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Je voudrais pas... de dragibus57



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» Auteur : dragibus57 - Voir le profil
» Créé le 08/09/2010 à 12:32
» Dernière mise à jour le 18/04/2011 à 19:47

» Mots-clés :   Johto   Kanto   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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Sous son faux air de thune
Pendant ce temps, le lieutenant Mahdid allait lui aussi à la pêche aux infos, mais du côté de ses collègues de la Scientifique.

Il pénétra à nouveau dans le musée et s'approcha de Phil Sinclair, un technicien occupé à examiner les débris de verre provenant des vitrines cassées. Celui-ci avait revêtu l'une de ces combinaisons blanches non tissées, avec capuche et sur-chaussures, qui ne laissaient pas de fibres et évitaient de polluer les scènes de crime.

Un technicien de la police scientifique pouvait travailler soit en laboratoire, soit dans un service d'identité judiciaire.
Phil avait choisi le terrain, plus intéressant à ses yeux que le labo. L'inconvénient, c'étaient les horaires : c'est bien simple, il n'en avait pas ! En théorie, il y avait bien un roulement du personnel, avec une astreinte, mais la réalité était tout autre…

Seules Doublonville et Céladopole, les villes les plus importantes de chaque région, possédaient un service de police scientifique. Ce qui était insuffisant pour couvrir tous les besoins. Phil pouvait donc être appelé à tout instant, soit dans le cadre de sa permanence normale, soit à titre exceptionnel, pour remplacer un collègue malade ou en repos. Son épouse lui demandait régulièrement de changer de boulot. Mais Sinclair hésitait. Son métier le passionnait et sa femme ne disait plus rien quand il touchait ses heures sup' à la fin du mois.

- Alors, lui demanda Bob, tu as trouvé quelque chose d'intéressant ?
- Oui et non… J'ai trouvé un poil. Mais ce n'est pas exploitable en l'état.
- Pourquoi ?
- C'est un musée ouvert au public, des centaines de personnes ont défilé ces derniers jours, le poil peut très bien appartenir à l'une d'elles.
- Sauf si le ménage a été fait hier soir après la fermeture…
- C'est le cas, j'ai vérifié. Mais le service de nettoyage a très bien pu passer à côté… Pour le moment, il est impossible de savoir si ce poil appartient au voleur ou à l'un des visiteurs. Même chose pour les éventuelles empreintes ou traces d'ADN. C'est aussi pour cette raison que je ne peux pas déterminer s'ils étaient plusieurs ou pas.
- Mais tu demanderas quand même une recherche ADN ?
- Évidemment ! Au cas où on tomberait sur quelqu'un de fiché. On ne sait jamais…

Bob nota l'info dans son carnet.
Il appréciait de travailler avec Phil. Il connaissait son boulot et ne laissait rien au hasard.
- Et pour le verre ?
- Alors… Étant donné la dispersion des débris, on peut raisonnablement penser que le voleur a fait ça à la masse. Je te signalerai si je trouve des traces. Et là je suis en train de trier chaque éclat, à la recherche d'empreintes ou d'autre chose. Mais ne te fais pas d'illusion : le ou les voleurs portaient certainement des gants…
- Tu as eu le temps d'examiner la porte d'entrée ?
- C'est ce que j'ai fait en premier. C'est une porte en verre feuilleté, comme pour les pare-brise, donc difficile à défoncer à la masse. Ce n'est pas de cette façon que le ou les cambrioleurs sont entrés. Ils ont fait fondre la serrure anti-effraction, complètement !

Le lieutenant interrompit sa prise de notes, surpris :
- Fondre ?? Au chalumeau ?
- Non, je ne pense pas. Normalement, le jet du chalumeau laisse une succession de petites traces circulaires, les unes à côté des autres. Là, un seul jet, large et puissant… Je vais chercher ce que ça peut être et je te préviens.
- Ok… Autre chose ?
- Pas pour l'instant. Je finis ici et j'emporte tout au labo. Je te ferai envoyer une copie du rapport. Mais ce sera pas avant plusieurs jours !
- Oui, je m'en doute. Merci pour les infos, Phil. Salue ta femme de ma part.

Une question tracassait Mahdid depuis un moment déjà : pourquoi le cambrioleur s'était-il attaqué à un musée ?
Certes la sécurité de celui-ci laissait à désirer, mais la revente de pièces de musée volées n'était pas ce qu'il y avait de plus facile.
Il savait que les vols d'objets d'art, surtout quand les œuvres étaient connues, répondaient souvent à une commande précise. L'acheteur était alors un collectionneur qui voulait à tout prix posséder ces œuvres, même s'il savait qu'il ne pourrait jamais les montrer à quiconque.

