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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 06/09/2008 à 02:37
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:19

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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047 - Tranche-Nuit
« Si tu as pu un jour me blesser,
Je peux désormais te consoler
Si tu as pu un jour me laisser tomber
Je peux aujourd'hui te relever
Tendre, tendre est la nuit... »

Norbert releva la tête vers la porte. Smirnoff entra.
-On peut discuter ?
-Oui Etienne, venez.
Il s'assit devant le doyen.
-Je tenais vraiment à m'excuser pour… Le diner, les faux espoirs…
-Ce n'est rien…
-Ne dites pas ça. Vos déboires de ces derniers temps sont en grande partie de ma faute.
-Non…
-J'aurais dû vous aider. J'aurais dû vous soutenir…
-Et moi je n'aurais pas dû déprimer comme un crétin. Je suis désolé. Je me suis… sali, gravement sali. Pas du point de vue de ma réputation, mais… Moi, à l'intérieur, je me suis sali.
-Linus a fait un travail de chef pour vous sortir de là. Le moins que vous puissiez faire c'est de rester avec nous et d'aller bien.
Norbert hocha la tête.
-J'ai appelé… Lionel. Il va venir pour m'aider à remonter la pente.
Etienne plissa les yeux.
-Votre ex…
-Voilà. Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais…
-C'est une bonne idée. Sur le fond. Reste à savoir si ça vous aidera vraiment. Pour le reste, il y a Eurocard Mastercard.
Norbert ricana. Etienne sourit et sortit du bureau.
-Bonne journée, Norbert !
-Hm. Bonne journée.

Etienne allait repartir vers ses cours, mais Miranda l'intercepta.
-Oh-ho… Voici Milobellus sortant de l'eau avec grâce vers le monde des vivants…
-Etienne, bonjour.
-Qu'y a-t-il, Tritosor ?
-Je voulais encore te remercier pour ces cinq jours de bonne grâce hôtelière.
-Ce n'est rien, Axoloto du Grand Marais. Le grand Smirnoff te pardonne ton égarement vers les prairies putrides gardées par cette barrique idiote de Lovis.
-Tu peux m'expliquer la raison pour laquelle toi et Kenneth vous êtes amis ?
Etienne sourit, narquois.
-Si tu m'expliques son problème.
Miranda soupira.
-Je ne peux pas. C'est grave. Il vaut mieux que tu ne le saches pas.
-C'est ça. Ecartez encore Etienne des problèmes, il est incapable de gérer ça tout seul, c'est un gros bébé.
-Non… C'est pas ça…
-Ca va, Poissoroy ! J'ai compris.
Etienne partit vers le bureau du CPE. Miranda soupira.

-Salut !
-Tiens, le prof qui arrive à neuf heures à ses cours et qui passe son début de matinée dans les couloirs de l'administration ! Comment ça va ce matin ?
-Bien, bien… Il t'arrive quoi en ce moment ?
-Des tas de trucs… T'aurais pas cours toi ce matin ?
-Si et même cet après-midi ! T'as vu ça ? C'est bien fait l'école ! Ironisa Smirnoff.
Kenneth regarda son ami.
-Tu veux quoi ?
-Savoir ce qui t'arrive en ce moment qui a pu te pousser à larguer une fille que tu aimes.
-Sachant que maintenant ça va, non je ne te dirais rien.
-Si ça allait tu me dirais ce que je veux savoir.
Kenneth soupira.
-Je ne veux pas que tu t'en mêles.
-Kenny… Quand j'ai eu des problèmes, tu m'as aidé à ta manière ! Je voudrais pouvoir te rendre la pareille !
-Et moi je préfère que tu aies la conscience tranquille.
Linda arriva.
-Etienne…
-Pas maintenant, Linda ! Kenny, si tu ne me dis pas…
-Etienne, s'il te plait…
-Linda, s'il te plait ! Bon Kenneth !
-Etienne je suis enceinte !
L'intéressé se retourna, éberlué.
-M…..M….
Linda le tira par le bras et le fit sortir du bureau. Kenneth éclata de rire.

