Omnicia de Domino

1920.

Le monde sort d'une première guerre avant d'en subir une seconde prochainement.

C'est dans ce climat entre la peur insouciante et l'appréhension totale qu'atterrissent Plume, Molly et Céline.

Enfin, atterrissent…

-WHAAAAA !!!!

-On est au moins à CENT METRES DU SOOOL !!!

Et elles tombent. Jusqu'à ce que Plume sorte Metang. Utilisant ses technique Psy, il arrête les chutes respectives des trois jeunes filles, puis il attrape Plume et la pose sur sa tête. Les deux autres filles sont assises sur chacun de ses bras tandis qu'il redescend paisiblement.

-Ouf… On a eu chaud ! Soupira Plume.

-Tu parles de cette chute ou des quatre furies qui nous poursuivaient en 6000 ?! Demanda Céline.

-J'avoue que je me suis demandée si on était au bon endroit… murmura Molly.

-Oh Molly, désolée… D'habitude ça se passe mieux nos voyages ! Tenta de rassurer Céline.

-Mieux ?! S'étonna Plume.

-Oui… Euh…

-J'ai pas le souvenir d'une époque bien, moi… Entre Nils qui t'enlève et Molly qui nous fait balayer son pont, ça n'a pas été vacances quand même !

-Oui… Euh…

-Nils t'as enlevée ? demanda Molly.

-Oui mais c'est oublié tout ça !

-T'as une conception spéciale de l'oubli

-Oh Plume ! On en a déjà discuté…

Elles atterrirent. Déjà, première constatation : Elles se trouvaient dans une prairie dont le sol était plutôt charbonneux. Le ciel était grisâtre, comme si la pluie allait tomber.

-C'est lugubre ! Frissonna Molly.

Les filles se dirigèrent vers ce qu'elles pensèrent être un bâtiment. En réalité, c'était un édifice détruit.

-On dirait un centre pokemon… examina Plume.

-D'accord… On est soit dans une époque future désastreuse soit dans un temps passé monstrueux… songea Céline

-Ni l'un ni l'autre.

Les filles se retournent.

-Qui êtes vous ?! Cria presque Molly.

La femme n'était pas rassurante : Vieille, portant une toge orangée et possédant une canne.

-Moi ? Vous n'avez pas à le savoir. Toutefois je sais qui vous êtes et d'où vous venez, toutes les trois.

Céline, Molly et Plume semblèrent intriguées. Cette femme savait ?

-Euh…

-Ne dites rien. Vous ne devez pas me poser de questions.

-Moi j'ai envie de vous en poser une ! Cria Molly. Comment ça se fait qu'on soit passées de la poursuite tragique à cette espèce de territoire sombre !

-Et ou sont les garçons ? demanda Plume.

-Et Ethan ? Où est-il ?? Supplia Céline.

La pythie sembla surprise.

« Je m'attendais à ce qu'elles me demandent des informations me concernant. Je suis si inintéressante que ça à leurs yeux ou alors elles s'en fichent tout simplement… Ou bien elles ne sont pas aussi malignes. »

-Ca je peux vous le dire. Déjà, si vous êtes ici, c'est grâce à moi.

Les filles se regardent l'air incrédule.

-Grâce ?!

-Ensuite, vos compagnons vont tous bien. Trois d'entre eux sont dans une autre époque. Vous êtes ici en 1920 et Ethan, lui, est à part dans une époque plus ancienne.

Céline sembla étonnée.

-Pourquoi ?

-Vous n'avez pas à le savoir.

-Admettons… Et pourquoi on est ici ?! Demanda Plume.

-Eh bien… Essayez de redonner le sourire à ce qui l'a perdu. Les choses changent, les gens évoluent mais on ne peut pas tout protéger.

Sur ces mots elle disparut avec autant de mystères qu'a son arrivée.

Les trois filles se regardent.

-Et si on pique-niquait !

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Elles trouvèrent un coin tranquille en forêt. Là, elles furent surprises de voir qu'il y avait peu de pokemons. Surtout, la forêt était pleine de débris de véhicules.

-Eh ben, c'est pas la joie… murmura Molly.

-1920… C'est une période trouble.

-Oui, c'est un peu après cette fameuse bataille là… Une guerre ! Se souvint Plume.

-C'est la première guerre. Kanto contre l'empire du Gallename. Une guerre terrible ! Apprit Céline.

-Première ?! Il y en a eu…

-Deux à ma connaissance.

-Les gens qu'on va rencontrer ici vont être bien ternes… soupira Molly.

-Ca se comprend.

Elles aperçoivent un Chenipotte qui grimpe sur un arbre.

-Oooooh un Chenipotte !!! S'enquit Céline, j'adore ces pokemons parce qu'ils deviennent de magnifiques Charmillon !

Molly regarda la chenille.

-Ou d'affreux Papinox…

Plume considéra l'insecte.

-Et alors ? Ce sont deux pokemons, il n'y a pas de tare à être l'un ou l'autre ! Et puis beau ou affreux, ce sont des considérations personnelles.

