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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 10/10/2008 à 02:46
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:49

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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077 - Le gardien de son coeur
« Il n'y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai mystère du monde est le visible, et non l'invisible. »
(Oscar Wilde)

-C'était une super soirée. Merci de m'avoir raccompagnée.
Le garçon face à Estelle sourit. Etienne la vit revenir par la fenêtre. Ian ouvrit la porte au moment ou Estelle allait embrasser son ami.
-Estelle. Tu rentres tout de suite !!
-Euh…
-Tu rentres.
Estelle soupira.
-A demain !
-Hm…
Estelle entra dans la maison. Ian et Coralie la regardaient, accusateur.
-Estelle, je crois que tu nous dois des explications…
Estelle, dix-sept ans, regarda ses parents.
-Euh… Non. Je fais ce que je veux.
Coralie écarquilla les yeux. Ian soupira. Etienne, treize ans, observait en haut de l'escalier.
-Je vous rassure, il ne s'est rien passé qui vous concerne.
-Estelle enfin… soupira Coralie.
-Quoi, maman ? J'ai pas le droit, c'est pas bien, quelle honte… Non plus !
Elle remonta dans sa chambre et observa son frère qui l'épiait de sa chambre.
-Va te coucher, toi, morpion !


Etienne frappa à la porte de l'appartement 44-B. Kenneth soupira.
-C'est stupide…
-C'est MA sœur.
-Tu as conscience qu'un grand frère musulman aurait eu un comportement plus logique que le tien ?
-Oh Kenny si j'avais voulu qu'on me sermonne je t'aurais emmené avec moi pour aller chercher Estelle chez Jonathan !
-Tu m'as emmené, je suis là !
-Alors je voulais que tu me sermonnes ! Mon masochisme atteint des hauteurs insoutenables !
-Vivement ta circoncision…
-Tu deviens gore…
Jonathan ouvrit. Etienne sembla soulagé. « Au moins il est habillé ! »
-Ou est Estelle ? demanda le frère en colère.
Jonathan retint Etienne d'entrer d'un bras tendu. Lequel devint furieux.
-LAISSE-MOI ENTRER !!
-Estelle, c'est… la fille qui est en train de pleurer dans ma cuisine peut-être ?
Kenneth soupira.
-Etienne, tu vois bien que tu l'as rendue triste !!
-QU'EST-CE QUE TU LUI AS FAIT ???
-Il l'a laissée rentrer chez lui, elle est là, elle est bien ! soupira Kenneth. Allez viens…
Kenneth tira Etienne par le col.
-On se casse ! T'as déjà assez fait de mal ! grommela le blond.
-C'EST MA SŒUR PUTAIN ! T'AS AUCUN DROIT SUR ELLE !
-Toi non plus, couillon ! grogna Jonathan en fermant sa porte. Il se tourna vers Estelle qui était morte de rire.
-Pleurer ?!
-T'étais pas loin… Tu comptes rester longtemps ?
-Jusqu'à ce qu'il se calme.
-Ok. Pas de souci, fais comme chez toi.
Elle se serra contre lui.
-Merci ! Merci d'être aussi… toi-même !

Le lendemain, Etienne arriva furieux dans sa salle de stratégie.
-Bon ! Vous ouvrez tous Google !
Sadia, Penny, Jules et Andrew regardèrent Smirnoff, étonnés.
-Vous recherchez… Télécharger Emule. Vous téléchargez Emule sur vos ordis. Après ça vous ferez diverses recherches de fichiers à télécharger comme des épisodes de Desperate Housewives en Version originale ou alors la série 24…
Sadia s'étonna.
-Euh, vous ne préfèreriez pas… Qu'on travaille sur un cas ?
-Non ! L'opération « Faisons chier le proviseur adjoint » à commencé !
Les quatre regardèrent Etienne, surpris.
-Je vous ai DONNE UN ORDRE, IL ME SEMBLE !!!
Andrew soupira.
-Et on n'est pas obligés de vous obéir. Le proviseur adjoint est très sympa. Si vous faites ça pour l'embêter, on refuse.
-Exactement, poursuivit Sadia.
-De même, avec tout le respect que je vous dois ! ajouta Jules.
-C'est un peu fort tout de même ! lança Penny.
Etienne soupira.
-Bordel… C'est une ligue contre moi, c'est ça ?! Vous vous rendez compte que ce type sort avec ma sœur ?!!
Regards étonnés.
-Jules ! Vous avez une sœur ?
-Deux…
-Imaginez qu'elles sortent avec des mecs qui ont fait de la prison !
-Elles ont… quatre et six ans ! soupira l'étudiant.
-Andrew…
-Je suis fils unique et même si j'avais une sœur, ce qu'elle ferait, je m'en foutrais.
-Sadia ?!
-J'ai une grande sœur, elle est mariée avec le consentement de mes parents !
-… Penny ?!
-J'ai un petit frère stupide, fan de mangas qui croit qu'il dirige ma vie ! Pourquoi ?
Etienne plissa les yeux.
-Je vous déteste tous les quatre ! C'est officiel !
-C'EST RECIPROQUE ! s'écrièrent les quatre étudiants.
-J'vais…
-…DANS LE COULOIR DE L'ADMINISTRATION ! On sait !
Etienne sortit, excédé.

