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Smirnoff R. 3 de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 20/05/2010 à 17:41
» Dernière mise à jour le 05/09/2010 à 16:36

» Mots-clés :   Action   Drame   Humour   Romance

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152 - Smirnoff X - Partie 2
«-Malcolm je jure que si un jour je suis amené à être face à une brèche temporelle qui m'amènerait à l'époque de ton procès, je dirais aux jurés que tu collectionnes les robes de poupée et que ton masturbatorium c'est Lolita de Nabokov ! »
(Roland dans "L'étrange relation de Monsieur Roland", le chapitre 11 de la saison 5 (Sixième recueil)



Cet été se déroulait comme chaque été dans ce quartier de Rivamar. Comme souvent, Jack Cambert invitait certains pères du quartier à faire une partie de Poker. Il y avait d'abord Lindbergh Winchester qui se faisait un plaisir, puis Jonathan Ludges, un brave électricien sans histoire qui habitait le quartier avec sa femme Irène, seuls depuis le départ de leur fille Lise pour le Japon, et étaient même d'heureux grands-parents, attendant avec impatience chaque retour de leur fille. Le quatrième invité était d'ailleurs Irène Ludges. Ce qui transformait ce moment privilégié entre maris en un thé entre amis. Ce qui n'était pas désagréable, vu que le thé d'Irène Ludges était parmi les meilleurs de la région.

-Oh, boy… marmonna Lindbergh. Devinez qui nous scrute par delà la rue… marmonna Winchester.

Le grand type, alias Jonathan Ludges regarda derrière le rideau.

-C'est le gamin Heine… Il fait quoi ?
-J'crois qu'il taille les haies, marmonna Jack Cambert en mangeant des chips apéritif. Mais j'sais pas pourquoi.
-Il a fait virer le jardinier de son père…

Tous se tournèrent vers Rachel qui venait prendre son téléphone pour le glisser dans son sac.

-… parce qu'il estimait que son père n'en avait pas besoin. Et de fait il se retrouve à faire la corvée.

Lindbergh et Jonathan regardèrent Jack alors que Rachel remontait vers sa chambre.

-… Me regardez pas comme ça !
-Comment elle le sait ?! S'étonna Lindbergh.
-Elle se fait aider pour son rapport de stage par le fils aîné des Heine !

Jonathan haussa un sourcil.

-Pour son rapport de stage ?!
-Eh bah oui… acquiesça Jack.
-En quoi le fils Heine l'aide ? Fin j'veux dire du peu que j'en sais il passe ses journées à écrire…
-Il écrit des romans ! Souffla Irène en cuisine.

Les maris regardèrent la femme en cuisine qui préparait du thé.

-C'est Linda Heine qui me l'a raconté, elle m'a fait lire un bout une fois, c'est pas mal. Il écrit bien ce petit.
-Oui mais… Pour un rapport de stage ?! S'étonna encore Jonathan.
-Pour les tournures de phrases, je suppose… suggéra Lindbergh.
-Elle a des dictionnaires quand même, et pis y'a Internet…
-Wow wow wow !

Jack se mit face à ses deux amis de longue date.

-… Vous… sous-entendez quoi ?

Jonathan et Lindbergh se regardèrent. Rachel sortait avec son sac.

-Je vais à mon stage, papa, Malcolm m'emmène !
-Hm…

Malcolm arriva avec les clés de la voiture.

-On y va, Rachel.
-A ce soir, papa !
-D'accord ma chérie, amuse-toi bien.

Rachel plissa les yeux.

-Je ne m'amuse pas, papa… C'est un stage de police !
-Oui je… je sais.

Rachel sortit avec son frère. Jack regarda Lindbergh et Jonathan haussèrent les épaules.

***

Dehors, Rachel observa Roland qui taillait les haies en face, dans la cour devant la maison. Echange de regards brûlants. Corboss cria, et Roland se concentra sur son travail. Malcolm éclata de rire.

-Aaaaaah je rêve ! Roland Heine qui taille des haies, surveillé par un Pokémon ! J'espère au moins que ton père te paie en lingots d'or pour ce boulot !
« Seigneur regardez qui se croit monstrueusement drôle… » soupira Roland.
-Malcolm, j'ai pas le temps… soupira Rachel, excédée.
-Roland, tu aurais pu mettre un uniforme, quand même, les employés de maison ont droit à des uniformes !
« Ne lui réponds pas, pas devant sa sœur… »

Rachel prit Malcolm par le bras.

-Conduis-moi à mon stage, Mac, je t'en supplie !
-Attends, attends ! Eh, Roland, en tout cas je trouve que tu t'entraines à merveille pour montrer l'exemple aux immigrés que ton père engage !
-Malcolm, pour l'amour du ciel ! Soupira Rachel.

Roland leva les yeux en l'air et regarda Malcolm.

-Ok, ok, Malcolm, désolé que mon sécateur vaille plus cher que la boîte en carton où tu habites ! Saches également que nos couverts sont en or massif et que nous ne dormons qu'avec des oreillers remplis de plumes d'oiseaux légendaires ! C'est sûr que comparée à ta vie minable, la mienne, au moins, est cotée en bourse !

Malcolm regarda Roland, médusé.

-Espèce d'abruti… grommela Roland en secouant la tête.
-… T… Tu peux répéter ?! Tu peux répéter, sale bourge de merde ?!

Rachel tira son frère par le bras.

-Tu en as assez fait, et tu l'as cherché en plus ! J'ai besoin de toi pour me conduire au commissariat ! J'ai du taf, moi !
-Tu perds rien pour attendre, bouffon !!

Roland taillait indifféremment ses haies. Kenneth sortit sur le pas de la porte.

-Qu'est-ce qui se passe ?
-Rien, papa !

Malcolm et Rachel observaient la scène.

-J'espère. C'est ta faute si on n'a plus de jardiniers, tu assumes !
-C'est inutile d'avoir des employés pour le seul plaisir d'avoir des employés, papa, on n'en a pas besoin…
-Eh bien si ça te fait plaisir de perdre du temps sur tes précieux écrits…
-Hm…

Malcolm monta en voiture avec Rachel.

-Pourquoi tu le défends ?
-Parce que tu es idiot ! Conduis-moi à mon stage !
-J'suis ton frère, tu pourrais au moins me soutenir !
-Tu as commencé, je te signale, lui ne te disait rien avant que tu ne le chicanes !

Malcolm soupira et conduisit sa sœur.

-J'comprends pas comment tu peux rester stoïque !
-Je me contente de ce que j'ai.
-Pffff…

Lily sortit de la maison Heine.

-Je vais au cabinet !
-Pense à tirer la chasse… marmonna Roland.

Lily regarda son frère en souriant. Roland soupira.

-Excuse-moi.
-Arrête de t'excuser tout le temps. C'était drôle.
-C'est bizarre que tu me trouves drôle, d'habitude tu me trouves immature et autiste.

Lily hocha la tête.

-Bah oui, tu ne sais pas te servir de la gazinière. Je me demande comment papa peut te laisser un sécateur !
-Voilà la sœur que j'aime bien.
-Roland aime des gens ? Comme tu es complexe !

Lily prit la voiture et partit à son travail. Roland secoua la tête.

***

-On ne veut pas te mettre la pression, hein… seulement… que ta fille aille tout le temps chez lui c'est bizarre ! Admit Jonathan.
-Ils sont juste amis ! Ca fait deux ans qu'il l'aide comme ça ! Geignit Jack.
-Deux ans… et tu ne t'es jamais posé de questions ?! S'étonna Lindbergh.

Irène regardait la conversation, plutôt intriguée.

