143 - Oui, non, merde ou une claque
« Faites connaître vos décisions, jamais vos raisons. Vos décisions peuvent être bonnes, vos raisons seront certainement mauvaises. »
(Murray)
« Vu d'en haut c'est sublime, non rien, ne vous déçoit
La plongée dans l'abîme n'en a que plus d'éclat… »
(Alizée, Factory Girl)
-Ca devient vide cette maison… marmonna Lily.
Roland acquiesça.
-Depuis le départ de David c'est clair qu'on est au calme.
-Tu es sûr que ça ne t'embête pas que je sois ici ?
-Tu irais où, chez ton connard de lituanien misogyne et attardé ?
-Comment il m'évite, lui, maintenant, c'en est presque marrant… marmonna Lily.
-Tu comptes tenter une nouvelle relation ?
-Je sais pas trop. Jonas est un peu prisonnier des griffes de sa mère, et quand bien même, je pense que je ne suis pas encore prête.
-Prends ton temps.
-Et toi…?
-Moi ça va bien… Un peu trop bien.
-Comment ça ?
Colin arriva, assez fatigué. Roland s'étonna.
-Cousin ?
-J'ai… Un truc à vous dire.
Lily s'étonna. Roland secoua la tête.
-Je savais que tout le monde était gay dans cette famille…
-Rolaaaaaand… grommela Lily.
-Crétin. Euh… J'travaille plus.
Roland haussa les sourcils. Lily pencha la tête sur le côté.
-Depuis notre retour du Plateau Indigo en fait… Et le soir… j'vais avec Aude, on sort. On… profite de la vie, quoi. Avant qu'il soit trop tard.
Roland soupira.
-Je rêve… Même David a fait mieux comme secret embarrassant à pas révéler !
-J'vais retourner à Sinnoh. Comme Roland va probablement s'installer avec sa copine, ça lui fera de la place…
-Quand les Galifeu auront des dents… songea Roland.
-Ils en ont… sourit Lily.
-… Et je compte demander à Aude de venir avec moi.
-T'es pas obligé de partir, je ne t'y ai jamais obligé, et ce serait une connerie de lui demander de partir avec toi, vous êtes bien ensemble ici, pourquoi la faire chier à venir avec toi ?
Colin regarda Roland et Lily.
-Vous pensez que j'fais une connerie ?
-Ouais, grave ! Admit Roland.
-Disons que c'est encore une proposition qui risque de provoquer une rupture… marmonna Lily.
-… Pas faux.
-Ca ferait jamais que la dixième fois que tu manques de rompre avec elle… souffla Roland.
Colin hocha la tête.
-Une fois de plus ou de moins…
-Voilà. Exactement… marmonna Roland.
Colin retourna se coucher. Roland soupira.
-Il ne reste plus que toi et moi !
-Si tu veux t'installer avec Marigold, ça ne me pose aucun problème… marmonna Lily.
-Mais pourquoi tout le monde tient tant à ce que je m'installe avec elle ?!
-Roland, c'est ta petite amie…
-Ca fait à peine trois mois et demi ! Laissez-moi respirer !
Lily plissa les yeux.
-Euh… Je dis ça parce que tu dois bien songer à la vie de couple avec elle, non ?
-Est-ce que c'est idiot dans le monde d'aujourd'hui de simplement vouloir la voir partout sauf chez moi tous les jours !
-… Il faudra bien à un moment !
-Oui, à un moment ! Mais pas maintenant !
Lily ricana.
-Roland a peur-heu, Roland a peur !
-Oui, tout à fait. Autre chose à redire ?
-Ca te rend grincheux, cette histoire !
Roland soupira.
***
Une fois au travail, ce n'était pas mieux pour Roland : Réunion surprise des professeurs.
-Rhaaaaaaaaaaaaan !!! Grommela le professeur d'apprentissage technique.
-Nous sommes tout aussi contents que toi… souffla Rachel.
-Je me demande pourquoi ça va être… songea Malcolm.
-J'aime pas les réunions… soupira Léopold.
-Pour une fois que mon avis coïncide avec celui de tout le monde, ça mériterait un toast ! Soupira Roland.
-Si ça intéresse quelqu'un, je commence à prendre du ventre ! Geignit Claire.
-HAN NON, mais alors si la gonzesse enceinte commence à se plaindre on n'a pas fini ! Soupira Roland.
