Tome II : Le Nœud de Regigigas de Alecx

Hélio venait de rentrer de Hoenn. Il avait avec lui les trois golems. Maintenant prêt à passer à l'action, il ne lui restait plus qu'à mettre en place les derniers préparatifs avant l'attaque. Actuellement, il se trouvait dans la nouvelle base secrète de la Team Galaxie. Les histoires autour de leur groupe avaient attiré l'attention des autorités et invité la population à la méfiance. C'est pourquoi tout ce qui pouvait être compromettant dans leurs anciennes bases publiques avaient été déménagé ici, dans un endroit tenu secret. Même les personnes qui y travaillaient ne savaient pas où elles se trouvait exactement. Seuls un ou deux sbires, que Hélio avait jugé dignes de confiance, connaissait l'emplacement de leur nouveau lieu de vie. Car le quartier général était entièrement aménagé pour que des personnes puissent y vivre. Il s'y trouvait en tout une soixantaine d'hommes et femmes, tous fidèle à la cause de leur association, poursuivant ce qu'ils croyaient être la quête d'un monde idéal.

Seul dans son bureau, Hélio préparait les opérations. Ils iraient à Frimapic dans deux heures environ. Cela faisait plusieurs jours déjà que ses sbires étaient prêts à agir au moindre de ses ordres. Maintenant, il pouvait réveiller Regigigas. Et il allait y arriver, parce que c'était le destin. Regigigas était amené à être réveillé un jour, il le savait. Lorsque ce serait fait, Hélio lui ordonnerait de lui indiquer où se trouvait le Nœud. Et alors il déferait ce Nœud, le détruirait, et c'en serait fini du monde. Tout simplement génial, vous ne trouvez pas ?

Tandis qu'il réfléchissait à un plan d'attaque, il se perdit peu à peu dans ses pensées. Qu'est-ce qui l'avait poussé à devenir comme ça ? La haine de la race humaine. Les humains n'étaient bons qu'à détruire ce qui les entourait. Les humains étaient trop terre-à-terre. Beaucoup trop matérialistes. Et aucun ne savait accepté ce qui ne correspond pas à l'image minable de ce qu'il se fait d'un monde normal. Déjà lorsqu'il était à l'école, il l'avait remarqué. Personne n'aimait ses idées. Un nouveau monde ? Enfin Hélio, redescends sur Terre. Et il était surdoué. Personne ne l'aimait parce qu'il était trop intelligent pour eux. Seuls les Pokémon méritaient un certain intérêt. Il avait toujours aimé ce pouvoir de les soumettre à sa propre volonté simplement en les enfermant dans une petite sphère métallique.

Il fut interrompu par un sbire qui pénétra dans son bureau.
-Qu'y a-t-il ? demanda-t-il sèchement.
-Un problème à l'étage moins trois, répondit rapidement le sbire, intimidé.
-Quoi ? s'impatienta Hélio.
-Les Pokémon sème le désordre. Ils sont hors de contrôle !
-Et c'est pour ÇA que tu oses me déranger ?
-Même le commandant n'a pas réussi à les calmer ! murmura-t-il, maintenant effrayé.

Hélio se leva de sa chaise et traversa la pièce. D'un geste de la main, il fit signe au sbire de s'en aller. Celui-ci s'exécuta tout de suite, trop content de pouvoir partir. Le chef de la Team Galaxie passa la main à sa ceinture. Quatre Pokéballs s'y trouvaient. Cela lui donnait enfin une occasion de tester ses nouveaux jouets. Après les avoir vu en action, il voulait les utiliser.

Empruntant son ascenseur privé, qui n'était accessible qu'avec le badge magnétique qui se trouvait en sa possession, il se rendit au troisième étage sous la surface. Les portes s'ouvrirent dans un son de cloche banal pour laisser Hélio accéder au couloir. Sur les deux murs se trouvaient des portes. Au-dessus de chacune d'entre elles se trouvaient des plaques avec un type écrit dessus. Les plus proches de lui étaient feu et plante. Mais la salle où qui posait problème était plus loin. A quelques mètres de lui, au-dessus de la plaque Combat, clignotait une lumière rouge. Il ricana. Le combat allait être amusant.

Lorsqu'il entra dans la salle, trois sbires étaient occupés à contenir tant bien que mal la rage des Pokémon sauvages.
-Allez-vous en, ordonna-t-il d'un ton sans précédent.

Malgré les regards hallucinés qu'ils lui lancèrent, tous les hommes obéirent. Quand la porte se referma, Hélio se retrouva seul face à deux Simiabraz, un Haryama, un Brasegali, un Mackogneur et deux Machopeur. Il allait commencer en douceur.
-Vas-y, Regice !