-M… Mais enfin c'est ma petite fille chérie ! Pourquoi… ferait-elle ça ?
-Il n'y a rien de mal enfin ! Vous en parlez comme si ce serait un truc horrible… marmonna Irène.
-Bah quand même, chérie… Si Lise avait fricoté avec le fils des voisins d'en face, on se serait quand même inquiétés…
-Oh mon Dieu non pas ma petite Rachel ! Geignit Jack.
-Elle a vingt ans… soupira Jonathan.
-Ce n'est pas la meilleure chose à lui dire… marmonna Lindbergh. Tu devrais lui en parler et lui interdire d'aller là bas à l'avenir !

Jack regarda Lindbergh qui redistribuait les cartes.

-Moi c'est comme ça que Christine est tombée enceinte, elle voyait quelqu'un en cachette !! Agis tout de suite, sinon ça va être l'horreur chez toi !
-Je ne sais même pas si elle le voit pour… Oh mon Dieu…
-Les garçons, arrêtez, si ça se trouve il ne se passe rien ! Souffla Irène.
-Oui, si ça se trouve. Ou si ça ne se trouve pas ! Admit Lindbergh.
-Ce genre de tournure de phrase rappelle bien que tu es britannique… Jack, fais comme tu le sens.

Le pauvre Jack était au bord des larmes.

-M… Mais qu'est-ce que Sarah va dire ?!!

Les deux hommes soupirèrent.

-Tu lui dis rien ! Grommela Jonathan.
-Oui, tu règles ça avec ta fille, c'est tout. Ou avec le fils Heine, en face à face ! Conseilla Lindbergh.

Jonathan le regarda.

-Toi, avec tes deux filles qui veulent plus revenir chez toi et ton fils que tu te demandes encore s'il va revenir, tu devrais pas lui donner de conseils…
-Oh ça va hein !
-Qu'est-ce qui s'est passé ? S'étonna Jack.
-J'ai… eu un comportement un peu brusque avec la fille de mon fils qui a touché aux santons de Lucy.

Jonathan, Jack et Irène grommelèrent.

-Lindbergh… soupira Irène.
-Tu cherches la merde quand même… marmonna Jonathan.
-Tout de même… soupira Jack.
-Quoi ? Mais ils sont précieux ces santons !
-Plus que l'amitié de ton fils ? Ou que l'amour de tes petits-enfants ? Sourit Irène.

Lindbergh soupira, amer.

-J'ai encore fait le con, c'est cela ?

Jonathan et Jack hochèrent nettement la tête.

***

-Je dois sortir.
-Tu négliges ton entrainement, fiston… marmonna Kenneth, mécontent.

David souffla.

-Je sais, pardon papa.
-A genoux et demande pénitence… soupira Roland en reposant son sécateur dans la penderie.

David regarda son frère.

-Tu peux parler, toi.
-Oh, quoi encore ?
-Tu n'as aucun but dans la vie, tous tes écrits, tant que tu ne les publies pas, ça n'a aucune valeur. Pour l'instant ici, tu es un moins que rien.
-Ca me rassure… merci frérot, je suis prêt pour me pendre ! Et c'est ta faute, bouhouhou !
-Ton frère a raison.

Roland regarda Kenneth qui le regardait en croisant les bras.

-Et d'ailleurs j'aimerais que tu trouves un travail. Puisqu'apparemment tu ne veux pas profiter de ton argent de poche pour aller ailleurs. Ou même en profiter tout court.

Roland soupira et s'en remonta vers sa chambre. Kenneth et David le regardaient.

-Ah mon pauvre David, heureusement que je fonde tous les espoirs de la famille sur toi et ta sœur…
-… Il publiera bien un truc un jour, je suis sûr qu'au fond il y pense… marmonna David.
-Hm. Tu vas voir Julie ?
-Euh, là, non je vais à la zone de combat.
-Vraiment ? Bonne chance alors, fiston !
-Hm.

David prit son sac et partit. Roland montait les marches en soupirant tout son saoul. Et il ne pourrait voir Rachel que ce soir au mieux.

-Roland !!

Il se retourna vers son père.

-Tu croyais t'en sortir sans aller arroser les fleurs de ta mère, devant les thuyas ?

Roland leva les yeux au ciel.

***

Lily s'installa à son bureau, quelque peu secouée.

-Café…

Une main posa la tasse.

-Petit gâteaux…

La main posa un sachet de biscuits.

-Croissant du matin…

La main posa la pâtisserie.

-Et enfin bonbon à l'anis !

Lily leva la tête vers… le vigile du cabinet, Brice Tramer.

-… Que me vaut cet honneur, Tramer ?!

Il était blond, grands yeux bleu-gris, smoking noir, et ray-ban qui lui donnaient un air terriblement sérieux.

-Je me suis juste dit que cela te ferait plaisir.
-Brice, c'est adorable, j'apprécie ces intentions, mais… J'ai du travail.
-Le travail, le travail, c'est beaucoup de choses mais… la vie c'est beaucoup de choses aussi. Bagel ?
-Tu plaisantes, rien qu'avec ce que tu as mis sur la table j'ai de quoi manger jusqu'à l'automne !
-Héhéhéhé !

Lily sourit en regardant le vigile ricaner.

-Pauvre, pauvre Lily Heine. De quoi avez-vous donc peur ?!

Lily eut un sourire plus discret.

-D'abord nous avons quelque peu dix ans de différence d'âge…
-Ca ne fait rien !
-Aux yeux de mon père, si, ça fait quelque chose, ma mère, n'en parlons même pas. Et surtout… Je ne suis pas d'humeur à entamer une relation.
-J'ai entendu par les filles du bureau que tu avais tenté par Internet !
-Ah les salopes… Oui mais ça n'a mené qu'à… une brève correspondance avec un lituanien apparemment complètement immature et nerveux…
-Et si je t'invitais au restaurant ?

Lily soupira.

-Brice, j'ai du travail ! Sérieusement !
-Esquiver c'est acquiescer !
-N'im-porte-quoi ! Ricana Lily.
-Je retourne à mon poste. Dormez tranquille, Lily Heine !
-C'est ça…

Lily soupira et sortit Granbull, Etourvol et Melokrik.

-Ok, Etourvol, tu portes le dossier Constant à maître Barnabé… Granbull tu déplaces les dossiers de l'étagère 4 jusqu'au bureau de Maelys… et Melokrik tu me joues une petite mélopée bien sympa pour bien commencer la journée.

Les Pokémon s'exécutèrent alors que Lily rangeait son bureau. Elle découvrit un billet placé ici.

« Ce soir, tu es morte. Tu fais un pas hors de l'immeuble, tu es morte. »

Elle blêmit. Quelqu'un arriva.

-Mademoiselle Heine…

Elle regarda Matt Clancy, le Co-directeur, celui que Maître Winchester avait pris sous son aile pour en faire son successeur.

-Oh… Monsieur… Clancy…

Il s'avança, les cheveux nettement teints en châtain, de très strictes lunettes sur le nez.

-Que faites-vous ?
-Rien… Enfin non, je travaille !
-Dites voir… Si Linus faisait un…
-Lindbergh, Maître Clancy !! Maître Winchester déteste être appelé Linus !
-Les gros clients l'appellent Linus…
-Parce que c'est sa signature, mais si on l'appelle comme ça il s'énerve ! Evitez !
-Très bien, très bien… Je vous laisse !
-Hm.
-Oh au fait, c'est votre tour d'aller chercher des croissants ! Sourit Matt.

Lily s'étonna.

-Qu… Quoi mais…
-Mademoiselle Heine… C'est ce qui avait été décidé… Chacun son tour de croissants.

Lily regarda autour d'elle.

-Euh… Il me semble que Prudence…
-Oh allez, mademoiselle Heine ! Ne soyez pas si… peureuse ! Si vous avez peur toute votre vie, vous ne ferez jamais rien de productif !

Matt s'éloigna. Lily geignit. Elle regarda vers l'ascenseur et déglutit.

***

Malcolm revenait de sa course pour sa sœur. Il soupira, distrait.

