Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Smirnoff de Domino



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 07/09/2008 à 13:45
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:19

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
048 - Jour de sagesse
« L'eau et le ciel
Je m'y promène
J'y danse même
Oiseau-sirène
En robe blanche… »

« Certains matins, le soleil semble briller plus fort. L'herbe, par terre, a même l'air d'être appétissante. L'air semble embaumer d'une odeur nouvelle. Vous vous réveillez avec une envie folle de vivre. Plus de place pour la douleur ou pour la peine. L'existence prend un sens nouveau, un nouveau départ. Tout semble plus clair dans votre tête, chaque chose trouve sa place, et vous semblez pris d'accès de sérénité furieux. »
Etienne sortit de sa chambre, le regard perdu dans le vague. Il regarda ses habits par terre. Il regarda Linda, assoupie. Il se regarda. La nuit avait été… Forte pour les deux. Etienne sentit des larmes séchées sur ses joues. Il se les gratta légèrement, effaçant au passage quelques vieux baisers.
« Parfois vous ressentez un bonheur si intense, si fort que vous ne parvenez pas vraiment à réaliser ce que c'est. Vous n'arrivez pas à vous en détacher. Et soudain vous devenez presque dépendant de cette force qui vous pousse au bonheur. »
Constatant qu'il n'y avait rien à faire et qu'on était dimanche, Etienne alla se recoucher.

Lundi en arrivant, Etienne était heureux. La journée serait merveilleuse. Depuis ce matin, de nombreuses pensées heureuses lui venaient en tête.
« Quand la pensée d'uniformise à la gaité ambiante de la vie, tout devient plus simple. Quand vous avez le sentiment que votre vie vient de prendre le parfait tournant, tout autour parait magique. Le sourire des gens, le sourire du soleil dehors, le sourire des plantes vertes, le sourire des murs, le sourire de la porte de la salle de stratégie… »
-Bonjour la CLASSE !
Adam et Daniel s'étonnèrent de voir Smirnoff… souriant. Oui c'était très bizarre. Souriant sans double sens. Souriant sincèrement. Les élèves étaient particulièrement étonnés.
-On continue les révisions donc avec aujourd'hui un rappel sur les Pokémon normaux. On revoit les basiques des types, c'est plus simple et on peut étendre à plein de choses… Ca va ce matin ?!
Les élèves étaient soit complètement déchirés pour cause de fête jusqu'à pas d'heure, soit las de venir chaque semaine au bahut. Donc profondément surpris.
« Quand vous êtes heureux, même les gens qui n'ont pas l'air heureux le sont. L'état d'euphorie anticipe toutes les réactions des gens et les transforme en belles choses. Les gens ont l'air malheureux mais en fait ils sont tous bien, légers, comme vous sur un petit nuage. Leur chien est peut-être mort, leur grand-mère s'est cassé un os, leur vie a peut-être basculé dans l'horreur… Aucune importance. Tout le monde est heureux. »

Linus faisait des photocopies. Norbert arriva.
-Norbert, vous avez vu Smirnoff arriver ce matin ?! Il avait un de ses sourires… Un peu comme le vôtre à l'heure actuelle.
Norbert s'étonna.
-C'est un crime d'être heureux ?
-J'ai également passé un très bon week-end, mais pas de quoi sourire comme un niais…
-Vous savez quand les gens ne sont pas souvent heureux ils ont tendance à le montrer de façon très expansive sans faire vraiment attention quand ça leur arrive soudainement… C'est ce qu'on appelle faire l'expérience de la sérénité.