-Ce… Comment…
-Etienne, tu as bien suivi les cours de reproduction à l'école ?
-Bah oui…
-On a fait quelque chose qui y ressemblait ?
-Bah non…
-Tu en concluras donc que je ne suis pas enceinte et que c'était une manœuvre délibérée pour t'avoir tout à moi.
-….ahan…. Et qu'est-ce que tu veux ?
-Etre avec toi !
Etienne sembla excédé.
-Linda c'est pas drôle, Kenneth a besoin de moi…
Linda regarda Etienne, surprise.
-Mais Etienne, j'ai besoin de toi aussi ! Je voulais juste qu'on passe un peu de temps ensemble avant d'aller en cours !
-On a passé du temps ensemble toute la journée d'hier !
Linda sembla offusquée. Elle partit en claquant bien des talons.
-Bah… Rhooo les femmes…

-T'es sur que tu veux qu'on fasse ça ?
-On ne peut plus sur.
-C'est quand même un… Un pas à franchir, Etienne… Je ne suis pas sur d'être capable d'assumer tout ça…
-Mais si tu verras. Ca va bien se passer, je serais gentil !
-Oui mais moi je sais pas si j'arriverais à me regarder en face après ça…
-Ca ira, Kenneth.
Etienne et Kenneth se regardèrent.
-Prêt ?
-Prêt… Mais je te préviens, si tu m'en veux après ça…
-Je te l'ai demandé, je ne t'en voudrais pas ! Tous les garçons font ça entre eux, passé un certain âge ! C'est normal !
-Si tu le dis… On y va ?
-On y va ! Erwan ! A toi de jouer !
Le Capumain apparut, enjoué. Kenneth hocha la tête.
-Warner !! Go !
Le Cornèbre adverse apparut et chercha une graine pour picorer. Les deux Pokémon semblaient assez indifférents au « match ».
-Euh…
-Heuuu…
-Commence, Etienne !
-Ton Cornèbre est plus rapide…
-Non, Capumain c'est le top vitesse…
Estelle arriva dans le jardin.
-Salut Kenny…
Les deux sursautèrent comme si on les avait surpris à un concours de « Qui fait pipi le plus loin ». La sœur d'Etienne, 16 ans, regarda les deux amis. Elle prit une grande inspiration.
-Haaaaaan lala maman ! Etienne et Kenneth sont en train de se baaaaattre !
-Chuuuut !!! Grogna Etienne.
-Maman va te casser les dents, Etienne ! Tu vas MOURIR !!! Ironisa Estelle.
-Qu'est-ce qu'il y a ?! S'étonna Coralie Smirnoff en sortant de la maison avec chignon et tablier.
-Etienne et Kenneth se battent !
Coralie observa le Cornèbre qui picorait un Chenipan à moitié endormi et le Capumain qui mangeait des baies.
-Non Estelle, ton frère et son ami font semblant de se battre…
-M'man… Soupira Etienne en souriant.
Un homme passa la tête par la porte de la maison donnant sur le jardin.
-Coralie !
-Oh… J'arrive, Ian !
Etienne s'étonna. Sa mère repartit à l'intérieur.
-Estelle, c'est qui ce type, Ian ?!
Estelle soupira.
-Le petit copain de maman.
Etienne sembla attristé.
-Fais pas cette tête. Tu sais depuis l'âge de dix ans que maman peut pas se marier avec toi…
-Je sais ça, idiote… C'est juste que… C'est maman…
-Elle est grande, elle fait ce qu'elle veut.
Kenneth regarda Etienne qui regardait vers la maison, fixement. Estelle retourna vers la maison.
-Ca va ?
-Ouais… Rappelle Warner, c'est bon, c'est pas la peine…
Kenneth rappela son premier Pokémon, Etienne rappela le sien.
-T'as envie de… D'en parler ?
-Je sais pas. Je sais pas trop. On… On peut faire autre chose ?
Kenneth soupira.
-On joue à la balle ?
Etienne réfléchit et hocha la tête.
-Ouais !


