeter Kyle juste par amour pour maman ! Maman est importante pour toi, je ne dis pas, mais crotte, David ! Tu m'as bien assez fait chier pour que j'accepte Kyle pour au final régresser après avoir autant grandi !

Etienne ne savait plus où regarder. David semblait pour le moins d'accord avec son frère qui croisa les bras.

- Avoue, tu n'aurais jamais osé leur dire !
- … en effet, non... pr... probablement jamais.

Etienne regarda ses enfants.

- P… pourquoi à chaque fois qu'on se voit j'ai l'impression d'avoir affaire à des étrangers ?!
- Peut-être parce qu'on n'est pas dans la même région. Papa, tu es xénophobe ?!
- Ne la ramène pas, Roland, tu as fait des excuses à ta mère ! Elle me l'a dit. Elle en a même pleuré !
- Eh merde je vais être obligé d'agir comme si je n'avais pas menti !

Rachel regarda Roland, surprise.

- David est… homosexuel… ça me la coupe, fiston…
- Euh, bah… ouais.
- Ca te la coupe papa ? Merde, ça fait quatre filles dans la fam... AOUCH !
- Ces cicatrices sont sensibles ma foi... sourit Rachel.
- K... Kathy Bates de Supermarché !

Etienne était assis face au lit de David.

- F… Franchement… de tout ce que tu pouvais nous sortir c'est… la chose la plus…
- Ca va, ça va… marmonna David, embarrassé.
- Bref… après, Lily va nous sortir quelque chose d'énorme…
- Désolé papa, je suis d'une banalité folle, comme toujours. Célibataire, blonde et vivant chez son frère… marmonna Lily.

Etienne regarda David qui serra les dents.

- J'habite chez… mon… petit-ami.
- … ton petit-ami… ouah… de… tous les mots…
- Monsieur Smirnoff, il a dix-huit ans ! Ricana Rachel.
- Je… je sais mais… J'ai l'impression de… redécouvrir mon fils.
- Espérons que j'aie un cœur assez tôt… soupira David.
- En attendant… avec ta mère on comptait partir. Avec ton état… tu ne peux pas rester ou être mobilisé.

Roland plissa les yeux. David acquiesça.

- Lily, si ça te dit…
- Et… et la désertion ?
- D'après Linda le contexte politique fera qu'on ne sera probablement pas sanctionnés en cas de désertion. Vu que cette guerre est basée sur le règne d'un seul homme qui n'aura de pouvoir que pendant cette guerre, pas après.
- Ah ?!
- Hm. Roland ?
- Désolé papa, je ne viens pas.

Etienne haussa les sourcils.

- Ca me fera trop plaisir d'aller me battre là-dedans.
- Ca… Ca n'est pas drôle fiston ! Des gens peuvent mourir !
- … ouais… mais… Le challenge me paraît intéressant.
- Et voilà comment Roland gâche toujours tout… soupira Lily.

Etienne hocha la tête.

- On en rediscutera avec ta tante. Vu qu'apparemment elle a l'air plus apte à te convaincre.

Etienne sortit, suivi par Lily. Roland regarda Rachel, surpris.

- Y'a un problème ?
- Tu as vraiment pardonné à ta mère ?
- Bah… ouais.

Rachel sourit, ce qui inquiéta Roland.

- C'est grand de ta part.
- Merci. C'est quoi ce sourire ?!
- Je suis admirative.

Roland regarda Rachel, intrigué voire inquiet.

***

Roland se réveilla en pleine nuit. Rachel était toujours auprès de lui, endormie. Mais David n'était plus dans le lit à côté. Malcolm entra dans la pièce.

- … v'là autre chose, tu rentres comme ça.
- J'allais te réveiller de toute façon.
- …
- Je reviens de… l'aéroport. J'ai passé une soirée de fou.

Roland regarda des deux côtés. Malcolm baissa la tête.

- Il est quatre heures du matin, Roland. Claire est partie avec le bébé.

Roland écarquilla les yeux.

