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Collège Pokémon : L'enfer de l'école [Fic collective] de AFFPP



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Informations

» Auteur : AFFPP - Voir le profil
» Créé le 01/02/2010 à 18:49
» Dernière mise à jour le 01/02/2010 à 18:54

» Mots-clés :   Action   Fanfic collective   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 22 : Arno est vivant! ([-MizU-])
[Point de vue de Naomi, personnages principaux de l'auteur: Naomi, Will, parallèlement et peu présente aussi: Naïcha]


Des paroles, rien que des paroles... Je flânais la tête en l'air. Ce cours ne m'intéressait pas du tout. Le professeur de français parlait sans arrêt, il ne prenait même pas la peine d'articuler. On avait l'impression qu'il devait achever ce cours au plus vite. Bien sûr, il n'était pas question que la cloche sonne en ce moment-même. En vérité, nous venions de terminer un exercice de compréhension, et le répondant d'Electra apparemment remontée eût tôt fait de le mettre en rogne... De plus, je regardais à travers la fenêtre, et surprise quand il m'appelait, je ne répondais pas... J'admirais la végétation luxuriante, et les couleurs surnaturelles de la cour de récréation... C'était une longue étendue verdâtre, émeraude plutôt, qui laissait se refléter dans ses jeunes brins d'herbe le radieux soleil... Une idée, une envie plutôt, un soubresaut de liberté émergea en moi comme une corolle qui s'ouvre à l'œil d'un géant dont une seconde paraîtrait des semaines... Mais paradoxalement à ce paysage paradisiaque, qui ressemblait beaucoup à ce tant regretté Jardin d'Eden, un long saule pleureur oscillait lentement au gré du vent, effleurant de ses bourgeons nouveaux le revers d'une sinistre pierre tombale.... Cet enthousiasme qui était né trop vite en moi, dû au paysage si plein de joie que je voyais, se fana vite, ma triste conscience se détournant malgré moi vers cette pierre tombale...la sépulture d'Arno... Une lente et sournoise angoisse grandit en moi...

Ce pauvre Arno... Comment avait-pu se produire une telle tragédie ? Comment celui, qui parallèlement avait fourni tant d'effort lors de ces minables et dérisoires examens, avait-il pu laisser sa vie en offrande à un dieu sans foi ni loi ? Mais je n'étais pas en état, pensais-je, du moins ne détenais-je pas la condition requise auprès d'Arno pour me morfondre, d'une façon qui pour moi était si insignifiante... Arianne, celle qui m'avait par longtemps, et qui devait encore me fournir tant de précieuses parcelles de l'histoire de l'humanité m'avait dit un jour, de sa voix pleine de sagesse que j'affectionnais tant : « Rien ne sert de pleurer le décès d'un être... La mort n'était-elle pas une porte vers un monde meilleur ? Quoi qu'en dise certains, la mort ne doit être que délivrance, et non pas fardeau... » ... Seulement, ces mots ne valaient plus rien pour moi, en ce cas-là cependant, Arno n'avait pas mérité de mourir... Personne ne devait mourir si jeune...

Une larme coula lentement sur ma joue, et je m'empressai de vite la sécher... Electra s'assit lourdement sur sa chaise voisine de la mienne en poussant un soupir de soulagement. Je recouvrai le sourire, il ne fallait pas paraître troubler, simplement triste... Garder sa tristesse au fond de soi... Ne savais-je pas dissimuler ce sentiment destructeur à merveille ?

C'est pour cela que je regardais avec un petit sourire Electra, et lui posai la première question qui me vint à l'esprit :

« Il était dur cet exo ? »

Elle rigola un moment, et me fixa... Je voyais aussi ce semblant de tristesse commun à tout ceux qui connaissaient « un peu » Arno...

Sa balafre était désormais recouverte d'un gros pansement qu'il fallait changer en permanence...Je me chargeai souvent de le retirer, le désinfecter, et poser un pansement nouveau sur la plaie de mon amie- celle-ci ayant une peur inconsidérée envers les diverses infirmières qui devaient s'occuper d'elle. Le sang peinait à coaguler, car la blessure se révéla profonde, mais son œil avait été épargné, heureusement... Cela me faisait énormément de peine, de la savoir ainsi défigurée, j'avais, tout comme elle, la peur perpétuelle de la voir à jamais changée physiquement...

Mais grâce encore une fois à Arianne, j'avais pris quelques cours de médecine... Et mes connaissances dans le domaine se révélèrent utiles...

