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Smirnoff R. 3 de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 03/07/2010 à 14:42
» Dernière mise à jour le 04/07/2010 à 15:58

» Mots-clés :   Action   Drame   Humour   Romance

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177 - Dernier regard
« Créer n'est pas un jeu quelque peu frivole. Le créateur s'est engagé dans une aventure effrayante, qui est d'assumer soi-même, jusqu'au bout, les périls risqués par ses créatures. »
(Jean Genet)

« Je veux croire alors qu'un ange passe
Qu'il nous dit tout bas : Je suis ici pour toi
Et toi c'est moi… »

(Mylène Farmer, L'autre)



Trafalgar et son groupe étaient retenus en otage dans le hall du Fort de Suzuki. Ils négociaient avec nul autre que son petit-neveu, Gottfried.

-Voyons… Vous voulez l'arrêt de la guerre, c'est ça ?
-Tout à fait.
-L'ennui c'est qu'ici nous avons une puissance incommensurable. Une force armée du tonnerre. Qu'est-ce que vous opposez ? Une bande de mercenaires stupides ?

Trafalgar sortit de sa sacoche une boîte. Ses coéquipiers s'éloignèrent vivement. Trafalgar la posa au sol et recula.

-Je n'ai qu'un mot à prononcer et le Pokémon dans cette boîte sort et ravage tout. Ce sera si rapide et violent qu'aucun de vos hommes n'aura le temps d'en sortir indemne. Et nous irons tuer Suzuki avec ce même Pokémon.

Gottfried hocha la tête.

-Je vous rappelle que votre fille est dans ce bâtiment. Si vous comptez être violent, vous feriez bien mieux d'y réfléchir.
-…
-On peut rester des heures à se regarder dans le blanc des yeux, ou alors…

Gottfried alluma un écran géant derrière lui qui désignait la cellule de Gloria et Charlie qui se remplissait d'eau.

-… on peut regarder votre famille mourir !
-RELACHEZ-LES !

Trafalgar perdait son sang-froid. Gottfried éteignit l'écran géant.

-Que va t-il se passer ? Le grand Ulrich Trafalgar va-t-il nous surprendre ou va-t-il faire tuer sa propre fille ?

Trafalgar fronça les sourcils.

-Fils de pute !
-Insulter Mère n'arrangera rien.
-Ulrich ! Grommela Severs.
-QUOI ?

Le nain ne broncha pas face au rugissement.

-Tu peux contrôler ce Pokémon, ne nous fais pas rire, ça fait plus de vingt ans que tu l'as !
-Lui, oui. Sa puissance, non !
-Ne sois pas idiot, tu es capable de le faire, enfin ! Depuis le temps qu'on se connait, tu penses que je te dirais ça pour flatter ton égo ?!
-C'est PAS le moment, Sheldon !!
-Gloria n'en subira rien, tu le sais !!

Trafalgar attrapa son camarade nain et le souleva au dessus du sol.

-Ulrich !! Geignit Queen G.
-Trafalgar, arrête !! Geignit Wools.
-Tu sais tout ce qu'on a sacrifié ensemble pour en arriver là !! Tu sais tout ce que je suis prêt à sacrifier pour accomplir cette mission !!
-… gnoui…
-Alors ne sous-estime pas ma capacité à agir !! Et ne prétends pas que mon jugement est altéré !
-Il… l'est, Ulrich.
-TU VEUX QUE JE TE BALANCE DANS LE MUR !
-Arrête ! Cria Wools.

Trafalgar reposa Severs qui geignit.

-Brute !
-LA FERME !

Gottfried ricana.

-C'est mignon. Grand-oncle Johannsen vous aurait adoré…
-Vous servir d'une petite fille comme bouclier c'est minable ! Grogna Wools.
-C'est la guerre, jeunes gens !