« …Mais ils ont aussi de la retenue quand il faut en avoir. Il y a des gens devant qui être heureux veut dire trop de choses. »
-Salut Kenny.
-Tiens. Mais c'est Super Témoin en renfort ! Comment va ?
-Bof la routine.
Kenneth s'étonna.
-Tu viens me voir comme ça pour rien ? Je sais que je suis intéressant à regarder mais… Tiens ce matin j'ai eu une fille de ton cours. Elle a été surprise par le prof d'apprentissage technique à écrire une lettre d'amour qui t'était destinée.
-Ah bon…
Kenneth regarda Etienne, suspicieux.
-Ca ne va pas Etienne ?
-Si… Ca va super.
-Il y a un problème ? On ne se cache rien, hein ? C'est ce qu'on s'est dit !
-Oui oui oui… Mais là y'a franchement rien d'intéressant, de nouveau sous le soleil quoi.
-Ok. Tu me le jures ?
-Oui. Passe-moi la lettre de mon… amoureuse ?
Kenneth passa le manuscrit de quelques pages. Etienne s'étonna.
-Ca ressemble plus à un roman… Ca me fait penser que j'ai commencé l'écriture d'un livre.
-Ah ?! Un roman d'espionnage, te connaissant !
-Un livre de stratégie. Je veux écrire mon propre référentiel.
Kenneth semblait impressionné.
-Ouah… Tu veux… T'investir dans l'édition éducative ? C'est courageux !
-On m'y encourage, en fait… Norbert m'a conseillé de me trouver un hobby, Siviter m'a encouragé dans cette voie… J'ai commencé, c'est plutôt facile.
-Dommage, je t'aurais bien vu écrivain de romans policiers.
-Ca va pas non ? Je rame pour taper une lettre ! Tu te rappelles mon premier CV ?!
-Oh mon DIEU oui je m'en rappelle. On s'est endormis devant ton ordinateur ce jour là ! soupira Kenneth.
-Bah voilà. Là ça va, ça coule tout seul.
-Ok. Bon courage pour lire ta lettre d'amour.
-Merci… Et toi pour tes… Elèves en détresse.
-J'ai pas encore eu de fou qui essaie de me tuer, ça manque à mon tableau de chasse !

Etienne sortit du bureau du CPE et lut le manuscrit.

Titre : Mon professeur Mystère
Auteur : Miss Molotov
Genre : Fiction, of course ! Romance…
Couple : Haha ! C'est un secret !!
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, et je trouve que c'est pas plus mal ! ^-^

MON PROFESSEUR MYSTERE
Il arrive en cours chaque jour pour me sourire. Il entre et chaque fois c'est le florilège, l'apparition. Il descend tout le monde. Quand Perry Cortez, la fille trop bien vêtue parle, il fait :
« Alors, Miss Barbie, encore quinze centimètres de décolleté et tu pourras faire Playboy ! »
Quand le petit rockeur fait mine de la ramener, il l'enchaîne :
« Tes textes sont nuls comme ton pull, yo ! »
C'est lui, mon professeur Smirting. Il fume. Il fume beaucoup, et je sens autour de lui la fumée de son vice. Avec moi, il flume, flirte et fume, joue avec mes yeux comme deux grands soleils. Je sens bien qu'il me fait de l'œil après chaque remarque. Ses yeux sont rougis par la nicotine qui l'acoquine. C'est mon doux fumeur rêveur, langueur de mon cœur qui n'attend que lui. En cours je rêve qu'il m'enfume et que nous nous retrouvions seuls parmi les brumes…


Etienne cessa de lire, abasourdi.
Il croisa Miranda qui lui sourit.
-Salut Miranda…
-Oh, vous, monsieur, vous êtes un petit coquin !
Etienne resta étonné.
-Pardon ?!
-Oh ne fais pas l'innocent Etienne ! On m'a raconté BEAUCOUP de bien de toi récemment !
-Ah… Tu parles de… De mon témoignage pour Kenny, c'est ça ?!
Miranda sourit en hochant la tête.
-Si ça te convient…
Etienne partit vers le bureau de Norbert, étonné. Il ferma la porte derrière lui alors que Norbert, tout souriant, rangeait ses classeurs. Etienne regarda Norbert. Sans en avoir conscience, Etienne avait un sourire assez équivoque sur son visage.
-Oh… Je vois qu'on a tous les deux passé un très bon week-end. Sauf qu'on ne peut décemment pas dire pourquoi à tout le monde…
Etienne se désigna.
-Ca se voit ?!
-Vous jubilez comme un nouveau-né, Etienne ! Une bonne-sœur du couvent des Ursulines l'aurait remarqué ! Venez donc vous asseoir.
Etienne s'assit devant Norbert.
-Alors… Vous avez un problème ?!
-… Vous me demandez pas comment c'était ?!
Norbert soupira.
-Je sais comment c'est ! Si vous venez me voir c'est que vous avez une autre sorte de problème.
Etienne hocha la tête.
-C'est normal que j'aie l'impression que tout le monde le sait ?
-Oui !
-Que c'est écrit sur mon visage ?!
-Oui aussi !
-Que les gens ont l'air heureux autour de moi ?!
-Et que vous voyez tout avec un cadre rose couvert de fleurs, oui aussi !
-… Ca non, non…
-Oh… Ca doit être réservé à… Une certaine élite… S'écria malicieusement Norbert.
-C'était tellement…
-Ne m'en parlez pas… Gardez ça pour l'être aimé…
-On l'a refait le lendemain en plein milieu d'après midi !
-Ah… C'était si…
-Je sais pas mais elle avait l'air…
-Hm-mm ?
-Hm-mm !
Linus entra brusquement.
-Norbert, vous pourriez…
-BWAAAAAAH !
-HYAAAAAAAH !!!!
Etienne et Norbert se relevèrent en sursautant.
-Mais enfin…
Linus regarda Floper tout énamouré. Le Pokémon se ressaisit et soutint le regard intrigué de Linus en reculant dans son panier.
-… Norbert j'ai besoin de vous pour une vérification de liste et pour vous briefer sur la future journée « Profs contre Admins »
-Tout… Tout de suite, mon colonel… Mr le proviseur pardon…
-De quoi vous parliez ?! Se méfia le proviseur.
-… De…
-Euh… De… D'une vidéo sympa…
-Sur… Un site…
-Tout aussi sympa…
Linus soupira.
-Vous parlerez de cette stupide vidéo avec cet adolescent attardé amoureux de Britney Spears quand le travail sera fait ! Smirnoff, en cours, même avec ce… Papier à fleurs de midinette ! Si vous voulez virer votre cuti, attendez au moins d'avoir picolé !
Etienne regarda Norbert qui hocha la tête.
-Mauvais week-end !
-Je me disais aussi ! Comprit Etienne.
-J'AI PASSE UN EXCELLENT WEEK-END !!! Hurla le proviseur dans le couloir, à la surprise des deux amis.