Céline s'avança vers Chenipotte.

-Dommage qu'on ne puisse pas savoir ce qu'il veut vraiment devenir… Si ça se trouve, il se prédestine à devenir un grand Papinox…

-Ou un agréable Charmillon !

Céline sembla réfléchir.

« C'est comme Ethan en ce moment. On ne sait absolument pas ce qu'il pense ni où il est. Si ça se trouve il est mort et cette femme nous a menti… Et son comportement en l'an 6000… Qu'est-ce qui lui est arrivé ?! J'aimerais bien le revoir pour lui demander… »

Plume et Molly se regardèrent.

-Céline, arrête de regarder ce Chenipotte… On dirait que t'es amoureuse de lui !

-Hein ?! Oh ! Désolée !

-Vaudrait mieux qu'on se remette en route, cet endroit ne me rassure pas… frissonna Molly.

-Qu'est-ce que vous faites ici ?!

Les trois filles se tournent vers la voix.

C'est un jeune garçon vêtu d'un pull gris et d'un pantalon noir. Ses cheveux sont courts et aussi noirs que l'ébène. Ses yeux sont grands ouverts et ses pupilles sont noires également.

Céline jura voir Ethan pendant un instant. Puis elle secoua vivement la tête.

« C'est juste un gamin ! »

-Bonjour ! s'écria Plume. Nous… Euh… Nous sommes perdues !

-Perdues ? demanda le jeune garçon.

-Oui ! On s'est perdues dans la forêt ! Affirma Céline.

-Oui, on arrive plus à retrouver le chemin ! Ajouta Molly.

Le petit garçon regarda les trois grandes donzelles qui lui faisaient face, soupira doucement tout en les regardant, puis dit d'une voix complètement inexpressive.

-Hem… Comment vous dire… C'est un sous-bois. Si vous allez tout droit dans n'importe quelle direction, vous trouverez la sortie. Soit vous êtes trois parfaites abruties soit vous n'êtes pas d'ici.

Molly se trouva légèrement embarrassée, Plume était estomaquée devant l'audace du môme et Céline…

-Ah bon ?! Ca aloooors !!! Les filles vous avez vu ça ! On est sauvées !

… Resta Céline.

-Je ne sais pas trop qui vous êtes mais comme je suis seul ici et que vous êtes trois adultes, je vous emmène chez moi.

Silence surpris des filles.

-Quoi ? Venez ! Vous êtes nulles ou quoi ?!

Nos trois héroïnes se décidèrent à suivre non sans rechigne leur nouveau compagnon.

Il les mena à travers la lande qui commençait à redevenir herbeuse. Le garçon attribua ça au travail de quelques Mystherbe, Ortide ou Taupiqueur.

-Les pokemons commencent déjà à tout reconstruire… affirma Céline.

-Oui, répondit froidement l'enfant.

-C'est quoi ton petit nom, mon grand ? demanda Molly.

L'enfant sembla soupirer puis il dit :

-Ron. Je m'appelle Ron.

-Ah. Tu vis ici depuis longtemps ?

-Hm.

Ils arrivent à une bâtisse. Elle porte le numéro Dix.

-On y est. Je vais prévenir papa que vous êtes là. Mon Papa s'appelle Otto. Et puis après avoir mangé vous repartirez.

-Quel accueil… ironisa silencieusement Céline.

Ron s'avance vers sa maison et ouvre la porte tandis que les filles, dehors semblent complètement abasourdies.

-Non mais j'y crois pas les filles c'est la misère !

-Tu m'étonnes ! Ce gamin est aussi noir que le charbon ! Frissonna Plume.

-Il a besoin d'aide. On ne peut pas le laisser comme ça… murmura Molly.

Ron ressortit de la maison.

-C'est bon. Mon père veut bien que vous veniez. Mais après vous repartez !

-Ok…

Les filles entrent. La maison est assez lugubre comme le reste du pays. Un homme est assis à la table.

-Bonjour, jeunes filles. Asseyez vous, je vous prie.

Céline s'étonna.

-Vous voulez bien qu'on s'asseye ?

-Oui… On a bien peu de visites dans les parages en ce moment.

-Votre fils nous a sommé de repartir ensuite… signala Plume.

-Oh, c'est Ron. Il est un peu bougon ces derniers temps.

Les trois filles se regardent et regardent le père.

-Un peu ?!

-Oui, sa mère et ses deux sœurs sont mortes dans cette guerre terrible, alors il se sent obligé de repousser tout le monde.

Molly sembla affolée.

-Oh, pauvre petit !

-Il passe ses journées avec son Medhyena à aller sur leurs tombes…

Céline parut légèrement intriguée.

-Vous ça à l'air d'aller par contre…

-Oh vous savez, j'ai su me faire une raison.

Il regarda la bouteille à ses cotés.

-Et puis j'ai eu un peu d'aide…

-Je vois…

Ron arriva.

-Bon, ça y est, elles s'en vont ?!

Molly se tourna vers le garçon.