- Et, tu m'écoutes ? me dit-elle, inquiète.
- Hein ? fis-je, trop occupée à chasser mes pensées encombrantes... Euh ! Tu peux répéter s'il te plaît ?
- Bien sûr, maugréa-t-elle ! Bon, bah, facile cet exo... Seulement que, étant un peu gauche, j'ai renversé le sceau d'eau sur le prof quand je m'apprêtais à nettoyer l'éponge ! conclut-elle, les yeux brillant d'hilarité.
- Ouah ! m'exclamais-je faussement. C'est pour ça qu'il est tout mouillé... J'ai cru qu'il était en sueur !
- Mouais ! Sinon, ça va ? Tu es toute pâle !
- Ah bon ? dis-je, bien consciente de mon apparence. C'est que j'ai bien envie de faire un tour dehors... Si seulement !
- Ok ! me dit simplement Electra avec un grand sourire aux lèvres.
Elle leva aussitôt la main.
- Monsieur ! beugla-t-elle. Naomi a très mal au ventre, et j'aimerais bien l'accompagner aux toil...à l'infirmerie ! corrigea-t-elle en recevant un coup de coude de ma part.
- Mademoiselle Di Luna ! s'insurgea-t-il, une grimace de mécontentement sur le visage. Vous aussi vous avez mal au ventre ? Je pense que Naomi peut se guider toute seule, n'est-ce pas ma chère ?
- Vous ne savez pas à quel point j'ai mal au ventre ! murmura Electra à ce que je crus entendre.
- Mais monsieur, intervins-je, le règlement stipule qu'un élève ne doit pas se rendre à l'infirmerie sans accompagnement, il pourrait se passer des choses !
- Bon, je vous autorise toutes deux à aller voire ma très chère Birgit, le règlement est le règlement... Et puis, demandez des antidépresseurs Di Luna, vous en avez besoin ! Passez le bonjour à ma tendre Birgit !
- Pff ! soupira Electra. Pas besoin de vos attentions minables ! Allez, viens Naomi !

Electra m'attrapa fermement le bras et me tira tant bien que mal vers la porte. Le professeur continuait déjà son cours, sans nous à présent. Nous sortîmes de la salle. Puis, Electra commença à me parler alors que nous marchions en direction de la cour de récréation :
- Dis, Naomi... On ne devrait pas...aller rendre visite à...Arno ?

Je gardais le silence. Je savais que l'on devait passer devant lui...devant son âme qui se baladait peut-être gaiement en compagnie du murmure du vent qui sait... Electra comprit qu'elle avait plombé l'ambiance, et essaya de changer de sujet, à ses dépens cependant :

- Et, Naomi, tu crois que Alice et Romain, c'est du sérieux ?
- Pourquoi tu me demandes ça ? dis-je à mon tour. Pas aussi sérieux que toi et Jasper, bien sûr...
- Hé ! fit-elle, comme coupée dans son élan.
- C'est vrai ça, demandai-je en me tournant vers elle, sa face empourprée de honte. Tu...tu l'as vraiment FAIT ?
- Mimi... Je peux dire pareil sur toi et Will ! Dans la dernière partie de l'examen, quand vous êtes partis dans une chambre...
- On en parlera plus tard ! la coupai-je, appréhendant la suite...

Nous nous tûmes toutes les deux, attendant d'arriver près de la cour... Le collège était grand, très grand... Je ne saurais en donner la superficie, qui me semblait indéfinie. Beaucoup d'emplacements étaient consacrés aux différents terrains en rapport à l'éducation physique et sportive. Pour ce trimestre, nous n'avions que fait du demi-fond, ce qui m'avait littéralement épuisée, étant donné que je n'aimais pas courir.

Nous arrivâmes en vue des portes une nouvelle fois coulissantes donnant à la cour, que je m'empressais de franchir...Un coup de vent me remballa de suite. Il ébouriffa mes cheveux et me fit fermer les yeux. Mais au moins, je me sentais déjà plus libre. Revigorée, j'attrapai rapidement Electra par la main et l'emmenai dans la cour en ma compagnie. Les portes coulissèrent dans mon dos.

Nous étions en automne, et l'hiver toquait déjà à la porte du collège...De gros nuages gris s'amoncelaient au-dessus de ma tête... Ça ne me disait rien qui vaille... Et puis là où je me tenais à présent en compagnie d'Electra, je pouvais observer cette ambiance inerte, plongé dans une lumière diaphane, que je n'avais pas eu loisir de regarder depuis la fenêtre de la salle de français.

Le ciel était gris...J'espérais seulement avec une joie mimée que ce serait en neige que l'eau se déverserait...Tout d'un coup, j'avais envie de rentrer... Mais Electra, tête baissée et mine lugubre s'approchait déjà de saule pleureur qui m'apparaissait beaucoup plus triste et moins impressionnant de cette vue là... Tout cela me paraissait vraiment ambigu... Ce paysage qui m'était apparu comme une formidable contrée presque vivante, resplendissante de couleur et de contraste, n'était plus qu'à mes yeux un pays morne, dénué de bonheur, en accord total avec la saison... C'est vrai que cela paraissait plus réaliste...En fin d'automne, les feuilles des arbres auraient déjà dû joncher le sol...

Plus loin, un tapis orange se créait, dû aux feuilles d'automne tombées au bas des arbres...

Soudain, Electra poussa un petit cri, et m'échappant à mes réflexions, je venais à elle rapidement. Elle était étendue sur le sol, la douleur tordait son visage... Je la soulevai. Celle-ci me regarda un instant, et avant que je n'aie le temps de lui demander si ça allait, son visage pâlit et elle...déglutit...sur moi.

- Luluuu ! hurlai-je. Ah ! Mais qu'est-ce qui te prend ??!!
- Oh...Burp...Désolée... fit-elle d'une voix tremblante.
- Ouais..., dis-je, très énervée, mon beau chemisier...Tâché ! Le pauvre...
- Allez ! me rassura-t-elle, assez calme au vue de la situation. Tu ne vas pas me dire que tu...Oh ! Mais qu'est-ce que tu fais ? T'es folle !

Ce que je faisais était, je l'avoue, assez osé, puisque j'avais enlevé mon haut...et que j'étais maintenant en un débardeur assez léger...