Smirnoff retourna donc en cours, toujours intrigué. Il croisa Cloé qui lui fit coucou.
-On s'connait ?! Rétorqua le prof, bien ronchon tout d'un coup.
Il entra dans sa salle, énervé. Les élèves poussèrent un soupir de soulagement.
-Notre prof n'est plus sous l'emprise d'ecstasy ! Souffla Karen.
-Vishnu le protège ! Lança Shahrukh.
-J'ai flippé… Marmonna Samuel.
-Ca va mieux, monsieur ? demanda Hannah.
Etienne regarda ses élèves.
-Quoi ? Qu'est-ce que j'ai ?!
-Vous étiez heureux avant la pause… Marmonna Adam.
-Les choses ont changé, fini le temps des violettes ! On continue donc… Mais avant… Qui se fait appeler « Miss Molotov » ?!
Etienne surveilla les élèves.
-C'est vous, Hannah ?!
-Non, moi je m'appelle juste Hannah, je n'ai pas de pseudonyme…
-Vous fumez ?
-Non… Vous par contre j'émets des doutes sérieux quant à la substance...
-Donnez-moi votre motivation à rester ici.
-Qu'est-ce qui m'y oblige ?
-Si vous ne me le dites pas, je vire… Ludovic !
Hannah regarda son camarade à l'autre bout de la salle.
-C'est dégueulasse de faire ça…
-On se dépêche, ma montre est à l'heure de Greenwich…
Hannah soupira.
-Parents oppressants. Frère de 26 ans qui invite ses potes obsédés de la moto et du tunning à la maison. Passion pour les jeux de rôles tactiques depuis l'âge de 14 ans. Tante qui me déteste et qui voudrait m'habiller comme sa jumelle. Votre établissement est à 2 heures de chez moi. Je pars à 6 heures, je rentre à 19 heures. Ca fait en semaine plus de 120 heures hors de la maison. C'est idéal.
Smirnoff resta bouche bée.
-Excusez-moi, je dois aller aux toilettes… Je vais pleurer. Et c'est votre faute.
Elle partit en courant vers la porte basse. Etienne ne la rattrapa pas.
« L'état d'euphorie ment. Personne n'est heureux. Tout le monde a une blessure. Certaines personnes cachent leur faiblesse et s'en font une arme. D'autres se cachent sous des apparats particuliers pour voiler leur intimité encore à vif… »
-J'y vais ! S'écria Daniel.
Etienne sembla assez dépité.
-Adam, prend le relais…

Il se dirigea vers la salle d'histoire et croisa Nathalie.
-Elle est pas là, marmonna Nathalie.
-Pas là… Pas là ?
-Elle était en cours ce matin, mais elle s'est absentée pour un moment.
-Oh… Quand elle revient tu lui dis qu'elle peut passer… à ma salle ?
-Vous l'avez shootée à quoi ?
-A rien ! Grommela le prof.
-Elle avait un de ces airs… on aurait dit qu'elle avait été à la messe parler à la vierge ! Elle a parlé pendant toute la pause avec des collègues en ricanant.
-Ah… De quoi elle parlait ?
-J'ai une tête à m'intéresser à ces conneries ?
-… Nan.
-Bon. Vous savez à quoi vous en tenir.
Etienne retourna à la salle. La culpabilité d'avoir blessé Hannah lui retomba dessus.
« Passé l'euphorie, on prend conscience de la futilité de la drogue amour. Elle prend d'un coup une importance superflue. C'est juste entre lui et elle que ça marche. Pas d'autre issue qui permette d'en profiter outre mesure. »
Il se rassit à son bureau, laissant Adam continuer son cours. Il reprit le manuscrit au papier rose.