-Dis moi, Ron, ça te dirait qu'on aille se promener tous les quatre !

-Tous les quatre ? Vous et Papa ?!

Molly se tourne vers le papa qui tisse de nouveaux liens avec la bouteille de whisky.

-Non je crois que Papa sera très occupé dans les prochaines heures ! Allez les filles !

-Mais on n'a rien mangé ! Cria Plume.

-Prenez deux trois trucs dans le garde manger !

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Peu après, menées par Ron, les filles se retrouvèrent sur les chemins.

-Enfin Molly s'était très malpoli de s'en aller comme ça ! Grogna Céline.

-Céline, ne soit pas stupide ! Cette espèce de poivrot doit surement battre le petit ou pire encore ! Bien sur qu'il a surmonté la mort de sa femme et de ses deux filles ! Il passait surement son temps à se biturer comme un âne…

-D'accord mais quand même on aurait du faire quelque chose pour lui !

-Céline, j'ai été élevée en majeure partie par un alcoolique qui n'était pas mon père je peux t'assurer qu'on ne peut rien faire pour ces types !

-Oh je vois, tu te revois dans ce garçon et c'est pour ça que tu souhaites l'aider…

-En fait j'ai repensé aux paroles de la vieille et je me suis dit que c'était peut-être à lui que nous devions redonner le sourire.

-Ah… Ah oui tu as peut-être raison. Moi il me rappelle Ethan.

-Ah bon ?

-Oui, il… Enfin je ne sais pas, on dirait lui la première fois que je l'ai rencontré. Complètement déconnecté de la vie, une espèce de coquille vide.

-Et maintenant…

-Et maintenant, je me fais énormément de souci pour lui…

-Je vois… Toi tu es amoureuse !

-QUOI ? Mais ça va pas la tête ! Je suis pas amoureuse de lui enfin !

-Oh voyons Céline, chérie, c'est pas la peine de te voiler la face !

-Mais je n'ai pas besoin de me voiler la face !

-Je me demande de quoi Ron et Plume parlent.

Eh bien…

-Et ça c'est un arbre mort. Et ça c'est un Ponyta mort dans un arbre mort.

-Passionnant.

-Et ça c'est un Rattata crevé.

-Dis, Ron, tu ne veux pas arrêter de tout voir en noir ?! Autour des endroits que tu m'as cité, il y a aussi des fleurs, de l'herbe, des choses qui ont une autre couleur que vert kaki ou noir !

-Hm. Probablement. Encore que certain brins d'herbe sont vert kaki et mes chaussures sont noires.

-Admettons que j'aie rien dit…

Elle se recule vers les deux autres.

-Alors ?

-Cas désespéré. Il ne parle que de mort ou de trucs glauques.

-Oh…

-On y est.

Ils étaient devant trois pans de terre remuée.

Le jeune garçon sembla se recueillir.

-Oh non là c'est trop ! Chuchota Céline en allant dans le sous-bois.

Plume et Molly s'étonnèrent.

-On devrait…

-Laisse là… Ethan lui manque. Elle est un peu perturbée…

-Mais… On ne va pas la laisser…

-Et lui non plus on ne peut pas le laisser, Plume !

Ron pleurait toutes les larmes de son corps face aux tombeaux de sa mère et de ses sœurs. Molly et Plume ne savaient pas trop quoi faire.

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-Hah… Hmm…

Elle courut jusqu'à la clairière. Là, elle s'assit sur un arbre écroulé et commença à se lamenter.

« Pourquoi il me rappelle tant Ethan ! Pourquoi ! Et pourquoi il me manque tant ! Il faut que j'arrête de penser à lui ! Sinon on ne s'en sortira jamais ! »

-Cheni ?

Céline releva la tête. C'était Chenipotte.

-Quoi ? Oh… Oh tu es coincé…

Elle s'approche de Chenipotte et décoince sa patte du nœud de l'arbre.

-Toi aussi tu étais embêté, hein ? Allez, sois courageux. Tu vis dans une époque difficile mais…

Céline soupira puis reprit en regardant dans le vide.

-Un ami à moi m'a appris que parfois il fallait se battre pour survivre. Alors tu vas te battre et arrêter de coincer tes pattes dans le nœud des arbres !

-Cheni !

Céline regarde Chenipotte.

-Ce que je peux être bête ! Je parle à une chenille ! Pfff... Excuse moi, Chenipotte ! Je suis un peu fofolle ! Bonne journée !

Elle le repose sur son tronc et repart vers les filles.

A ce moment, Chenipotte s'endort et s'enroule de fils. Comme il est heureux, il tisse du fil blanc. Peu après, il en est recouvert comme dans un cocon. Au bout d'un moment, deux petites fentes en dents de scie se dessinent. Les yeux s'ouvrent, rouges mais reflétant une vraie gentillesse. Comme si juste avant d'évoluer, il avait été si heureux que cet état d'esprit se reflétait dans son évolution.

Il cligne deux fois des yeux et se met à crier :

-Armu… Armulys !

A SUIVRE