Trafalgar fronça les sourcils. Severs l'observait, peu confiant quant à la suite. « Dans la base ennemie, entourés par des douves de lave… Je ne donne pas cher de notre peau… »

***
L'eau montait de plus en plus. Charlie tenait Gloria.

« … C'est ma seule solution… »

Il avança vers la grille d'aération, posa Gloria dans l'eau.

-C'est froid, Charlie !
-Désolé, Gloria, tu diras à ton père de m'en coller une quand tu le reverras !
-Hein ?

Charlie ouvrit la grille et porta Gloria.

-Entre là-dedans, Gloria ! Tu dois pouvoir rejoindre ton père !
-Quoi ? Mais…
-ALLEZ !
-Mais…

Gloria monta dans la bouche d'aération. Elle regarda Charlie.

-Vas-y ! Je peux pas, je suis trop… large pour y entrer !
-Mais vous allez…
-Mais non ! Je sais respirer sous l'eau, comme tous les adultes !
-… Vous êtes sûr ?
-Mais oui !

Gloria hocha la tête et s'enfonça dans les tunnels. Le visage de Charlie se déforma sous l'émotion. Il referma la grille et se cogna la tête contre le mur, en larmes.

« Pardon Papa… Pardon Léopold… Désolé tout le monde… Mais… Je pouvais pas mourir dans la même pièce qu'une petite fille… »

***

Léopold grimaçait. Les efforts se faisaient plus rudes chaque heure. Pénélope observait de temps en temps. Léopold avait promis que « ce serait pour bientôt ».

Romuald soupira et arriva vers Léopold, prêt à le fusiller.

« … ?! »
-Bon…
-… Bon ?
-Je vais te tuer.

Léopold haussa un sourcil étonné.

-Comme ça… pour rien ?

Les Pokémon de Léopold le regardèrent, inquiets.

-Tu feras pas ça. Tu peux pas me tuer comme ça, aussi directement !
-Si, je peux.

Romuald ajusta son fusil.

-NON !

Romuald grommela. Léopold vit Pénélope.

-RENTRE, PENNY !
-Il n'a pas le droit de le tuer !
-PENNY RENTRE JE TE DIS !
-Non !!!

Simiabraz prit le fusil de Romuald entre sa main. Romuald regarda le Pokémon qui lui lança un regard funeste.

-Euh… M…

Le fusil fondit sous la poigne du primate. Léopold se releva. Kaimorse arriva à ses côtés.

-Allez-y.

Mime Junior balança Romuald dans un tas de détritus métalliques. Pénélope siffla les ouvriers qui sortirent. Simiabraz ouvrit la cloture de barbelés. Penny resta aux côtés de Léopold alors que Pijako, Charmillon, Cotovol et Kaimorse réduisaient le camp en pièces.

-Léopold, viens on part !!!
-Non.
-Quoi ?
-Je veux détruire cet endroit, je ne veux pas qu'il en reste quoi que ce soit.
-Mais…
-Va t'en, Penny. Sinon tout ça n'aura servi à rien.
-Et toi ?!
-… moi… Je pourrais plus regarder Charlie en face si jamais je fais pas ça.
-… comment…

Léopold baissa la tête.

-Ce type, ce… Romuald… il m'a…

Pénélope écarquilla les yeux. Léopold sanglota.

-Je voulais pas que tu t'inquiètes.
-Léopold…
-Désolé…
-C… C'est moi, tout est de ma faute !
-… Mais n…

Coup de feu. Léopold est couvert de sang. Pénélope s'écroula, raide morte, le flanc troué.

-P… P… P… Pe…
-Dommage…

Léopold se tourna vers le Colonel Hampton.

-Ouais. Dommage…
-… v… P… Pourquoi ?!!
-Pourquoi ? Quel Pourquoi ? Quel genre de Pourquoi tu attends ? C'est la Guerre, mon grand. Tout n'est pas rose. Tu comptais faire quoi, partir avec cette nana, t'apercevoir que tes proches sont morts, te marier avec, avoir un enfant, la vie est belle ? T-t-t. Elle est morte. C'est la guerre, les gens meurent.
-On peut pas tout justifier avec un « C'est la guerre !! » geignit Léopold au bord du chagrin.
-HAMPTON !!