Peu à peu c'est mon cerveau qui s'affole sous les narcotiques, car à son approche tout devient sensé et a une prise sur le présent. Il sait comment me prendre à son jeu.
« Aujourd'hui un cours… Sur l'attaque Attraction… »
Son regard devient langoureux. Il commence à être cynique.
« Je sais que tous les garçons et toutes les filles rêvent de maîtriser cette attaque… Mais c'est pas de bol… »
Je sens que mes sens sont à fleur de peau à son passage dans les rangs… S'il me frôle…


-BRRRRRRR !
Adam se retourna vers Etienne qui posa le manuscrit.
-Continue !... J'ai eu un frisson ! C'est tout !
Etienne regarda dans la salle, mais pas une seule petite anxieuse.

Etienne mangeait avec Kenneth.
-Mais ou elle est…
-Elle va arriver… Soupira Kenneth.
-D'habitude elle est ici la première ! Soupira Etienne.
-Messieurs…
Linus et Norbert vinrent s'asseoir.
-Quelle matinée atroce ce fut… Soupira Linus.
-Qu'est-ce qui vous a pris de revoir les dossiers des élèves ?! Marmonna Kenneth.
-Après ce qui était arrivé à Norbert ça m'a paru une bonne idée de repérer à l'avance les cas particuliers !
-Vous êtes trop prévenant, Linus…
-Tous les élèves ne sont pas des petits Machiavels… Remarqua Kenneth.
« Quand elle est loin, on est toujours très seul, même entouré. Les gens parlent mais ne vous voient pas. Vous êtes dans votre bulle, même seul. La bulle ne vous quitte pas. L'amour isole. L'amour ronge intérieurement, d'un feu particulièrement actif en période de solitude. On sent que, comme vous aimez déjà une personne, les autres sentent que vous avez déjà une intimité trop forte avec quelqu'un et s'éloignent naturellement comme pour vous laisser tranquille… »
-Vous ne pipez mot, Smirnoff… S'étonna Linus.
-Pip… Quoi ?!
Norbert ricana mais s'efforça de dissimuler ça en éternuement (Expérience tirée du vécu, ça marche ! Ndla)
-A vos souhaits, Norbert…
-Merci…
-C'est vrai t'es silencieux et tout pâlot… S'étonna Kenneth.
-Et toi, tu ne manges pas avec Miranda ?!
-Si vous cherchez les femmes, elles mangent entre elles au fond, là bas ! Désigna Norbert.
Etienne regarda vers la table. Linda et des collègues toutes féminines. Grandes conversations et éclats de rires.
-Par la reine-mère, on jurerait ma femme et ses amies de canasta… Brrr, rien que d'y penser !
-Les conversations de femmes sont un mystère pour moi… Soupira Norbert.
-Vous plaisantez ?! S'étonna Kenneth. Moi à l'époque où tout le monde me croyait homo, les filles m'invitaient dans leur cercle comme « une des leurs » ! Vous avez un passe-droit avec elles !
Norbert soupira.
-Ca c'est pour les folles qui ont passé leur temps à en fréquenter dans leur enfance. J'ai très peu d'amies féminines.
-En ce qui me concerne j'ai une femme et deux filles, ça me suffit… Soupira Linus.
-Excusez-moi…
Etienne se leva et partit vers les toilettes.
-Mais qu'est-ce qui lui prend aujourd'hui ?! C'est un tel boute-en-train habituellement… s'étonna Linus.
-Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… Lâcha malicieusement Norbert.
Kenneth regarda vers Etienne, intrigué également.