Etienne alla vers ledit couloir. Il se cogna à quelqu'un.
-PUTAIN TU PEUX PAS FAIRE ATTENTION ESPECE DE…
Il se retrouva nez à nez avec Antoine de Beaufort. Il se retrouva pris d'un « Tourette » intermittent.
-…sale connard de merde…! Tiens ! Salut… abruti d'enfoiré !
-Hmm… Etienne Smirnoff… Toujours aussi… minable et irritable ?
-… J'ai envie de n'importe quoi sauf de parler avec vous ! Il faut que j'aille faire chier ma sœur pour des raisons qui ne regardent que moi !
-Oh… Mais faites donc. Je prendrais votre suite !
Etienne regarda Antoine, ne comprenant pas ses mots.
-Prendre ma quoi ?!

-Je voulais juste m'excuser pour le comportement débile de ton frère.
Estelle regarda Kenneth, surprise.
-Tu n'es pas obligé…
-Si. Si, je… trouve qu'il a été trop loin. Tu as le droit de… fréquenter qui tu veux. Quand je suis sorti avec Miranda, il a fait un peu pareil. Il voulait qu'elle ne m'éloigne pas de lui. Tout ce que fait Etienne c'est… s'efforcer, même sans le vouloir, que les gens autour de lui soient tout accaparés à sa petite personne. Ca va pas être facile pour toi.
Estelle hocha la tête.
-Je m'en fous de ce qu'il ressent à propos de moi et John, ça n'entre pas en ligne de compte. Je veux juste qu'il sache et qu'il s'en foute !
-C'est mal le connaître. Il va tout faire pour… appréhender à sa manière votre couple. L'ennui c'est que ses méthodes… sont du genre méthodes qui peuvent foutre votre relation en l'air. Et là comme il est tout seul en plus…
-Oui, y'a la jalousie qui entre en ligne de compte !
-Exactement. Désolé encore.
-C'est rien… Je l'ai bien cherché, peut-être.
Kenneth sourit et retourna à son bureau. Eddy regarda Estelle.
-Il est bien prévenant…
Estelle hocha la tête.
-Le meilleur ami de mon frère est un très gentil garçon. Dommage qu'il soit incapable de vivre sa vie par lui-même.

Etienne comptait le nombre de tours de Pomdepik à la minute.
-Quatre-cent vingt huit… Ok.
Estelle vint le voir.
-Euh… Etienne, je peux te parler ?
-Oui…
-Est-ce que tu… as été dire au gars que je fréquentais que je sortais avec un autre ?
-Aucun mot n'est sorti de ma bouche.
Estelle hocha la tête.
-Tu lui as envoyé une lettre anonyme…
-Peut-être, je ne confirme pas.
-Pourquoi tu fais ça ?
-Parce que tu es ma sœur et que je t'aime.
-Petit con… Résultat, moi il a voulu me quitter ! T'es content ?
-Très.
-Sale petit enfoiré…
Elle partit. Etienne soupira.

Le lendemain, Etienne partit de la maison une heure avant l'école. Il se plaça à son poste et prit des jumelles. Il vit le petit copain d'Estelle, rejoint par une belle blonde.
-Tiens tiens… Serait-ce super salaud joli cœur ? Aussi connu sous le nom de « Je suis le bâtard qui va faire pleurer ma grande sœur » ! Dans tes rêves !!
Etienne prit un cliché avec un appareil photo.

Estelle rentra de la fac. Sur la table de nuit de sa chambre, des photos. Sous lesdites photos, un message avec l'écriture de son frère : « Lui, par contre… »
Elle alla voir son frère, frappant sa porte d'un coup de pied.
-Tu l'ESPIONNES ???
Etienne regarda sa sœur.
-Non !
-Ton stupide Capumain n'est pas capable d'espionner, et ton Pomdepik non plus !! Ne te FOUS PAS de moi !
-J'me fous pas de toi ! Comment aurais-je osé…
Estelle approcha Etienne et l'empoigna.
-Refais-moi un coup comme ça et je te LYNCHE à moi toute seule !
Elle le jeta sur son lit et repartit furieuse.
-Promets-moi au moins que tu vas larguer cet abruti ! cria Etienne, prévenant.


La porte du bureau de Jonathan s'ouvrit et claqua contre le mur. Jonathan regarda Etienne.
-C'que tu pètes, tu le répares !
-M'en fous. Depuis quand ?
-Depuis quand quoi ?
-Depuis quand tu vois ma sœur ?
-Depuis… Quelques mois !
-Depuis qu'elle est là ?
-…En quelque sorte.
-Tu t'es jeté sur elle, hein ?
-… Tu nous fais quoi là ?! En quoi ça t'embête que…
-Ca m'embête parce que t'es le genre de type que ma sœur adore et qui la déçoivent irrémédiablement !
-Laisse-moi deviner la raison… Parce que sur le coup tu mets ton grain de sel !
Etienne regarda Jonathan avec un air méchant.
-Toi…
-Quoi, moi ?
-Suis-moi.
Jonathan s'étonna.
-Je bosse, moi !
-Non, tu me suis.
Jonathan fronça les sourcils et se leva.

