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Collège Pokémon : L'enfer de l'école [Fic collective] de AFFPP



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Informations

» Auteur : AFFPP - Voir le profil
» Créé le 23/12/2009 à 02:54
» Dernière mise à jour le 14/02/2010 à 00:39

» Mots-clés :   Action   Fanfic collective   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 15 : Un nouvel allié! ([-MizU-])
[Point de Naomi. Personnages principaux de l'auteur: Naomi, Will et Naïcha, peu présente]


Une sonnerie suraiguë retentit. Réveillé dans mon sommeil, j'hurlai :

- Non ! Pas déjà, je n'ai même pas fini ma nuit !
- Et moi dont ! grogna une voix que je connaissais bien.
- Manque plus que le chant tyrolien ! marmonna Iris.

Je me mettais assise sur mon lit. Nous étions six dans la chambre. Il y était donc disposé trois lits superposés. J'avais pris un des lits du haut, car j'aimais être en hauteur, et me sentir en sécurité. J'avais aussi trouvé cela plus commode depuis que cette… « Chose » nous avait gentiment visités. Electra était dans le lit du bas.

Tout à coup requinquée à l'idée des nouvelles alternatives délirantes qui s'offrait à moi, je m'assis sur la rambarde du lit, et me laissai naïvement tombé en arrière. Mes genoux pliés m'empêchaient de m'étaler sur le parquet de la chambre, mais la vétusté du mobilier était quand même assez dangereuse. Insouciante, je me balançai la tête en arrière. Je ne voyais pas Electra, puisque mon champ de vision n'était réduit qu'au lit d'Alice et d'Iris, d'Hanako et de Yami. Yami, intriguée d'ailleurs par ce que je faisais, s'élança de son lit en hauteur, et d'un pas, atterrit sur mon propre lit. Je bougeais un peu à cause de la secousse. Effrayée à l'idée de tomber, je me redressai et arrivai de nouveau sur mon matelas, en compagnie cette fois de Yami et de son regard curieux et tellement innocent. Elle sourit, puis, sans se donner la peine d'attendre ne serait-ce qu'un mot, s'assit de la même façon que moi, et se pendit la tête en bas. La voyant s'amuser, j'en profitais pour enlever ma nuisette. Au-dessous, je portais des sous-vêtements bleus turquoise. Mais à force de se balancer, Yami…Yami était elle aussi en chemise de nuit, et celle-ci eût tôt fait de se laisser glisser le long des formes parfaites de celle qui la portait. La chemise de nuit tomba donc, à même le sol. Yami, était maintenant vêtue d'une simple culotte de dentelle. Sa poitrine pendait ainsi que son corps. Electra qui avait rejoint Iris sur son lit, et Alice, offusquées par ce spectacle, se mirent les mains sur les yeux en ordonnant à Yami de se rhabiller en vitesse. Celle-ci, ne voyant pas où était le mal, se redressa rapidement. Je la vis et j'eus la même réaction que mes amies. Yami, plutôt désorientée, demanda ce qu'il n'allait pas. Nous n'osâmes pas lui répondre. Voyant que nous ne la regardions pas vraiment d'un œil doux, elle sauta à bas du lit et se précipita vers la porte. « Bon, si vous ne voulez pas me dire ce qui ne va pas, alors je vais voir Arno pour le lui demander ». C'est ainsi que Yami ouvrit la porte et, légère comme un souffle, s'élança dans le couloir. Toutes alertées, nous sortîmes à notre tour. D'un, les caméras avaient été réparées, donc, Atlas pouvait très bien voir cette scène. De deux, autant que nous étions, nous n'avions pas du tout envie que Yami se montre à nos petits amis, et que ceux-ci la voit dans cet état là. Mais elle, inaccoutumée du fait vit une porte, et sans toquer, saisit la poignée et entra. Hélas ! Nous arrivions à peine derrière elle, et il était trop tard. Cette chambre était la chambre de Will. Celui-ci, assit sur un des lits du bas, torse nu et habillé d'un boxer gris, jouait aux cartes. Sur ce lit était en fait regroupée toute la chambre, et plus que la chambre. Jasper, dos au mur regardait les cartes posées sur le lit d'un œil stratégique. Yuri gardait son jeu en main, l'œil attentif au moindre regard un peu trop osé sur son jeu. En fait, les chambres n°1 et n°2 était réunies. Romain et Arno jouaient à pierre-papier-ciseau, et Diamond s'acharnait sur le pouce de William dans une partie acharnée de pouce-chinois. Drew, Gold et Lucas s'affrontaient également aux cartes, mais semble-t-il à la bataille, en tous cas un jeu qui ne nécessitait pas beaucoup de réflexion. C'est dans cette ambiance de casino, que Yami s'écria : « Bonjour tout le monde ! ». La tension du jeu avait provoqué l'excitation chez Will et Jasper, et pour une raison quelconque, ils se jetèrent sur Drew, une bagarre commença alors. La voix de Yami stoppa tout. Les garçons se retournèrent lentement. Et là, ils virent, comme un cadeau, la poitrine parfaite de Yami, et la culotte un peu courte. Gold ne put, lui, s'empêcher d'expulser du sang de ses narines, comme tout japonais qui se respecte. Voyant Will qui regardait les yeux écarquillés ce spectacle des plus minables, je lui sautai dessus, pour empêcher qu'il n'en voit davantage. Electra fit pareil, et plongea sur Jasper. Moi, j'avais complètement oublié que j'étais en sous-vêtements, et que la chemise de nuit d'Electra se soulève ne la dérangea pas des masses non plus.