On frappa à la porte de Norbert.
-Oui…
Un type souriant, le regard fatigué, avec une blouse marron et des cheveux bruns mal coiffés entra. Il avait aussi une barbe de trois jours.
-Lionel !
-Salut.
Floper sautilla aux pieds du nouvel arrivant.
-Salut toi. Devine ce que je t'ai ramené !
Il porta l'Hippopotas et lui donna une barre de nourriture.
-Tu aimes toujours ça ?
Le Pokémon s'en délecta. Norbert se leva, souriant, alors que Floper se frottait contre Lionel.
-Doucement ! J'ai mis de l'eau de Cologne !! Héhéhé !
Lionel reposa le Pokémon tout content. Lionel fit la bise à son ex.
-Tu m'as manqué.
-Toi aussi. Tu as l'air… Toi-même !
Lionel sourit.
-J'ai pris trois jours de congés pour passer le week-end avec toi. J'espère que ça te convient.
-Oui… Oui bien sur.
-Tu as un joli bureau… Un peu petit, pas très personnalisé… Tu as peur d'être viré, ou alors…
Norbert soupira.
-Ou alors tu n'as pas envie de te montrer tel que tu es.
-… Tu me connais toujours aussi bien.
Lionel approcha de Norbert et rajusta son col alors que les yeux gris-vert du doyen fixaient les yeux marron fixes du policier. Leurs visages se rapprochèrent.
-Norbert ?!
Le doyen se retourna vers Linus dont les lunettes de lecture étaient baissées.
-Oh… Linus, je… Vous présente… Lionel Maloney, un… vieil ami…
Lionel s'avança et serra la main du proviseur.
-Excusez-le, il a toujours du mal à dire aux gens qu'il a vécu cinq ans avec moi…
Norbert soupira. Linus regarda Lionel, suspicieux.
-Vous me rappelez quelqu'un…
-Ah oui… On me dit souvent que je ressemble à Luke Perry ou à James Dean...
Norbert soupira. « Plus James Dean quand même… Luke Perry, tu abuses… »
-Je n'irais pas aussi loin… Marmonna Linus. Norbert, à plus tard…
Lionel ferma la porte lorsque le proviseur fut parti. Floper regardait le grand détective avec une expression joyeuse. Norbert s'assit sur son bureau.
-Alors tu as eu un problème avec une famille hispanique…
-C'est comme qui dirait une très longue histoire… Soupira le doyen.
-T'as pas pu t'empêcher de coucher avec n'importe qui après une petite déprime, hein ?
Norbert enfouit son visage entre ses mains.
-Désolé…
-T'as pas à t'excuser. Tu dois déjà te sentir assez moche…
-Bhoui…
-Un rencard qui a mal tourné…
Norbert hocha la tête.
-Je suis désolé, Norbert.
-Je… J'ai jamais fait l'impasse sur toi…
Floper sembla désolé pour son maître. Lionel soupira.
-Je peux pas me remettre avec toi, tu… comprends pourquoi.
Norbert hocha la tête.
-Tu dois surmonter tout ça. Ou est le type qui a tout quitté pour venir s'installer avec moi ? Ou est le garçon qui s'est démené pour finir ses études ? Avant tu étais un moteur pour moi et maintenant…
-J'suis une larve ?
-…Tu ne te fais pas honneur, en effet.
-Tu veux… Visiter ? La fac ?
Lionel sourit.
-D'accord.

Etienne se trouvait sur les marches devant les jardins de la faculté. Norbert et Lionel passèrent derrière lui.
-Euh… Etienne, je peux vous présenter quelqu'un ?
Etienne se retourna en larmes. Il se tourna de nouveau pour essuyer ses larmes et se leva.
-Ex… Excusez-moi… Bonjour.
-Etienne, voici Lionel Maloney, je vous en ai parlé…
Lionel serra la main d'Etienne. Le détective regarda Norbert.
-Tu lui as parlé de moi…
Il agita un index tendu devant lui.
-Tu as flashé sur ce mec, et tu l'as emmené en rencard. C'est pour ça que tu t'es remis à coucher avec n'importe qui !
Norbert soupira.
-Seigneur… Etienne, je suis désolé…
-Vous devriez éviter de sortir avec des clones de votre ex… Marmonna Etienne. Si je ne connaissais pas aussi bien ma mère je jurerais que vous êtes mon frère…
Lionel ricana et regarda Norbert.
-Tu ne changes jamais de style d'homme. Cyniques, virils, sombres, mystérieux…
Etienne regarda Norbert.
-Il fait tout le temps ça, coller des vents à tout le monde et vous parler des gens qui lui parlent ?!…
-Désolé !
-Pardonnez-moi de ne pas m'intéresser à vos « petits problèmes »… Soupira le policier.
-Oh mais rassurez-vous, je ne m'intéresse pas du tout aux vôtres. Seuls importent ceux de mes Pokémon…
-Il me ressemble vraiment… Marmonna Lionel.
-…et de mon meilleur ami Kenneth.
Lionel hocha la tête.
-Je vous connais, Etienne Smirnoff.
Norbert s'étonna, Etienne de même.
-On ne s'est jamais rencontrés pourtant…
-J'ai travaillé sur votre enquête.
Norbert regarda Etienne, surpris.
-Mon enquête ?!
-L'enquête à propos de votre procès. A plus tard !
Etienne regarda Norbert et Lionel partir vers les autres bureaux.