« Si seulement je pouvais avoir une réponse positive de la part d'une de ces putains d'universités… Dans celle de Verchamps, au moins… »

Il grommela.

« A tous les coups je vais tomber dans une de ces putains d'universités de merde à deux balles… »

Roland arrosait les fleurs avec le tuyau. « Un jour je tuerais mon père. Lentement. Et si j'empoisonnais mon café avec les poils d'Evoli ?… attends depuis quand les poils d'Evoli tuent quoi que ce soit ?! »

Malcolm se frappa la tête contre le volant. « Laisse tomber, Mac, t'es une grosse merde ! »

Roland observa le portail et les statues de Galopa devant le portail. « Un de ces jours, en se garant, quelqu'un va rayer sa caisse sur ces stat… »

Choc. La voiture de Malcolm partit dans une des statues. Roland retomba en arrière sous la force du choc. Il se releva et constata la voiture fumante dans le précieux mobilier.

« … Bah putain ! » geignit Roland.

Il constata surtout Malcolm au volant. « Oh c'est pas vrai, Destin, tu te FOUS copieusement de ma gueule ! Et Ironie, tu es une belle salope !! »

Roland ouvrit la petite porte du placard et alla sortir Malcolm, groggy de la voiture. Il l'étendit par terre et appela Ptitard pour le rafraichir.

-Allez, réveille-toi, abruti ! C'est pas vrai, y'a personne à part moi qui a vu ça ?!
-OH BON SANG DE BORDEL !!!

Roland se releva et s'éloigna en trainant Malcolm par les dessous de bras. Kenneth et Linda découvrirent la voiture crashée dans le portail.

-M… MAIS MERDE !!! MAIS… MAIS BON SANG DE MERDE !!!
-J'espère qu'il n'y a pas de blessés !

Linda sortit pour regarder dans la voiture. Personne.

-Ce connard de Cambert va m'entendre ! Ce soir quand il sera rentré du boulot… C'est la voiture de son chiard en plus !! Oh putain !

Kenneth rentra chez lui pour appeler ses avocats. Linda constata deux chaussures et avança pour voir Roland qui tapotait les joues de Malcolm, étendu dans un petit chemin longeant la propriété.

-R… Roland ?! Il va bien ?!!
-Maman… C'est un accident, j'ai rien vu venir, il est rentré droit dedans…

Malcolm se releva et vit Roland, ce qui lui arracha une grimace gênée. Il vit ensuite Linda ce qui l'empêcha de dire quelque insulte et le fit reculer.

-M… Madame Heine, je suis désolé… j… Je paierais…
-Ne bouge pas voyons ! Geignit Linda. Il faut appeler l'hôpital !
-Nan, nan pas l'hôpital… Mes parents vont me tuer !
-Tu crois vraiment que c'est le moment de t'occuper de ça ?! Grogna Roland.
-Toi la ramène pas !
-Bien sûr que non, crétin, c'est toi que j'ai ramené ici !

Malcolm se ravisa et se rallongea au sol.

-Je suppose que je dois te remercier, bordel de merde…
-Allô, j'ai l'hôpital en ligne ?
-N… Non madame Heine, ça ira…
-Fais pas le crétin !
-Et… et pour… la voiture, le portail…
-Ca va aller !

Malcolm regarda Roland droit dans les yeux.

-C… C… C'était…. Un… accident j'te jure que j'voulais pas foncer délibéré…
-Je sais, crétin, j'ai tout vu ! T'es pas idiot au point de faire ça !
-Par…don, j'te demande… pardon !
-Mais non, enfin…

Malcolm perdit connaissance. Roland leva les yeux au ciel. Linda regarda son fils.

-L'ambulance va arriver !
-Ouais bah…
-Tu vas rester avec lui quand même, Roland ?
-Maman je déteste ce type, il n'arrête pas de se foutre de moi parce que je suis riche !
-Eh bien… Prouve-lui qu'il a tort sur toi !
-Tu vas pas t'en aller, là ?
-Je vais lui chercher une poche de glace et essayer de calmer ton père !
-Bon courage… Pour les deux, vu cette chaleur… marmonna Roland.

***

David s'entrainait à la Tour de Combat, dans une salle. Il soupira, voyant qu'il n'allait nulle part. Torse nu et seul, au milieu du stade, il était face à ses Pokémon, perdu.

« Qu'est-ce qui me manque ? Je suis sûr qu'Oncle Etienne avait la clé… J'en suis sûr… »

Une main se posa sur son épaule. Apeuré, David se retourna vers Kyle.

-Hey… C'est toi qui m'a donné rendez-vous ?

David hocha la tête. Kyle ne put qu'observer son torse parfait, sans aspérité, couvert de sueur.

-Eh bien… J'ai bien fait d'arriver un peu en retard.
-Euh… Je… t'ai juste invité pour que tu me tiennes compagnie.
-Ah juste pour ça… Je suis une peluche quoi ?

David soupira en plissant les yeux.

-Nan, mais nan, je t'assure…
-Ok, ok. Tu vas bien ?
-Non, je suis perdu…
-Tu as décidé de tout dire à tes parents ?
-Ca va pas non ? Si mon père apprend ça, je suis déshérité !

Kyle hocha la tête et approcha de son amant.

-Harvey, tu sens mon souffle ? Tu sens combien j'ai envie de toi, de t'aimer ?
-Eloigne-toi…
-Tu m'aimes ?
-…
-Harvey… réponds…
-… Je m'appelle pas Harvey, c'est mon pseudonyme sur Internet, mon vrai nom c'est… David.

Kyle sourit et toucha le visage de David qui se mordilla les lèvres.

-Depuis qu'on est entrés en contact, tu me fascines…
-…
-Je sais que je te fais de l'effet aussi.
-Kyle, je… je dois garder tout ça secret.
-… Pourquoi tu m'as repoussé l'autre jour ?
-J'étais avec…

David baissa la tête. Kyle s'étonna.

-… ma copine.

Kyle leva les yeux au ciel.

-Oh non mais je rêve…
-On se connait pas assez bien pour que tu me fasses la morale.

Kyle soupira.

-Lors de notre première rencontre, tu avais eu des expériences…
-… Je payais des… mecs pour… me faire des trucs. Quand je faisais les arènes, ça m'arrivait de me taper un employé qui me faisait de l'œil ou d'aller dans les toilettes publiques de certaines villes pour… tirer mon coup.
-Wow… Sympa… Et le site de rencontre…
-T'es le troisième… et le seul que j'ai revu depuis.

Kyle hocha la tête.

-Pourquoi, David ?

David se mordillait les lèvres.

-Pourquoi moi ? Pourquoi pour moi tu décides de réitérer la rencontre ?
-Et toi pourquoi pendant notre première nuit tu m'as dit que tu m'aimais ?

Kyle regarda David et pencha la tête, étonné.

-On dit ça à quelqu'un à qui on fait l'amour pour la première fois ? Tu me rencontres à peine, on baise et toi… « Je t'aime » ? Ca… Ca m'a perturbé. Je me suis senti un peu obligé de te revoir. Mais… c'est ta présence que j'apprécie en fait.

Kyle regarda David.

-Tu es homo, hétéro ou bi ?
-… Je sais pas.
-T'as pas de réponse ?
-Kyle…
-Je sors pas avec un mec qui s'assume pas !
-M… Mais il est pas question de… sortir ensemble, Kyle !
-David, je veux une histoire sérieuse. Pas un délire de salope. Si je t'ai dit que je t'aimais, c'est parce que… … j'ai… senti quelque chose envers toi que j'ai senti envers personne d'autre. J'ai senti qu'on était faits l'un pour l'autre.

David plissa les yeux. Kyle regarda David.

-Tu es beau… tu es fort… tu sens bon…

David balbutiait, fou d'excitation. Kyle tourna les talons.

