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Collège Pokémon : L'enfer de l'école [Fic collective] de AFFPP



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» Auteur : AFFPP - Voir le profil
» Créé le 13/02/2010 à 15:04
» Dernière mise à jour le 27/02/2010 à 19:18

» Mots-clés :   Action   Fanfic collective   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 25 : La décision ([-MizU-])
« Naomi ? Naomi ! Naomi !! ». On m'appelait. Dans mon sommeil. Le songe qui m'avait emporté se dissolu à mes yeux aveugles et je mis quelque secondes à trouver la force d'esquisser un mouvement. Quand je fus assise, sur mon lit, j'entendis quelqu'un marmonner des phrases. En entendant mon nom, je me dressai et ouvris les yeux, pour voir Electra face à moi. Tournant la tête difficilement, je rencontrai les lits vides de mes copines de chambre. Electra et moi étions seules. « Tu te réveilles enfin ! Je te signale qu'il est…disons… quatre heures de l'après-midi, et que tu fous en l'air tes vacances ! ». Alerte, j'ouvris de grands yeux, et lâchai une phrase inaudible.

- Quatre heures de l'après-midi ? réussis-je enfin à articuler.
- Et oui, quatre heures de l'après-midi. Toutes les autres sont parties… Manger les deux repas manquants !
- Oh ! m'exclamai-je en me balançant en arrière.
- Oui. Nous sommes seules. Tu veux faire quoi ? Traîner dans la chambre ? Dans les couloirs ? Dehors ! Oh non, Naomi, pas dehors ! Stp ! Il fait super froiiid ! Ah non ! En fait, on pourrait y aller si tu as envie, après tout…
- Calme-toi Electra ! intervins-je alors qu'elle s'engageait dans un monologue interminable. Pour l'instant, j'aimerais beaucoup dévorer une de tes délicieuses barres chocolatées hypercalorique que tu caches ! conclus-je, un air taquin sur le visage.
- Quoi ? me demanda-t-elle. Comment tu sais que…Bon, tiens ! fit-elle en me donnant une barre qu'elle cachait sous son oreiller.
Avide, je la remerciai, et déchirai le papier en hâte. Je croquai et avalai une première bouchée avec voracité. Electra m'observa, surprise.
« Tu ne crois pas qu'on n'a pas assez mangé hier soir ? demanda-t-elle, les yeux ronds comme deux billes.
- Hier matin tu veux dire ! lui dis-je en projetant des volées de miettes de chocolat sur elle. Che crois que mon ventre réclame encore à manger ! Miam !
- Oui ! Hier matin ! Tu parles d'une soirée ! On s'est couché à…
- 8 heures du matin che crois bien !
- Oui. »

J'engloutis finalement ma barre toute entière et la mâchai jusqu'à ce que je fus en mesure de parler. Puis je passai ma langue sur mes dents, sous le regard rieur d'Electra – mes dents étant couvertes de la substance sucrée.
Le silence s'installa. Electra paraissait rêveuse, indécise. Il me vint l'idée saugrenue de lui faire lâcher le morceau, là où elle m'avait détournée quand je l'avais prise en flagrant délit – au sujet de sa « possible » grossesse, qui me mettait hors de moi. Alors que je pesais le pour et le contre pour engager la conversation, Electra vit que je la regardai, et gênée, elle murmura, d'une voix douce :

- Tu veux des explications, c'est ça ou bien ? m'interrogea-t-elle.
- Oui, dis-je, surprise. Mais peu m'importe, du moment que tu n'as pas envie de t'exprimer sur ça, garde le pour toi.
- Non, il vaut mieux. On ne s'énerve pas !
- On ne s'énerve pas.
- Tu peux me poser des questions ? Parce que j'ai…
- Ok ! soufflai-je. Où ça ?
- Où ça ?
- Où ça ! La première…enfin, je n'ai pas envie de m'étaler sur le sujet ! m'écriai-je.
- Dans…dans la chambre. Dans…sa chambre. Sur son lit et…
- Je ne t'en demande pas tant ! Pas besoin de te perdre en détails…
- D'accord. Et bien. Si tu ne veux pas que je…te décrive…comme Alice euh…
- Luluu ! m'exclamai-je en soupirant. Je sais que tu n'es pas une sado-maso, tu ne vas quand même pas… Avec toute la panoplie…fouet…menottes…
- Euh… Non ?
- Passons ! fis-je, paniquée devant les joues en feu d'Electra. C'est vrai ? C'est vrai que…que… ta mère va devenir la grand-mère de ton…?
- Comment ça ? dit-elle, ne comprenant pas.
- Bah…euh…
- Ah ! Ca ! d'accord… Et bien… Étant donné qu'Atlas a mis dans la pharmacie des tests de grossesse…
- Tu en as un neuf ?
- Euh…oui pourquoi ?
- Non, comme ça. Et donc… Tu es enceinte.
C'était une affirmation.
- Oui.
- Tu te rends compte ?! hurlai-je. Tu as quoi ? Quinze ans ? Et tu vas devoir cajoler un bébé, lui changer les couches ! Le… Le laver…Lui donner le…
- Je sais…
- Bon. Comment va-t-on faire, comment va-t-on faire ? dis-je pour moi-même, en faisant les cents pas dans la pièce, quittant le lit.
- On ne va rien faire ! hurla Electra. On ne va rien faire ! Rien du tout !
J'attrapai la poignée de la porte et l'entrouvris.
- Que fais-tu ? s'étrangla Electra, d'un air hystérique.
- Je vais chercher Emily.