Etienne regardait la télévision avec Estelle et Kenneth. Toujours la même période.
-C'est cool qu'Oncle Simon ait un peu quitté le canapé, marmonna Estelle en mangeant des chips.
Elle regarda son frère, hypnotisé par la télé. Elle regarda le documentaire sur la vie sauvage des Heledelle.
-Là ! Regarde !
Kenneth releva la tête. Etienne désignait l'écran.
-La femelle fait son nid en collant des branches avec de la boue qu'elle prend dans son bec. Ensuite elle y appose des herbes, de la paille, du foin, du fumier... C'est très impressionnant : Pendant que le mâle maintient les branches, elle colle le tout, elle empâte littéralement les branches en pleine tension. Selon les cas la boulette atteint entre dix et trente centimètres de diamètre.
Etienne éteignit le magnétoscope et rangea la cassette avec ses milliers d'autres. Toutes datées et référencées.
-Donc, le nid qu'on a vu dans le parc, c'est bien un nid d'Heledelle !
Estelle regarda son frère.
-Pourquoi t'es pas comme les autres frères, pourquoi tu ne regardes pas le foot, le base-ball, tu joues pas aux petits soldats ou aux voitures…
-C'est pas intéressant.
Estelle regarda Kenneth.
-Et tu aimes ça, toi ?
Kenneth hocha la tête.
-On se pose la question depuis hier.
-Encore une belle énigme résolue ! On sort, Kenny ?
-Mouais.
Ils partirent vers la porte.
-Kenneth…
Etienne était déjà dehors. Kenneth se tourna vers la grande sœur d'Etienne. Il faut savoir qu'à cette époque, Kenneth Heine était très amoureux de la sœur d'Etienne. Mais ça, ni Etienne ni Estelle n'en savent quoi que ce soit. C'était plus un fantasme de préado qu'autre chose.
-Sois sincère : Pourquoi tu traines avec Etienne ? Il… Il est insipide, il ne m'embête même pas alors que je suis sa grande sœur, il devrait me détester mais même pas. Vous n'avez rien en commun et tu fais semblant de t'intéresser à ses conneries. Sérieusement ? Pourquoi tu te le coltines ?!
Kenneth soupira.
-C'est un truc de mecs. Tu peux pas comprendre.
Estelle s'avoua étonnée.

-Bon, j'te préviens : Quand tu auras franchi la porte, elle va te fusiller du regard. Lui il va te scruter. Notre bonne à tout faire est Vietnamienne, elle s'appelle Ming-Li et elle est super bizarre ! T'es prêt ?!
Etienne regarda Kenneth. Ils étaient devant la plus belle maison du quartier, la maison Heine. Kenneth mit la main sur la poignée et regarda son ami. Il fit une grimace douloureuse.
-Je suis désolé !
-Ca peut pas être pire qu'un nid de Ningale…
-Ah, oui le documentaire de l'autre fois… Debra a failli dégobiller quand elle est passée avec le balai, la pauvre !
-Allez, ouvre, Kenny.
-Ok…
Kenneth ouvrit. Sa mère était devant la télé avec un calepin.
-Tiens… Kenneth.
-Maman je te présente Etienne, mon copain.
-Hm-mm… Bienvenue jeune homme. Vous voulez bien…
Etienne enleva ses chaussures, sortit ses chaussons de son sac et les mit. Hildegarde rehaussa ses lunettes. Kenneth déglutit.
-Jeune homme, je suis… Surprise…
-La moindre des politesses, m'dame.
-On va dans ma chambre.
-Est-ce que… « Etienne »… Mangera ici ?
-Non maman ! Euh… Non !
-Pourquoi pas, Kenny… Ce n'est pas tous les jours que tu invites des gens à la maison.
-Papa n'est pas là ?
-Ton père est à son travail.
-Ok… On restera manger alors.
-Y'a-t-il un plat que tu apprécies, jeune homme ?
Etienne haussa les épaules.
-Aucun en particulier, madame.
-Hm-mm…

Ils montèrent dans la chambre de Kenneth.
CLONC !
-Oh la plaie… Soupira Kenneth.
-C'est ta maman, c'est normal qu'elle…
-Tu comprends pas Etienne ! Elle va te cuisiner !
Etienne s'étonna.
-Ta mère est cannibale ?!
-Presque !
Etienne soupira.
-Ca doit être dur pour toi…
Kenneth regarda sa chambre remplie de jouets, de jeux, de peluches, d'armoires, de commodes…
-Ouais… C'est atroce.
Etienne soupira.
-T'as raison elle est pas marrante ta chambre…
-Tu comprends pourquoi j'aime autant être dehors.
Etienne hocha la tête. Kenny la baissa.
-Je m'en veux parfois… Tes escapades m'intéressent mais pas toutes… Je t'utilise trop souvent comme prétexte pour sortir.
-C'est pas grave. Au moins j'ai l'impression que quelqu'un m'écoute ! En plus tu fais bien l'élève témoin, j'ai l'impression d'être déjà un prof avec toi.
Kenneth hocha la tête.