-Etienne !
Norbert s'avança vers lui alors qu'il était assis sur les marches qui descendaient vers les jardin.
-Etienne, ça va ?! Vous n'êtes même pas revenu manger !
-Ca va… Je me sens… Un peu seul.
-Parce qu'elle n'est pas là ?!
-Voilà. Elle me manque. Pourtant elle n'est pas loin mais on n'arrive pas à s'avoir aujourd'hui. J'ai besoin d'elle.
Norbert s'assied à côté d'Etienne.
-J'ai… couché avec un homme que j'avais juré de ne plus considérer qu'en ami. Pour vous c'est exceptionnel de faire l'amour, pour moi c'est… Banal. Je vous envie.
Smirnoff soupira.
-Ca va, vous n'êtes pas non plus un nymphomane !
-Oh je me suis déjà posé la question. En fait je crois que mon affection envers les gens se manifeste de manière tactile, corporelle. J'ai compris que j'aimais les hommes quand une fille m'a serré dans ses bras… J'ai senti que je n'aimais pas ça. Ca ne me satisfaisait pas. Quand je regardais des garçons, j'étais… subjugué !
-Ca me rassure grave sur moi et Linda ce que vous me dites…
-Désolé ! Soupira Norbert. Je vous ennuie.
-Mais non. Je lui ressemble vraiment, à Mr Maloney…
-J'ai même pensé à vous samedi soir…
Etienne regarda Norbert avec des yeux énormes.
-……. Ah oui il faut que je vous dise quelque chose !
Etienne continua de fixer Norbert, béat de stupéfaction.
-Etienne ?! Je… Je plaisantais !!
-Ah… Ah ok… J'espère… Oh-mon-dieu…
-Oui, Lionel m'a parlé de l'enquête à propos de votre affaire.
-Hm-mm… Ui…
-Il m'a dit qu'il n'y avait pas eu 17 témoignages contre et un pour… Seulement 2 contre et 1 pour.
Etienne hallucina.
-Quoi ?!
-C'est ce qu'il m'a dit… Je n'en sais pas plus, il était très entreprenant…
Néanmoins pour le coup, Etienne s'en foutait et était trop préoccupé par Linda et lui.
-… Ok… Norbert, est-ce que… Vous avez pleuré, la première fois que vous avez…
Norbert réfléchit.
-Avant, après ou pendant ?
-… Pendant.
-Oui, Etienne. Quand vous tenez à la personne avec qui vous le faites c'est normal.
Etienne hocha la tête, rassuré.

Etienne retourna à sa salle, le cœur maussade. Il retrouva le manuscrit sur le bureau.
« Me demande pourquoi je garde ça, moi… » Songea t-il soudain. « Et ce que Norbert m'a dit sur mon affaire… »
Etienne s'avança vers les escaliers. Kenneth arriva.
-POURQUOI TU M'AS RIEN DIT ?!
Etienne resta figé. Kenneth regarda son ami.
-Euh… Bah…
-Toi et Linda vous avez enfin couché ensemble ! C'est ça ?!
Etienne sembla désemparé.
-Euh… Euh…. Je…
Kenneth serra son ami dans ses bras.
-Je suis content ! J'avais hâte que ça se concrétise enfin, vous deux !
-Comment… Comment…
-Miranda me l'a dit.
-Comment elle l'a su ?
-Bah par Linda apparemment…
Etienne tomba des nues.
-Etienne, c'est normal ! Les filles parlent très souvent de ça entre elles !
-C'est pas ça… J'ai perdu quelque chose.
-Etienne, oui, elle aussi, c'est normal…
-Mais non… crétin !
Il s'assit sur le bord de la scène face aux pupitres vides. Kenneth vint s'asseoir à ses côtés.
-On s'est pas parlé depuis hier ! Je l'ai laissée dormir ce matin, elle est venue à la fac ensuite et on ne s'est pas parlé !
-Comme un peu chaque lundi…
-Je sais mais… C'est comme si il y avait un fossé ! J'ai perdu sa compagnie. C'est ce qu'il y a toujours eu d'important entre nous. On a fait… « ça »… et… Nos rapports amicaux vont changer du tout au tout.
-Mais Etienne, ça n'est pas une amie, c'est ton amoureuse !
-Pour moi c'est un peu des deux. Et si je perds la Linda amie… Je perds une grosse part de moi-même.
Kenneth hocha la tête.
-Pourquoi je me suis pas pris autant la tête avec Miranda ?!
-Vous avez fait ça au bout de…
-La première semaine !
Etienne regarda Kenneth, surpris.
-On s'entend super bien ! Enfin, on s'entendait… J'ai l'impression qu'elle m'en veut encore.
-Tu vois ? La moindre escarmouche et elle va me quitter !
-Mais non… Nous c'est particulier. Elle est encore un peu méfiante.
-Ce matin en arrivant j'étais heureux.
-Le fameux bonheur irrationnel postopératoire… marmonna Kenneth.
-Alors… Alors j'avais raison, tous… les bonheurs humains sont… artificiels…
Kenneth tapota l'épaule d'Etienne.
-Sauf ceux que tu as connus avec elle. A plus tard, Etienne.
Hannah arriva vers Etienne alors que Kenneth repartait.
-Monsieur, je voulais…
-Non, Hannah, c'est à moi de m'excuser, j'ai été stupide. Je te demande pardon et je respecte ton choix.
Hannah hocha la tête.
-Exactement ce que je voulais entendre.
-Ton maquillage… Tu n'as pas…
-J'ai dit que j'allais pleurer pour que vous vous excusiez d'autant plus d'avoir été un salaud. Je sais comment m'y prendre avec les hommes, vous êtes tous pareils, vous pensez que vous tirez tout le temps les ficelles, que tout est sous votre contrôle. Mais les femmes AUSSI pensent. Elles ont des sentiments. Et vous, les hommes, vous pensez bien égoïstement être les seuls à avoir des pensées compliquées. C'est pire dans la tête d'une femme ! On a dix coups d'avance !
« Alors c'est ça en fait… Ces garces contrôlent tout… Tout s'explique alors ! »
Elle sortit en soupirant.
-A tout à l'heure !
-Ouais… S'écria Etienne, abasourdi. Il retourna à son bureau et relut l'histoire de la gamine toujours Jane Doe.