Electra soupira, et je m'élançai dans le couloir, malgré ma chemise de nuit trop courte. Je toquai à une chambre. J'entendais des bruits anormaux. Furieuse contre moi de savoir de quoi il s'agissait, je donnai un violent coup de pied à la porte d'une chambre et entrai en furie. Ce que j'y vis m'horrifia. Franco, à cheval sur Franca. « Ahhhh ! hurlai-je. Mon dieu ! Mon dieu c'est horrible ! ». Franco leva la tête. « Naomi ? s'écria-t-il. ». Franca me jeta un coup d'œil acide. Je me sentis intruse.

Vite comme l'éclair, je sortis, les laissant reprendre là où ils avaient laissé leurs ébats… Je répugne à dire ça ! Dire que Franco, noob de service…avec Franca, qui, je le croyais, était sa sœur ! Et moi qui n'avais pas…avec Will de toute ma vie ! La cocaïne avait tellement brouillé mes pensées, le jour de l'examen final, que je m'étais endormie comme une souche sur Will…
J'eus soudain envie d'embrasser mon amoureux. Je toquai sans hésitation à la porte de sa chambre, remettant à plus tard ma recherche d'Emily. La porte s'ouvrit d'un coup et je fus emportée en avant. On me plaqua contre un mur. Will. « Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu ! dit-il » Je ris légèrement, et en voyant que personne n'était là pour nous observer, il prit ma jambe et la fit glisser sur sa hanche. Je pris sa tête entre mes mains et nos lèvres se touchèrent, pressées, passionnées.

Pris d'une pulsion, il me porta et me jeta sur le lit avec lui appuyé contre ma poitrine, sans cesser de m'embrasser. Il remonta sa main le long de ma cuisse qui enserrait son bassin. Je compris alors où il voulait en venir. Oh non, je devais résister ! Mais pourtant, je me sentais si… si piteuse de ne pas encore avoir essayé ! Voyant que je n'opposai pas de résistances, il remonta de ses deux mains mes deux cuisses et toucha mon ventre. Je frissonnai. Il m'embrassa encore plus fougueusement. Puis tout en prenant l'ascendance de mon buste, il toucha la naissance de mes seins. Presque aussitôt, il s'enflamma, commença à trembler. Envieuse, je le serrai encore plus et déboutonnai sa chemise. Je mis du temps à comprendre ce que nous étions en train de faire, finalement…

Il s'apprêtai à enlever ma nuisette quand un Jasper tout remonté arriva dans la chambre en criant :

« On a attrapé Drew ! Viens vite ! Cette fois-ci, il est coincé, plus de prof pour le sauver et… ».

Je m'échappai de l'étreinte de Will en remettant ma chemise de nuit correctement et me postai dans un coin du lit, mains en croix sur ma poitrine. Jasper me lança un regard surpris, puis il tourna la tête vers Will et compris. Son visage se fendit en un sourire en coin. Il se rapprocha de Will et lui fila un coup de poing sur l'épaule. Will retint un léger « Aïïïïe !! ». « Tu t'es enfin décidé, Will ! fit Jasper en ricanant ». Énervée, je sautai du lit et m'éclipsai, ignorant les appels de Will. J'entendis mon amoureux taper Jasper et lui dire qu'il avait tout fait raté. Alors que je courais, je fermai les yeux et mordillai ma lèvre supérieure. Le choc fut violent, et je me prenais de face Yuri. Je tombai en arrière.
Yuri hoqueta de surprise – pas de peur – et me tendit immédiatement la main. Je la lui pris, consentante.

- Ca va aller, Naomi ? me demanda-t-il, perplexe.
- J'ai connu mieux ! rétorquai-je. Bon, désolée, Yuri, mais je dois filer et…
- Attends Naomi ! lâcha-t-il avant que je ne prenne la poudre d'escampette. Tu as un problème ? Je ne te sens pas… à l'aise.
- Que tu es perspicace ! soupirai-je. Je ne peux rien te dire, malheureusement, c'est trop personnel… trop indiscret…
- D'accord ! No problem ! Si tu as besoin de moi, je suis dans la chambre !
- Ok… Ah ? Au fait, tu n'aurais pas vu…Emily ?
- Emily ? Euh… Ah ! Elle est à l'infirmerie. Elle est tombée en hypoglycémie apparemment…

J'acquiesçai d'un air chagriné et partis en courant après lui avoir tapé dans la main en guise d'au revoir. Je fonçai en direction de l'infirmerie, essayant d'ignorer au maximum les regards ahuris que provoquait mon passage. Arrivée à l'infirmerie, je poussai la première cloison et m'y glissai. Malheureusement, ce n'était pas Emily, et je passai dans l'autre pièce cloisonnée, où se trouvait la fille fragile. Je ne disais mot, et m'assis sur une chaise. Elle était pâle, ses cheveux noirs étaient mouillés de sueur. Je décidai qu'il n'était pas important de lui parler, et m'en retournai à la chambre. Electra m'y attendait, discutant vivement avec Alice, qui semblait très ouverte ce matin-là. Mettant court à leur conversation, je saluai vaguement la petite amie de Romain d'un mouvement du menton, et montai l'échelle menant à mon lit. Là, Electra et Alice me rejoignirent. Electra m'adressa un petit regard qui voulait dire entre-autre « Et alors ? » et je lui glissai à l'oreille le récent malaise d'Emily. Alice écoutait d'une oreille curieuse. Electra m'interrogea encore du regard, mais je secouai lentement la tête, l'interrogatoire était fini.