-Il est… La première personne à qui j'ai confié mon mal-être et qui ne s'est pas foutu de ma gueule.
Kenneth hocha la tête. Miranda semblait intriguée.
-Quand tu dis : « Mes parents sont riches et je suis très malheureux », les gens se foutent de ta gueule. Tu peux pas imaginer combien les gens… Associent l'argent au bonheur. Ils croient que parce que tu as de l'argent, tu n'as plus de sentiments, plus de ressenti rationnel sur les choses. Pourtant c'était mon cas : J'étais malheureux comme une pierre. Sauf quand j'étais avec lui.
Miranda acquiesça.
-C'est pour ça qu'on est amis, moi et Etienne. Il a compris que j'étais malheureux d'être riche. Il a compris la douleur que je ressentais. Ma peine de vivre, il l'a comprise, c'est le seul… Qui ne m'aie pas ri au nez.
Miranda s'étonna.
-Mais c'est pas un truc de mecs, ça ! Tu m'as dit que c'était un truc entre mecs !
-Y'a un autre truc qui fait qu'on est amis, quelque chose qui de son côté fait qu'il ne peut pas se passer de moi.
-Si c'est une histoire de fesses…
-Non, non… Ca on en parlait bien sur comme tout le monde, mais rarement. C'est plus… Oh c'est très bête…
-Raconte !

Etienne ouvrit la porte du bureau de Jonathan Ludges qui réparait un moteur de moto. Le prof ferma la porte.
-Vous oubliez ce que vous avez vu et vous vous cassez… Grommela le proviseur adjoint.
Etienne sourit.
-Au lieu de ça, tu vas me rendre un petit service.
Jonathan regarda Etienne, intrigué.
-Tu as toujours l'établissement sur écoute ?!
Le proviseur adjoint sembla étonné.

-Norbert ! Vous tombez bien ! Oh… Bonjour !
Norbert présenta Lionel à Linda.
-Madame… Vous êtes resplendissante.
-Merci, euh… Norbert, vous savez ou est Etienne ?!
-Nous l'avons vu sur les marches devant les jardins, s'écria Norbert.
-Merci…
Son regard se posa sur l'homme avenant aux côtés de Norbert.
-Je ne vous ai pas déjà vu ?
Lionel sourit à Linda.
-En sortant d'un tribunal, peut-être ?
Linda fit une tête ébahie.
-Vous…
-Lionel, n'importune pas Mademoiselle Trautmann… A plus tard !
-Oui…
Linda balbutia face à cet homme qu'elle avait vu à la sortie de son témoignage.

Le repas chez les Heine commença dans un grand silence. La bonne des Heine mangeait dans la cuisine ce qui embarrassa Etienne qui était plus ou moins habitué à ce que la gouvernante mange avec tout le monde. Etienne n'osait pas trop regarder autour de peur qu'on le lui reproche.
-Jeune homme…
Etienne leva timidement la tête vers Hildegarde Heine.
-Oui madame ?
-Il fait quel métier ton père ?
Kenneth manqua de s'étouffer. Le sang d'Etienne se glaça.
-M…MAMAN !!
-Quoi ? Je demande !
-Mon… Mon père est mort, madame.
-Avant, alors ?
N'importe qui aurait dit Désolé ou Oh, mes excuses. Hildegarde Heine était trop riche pour s'excuser ou être désolée.
-…Démineur. Il était dans la police de déminage, madame.
-Oh. Et ta mère ?
Kenneth leva les yeux au ciel et tira Etienne par le bras pour l'emmener dehors.
-Non mais… Dites !!! On ne sort pas de table en plein repas !! S'offusqua Hildegarde, soudain préoccupée par la politesse.