Après avoir malencontreusement assommé mon petit copain, je me redressai et regardai la scène pathétique qui m'attendait. Arno regardait Yami. Celle-ci lui fit un large sourire et poussa un petit cri. Elle s'avança vers lui. Arno avait l'air de bouillonner. Vautré sur un des petits fauteuils, il se redressa d'un coup. Yami se rapprochait. Gold resta la bouche ouverte en regardant Yami de derrière. Yami sauta alors sur les genoux d'Arno, et lui fit un léger bisou sur la bouche. Pour elle, cela équivalait à une bise. Elle le regarda en souriant, et s'exclama : « Arno, tu peux me dire ce qu'il ne va pas chez moi ? ». Celui-ci ne la regardait même pas. Ses mains se dirigeaient toutes seules sur ce qu'il regardait. Yami, interloquée, regarda, la tête bancale, Arno qui n'observait que sa poitrine. « Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle encore.» La porte s'ouvrit d'un coup, laissant passer deux membres de la Team Obscure. Sans hésiter, ils agrippèrent Yami et la pressèrent de les suivre. Celle-ci, incrédule, demanda s'ils allaient enfin lui dire ce qui clochait chez elle. Eux, le sourire en coin acquiescèrent et disparurent bientôt. Arno, tout d'un coup debout, se précipita dans le couloir. Inquiète, je le suivis. Il sauta sur les deux membres et les mit à terre.

Là, il balança quelque chose pour griller la caméra ainsi que l'autre. Puis, à ma grande surprise, il sortit quelque chose de sa poche. Un pistolet. Je criai d'effroi. Arno me regarda, et ce geste instinctif le perdit. Un des gardes se releva. Il se glissa dans le dos d'Arno et lui ficha un coup franc sur la nuque. Il s'effondra comme une pierre. Une torpeur me saisit. L'autre garde s'était levé. Il se rapprocha de moi, et lentement, il sortit une lame de sa poche. Un poignard.

Je ne comprenais pas la situation. Que se passait-il donc ? J'entendis du tumulte dans mon dos, puis plus rien. Pourquoi Will ne venait pas ? Pourquoi ne me sauvait-il pas ? J'observais la tête du garde. De longs cheveux blonds rampaient le long de sa nuque puis atteignaient le bas de sa clavicule. Ses yeux d'un bleu pâle ne me laissèrent pas de marbre. Ils avaient l'air doux… Son regard était triste, comme s'il fallait pour lui se résoudre à exécuter une tâche qui de son vivant il n'aurait pas imaginé accomplir. Il s'approcha donc de moi, et comme par fatalité, me donna le même coup qu'Arno, et je laissai mon esprit s'échapper lentement.