-Il a ses ragnagnas ?! Demanda Léopold.
-A moins que ce ne soit Marigold qui les ait… soupira Malcolm.
-Vous deux, ça ira pour cette année pour les blagues crades ! Geignit Roland.
-Je plussoie… soupira Rachel.
Richard arriva, suivi par l'équipe administrative. Il se plaça au pupitre, la mine mauvaise.
-Ahem… Mesdames et messieurs… J'ai une bien sombre nouvelle à vous annoncer.
-Voilà un mec qui sait enjoliver la journée.
-… à l'arrivée prochaine de la guerre entre les quatre régions…
Les mines se décomposèrent. Richard soupira.
-… L'académie de Céladopole a refusé d'appliquer la directive concernant le fait d'entrainer les étudiants à se défendre sur le champ de bataille, comme 80 % des facultés de Kanto.
Roland plissa les yeux. Claire se mordilla les lèvres. Léopold n'était pas très rassuré.
-Ce faisant, les cours sont jusqu'à nouvel ordre suspendus, vu que les facultés enseignant autre chose que le programme militaire seront… purement et simplement désaffectées d'office. Afin d'éviter cela nous sommes contraints de fermer. Rassurez-vous, vos salaires vous seront toujours versés puisqu'au final c'est le congrès qui règle tout…
Malcolm regarda tout le monde, plutôt décontenancé.
-Voilà… Les élèves ont d'ores et déjà été prévenus, vous… pouvez… partir maintenant.
Richard s'éloigna de son pupitre comme s'il venait de tuer quelqu'un et sortit de la salle devant des professeurs éberlués.
***
Cafétéria vide, sauf pour ce qui concerne cinq professeurs trop attachés à ce lieu. Léopold était en larmes, consolé par Claire. Rachel n'avait pas trop la patate non plus. Malcolm semblait nostalgique. Roland… mangeait des congolais. (gâteaux - rochers à la noix de coco, ndla)
-T'as rien d'autre à faire que manger ? Soupira Rachel.
-C'est bien la cafétéria, nan ! C'est ici qu'on mange ! En plus c'est les gâteaux préférés de Marigold !
-C'est presque mignon, dis-moi, qu'est-ce qui t'arrive ! Ricana Léopold.
Roland soupira.
-Disons que contrairement à toi j'ai choisi une relation sans engagement précis ou visé, donc je profite encore des petites choses !
-Moi et Charlie avons encore des petites choses et notre mariage sera une réussite !
-Avant ou après la Blitzkrieg ?
-Rolaaaaaaand… geignit Malcolm.
-Si tu continues à être aussi pessimiste, tu ne seras pas invité ! Grommela Léopold.
-Oh zut, je ne profiterais pas des bons gâteaux de Madame Winchester… Oh, non, attendez…
Malcolm et Léopold regardèrent Roland, stupéfaits. Rachel ne s'étonnait même plus. Claire soupira.
-Pour en revenir à… la situation… Ca veut dire qu'on ne va plus travailler ?
-De toute façon personnellement j'aurais refusé d'enseigner ça aux enfants… soupira Léopold.
-Et moi donc ! Geignit Claire. C'est insensé, je me demande comment ça se passe dans les académies qui ont accepté…
Roland allait parler mais s'abstint.
-… Roland, si elle veut savoir… marmonna Malcolm.
-On ne stresse pas les femmes enceintes. Roland a un minimum de morale quand même ! Assura Roland en levant la main droite.
-Il faut que je la note, celle-là… ironisa Rachel.
-Vous vous rendez compte que c'est la dernière fois… qu'on se retrouve ici tous ensemble ? Ca ne vous fait rien ? Geignit Claire.
Tous hochèrent la tête. Claire soupira.
-Avant, la vie était tranquille et insouciante, et maintenant…
-La vie avance, c'est tout… marmonna Roland. Il est des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter, et ça s'appelle le destin…
-Tu as repris la vodka ? S'étonna Malcolm.
-Il avait arrêté ? S'étonna Rachel.
Roland soupira.
-Ca arrivera, soyez-en sûrs. Et ce jour là, les rats quitteront le navire…
-Je le répèterais à Ethel ! Grommela Malcolm.
-Je pense qu'on devrait partir aussi ! Geignit Claire.