Antoine passa dans le couloir. Penny l'aperçut et sortit de la salle.
-ONCLE ANTOINE !
-Pénélope ?! Ooooh !!
Etreinte joyeuse et familiale.
-Alors c'est là que tu travailles ?
-Eh bien oui… Le prof est… en pleine investigation ! Alors…
-Oh. Je vois. En ce qui me concerne j'ai un collègue à aller voir.
-D'accord !
Il partit. Pénélope soupira de soulagement. Elle se tourna et vit Smirnoff revenir avec le proviseur adjoint.
-Bien… Jonathan…
Etienne ouvrit sa porte.
-On va se battre… Et tu ne seras autorisé à fréquenter ma sœur que si tu gagnes !
Jonathan regarda Etienne, les yeux plissés.
-Je vais te ratatiner, petite tête !
-Mouais. On verra ça.
Penny soupira.
-Investigation, mon œil…

Judith vint voir Kenneth dans son bureau.
-Bonjour bonjour !
-Tiens… Mais c'est ma raison de me lever le matin ! sourit Kenneth.
-Oh, n'exagère pas…
-Oh ça devient limite. Tu vas bien ?
-Très bien, oui… Surtout après la soirée d'hier.
Kenneth hocha la tête, lourdement.
-La soirée d'hier…
-C'était… génial.
-Je suis… désolé d'être parti juste après !
-Oh c'est pas grave… Mais c'était très bien !
Kenneth hocha rapidement la tête.
-J'ai trouvé ça… super aussi… seulement j'aime pas… parler de ça… après !
-Au bureau oui je comprends…
-De manière générale !
Judith s'étonna.
-Ah ?
-Oui… Je ne… Je n'apprécie pas… de parler de… ça avec qui que ce soit…
-Oh je comprends…
-C'est pas que j'ai pas apprécié qu'on le fasse, mais… En reparler c'est… pas bien ! A mon sens !
-D'accord… Mais ça n'empêche que…
-Ok ! Ok d'accord !
Judith sortit en souriant.
-Kenneth tu es nuuuuul….. soupira le CPE.
Il se leva. Il fallait qu'il aille parler à Etienne. (Pour une fois…)