Une fois dehors, Kenneth soupira.
-J'suis désolé, Etienne…
-C'est rien… Tu m'avais prévenu…
-Vraiment, vraiment désolé !
-En fait… J'ai… J'ai la haine, là…
Kenneth s'étonna.
-On se bat ?!
Kenneth regarda son ami, surpris.
-Quoi, là ?
-Devant ta maison peut-être pas, mais… Dans la rue tiens !
Kenneth regarda Etienne courir vers la route assez peu fréquentée.
-Allez !
Kenneth s'avança.
-Tu… Tu fais ça parce que tu m'en veux ?!
-Mais non, j'ai de la… Colère à évacuer, c'est tout.
-Tu m'en veux alors.
-Oui exactement ! Erwan, go !
Le Capumain sortit de sa Pokéball, jovial comme à son habitude.
-Warner, à toi de jouer !
Le Cornèbre apparut.
-Cette fois on y va, Erwan ! Météores !
-Cornèbre, esquive et Cru'aile !
L'oiseau échappa à la volée d'étoiles. Il tournoya et fonça sur Capumain, mais au moment de frapper il évita le Pokémon qui effectuait un Mitrapoing.
-Oh…
-Feinte !
Cornèbre frappa par derrière. Etienne s'avoua surpris.
-Maintenant, Buée Noire !
Capumain se retrouva complètement désorienté.
-M… M…
-Tranche Nuit !!
La fumée opaque se scinda en deux. Capumain resta figé un instant et s'écroula, KO. Etienne resta abasourdi.
-M… Mais…
-Ca va, Etienne ?
-Tu m'as battu…
-Désolé… J'espère que tu…
-Mais enfin Kenneth, à l'école personne n'est arrivé à me battre, même pas toi… Et là…
-Bah c'était du sérieux…
-Super cool ! T'es le seul qui arrive à me battre !
-Ah… Et ça te fait plaisir ?!
-Ouais ! En plus… Normalement les Cornèbre n'apprennent pas Tranche-Nuit…
Kenneth hocha la tête.
-Je sais. Je le prépare à son évolution…
-Ah… On recommence ? J'arriverais peut-être à te battre cette fois...


-Et il a jamais réussi. Pas une seule fois.
Miranda s'étonna.
-Pourtant c'est vrai qu'il est super fort. Il est capable de trouver les meilleures stratégies… Mais contre moi… Jamais. C'est pour ça qu'on est resté amis aussi longtemps. Moi j'avais cette force de le battre et lui arrivait à tout accepter chez moi.
Miranda hocha la tête.
-Tout s'explique… Bon, on prépare ta défense pour demain ?
Kenneth hocha la tête.

Etienne était assis devant son PC de la salle de cours, les écouteurs aux oreilles pendant qu'Adam et Daniel donnaient le cours aux élèves. Il entendit tout ce que se dit le couple.