Electra soupira et me donna son gilet, elle avait un pullover à col roulé en dessous. Je l'acceptais volontiers, espérant avoir le temps de rentrer rapidement à la chambre. Nous nous dirigeâmes cependant en silence vers la tombe d'Arno, mes pensées oublièrent complètement l'instant précédent... Je regardais fixement devant moi : Yami et Hanako se tenaient debout devant la sépulture, quand tout à coup, avant que je leur adresse la parole, elles...disparurent.

Oui, elles disparurent, comme ça, comme un mirage qui s'efface, comme une bougie qui s'éteint, devant des yeux ébahis... Je ne perdis pas de temps pour réagir, et, affolée, sautait en l'air comme une puce en m'égosillant :

« Yami ! Hanako ! Elles ont disparu ! Disparu ! Complètement ! Comme par magie ! D'un coup ! »

Electra me regardait, interloquée. « Qu'est-ce qu'il se passe Naomi ? Tu as vu Yami ? »... Je ne lui répondais pas, continuant de plus belle dans ma folie à citer les noms de Yami et d'Hanako. Electra essaya de me toucher, mais je l'esquivai, balayant furieusement les alentours à la recherche des deux filles.

Aussi soudainement que je les avais vu disparaître, elles réapparurent – une minute devait s'être écoulée depuis qu'elles s'étaient envolées. Etonnée, je ne tardais pas non plus à harceler Hanako de questions, qui ne me vit pas venir. Je m'arrêtai dans ma lancée, en rencontrant le regard si plein d'amertume, et de...joie - ?- d'Hanako. Je regardais alors Yami. Celle-ci était apparemment exténuée...Peut-être était-ce dû au fait de la "présence" d'Arno ? Après tout, il en revenait plus à elle, et je trouvais sa tristesse extrêmement sincère, comparée à la mienne... Même si j'étais réellement triste, je percevais le sentiment qui liait Yami et Arno... Yami était trop naïve pour comprendre ce que ressentait Arno, et sans doute l'était-il assez pour ne pas décrypter ses propres sentiments. Je m'étonnai alors de voir sur son visage, fatigue et joie confondus... Ce fut elle qui s'exprima la première :

- Naomi, Electra! Devinez quoi ! Devinez quoi ! Arno... Arno est plus mort ! Arno est plus mort !
- Hé ! criai-je pour la calmer. Calme-toi... Ce doit être la tristesse qui lui monte à la tête, pensais-je. Bon, dis-je cette fois à voix haute. Tu es fatiguée n'est-ce pas ? Je vais demander aux profs si je peux rester avec toi dans la chambre parce que...
- C'est la vérité ! laissa échapper Hanako, dans un soupir mêlé à une émotion que je ne pus comprendre. Mais...D'ailleurs ? Où est-il ?

S'en suivit une énorme panique. Hanako cria qu'Arno devait encore être sous terre, enfermé dans un horrible cercueil- ce qui me parut logique, même si le fait de le dire était assez troublant- et Yami n'hésita pas, dans un élan passionné qui me parut très "sensé", du reste, humain, à se jeter sur la pierre tombale dans le but de la pousser.

Celle-ci ne résista pas longtemps à la détermination de Yami, et s'écrasa en arrière. Yami, à la surprise générale, s'empressa de creuser...à mains nues...La terre humide de ses gestes rapides. A croire que moi et Electra avions raté un épisode, car nous n'y comprenions décidément rien, nada. Yami avait déjà creusé à une vitesse affolante un grand trou qui devait faire un mètre de profondeur et cinquante centimètres de largeur... Yami s'y glissa gracieusement, et continua à creuser, aux yeux effarés de tous. Bientôt, elle poussa un cri soulagé. Contre mon gré, mes jambes me menèrent au trou, et je vis le cercueil d'Arno... Mon estomac se noua quand Yami me demanda de l'aider à sortir la pièce de bois volumineuse... Je ne bronchais pas, toutes mes émotions se combattaient dans mon esprit... Là, en dessous de moi, gisait Arno, et il fallait, que contre toutes lois, je le...déterre du lieu où son corps devait rester ? Mais c'était affreux ! Hanako, les larmes aux yeux qui sanglotaient depuis un moment sans que je m'en aperçoive cria à Yami d'ouvrir le...cercueil... Yami, insouciante, agrippa les extrémités de l'ouverture, et essaya de les tirer. Et sous mes regards affolés, elle arracha la porte du...cercueil... Je ne pouvais pas voir ça ! C'était horrible ! Le corps d'Arno devait être à l'état de putréfaction ! Je ne voulais pas voir un ami, dans cet état, offert à la mort ! Non, c'en était trop... Pourquoi l'être pur qu'était Yami faisait-il ça ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi profanais-t-on ainsi un lieu si solennel ?

Je me mis à genoux, mains sur le visage de peur. J'entendis Yami crier, de joie, ou de peur, je ne sais pas, je ne prenais pas la peine de lever les yeux. Hanako émit aussi un petit cri, de soulagement, ou d'horreur ? J'étais ailleurs, je ne comprenais à dire vrai pas pourquoi je m'en faisais autant...Mais n'empêche ! Je n'entendais même pas Electra...Personne... Quand soudain, une voix vint à mes oreilles :

- Putain ! J'aurais voulu mourir plus tôt pour avoir autant de meufs avec moi !