Je posai ma tête sur l'oreiller et fermai les yeux. Alice jacassait, ses mots sortant tellement vite de sa bouche qu'il m'était impossible de les comprendre. Je me demandais d'ailleurs si Electra était ou non attentive, car elle ne répondait aux paroles d'Alice que par de courtes phrases, ou bien en se contentant d'hocher la tête.
Me sortant de ma somnolence, Electra me cria que l'on devait se rendre dans l'amphi, Atlas voulait parler.

Je m'habillai en vitesse, sentant mon ventre gargouiller à tout va.
Electra me prit la main et nous nous dirigeâmes vers l'amphi. Là, le regard brûlant de Will me fit mal. L'idiote que j'étais évita son regard. Jasper me regarda pendant quelques secondes qui me parurent infinies et je faillis lui balancer une chaussure dans la figure.
« Bon. Mes élèves. Encore joyeux Noël à tous ! Vous n'avez pas vu arriver cette période de l'année, mais elle est là ! Les bulletins ! Donc, la remise des bulletins – qui fonctionnera comme la remise des diplômes de fin d'année d'Amérique, je trouve ça très traditionnel ! - sera dans une heure. Le temps de préparer un mini-discours, qu'il faudra changer chaque trimestre, bien sûr, et de vous habiller plus correctement, et nous nous retrouvons ici ! Merci à vous ! »

Le collège se leva comme un seul homme et se dirigea vers la porte. Alors que je faisais comme tous, Will m'enlaça par derrière. « Mon rayon de soleil…me dit-il d'une voix mielleuse ». Malgré ma rancœur inexpliquée, je me retournai et lui donnai un baiser. « On le refera une autre fois, soupira-t-il ». Je tressaillis. Une autre fois. Oui, une autre fois.
Nous courûmes à ma chambre et arrivâmes avant tout le monde. Nous eûmes un regard complice et il s'empressa de faire l'aller-retour entre sa chambre et la mienne, puis de revenir, avec une tenue plus adaptée en main. Prenant le nécessaire pour m'habiller convenablement, nous nous enfermâmes dans la salle de bain à double tours. Je jubilais. Bien sûr, nous ne nous étions pas enfermés dans la salle de bain pour LE faire, malgré que mes fantasmes apparaissent au grand jour quand je jetai un coup d'œil au tapis moelleux…à la baignoire spacieuse…
Immédiatement, Will agrippa les bords de mon sweet-shirt et l'enleva. Il regarda mon soutien-gorge longtemps, si bien que je lui donnai une grosse tape sur la tempe. Electra m'ordonna de la laisser entrer mais je lui répondis négativement. Une fois en sous-vêtements, Will et moi nous embrassâmes puis nous habillâmes lentement, chacun un sourire sur le visage. Une fois habillés, nous sortîmes de la salle de bain. Je portais un simple pull mauve avec un col ample qui laissait apparaître mon sweet noir, une jupe fuchsia et des leggins gris. Will était habillé décontract, un jean noir et une chemise bleue.

Toutes les filles nous dévisagèrent, et Electra éclata de rire. Etonnamment, je ne m'étais pas aperçue que c'était MOI qui portais la chemise bleue et Will le pull mauve… Nous filâmes à nouveau dans la salle de bain, rouges de honte.

« Chers élèves! Commença Atlas en toussotant, alors que nous nous dandinions sur les marches trop dures. Bon. Nous allons commencer par ordre alphabétique. Avant tout, il me faut recruter, comme précédemment pour cette fête de Noël du personnel, pour le réveillon de Nouvel An, cette fois-ci ! Et j'aimerais vraiment que des apprentis cuisiniers viennent organiser le repas du réveillon. Faire venir des traiteurs est trop suspect dans la région… Hein ! Euh, non, je veux dire que nous n'avons pas un budget aussi monumental. Donc. Comme la fois précédente, les inscriptions se feront dans mon bureau. Et, cette soirée aura un thème ! Ahaha ! Je ne vous le dis pas, ce serait minable de gâcher un si bon plaisir ! Bon. Alors. J'appelle Hannah Aïach ! »

Une fille se leva dans l'assistance, rouge écarlate. Elle était blonde, svelte. Je ne l'avais que rarement aperçu dans les couloirs. De l'étage supérieur, à coup sûr.

Elle monta l'estrade de manière élégante et tendit la main, pour recevoir son diplôme, son bulletin.