Malcolm regarda Claire, étonné.
-… M… Mais enfin on ne peut pas… Claire, voyons !
-Voyons quoi, Malcolm ? Tu veux rester dans un pays en guerre ? Ce serait tellement ridicule ! Si on a une occasion de partir, partons !
Malcolm regarda Claire, quelque peu dépité. Léopold se mordilla les lèvres. Rachel soupira.
-Allons faire un dernier tour des lieux, histoire de partir d'ici de façon encore plus déprimante que prévue…
***
-Je comprends…
-Et c'est comme ça depuis la demande. J'me dis… « Mais est-ce que je vais me contrôler, est-ce que j'y arriverais… »
-Matt était un cas isolé, c'était spécial…
-Oui je me doute mais quand même… C'est à moi ?
-Hm.
Charlie se baissa. Depuis sa cachette dans les buissons, il fit rouler une Pokéball. Mackogneur apparut au milieu d'un groupe de quatre Mackogneur qui transportaient du matériel dans une boîte de métal gris. Le Mackogneur de Charlie entama une mélée avec les autres, mais au bout d'un moment ils ne savaient plus qui était qui. Trafalgar hocha la tête.
-Bien joué, Wools ! Informa le chasseur de braconniers dans son talkie-walkie.
« C'est tellement con un Mackogneur en même temps… Un simple Doux Parfum et ils ne savent plus se différencier les uns des autres… C'est à toi, Traf ! »
Rhinastoc tira un boulet qui retomba sur la caisse qui fut détruite. Les Mackogneur se tournèrent vers elle, surpris. Ils fuirent les lieux en un instant.
-Parfait… Repli général, on se retrouve sur la falaise !
-Ouah… J'ai pas osé demander mais… en faisant ça, vous n'affaiblissez pas Kanto ?
Trafalgar soupira.
-Vous pensez vraiment que Kanto a besoin d'être affaibli ? Ces caisses étaient des matières premières destinées à la création d'armes chimiques. Nous sommes en contact avec d'autres groupes qui effectuent les mêmes actions dans les autres régions. Cette guerre aura lieu, mais elle aura lieu proprement.
Charlie hocha la tête. Le groupe de Trafalgar se réunit, composé de quatre personnes : Trafalgar lui-même, le dénommé Wools accompagné d'un Vortente hilare et distrait, une jeune femme aux cheveux roses aux côtés d'un Ptera et… un nain en smoking et chapeau haut de forme posté sur le bras tendu d'un Cacturne.
-La mission est un succès, ce sera toujours ça de moins.
-On a encore du travail, marmonna la femme. Il faudrait qu'on attente à leurs batteries d'armement. J'en ai repéré quelques unes pas loin.
-On n'a qu'à faire ça ! Admit Trafalgar. Severs ?
Le nain cessa de se limer les ongles.
-Ecoute, si tu as du temps à perdre…
-Je ne pense pas que ce soit du temps à perdre…
-Ca nous poserait trop de problèmes par la suite, tu oublies - manifestement mais je peux te le pardonner vu qu'apparemment les muscles chez toi se sont plus développés que l'appréciation des choses - que le gouvernement Kantonnais est très sévère envers ceux qui s'en prennent à ses installations, surtout en temps de guerre !
-La guerre approche, je pense qu'ils se moquent éperdument. Et je pense que toute négociation est de toute manière inutile, on a vu à quel point ça a mal fonctionné par le passé. Tout acte de résistance sera utile.
-Peut-on enfin savoir pourquoi Monsieur le Champion de l'arène de Jadielle s'est permis de nous rejoindre ? Ce type a des liens avec le gouvernement ! Grommela Wools
-Je suis seulement le dirigeant d'une ville, ne croyez pas que je soutienne les actes de ce gouvernement fantasque et ridicule ! Et Ulrich m'a demandé mon aide, je n'allais pas refuser.
-Rassurez-vous, c'est un homme de confiance.
-Bon… On y va ?
-Euh… On m'attend à dix-neuf heures quand même… marmonna Charlie.
-Votre force sera nécessaire, admit Trafalgar. Nous allons suivre le plan de Queen G.
-Heureux de te l'entendre dire ! Souffla la jeune femme, soulagée.
Charlie pencha la tête, dubitatif. Trafalgar soupira.