-Ce sera un trois contre trois ! A l'issue de ce duel, celui qui gagnera pourra décider de ce qu'il en est du sort d'Estelle.
-T'as… conscience que tu agis comme dans les pays musulmans ?
-EH ! cria Sadia.
-Quoi ? Tu vas me dire que c'est pas comme ça ?! grommela Jonathan.
Sadia allait répondre quelque chose mais elle se souvint qu'on pouvait lui ressortir le préjugé des mariages arrangés.
-Ce sont des préjugés !
-Un peu comme les mariages arrangés ! soupira Etienne.
-Je parlais à Mr Ludges !
-Il est trop occupé à penser à ma sœur et au mal qu'il pourrait lui faire !
Jonathan soupira.
-Je ferais pas de mal à ta sœur ! Tu fais ça à tous ses mecs ?!
Etienne hocha la tête.
-J'comprends pourquoi elle se drogue alors…
-ELLE SE DROGUE ?
Jonathan hocha la tête.
-Ah la garce !
Andrew sourit.
-Il vous ment.
Etienne regarda Andrew.
-Il se fout de votre gueule. Parce que, en toute honnêteté vous avez l'air d'un crétin.
-Vous me détestez, Andrew, vous n'êtes pas objectif !
-Vous êtes stupide donc VOUS n'êtes pas objectif. Vous devriez être content que votre sœur ait un amoureux, qui plus est quelqu'un de sympathique comme Mr Ludges.
Etienne regarda Jonathan.
-Tu leur as donné de l'ecstasy ?! Ils te trouvent sympa !
-J'ai peut-être simplement été gentil… avant de leur proposer de venir dans mon pays imaginaire pour les transformer en ânes et les revendre au marché noir ! soupira Jonathan, cynique.
-… Timothy, A TOI !
Le Scarhino apparut.
-Motisma ! Go !!
Le fantôme électrique apparut.
-Un stupide nain fantôme ! Quel dommage que Scarhino connaisse de bonnes attaques ! Timothy, Tranche-nuit !!
Le Pokémon insecte fonça vers Motisma.
-Abri !
Motisma s'enferma dans une bulle verte.
-L'attaque des lâches, hein ?
-C'est juste pour que je prenne le temps de fomenter une stratégie après… Motisma, changement de forme !
Motisma alla prendre possession du ventilateur sur le bureau d'Etienne.
-M… M… Mon ventilo !!
Le Pokémon électrique s'éleva dans les airs, entouré d'une aura jaune.
-Forme Tournoyante ! Eh ouais… Mon Motisma adore ce genre de farces…
-Timothy, Mégacorne !
Le Pokémon insecte fonça vers Motisma.
-Lame d'Air !!!
Motisma fit tourner ses pales. Un vacuum d'air fit reculer Scarhino et le fit également relativement souffrir.
-Timothy !!
-On dirait que c'est mort pour toi… Tonnerre !
Le ventilateur envoya un puissant choc électrique sur le Pokémon Insecte-Combat qui tombe KO. Etienne regarda Jonathan, étonné.
-En taule, c'est très facile de bien s'entrainer. Les gardiens préfèrent ça plutôt qu'on se bastonne ou qu'on trafique de l'amphétamine.
-Toute cette expérience carcérale… Pourquoi avoir choisi d'y survivre ?
Jonathan s'étonna.
-Je veux dire… T'as subi la pire chose qu'un mec puisse subir dans sa vie… Et tu choisis de survivre. Tu décides de subir 15 ans de prison, sans mourir ! Comme si tu croyais qu'au bout, il y aurait quelque chose. Tu n'as pas eu le courage de te foutre en l'air quoi.
-Tu veux dire que… je suis lâche d'avoir survécu à la prison ? Tu considères le suicide comme une preuve de courage ?
-Comme une preuve de réalisme, dans ton cas.
Jonathan plissa les yeux. Penny se leva.
-Monsieur Smirnoff ce que vous venez de dire est…
-STUPIDE comme vous, je sais !
Penny se rassit, sonnée.
-Je… J'ai jamais voulu mourir.
-Par peur de mourir ?
-Mais t'es con, toi ! C'est en rien courageux de mourir ! Mon choix de survivre était…
-Tu n'avais aucune motivation à survivre. N'importe qui aurait préféré les rejoindre.
-En quoi ça te regarde ?
-Qu'est-ce qui t'a poussé à vivre ?
-Mais j'ai aucun compte à te rendre !
-Ma sœur t'aime donc tu as des comptes à me rendre !
-…
-Explique-moi.
-…
-Dépêche-toi, j'ai pas ma journée !
-… Je… Ma femme… Irène… son… son oncle s'est suicidé quand elle avait quatorze ans. Elle n'a jamais pu supporter l'idée même du suicide. Quand elle est morte, j'ai eu envie de mourir. Mais je me suis dit qu'elle trouverait ça immonde si j'arrivais au Paradis…
-Ou ailleurs ! marmonna Etienne.
-…après m'être tué… Et ose encore prétendre qu'elle pourrait être en enfer et je te bute !
-Elle non… Mais toi tu y serais allé, après trois meurtres. Je suis sur que quand tu avais le fusil à pompe entre les mains tu y as pensé. Tu as voulu te suicider, c'était tout naturel, mais tu as pensé au poids de tes péchés dans la balance du purgatoire ! Tu ne les aurais jamais revues.
Jonathan lança un regard noir à Etienne. Qui se tourna vers ses élèves, choqués. Jonathan les regarda.
-Vous… avez tué des gens ?! s'étonna Jules.
-Oh mon… jura presque Sadia.
-Naaaan c'est rien, c'est pas grave ! Il est sobre, là ! sourit Etienne.
-MAGNEZONE !!!
Jonathan sortit le Pokémon magnétique.
-BOMBAIMANT !!!
Etienne se couvrit alors que l'attaque l'atteignit directement. Les boules lumineuses fusèrent sur lui, explosant avec fracas.
-OUAH !!!
-Monsieur !!! cria Penny.
-Ouah… s'étonna Andrew.
Jonathan était hors de lui. Etienne était à terre.
REDIS ENCORE UN TRUC COMME CA ET JE TE BUTE !
Etienne sourit.
-Ouais… Cette colère… Elle est bonne, hein ? La colère de ceux qui tuent et qui aiment tuer !
Jonathan regarda Etienne qui se relevait.
-Bref… Tu es un mec violent. Ma sœur n'ira pas avec toi. Donc je dois gagner.
Jonathan semblait confus. Etienne semblait confiant.
-Connor ! A toi de jouer !!
Le Riolu sortit de sa Pokéball. Kenneth arriva à ce moment là.
-Oh… Je… dérange, peut-être ?! Bah tiens…

-Mais attends !
Estelle avait maintenant dix-neuf ans.
-Quoi, attends ? Ton frère m'a suivi, il a suivi mes parents !
Estelle soupira.
-Mais moi je m'en fous que tu aies participé à un braquage !
-Ouais, bah mes parents non ! T'es vraiment la sœur d'un sale petit enfoiré !
-D'accord, mon petit frère est nul, mais…
-Quoi ? Quoi, Estelle ?
-… Dans un sens il a pas tort. En plus t'as jamais été arrêté pour ce braquage !
Le mec s'approcha d'Estelle.
-Tu vas aller tout dire, c'est ça ?
-Non, je…
Il leva la main. Un Foretress chargea le type.
-OURF !
-Ose un peu la frapper, pour voir ! grommela Etienne.
Estelle le regarda, arrivant comme un preux chevalier.
-Ca va, Estelle ? Rentre à la maison.
Estelle regarda son frère, entre la reconnaissance et le dégout.
-Je… A cause de toi, tous les mecs que je rencontre deviennent craignos !! J'EN AI MARRE DE TOI !!!
Etienne baissa la tête. Estelle repartit à la maison. Le mec se releva.
-Ta sœur a pas de chance d'avoir un emmerdeur comme toi à ses fesses.
-Toi fous le camp avant que j'appelle les flics !
Le mec se barra en courant.