« Notes excellentes, félicitations, Mademoiselle Aïach ! Donc. 19 en stratégie pokémon. 19,5 en Langues pokémon. 18 en psychologie, 20 en mathématiques, 19,6 en français… »

Les notes continuèrent de défiler sur le même rythme. La jeune fille prononça un discours très court, remerciant globalement le collège – malgré qu'elle fût censée être prisonnière de l'établissement. Atlas appela un autre élève, puis un autre, un autre, et « Mademoiselle Di Luna ! ». Electra, affalée sur sa marche se leva. Elle fit une grosse grimace et m'adressant un regard ennuyé, descendit lentement les escaliers jusqu'à arriver devant l'estrade. L'éminent Atlas lui sourit, moqueur. « Electra ! La célèbre Electra, si populaire pour ses…méfaits ! Bon, stratégie : 18,9, excellente note, malgré votre manque d'implication en cours et l'insolence dont vous faites parfois preuve. Il n'est retenu pour l'instant que les résultats ! Langue pokémon : un bon 16,3… ». Atlas continua à déblatérer ses appréciations, avantageuses ou désavantageuses… Mais mon intention avait été attirée par autre chose.

Bobby, élève quelconque, entre autre géniteur du futur bébé de la discrète Emily – en convalescence pour le moment – se tenait sur le seuil des portes battantes, bras ballants, à écouter notre très redevable Sparc, qui d'une main posée sur son épaule, semblait le soutenir. Tout d'un coup, je vis Bobby s'affaisser sur lui-même, tombant à genoux, puis tête contre sol. Alertée, je me levai rapidement. Atlas, intrigué me lança un regard perçant et me fit signe de me rasseoir, déployant au-cas-où ses gardes du corps qui n'étaient autre que Saphira, la rousse au regard magnétique et Hercule, la force de la Nature. Ces deux là me faisaient très peur, je dois dire ! Je me rassis, remarquant au passage que Sparc et Bobby avaient disparus. Soucieuse, je fixais Electra avec un large sourire. Celle-ci paraissait complètement indifférente à ce qu'on lui offrait, et comme discours, elle ne se gêna pas de dévoiler tout haut sa pensée : « Merci ».

Puis il y eut beaucoup d'autres élèves, qui m'étaient familiers ou non ; Jasper passa, arracha des mains le diplôme et affronta Atlas du regard pendant quelques secondes. Will trébucha malencontreusement sur Atlas qui tomba en arrière ; le micro fut arraché et Will collé ainsi que Jasper qui avait hurlé de joie au moment ou Atlas était tombé. Saphira n'avait pas eu le temps de le rattraper. Je passais directement après une Hanako toute gênée. Son passage fut d'ailleurs court, car elle n'était pas restée dans le collège l'équivalent d'un trimestre… Il était advenu d'ailleurs beaucoup de nouveaux – Yamaguchi ou Sylvestra par exemple - qui n'avaient été évalués que par leur comportement présent, ou bien par les quelques notes qu'ils avaient reçus ; ce qui était injuste – s'ils rataient les tests qu'on leur avait donné à faire, et bien, ils étaient finis, et catalogués !

« Mademoiselle Kiryu! Naomi ».

Apparemment, certains parurent choqués. Sans doute parce qu'ils n'avaient jamais entendu mon nom de famille ; à vrai dire, je ne l'affectionnais pas tant que ça, il faisait…japonais, ce que je n'étais pas.

Je descendis les escaliers en titubant. Montant l'estrade, je me pris les pieds dans un petit tapis rouge et tombait violemment, genoux sur l'arrête d'une marche. Je hurlai et Will se leva immédiatement. Du sang s'échappait de ma coupure. Je jurai intérieurement. Electra sursauta et se leva, retenant Will d'une main. « Ah, ah ! rit Atlas. Mademoiselle est maladroite ! Bon. Venez ! »

Je me levai difficilement, lui jetant un regard noir. Il me tendit une feuille roulée sur elle-même, entourée par un ruban rouge. Je la lui retirai des mains, piquée. « …Très bonne élève, Naomi ! Toutes les notes au-dessus de la moyenne – au-dessus de 15 plus précisément! Stratégie : 18,2 ; Langues pokémon : 19,4 – meilleure de la classe. Psychologie 20 – très équilibrée, cette petite. 19 en mathématiques. 18,8 en français. Travaux pratiques : 17,1... Sciences et Vie de la Terre : 19,7, ex-ce-llent ! Physique : 16,4… »

J'essayais d'écouter, mais mes plaies aux genoux me faisaient mal. Atlas finit d'annoncer mes notes, et je m'empressai de lui prendre mon diplôme. Mais, pernicieux comme il l'était…Il balança son bras en arrière de façon à ce que je ne puisse attraper le document. « Donnez-le-moi ! sifflai-je, menaçante. Et dépêchez-vous ! ». Il partit dans un fou rire et sautilla sur place ; je ne suivais ses mouvements pas assez rapidement, et il réussissait toujours à me soustraire le vulgaire bout de papier alors que j'en touchais les coins… Au bout d'un moment, lasse, je fis un pas en arrière, me tournai vers les escaliers et m'y dirigeai, lançant par-dessus mon épaule : « Vous avez qu'à le garder, je m'en fiche, ça ne m'apportera ni plus ni moins ! ». Atlas rit une nouvelle fois, si bien que je fus forcée de me retourner. Je lui lançai un regard glacé. « Allons, Naomi ! fit-il en me regardant droit dans les yeux. Tu n'es pas très combative ! Allez ! Une dernière tentative, je te promets de te faire une fleur, ce coup-ci ! ». Une lueur de détermination passa dans mes yeux, et, froissée par sa provocation, je me jetai sur lui.