Le gros se retourna uniquement pour être tué par son collaborateur, Romuald. Qui se releva du tas d'ordure et regarda Léopold tout en le tenant en joue. Léopold grommela.

-Tes Pokémon sont devenus forts, c'est vrai. C'était un plan magnifiquement orchestré… Mais… Tu vas devoir mourir.
-…
-Je ne supporterais pas de voir ton adorable petit cul s'échapper d'ici.

Léopold était dévoré par la honte, tant d'avoir été approché par ce type, trahissant son mariage, mais surtout de n'avoir pu protéger Pénélope.

-… Simmy…
-Sim quoi ?
-LANCE FLAMMES !

Le Pokémon brûla Romuald qui poussa un hurlement, et donna un coup de feu. Léopold s'écroula, touché au ventre.

-M… Merde !!

Romuald courait partout, fou de douleur.

-Oh merde…

Mime Junior arriva vers son maître, paniqué. Léopold observait Romuald. Il écarquilla les yeux et prit vite ses Pokéballs pour relâcher ses Pokémon.

Romuald tanguait en direction de la réserve de poudre. L'explosion qui en suivrait serait terrible.

« Merde, merde !! »

Léopold ferma les yeux et accepta bien rapidement, sinon sans trop d'émotion, la réalité de sa propre mort.

(Secret of Mana OST, A Wish - Crystal Forest Theme… tu ne méritais rien de moins mon petit Léopold…)

Léopold réussit à relâcher ses Pokémon un par un. Il vit partir Pijako, Cotovol, Kaimorse…

« Merci mes amis… Profitez bien de la liberté… »

Simiabraz également…

« Je suis content que tu sois le cadeau de Lionel… »

Mime Junior qui eut une peine immense et pleura en partant.

« Ca va aller mon grand. Deviens un bon Monsieur Mime… Fais plein de jolis murs invisibles… »

Et enfin Pénélope. Ce fut la plus dure à relâcher, il repensait à tant de choses par rapport à ce Pokémon.

« Eddy en avait un… Charlie qui me l'a offert… Tous ces concours qu'on a fait ensemble… Ma petite Pénélope tu vas me manquer… »

Le Charmillon lança un regard triste à son maître en partant. Léopold pleurait à chaudes larmes. Romuald fit exploser la réserve de poudre. Les débris chutèrent sur Léopold, le tuant sur le coup. Ses dernières pensées furent pour sa soeur, ses amis, pour Charlie bien sûr mais également pour Lionel et Norbert. Pour tout cet entourage qui l'avait comblé toute sa vie d'amour, lui, l'enfant adopté, le laissé pour compte, qui avait finalement trouvé la lumière en chacun d'eux...

***

A des kilomètres de là, dans un lac au nord du Canada, un Lokhlass sembla bien triste, soudain. Comme s'il venait de perdre quelque chose d'important dans sa vie.

***

[… et moi je pense que je suis bon pour une thérapie après tout ça, ndla]

***

Charlie ouvrit les yeux.

« Non, je peux pas mourir ici !! Je peux pas ! Ces salauds m'ont pris mes Pokéballs mais je peux très bien m'échapper d'ici tout seul ! »

Il nagea jusqu'à la porte et frappa de toutes ses forces.

« Allez !! Pour Léo !! Faut que je retrouve Léopold, il s'est quand même pas fait chier pendant des mois à bosser dans un camp de merde pour RIEN !! »

***

-Vous quoi ?

Trafalgar tendit les mains.

-Je me rends…
-Ulrich !! Grommela Severs.
-Non ! Geignit Wools.
-Après tout ce qu'on a accompli !! Geignit Queen G.
-SILENCE ! Grogna Trafalgar. Ils ont Gloria !

Severs grommela et attrapa un bibelot dans le hall et le balança sur Trafalgar qui se tourna vers lui, énervé.