-Mais t'es un petit con, un trouillard et un gamin. On n'a pas d'avenir.

Kyle partit. David plissa les yeux et se retourna vers ses Pokémon en grommelant.

-On y retourne…

***

Lily arriva devant l'entrée.

-…

Brice la regarda, étonné.

-Un problème, fillette ?
-Non…
-Tu cherches quoi ?
-… C'est mon tour de croissants aujourd'hui.
-Ah. Sur la table derrière toi !

Lily se retourna et vit un carton de croissants.

-Oh…
-J'y suis allé pour toi.
-… Merci…
-De rien.

Lily prit le carton, soulagée. Brice avait un air grave.

***

Rachel suivait Lionel Maloney dans un endroit pour le moins incongru.

-Nos patients sont tous très calmes… qu'est-ce qui vous ferait dire que la personne qui harcèle l'employée du cabinet d'avocat vient de chez nous ?

Rachel regarda Maximilien Perry, le directeur de l'Hôpital Psychiatrique.

-Euh…

Elle regarda son supérieur qui lui donna son approbation.

-… D'après le vigile qui a vu le message sur le bureau, le papier et l'encre correspondent à cet endroit où il a travaillé, c'est la même nature de papier et d'encre.
-Impossible, aucun de nos patients ne peut sortir et entrer ici à sa guise.
-On peut les interroger ?
-Ici, il n'y a que les plus lucides… Faites donc, c'est pas mes oignons.

Max partit. Rachel observa les patients. Lionel lui appuya sur l'épaule.

-Bien joué.
-J'ai pas le tact nécessaire…
-Tu t'adoucis de plus en plus, tu sais comment les prendre, au fur et à mesure tu t'améliores vraiment.

Rachel regarda son supérieur qui avait les yeux cernés et l'air fourbu.

-Vous allez bien, Monsieur Maloney ?

Lionel soupira.

-Je passe Agent du Gouvernement l'an prochain. Cool… Je suis seul et malheureux… moins cool.
-Je suis désolé pour ça…
-T'y es pour rien, va. Arrête de t'occuper de la vie des gens, ça va te jouer des tours un de ces quatre.

Rachel observa deux patients qui jouaient aux échecs. Elle signifia à Lionel qu'elle y allait seule.

Rachel s'assied face à la partie d'échecs entre le jeune homme aux cheveux rouges et l'homme aux cheveux noirs avec des lunettes.

-Bonjour ! Commença Rachel.

Nathan la regarda avec des yeux neutres.

-Oh. Tu as vu qui c'est, Dexter ?

Dexter regarda Rachel, intrigué.

-Hm… C'est ta maman ?
-Non, ma maman était plus jolie. Et elle sentait bon sa bonne cuisine.

Rachel regarda les deux.

-Dites, j'ai un truc à vous demander les garçons !
-Elle nous appelle les garçons ! Chuchota Nathan.
-Elle n'a probablement pas vu la pancarte. Ici c'est les toilettes des filles !

Les deux ricanèrent. Rachel grimaça.

-Vous ne savez pas si quelqu'un ici menace une personne à l'extérieur ?

Nathan et Dexter regardaient Rachel, sérieux. Ils se regardèrent.

-Nous devrions lui dire…
-Non, Nathan…
-Dexter, c'est grave, quelqu'un est en danger.
-Nathan, je t'en supplie…

Nathan regarda Rachel.

-Va voir le Lituanien.

Rachel plissa les yeux.

-Quoi ?
-Pas bien, pas bien, pas bien… murmura Dexter.
-Un type qui se fait appeler Le Lituanien… Il peut s'échapper d'ici avec l'aide d'un Pokémon qui sait se déplacer sans faire de bruit ! Chuchota Nathan.

Rachel plissa les yeux.

-Il se fait passer pour un gentil garçon d'origine lituanienne… en fait il a tué ce garçon… Ted. Il a pris son identité ! Marmonna Dexter.
-Pourquoi s'en prendre à Lily Heine ?! S'étonna Rachel.

Les deux patients se regardèrent et s'écrièrent en chœur.

-C'est cette pute qui m'a enfermé ici, je ferais tout pour la pourrir.
-Pour la pourrir… geignit Nathan en répétant.

Rachel hocha la tête. « Mais oui, elle est juriste… »

-Monsieur Maloney !

Rachel se leva et se ravisa, puis se retourna vers les deux joueurs d'échecs.

-Merci infiniment les gars !

Nathan regarda Rachel avec un grand sourire.

-Tu es belle !
-… Merci ! Tu serais presque mignon si… tu n'étais pas ici !

Rachel s'éloigna. Nathan regarda Dexter.

-On n'aurait pas dû lui faire notre numéro…
-C'était amusant de lui faire peur ! Sourit Dexter.
-Quand même. Le docteur Perry va nous sermonner s'il voit qu'on a encore exagéré notre état pour faire pitié à un visiteur.
-On s'amuse c'est tout. Et on veut rester ici, toi et moi, nan ?

Nathan hocha la tête.

-Ici c'est tellement mieux que le monde extérieur !
-Tellement mieux ! Admit volontiers Dexter.

***

Malcolm se réveilla, surpris.

-Ah, enfin réveillé ! Sourit l'infirmière. Vous nous avez fait une petite trouille, monsieur Cambert ! Vous pouvez remercier votre ami !

Malcolm regarda sur les côtés et grimaça tout comme Roland. Ils crièrent en même temps :

-C'est PAS mon ami !
-… Oh… Ok… souffla l'infirmière en partant.

Malcolm regarda Roland.

-Pourquoi t'es toujours là ?
-Ma mère m'a obligé.
-Hmph… Je suis désolé.

Roland soupira.

-Pour ?
-Pour avoir failli te tuer !
-Je t'en prie, ta vieille guimbarde n'aurait jamais pu arpenter notre muret !
-Si, j'aurais pu faire un tonneau !… C'est pas marrant. Mon père s'était saigné pour m'avoir cette caisse… Il va me tuer…

Roland baissa la tête. Malcolm le regarda.

-Toi t'as pas ce genre de problème, hein ?
-… J'ai pas de voiture.

Malcolm plissa les yeux.

-Vous en avez quatre !
-La Jaguar de mon père, la Familiale de ma Mère, la Corvette de ma sœur et la Ferrari de mon frère, oui. Moi j'en ai pas. J'ai même pas le permis.
-La vache… Tu crains !
-Ouais je sais… J'aime pas trop me la péter.
-Tu pourrais profiter de tout ce fric !
-J'en profite. Pour avoir un bon ordinateur, une bonne imprimante, du bon papier. Tout ça pour écrire.
-Ah…
-Et… je voudrais avoir une vraie relation avec mon père.

Malcolm plissa les yeux. Roland soupira.

-C'est dur… de voir son père penser que l'argent arrange tout, règle tout… alors que tout ce qu'on attende de lui c'est… « Fiston, j'approuve ton style de vie et ce que tu fais ! Je suis fier de toi ! » Eh bah pas mon père. Ma mère oui, mais… pas mon père.

Malcolm s'étonna.

-Ouah… Les gosses de riches peuvent être malheureux ?!
-Eh ouais.
-Délire… Moi… Moi j'ai l'impression de faire chier tout le monde.
-Ah ouais ?
-Ouais. J'pique des crises tout le temps.
-Je sais, je t'entends depuis mon grenier !

Malcolm ricana.

-Désolé pour ça. J'arrive pas à trouver une fac pour l'an prochain. Tu vas où toi ?

Roland soupira.

-Bonville. Philosophie et Sémiologie.
-Cool…
-Ca te plairait pas trop.
-J'veux juste réaliser mon rêve.
-Et c'est quoi ?

Malcolm regarda le plafond et sourit.

-J'veux devenir physicien.
-Les mecs qui décortiquent les attaques des Pokémon pour en déterminer la composition physique ?

Malcolm hocha la tête.