- Putain…
- Ouais… Elle… elle m'a pas cru. Elle a dit que… j'avais pas pu changer en si peu de temps. Que j'avais eu des mots bien assez clairs… tant à l'égard de Nell qu'à son égard… Elle… elle est partie… Définitivement cette fois. Elle… est probablement allée rejoindre Max et Ethel… J… J'suis paumé.
- Moi aussi, il est un peu quatre heures du matin… Où est David ?
- Oh, nouvelle attaque... soupira Malcolm en posant un café sans odeur sur la table de nuit de Roland.
- QUOI ?
- Pose d'un Pacemaker. Ca lui donne cinq ans.
- … Merde…
- Il aura pas de mal à choper un cœur mais seulement avec le contexte de la guerre. Donc s'il en veut un, il doit rester. Et évacuer dans les stades avec tes parents.
- Quelque chose me dit que ça va lui porter chance. Il s'est passé quoi sinon ?
- Ta… mère a rameuté Charlie et Léopold pour une discussion à propos de l'homosexualité.
- Cool… ça devait être marrant.
- Léopold était super gêné…
- Ca n'a rien d'étonnant, il a toujours lorgné sur David… Ce pervers…
- Voilà… Ton père et ton frère ont beaucoup parlé…
- Ca a dû ravir mon frère.
- Rachel a eu une engueulade salée avec les parents juste au dessus de toi alors que tu dormais.
- Meeeeerde… J'ai raté ça !
- Elle a parlé avec Nathan.
- Ils se sont dit quoi ?
- Bah… Je sais pas c'était bizarre. Il est allé lui chercher un café en souriant mais quand il est revenu, elle dormait alors il a donné le café à mon père - qui l'a jeté à la poubelle juste après - et il est parti je crois.

Roland regarda Rachel qui lui tenait le bras, ce qui l'embarrassa soudain.

- Cette histoire sent le sapin.
- Probablement, mais au moins tout le monde va bien. Ou presque.

Roland plissa les yeux.

- J'ai… l'impression quand même que… ça aurait pu… être moins compliqué, surtout pour David. Savoir qu'il est en sursis de cœur… ça m'inquiète vachement.
- Je vais partir avec mes parents, je pense… Toi tu restes ?
- Oui. Si David a un cœur, je veux être avec lui.
- Tant que tu ne meurs pas pour le lui donner.
- C'était une idée à la con, je pense.

Malcolm ricana.

- Quoi ? Y'a quoi de si drôle.

Malcolm regarda en l'air.

- Rien. Juste que… Si tu l'avais fait… tu n'aurais pas pu formuler ce regret, là, maintenant.

Roland cligna des yeux.

- Pas faux.
- J'ai l'impression que tu regrettes souvent des trucs, hein ?

Malcolm montra sa main bandée. Roland sourit.

- Nan. Ca, ça, ça… je ne le regrette absolum


Réveil.

Les yeux s'ouvrent, plissés. A peine entrouverts.

« Zut. C'est pas le bon moment. »

Une grande lumière blanche, face à lui. Il sait où il est, il sent cette froideur sous lui. Il entend que ça s'active autour.

C'était un beau rêve. Bien crédible. Et au fond… il ne regrette pas. Parce que ça serait passé exactement comme ça, et que c'eut été une situation qui aurait mis trop de gens autour dans une situation détestable.

Cependant on peut émettre des doutes : Roland aurait pu imaginer quelque chose qui amène à penser qu'il avait raison. Vu que le but principal de son existence... c'est d'avoir raison.

Rachel qui quitte Nathan pour lui ? Une situation trop problématique. Nathan l'aurait poursuivi pour le trucider.

Malcolm sans Claire ? Impossible. Pas dans la tête de Roland.

Lui qui sort David du placard pour se débarrasser d'un frère trop collant sur son éventuelle tentative de suicide ?! Il l'aurait fait. Mais savoir son frère dans une situation de santé aussi précaire, inimaginable.

Tout le monde qui part ou presque ? Un peu déplaisant. Comment se retrouver tous ensemble après ? C'est con mais c'est comme ça.


Pardonner à ses parents ?


Sous le masque à oxygène, Roland esquissa un sourire. « Jamais. »

Il n'y a ni bon, ni mauvais choix, en fait. Ni bonne ni mauvaise alternative. Roland n'avait aucun choix en fait. Il a fait ce qui lui semblait juste.

Il regarda les médecins qui finissaient de greffer le rein de David. Sa machinerie à lui se mit à biper. Les médecins se tournèrent vers Roland. Voulant rester éveillé et ne pas se faire voir, il ferma les yeux et murmura sans aucun son, du bout des lèvres, un satisfait « Cool ! »

C'est donc éveillé que Roland assista à sa mort. Anesthésié, il sentit les médecins tenter de le ranimer. Les vibrations du défibrillateur, les odeurs qui deviennent de plus en plus bizarres dans le masque.

Il avait essayé de mourir une fois. Dans son bain, à dix ans. Il se demandait ce que ça faisait de se noyer. Il avait plongé sa tête sous l'eau et avait cessé de respirer. C'était étrange. Comme s'il s'échappait par le sommet de sa tête. Comme un verre qu'on remplit à ras bord. L'air semblait à tout prix vouloir s'échapper de lui. Mais s'échapper en prenant quelque chose. Il avait rapidement cessé.

Il eut un dernier regard pour son frère. Chez lui aussi, ça bipait gravement. Les médecins regardèrent Roland qui s'éteignit définitivement, en voyant uniquement les médecins se hâter de sauver David.

Et finalement ou paradoxalement, c'était mieux comme ça.