-… et nous pourrons parler de votre futur mariage…
-Ah, chouette !
Trafalgar leva les yeux au ciel en suivant sa troupe.
***
-Rachel et ses veillées déprimantes… Ca me rappelle quand elle est partie de la maison, elle a fait ça, elle est passée dans tous les couloirs… soupira Malcolm.
-Elle a regardé ta chambre et s'est demandé quel organisme était venu y crever… soupira Roland.
-Tu n'oublieras donc jamais cette histoire de chaussettes… soupira Malcolm.
-Ta mère non plus, vu la tête qu'elle a tiré quand elle a suivi mes avertissements et que - ô surprise - c'était vrai !
-Ce jour là j'aurais dû te virer de chez moi… grommela Malcolm.
Léopold les regarda en soupirant.
-Toutes vos histoires sont aussi passionnantes ?
-Que fait ton fiancé en ce moment ? Sourit Roland.
-Il est au taf !
-Comme avant quand en réalité il était avec l'autre juriste bien monté ?
Malcolm, Rachel et Claire regardèrent Roland qui leva les mains.
-Je parle du point de vue de Charlie.
Léopold soupira et sortit son portable.
-J'espère qu'il n'est pas avec un challenger, sa sonnerie cette semaine c'est « Girls just wanna have fun » !
-Passionnant, en effet… marmonna Roland.
« Allô ? »
-Allô mon chéri ? C'était juste pour savoir si tu étais au boulot… Mais tu es dehors ! Et c'est qui, qui rigole, là ?
« Euuuuuh oui il fait chaud à Jadielle, et… C'est un groupe de Challengers. »
-…… ah… Un groupe de Challengers… Je comprends !
-Oui c'est soit ça, soit une orgie romaine.
-Ou une orgie roumaine, mendicité de groupe, puissance multipliée, revenus extrapolés en milliers de Pokécents… marmonna Malcolm.
-Les garçons… soupira Claire.
-Excuse-moi Charlie, c'est juste que Roland m'a mis des idées en tête…
« … Oh… Non, écoute Léopold, Trafalgar m'a appelé, je suis avec ses hommes, on va détruire une batterie de missiles ! »
Léopold écarquilla les yeux et s'arrêta. Tout le monde le regarda. Léopold éclata de rire.
-Très drôle Charlie. A ce soir !
Léopold raccrocha et regarda Roland.
-Tu vois ? Il affronte des challengers en plein air !
-Si cette excuse te chante.
Léopold plissa les yeux. Rachel leva les yeux au ciel.
-Léo, tu en discuteras avec la personne la mieux placée à savoir… Charlie lui-même.
-Mais il m'a menti pendant tellement de temps, comment je peux lui faire confiance ?
-Bois un coup de gnole ! Cria Roland.
Rachel frappa Roland.
-C'est pas le moment de dire des conneries !
-Si, tout à fait !
Malcolm arriva aux côtés de Claire.
-Ca va ?
-… Ca me rappelle tellement de choses…
-Hm. Un endroit qu'on a bien du mal à quitter…
Claire regarda Malcolm.
-J'étais sérieuse, Mac, s'il y a une guerre, il faut partir !
-Pourquoi on ne l'a pas fait plus tôt ?
Claire se mordilla les lèvres.
-N… NE DISCUTE PAS UN POINT C'EST TOUT !
Rachel, Roland et Léopold regardèrent Claire qui venait de bien crier sur son Malcolm. Lequel était soufflé par cette démonstration de force plutôt inattendue.
-… C… Claire ?!
-Ex… Excuse-moi, c'est juste que je suis tellement stressée par toute cette affaire… R… Rien à voir avec toi !
-O… Ok je comprends…
-Tiens, vous savez qu'un Togepi a 5% de chances de faire Embargo quand il fait une attaque Métronome ?
-Un Roland par contre ça a 100% de dire des âneries… marmonna Rachel.
-Tout comme une femme enceinte sous l'emprise de ses hormones.
-En l'occurrence ça ne te REGARDE pas ! Assura Rachel.
-Claire, je ne peux pas partir !
-Quoi ? Mais…
-C'est ma région, c'est ma ville, c'est aussi un peu mon pays, et le quitter ce serait… terriblement lâche !
-Même avec un bébé ?! Malcolm tout de même !! Geignit Claire.