Je levai alors les yeux, et là, la surprise m'envahit : Devant moi, debout, un peu courbé et le teint blafard, se tenait...Arno. Je ne plaisante pas, il était bel et bien là ! Que se passait-il enfin ? Rêvais-je ?

Tout se passa alors très vite. Arno s'écroula, et par chance, une infirmière qui passait par là cueillir les dernières plantes médicinales qui persistaient l'emmena rapidement à l'infirmerie. Je la suivais, Electra, Hanako, et Yami, euphorique, devant moi. Nous arrivâmes à l'infirmerie, et là, l'infirmière nous avertit qu'Arno était très mal en point... Il s'était évanoui à cause du manque d'air, ce qui ne tarda pas à éveiller les soupçons du personnel médical et du médecin en chef: monsieur DelaJoux. Nous fûmes obligés d'expliquer, et sans que je m'en aperçoive, je débitais une histoire qui correspondait à peu près à la réalité : Yami avait creusé, ouvert le cercueil car elle soupçonnait quelque chose, et découvert Arno vivant. C'était une manœuvre d'Atlas. Il avait fait enterrer Arno vivant, pour son bon plaisir, peut-être l'avait-il aussi drogué au produit miracle qu'avait déjà essayé Jasper et ça l'avait fait s'évanouir à cause du surplus d'excitation... Une balle à blanc et une fléchette endormissante...Je mimais aussi ingénieusement le sérieux et la tristesse, ainsi qu'à la fin de mon récit, le soulagement.


*********




Cela faisait à présent deux jours qu'Arno était revenu parmi les vivants. Il était resté longtemps dans le coma artificiel, car on s'était aperçu qu'il avait de graves lésions cérébrales à cause de son enfermement, mais grâce aux soins extraordinaires et aux nouvelles technologies qu'Atlas avait mises à disposition des médecins, Arno s'en sortit pour une dispense de cours pendant une semaine ! Atlas s'était senti extrêmement coupable, et avait difficilement surmonté la polémique sur son attitude de tyran mafieux, bien qu'il ait lui aussi du mal à croire en la survie d'Arno dans le cercueil. Les hypothèses qui sortaient peu à peu du « normal » n'arrangèrent pas la chose, et tout le monde s'en tint à la survie certes exceptionnelle d'Arno, mais possible, selon certaines lois scientifiques. Arno fut assailli par contre de questions, ses amis étant sceptiques sur le sujet. Ces derniers parvinrent à lui arracher quelques informations, mais celles-ci étant à la limite de l'acceptable pour une conscience à peu près réaliste, devinrent des parcelles du rêve qu'avait sois disant fait Arno lors de son confinement dans le cercueil.

J'étais à présent à la cafète, assise seule à une table en attendant qu'Electra et les autres arrivent. Cette cafète avait été ouverte suite aux réclamations des élèves qui exigeaient compensation d'Atlas au vue de la "frayeur" qu'il leur avait inutilement fait ressentir, ce que je trouvais un peu égoïste. Cette cafète devait plutôt apparaître en l'honneur d'Arno. Elle était grande, de quelques mètres, plus petite que le réfectoire, et les murs étaient peints en blanc cassé avec trois bandes orange sur chaque pan. Le lino était lui aussi orange, et le comptoir recouvert d'une résine de même couleur donnait l'air d'un Mac Donald...Plusieurs distributeurs en tous genres contenant tantôt des bonbons, tantôt de la nourriture rapide étaient placés au fond de la cafète, près du flipper et du billard. Atlas avait aussi cédé quand les élèves avaient demandé des attractions diverses, -bonbons compris- tels que le flipper, le billard donc et d'autres machines éparpillées un peu partout. Atlas avait été très généreux par rapport à ce que l'on pouvait prendre au bar... La cafète ouvrait généralement vers une heure de trois heures de l'après midi, à la fin de certains cours. Elle était toujours pleine, de pokémons et d'humains qui attendaient au comptoir, ou bien qui jouaient ; j'avais eu plutôt du mal à dénicher une table pour six...

Je regardais à cet instant Drew qui sirotait un milk-shake à une table pour deux en compagnie d'une fille que j'identifiais comme s'appelant Ambre. Elle mangeait une glace...C'était celle que Topaze, le Noctali d'Electra, avait gravement blessé, et que j'avais guéri in extremis. Je me trouvais à peu près à trois mètres d'eux, et les entendais assez bien malgré le bourdonnement incessant des gens qui bavardaient autour de moi. En fait, Drew ne parlait pas, seule Ambre semblait s'exprimer, en chuchotant, et je ne perçus que quelques mots distincts : « Je t'aime »... Drew ne se souciait pas vraiment de la déclaration d'Ambre, et jetait des regards par-dessus son épaule, comme s'il s'attendait à quelque chose. Il revenait parfois à Ambre et lui souriait, ce qui provoquait son émoi. Il tourna alors vivement la tête, et se figea, un sourire narquois fendit son visage. Je m'empressai de regarder dans la même direction que lui :