Un son me fit encore sursauter. Happée par la peur, je me réveillai. Peut-être rêvais-je depuis le début ? Non…

Les sons sinistres autour de moi étaient bien réels. Et cette obscurité perpétuée était angoissante… J'entendis une voix près de moi. Une voix rassurée, je l'étais aussi. Je tournai la tête. C'était Arno. Je le distinguais à peine, devinant des traits fins, à peine descriptibles. Il faisait assez chaud, bizarrement. Je me demandais où j'étais. J'entendis Arno se rapprocher, et bientôt, nous fûmes presque à côté. Il me sembla qu'il esquissa un sourire. Puis, d'une voix tremblante, il me dit :

- Naomi…Sais-tu où nous sommes ?
- Je…Je ne sais pas trop, répondis-je, étonnée de m'entendre parler.
- Nous sommes apparemment dans les caves…Enfin…Ce ne sont pas les cachots en tous cas, et ça m'étonne plus tôt…Je me demande ce qu'ils vont faire de nous…
- Oui…D'abord, trouvons plutôt de la lumière, je ne vois rien, nada.

Tout d'un coup, je me rendis compte que je n'étais plus qu'en sous-vêtements. Je portais une légère robe de lin. Elle sentait bon… Je souris. C'était peut-être ce garde à l'air gentil qui m'avait vêtu. Dans ce cas, il y avait un espoir de fuite. A quatre pattes sur le sol qui me semblait carrelé, je m'avançais à tâtons, cherchant de la lumière, ou tout ce qui pût du moins en produire. J'entendis alors un petit grognement suivi d'une légère étincelle. Le peu de lumière que produisit l'étincelle m'alerta, et le regard d'Arno se dirigea aussitôt sur ce semblant de lueur. Arno vint à ma hauteur. Nous regardâmes. De nouvelles étincelles volèrent devant nos yeux. Et dans ce halo de lumière, je vis que celui qui produisait cette lumière, était un pokémon, plus précisément un Dynavolt… Tout recroquevillé sur lui-même, il gémissait par moment, et les étincelles qu'il projetait devaient avoir pour fonction de le protéger. Nous fûmes tous deux attendris par ce pokémon qui semblait blessé, et quand des pas secs se firent entendre de nulle part, je n'hésitai pas à le prendre délicatement et à le cacher sous ma robe. Une porte dans notre dos s'ouvrit et laissa passer une lumière aveuglante. Je me retournai en même temps qu'Arno, en veillant à bien cacher l'existence du Dynavolt. Malgré le fait que nos yeux ne distinguaient pas vraiment les formes à cause de la lumière, il me sembla reconnaître la démarche d'Atlas, notre pire ennemi à tous.

Mes yeux s'étaient habitués à présent à cette forte lumière, qui était d'une intensité quasi normale cependant. L'être le plus méprisant de la planète se tenait effectivement devant moi, et son regard ombré de cruauté me regarda un instant. Je priais intérieurement pour qu'il ne remarque pas le pokémon caché. D'une voix sèche et imprégnée de satanisme, il nous ordonna, à Arno et à moi de nous lever sur le champ. Droite comme un I, je me redressai. Atlas me toisa rapidement du regard, puis inspecta du même regard méprisant Arno qui, gêné et à la fois furieux, aurait pu sauter sur Atlas. Il ne fallut pas plus de temps pour qu'Atlas, après un signe de tête, nous fasse sortir de cet endroit, nous abandonnant à l'escorte de deux gardes. Je ne regardais pas tout de suite le visage de ceux-ci, mais au croisement d'un couloir, je m'aperçus que celui dont j'avais espéré le geste, était bel et bien là. Ce garde au visage bon me soutenait d'un large sourire. Je le regardai, interrogative et désireuse d'en savoir plus. Il détourna son propre regard, et dans un stupide rire, fit à son collègue situé à la droite d'Arno :