Un jour, il décide de m'inviter à manger avec lui dans la cafétéria de la fac. Je m'enivre de son talent et de son charisme. C'est mon prof, ce serial lover au cœur de fumeur, qui m'accoste.
-Alors, Molotov, toujours un coup fumant en vue ?
-Toujours, Mr Smirting…
Il me prend la main et je sens qu'il m'emmène loin, si loin qu'aucun gêneur ne viendra nous embêter. Et tout doucement je sens son souffle rauque envahir ma peau et mes oreilles… C'est lui dans toute son extra douceur, sa volupté et son naturel charmeur toujours au rendez-vous.


Etienne soupira et aperçut les élèves revenir en cours. Il rangea le manuscrit maudit dans le tiroir aux merveilles (vide).
-Vous revoilà, sacripants !
Les assistants vinrent s'asseoir à leurs chaises. Smirnoff se leva.
-Bien. Je demande à Marilyn Manson de se lever.
Tout le monde se regarda.
-Y'a pas cent cinquante folles maquillées comme des camions volés dans la salle !
Hannah se leva, amusée.
-Vous m'en voulez ?!
-Non, je bosse, là. Vous êtes la plus mystérieuse du tas, je ne sais absolument rien de vous. Pour contenter mon appétit en matière de résolution d'énigmes tordues, je vous propose un petit jeu. On va se battre vous et moi…
-Migalos, vas-y.
Elle sort son araignée.
-… Votre Pokémon fétiche évidemment. Très étonnamment vous avancez sans la peur de perdre…
-Ceux qui ont peur de perdre perdent. Ceux qui veulent gagner ont gagné avant d'avoir commencé et même s'ils perdent, ils sont heureux d'avoir combattu.
Etienne regarda l'étudiante avec un air intéressé.
-En dix ans de carrière je n'ai jamais eu d'aussi bonne élève que vous…
-C'est vrai ?
-Non, je voulais juste voir si vous étiez sensible à la flatterie, ce qui est le cas. Bref : Si je gagne, vous me montrez un autre de vos Pokémon, et si je perds, je vous donnerais mon second prénom !
-La rançon d'un prince ne serait qu'un maigre acompte… sourit la gothique.
Etienne sourit en retour.
-Erwan ! Go !!
Le Capidextre apparaît devant le Migalos.
-Prête ?!
-Migalos !! Dard Venin !!
Le Pokémon insecte envoya une salve de dards par la bouche en direction du singe. Le Pokémon bondit pour esquiver.
-Hâte…
Le Pokémon singe tourna autour de l'arachnide. Hannah soupira.
-Vous ne me prenez pas au sérieux…
-Si, si bien sur…
-Sécrétion !!!
Le Pokémon mygale envoya des fils partout dans la pièce. Les élèves se couvrirent pour éviter d'en recevoir, mais Hannah savait ce qu'elle faisait. Etienne se cacha les yeux également. Lorsqu'il regarda, Erwan était attaché par les fils qui pendaient dans toute la salle.
-On va jouer à ma façon si vous le voulez bien… Erwan est attaché à six fils, rattachés aux six personnes de cette salle à qui je fais le plus confiance : Ludovic, Sammy, Dylan, Motel, Juliette et Shahrukh.
-Vous ne faites pas confiance à Karen ? Ni aux autres ?
-Karen, je la déteste…
-C'est réciproque, affreuse pouffiasse !
Etienne hocha la tête.
-Je crois que j'ai trouvé votre prochain surnom, Karen. Ou plutôt devrais-je dire Affreuse Pouffiasse !
-Pffff !
-Je plaisante ! Y'a que les Amish pour donner des surnoms pareils aux femmes… Continuez Hannah.