-Euh… Vous ne devriez pas avoir ce genre de discussion, pas là, pas maintenant… marmonna Léopold.
-Ouais, c'est le genre de choses qui se discute à la maison… marmonna Rachel.
-Autour d'un bong rempli de crack…
Rachel et Léopold regardèrent Roland, excédés. Il leva les mains.
-Ok, coupable, Marigold ne travaille pas aujourd'hui, je vais la rejoindre, tchao !
Roland s'en alla. Rachel plissa les yeux.
-Il nous laisse pour sa meuf ? Il a vraiment changé ce mec ! Marmonna Rachel.
-Je pense plutôt qu'il n'est pas nostalgique pour deux sous… Le passé n'intéresse pas Roland, le passé c'est juste triste pour lui… marmonna Léopold.
***
-Dur, ça ! Dernier jour de cours ! Soupira Jonas.
-Toute cette histoire de guerre commence à me foutre les jetons… soupira Lily.
Jonas regarda Lily.
-Attends, LA Lily, la sœur du type qui a collé une raclée à Ted Nickley ?
-Faut croire que j'ai peur moi aussi, sans mon frère avec moi je suis juste une petite idiote trouillarde !
Jonas sourit.
-Mais nan.
-… Jonas, tu… tu ressens quoi pour moi ?
Le fils de Jennifer Keynes haussa les sourcils.
-Hein ?
-Oui enfin j'veux dire…
-… Oh… Euh… Bah t'es mon amie !
-… Juste ton amie ?
-Lily voyons, j'ai pas fait tout ça pour qu'on se remette ensemble, tu avais besoin d'aide… Et je pense surtout que tu es un peu chamboulée, confuse… Pas encore prête pour une autre relation ! Surtout dans le même milieu que Ted.
Lily regarda Jonas, songeuse.
-Tu as raison.
***
En fait Roland était simplement rentré chez lui, quelque peu gavé par tout ça. Il eut la surprise de trouver Colin et Aude en pleine discussion.
-J'veux juste que tu comprennes que je te saurais plus en sécurité si tu viens avec moi chez mes parents. Y'aura ma sœur, aussi !
-Désolée, c'est juste que… Bonjour Roland !
Roland salua Aude d'une main.
-C'est juste que toi pendant ce temps là tu vas aller sur le champ de bataille et je dois te dire que la seule idée me perturbe !
-Si je le fais pas c'est de la désertion !
-Alors pourquoi aller à Sinnoh ?!
-Mon père a été champion d'arène, il a des passe-droits, tu seras à l'abri !
Roland écoutait d'une oreille tout en se préparant un sandwich.
-Je… Je sais pas, Colin… En même temps je me doute que tu… Que ça va influer sur… la suite…
-Ouais, ouais…
Roland soupira.
-Si tu veux partir, pars, arrête de tergiverser, ça fait trois mois que tu nous mens à propos de ton travail, barre-toi, on supporte pas les chômeurs chroniques ici…
Colin regarda Roland.
-Pardon ?
-J'ai dit Dégage ! Que t'emmène Aude ou pas j'm'en fiche mais fous-moi le camp, j'veux plus te voir d'ici demain !
Colin plissa les yeux, embêté. Aude s'étonna alors que Roland se dirigeait vers sa chambre.
-… Ouah ! Dur, ton cousin…
-Ouais, l'a jamais été très… familial.
-Ecoute… Personnellement mes parents sont partis et m'ont juste prévenu, alors… Je viens avec toi.
-Sérieux ? Cool ! Euh… On part…
-Tu restes chez moi ce soir et on part demain ?
Colin acquiesça. Aude sourit.
-J'te laisse faire tes valises, à ce soir !
-Hm…
Elle l'embrassa sur la joue et partit. Colin souffla et alla voir Roland. Il ouvrit la porte de sa chambre, le visage confus. Roland haussa les sourcils.
-… Je sais pas si je dois te remercier ou t'étrangler !
-Déjà divorcés ? J'étais sûr que se marier à Las Vegas allait vous porter préjudice !
-… T'étais pas obligé de dire ça !
-Ca n'avançait pas votre truc, comme d'habitude tu es une carpette, tu ne sais pas donner suite à une conversation, c'est pour ça que tes précédentes relations ont échoué, tu ne sais pas entrer en conflit avec une femme.