- Dit, Fred, tu veux pas qu'on aille fumer une clope, en attendant les ordres ?
- Euh, le patron ne nous avait pas dit de ramener ces morpions en classe ? répliqua le deuxième garde, hésitant. J'ai pas envie de me faire exploser pour une connerie comme ça… En plus je me mets des patchs depuis pas longtemps…
- Meuh non ! Tu crois que le patron est comme ça ? Et t'es pas une lopette quand même ?! Tu ne vas pas mettre un patch pour arrêter de fumer !
- Hein, j'ai dit ça moi ? Mais non, je rigolais, bon, viens, j'ai pris aussi quelques cannettes de bière au réfectoire…
- T'es un dur mec ! On les ligote ?
- Ouais ! Mais bon, il faut que je désactive le code de mon coffre à bière ! s'exclama le conjoint du « gentil » garde. Fais-le-toi !
Le deuxième garde s'éclipsa. Arno, étonné et un peu sceptique allait s'exclamer quelque chose, quand le garde restant chuchota :

- J'ai désactivé les caméras et les systèmes d'écoute de ce secteur pout un moment. Bon, écoutez les enfants, vaut mieux être clair tout de suite. Vous avez l'air d'être de braves gosses, et je n'ai pas envie de vous faire du mal. Si vous voulez savoir, vous étiez dans un autre cachot que le principal, plus confortable que celui de sous-sol. Là, nous nous trouvons bien sûr aussi au sous-sol, mais dans une autre partie. Bon, moi c'est Sparc. Autant vous dire que je fais ça pour gagner ma vie et pour nourrir ma famille. Je veux aussi que mon fils soit éduqué, donc j'ai besoin d'argent pour l'inscrire dans une grande école, pour qu'il ne chute pas comme moi dans la délinquance. Je ne vais pas parler de moi plus longtemps, sachez juste que je vous dépannerai quand vous aurez des problèmes, je n'adhère pas trop à l'organisation, et le chef est un mec vachement lâche. Maintenant, dépêchez-vous de regagner votre chambre ou votre classe en empruntant l'escalator de gauche. Allez, à plus !

Arno et moi filâmes sur la gauche et vîmes l'escalator en question. Nous l'empruntâmes. Sans attendre d'être menés jusqu'en haut, Arno et moi courûmes. Je veillais toute fois à bien soutenir Dynavolt, de façon à ce que la course ne lui fut pas désagréable. Nous arrivâmes enfin devant une porte qui s'ouvrit automatiquement pour se refermer de la même façon. Un mur factice glissa alors sur des rails et vint cacher la porte, en la rendant complètement invisible.
Nous étions à présent dans le hall d'entrée. Bien sûr, mon seul but était maintenant de rentrer à la chambre. Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'Arno et moi nous fûmes évanoui. J'allais courir dans les couloirs quand la sonnerie retentit. Une foule d'élèves sortit des classes et se réunit dans le hall. Ils regardèrent sur l'écran. C'était dessus que s'affichait les absences de professeurs…Pour le principe, je regardai à mon tour. Ce qui s'afficha fit pousser un cri d'exaspération dans toute l'assistance. Voilà ce qui était marqué :

« Aujourd'hui, chers élèves, vous vous rendrez à l'infirmerie un par un. Des tickets de passage vous seront distribués au réfectoire. Vous serez vacciné aux alentours de 14 :00. Une maladie circulerait dans le collège, nous préférons nous prémunir contre toute prolifération d'un virus quelconque.
Atlas »

Je hochai les épaules, et sans attendre quoi que ce soit, me dirigeai vers la chambre n°1, ma chambre. J'ouvris rapidement la porte. Alice était déjà là, elle ouvrait un bouquin. Je lui dis rapidement bonjour. Celle-ci sursauta en me voyant et hurla. Je m'étais déjà faufilé dans la salle de bain dont j'avais verrouillé l'accès. Elle toqua frénétiquement à la porte. « Naomi ! Naomi ! Tu es revenu ! Ca va ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce que tu fais ? ». A toutes ses réponses, je répondis par un simple : « J'arrive, juste le temps de me brosser les cheveux ».