Electra arrivait, Jasper à ses côtés suivis de Will, de Yuri, de Yami et d'Arno, ce dernier m'étant si dur à regarder après la scène étrange qui s'était produite précédemment. Je revins à Drew. Un éclair passa d'ailleurs dans ces yeux, et sauvagement, à mon étonnement, il se jeta par-dessus la table, en face de lui, sur Ambre et arriva avec elle qui poussa un cri, à terre. La glace qu'elle tenait dans ses mains s'étala contre sa poitrine que Drew écrasa à présent de son torse. Il se mit à l'embrasser fougueusement, sous les regards choqués de tous. Il prit son visage dans ses mains et l'embrassa de plus belle. Je vis même sa langue... Beurk ! Je pensais à l'embarrat d'Ambre, elle ne devait pas savoir d'où venaient ses lèvres qu'elle avait sans doute rêvé d'embrasser... Au début, je ne compris pas, puis je reliais les choses... Soudain, Ambre le gifla violemment, ce qui le fit voleter en arrière. Puis elle se leva, trempée...La glace avait rendu complètement transparent sa robe blanche... Mais personne ne vit grand-chose... Elle se leva, prit prestement un verre de Coca qu'un garçon buvait et s'approcha, furieuse, de Drew... Peut-être n'avait-elle pas rêvé qu'il la plaquât si violemment par terre et qu'il fut si direct dans ses baisers...

Elle s'approcha de lui, qui était assis par terre sur le derrière. Elle se baissa rapidement, et contre toute attente, agrippa le pantalon de Drew et le tira... Il se retrouva en caleçon, par terre, n'y comprenant rien. Ambre s'approcha encore de lui. Il se leva. Vive, elle se précipita sur lui, l'attrapa par le caleçon et versa le Coca dedans...Ce fut l'hilarité totale, tout le monde se mit à rire. Drew sautillait sur place, criant que c'était froid...Ambre, fière de son coup s'en alla, quittant la cafète les cheveux au vent, sa jupe se soulevant à cause de Jasper qui s'était accroupi pour souffler dessus...Electra s'empressa d'ailleurs de le taper sur la tête, à quoi il répondit qu'il y avait du courant d'air...
Pauvre Drew...Il hurlait de plus belle quand il sautait car le liquide descendait plus bas...Tout le monde rigolait, y compris moi, bien sûr...Drew, conscient qu'il était à cet instant le clown de service finit par sortir en courant de la cafète. Un écran, au moment où il quitta la cafète, sortit du mur au-dessus du comptoir. Le visage macabre d'Atlas s'afficha. Il nous toisa tous, avec une once de mépris dans les yeux, puis, son visage se radoucit – sans perdre l'expression froide que rejetaient ses yeux. Il chercha apparemment quelqu'un en vain, car sa bouche se plia un moment de désarroi. Puis, avec chaleur –ce qui n'arrivait pas souvent – il commença à s'exprimer :

- Chers, chers, élèves ! Vous vous rappelez tous de l'examen final, par lequel, moi et mes collègues vous avions bien eu ? Sauf Yuri, bien sûr, grommela-t-il imperceptiblement. Bon, et bien je voudrais à présent, vous conviez à un VRAI bal. Ce sera à Noël, figurez-vous...En attendant, si dans la cour, vous vous lancez des boules de neige...Je vous punirai de sang froid ! Aussi, pour toutes les classe : Nous entrons dans un nouveau cycle sportif, ce sera une heure de...de quoi me dites-vous ? Ah, de foot pour les filles, et de danse classique pour les garçons ! Ouah, ah, ah, ah ! Les tutus seront obligatoires...Et une heure de piscine collective avais-je omis ! Allez, dispersion !
- Attendez ! cria une faible voix. Vous aviez dit que le premier des tests – Arno en l'occurrence – serait libre...
- Oh ! Ca ! grogna Atlas. Et bien, ce sera la prochaine fois...Au moins, vous serez déterminés ! Ah, que vous êtes amusants...
- Vous pouvez sortir Franco ! hurla Jasper. Au moins, il ne préviendra personne, et on sera débarrassé d'un noob...
- Jasper...Et pourquoi pas toi ? railla le sombre directeur. Non, c'est une blague, je me réjouis de voir vos visages pétrifiés par la peur ! explosa-t-il. Franco s'est attaché à une personne de sexe féminin je crois...Vous vous êtes tous entichés de quelqu'un ! Trêve de bavardage ! La classe...euh...La classe avec Naomi, Electra et les autres, à la piscine, le prof. De sport vous guidera volontiers. Ah ! J'oubliais : Electra, vu que tu es blessée, tu attendras que la séance se finisse... Bonne journée !

L'ambiance était littéralement tombée. Jasper s'imaginait avec angoisse en tutu, mais malgré la tension qui s'était installée, personne ne put contenir un gloussement quand Drew, penaud, revint. Un garçon cria même :

« Tu danserais super bien en tutu Drew ! Tu as déjà les bases ! »

Ce à quoi les élèves rirent. La sonnerie sonna soudain, ne me laissant pas finir le Jus de baie que je buvais avec délice. Electra s'approcha de moi, le sourire aux lèvres :

- Tu sais nager ? me dit-elle.
- Oui ! claironnai-je. J'ai même sauvé mon stupide frisé de la noyade !
- Ah, d'accord ! Moi, une fois, je me suis plongée dans une eau à 0° ! Brrr !