-Explique-toi tout de suite ou je t'écrase !
-Je veux, mon neveu ! TU SAIS TRES BIEN QU'AVEC LUI TU PEUX TOUT ARRANGER ! TU L'AS EMMENE EXPRES POUR CA ! UTILISE-LE !

Gottfried amena des gardes.

-Prenez cette petite boîte, elle m'effraie.
-ULRICH !!!
-…
-BON SANG ULRICH MERDE !!!
-… H… Hana…
-Papa !

Trafalgar se retourna vers Gloria, trempée, qui sortait d'on ne sais où. Elle courait vers son père.

-Tuez-moi cette mioche ! Grogna Gottfried.

Trafalgar regarda le petit neveu avec des yeux glaciaux.

-HANADA !

La petite boîte se disloqua. Severs, Queen G et Wools soupirèrent de soulagement. La Master Ball s'ouvrit et laissa s'échapper Mewtwo qui croisait les bras et tournoyait sur lui-même.

-QUOI ???
-Eh oui… La première de vos expériences pourries ! Pourquoi croyez-vous que j'aie décidé de mener cette vie et surtout de fermer la Grotte Inconnue !!
-M…
-Bouclier !!

Le Pokémon repoussa les adversaires et protégea Trafalgar et son groupe.

-C'est parti pour le massacre…
-Papa non !

Trafalgar se retourna vers Gloria.

-Monsieur Charlie est toujours prisonnier !

Trafalgar se tourna vers les autres. Wools hocha la tête.

-J'utilise Doux Parfum et on peut aller le sauver avec la puissance maîtrisée de Mewtwo !
-… Très bien ! Ensuite direction Suzuki ! Severs, protège Gloria.
-Ca va mieux, maintenant qu'elle est là, hein ?
-La ferme. Queen G, prépare une évacuation d'urgence !
-Ouaip !

***

Ulrich approcha de l'endroit où le Pokémon avait élu domicile. Comment était-il arrivé jusque là ? Il avait simplement tenu à suivre les traces de ses parents les explorateurs. Lui avait pris pour cible ce qui lui semblait le plus accessible : La grotte inconnue, tant redoutée.

Là, il vit que non, ce n'était pas l'endroit dangereux décrit par tous, mais un havre de paix, un refuge pour tous les Pokémon opprimés. Et ce refuge était la cible des braconniers de la pire espèce.

Ulrich avait, alors qu'il était à peine âgé de treize ans, conscience de tout l'espoir que renfermait le lieu.

Au plus profond de ce tunnel où des centaines de familles de Pokémon, dont certains jamais vus à Poképolis, vivaient en harmonie, Ulrich trouva un Pokémon accroupi. Ce Pokémon était différent, ni animal, ni humain, entre la créature et la création, un être difforme, vivant de force dans un monde qui ne pouvait pas l'accepter.

Ulrich Trafalgar regarda ce monstre qui vivait à l'écart du monde. Il s'appelait Mewtwo, et il était le résultat d'expériences gouvernementales.

Ulrich le savait parce que le Pokémon communiquait par impulsions cognitives - il était tellement puissant que sa pensée se répercutait dans la tête du jeune homme.

Le jeune homme décida qu'il viendrait lui rendre visite tous les jours afin de le comprendre.

C'est cette compréhension qui amena Ulrich à protéger la grotte inconnue. Et par là-même à en sortir Mewtwo.


***

Norbert geignit.

-On s'ennuie, mine de rien. Je peux me la rejouer Suzuki ?
-On s'ennuie pas, crétin, on regarde Linda et Etienne qui se presque-réconcilient ! Grommela Lionel.
-Ah bon ?!

Les deux discutaient en effet ensemble, et ce depuis le début de la journée. Linus soupira.

-Une belle histoire d'amour ça ne finit jamais aussi simplement… J'étais un peu sûr qu'ils se rabibocheraient… marmonna Linus.
-Menteur, tu es le premier à avoir parié qu'ils s'entretueraient ! Soupira Jonathan.
-John, tu as pris tes pilules pour le cœur ?
-Oui…
-T'es sûr ?
-J'ai une tachycardie, pas Alzheimer !
-Pas encore !
-Quoi ?!