J'aurais du bien sûr me douter qu'il s'écarterait, me laissant un boulevard pour m'étaler sur le sol…
Ce que, emportée dans mon élan, je ne pus pallier. Je m'étalai donc, de tout mon long, sur le parquet ciré de l'estrade. Mes genoux frottèrent contre le sol, j'hurlai. Atlas leva un sourcil dans mon dos, et reprit son sérieux. Il grommela quelque chose, puis, de façon audible cette fois, il marmonna : « … et maladroite pour couronner le tout ! Pff… Emmenez-la donc à l'infirmerie…Saphira ! Toi qui es si délicate, accompagne-la et…Non, Will, tu attendras qu'elle sorte de l'infirmerie, reste donc ici ! Allez-y maintenant, la distribution n'est pas finie ! ».

Saphira me toisa sévèrement. Un frisson me parcourut le dos. Puis, elle fut dans mon dos, et m'assena un coup sur la nuque. Je tombai dans le coma.
Les seuls mots que j'entendis alors furent ceux d'Atlas :
« Je n'aurais pas du te la confier… La délicatesse n'est vraiment pas ton fort ! Bon, allez, et, arrivée à l'infirmerie, je veux qu'elle soit en UN morceau ! »


Mes yeux s'ouvrirent lentement sur le plafond de l'infirmerie. Il y avait plein d'affiches de manga. Je réfléchis un instant… L'infirmière qui aimait les mangas… Oui, elle s'appelait Roseline, et j'avais le souvenir qu'elle était plutôt gentille – hormis le côté excentrique de toutes les infirmières de l'établissement scolaire. D'ailleurs, son visage se penchait sur ma tête. Elle était noire, portait une blouse blanche et des lunettes rouges. Un sourire étendait ses lèvres pleines, et ses yeux rieurs me regardaient d'un air désinvolte. Ses cheveux longs et crépus se répandaient sur son dos en une longue natte.

- Comment ça va ma petite Naomi ? Tu t'es pas trop fait mal ? fit-elle.
- Euh…non, répondis-je en me redressant lentement.
Elle m'aida à m'adosser au coussin.
- Bon. Autant te dire ce qu'il en est ! soupira-t-elle. Et ben, en fait, comme tu t'es sacrément ouvert les genoux, j'ai cousu les plaies et…
Je poussai un cri rauque.
- Cousu… Beurk !
- Et oui ! Tes plaies cicatriseront… Sinon, je vais te changer le pansement, et tu pourras regagner ta chambre ! Ah…que de blessés dans ce collège ! lança-t-elle tout en se levant.
- C'est l'cas de le dire ! répliquai-je. Diamond…euh…ah oui, Ambre…Electra…Emily maintenant à ce qu'on m'a dit…
- Oui…souffla Roseline en coupant un gros coton.
- Ah ! criai-je soudain. Emily ! Emily ! Oups ! Où elle est, Emily ?
- Emily… Je…ne sais pas, fit, hésitante, Roseline.
- Mais, on m'a dit qu'elle était à l'infirmerie ! Qu'elle avait fait un malaise ! Où est-elle ? J'ai à lui parler ! Tout de suite ! m'emportai-je.
- Ca suffit ! s'exclama Roseline en me lançant cependant un regard implorant – suppliant, qui contrastait avec sa colère apparente. Je ne peux pas t'en dire plus…je ne l'ai pas vu ici durant tout mon service !
- Mais…mais…
- Ne bouge pas, je t'en supplie, Naomi, ajouta-t-elle, en me regardant droit dans les yeux, comme si elle avait quelque chose à me communiquer qu'elle n'était pas capable de me dire. Au sujet de tes plaies… J'y ai mis un produit, ne t'inquiète pas pour l'instant de ne pas en savoir plus, ce n'est pas très grave…Elles ne se sont pas infectées… Mais, malheureusement, je suis dans l'impossibilité de te donner les médicaments à prendre, nous sommes en rupture de stock… Il va falloir attendre un petit peu de temps, pour que je puisse te donner le nécessaire…Et ceci étant… Ah, oui ! Tu sais… la grosse balafre d'Electra ?
- Oui…murmurai-je en cherchant quelque chose dans ses yeux, sceptique.
- Et bien, il ne faut pas que j'en parle…que je T'en parle, ce serait dangereux pour elle, pour…ta santé, ou la mienne, si Il…elle l'apprenait, pardon. En fait, c'est grave. Je le crains. Et ce n'est pas la seule concernée, je crois…Les…pokémons…deviennent fous, il y a un fort risque de blessures… c'est pourquoi je ne veux plus qu'elle s'approche des Galopa. Et…enfin, voilà, ne le lui dis pas.
- Hein ? m'écriai-je.
Je n'avais rien compris… Surtout que j'avais bien l'impression que ses paroles sans but avaient une tout autre signification… Elle montra d'un imperceptible mouvement du menton le plafond. Je soupirai… Il fallait que je joue le jeu…
- Bon…je vais te changer le pansement…
Elle tâta ma plaie. Je hurlai et balançai ma tête en arrière, la plaquant violemment contre l'oreiller. Et je vis…les caméras, plantées au plafond. J'eus un tilt… Des caméras…on nous observait…oui…Rose ne pouvait rien me dire, sous peine de sentences… Si elle disait un mot… Donc Emily n'avait peut-être pas fait qu'un simple malaise… Je ravalai mes cris.
- Voilà…c'est fini… Tu as compris ?
- Oui, pas de mouvements brusques, acquiesçai-je.
- C'est bien… Bon, entre midi et deux, demain, je passerai, parce que Electra aura du mal à gérer tout… ce qu'il faut faire pour ne pas que ça s'infecte ! Allez, à demain, Naomi ! conclut-elle tristement.
- A demain, marmonnai-je, dubitative.
Je sortis de l'infirmerie. Electra, bras croisés, m'attendait. Elle se ratatina sur elle-même quand elle me vit boiter. Le visage déformé par un rictus d'inquiétude, elle me rejoignit. « Aïe ! Ca va ? me demanda-t-elle ». Je hochai la tête, en pleine réflexion. Elle vint me rejoindre.
- Y a un problème ? C'est grave ?
- Plus grave que tu ne le penses ! soufflai-je.
- Comment ça ? s'enquit-elle. Comment ça, plus grave ? Que se passe-t-il ?
- Calme-toi ! intervins-je. Je te parlerai après, dans la chambre. Roseline m'a dit de rester tranquille, je ne vais pas en cours.
- D'accord ! Je te suis !