Nous éclatâmes de rire et nous rendîmes dans la cour, là où des bandes blanches indiquaient les numéros des salles. Les divers professeurs étaient sensés nous chercher, mais la prof de langue pokémon était tellement grosse, qu'elle ne devait pas voir ces pieds, il lui était donc difficile de franchir le pallier de sa porte, marcher le long du corridor et arriver à la cour ! Ceux qui l'avaient l'heure qui vient étaient rangés uniquement pour le principe. J'avais remarqué que les pokémons étaient devenus très sympathiques avec les humains. En voyant Topaze, je ne pus cacher ma joie, ni celle d'Electra qui se précipita vers lui, cela faisait longtemps que nous l'avions perdu de vue...Il regarda sa maîtresse d'un air joyeux, mais son semblant de joie s'effaça quand il découvrit le bandage sanguinolent d'Electra. Il la força de s'expliquer, ce qu'elle fit rapidement, car le prof nous donnait déjà les consignes...Nous dîmes au revoir à Topaze, et suivîmes le prof. Qui nous dirigeait tout au fond du hall...Il ouvrit une porte et dévoila la piste de course – à l'air libre – que nous avions parcouru en long et en large, et qui me rappelait de mauvais souvenirs. Nous contournâmes la piste donc, et empruntâmes une porte fixée à un mur d'un autre bâtiment. Là se trouvait le terrain de basket que nous n'avions jamais foulé. Nous le parcourûmes jusqu'à arriver devant une porte. Le prof la fit presque lever de ses gonds et nous entrâmes. Dans cette très grande pièce, il y avait un parquet lisse et propre et deux barres latérales, ce que j'identifiais comme étant la salle de danse classique. Nous empruntâmes une porte à l'arrière de la salle, et fûmes bientôt assis sur un sol carrelé, chauffé de dessous par des vapeurs chaudes.

Le professeur, avec un sourire en coin nous demanda de regarder devant nous le carrelage blanc qui s'étendait jusqu'à la fin de la pièce aux murs carrelés aussi. Il appuya sur un bouton au mur et le carrelage s'affaissa d'un coup sur lui-même de part et d'autre. Un bassin apparut à nos yeux, de forme rectangulaire qui se remplissait par le dessous. Devant notre ébahissement, le professeur rigola, puis d'une voix stricte, nous ordonna de nous changer aux vestiaires, là où dit-il, trônait des maillots sur une étagère. Les garçons des filles étaient séparés, bien évidemment. Les filles prirent les vestiaires de droite, logiquement, les garçons prirent ceux de gauche, et les pokémons qui n'avaient pas besoin de maillot restèrent assis sur le carrelage. Je vis une étagère et pris le premier maillot qui me vint sous la main...Avec horreur, je m'aperçus que ce maillot était un short de bain...Nous nous étions trompé de vestiaires ! Vite, je déboulai dans le couloir et essayai d'atteindre le vestiaire de gauche, mais bien sûr, le prof avait bloquées les issues... Electra, mal à l'aise pour moi me tendis un haut noir que je mis directement. Je pris le short de mauvaise grâce et le mis, dégoûtée et gênée à la fois. La bonne humeur s'installa cependant quand nous imaginâmes les garçons en deux pièces ou une pièce... Beaucoup d'élèves susceptibles de soi-disant « compromettre les plans machiavéliques d'Atlas » étaient arrivés. Puisque les chambres étaient complètes, Atlas en avait crée des nouvelles...En fait, quand on entrait maintenant, à cent mètres à peu près de là, le plafond était incliné vers le bas et quand on appuyait sur un bouton, un escalier transparent, merveille de technologie apparaissait pour laisser les élèves aller au deuxième étage. Dans ce nouveau niveau, il y avait aussi un mini-salon avec des fauteuils et tout et tout et certains disaient même qu'il y avait un jacuzzi pour deux dans une salle, à croire qu'Atlas ne se gênait pas d'imposer sa pensée...

Le prof tapa dans ses mains et les garçons comme les filles sortirent. Toutes avaient trouvé des hauts pour cacher leur semi-nudité...Ce ne fut pas le cas des garçons, qui arrivèrent en maillot une pièce ou deux pièces... C'était affreusement comique ! Ils étaient tous vraiment gênés... Le prof nous intima de sauter à l'eau, ce que nous fîmes...il nous donnait à peine cinq secondes de toute façon...Electra s'assit sur un banc carrelé en me souriant. L'eau était extrêmement froide, à croire qu'il ne chauffait pas la piscine exprès... Nous fûmes obligés de faire dix allers-retours sans nous arrêter. La pauvre Idy, une fille banale qui habitait le second étage avait mangé trop de sandwichs à la cafète...C'était aussi pour cette raison qu'Atlas avait accepté que l'on soit repu avant le sport... Moi qui n'avait rien mangé du matin, me sentait parfaitement à l'aise...Valait mieux être a jeûne à ce moment là...Electra souriait de notre labeur tandis que je grimaçais de devoir dépasser un élève qui nageait sur pause... Le professeur de sport fit claquer sa langue et nous nous arrêtâmes, épuisés, moi y compris...