Kate leva les yeux au ciel. Un grondement se fit entendre.

-L'orage, maintenant… soupira Linus.

Le stade commença à trembler, en fait.

-Mais…
-Oh…
-Eh !

Ils ne pouvaient pas le savoir, tous autant qu'ils étaient, mais c'était en fait l'onde de choc provoquée par la Bombe M. Elle avait comme prévu par les plans de Rachel une portée infiniment plus grande que « juste » Kanto, et allait donc choquer tout ce qu'il y avait alentours. Lionel regarda en l'air.

-Faut se barrer ! Tous vers les sorties !
-Y'en a qu'une principale, les autres sont bouclées ! Geignit Estelle.
-Merde…
-Papa !
-Ca va aller Kate ! Suis-nous !

Etienne et Linda avaient remarqué les tremblements.

-Oh, voilà qui n'annonce rien de bon.
-Assieds-toi.

Etienne s'assied à côté de Linda.

-Ca me rappelle notre enfance.
-A toi aussi…
-A l'école préparatoire…
-Hm… Notre première rencontre… sourit Linda.
-La première fois que j'ai vu tes parents, l'endroit où tu habitais…
-… ton regard indifférent et inquiet à la fois.
-A l'époque j'étais déjà un grand sage.
-Qu'est-ce qui a changé ? Soupira Linda.
-On a vieilli… on s'est aigri avec l'âge… On a eu des enfants… Qui sont devenus aussi aigris que nous…
-Je suis sûr que Lily et David finiront bien… marmonna Linda.

-Tu crois ?

Le stade commença à se fissurer.

-… Linda, je crois que ça s'effondre…
-Quoi ?
-Le stade, il s'effondre…
-… Oh…

La panique commença à éclater, les gens voulaient à tour prix sortir. Des blocs de pierre tombaient du plafond. Tout le monde se dirigeait vers les sorties. Camerupt portait Jonathan, Floper portait Linus.

-C'est un honneur que d'être porté par Floper ! Souffla Linus.
-EH AVEC VOS GROS POKEMON VOUS BLOQUEZ LE PASSAGE ! Grogna une vieille dame.

Lionel se retourna.

-En effet… Cependant Jonathan ne peut pas courir… et Linus non plus…

Estelle sortit Arcanin.

-Avec lui tu devrais pouvoir vite sortir, John !
Jonathan passa du Camerupt de Norbert à l'Arcanin de sa femme, bien plus confortable.

-Elle a le dos super dur ta chamelle, là !! C'est insupportable !! C'est bien un Pokémon de tarlouze !
-C'est pas ma faute si ça déplace ta hanche artificielle !

Norbert et Lionel firent tope-là. Kate était la plus inquiète de tous.

-Vous pourriez arrêter de déconner ? Sur quoi que ce soit ? On risque de mourir, là quand même !!
-Pardon… geignit Norbert.
-Désolé chérie… marmonna Jonathan.

Estelle serra sa fille contre elle.

-J'espère que ton frère va bien…
-Pas le moment de penser à ça, maman !

Pendant ce temps, Etienne et Linda.

-Mais qu'est-ce que tu cherches ?!
-Je partirais pas sans, alors vas-y… mais zut j'espère que personne ne l'a volée…
-Tu as tous tes Pokémon sur toi, qu'est-ce qui peut bien te manquer ? La broche de Kenneth ?
-Non ça c'est dans un coffre à la banque, depuis que Travis a essayé de me la voler !
-Linda il faut partir… C'est quoi, un vieux dessin de David ?
-Ne sois pas idiot… AH !

Elle montra l'écharpe rouge à bords dorés. Elle la serra contre elle.

-Cette écharpe… ?!
-C'est le cadeau que Roland m'avait offert à Noël.
-… à ce Noël…

Linda regarda Etienne.