-Etienne…
-Oui Ian…
Le beau-père s'assit sur le lit d'Etienne qui faisait ses devoirs.
-Estelle m'a raconté ce que tu avais fait…
-Hm…
-Tu sais… J'ai une sœur. Et quand j'étais petit, quand des gars l'embêtaient à la récré, j'essayais de la défendre. Et ainsi de suite, je n'ai cessé d'être sur son dos pour la protéger, enfin selon moi la protéger.
-Et alors ? demanda Etienne, indifférent.
-Eh bien, on ne se parle plus maintenant. Parce qu'à force de la défendre, elle a fini par me détester, par croire que je faisais tout pour rendre sa vie impossible, que je lui voulais du mal quoi. Tu ne voudrais pas qu'Estelle te déteste ?
-… Je fais ça pour son bien.
-C'est ce que je me disais aussi avec ma sœur.
Ian partit. Etienne s'étonna d'avoir eu cette conversation. Mais sachant que c'était son détestable beau-père qui lui avait dit ça…Cela passa par une oreille et ressortit par l'autre.


-Bombaimant, encore !!
-Connor ! Forte-Paume !!
Le Riolu contra les attaques de Magnezone. Jonathan fronça les sourcils.
-C'est ça, tes efforts pour gagner ma sœur ?
Jonathan s'étonna.
-Je fais pas ça pour gagner ta sœur ! Ta sœur n'est pas un trophée !
-Elle l'est à mes yeux. Elle n'a jamais eu de chance avec les garçons.
Kenneth était assis au bureau de Smirnoff, au milieu des quatre élèves qui regardaient le match.
-Magnezone ! Tonnerre !
-Détection, Connor !
Le Riolu esquiva l'attaque.
-CASSE BRIQUES !!!!
Le Pokémon Combat éclata le Pokémon magnétique d'un violent tranchant de la patte.
-Et PIED BRULEUR !!!
Riolu frappa Magnezone avec un violent coup de pied enflammé. Le Pokémon se heurta au mur derrière lui. Jonathan soupira et rappela le Pokémon.
-Tu… n'es pas un mec bien pour ma sœur. Tu es violent, grossier, tu as tué des gens…
-Je suis pas violent…
-Et surtout tu es timbré. Tu as délibérément passé quinze ans en prison pour te punir d'avoir survécu.
-Non…
-C'est ce que tu m'as dit !
-Je me suis… j'ai voulu me reconstruire.
-Je sais que certains crétins optimistes font confiance en notre système judiciaire mais là ça va loin ! Tu comptais sur la prison pour te réinsérer socialement ! Te rends-tu compte de… L'ineptie de ta pensée ?!
Jonathan soupira.
-Après leur mort, les gens se sont tués à me rassurer. M'ont… couvert de mots creux et de pensées bienveillantes. J'ai senti que… J'allais pas m'en sortir comme ça. J'allais devenir dépendant de leurs… conseils, de leur gentillesse, de leur compassion. Quand j'ai eu le moyen de venger ma famille… Je n'ai pas hésité, parce que la prison me confèrerait l'isolement nécessaire à ma reconstruction.
Etienne hocha la tête.
-C'est bien ce que je disais. Tu es un lâche.
Kenneth s'étonna, tout comme Jonathan.
-Plutôt que de faire face à ta douleur, tu l'as anesthésiée. Tu es incapable de… surmonter tes angoisses, tes peines. Un rien te rend misérable. Et ça c'était avant de fonder ta famille, c'est inhérent à toi, je le sens. Un évènement particulier t'a traumatisé, t'a fragilisé, Jonathan Ludges. Qu'est-ce que c'est ?
-… Va te faire foutre, espèce de sombre connard misanthrope mal baisé !
-Ca va t'aider pour sortir avec ma sœur ce genre de commentaires…
-Etienne… soupira Kenneth.
-Tu veux que je te dise un bon truc, Smirnoff ? Tu me fais pitié !
-Je pourrais te retourner le compliment, mais toi, ne retourne pas le problème…
-Retourner le problème ? QUI retourne le problème ici ? Le gars qui est amoureux de ta sœur ou le gros couillon qui s'est fait larguer en beauté par sa pétasse ?
Etienne fronça les sourcils. Kenneth se couvrit le bas du visage d'une main, les yeux écarquillés.
-Ne… traite… pas… Linda… de pétasse ! articula Etienne, fou de rage.
-Alors ne traite pas Estelle comme une pièce de viande qui se joue à la criée !
-Je t'interdis de comparer ce que je fais pour ma sœur à mon amour pour Linda !
-Par contre je veux bien comparer tes efforts pour oublier Linda avec les efforts que tu mets en place pour protéger ta sœur.
Etienne plissa les yeux. Jonathan hocha la tête. Kenneth semblait d'accord.
-J'ai lu Nietzsche en taule. Super intéressant. « Inconsciemment, la vie de l'homme est une succession de reprojections dans le passé. L'homme s'auto-analyse constamment, cherche à revivre son vécu pour mieux le comprendre ».
Kenneth hocha la tête.
-Tu peux pas recommencer, Smirnoff. Et si tu devais recommencer, tu ferais pareil. J'abandonne le match. On laissera ta sœur seule juge.
Estelle arriva à cet instant précis.
-…Je m'en doutais !!