Ensuite, il y eut les courses...J'en gagnais deux – mon seul vrai concurrent étant un Mustebouée qui me laissa le dépasser la plupart du temps et qui me lançait – le collier traducteur est waterproof – des petits mots décourageants quand il regagnait la première place tranquillement. Electra ne cessait de m'encourager de quelques moyens que ce fût. Puis le professeur nous sépara en deux groupes : ceux qui devraient se pendre tellement qu'ils sont nuls (je cite) et ceux qui mériteraient une médaille en chocolat (fin de citation). Nous nous exerçâmes à l'endurance, ce qui me peina beaucoup, et fûmes soumis à un test de cinq minutes : un aller-retour, puis trouver l'anneau au fond de trois mètres d'eau et enfin sortir le plus vite possible de l'eau par les extrémités de la piscine sans l'échelle pour déposer les anneaux aux pieds du professeur. Je réussis brillamment le test, malgré mon manque de tact quand pour gagner la première place, j'avais fait glisser Mustebouée qui s'était étalé de tout son long sur le sol carrelé. J'avais ainsi gagné.

Le professeur nous donna également cinq minutes pour nous changer, et il exigea que les belles filles procèdent devant lui, ce que je refusais nettement, m'esquivant vivement pour me changer en vitesse. Je rendais le haut maintenant trempé à Electra qui me complimenta sur mes capacités et qui m'exposa son regret de ne pas avoir pu nager. Je lui contais combien l'eau était froide – bien qu'elle fut anormalement chaude à la fin du cours, je soupçonnais certains élèves d'avoir pissé dedans – et nous changeâmes de sujet. Puis la cloche sonna et une nouvelle classe arriva, celle de Will et de Jasper. Dès que Will me vit, les cheveux mouillés, il ne put s'empêcher de me jeter à l'eau par accident. Heureusement, j'avais attrapé une de ces mèches et nous plongeâmes tous deux dans la piscine en riant. Jasper lança un regard à Electra mais celle-ci le prévint soudain, caressant son ventre – avait-elle faim ? – et il se ravisa, pâlissant soudain. Mais bien sûr, il attrapa Franco par le pied et l'envoya valdinguer dans la piscine en un plat extraordinaire. Avant de sortir, Electra et moi chuchotâmes sur le ton de l'avertissement à Jasper, Will, Yuri et Yami qui toute folle s'apprêtait à sauter dans la piscine après s'être arracher les vêtements, que les vestiaires pour hommes se trouvaient à droite... Je jetais aussi un regard froid à Naïcha, à qui je n'avais depuis longtemps pas adressé la parole. Nous sortîmes vite car le cours commençait et le prof désignait déjà des élèves comme coupable de l'état de Franco.

La pause entre dix heures et dix heures dix précisément passa comme une lettre à la poste et nous n'eûmes même pas l'occasion de profiter plus des légers flocons qui tombaient en tournoyant sur la surface de la cour. La classe de Jasper et de Will ratait toujours la pause car le prof suite à une remarque de Jasper avait décidé de les prendre sans leur laisser le temps de se reposer.

La sonnerie retentit une deuxième fois, nous étions déjà devant la salle de Technologie. Aujourd'hui, c'était la fin de la leçon sur la pokéball. Le professeur, un certain monsieur Epic – c'est son nom – parla dans le vent pendant bien toute l'heure, et Electra et moi discutâmes tranquillement. Parfois, je coupais notre conversation pour copier le cours, ce qui était beaucoup moins attrayant. Il nous expliquait en gros comment fonctionnait la pokéball, et parallèlement en sous-leçon, les capsules-ball. C'était intéressant, mais bien que je fusse attentive, je discutais plus agréablement avec mon amie.

La cloche sonna encore une fois, une heure après la sonnerie précédente et nous nous rendîmes en Maths, où les statistiques et chances d'attraper un pokémon me donnait du fil à retordre. Electra qui était assez forte en ce domaine m'aida un peu quand nous fîmes un exercice sur cinq points.


Enfin, ce fut le temps libre – une demi-heure dans les chambres. Je courus jusqu'à cette dernière avec Electra, pressée de m'asseoir sur un lit. A ma stupéfaction, dans le hall spacieux du collège, resplendissait un arbre aux branches vertes, qui ployaient pour supporter le poid de leur fardeau - de somptueuses et colorées boules de Noël. Un sapin de Noël! Un énorme sapin qui imposait sa majesté d'une dizaine de mètres aux yeux des élèves. Mes prunelles pétillèrent quand des guirlandes s'allumèrent sur chaque branche, illuminant de mille feux l'arbre qui dégageait une odeur citronée. Des milliers d'éclats de toutes couleurs frappèrent le verre des boules, et elles se mirent à scintiller. Dans ma contemplation, je ne vis même pas que des ouvriers perchés à cinq mètres du sol travaillaient sous les ordres d'Atlas, posté à quelques mètres de moi. Electra, malgré l'émerveillement me tira par la manche pour me sortir de ma léthargie.