-Si l'un d'eux coupe un fil, il va forcément se passer quelque chose, pour vous ou pour moi. Alors, vous coupez un fil ? Il suffit de le demander à l'élève concerné. Mais gare aux effets.
Etienne regarda la classe amusé.
-Hmmm… Bollywood !
Shahrukh prit une paire de ciseaux et coupa son fil. Migalos s'éleva en l'air, au dessus de Capidextre.
-Hmmm ! Un Capidextre, on va bien manger ce soir ! Ricana Hannah. Ludo !
Il coupa le fil, et une toile tomba sur Capidextre.
-Ca s'annonce mal pour vous… Marmonna Hannah. J'ai vite compris quel était votre point faible.
Etienne s'étonna.
-Vous ne vous en remettez jamais au destin.
Le professeur regarda l'étudiante.
-Tout ce qui vous arrive, vous décidez quand ça vous arrive. Vous n'avez aucune action sur la vie des autres et ça vous embête. Alors quand il vous arrive quelque chose d'imprévu ou qui s'en remet au hasard, vous perdez vos moyens.
Etienne sembla touché par le discours d'Hannah.
-Vous comprenez ? En gros je dis que c'est inutile de vous énerver pour des broutilles. La solution est souvent si simple que vous ne voulez pas la voir.
Etienne hocha la tête. Il remarqua soudain que des fils partaient derrière Hannah.
-Le jeu est une façade… tu as tout prévu depuis le départ.
Hannah sourit.
-C'est toi qui tire les ficelles, cette fois…
-Bien vu, professeur…
Elle coupa les quatre derniers fils. Capidextre se retrouva complètement emmailloté et Migalos fondait sur lui.
-Désolée, monsieur Smirnoff… Game Over…
-Retour…
Capidextre se libéra des fils en tournoyant. L'énergie déployée brisa les fils. Hannah écarquilla les yeux.
-Et maintenant Coup Double !
Capidextre sauta en l'air et frappa Migalos avec ses deux queues. Le Pokémon alla cogner contre le mur et retomba au sol. Les fils se dissipèrent sous l'effet de la perte d'énergie du Pokémon.
-Et voilà…
Hannah soupira. Elle sortit un Baudrive.
-Je vous présente Baudrive. Je m'en sers moins parce qu'il est trop mignon. Ca serait contraire à ma déontologie.
-Quelle déontologie ?
-J'aime bien faire peur à mes adversaires. Un adversaire qui a peur de vous, c'est un atout supplémentaire, non ?
Etienne hocha la tête.
-Donovan.
Hannah s'étonna.
-Mon second prénom c'est Donovan. Comme mon grand-père. Que je n'ai pas trop connu, en fait, mais bon… Voilà.
-C'était ma récompense pour ma victoire… Pourquoi vous me la donnez quand même ?
Etienne sourit.
-Tu m'as montré que tu voulais gagner. Ca me suffit.
Elle haussa les épaules et retourna à sa place.

A la fin du cours, une élève s'avança vers Etienne.
-Monsieur…
-Hmmm ?
Il regarda l'élève qu'il reconnaissait.
-C'est vous la fille qui êtes partie de mon cours pour aller aux toilettes le premier jour !!!
-Exact… Vous pourriez… Me rendre mon manuscrit ?!
Etienne fit de gros yeux.
-C'est VOUS, Miss Molotov ?!
-Oui, voilà…
-Vous permettez que je lise la fin ?!
-… Si ça vous chante…
Etienne reprit le manuscrit.

-Professeur, promettez-moi que cette idylle durera toujours…
-Malheureusement, tout n'est que voûtes et volutes… Tout va s'arrêter…
-Avant ça, promettez-moi…
-Quoi ?
-Que ce ne sera pas la dernière fois !
-Je vous le promets.
Et Mr Smirting s'envola… en fumée, disparaissant dans les brumes de mes rêveries.