-J'étais un gros fan des mathématiques au début mais… j'me suis tourné vers la physique. Le problème c'est que la plupart des facs ont des demandes assez énormes et je peux pas tout combler.

Roland plissa les yeux.

-Si tu veux je peux t'aider…
-J'veux pas de ton argent.
-J'm'en sers pas, je peux…
-Roland, fais pas avec moi l'erreur que commet ton père avec toi.

Roland plissa les yeux et réalisa en effet qu'il essayait de régler un problème relationnel avec l'argent.

-Oh mince…
-Désolé…
-Nan, c'est moi… Bon, bah… J'te soutiens de loin, alors !

Malcolm sourit.

-Ok. Et moi j'te soutiens de loin pour ton pater !
-Double mission impossible, à mon avis…
-Au moins on peut essayer.

Roland et Malcolm échangèrent l'inespéré - un sourire.

***

Rachel et Lionel étaient en observation devant le cabinet d'avocats Winchester et Clancy.

-Je n'arrive pas à croire qu'un psychopathe s'en prend à la fille de mes voisins d'en face…
-Tu la connais bien ?
-On se croise sans plus, c'est une personne agréable.

Lionel regarda Rachel qui haussa les épaules.

-C'est juste la voisine. Vous avez quels rapports avec vos voisins ?
-Le type dans l'appartement en face de chez moi est un timbré qui parle sans cesse des droits des handicapés. Ca me donne envie de le taper parfois.

Rachel hocha la tête. Lindbergh Winchester arrivait au cabinet, accompagné par Eddy Banks, son secrétaire.

-Vous avez un rendez-vous avec Christman de la comptabilité qui veut discuter avec vous de la nouvelle circulaire sur les honoraires.
-Il va encore me dire qu'une circulaire est un moyen sous-évalué de faire diffuser une telle disposition… quel fumier ! Euh… Comme je suis en retard je suppose que personne ne m'aura pris de beignet, allez m'en chercher un, Eddy !
-Tout de suite, monsieur !

Eddy se dirigea vers une boulangerie. Lionel hocha la tête.

-C'est l'occasion. Je vais interroger le mecton, toi, tu continues à surveiller.
-Oui chef !

Lionel sortit de la voiture et se retrouva à la queue dans la boulangerie derrière Eddy.

-Joli temps pour la saison.
-… Pardon ?
-Lionel Maloney, Police de Sinnoh. Vous n'avez rien remarqué de suspect dans le cabinet ces derniers temps ?

Eddy se retourna vers Lionel.

-De… suspect ?! Non… on a un désagrément avec des Chuchmur mais…
-Vous n'avez pas remarqué de déplacement suspect ? Quelqu'un qui vient sans être invité, qui force le passage ?
-N… Non ! En plus nos vigiles sont très… vigilants, c'est le cas de le dire !

Lionel ricana. Eddy hésita puis rit aussi.

-D'accord. Excusez-moi de vous avoir importuné.
-Si j'ai pu être utile en quoi que ce soit… Je constate en tout cas que la politesse s'est améliorée dans la police !

Lionel et Eddy se regardèrent longuement.

-Ahem… grommela la boulangère.
-Oui pardon, euh… Un beignet !

Elle alla le chercher. Eddy se retourna vers Lionel.

-… à quelle heure vous sortez du travail ?
-Pardon ?!

Lionel plissa les yeux.

-Oui, enfin, je… vous… drague, là !
-Oh… Oh, euh… Désolé mais je ne suis pas intéressé…

Eddy désigna une alliance.

-Je doute que Marielle serait très contente si… j'acceptais.

Lionel se décomposa et sortit de la boulangerie en haussant les épaules. Eddy soupira.

-Dix, ça fait dix personnes qui te pensent gay, Eddy… si un jour tu dois te reconvertir, ma foi… soupira le jeune secrétaire en prenant son beignet.

***

Lionel retourna en voiture.

-Du nouveau ?

Rachel désigna un gros type adossé à un réverbère en lisant le journal.

-Il mange des beignets à la confiture.
-… Tu as vérifié le fichier ?
-Oui… C'est un certain Jeb Smudder. Aucune info supplémentaire... Pas de casier apparent…
-Vérifie dans les archives interrégionales.

Rachel tapota sur le clavier.

-… oh merde…
-Alors ?
-… C'est un putain de multirécidiviste, c'est genre le mec a crapahuté partout en commettant divers crimes dont… l'assassinat d'une famille de ressortissants lituaniens à Kanto !
-On tient notre homme. Tu y vas ?

Rachel regarda Lionel éberluée.

-Chef, un meurtrier quand même !
-Rachel, je viens de draguer un hétéro, je suis pas d'humeur !
-Vous n'arrêtez pas de draguer des hétéros… soupira Rachel en sortant de la voiture.

Elle regarda autour d'elle. Jeb se déplaçait, traversant le passage piéton, se dirigeant clairement vers le cabinet d'avocats.

« Le stress putain… Le stress !! »

Il sortit un Brouhabam. Rachel allait sortir une Pokéball lors que quelqu'un s'interposa. Un vigile.

-J'étais sûr que tu ne mettrais pas longtemps à te dévoiler…
-C'est aujourd'hui qu'elle paie. Mégaphone !

Brice Tramer sortit un Nidoking.

-Attaque Mania !!
-Vibraqua !

Brouhabam rembarra Nidoking en lui balançant la sphère aqueuse. Brice geignit.

-C'est plus ce que c'était… Néanmoins je suis un mâle dominant en ma matière et je vais te le prouver !
« Ok d'accord cet établissement a les vigiles les plus tarés du coin ! » soupira Rachel qui s'était cachée derrière une voiture garée - en réalité celle de Matt Clancy.

Brice sortit cinq Nidorino.

-Direct Toxik Superstar !!

Les cinq Pokémon foncèrent corne en avant dans une formation très soudée.

-Mégaphone !!

L'attaque éclata les pare-brise alentours et repoussa les Nidorino. Rachel geignit.

« Putain je suis mal ! Il veut pas venir m'aider, l'autre ? »

En regardant vers la voiture de Lionel, elle constata la main du policier qui pendait, tenant une fiole suspecte.

« L'enfoiré ! »

Brice fit barrage à l'entrée avec son propre corps.

-Il faudra que tu me passes dessus !!

Brouhabam empoigna Brice.

-Personne ne m'empêchera d'aller briser cette pétasse. C'est sa faute si j'ai été en taule !
-C'est bien… que vous l'aviez mérité !
-Je sais qui vous êtes, sale raclure, vous êtes un gosse de pauvres qui n'a jamais rien su faire de mieux que vigile, videur, pion ou physionomiste !

Brice serra les dents.

-Evidemment je n'ai jamais rien su faire de mieux… mais…

Brice sourit.

-Ce n'est pas le travail fourni qui crée les grands hommes, c'est l'amour !

Rachel haussa les sourcils, plutôt d'accord avec cette philosophie.

-Coupe Psycho !

Charmina frappa vivement Brouhabam qui lâcha Brice Tramer. Jeb se retourna vers Rachel qui tendait son badge de stagiaire.

-Police de Sinnoh ! Jeb Smudder vous êtes en état d'arrestation !
-Pardon ? Qui ça ? Quoi ? A MOI !

Des Ramboum et Chuchmur émergèrent de diverses cachettes dans la ville, provoquant des accidents. Rachel plissa les yeux et regarda vers la voiture de Lionel.

« Il va venir m'aider, l'autre vieux con ?!! »

Elle sortit Donphan et Noarfang. Avec Roulade et Hypnose, elle stoppa l'invasion. Le Brouhabam de Jeb attaquait Charmina à coups de Mégaphone. Le Pokémon contrait les attaques. Rachel se retourna vers eux.

-Charmina, Forte Paume !

Le Pokémon écarta Brouhabam par de secs et vifs coups de paume.