-Voilà…
-J'aurais dû… être plus… sympa ce soir là. Je me suis emporté…
-Tu as réagi d'une bonne manière, seulement… un peu tard.
-C'est ça, en fait, on a tardé… Qu'est-ce qui nous a pris, avant on réagissait au quart de tour…
-C'était notre enfant, on ne pouvait pas…

Le bâtiment trembla franchement.

-Etienne !
-On va y arriver, t'en fais pas… Ca va pas s'effondrer en cinq minutes !

Norbert, Linus, Estelle, Kate, Jonathan et Lionel étaient en ligne droite vers la sortie. Par instinct maternel, Estelle avait placé Kate en première ligne.

-Maman !!
-Dépêche-toi de sortir !!
-Maman !!

Estelle partait dans l'autre sens. Jonathan lui attrapa le bras.

-Mon frère ! Peux pas le laisser !
-Il va sortir tout seul, il est assez grand !
-T'es sûr ?
-Sors tout de suite !

Norbert regardait dans la foule, inquiet.

« Etienne… »

Tout le monde sortit. Estelle chercha son frère des yeux. Le stade tremblait de plus en plus.

-JOHN !!!
-RESTE LA !
-MAIS…
-TU RESTES LA SINON J'TE JURE JE T'EN COLLE UNE !

C'est Norbert qui se précipita vers la porte du stade.

-NORBERT !! Cria Lionel.

Trop tard, il fut stoppé par Chaffreux.

-REVENEZ ICI ! Cria Linus.
-Y'a encore des gens à l'intérieur !! Geignit Norbert.
-C'EST TROP TARD !
-Mais…

Linus avait une grimace affreusement triste. Lionel ramena Norbert par le bras. La porte d'entrée s'effondra sous les cris des civils.

-NAAAAAAAAAAAAN !!!! Hurla Estelle en se blottissant contre Jonathan.
-Eh merde, eh merde… grogna Jonathan en regardant le stade.
-ETIENNE !!! LINDA !!! Hurla Norbert.
-Par la Reine toute puissante… geignit Linus.

Le stade s'effondrait peu à peu. Etienne et Linda avaient pris tout leur temps, et ils étaient coincés avec quelques autres civils qui n'avaient pas pu ou n'avaient pas voulu se déplacer.

Les deux mains usées par le temps se lièrent au milieu des trémolos et des tremblements du bâtiment qui s'effondrait peu à peu. Les regards se croisèrent.

-… C'est la fin…
-Il faut croire qu'on s'est réconciliés au mauvais moment…

Etienne inspira.

-Ou qu'on ne pouvait pas mourir éloignés l'un de l'autre…
-Tout ce chemin pour finir ici…
-Oh, c'était une belle aventure, non ? Des regrets ?

Linda regarda Etienne et hésita.

-… De t'avoir repoussé après ton procès.
-Moi d'être devenu un sale con aigri après ce moment là.
-D'avoir été une telle harpie après la perte du bébé.
-D'avoir provoqué incidemment la perte de ce bébé… geignit Etienne.
-D'avoir été une telle garce avec toi pendant une année…
-D'avoir refait ma vie avec Kenneth et Estelle.

Linda ricana.

-D'avoir eu ces ennuis avec ton beau-père.
-D'avoir eu un beau-père !
-D'avoir été trop possessive avec David.
-D'avoir été aussi… nul avec Roland.

Les deux sourirent.

-D'avoir un peu négligé Lily ! Ricanèrent-ils en même temps.

Ils s'embrassèrent. Etienne regarda Linda.

-De te laisser mourir ici avec moi… marmonna Etienne, au bord des larmes.
-D'avoir osé divorcer de toi après la façon dont tu as rempli ma vie d'amour… sanglota Linda.
-D'avoir eu une vie si pourrie qu'il ait fallu que tu la supportes.
-La même, en pire ! Ricana Linda au milieu de ses larmes.

Linda se mordilla les lèvres.