OWARI


Etienne s'étonna.
-C'est un fantasme sur moi ?! Smirting, Smirnoff…
-C'est… une Fanfiction… Inspirée de vous, partiellement.
Etienne haussa un sourcil intrigué. L'élève reprit son manuscrit.
-Mr Smirting est un personnage que j'ai créé sur un site de fanfiction…
-Bon, je passerais sur l'écriture poético-cul-cul la praline, mais… Pourquoi ça ne se concrétise pas ?! Je veux dire, c'est juste un écrit sur un bout de papier, vous êtes dans l'illimité de votre imagination, vous pourriez avoir des fantasmes bien plus salaces et qui iraient bien plus loin, non ? Pourquoi clore la romance sur un départ ?
L'élève réfléchit et haussa les épaules.
-Concrétiser ça ne serait pas intéressant. Personne ne s'intéresse aux relations qui se passent bien. Si j'écrivais un roman sur un couple je ferais en sorte qu'ils se séparent, se remettent ensemble, aient des problèmes… Dès lors qu'une relation se concrétise, c'est un peu… Le début de la fin. C'est tellement mieux de se courir après.
-Mais, s'ils couchaient tout le temps ensemble par exemple ? Ca entretiendrait la flamme !
-Ce serait lassant… Soupira l'élève.
-Hm… C'est bon, tu peux y aller. Que ça ne retombe pas entre les pattes de quelqu'un ! C'est précieux, ce genre d'écrit !
-Désolée !

En sortant de son cours, Etienne tomba sur Linda.
-Oh… Te voilà.
-Salut Etienne.
-Alors, ta journée ?
-Oh ça allait.
Etienne regarda Linda qui n'avait pas l'air très bavarde. Il soupira.
-Moi aujourd'hui, j'ai eu une élève qui m'a mené en bateau, et une autre qui a écrit une histoire folle sur elle et son prof. Des banalités quoi.
Linda semblait toujours aussi peu prompte à parler. Etienne soupira intérieurement. « Elle attend la première occasion pour me sauter dessus et me détrousser dans un placard à balai… »
-Etienne je suis désolée !
Regard surpris de l'intéressé.
-J'ai dit à toutes les collègues que nous avions…
-Oh… d'accord.
-Ca ne t'embête pas ?!
-Bah… Non.
-C'est que j'étais tellement sure que tu te précipiterais vers Kenneth pour le lui annoncer…
-Pas du tout, il passait son temps à se fiche de moi à propos de ça, il l'a appris par Miranda… Tu leur as raconté quoi aux collègues ?!
-Que… on l'avait fait.

-Et à moi tu voulais pas me parler de la journée ?!
-J'avais tellement honte ! Je me suis sentie idiote quand Kenny m'a dit qu'il l'avait appris par Miranda mais que tu étais passé lui parler !
-T'as pas à avoir honte, t'es une femme, c'est normal de devoir partager ça… Je suppose.
-Il y a autre chose, Etienne.
Etienne soupira « Les Feux de l'Amour c'est super réaliste en fait… »
-Quoi donc ?
-Eh bien… Si samedi soir j'étais si pressante c'est parce que… Vendredi matin tu avais été quelque peu brutal. Tu m'as envoyée paître, carrément.
-Ah…
-Oui et je croyais que tu commençais à te lasser de tout ça alors… Je me suis dit que tu étais tenté mais que tu n'osais pas me le dire, donc que tu te comportais comme un goujat pour éviter de me mettre devant le fait accompli…
Etienne blêmit. « Hannah avait raison : c'est vraiment complexe les machinations des femmes »
-Oh je suis désolée Etienne…
-Ca veut dire que tu regrettes ?!
-Un peu… Ca ne va plus trop être pareil entre nous après ça…
Etienne hocha la tête.
-C'est vrai.
-Néanmoins c'était très bien quand même !
Etienne rougit.
-Ah bon ?!
-Oui… Tu étais tendre, câlin, attentionné… comme tu es d'habitude quoi !
-Ah… tant mieux alors…
Sally passa.
-Oh ! Mais c'est « L'homme aux cinq orgasmes » ! Mes félicitations, Linda et… Bonne soirée !!!
Etienne regarda Sally repartir, médusé. Linda ne savait plus ou se mettre. Etienne la regarda.
-Tihihi… Conversations de filles !... sourit la blonde, embarrassée.
-Ce soir tu feras conversation avec ton Grodoudou… soupira Etienne, mécontent.
-Oh non, Etienne !!!