-Et toi, tu sais ?
-Ouais, avec Marigold régulièrement on entre en conflit. Ca règle plein de trucs.
-… Si tu le dis.
-Testé et approuvé !
Colin haussa les épaules et partit. Roland ricana.
-Quel crétin…
***
-Donc pour résumer, j'ai à la fois peur de ne pas être complètement amoureux de lui, mais également que lui soit trop dépendant de moi au point que ce mariage ne soit qu'un prétexte pour qu'il ne soit pas seul !
Trafalgar acquiesça avec une politesse infinie alors que Rhinastoc s'appliquait à éclater les fondations d'une batterie de missiles.
-Tout ça est très compliqué, j'espère qu'il ne se pose pas autant de questions que moi.
-Et moi donc… marmonna Trafalgar. Vous pourriez…
-Oh bien sûr ! Tête de fer !
Cizayox porta le coup fatal à la batterie de missiles qui s'écroula. Trafalgar hocha la tête et partit.
-Attendez-moi ! Geignit Charlie.
-Hmmmmgrmmml… soupira Trafalgar.
-On va à la prochaine ! Cria le nain sur les épaules de son Cacturne.
-Dites, Trafalgar, vous pensez que je fais une bêtise ?
-En parlant sans arrêt ou en restant avec nous ?
-… Oups ! Héhé !
***
-C'est délicieux, bravo, Lily !
-Hm. Je reconnais là encore tes talents culinaires… marmonna Kyle.
Colin regarda David, Kyle, Lily, Roland et Marigold.
-C'est… Sympa d'avoir organisé tout ça pour moi…
-Pot de départ, pas ma faute, instinct familial… soupira Roland.
-Tu t'adoucis, Roland, ça devient grave… marmonna Marigold.
-J'espère que la diminution de ma verve vipérine ne va pas altérer nos rapports !
-Cette phrase pleine de doubles sens douteux t'absous entièrement ! Sourit Marigold. Lily, tu devrais cuisiner pour les princes, c'est fameux !
-Je sais, je sais, sourit Lily, les garçons eux-mêmes commencent à me le dire.
-On est obligés, sinon la qualité décroit… marmonna Roland.
-Bah voyons… grogna Lily.
-C'est moins bon que la cuisine de maman quand même… marmonna David.
-Je confirme que votre mère est un sacré cordon bleu… admit Marigold.
-Ne se prononce pas… grommela Roland.
-Oh arrête ! L'autre fois pour notre rendez-vous tu portais le chandail qu'elle t'avait offert !
-Le reste était à la machine ! Grogna Roland.
Colin regarda tout le monde, ému.
-Putain ça va être dur de partir…
Tout le monde regarda Colin qui avait l'air dégoûté. David sourit.
-Dire qu'à une époque ça t'embêtait de rester !
-A une époque je vous embêtais en restant…
-Tu t'es bien accroché, pourtant… Parasite !
Colin ricana.
-Ouais… Euh… Si jamais tu veux une rétribution…
-Tends tes fesses que je te donne ce coup de pied dont je rêve tant !
Colin plissa les yeux. David, Kyle et Lily grimaçaient.
-Je plaisante. La meilleure rétribution ce sera ton départ ! En tout cas ton ignoble sœur aura été plus rapide que toi à réaliser que partir est la meilleure solution.
-Hm… J'aurais mieux fait de la suivre dès le départ… Comme d'hab j'ai tout fait à l'envers.
-Tu as juste fait ce que tu pensais être juste, marmonna Marigold. Se laisser guider par son instinct c'est aussi une très bonne manière de faire.
Colin acquiesça.
-Mouais…
-Alors profite de ce repas sinon j'te vire maintenant, moi ! Grogna Lily.
-Ouais, moins de blabla, plus de plats ! Sourit David.
-Mes dignes relatifs génétiques… s'enquit Roland d'une voix doucereuse.
***
Pour le départ, Colin prenait un taxi avec Aude.
-Merci d'être venue.
-Au moins ça montre que cette relation compte pour toi au point que tu veilles à ma sécurité.
Roland arriva avec les valises.
-Bon, le Bed & Disputes ambulant, là, bon voyage.
-Hm… Roland, j'ai… Maman m'a donné un truc pour toi à Noël. Comme je voulais pas trop que tu le lises pendant que je serais encore là, je te l'ai laissé sur ta table de nuit.