-Je peux entrer ?
Estelle était en train de pleurer.
-Estelle…
-Va-t'en !
-Je suis désolé… J'aurais pas du appeler ce Seviper comme toi.
-C'est pas ça… Au contraire je suis contente. Ca prouve que j'ai… de l'importance à tes yeux. Ca me fait plaisir venant de ta part. Je comprends le sens que ça a pour toi.
-C'est quoi alors ? Pourquoi tu pleures ?
-Parce que… Tu as prétendu que je déshonorais la mémoire de papa !! Tu as laissé entendre que… Je préférais Ian à papa !
Etienne écarquilla les yeux.
-N… Non !
-Chaque fois… que j'ai de l'affection pour quelqu'un tu… Tu me juges, tu cherches à piétiner mes sentiments en les rattachant à une conséquence !! Ca me blesse, Etienne !
Le jeune professeur, mis au placard, soupira et regarda sa sœur.
-Quand… Maman s'est remariée… J'ai…
Estelle essuya ses larmes et regarda son frère.
-…J'ai remarqué à quel point tu commençais à lui ressembler… à maman. Et à chaque fois que je te vois avec un garçon, j'ai l'impression que tu es comme elle, que tu vas te remarier et être malheureuse.
-Maman n'est pas malheureuse…
-Mais toi tu ne choisis que des hommes avec d'énormes défauts, qui vont te faire souffrir !
Estelle soupira.
-Laisse-moi commettre des erreurs. Je suis assez grande.
Etienne regarda sa sœur et secoua la tête.
-Je t'aime trop pour te laisser souffrir. Tu es ma sœur. Tu mérites d'être heureuse.
Estelle haussa les épaules.
-Qui sait ?


Estelle gifla son frère.
-CA, c'est pour être toujours le même enfoiré que quand tu étais petit !
-Ouch…
Estelle se dirigea vers Jonathan qui soupira.
-Il m'a pas fait ch…
Elle le gifla aussi, à la surprise générale.
-Et CA, c'est pour être rentré dans son jeu !
Jonathan regarda Estelle, surpris.
-Je te croyais beaucoup plus intelligent que ça !
Jonathan sentit ses yeux se remplir de larmes.
-Continuez à jouer comme des gosses. Je ne suis pas votre joujou. Je suis une femme libre ! Je ferais ce que je veux.
Etienne, Jonathan et Kenneth regardèrent Estelle partir. Jonathan soupira et retourna au bureau.
-Bon… Bah au moins… T'as eu ce que tu méritais.
-Toi aussi... marmonna l'adjoint, énervé.
Jonathan sortit. Avant ça, il frappa la baie vitrée de la salle de stratégie, qui vola en éclats, à la surprise des étudiants, de Kenneth et d'Etienne. Jonathan partit dans les escaliers. Il s'effondra contre un mur et commença à pleurer bruyamment. Assis dans les marches, il se lamenta tout seul, se frôlant sa joue endolorie.

Kenneth retourna à son bureau. Il se prit un café. Judith le rejoignit. Il la regarda.
-Hey.
-Hey… C'est moi ou depuis ce matin, tu es gêné ? Si c'est parce que… Notre relation a pris un tournant…
-Non, c'est pas ça…
-Tu sais, si tu n'as pas envie qu'on continue à se voir ou si tu veux qu'on ralentisse…
Kenneth prit les épaules de Judith qu'il caressa doucement.
-En fait…
-Oui ?
Kenneth plaqua délicatement Judith contre un mur et l'embrassa avec empressement. Elle se libéra.
-K… Kenny ?!
-C'était super génial !
Judith s'étonna.
-M… Ma première expérience, c'était… bien mais sans plus, et c'était précipité, et surtout après elle voulait pas en parler… Quand tu m'as demandé… Je savais pas quoi répondre ! Tu es… douce, prévenante, douce…
Il se serra contre elle.
-Tellement douce…
-Oui bon, Kenny, on est au travail là…
-Si j'osais…
-Si tu osais ?!
-…. Laisse-moi une autre journée pour ça !
-….ok…..