J'entendis un soupir derrière la porte. Puis plus rien. Vite, et doucement à la fois, je soulevai ma robe en prenant garde de ne pas laisser tomber le pokémon sur le sol. Là, je le pris doucement dans mes bras, et l'examinai du regard. Il s'était endormi ! Incroyable, après tout ce qui s'était passé ! Je l'entendis baîller, puis il leva une patte, et un de ses yeux s'ouvrit lentement. Il me regarda. Je lui souris, heureuse. Mais à peine entreprenais-je de le déposer sur une serviette, qu'il m'envoya une énorme décharge électrique dans tout le corps. Je le lâchai. Puis je hurlai et vite, ouvris la porte en la déverrouillant. J'avais les cheveux qui devaient à présent avoir pris un mètre de volume. Alice, surprise, lâcha son livre et me regarda. Electra, Iris, Yami et Hanako entrèrent au même moment puis fermèrent la porte de la chambre. Yami me regarda, comme si de rien n'était, seulement qu'un large sourire se dessinait sur son visage. Elle voulait me sauter dessus, pour l'avoir de quelque manière que ce soit, "sauvée". Hanako rougit et se retint de rire, mais Electra, Iris, et Alice explosèrent de rire.

- Ah ! ah ! rit Iris. Ca c'est du Schwarzkopf !
- Hi, hi, hi ! Oui, fit Electra, tu t'es frotté à un poteau électrique?
- Mort de rire ! rajouta Alice. T'as mis les doigts dans une prise ?

Fâchée, je retournai dans la salle de bain en vitesse, puis j'ouvris à nouveau la porte de la salle d'eau, et balançait Dynavolt dans la chambre. « Attaque Tonnerre fis-je ! ». Je les entendis hurler. Fière de mon coup, je m'auto-félicitai.


Une sonnerie qui annonçait le rassemblement au réfectoire vint à mes oreilles. Je déverrouillai encore une fois la porte et l'ouvrit, sans voir qu'Alice m'attendait derrière celle-ci. Elle se la prit alors de face, en poussant un cri strident. Dynavolt sauta au-dessus de ma tête et entra dans la salle de bain. J'en profitai pour l'enfermer à clé. Electra me regarda. Nous étions coiffées de la même façon maintenant. J'agrippai la porte de mon armoire individuelle et l'ouvris sur une montagne de vêtements pas encore triés. J'attrapai aléatoirement une tunique et une jupe-short, et les enfilai. Electra se rendit compte de l'erreur qu'elle avait faite. Elle se rapprocha de moi, et me serra dans ses bras. Elle me demanda si j'allais bien. Elle qui encore hier n'était pas en forme…Soudain, je me rappelai d'une élève blessée qui résidait à l'infirmerie. C'était une fille du nom d'Ambre. Cette fille était assez discrète, et ne cherchait en rien à se faire remarquer. Elle n'était pas dans ma classe, mais dans la cour de récré, je la voyais souvent seule. Je me séparai donc d'Electra et lui dis que je passais vite à l'infirmerie voir la blessée. Electra fit une moue dubitative. Elle savait que c'était son cher Topaze qui avait mis cette Ambre dans le coma, elle avait donc très honte. Elle savait bien que Topaze l'avait fait pour son bien, celui-ci l'avait retrouvé le soir, devant les douches pour lui expliquer ce qui l'avait poussé à agir. Elle me glissa un mot, et nous partîmes ensemble, en courant rapidement pour ne pas arriver à la cantine en retard. Je savais qu'Electra tenait à s'excuser. Il fallait franchir une porte située en face du couloir aux chambres pour accéder un autre couloir, plus large, où se trouvait l'infirmerie, ainsi que la gestion. Le bureau du directeur n'était pas ici. Dans l'infirmerie se trouvait tout le nécessaire, plus une panoplie du « parfait empoisonneur », avec tous les poisons possibles et inimaginables. Nous entrâmes après avoir hâtivement frappé à la porte. Une dame obèse était assise sur une chaise, juste dans l'entrée. Elle leva la tête vers nous. Son visage me fit frissonner. Elle avait de grosses joues, un triple menton, un énorme grain de beauté d'où poussaient quelques poils, de la moustache et de la barbe au menton. Ses cheveux hirsutes d'une couleur grisâtre l'enlaidissaient davantage. C'était le portrait type de la sorcière. Il y avait une dizaine d'infirmières que se relayaient jour et nuit. Dans ce cas là, il n'y avait que la « sorcière » ici…On se demandait ce que faisaient les autres infirmières…