Ce samedi-là, à la commission de délibération administrative.
-Bien, mesdames et messieurs, merci d'être là… Nous allons débuter la séance.
Kenneth était assis à une table devant les cinq juges du comité, aux côtés de Linus et Miranda.
-Monsieur Kenneth Heine, nous vous accusons d'avoir provoqué délibérément la fuite qui a amené la presse à prendre connaissance de certains faits inhérents au système éducatif en général. Comme vous le savez, a Poképolis, le système d'éducation des dresseurs est très fortement réglementé et sous le sceau du secret. Je vous rappelle également avant que la négociation ne débute que la peine minimale que vous encourez est 60 000 Pokédollars d'amende, quinze ans de prison avec sursis, six mois de prison ferme, une astreinte à vie de 300 Pokédollars, ainsi évidemment qu'une radiation totale de l'ordre des fonctionnaires. Nous allons pouvoir commencer…
Les portes s'ouvrirent derrière Kenneth, Linus et Miranda. Le visage de Linus se décomposa, celui de Miranda se teinta d'interrogations alors que Kenneth était… Choqué.
Etienne poussait un chariot ou reposaient quelques dossiers.
-Messieurs-dames, pardonnez mon retard…
-Qu'est-ce que tu… Fais là ?!
Etienne soupira.
-J'me suis dit que ça ne te ferait pas de mal, un peu d'aide.
-Monsieur Smirnoff, nous vous attendions…
Linus s'étonna.
-Pardon ?!
-Comme tout citoyen, Mr Smirnoff est capable de venir témoigner s'il estime avoir des choses à dire. Tout en sachant qu'il partagera la peine de l'accusé comme le prévoit le code.
Kenneth regarda Etienne, halluciné.
-M… Mais tu te rends compte que je risque ma peau là ?! Tu… T'es complètement inconscient !!!
Le regard d'Etienne était sur de lui. Certain, sérieux, optimiste. Calme et froid. Kenneth était surpris par cette droiture soudaine.
-Bien, commençons l'argumentaire. Mr Heine, est-il exact que vous avez contacté par radio un centre de presse pour leur communiquer cette information ?
-Oui votre honneur.
-Vous saviez pourtant que notre système cherche à tout prix à éviter les plaintes.
-Oui votre honneur…
-En cela vous avez brisé une règle et mis en danger la vie de milliers de personnes.
Etienne posa un dossier. Les juges le regardèrent.
-Messieurs les juges, voici… Des listes de bus scolaires circulant sur le moment dont nous discutons. Là. 15 décembre 2008, 14h00… et jusqu'à 16h10, moment de sa communication.
-Oui… Et alors ?
-Aucun bus n'a circulé après la communication de Kenneth. Donc des adolescents innocents n'ont pas pu accéder à la prise d'otages. Une balle perdue a été retrouvée dans un arbre à côté du barrage de police, sur cette photo là… voyez... Ce qui signifie qu'un innocent pouvait potentiellement être blessé. En somme, en ne communiquant pas l'information, en laissant circuler les bus, vous, les administrateurs en chef, qui tenez tant à tout garder secret, avez potentiellement mis en danger la vie de milliers d'innocents.
Linus poursuivit.
-Nous avons aussi récupéré les rapports de police. Non-intervention totale et délibérée. La mort du professeur Sherman Cumberdale pourrait presque vous être imputée car c'est votre culte du secret qui a empêché la police d'intervenir pleinement.
-En outre, continua Etienne, il y a eu des blessés.
-Sans oublier la destruction du centre culturel à petite échelle, ajouta Miranda. Les dégâts matériels sont très élevés.
Les juges s'interrogèrent.
-Mr Heine, pourquoi avez-vous lancé cette communication au départ ?
-… J'étais… Frustré. Je ne pouvais rien faire. J'étais là, impuissant et…
-Vous étiez concerné par ce qui se passait à l'intérieur ?
-Qui ne le serait pas, premièrement, et deuxièmement… La femme que j'aimais et mes meilleurs amis étaient à l'intérieur. Comprenez que j'étais dans un état de pression intense. Quand j'ai vu que la police ne pouvait pas intervenir et que moi-même j'étais incapable de faire quoi que ce soit… J'en suis arrivé à cette extrémité…
-Vous pouvez aussi prendre en compte le fait que Mr Heine a subi un préjudice dans cette affaire, ajouta Smirnoff, puisque sa mère est en prison à l'heure actuelle pour complicité financière avec les otages.
Kenneth soupira. Il ne comptait pas vraiment faire sortir ce genre d'évidences en sa faveur.
Les juges hochèrent la tête.
-Par ailleurs j'ai fait un calcul… Vous n'avez reçu que trois plaintes de familles… Toutes rejetées en appel. En somme, vous vous plaignez juste que l'obscurantisme autour du système d'éducation soit brisé.
-Je tenais aussi à revenir sur la carrière de Mr Heine qui est un exemple pour les administratifs du même acabit, ajouta Linus.
-Après la plaidoirie de Mr Winchester je voudrais aussi revenir sur certaines failles historiques de l'omerta sur les informations concernant le système éducatif, signala Miranda.

En sortant, tous les quatre soupirèrent.
-Kenneth, vous vous en sortez avec une amende, une mise à l'épreuve, et une inspection de l'établissement ou vous travaillez… Je crois que c'est une belle victoire…
-On s'en est sortis finalement… Soupira Miranda.
-Merci infiniment à vous… Etienne, je…
Le prof partait.
-E… Etienne ?!
-Tu voulais pas que je t'aide, alors fait comme si j'avais rien fait.
Kenneth s'avança vers son ami.
-RESTE LA, ENFOIRE !
Etienne se retourna vers Kenneth, surpris. Le blond serra Etienne dans ses bras avant de pleurer sur lui en pleurant des milliers de remerciements.
-C'est rieeeeen…
-J'suis désolé de t'avoir rien dit !
-Mais non, tu t'en serais sorti avec ou sans moi, le père Linus a fait tout le boulot…
-Mais tu étais là…
-Et alors ? Je te l'avais dit qu'un jour je te rendrais la pareille. Tu vas arrêter de déprimer maintenant ? Sinon je te frappe !
-Oui d'accord !
-Allez… Venez tous les deux, j'vous invite à manger un bout !
Miranda et Linus se regardèrent, haussèrent les épaules et rejoignirent Etienne et Kenneth.