-Je ne suis pas une débutante…
-Mitrapoing !

Brouhabam tenta de frapper Charmina qui s'écarta de vifs bonds.

-Grrrr ! Si tu m'arrêtes je sortirais de taule et c'est à toi que je m'en prendrais !!
-Je suis morte de peur ! Reviens, Charmina !

Jeb s'étonna. Rachel balança une Pokéball juste devant Brouhabam. Un Pokémon plus grand et plus puissant en sortit.

-Tu peux faire le malin, menacer qui tu veux mais…

Un puissant Ursaring au regard dur empoignait Brouhabam.

-Tu ne peux rien contre un Pokémon qui renferme tout ce en quoi je crois sur cette terre. MANIA !

Ursaring colla une raclée terrible à Brouhabam et pour achever son attaque, l'enfonça dans le trottoir. Jeb était déjà en train de s'enfuir.

-Reviens ici !!!

Simularbre barra le passage de Jeb qui fut immédiatement ligoté par Arbok. Lionel posa une main sur l'épaule de Rachel.

-Félicitations, petite. Tu as bien bossé !
-Mouais… Pas grâce à vous !
-QUOOOA ?? QUI T'A TOUT APPRIS ???
-Vous n'avez fait que boire et l'arrêter au dernier moment !
-Seul le résultat importe !
-Vieux con… soupira Rachel.
-Ma grande, tu vas avoir un rapport aux fesses !!! Grommela Lionel.

Rachel sourit à son supérieur qui la regardait, tout fier.

-J'peux partir tranquille avec toi dans les parages.
-… Dites pas ça, j'ai encore un peu besoin de vous ! Geignit Rachel.

Brice se releva. Lionel le regarda.

-C'est vous qui nous avez appelés pour cette affaire ?
-Hm… Oui… Brice Tramer… le vigile.
-Vous pouvez aller informer Lily Heine qu'elle peut vaquer sans souci. Nous appréhendons l'homme qui la harcelait.

Brice hocha la tête puis s'inclina.

-Merci… merci infiniment !
-… Vous êtes un ancien enfant pauvre… marmonna Lionel.

Rachel donna un coup de coude à Lionel. Brice hocha la tête.

-Ca se voit. Cette même dévotion dans le remerciement. Les gens d'aujourd'hui ne savent pas remercier correctement… On a tous nos petites blessures d'enfance, et chacun son moyen de la guérir. Moi j'ai pas encore trouvé, j'ai l'impression qu'à l'inverse, vous avez eu cette chance.

Brice pencha la tête, surprise. Rachel plissa les yeux en regardant les deux hommes.

-… Bonne fin de journée. Viens, Rachel, je t'emmène manger un bout.
-Enfin une parole sensée ! J'ai une de ces faims !!

Brice s'enfonça dans l'immeuble.

***

Lily était en stress. Elle appréhendait tout ce qui pouvait se passer dans la journée, elle regardait les fenêtres…

-Lily ?

Elle sursauta et regarda Brice qui avait enlevé ses lunettes. « Donc il est sérieux… » songea Lily.

-Euh… Je devrais pas t'en parler comme ça et tu vas peut-être me détester…
-… Brice, qu'est-ce qu'il y a ?!
-Euh… Le type qui te harcèle depuis quelques temps vient d'être arrêté. Le type qui a posé le mot sur le bureau, qui t'appelle de temps à autre…

Lily sembla soulagée.

-Vraiment ?
-Hm. Par la police, sous mes yeux.
-Oh mon DIEU ! Enfin… C'est enfin fini !
-Tu dois être contente…

Lily regarda Brice.

-Tu savais…
-Seulement depuis ce matin, j'ai vu le petit mot, j'ai préféré le laisser ici pour ta sécurité, j'ai appelé la police, j'ai été te chercher les croissants pour t'éviter de sortir.

Lily semblait reconnaissante sans pour autant savoir comment exprimer ça.

-Ca va, Lily, j'ai fait que mon boulot de vigile.

Lily plissa les yeux et se leva. Elle se saisit des épaules de Brice qui la regarda, surpris.

-M… merci. Vraiment, c'est… la plus belle chose que tu pouvais faire pour moi.
-… Rien n'est trop…

Ils s'embrassèrent. Lily bénit son bureau d'avoir des murs opaques.

***

Roland rentra avec Malcolm en bus en fin d'après-midi et vit les avocats de son père faire l'expertise. Il raccompagna Malcolm devant sa porte. Sarah l'accueillit. Malcolm avait juste une compresse sur le front.

-M… MALCOLM ??? OH MON DIEU !! J'étais si inquiète !
-J'ai eu un petit moment de distraction, désolé pour la voiture !
-Malcolm on se moque de la voiture, c'est pour toi qu'on s'en faisait !! JACK ! Malcolm est rentré !
-VRAIMENT ??

Roland s'éloignait.

-Jeune homme !

Il se retourna vers Sarah et Jack Cambert. Jack plissait les yeux. « Fais gaffe à tes paroles, Jack, ce môme est peut-être l'amoureux de ta fille, ne le brusque pas ! »

-… On peut te remercier ?
-C'est pas la peine, j'étais là au bon moment, c'est tout. C'est ma mère qui a appelé l'ambulance. Si vous voulez faire un truc pour moi, après…

Roland approcha pour leur expliquer.

***

-Tu as QUOI ??

Roland hocha la tête. Kenneth grimaça, intrigué.

-Je leur ai dit de t'inviter à leur prochain Poker.
-… C'est à peine si je sais jouer !
-C'est ce que je leur ai dit, monsieur Cambert a dit qu'ils pourraient soit t'apprendre, soit jouer à autre chose.

Linda plissa les yeux, intriguée.

-M… Mais pourquoi tu as fait ça ?
-En plus je vais leur coller un procès pour le portail, ça va m'embarrasser devant eux !

Roland regarda son père, blasé.

-Allez, papa, ça te fera du bien de voir d'autres gens !

Kenneth bredouilla et regarda Linda qui haussa les épaules. Roland semblait rempli d'espoir.

-P… Pourquoi tu fais tout ça ?! S'étonna Kenneth.
-Bah… si tu fréquentes d'autres pères, peut-être que tu deviendras un peu un meilleur père toi aussi.

Kenneth écarquilla les yeux. Linda grimaça.

-R… Roland quand même !
-…
-Désolé… soupira Roland en s'éloignant vers le couloir menant à sa chambre. Kenneth inspira.

-Fiston…

Roland s'arrêta.

-… C'est d'accord, j'irais. Et j'annule le procès !

Roland sourit.

-Cool. A la place, enlève ces deux horribles statues, elles gênent tout le quartier.
-D'accord, d'accord, si tu le dis… Roland, tu penses vraiment que je suis un mauvais père ?!

Linda regarda son mari et son fils dans cette discussion surréaliste.

-… Disons que l'argent n'est pas un moyen pour toi… d'en être un meilleur. Et que… bien faire usage de ton argent… n'est pas quelque chose qui devrait te remplir de fierté.

Kenneth plissa les yeux. Roland était au comble de l'embarras.

-Y'a d'autres trucs, quoi… Pardon.

Roland s'en retourna vers sa chambre. Kenneth tomba des nues. Linda lui frictionna l'épaule.

-Ca va, Kenny ?
-… L'impression d'avoir pris un coup de massue… Mais ça va.

***

Le soir venu, David attendait devant un vieux cinéma, dans une rue connue pour être le centre culturel de Sinnoh. Kyle arriva.

-Hey… tu voulais me voir ? S'étonna Kyle.

David se mordilla les lèvres.