Elle tenta d'ouvrir sa porte mais elle était fermée à clé.
-John ?!
Elle toqua.
-Jonathan ?
Linus regarda Estelle.
-Il ne veut parler à personne. Surtout pas à vous.
Estelle regarda Linus, suspicieuse.
-Comment ça…
Le proviseur s'approcha d'Estelle.
-Il est venu, dans mon bureau. Et il m'a dit que… vous l'aviez giflé.
Estelle éclata de rire.
-Attendez… il me fait la gueule pour une claque ?! Il… il était en train de jouer avec mon crétin de frère qui se fait un devoir de défaire tous mes amants ! Je vois pas pourquoi…
Linus regarda fixement Estelle.
-Sachez… que si vous vous avisez encore de porter la main sur Jonathan… je ne répondrais plus de rien.
-Pourquoi, c'est votre gamin ?
-Jonathan est un garçon sensible. Ca n'a pas dû lui faire que du bien, votre « claque ».
-Mais enfin c'est ridicule, il…
-Retournez dans votre bureau. Tout de suite !
Estelle resta surprise.
-Je voulais pas… J'ai cru que…
-Allez travailler, Mademoiselle Smirnoff !
Elle retourna au travail, quelque peu secouée.

-Tu as été loin.
Kenneth et Etienne rentraient à l'appartement.
-J'ai pas été loin. J'ai été juste.
-Estelle ne rentre pas avec nous ?
-Oh, elle va surement aller chez John.
Kenneth s'étonna.
-Oh… Etienne accepte et tolère la relation de sa sœur ?! On est la Saint-Erwan ?!
-Ha-haaa…
Ils retrouvèrent Estelle sur les escaliers en bas de l'immeuble d'Etienne.
-Tiens ! Ma sœur !! Tel le boomerang australien, elle s'est souvenue de moi.
-Ouais bon ça va hein… soupira la jeune femme. On est en froid.
-Ouuuuuh serait-ce du à ta gifle ?
Estelle se leva face à son frère.
-Ou serait-ce dû à ta conversation avec lui ? Tant que j'aurais pas fait la lumière…
Etienne soupira.
-Allons, rentrons et savourons un bon thé glacé !
Ils montent jusqu'à l'appartement. Etienne poussa la porte, ouverte. Il regarda Estelle.
-J'ai pas été ouvrir, je savais pas si tu me reprendrais à la maison !
-… Idiote. J'aurais pu me faire cambrioler. Ou pire !
Etienne ouvrit grand, la porte, ainsi que la bouche.
-Hello…
Linda était assise dans le canapé.