Je marchai en direction de ma chambre. Electra me soutenait, mon bras autour de son épaule. A chaque fois que je faisais mine de trébucher, elle resserrait mon bras autour de son cou et faisait des efforts pour marcher droit.
Quand nous arrivâmes à ma chambre, Electra me posa sur son lit. Elle m'enleva mes chaussures malgré mes réticences.

- Bon, je crois que tu ferais mieux de dormir sur mon lit…Si tu grimpes…
- Merci, Electra, mais tu n'es pas obligée, tu sais...
- Non, reste ici. Tu n'es pas très bien, tu es toute pâle je trouve !
- Oui, sans doute, fis-je d'une voix presque inaudible.
- Tu n'as pas envie de manger, je pense ? dit Electra, les sourcils froncés.
- Non, pas vraiment… J'ai plutôt envie…de dormir !
- Alors dors ! Tu veux que je reste avec toi ?
- Non, non, va rejoindre les autres à la cafète ! Ils sont là-bas, non ?
- Naomi…tu es sûre ? s'inquiéta-t-elle.
- Oui ! Vas-y.
Je marmonnai un au revoir en direction d'Electra, et, lentement, en évitant de toucher mes genoux, je me mis sous la couette. La couverture se posa sur mes pansements doucement ; elle ne pesait presque rien. Il ne fallait pas que je bouge, sinon j'allais avoir mal.

Electra me lança un coup d'œil circonspect puis quitta la chambre silencieusement. Quand le silence fut complet, je jetai ma couverture au bas de mon lit, me mis assise, et glissai mes jambes horizontalement, enfilant mes chaussons au passage. Ce que je faisais était idiot. Très idiot. Une bonne nuit m'aurait plu, j'aurais été en forme pour ce que je m'apprêtais à faire. Sortant discrètement de la chambre, j'observai les alentours. Personne. Alors que je posai un pied devant moi pour me précipiter vers le couloir d'en face, une voix douce dans mon dos m'interpella :

- Naomi ?
Je fis volte-face. Le visage angélique d'Hanako était tourné vers moi, ses yeux verts fuyant mon regard. C'était la timide de la bande. La communication était difficile avec elle, bien que je fusse sûre qu'elle était extrêmement intelligente. Son regard me le disait, quand je le croisais.
- Ah, c'est toi, Hanako ! soupirai-je. Tu m'as fais peur !
- Oh, je m'excuse ! murmura-t-elle en s'empourprant. Je voulais juste te demander…euh…tu…vas bien ?
- Ca peut aller ! répondis-je, grimaçant. Ca fait mal, mais j'ai connu pire !
- Ah…euh… tu…tu ne devrais pas te reposer, là ?
- Hum ! fis-je en carrant les épaules. Electra t'a demandé de rester ici, c'est ça ?
- …Oui...
- C'est bien ma veine ! Qu'est-ce qu'on fait alors ?
- Je…ne sais pas…Electra m'a dit de la…prévenir si tu…partais.
- Tu vas le faire ? demandai-je.
- Bah… tu…si tu ne t'en vas pas…non…
- Très bien ! Et si on faisait un compromis, alors ? lançai-je, incrédule.
- Un…un compromis ?
- Oui. Je sais que tu es une personne de confiance, Hanako. Je me trompe ?
- Non, c'est vrai.
- Alors, si je te révèle un secret, tu le garderas pour toi ?
- Bien sûr ! affirma Hanako en levant les yeux vers moi.
- Ok. Rentrons dans la chambre !
Hanako hésita. Soupirant, je la poussai doucement à l'intérieur. Puis, je fermai la porte. Hanako me lança un regard apeuré. « Ne t'inquiète pas ! fis-je, lui tendant la main ». Elle hésita encore une fois. Je lui pris la main et l'enfermai dans la mienne, la faisant s'asseoir en face de moi sur le lit d'Electra. Je savais que Sylvia avait désactivées toutes les caméras de la chambre.
- Bon. Ca ne paraît pas très grave, Hanako. Mais, vu ce que je comprends, maintenant, ça va devenir TRES grave.
- Hein ? De quoi ? angoissa Hanako.
- Calme-toi ! lui intimai-je gentiment. Voilà. Donc, Electra est enceinte.
Hanako leva un sourcil.
- Euh… ça ne te fait rien ? demandai-je, étonnée.
- Non, me répondit-elle, sereine. Donner la vie…est essentiel, magnifique, il n'y a rien de plus beau. Je suis contente pour Electra.
- Ah…
- Pourquoi…ça t'inquiète ? me dit-elle.
- Hein ? Euh, oui… Bon. Electra est enceinte, c'est un fait. Emily, une fille que tu ne connais pas, je crois, est aussi est enceinte. Et j'ai peur qu'Alice…
- Alice ? fit-elle en fronçant le nez.
- Oui, Alice… elle a dit que…enfin, ça n'a pas d'importance ! Et bien… je ne suis pas sûre du tout de ce que j'avance. Emily a apparemment fait un malaise. Seulement, personne ne l'a vu passer à l'infirmerie. Donc, je me demande ce qu'il se passe. Roseline, l'infirmière, avait quelque chose de très important à me dire. Mais elle n'a pas pu, ce qui me fait penser que c'était à cause des caméras. Je pense donc qu'il est arrivé quelque chose de grave, à Emily, et que, si c'est à cause de sa grossesse, Electra et, peut-être Alice, sont en danger.
Hanako ouvrit de grands yeux.
- Mais…commença-t-elle, ses prunelles exorbitées.
- Tu penses que ça peut être possible ? fis-je, les yeux brillants.
- C'est…je ne…
Elle s'arrêta net. Elle regardait, terrorisée, la porte de la chambre. Quand je me retournai, je compris. Deux silhouettes noires s'approchèrent de nous et – ça devenait une habitude – je m'évanouis, une grosse douleur dans la nuque.