-… Comment je peux faire pour que tu veuilles encore de moi ?
-David, parle pas comme ça, j'te trouve pas repoussant non plus, c'est juste que je voudrais quelqu'un qui… assume ce qu'il est au fond de lui.
-Pas devant ma famille !
-Ca, je comprends, au moins envers toi-même.
-… Mais moi-même c'est aussi un peu mon père. Et y'a la Ligue bientôt, je sais pas si…

Kyle se pencha vers David et lui donna un baiser alors que ce dernier pleurait. Kyle s'éloigna.

-On se trouve un hôtel tranquille ?

David allait acquiescer lorsque…

-David ?!

David regarda vers la personne qui l'appelait…
… son parrain Etienne en compagnie de sa femme, Cynthia, qui allaient voir une pièce de théâtre écrite par un certain Sherman Cumberdale.

-……………merde…
-Qui c'est ?! S'étonna Kyle.
-M… Mon parrain !
-Ok, je m'éclipse !

Kyle s'éloigna en courant. Etienne fit signe à Cynthia d'aller acheter des billets. Etienne arriva vers David, apeuré.

-Euh… écoute, bonhomme…
-….. L… Laisse-moi tranquille ! Tu peux pas comprendre ! Me dis rien, toi t'es pas mieux ! Euh…

Etienne s'accroupit devant David et lui tint les épaules.

-Jeune homme, dans quoi tu t'es embarqué ?

David plissa les yeux.

-Tu es en train de te mentir, David ! Tu te rends compte du mal que tu vas faire autour de toi ? A Julie, à tes parents, à ton camarade…
-M…J…
-Et à toi-même ! David, tu ne peux pas vivre caché comme ça ! Tu te rends compte ?!

David pleurait silencieusement.

-David, je sais que tu ne m'apprécies pas beaucoup, mais crois-moi tu dois tout dire, au moins à ton père !
-Nan, mais nan !
-Sinon tu vas continuer à blesser des gens autour de toi ! A te blesser ! Ca ne sert à rien de tout maintenir enfermé, tu vas finir par ne plus pouvoir tenir… Je suis sûr que tu as déjà eu des pulsions pas très vivantes à ce sujet !
-……. J'… J'me sens tellement sale !

David serra son parrain dans ses bras. Etienne se sentait coincé entre un rôle de parrain compréhensif et de père aimant. Il se contenta de serrer le jeune homme contre lui.

***

Linda alla ouvrir à Rachel.

-Oh, Rachel, tu peux monter bien sûr !
-… Vous pourriez appeler Roland, plutôt ?

Linda hocha la tête et pressa une sonnette à l'entrée. Rachel plissa les yeux.

-Wow…
-Oui, Roland est en pleine écriture, vaut mieux ne pas venir le déranger…

Rachel acquiesça. Roland arriva et vit Rachel.

-… Pourquoi t'es pas montée ?
-J'ai juste besoin de te parler, je reste pas.

Roland regarda sa mère qui s'éloigna. Roland sortit sur le pas de sa porte.

-… Ca va pas ?
-Mon frère a eu un accident…
-Je sais, oui…
-Un type est venu pour faire signer un reçu à mon père. Les réparations de la voiture seront payées… par un mystérieux commanditaire du nom de Léonard DiFolio.

Roland se mordilla les lèvres.

-J'ai vite tout compris, en voyant le nom du personnage de ta nouvelle avec ce prof qui affronte le type qui a gâché sa vie du tout au tout pour une vielle histoire de sœur tueuse de Galopa…

Roland serra les dents.

-Je pensais que tu étais différent du reste de ta famille, que tu étais quelqu'un de détaché, d'admirable…
-Rachel, c'était juste…
-Ma famille n'a pas besoin de toi ! C'est plutôt humiliant ce genre de choses ! Mon père m'a regardé bizarrement, comme pour bien me dire « Tu vois, ton pote Roland nous voit plus bas que de la merde » !
-Rachel, absolument pas ! C'était pour aider Malcolm, pour vous éviter d'être dans la mouise !
-On n'a pas besoin de toi !

Roland se décomposa.

-C… C'est une rupture ?
-Disons que je te fais la gueule jusqu'à ce que mon père ait pu te rembourser !
-J'ai pas fait ça pour être remboursé.

Rachel regarda Roland.

-Pourquoi, alors ?
-… Pour soulager la peine de Malcolm.

Rachel plissa les yeux.

-… Si vous êtes devenus amis à ce point, il vaut peut-être mieux qu'on ne se voie plus pendant quelques temps.
-Quoi ?!
-J'ai pas envie de voir mon frère se mêler de tes affaires, qui sont, qui plus est, un peu les miennes… Voilà quoi. Désolée, Roland.

Elle s'éloigna. Roland était blême, comme s'il venait de scier lui-même la branche sur laquelle il était confortablement assis.

***

Linda avança dans le salon et trouva Lily, songeuse. Elle plissa les yeux.

-Tu sembles rêveuse, ma fille…
-Hm… Soulagée d'un gros poids sur ma conscience, surtout.

Linda haussa les épaules et partit vers le jardin alors que Lily envoyait des messages par téléphone à quelqu'un à qui elle devait beaucoup aujourd'hui.

Dans le jardin, Linda vit, sur les transats face à la piscine, David et Kenneth. David pleurait sur l'épaule de son père. Linda s'avança, étonnée.

-Kenny ?! Qu'est-ce qui…

Kenneth leva une main vers sa femme.

-Je t'expliquerais plus tard !
-… C… Qu'est-ce qui se passe, c'est grave ?!
-Nan, nan, mais… laisse un peu de temps, d'accord ?

Linda acquiesça doucement en repartant, non sans fixer son fils et son mari, étonnée par cette scène incongrue.

***

Rachel regarda son père en rentrant.

-Oh, Rachel, viens t'asseoir.

Même regard de chien battu. « Merci Roland, maintenant mon père se sent inutile… »

Elle s'assied aux côtés de son père qui rangea de vieilles photos de Rachel. Laquelle s'étonna.

-Papa ?!
-… Ma chérie… euh… Ces derniers temps… Tu…
-… Oui papa ?!
-… Est-ce que tu vois un garçon en ce moment ?
-Non papa, pas en ce moment.
-… Vraiment ?
-Oui… Pourquoi cette question idiote ?
-… Je… commençais à penser… enfin les mecs ce matin au poker m'ont mis dans la tête… que… peut-être tu étais quelque peu intime avec le fils des voisins d'en face !
-David ? Papa, David est tellement snob que même les Snubbull se suicident sur son passage !
-Non, non… Roland !

Rachel regarda son père et ricana.

-Il n'y a rien entre lui et moi, papa, rassure-toi !
-Tu es sûre ?
-Papa, je sais que ce que Roland a fait est disproportionné, mais ne va pas t'imaginer que lui et moi…
-Quoi ? Non, ma chérie, Roland a sauvé ton frère dans cet accident, la seule chose qu'il nous a demandé en retour c'est d'inviter son père à nos parties de Poker, et il a également empêché que son père nous fasse un procès et a réglé lui-même les réparations de la voiture, ce qui est un geste de gratitude inespéré… mais il nous a dit de ne rien lui rendre, que c'était cadeau.

Rachel plissa les yeux.

-Tu le savais ?
-Qui d'autre aurait pu ? J'ai juste senti que ça venait du fond de son cœur, alors j'ai laissé faire…
-… Ca ne te déshonore pas ?
-C'est de la charité bien ordonnée, et puis je trouverais un moyen de me racheter.
-OH MON DIEU !

Malcolm descendit avec une enveloppe, fou de joie.

-JE SUIS PRIS A VESTIGION ! EN PHYSIQUE ET ATTAQUES APPLIQUEES ! YEEEES !!!

Rachel et Jack s'étonnèrent. Sarah arriva.

-Qui se fait assassiner ?!

Jack et Rachel désignèrent Malcolm qui sautait de joie.

-Maman je suis pris !
-Ah, eh bien tu vois ! Tout vient à point à qui sait attendre !
-J'dois préparer tout ça !