-Hm. J'le foutrais au feu.
-C'est ça… Bon bah… Roland…
Roland regarda son cousin en soupirant et le serra dans ses bras.
-J'ai adoré te détester, cousin.
-… Moi aussi.
Roland s'éloigna de lui et lui tapota l'épaule.
-Continue d'être un pauvre type, c'est comme ça qu'on t'adore.
-Ok…
-Aude, prends soin de lui, emmène-le au pot dès qu'il demande, et essuie-lui bien les fesses !
-Reçu ! Ricana la jeune femme.
Ils montèrent en taxi et Roland les regarda partir.
-Tchhhh… Bon débarras !
***
Charlie rentra vers vingt et une heure. Léopold était sur l'ordinateur.
-Désolé, Léo, j'étais…
-Hm, ok.
-… Léopold, je veux pas que tu penses que…
-Nan, nan, pas de problème.
Charlie s'assied à la table de Léo.
-J'étais avec Trafalgar. Promis !
-Hm. J'ai pas besoin de justification, Charlie, je crois en toi !
Charlie regarda Léopold, touché.
-Merci.
-Avec Trafalgar, bah voyons. Pendant qu'on y est, moi je faisais de la danse sur des barres en fer avec Mister Love-Pin !
-…Tu devrais, ce serait sexy !
-Et toi tu as des goûts bizarres ! Ricana Léopold.
Charlie sourit.
-Merci pour ta confiance, vraiment.
-Eh, y'a pas de quoi.
-J'vais me doucher, tu me rejoins ?
-Hm, j'fais encore deux trois trucs, j'arrive.
Charlie embrassa Léopold sur la joue, ce qui fit sourire le blond. Alors que Charlie partit, Léopold avait les yeux tournés vers le couloir, le regard sinistre.
***
Roland observait la lettre.
Cher Ronnie
C'est ta tante Estelle. Je te dis ça parce que je me doute que soit tu trouveras la lettre en fouillant les affaires de Cole, soit il te la donnera sans rien dire, vu comme vous vous adorez tous les deux.
J'espère que tu vas bien. Parce que pour le peu que tu m'appelles, tu en oublies souvent de répondre directement à mes questions. Tu détournes, tu tergiverses, tu es bien le fils de ton père, quoi. Etienne était pareil toujours à tout détourner. Puis il a grandi. J'espère que ça t'arrivera aussi.
Donc voilà j'ai proposé à Colin et à son amie de venir chez moi à Sinnoh. Si tu pouvais faciliter ça pour moi. Enfin je me doute que tu rêves que Colin parte, mais tout de même. Je voulais te faire la même proposition vu que tu n'es plus le bienvenu chez Etienne et que je me doute qu'à moins que tu ne sois menacé par un fusil à pompe, tu ne t'excuseras jamais. Aussi butés l'un que l'autre.
Je suppose que Lily et David vont bien. Lily doit pomponner quelque Pokémon et David doit se soigner comme un lépreux pour survivre un jour de plus. C'est pour toi que je me fais le plus de souci. Colin m'a dit que tu avais une petite amie mais très honnêtement je ne l'ai pas cru. Je lui ai dit un truc du genre « Roland avec une fille ? Pourquoi pas David avec un mec ! » et apparemment ça l'a fait beaucoup rire aussi. J'espère que tu fais attention à toi et que tu ne la traites pas comme ta mère. Tu sais ce qu'on dit : On cherche toujours un peu de ses parents dans une relation.
Ton oncle va bien et te passe le bonjour, il surveille son cœur en ce moment, c'est difficile. Je ne te dirais pas ce qu'il a dit quand il a reçu tes chocolats à la cerise pour ce Noël, la lettre elle-même en rougirait.
La prochaine fois que je t'appelle, dis-moi au moins si tout va bien, si tu t'en sors et si tu veux venir à la maison en vue de la guerre, même si je me doute que par pur esprit de contradiction tu vas te mobiliser.
Bonne continuation et meilleure santé à toi.
Ta tante, Estelle.
PS : Superbe idée, la réédition cuir de Jane Eyre à Noël, la prochaine fois envoie-moi carrément une corde et des barbituriques !
Roland eut un sourire nostalgique et replia la lettre, sensiblement ému.