Mais dans le cas du Musée d'Argenta, cette hypothèse ne collait pas. Il ne s'agissait pas de pièces de valeur, de toiles de maître ou de bijoux anciens. Seulement de fossiles et d'ossements.
Donc si le voleur n'avait pas agi sur ordre d'un collectionneur, en réponse à une commande bien particulière, c'est qu'il travaillait pour son propre compte, avec l'intention de passer par un intermédiaire.
Finalement, Bob décida de ne négliger aucune de ces deux pistes. Il dresserait la liste des collectionneurs potentiels et ferait placer sous surveillance les receleurs les plus notoires.

N'ayant plus grand-chose à constater sur place, il décida de rentrer à l'hôtel de police de Céladopole pour faire un certain nombre de recherches et de vérifications.

Une fois dans son bureau, il eut à peine le temps de poser sa veste sur le dossier de sa chaise que son chef passait déjà sa grosse tête chauve par l'entrebâillement de la porte :
- Alors Mahdid, qu'est-ce que ça donne le vol du Musée ?
Bob récapitula les faits, ce qu'il avait appris et les pistes qu'il voulait vérifier.
- Ok ok, je vous laisse faire. Tenez-moi au courant de vos trouvailles, hein ? Surtout tenez-moi au courant ! conclut son supérieur avant de retourner dans son propre bureau.

Le capitaine Bernard Lestienne avait la fâcheuse habitude de répéter deux fois les choses au cours d'une même phrase, probablement pour être certain d'être entendu et obéi. Ce tic de langage lui avait valu le surnom de Bis-Bis de la part de ses collègues. Au début, c'était prodigieusement agaçant ; mais à la longue, on s'habituait.
Lestienne était ce qu'on appelait pudiquement un homme corpulent. En fait, les boutons de sa chemise tendue à craquer semblaient constamment sur le point de vous sauter à la figure.
Il n'était ni pire ni meilleur qu'un autre : c'était un flic qui avait de la bouteille et qui ne crachait pas dessus non plus.

Bob s'assit à son bureau, consulta ses notes dans son petit calepin et tenta de reconstituer mentalement la scène.

Le cambrioleur est probablement arrivé devant le musée entre trois et quatre heures du matin, au moment où les couche-tard sont déjà rentrés et où les lève-tôt ne sont pas encore debout. Il devait porter des vêtements sombres pour mieux se fondre dans la nuit. Et aussi un bonnet et des gants pour ne pas laisser de traces. Sa masse était certainement dissimulée dans un grand sac qui lui a aussi servi à transporter son butin. Il a vérifié que la rue était vide et il a commencé à s'attaquer à la porte…

Mais comment bon sang ! Qu'est-ce qui peut bien cracher du feu comme un chalumeau, mais qui n'est pas un chalumeau ?... Cracher ! Oui c'est ça ! Un Pokémon Feu !... Rectification : n'importe quel Pokémon possédant une puissante attaque feu, genre Lance-Flamme, Surchauffe, Rafale-Feu… Bon, ben ça va considérablement réduire les recherches… A la louche, disons… deux-cents possibilités…

Ensuite, tout a dû se dérouler très vite. Le voleur est entré, a balancé sa masse dans la première vitrine, en a raflé le contenu, puis il est passé à la deuxième et ainsi de suite. En tout et pour tout… Allez, cinq minutes… Peut-être même moins s'il s'est fait aider par son ou ses Pokémon, ou s'ils étaient plusieurs… Et il s'est enfui, en utilisant probablement Vol… Ni vu ni connu !


Après sa pause déjeuner, le lieutenant passa une série de coups de fil pour vérifier les dires des uns et des autres.
La femme du vieux gardien confirma qu'il avait bien passé la nuit dans son lit, à ronfler bruyamment au point de l'empêcher de dormir.
Les deux assistants du scientifique déclarèrent qu'ils avaient travaillé ensemble une grande partie de la nuit dans le laboratoire du Centre de Recherche.

Bob appela ensuite les musées des autres régions pour justement en savoir un peu plus sur ce scientifique qui lui avait paru si peu concerné par le vol.
Au Musée Océanique de Poivressel, on lui fit gentiment remarquer qu'on ne travaillait pas tout à fait dans le même domaine.
A celui de Charbourg, il eut un peu plus de chance. Le savant lui expliqua qu'il n'y avait pas spécialement de concurrence entre les deux musées, qu'il connaissait bien son collègue d'Argenta, un homme de confiance et qui faisait son boulot correctement.

Tous ces témoignages concordaient donc bien avec les déclarations que Bob avaient entendues le matin même. Aucune piste n'émergeait de ce côté-là pour l'instant.

Il consulta ensuite différents fichiers informatisés et imprima la liste des collectionneurs fortunés et celle des receleurs notoires de toutes les régions. Une quinzaine de noms en tout.
Listes qu'il déposa au bureau de l'agent Jenny en lui demandant de les diffuser à tous les services, ainsi que les photos des objets volés. La consigne étant de signaler tout mouvement inhabituel des uns ou des autres.

Il n'espérait pas avoir un résultat avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Mais c'est tout ce qu'il pouvait faire pour l'instant.