-De t'avoir tromp…

Etienne lui ferma la bouche d'un doigt. Il secoua la tête.

-Pour ça je t'ai déjà pardonné. Je t'aime, quoi que tu aies pu faire avec qui que ce soit.
-… C'était pour la fois avec Kenneth que j'allais exprimer un regret !
-Oui, c'est de ça que je parlais aussi…

Linda sourit et ils s'embrassèrent de nouveau. Quelqu'un arriva, tout sourire.

-Eh bah voilà. C'est ça que j'attendais…

Linda et Etienne se tournèrent vers Roland, tout sourire, bien habillé. Un peu le fils parfait qu'il serait devenu si tout s'était mieux passé. Les Pokémon de Linda et Etienne partaient déjà en tous sens, s'échappant du stade.

-Il est un peu tard, mais au moins… Tout le monde peut aller en paix. Moi, vous, Kenneth…

Linda et Etienne prirent la main de Roland, et le stade s'effondra dans un fracas terrifiant.

Et dehors…

Kate, Jonathan et Estelle étaient effondrés. Norbert était par terre en train de se tordre de chagrin.

-Pourquoi… Pourquoi !!
-C'est la vie, Norbert, il faut croire qu'ils… devaient le vouloir aussi…
-IL FAUT FOUILLER LES DECOMBRES, ILS DOIVENT ETRE VIVANTS EN DESSOUS !! TOUS AVEC MOI !
-Norbert ! Geignit Lionel.

Norbert soupira.

-Allez, viens Norbert. On va trouver un endroit où aller et… retrouver notre fiston ! Sourit Lionel.

Norbert acquiesça. Linus lui tapota l'épaule.

***

Charlie était un peu en train de se noyer. La pièce était quasiment remplie d'eau.

« C'est pas vrai ! J'vais pas mourir ici !! »

Charlie sentit une grande vibration.

« Oh génial, je suis dans la machine à laver du Great Lord Suzuki !! Putain ! »

La vibration passa mais Charlie n'allait plus pouvoir prendre de l'air.

« C'est la fin… »

L'eau commença à se vider. La porte de la cellule était ouverte.

« LE CIEL SOIT LOUE ! »

Charlie toussota et sortit de la pièce pour découvrir Trafalgar et la bande.

-Merci…

Trafalgar serra Charlie très fort contre lui.

-Merci à vous. Vous nous avez sauvés. Si je n'avais pas vu Gloria dans le hall, je n'aurais jamais été capable de libérer Mewtwo !
-Miou-quoi ?!!

Charlie vit le Pokémon qui avait ravagé les couloirs et assommé une bonne centaine de gardes.

-Wow… Mewtwo, ok… euh…
-STOP. Arrêtez tout !

Tout le monde se tourna vers un jeune homme, un jeune cadre apparemment. Trafalgar et le groupe le menacèrent avec un fusil. Le jeune homme était accompagné d'un Persian.

-Vous allez baisser vos armes parce que je vais vous faire une annonce solennelle qui va tout arrêter. Je suis Thomas Stottlemeyer, un proche collaborateur de Suzuki.

Charlie plissa les yeux. Thomas mit ses lunettes et lit une feuille.

-Ahem… Suite à l'onde de choc provoquée par l'Explosion de la Bombe M, le Conseil de Hoenn doit déplorer la tragique mort de Johannsen Suzuki d'une crise cardiaque.

Charlie ne savait pas trop comment réagir. Un grand sourire se dessina sur le visage de Stottlemeyer.

-La guerre est finie, le vieux sac à merde est mort !! C'EST UN JOUR DE LIESSE ! Il faut communiquer la nouvelle partout !! Enfin je vais pouvoir travailler pour quelqu'un de NORMAL et qui sent autre chose que la pisse et la naphtaline !!! ALLELUIAH !

Charlie, Trafalgar, Severs, Wools, Gloria et Queen G. se regardèrent, intrigués, ignorant complètement que Rachel avait, en quelque sorte, sauvé des milliers de vies...