Nous filâmes dans la chambre. A ma grande surprise, j'entendis l'eau qui coulait dans la baignoire et des chuchotements me parvinrent également de la chambre...Doucement j'ouvrais la porte, et avec horreur, vis la Team Kikoo, bavant devant la porte de la salle de bain ouverte, d'où s'échappait le chant mélodieux de Yami. Enervée, je poussai la porte et attrapai le premier par l'oreille – XD je crois – que j'eus à porter de main et le secouai violemment. XD – c'était lui – se mit à me supplier d'arrêter tandis que le reste de la Team Kikoo observait la scène où je faisais tourner XD qui cognait tous les murs à la fois. Je le lâchai pour attraper de mes deux mains libres les oreilles des autres kikoos, et les balançai au-dehors de la chambre. Je donnai ensuite un coup de pied à XD qui fut éjecté de la pièce. Puis, rapidement pour que Yami ne se rende compte de rien, je fermai la porte ainsi que la porte d'entrée. Electra éclata de rire et se laissa tomber sur son lit. Je m'assis à côté d'elle. D'un seul coup, la porte s'ouvrit et Jasper, Will, Yuri et Alice débarquèrent. « Hé ! Criai-je. Will, c'est la chambre des filles !! » Il me regarda avec un sourire, ses cheveux dégoulinants mouillant son T-shirt. Puis, il s'exclama : « Et, si on a même pas le droit de rendre visite ! Bon, vous v'nez ? On va faire une MEGA bataille de boules de neige ! ». Un sourire se dessina automatiquement sur mon visage. « Excellent ! Criai-je. Lulu, tu viens ! Mais tu ne risques pas d'attraper froid avec tes cheveux mouillés? m'inquiétai-je pour Will ». Will balaya ma dernière phrase d'un geste. Electra me sourit mais lança un regard à Jasper qui me laissa coite.

- Oui, je viens ! Finit-elle par dire. Seulement, c'est pas illégal de jouer dans la neige ?
- Meuh non ! fit Will. On a le droit, c'est cet Atlas, il est en sucre et il a peur de se prendre une boule de neige !
- Ok ! répondit Electra. Le temps de chercher mes gants...Et, avant Jasp', t'as une minute ?
- Bah, oui ! dit Jasper. Mais, tu crois pas qu'avec ta blessure...la neige...
- Je mettrai un cache-nez ! conclut Electra.

Nous fouillâmes tous dans nos valises – je ne savais d'ailleurs pas d'où venait les gants bleus que je mis à présent...Sans doute les avais-je rangé sans m'en rendre compte. Alors que Will, Yuri et Jasper étaient rapidement allé chercher leurs gants, Yami sortit, nue pour ne pas changer. Je lui tendis une serviette – nous avions pris l'habitude de ses libertés – et lui exposait la situation. Elle accepta de nous suivre, joyeuse et elle prit la paire de gants supplémentaire qu'Electra lui tendait. Romain entra dans la chambre et donna un bonnet à Alice qui lui fut reconnaissante. Il nous prévint qu'il participerait à la bataille, étant donné qu'il disposait d'un bras mécanique (voir chapitre 20). Jasper et Will entrèrent à nouveau, suivis de Diamond, Ian, Arno – qui s'était bien couvert – et les nouveaux, les amis de Yuri :

Yam et Sylvestra. Je ne connaissais pas encore bien Sylvestra... Elle était plutôt sociable, mais bon...On verrait bien pour la suite. Comme les petits nouveaux, elle avait été accueillie avec son ami Yamaguchi à l'étage supérieur. En fait, Yamaguchi et elle étaient bizarres, d'une façon que je ne pouvais décrire. Je regardais ma montre : Il y avait de quoi faire une grosse bataille de plus d'un quart d'heure... Jasper demanda aux autres, moi avec de partir devant, et Electra resta avec Jasper. La porte se referma derrière eux. Trop curieuse, je demandai moi aussi à toute la troupe de partir devant, j'avais mes lacets à refaire. Puis je collai mon oreille à la porte, et j'entendis distinctement ce que Jasper et Electra se disait :

- Tu en es sûre ? fit la voix de Jasper.
- Absolument, et ça ne trompe pas, dit à son tour Electra, sur un ton convaincu. Maintenant, reste à savoir ce que je...Non, ON, va en faire...
- Désolé Electra...Je ne pensais pas...La prochaine fois, je penserai à la cap...
- Hé ! Je te rappelle que le problème est déjà là ! répliqua Electra...Tu te rends compte... Peut-être que je devrais aller à l'infirmerie et alors...Oh mon dieu...Comment va-t-on faire ? dit Electra avant que sa voix ne se brise.
- L'infirmerie ? Tu veux...av...Oh, Electra, dit-il. On est trop jeune...Mais je t'aime tellement...
Il me sembla qu'ils s'embrassèrent et qu'il la coucha sur le lit car le sommier craqua.
- Jasper, tu as une idée du nom qu'on pourrait lui donner, si c'était une fille ou un garçon ? fit Electra après le long baiser.

Mon sang se glaça littéralement...Quoi ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Elec...Electra, enceinte ? Non, c'était impossible...Je collai plus mon oreille, la bile me montant lentement à la bouche.

- Je ne sais pas... Pour un garçon, que dirais-tu de...Lorenzo ? demande Jasper avec une voix douce.
- Mouais... Je ne sais pas, on verra...Mais alors... Tu veux le garder ?
- Et bien...C'est un peu tôt, mais pour le moment...oui...

Et j'entendis encore une fois le sommier craquer. Effarée, j'attendis qu'ils sortent. Au bout d'une minute, la porte s'ouvrit. Je m'écartai pour laisser passer Jasper qui tenait la main d'Electra. Les deux me regardèrent avec des yeux ronds comme des billes. Ils étaient main dans la main, et le sourire qu'ils affichaient en sortant de la pièce s'était effacé de lui-même.

- Electra ? fis-je, énervée et à la fois inquiète. Tu es...Tu es...Comme Emily... Oh là, là...Tu es...Enceinte ?

A suivre!