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Point de vue omniscient.

- Tu n'as pas vu Naomi ? fit Electra à une fille qui passait dans les couloirs. Ou Hanako ? Tu les as vues ?
- Euh…non, répondit la jeune fille en s'en allant.
Electra était terrifiée. Electra se sentait coupable. Electra était sur le point de craquer.
Diamond, Yuri, Jasper, et Will tout larmoyant, arrivèrent à sa rencontre.
- On les a pas trouvés ! soupira Diamond.
- Pas du tout ! concéda Jasper. J'en ai marre que les gens disparaissent comme ça ! C'est une manie ou quoi ?
- On a tout fouillé, fit Yuri, solennel.
Will restait en retrait - des larmes coulaient sur ses joues tannées.
- Te fais pas de bile ! lui lança Jasper.
- Tais-toi ! chuchota Yuri, catégorique. Laisse-le.
Si Will était dans cet état, c'était pour une raison bien précise. Naomi, sa Naomi avait disparue, et il la cherchait partout.

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Point de vue de Naomi.

- Alors. Naomi. Tu es vraiment, vraiment intelligente, je trouve ! Tu mérites tes notes.
- Oui ! grognai-je. Maintenant, si vous ne me relâchez pas…
- Quoi ? s'enquit Atlas, mon interlocuteur. Tu vas… me tuer par la pensée ? Ou bien tu caches une arme miniature !
Il s'esclaffa. Il était clair que je ne pouvais rien faire, rien du tout, en ce moment. On m'avait attaché à une chaise, enfermée dans une pièce sombre en face d'Atlas. La scène n'était éclairée que par une lanterne branlante qui se balançait au-dessus de ma tête. Hanako, dans la pièce à côté me regardait par une vitre.
- Qu'est-ce que vous allez faire, maintenant ? demandai-je, en le foudroyant du regard. Si vous ne me relâchez pas sous peu, les élèves vont se révolter. Encore une fois. Et vous n'aimeriez pas qu'on saccage votre discrète existence, non ? D'ailleurs, si on fait un peu de "bruit" les satellites nous détecteront peut-être… Ou bien les flics rappliqueront… Ce qui revient au même…
- Assez ! railla-t-il, se levant pour être imposant.
Il se rassit lourdement sur son fauteuil à roulette, ses mains crispées, serrées autour des accoudoirs.
- La révolte, je la gérerai. S'il le faut, je tuerai tout le monde, et ça arrange tout. C'est simple, pourtant, et peu important ! dit-il pour lui-même. Dis-moi ce que tu soupçonnes, Naomi, m'ordonna le tyran.
- Et bien… je suppose que la caméra invisible qui restait dans la chambre vous l'a appris, non ?
- Certes, les caméras aussi petites que des têtes d'épingles ont été utiles, mais ta pensée m'est plus enrichissante. Alors parle.
- J'en suis contrainte, de toute façon ! lançai-je, acerbe.
- C'est vrai.
- Bon. Vous gardez Emily car elle est enceinte, et cette grossesse vous poserait des problèmes.
- Allez, tu peux faire mieux, Naomi, rit Atlas.
- Hum ! Electra est elle aussi enceinte, et vous envisagez de l'enlever vous aussi.
- Moui ! Ca fait un élément de plus, mais pourquoi devrions-nous enlever toutes les jeunes filles enceintes ? Ca n'a pas de sens…si ?
- Je ne sais pas ! assénai-je.
- Tu ne peux pas savoir, c'est normal. Avant que je ne t'explique, sais-tu pourquoi vous êtes enfermés dans ce collège ?
- Oui, pour que vos plans ne soient pas corrompus par des ados trop malins.
- Oui, c'est ça. En fait, c'est parfaitement ça. C'est aussi plus compliqué, et plus sadique, mais te révéler l'entière vérité ne servirait à rien. Donc c'est pour ma pure jouissance de voir souffrir des êtres méprisables comme toi, que ce collège existe.
- Je pense, oui. Vous êtes un fou, mais je ne vois pas quel plaisir il y a à faire souffrir.
- Au début, ça m'a plu. Vous étiez terrorisés, tous, certains pleuraient, hurlaient de terreur… Un pur moment de bonheur ! Les jours suivants, l'angoisse était intacte, la peur s'accumulait – c'est ce que je croyais. Malheureusement pour moi, tous les élèves se sont liés d'amitié avec d'autres élèves, et quelques personnes sont même…tombées amoureuses ! cracha-t-il.