La sorcière qui s'appelait « Birgit », s'exclama, avec un fort accent allemand : « Ah, mais ce sont Mademoiselle Di Luna et cette pauvre Naomi, martyrisée par notre cher führer ! Celui-là ne m'avait pas informé de votre visite en avance ! Tant pis, setz auch bitte, je prends d'abord cette petite…comment déjà ? Ach ja, Electra ! Kome! ». Electra, intriguée et à la fois prudente, s'approcha à pas de loup. Soudain, elle tomba sur une chaise qui lui agrippa les poignets solidement avec des anneaux de fer. Birgit sortit une aiguille. « Ca ne fait pas mal, ne t'inquiète pas ! ». Je me rappelai d'une anecdote qu'Electra nous avait racontée concernant sa peur de l'hôpital et des piqures en tout genre.

Electra regardait l'aiguille reluire à la lumière, et lentement, s'approcher de son épaule…Elle hurla. Sans hésiter, je me précipitai sur l'infirmière et lui sautai dessus. En même temps, j'heurtai un bouton qui libéra les mains d'Electra. Celle-ci vint m'assister et m'aida à repousser l'aiguille qui se rapprochait maintenant de l'infirmière…

Brusquement, Birgit lâcha prise, et comme par miracle, l'aiguille se planta dans une de ses veines. Electra encore un peu sous le choc me tapa dans la main en signe de victoire.

Nous filâmes alors vers un lit du fond. Après avoir ouvert la cloison qui séparait la « chambre » d'hôpital du reste de l'infirmerie, nous vîmes Ambre. Son visage écorché me fit profondément pitié. Peut-être que ces murs n'absorbaient pas l'énergie de ma pierre qui sait ? Elle était plâtrée de la tête aux pieds, et je ne pus résister longtemps à ses grands yeux qui me regardaient, emplis de détresse. Je m'approchai d'elle, et comme autrefois j'avais touché le bras d'Alice pour qu'elle se rétablisse, je touchais à son tour Ambre. Une lumière bleue habituelle l'enveloppa et son regard changea. Electra lui fit un sourire, elle n'avait apparemment pas bien vu ce que j'avais fait, et les blessures qui s'étaient résorbées sur le visage d'Ambre apaisèrent un peu la charge de responsabilité qu'avait Electra, puisqu'à présent Ambre paraissait en forme. Elle était bien sûr encore plâtrée, mais son teint s'était soudain éclaircit.
Electra lui dit juste « Pardon » et nous nous enfuîmes hâtivement. Je ris quand même de voir écrit sur un flacon près de Birgit « Morphine »…

Nous arrivâmes au réfectoire discrètement, et nous nous glissâmes lentement à travers la file d'attente d'élèves affamés. Je vis Will et passais discrètement devant lui. Il rouspéta d'abord, puis, me voyant, ne put s'empêcher de lâcher son plateau et de m'embrasser langoureusement, devant tout le monde. Une cantinière nous jeta un regard noir. Je ramassai le plateau de Will et le lui tendis, en lui faisant au passage un clin d'œil. Il chuchota : « Naomi ! Où étais-tu passé ? Je t'ai cherché partout ! Qu'est-ce qui c'est passé ? ». Je lui répondis que je parlerai à table, puis j'attrapai un plateau à mon tour, et avançait en suivant la file. Aujourd'hui, à ma grande convenance, on nous servait des spaghettis à la bolognaise avec un accompagnement de brocoli. Electra était derrière Will. J'arrivai devant la cantinière qui me servit les pâtes avec en plus une grande louche de bolognaise.