Malcolm remonta dans sa chambre. Sarah cria dans les escaliers.

-Repose-toi mon chéri, tu reviens de l'hôpital quand même !

Sarah secoua la tête et alla en cuisine. Rachel réalisa beaucoup de choses et regarda son père.

-Je peux revenir sur un témoignage, papa ?
-Quoi ?
-… Ca va peut-être pas te faire plaisir mais… Voilà… tu avais raison, il y a bien quelque chose entre moi et Roland…

Jack regarda sa fille et commença à pleurer.

-Ma petite fille…
-Papa quand même !
-M… Depuis quand ?
-Deux ans.
-Oh seigneur… Oh… Et… Pourquoi tu ne nous as rien dit ?!
-Vous êtes mes parents chéris, je ne veux pas vous choquer ou vous embarrasser…
-Oh mon Dieu, je reçois son père pour le poker ! Je ne POURRAIS pas rester impassible !
-C'est pas bien compliqué…
-Je suis perdu !
-Mais non papa !

***

-Non papa ! Je t'assure ! Mais bien sûr qu'on reviendra !

Charlie regarda Dawn qui cherchait des vêtements tout en poussant la poussette de James alors que son mari tenait Olivia par la main.

-Papa, ça va, ne sois pas aussi idiot enfin ! Tu sais que je t'aimerais toujours. Dawn ? Dawn t'aime bien aussi !

Dawn soupira et prit le téléphone.

-Monsieur Winchester, on se voit la semaine prochaine ! Bonne fin de journée !

Elle raccrocha. Charlie regarda sa femme.

-Wow !
-Si y'a que ça… On passe un bon moment avec les enfants, ne le passe pas au téléphone quand même !
-Pardon mon ange !
-J'préfère ça ! Rompez, soldat Charlie !

Ils sortirent du magasin.

-Maman, j'veux une glace ! Geignit Olivia.
-Ah…
-D'accord ma chérie… Charlie j'y vais, surveille James !
-Hm !

Charlie resta au milieu de la rue piétonne.

-Excuse me…

Charlie se tourna vers un blond beau gosse avec des lunettes de soleil. Très américain.

-Oui… euh…
-I've lost my Tour Group… I… Well, have you seen a fat, old and ugly guy with an Hawaïan shirt ?
-Euh… Je… parle pas anglais !
-Oh, pardon ! J'oublie souvent que je suis dans un pays surtout francophone !

Charlie sourit.

-En effet, on n'est pas très anglais ici… sauf moi mais je suis britannique d'origine seulement, je ne parle pas un mot de la langue du pays !
-Oh… Euh… Léopold Barnett, enchanté.
-Charlie Winchester, de même !
-Vous n'auriez pas vu un groupe de touristes ?
-Je crois qu'ils sont dans ce magasin de vêtements, là !
-Really ? Super ! Merci !
-De rien !

Léopold s'engouffra dans le magasin sous le regard étrangement fixe de Charlie qui se demandait pourquoi ce type le fascinait autant.

-On y va, Charlie ? Olivia a sa glace !
-… Oui oui…
-Tu parlais à qui ?
-Un américain qui avait perdu son groupe de touristes.
-Ah… Il avait l'air plutôt craquant…
-Non mais dis-donc ! Grommela Charlie.
-Oh ça va hein ! T'y a pensé aussi, avoue !
-N'importe quoi Dawn ! D'où tu tires un truc pareil !
-Je sais pas, j'ai toujours voulu essayer avec deux garçons !
-Dawn si tu n'étais pas ma femme, je partirais loin devant en faisant comme si je ne te connaissais pas !
-Bah voyons !

Charlie avança avec la poussette en souriant.

-Charlie déconne paaaaas !! Grommela Dawn en ricanant.

***

Quelques mois plus tard, Malcolm arriva à l'université de Vestigion pour commencer sa première année. Il souffla, pas rassuré.

-C'est un peu compliqué, tout ça, hein ?

Malcolm se tourna vers une fille aux cheveux roux.

-Oh… Oui un peu ! Mais on s'y fera vite je suppose.
-J'espère en tout cas. Je me présente, Claire Valentine !
-… Malcolm Cambert.
-En première année ?
-Oui…
-Comme moi ! Chouette, euh… enfin… Je suppose que tu as déjà un groupe d'amis…
-Oh, non, non, pas du tout, si tu veux on peut… au moins au début, si après tu en as marre… ricana Malcolm.
-D'accord… Pareil pour toi !

Malcolm sourit, tout comme Claire.

***

-C'est très stressant...

Kenneth regarda son fils qui attendait avec lui dans le couloir de son probable futur éditeur.

-Je croyais que tu écrivais de bonnes histoires. Enfin d'après ta mère...
-Maman t'a parlé de ce que j'écrivais... Tu étais supposé juste m'accompagner !

Kenneth sourit et regarda Roland.

-Mieux que ça. J'ai lu ton histoire avec l'académie attaquée par des terroristes. Surprenant ! J'aime bien la façon dont tu développes tes personnages avec les flashbacks.
-Maudite maman...
-L'essentiel est que : Lire ce que tu as écrit m'a fait oublier mes problèmes.

Roland haussa les sourcils.

-Papa, tu n'as pas de...
-Entre ton frère qui n'a jamais osé me dire qu'il préférait les hommes et qui a vécu une double vie pendant deux ans, et ta soeur qui se faisait harceler au travail... Je commence à croire que j'ai manqué pas mal de choses...
-On manque tous pas mal de choses... Je suis pas parfait non plus.
-J'ai été chez les Cambert pour leur poker... C'était pas mal. Ces gens adorent papoter sur des choses insignifiantes...

Roland se mordilla les lèvres.

-Et Jack n'a de cesse de me regarder comme si j'avais des poux, parfois ça m'embarrasse. Bon, il attend quoi cet éditeur...

Roland regarda son père. Pouvait-il lui dire qu'il menait une relation avec Rachel ?

-Cette histoire avec ton frère ça me cause de ces soucis... Et si ça se savait ?!

Roland regarda son père et fronça les sourcils.

-Ne sois pas ridicule, papa, tout le monde s'en fout...
-Ton frère participe à des tournois, il passe à la télévision, on l'interroge dans la presse...
-Oui mais ça le concerne lui, pas toi !
-Un peu, si, quand même ! Il représente la famille !

Roland plissa les yeux et secoua la tête, abasourdi.

-Et tu as vu le type avec qui ta soeur sort ? Il a au moins trente ans !
-Papa, tu n'as pas changé, hein...

Kenneth regarda son fils qui le regarda de nouveau et soupira.

-Rhaaaan j'peux pas t'en vouloir, t'as aimé mon histoire !
-M'en vouloir ? Pour quelque chose qui concerne ton frère et ta soeur ?!

Roland haussa les épaules. Kenneth frotta les cheveux de son fils.

-On dirait que mon aîné est concerné par sa famille ! C'est mignon !
-Nan ! Absolument pas ! C'est toi que je trouve idiot.
-On n'est jamais accompli, il faut toujours s'améliorer et accepter ce qui nous paraît inacceptable. Les gens qui se focalisent sur des détails... n'avancent pas et finissent par mourir seuls et sans avoir jamais profité de ce trésor qu'est leur entourage.

Roland grimaça.

-Quand tu cites Etienne, ça sonne très mal dans ta bouche...
-Ton parrain est un drôle de zigoto, ouais !

L'éditeur sortit et se plaça devant Roland et Kenneth qui se levèrent. Roland vit la femme face à eux, dans un tailleur très strict.

-Messieurs, je suis Marigold Heller des éditions Heller. Vous me suivez dans mon bureau ?

Roland frissonna et regarda son père.

-J'veux pas y aller...
-Fonce, fiston. On ne peut pas fuir éternellement !

Roland hocha la tête et suivit Marigold dans son bureau devant un Kenneth songeur.