Le Pokémon glace sortit de sa ball. Hélio savait bien que stratégiquement, ce Pokémon ne valait rien face à de tels opposants, mais il avait envie de s'amuser. Ses adversaires, sans attendre, attaquèrent le nouveau venu. Tandis que les Pokémon feu lançaient des attaques de ce type, les autres frappaient de leurs poings solides.
-Regice, attaque Fatal-Foudre !

Le Pokémon fit tomber un éclair gigantesque sur le terrain, repoussant absolument tous les Pokémon qui s'étaient approchés de lui dans une onde de choc terrible. Cependant tous se relevèrent sans difficulté et recommencèrent leur assaut. Le Regice encaissait les coups sans trop de problème mais les attaques des Simiabraz et du Brasegali paraissaient le déranger.
-Maintenant, lance Exploforce !

La cible semblait toute indiquée : les trois Pokémon feu tombèrent KO. Ne restaient plus que les autres, qui n'étaient que d'un seul type et dont les attaques, bien que puissantes, ne viendraient à bout de son Pokémon que dans trop longtemps. Et comme il n'avait pas envie de perdre son temps, Hélio fit revenir Regice pour envoyer Regirock. Il rigola, d'un rire glacial.
-Achève-les Regirock. Attaque Séisme.

Le sol se mit à trembler violemment. Une secousse sismique ébranla toute la salle. Les Pokémon, de type combat, tombèrent tous les uns après les autres. A la fin, seul le Mackogneur resta debout, apparemment très affaibli.
-Alors, on fait de la résistance ? demanda Hélio d'une voix sans émotion. Attaque Éboulement.

Regirock fit tomber sur le pauvre Mackogneur d'énormes rochers qui l'assommèrent directement. Lorsque l'attaque fut terminée, il était enseveli sous plusieurs quintaux de roches. Satisfait, Hélio rappela son Regirock. Assurément, il était prêt. Il essuya de son costume la poussière qui était tombée dessus et ressortit de la salle. De l'autre côté de la porte se groupaient les sbires, inquiets. Quand ils virent leur patron sortir, l'un d'eux recula. Les autres ne purent esquisser le moindre mouvement tellement la surprise était grande. Ils savaient que leur chef était un grand dresseur, mais battre tous ces Pokémon enragés avec seulement quatre alliés dépassait l'entendement. En supposant qu'il ait utilisé les quatre Pokémon dont les balls étaient visibles à sa ceinture.
-Alors, qu'est-ce que vous attendez ? leur demanda-t-il. Préparez-vous à partir !
-A partir ? demanda le plus proche de lui.
-Te paies-tu ma tête ou bien cherches-tu simplement à aller voir si il y a d'autres Pokémon à calmer dans d'autres salles ?
-Bien sûr que non ! Partir ! Bien sûr !
-Très bien. Je veux vingt hommes à l'étage moins un dans dix minutes.
-Oui chef !

Hélio remonta dans son bureau. D'après les photos-satellites du temple, ils ne devraient pas avoir de problème avec les habitants du village. Il posterait dix sbires aux alentours pour monter la garde et deux à l'entrée. Les autres descendraient avec lui dans le temple. Il devait être certain que personne ne viendrait le déranger. Mais même en admettant que quelqu'un parvienne à venir jusqu'à lui puis à battre ses hommes, il n'y avait aucune chance pour LUI se fasse battre. Il effleura les balls à sa ceinture. Les trois golems et son « petit champion ». Mewtwo était très fort, mais après quelques semaines d'utilisation, il s'était rendu compte que rien ne pouvait remplacer son Pokémon favori. C'est pourquoi ce dernier ne le quittait plus. Un coup d'œil à sa montre apprit à Hélio qu'il allait bientôt être l'heure de partir. Quittant son bureau, il monta rejoindre son équipe à l'étage moins un.
-Bonjours messieurs, fit-il.
-Bonjour chef, répondirent-ils à l'unisson.
-Vous savez sans doute pourquoi j'ai besoin de vous aujourd'hui ?
-Oui chef, lui répondit de nouveau une seule et même voix, celle de tous ses hommes.
-Alors sachez qu'AUCUNE erreur ne sera acceptée, vous m'entendez ?
-Oui chef.
-Voici les plans – il les tendit au sbire à qui il avait demandé de composer le groupe – de l'attaque. Je veux que chacun soit à sa place dix minutes après l'atterrissage, c'est compris ?
-Oui chef.

Sur ce, tous se rendirent au hangar, qui constituait le rez-de-chaussée. Là se trouvait un avion sans hublot de taille moyenne, assez grand pour transporter une trentaine de personnes. A côté attendait un pilote, une des personnes connaissant le secret de leur position. Quand tous furent montés et installés, la porte du hangar s'ouvrit et le pilote fit démarrer le moteur de l'engin.

Deux minutes plus tard, il planait dans les airs, direction Frimapic.