Puis je cherchai du regard une table, et vis Yuri, Ian, Aurore, Diamond, Iris et Jasper qui me faisaient signe de venir. J'avançai vers eux, suivie de Will et puis plus loin d'Electra. Je vis Gwen, qui mangeait à une table en compagnie de trois autres filles. C'était à me fendre le cœur. Je jetai un regard courroucé à Gwen qui ne me vit pas, et m'assis à la table, en lâchant furieusement mon plateau. Iris était en face de moi, et Electra en diagonale vers la gauche. Will s'assit lui aussi, à ma droite. J'étais entre Jasper et Will. Il restait deux places à côté de Jasper, et une à côté d'Electra. Arno arriva en courant et s'installa à côté de Jasp'…Drew se plaça à côté d'Electra, ce qui ne plut pas du tout à Jasper qui après un coup d'œil d'Electra, se retint de l'insulter. Electra me demanda :

- Naomi, tu es en colère ?
- Hein ? fis-je. Hum…Oui…Enfin, ça sert à rien de le dire mais…T'as vu ça, Gwen m'a carrément abandonnée ! Va falloir qu'on s'explique.
- Ah, oui, je l'ai vu… commenta Electra. Tu verras ça plus tard, d'accord ? Elle est quand même triste de ne pas t'avoir dans ta chambre alors…En plus ça fait longtemps que tu ne l'as pas vu non ?
- Oui, c'est vrai…Mais je n'ai pas le temps…
- Dit, Naomi, tu peux nous raconter ce qu'il s'est passé alors ? Et Arno, qu'est-ce que t'as foutu ? dit Yuri.
- Moi ? Où ? demanda Arno.
- Justement, on sait pas, teubé ! répondit Jasper, qui avait de plus en plus de mal à cacher sa colère vis-à-vis de Drew.
- Ouais, bah, en fait…commença Arno.
- Qui a soif ? coupai-je.
- Moi ! fit Electra, je meurs de soif avec ce qu'il c'est passé…
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Drew en s'empiffrant bruyamment de pâtes pour énerver Jasper.
- Ta gueule, pédé ! Tu manges tes copains et tu viens parler !
- Je vous dirais après, dit Electra, viens Naomi, allons remplir la cruche à la fontaine !
- Quoi ? Je mange mes copains ? demanda Drew alors que je m'éloignais avec la Electra et la cruche.
- Bah, laisse tomber, rendors-toi ! Et…
- Va brouter de l'herbe ! s'exclamèrent en même temps tout le monde avant d'éclater de rire.

Jasper envoya alors son assiette de pâtes dans la tête de Drew et l'insulta de tous les noms. Electra et moi nous regardâmes et sourîmes alors que j'appuyai sur le bouton de la fontaine et que celle-ci tenait la cruche.

- Naomi, me dit-elle en changeant de sujet. T'as pas l'impression qu'Emily est vachement proche de Toby ?
- Hum…Oui, t'as raison. Viens, allons lui demander si c'est du sérieux !
- Non ? Carrément ? Cash ?
- Oui.

Nous nous dirigeâmes vers Emily. Celle-ci se levait justement. Je ne connaissais pas particulièrement Emily, mais il fallait quand même que je sache, pour mon avis personnel. Nous l'accostâmes.

- Emily…Dit, tu l'aimes bien Toby ?
- Hein ??? fit-elle, tout à coup toute rouge.
- Bah, oui, c'est une question, fis-je à mon tour, intriguée par sa réaction.
- Euh…Qui vous l'a dit ? Ne me dénoncez pas, je ne sais pas quoi faire !
- Hein ? dit Electra.
- Oui, comment savez-vous…que je suis…enceinte ?