Dans l'appartement de Norbert, ce dernier avait insisté pour dormir sur le canapé tandis que Lionel dormirait dans son lit.
-Norbert, tu es sur que… Tu ne veux pas dormir avec moi ?!
-Ca ira très bien je te remercie.
-Il n'est pas obligé de se passer quelque chose, tu sais…
-Va dormir, Lionel. Je ne veux pas qu'on gâche ce beau week-end.
Lionel hocha la tête.
-Mais ça n'implique pas que tu dormes comme un étranger chez toi.
-Lionel…
-Bon, bon…
Le détective alla se coucher. Floper lança un regard méprisant à son maître.
-Quoi ?
Le Pokémon tapota du pied par terre.
-Tu crois que je serais plus heureux si je vais dormir avec lui ?! Tu te rappelles combien il m'a fait souffrir ?!
Floper secoua la tête et montra la direction de la chambre.
-D'accord, d'accord. Mais ne compte pas sur moi pour faire la bête à deux dos !
Floper sautilla de joie.
-Quel entremetteur je vous jure…

La porte s'ouvrit. Lionel aperçut Norbert entrant avec son oreiller.
-Devine quel mufle d'hippopotame des sables m'a presque trainé jusqu'ici.
-Héhéhé… Viens. On va discuter tranquillement.
Norbert s'engouffra dans le lit. Lionel vint se serrer contre lui.
-Ca rappelle des souvenirs, hein ?
-Oui à part qu'on est vieux… Ricana Norbert.
Lionel regarda son ami et amant.
-Toi et moi c'était bien. C'était le bon vieux temps.
-Oui… Jusqu'à ce que tu me déçoives.
Lionel soupira.
-Je suis désolé. Pour cette période.
-C'était clairement pas rose. Dis, Lionel… Cette enquête sur Etienne… C'était à quel sujet ?
Lionel ricana.
-Hmm l'agent Norbert couche avec l'espion du KGB pour lui soutirer des informations !
-M'attrape pas comme ça tu me chatouilles !! Et j'ai pas trop envie qu'on couche ensemble.
Ils s'embrassèrent cependant. Réaction inhérente au rapprochement physique.
-Disons qu'il y a des soupçons de falsification de témoignage et de vices de procédure… On a soi-disant dénombré 17 témoignages adverses, en réalité il n'y en a eu que deux.
-Ah… Je sais pas trop de quoi tu parles en fait… Je demandais pour Etienne.
Lionel regarda son ex. Il le serra dans ses bras.
-T'es vraiment ce même gars trop gentil que j'ai rencontré sur la base militaire.
Norbert sourit.
-J'aurais aimé qu'il ne se passe rien ce soir…
Lionel sourit.
-Ca n'engage plus à rien, tu sais.
Derrière la porte, un Hippopotas sautilla de joie lorsqu'il n'entendit plus les deux compères discuter.

Etienne rentra du tribunal.
-Ca a été ?
Etienne regarda Linda.
-Je suis désolé, j'ai été un peu… coléreux, ces derniers temps… Tu en as souffert je suis…
-Oh je comprends… Tu étais préoccupé.
-Je m'inquiétais aussi pour toi bien sur mais… Kenny avait besoin de moi… Pour une fois que je pouvais lui rendre ce qu'il a fait pour moi…
Linda hocha la tête.
-J'ai dit que je comprenais, Etienne.
-Hm… J'ai du temps maintenant, alors si tu veux qu'on aille manger quelque part…
-Tu as les yeux tous cernés…
-Ouais… Mais là je n'arriverais pas à dormir.
Linda se leva et s'avança vers Etienne qui la laissa approcher.
-Etienne…
-Linda ?
-Je voulais te dire que… Je trouvais que tu avais beaucoup changé depuis… Nos retrouvailles.
-…Hm-mm…
-En bien.
-Ah.
-Et…
Elle l'embrassa, mais il sentit une sorte de dissimulation, d'arrière-goût, d'arrière pensée, derrière ce baiser. Plus que ça, c'étaient les mains de la jeune femme qui parcouraient très intensément le corps de l'homme. Etonné, il prit un regard suspicieux et la regarda, yeux dans les yeux.
-L… Linda ?!
-Il serait grand temps d'arrêter d'être des enfants, Etienne.
Etienne n'avait jamais dégluti aussi fort de sa vie.
-L… L… Linda je suis absolument pas sur que…
Elle l'entraina vers la chambre. Il la retint.
-Linda, tu… tu es certaine ?!
-Oui !
-Euh… Je voudrais pas… Te… Te faire de mal ou… Te déplaire tout d'un coup… Ou…
Elle le poussa dans la chambre
Et ferma la porte…