Elle se leva. Elle était resplendissante. Kenneth était sonné, les yeux écarquillés. Estelle n'y comprenait pas grand-chose. Etienne…
-Q… Q… Je… Vous la voyez aussi ?!
-Ui…
-Ouais… Je la vois… s'étonna Estelle.
-Pourriez-vous… nous laisser seuls ? demanda Linda.
Kenneth plissa les yeux.
-Je suis… content de te revoir… de te revoir en bonne santé… murmura le blond
-Je sais Kenny. Merci.
-Ouais… On vous laisse ! soupira Estelle en partant avec Kenny.
Linda regarda Etienne qui n'en revenait toujours pas.
-L… Linda…
-Comment vas-tu ? Tu as l'air… bien. Je trouve.
-Mais… Mais qu'est-ce que tu fais là ?
-Je suis revenue te voir.
Etienne regarda Linda et se mit à pleurer.
-Je suis… Je voulais juste te dire que j'étais désolé…
-Etienne, Etienne… Je ne suis pas venu pour qu'on se remette ensemble. J'habite à Acajou. Avec Lionel.
Etienne écarquilla les yeux.
-Quoi ?!
Linda hocha la tête.
-C'est la seule personne vers qui j'ai pu me tourner après… l'incident. Si je suis là c'est sur le conseil de Lionel. Il m'a dit que je devais venir te voir au moment ou je t'aurais pardonné, ou au moment ou j'envisagerais de te pardonner. Je suis dans la seconde phase.
-Tu… veux me pardonner ?
-Eh bien… J'ai revu Norbert et Eddy, récemment. Ca m'étonne qu'ils ne t'aient pas signalé ma présence là-bas.
Etienne fronça les sourcils et sembla excédé.
-Okaaaaay…
-Donc voilà… Je voulais juste te dire que… si tu voulais renouer le contact, je te donne mon numéro. Je voulais le tien en échange, aussi.
Etienne hocha la tête. Il se ravisa.
-Attends, attends, attends…
Linda pencha la tête. Etienne inspira et expira très fort.
-Je… Je ne t'ai pas revue depuis SIX MOIS !
Linda s'étonna.
-JE TE LAISSE… FOLLE, HYSTERIQUE, FEIGNANT DE ME CONNAITRE, BLESSANTE !
Linda soupira, l'air lassé.
-M… MA PAUVRE MERE EST MORTE ET J'AI ETE OBLIGE DE LUI AVOUER SUR SON LIT DE MORT QU'ON N'ETAIT PLUS ENSEMBLE !!!!
-Je suis sincèrement désolée.
-ET TOI TU REVIENS… DANS CETTE ROBE AFFREUSE…
-Toi aussi tu trouves ?! Toi et Norbert avez les mêmes goûts, ta nouvelle petite amie devrait s'inquiéter !
Etienne regarda Linda, exténué.
-Tu… Pourquoi t'es là ? Si… calme, si…
-Je te l'ai dit, mais tu es stupide et tu n'écoutes rien. Je voulais renouer le contact avec toi.
-Eh bah toi t'es… une garce !
Linda ne réagit pas.
-Une… une garce qui… qui cherche juste à me faire culpabiliser… pour un truc qui n'est qu'à moitié de ma faute !
-Bien sur. Je savais que j'aurais dû rouler par terre quand le gaz m'a endormie !
-Tu m'excuseras d'avoir eu la peur de ma vie au sujet de mon Pokémon le plus cher !
-Tu m'excuseras d'avoir failli mourir et de n'être qu'une femme humaine qui portait ton enfant !
Etienne soupira.
-Et tu veux qu'on redevienne amis ? T'as commandé un taser, c'est ça ? Ton… copain dans la police t'en a fourni ? Tu vas m'électrocuter quand j'aurais le dos tourné ?!
-Lionel et moi sommes plus que… « copains ».
Etienne écarquilla les yeux.
-Félicitations, garce ! J'aurais juré que le premier qui se taperait le même mec que Norbert ce serait moi ! Quand je vais lui annoncer la nouvelle !
Linda sourit.
-Je ne suis plus immunisée contre ton cynisme ! Ca fait bizarre…
Etienne reprit son sérieux.
-Je t'aime.
Linda s'étonna et regarda Etienne, intriguée.
-J'ai beau me voiler la face, faire comme si tu étais une étrangère, repenser à tes paroles blessantes de ce jour là… Je t'aime toujours autant. Je n'arrive même pas à t'oublier ou à te détester sincèrement. Tu vas bien ?
-Quoi… Hein ?
-Je te demande si tu vas bien.
Il le demandait avec la touchante sincérité de l'homme qui n'a rien à perdre.
Linda souffla, semblant peu dupe d'un jeu qu'elle ne connaissait que trop bien.
-Etienne, c'est désarmant de ridicule. Je ne reviendrais pas.
-Je veux juste savoir si tu vas bien. Si ta nouvelle vie te plait.
Linda plissa les yeux.
-Toi par contre ça n'a pas l'air d'aller.
-… Je me débrouille. J'ai… un nouveau Pokémon. Il s'appelle Connor, c'est un Riolu.
-Oh… Moi j'ai relâché Iphigénie et Corey.
Etienne sembla effaré.
-P… Pardon ???
-Je les ai relâchés.
Elle sortit ses six Pokéballs. Etienne les regarda : Trois écarlates et trois rouge-orangées soit trois pleines et trois vides.
Etienne garda un silence effaré, n'en revenant pas de ce geste définitif.
-Je ne pouvais pas les garder. Ils représentaient trop de souvenirs. De mauvais souvenirs que je voulais chasser.
Etienne secoua la tête.
-Même… Même Papilusion… C'était… Notre première… Notre première rencontre !
Etienne se remit à pleurer. Linda se dirigea vers la porte.
-J'imagine que le numéro n'a pas changé…
Etienne sanglotait comme un fou, extrêmement peiné. Linda le regarda, à peine navrée.
-Au revoir, Etienne.
-I…Il n'a pas… changé… Tout… Uuuh… Tout comme la serrure… Comme… Sniff… tu as pu… le… uh… constater !
Linda secoua la tête.
-Tu es pathétique.
Etienne s'essuya.
-Tu es pire que moi. Parce que… tu ne trompes personne.
Linda s'étonna.
-…Tu es malheureuse. La preuve, tu n'as toujours pas répondu quand je t'ai demandé si tu allais bien.
Linda sourit.
-Pense ce que tu veux. Je vais bien
Elle sortit. Estelle et Kenneth revinrent dans l'appartement. Etienne s'enferma dans la chambre, larmoyant.
-Aouch… soupira Kenny.
-C'est moi ou ça lui a pas fait du bien ? demanda Estelle.

Linda monta dans la voiture de Lionel.
-Ca s'est bien passé, mon cœur ?
-Hm. Il a réagi comme d'habitude, comme un enfant.
-Ok… Ca t'a fait du bien ?
-C'était… Quelque peu mouvementé. Mais il en avait gros sur la patate. Moi ça va.
Lionel frotta d'un doigt sous l'œil de Linda, histoire d'y recueillir une larme naissante. Il la regarda, immobile et impatiente.
-On y va ?
Linda hésita et hocha la tête. Lionel hocha la sienne et fit démarrer le moteur, direction Acajou.