- Et bien, je ne vois pas où est le mal, fis-je.
- Mais, où est ma jouissance, si vous profitez de ce séjour en enfer ?
- Nulle part. Adaptez-vous ! Payez-vous des vacances aux Maldives, reposez-vous… Peace and love ! Profitez du soleil au lieu des larmes des autres…
- Non ! hurla-t-il. Ce que tu dis est complètement idiot. Et mon œuvre est déjà entamée, ça ne servirait à rien.
- Très bien. Maintenant, si vous n'éprouvez plus de plaisir, puisque beaucoup sont heureux – façon de parler – qu'allez-vous faire pour retrouver de la distraction ?
- Là est le problème. Au début, j'avais l'intention de tuer Emily, Electra, et Alice, qui est, comme tu n'en étais pas sûre, enceinte.
- Espèce de… commençai-je en gigotant sur ma chaise.
- Mais ! fit-il en levant un doigt. Electra pourrait être intéressante… Donc je ne la tue pas. Et si je l'épargne, inutile de tuer les autres. Donc j'avais aussi prévu d'attendre qu'Electra et compagnie mettent bas, pour que je les sépare de leurs progénitures, et pour qu'elles me supplient de les leur redonner.
- « Mettre bas » ? Vous les prenez pour des animaux ? Espèce de monstre !
- Attends, il y a toujours mon mais ! Donc je ne veux plus faire ça, c'est… tellement puéril ! En fait, ce serait marrant, d'avoir des bébés. Donc, quand Electra aura ses bébés, je les lui prendrai.
- Ses ? Comment ça ?
- Elle est enceinte de jumeaux.
- Et pourquoi les prendre ? Je ne comprends rien ! m'écriai-je, haletante.
- Je sais, je sais. Bon, vois-tu, Electra fait partie d'une grande famille très passionnante !
- Hein ? m'exclamai-je.
- Bon, en gros, Electra fait partie de la Mafia italienne. Cette dernière a toujours été un obstacle sur ma route. Non pas qu'elle fait la justice, au contraire. Bref. Si j'élève les enfants d'Electra, j'aurais dans mon camp des puissants membres de la famille de la Mafia. Déjà que l'organisation va bientôt agir pour retrouver leur protégée Electra… En gros, si je contrôlais la Mafia, ce serait bien.
- Pourquoi me dites-vous ça ? m'exclamai-je après avoir digérer l'information.
- Je ne sais pas, justement, je ne sais pas, ça devrait être secret, pourtant… Bon. Souhaites-tu te joindre à moi ?
Je restais pantoise.
- Me…joindre à vous ?
- Oui, dit-il. Je pense que tu es la plus…persuasive. Après, j'irai voir Yuri…Diamond…etc. Tous ceux qui me sauront utiles. Par contre, je crois que la force brute sera nécessaire…
- Mais… pourquoi ce…revirement ? parvins-je à articuler. Je croyais que les…bébés d'Electra et l'organisation mafieuse était vos principaux centres d'intérêt ?
- Bien sûr, bien sûr. Mais tu n'imagines même pas combien je suis un homme entreprenant…Et… Enfin, tu comprendras. De toute façon, tu n'as pas trop le choix. Tu te joins à moi… ?
Avant qu'une réponse négative sans équivoque ne sorte de ma bouche, je réfléchis. Voyons… Si j'intégrais ses rangs, il me serait facile d'avoir accès à ses plans machiavéliques. Là, quand je saurai à peu près ce qu'il me fallait savoir, et ce qu'il nous cache à tous, je le trahirai, et j'aurai assez de matière pour engendrer une plus puissante révolte, qui conviendra à sa mort. Ainsi, nous pourrions sortir, tout en l'empêchant de réaliser ses projets qui, je le devinais, étaient beaucoup plus ambitieux qu'il ne le laissait penser. De plus, en intégrant son cercle, je me ferais des alliés, ce qui serait essentiel.
Tout bien réfléchis, il fallait que je le rejoigne. Je répugnais à me retrouver dans son camp. Mais c'était entièrement par héroïsme. J'essayerai d'expliquer à Will l'étendu de mon pseudo-choix, quand je réussirai à obtenir des lieux dénués de caméras trop curieuses.
- Oui, fis-je simplement, en essayant d'imiter son regard cruel.






A suivre...