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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 31/07/2008 à 11:58
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 05:59

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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024 - Lâchons-nous un peu
« J'attends que le cœur l'emporte,
J'attends qu'il frappe à ma porte,
J'attends tout : L'amour est au bout,
Tout est bien en nous,
J'attends près d'un mur de lierre… »

-Mesdames, mesdemoiselles, messieurs… Bienvenue au 154ème examen des élèves de sixième année de Johto. Ici, les élèves des écoles de Mauville, d'Ebenelle, de Rosalia et de Bourg Geon se sont réunis pour participer à cette étape très importante de votre scolarité et évidemment de votre vie. Bien. Nous allons détailler le programme de ces cinq jours : Ce lundi ! Test écrit de huit heures…
Un cri sauvage et plaintif retentit dans la salle. Les professeurs étaient assis sur des chaises dans le fond de la salle. Les élèves partageaient des bureaux par équipes. Adam et Jennifer semblaient anxieux. Adam n'avait de cesse de se retourner.
-J'le vois pas…
-Il est là…
-J'le vois pas !
-Mais ça va aller… C'est pas ton père…
-Ca y est maintenant mon père me manque…
Jennifer soupira. Elle souleva sa chaise et écrasa le pied d'Adam.
-OUAAAAAAAARG !
Hieronymus Hadley releva la tête. Tout le monde se retourna. Adam et Jennifer firent pareil.
-Connasse !
-Grande gueule !
Pendant ce temps là, Smirnoff dormait, un bob (Chapeau décontracté, ndla) sur le visage, au beau milieu des profs. Il n'était ni à côté de Linda, ni à côté de Sherman, ni à côté de personne de sa connaissance. Pas envie, pas d'humeur et pas envie du tout. La raison était très simple, encore fallait t-il la connaître.
-Ahem… Nous allons procéder à la remise des rapports finaux qui constitueront votre base de départ pour la notation de cet examen, notamment les appréciations.
On passa dans les rangs pour rendre les rapports. Daniel et Clarissa reçurent les leurs.
-Eh bé… 17/20… Et toi, Clarissa ?
-14… Mais j'ai une bonne appréciation.
-Je suis prêt à parier que c'est Adam qui a crié tout à l'heure.
-Jennifer est très sanguine, je crois bien que c'est son œuvre…
Richard et Nathalie reçurent leurs rapports.
-J'y crois pas… 13 ! Pfff…
Richard cacha son 18.
-T'as eu combien ?
-Oh un vilain 9.
-Mouais… Mythomane…
-Perspicace. Nuance.
-Ton humour me laisse froide.
-T'as besoin de mon humour pour être froide ?
Elle lui lança un regard noir. Il lui lança un regard neutre.
Adam avait mal, et il était encore inquiet. La surveillante leur passa les rapports. Smirnoff observa de loin.
-Alors…
Adam avait une moyenne de 12. Il sembla dépité. Il lut l'appréciation.

« Excellent élève dont les capacités se révèlent en combat. Cependant le manque de maîtrise de la théorie rend l'ensemble fragile. De grosses lacunes subsistent notamment dans la manière d'appréhender les adversaires. Cependant l'esprit stratégique reste présent, notamment dans les combats, et la façon de mener les attaques est intéressante. Capacités en médecine et en enseignement, devrait se diriger dans une de ces deux voies. »

Adam sembla dépité. Jennifer plia le rapport et le rangea sur elle.
-Ca va ?
-Ou… Oui, oui…
-Te tracasse pas. C'est juste un nombre de points à l'avance dans la moyenne. 11 c'est 1 point, 12 c'est 2 points…
-Pourquoi… J'ai fait des efforts… J'ai…
-Te tracasse pas, Adam… C'est qu'une note…
-J'croyais que j'avais été un bon élève !
Il croisa les bras et logea sa tête à l'intérieur, la position typique de l'élève fatigué/déprimé.
-Han non pas la position de l'élève fatigué ou déprimé, Adam, je t'en prie t'es au dessus de ça…
-Adam il est blessé dans son amour-propre !
-Adam c'est surtout un gros bébé…
Le proviseur Hadley continua.
-Tous les rapports sont distribués ? Très bien… Pendant que les élèves seront en examen écrit aujourd'hui, les professeurs vont suivre une conférence bilan ce matin…
Un grognement de frustration s'éleva cette fois dans le camp professoral.
-Tels profs, tels élèves… Marmonna Jennifer
-Silence ! Et l'après-midi, les administrateurs passeront au bilan individuel des professeurs.
Smirnoff ferma lourdement les yeux.
-J'invite les élèves à rejoindre les salles d'examen B01, B02, B03 et B04 !
Les élèves se lèvent et sortent jusqu'à rejoindre leurs salles d'examen. Il ne resta plus que les professeurs.
-Les professeurs sont maintenant invités à rejoindre la salle de conférence numéro 4 !
Les profs se lèvent. Smirnoff resta assis. Pas envie de se lever. Désintérêt de ces histoires professorales.
A la sortie, il repéra un bureau de fortune installé pour le syndicat. Il soupira, même si Ryan Price n'était pas dans le tas. Il soupira encore et décida qu'il n'irait pas à cette conférence.

Adam et Jennifer retrouvèrent Clarissa et Daniel.
-C'que j'suis content de vous voir…
Daniel regarda Jennifer qui hocha la tête.
-Stress des exams et… chagrin d'amour. Le prof ne l'a pas assez bien noté.
-Vu le prof que vous aviez ça m'étonne pas…
-Eh ! Mr Smirnoff est un type bien !
-Moi il me file la chair de poule… Geignit Clarissa.
Ils rejoignirent Richard et Nathalie.
-Tout va bien ?
-Oui… Et pour vous ?
-Ca va… Pas trop envie de passer huit heures dans cette salle… Faut rajouter « Pourrie » pour avoir l'avis de Nat.
-Ha-ha-ha. Qu'est-ce que tu fous là, Ricky, va donc faire l'école du rire…
Les élèves sont amenés à leurs sales d'examens par troupeaux.

-Chaque année, les professeurs itinérants réalisent des prouesses en accompagnant des enfants jusqu'à la maturité scolaire. Bien sur, des problèmes subsistent, mais très rares. Enlèvements, coups, violences, disparitions…
Kenneth ferma les yeux, peiné. Il s'étonna que Smirnoff ne réagisse pas. Il avait repéré Sherman sur les sièges près du bord, et il vint lui parler, s'accroupissant près du siège.
-Sherman…
-Oh, Heine. Tu me parles maintenant…
-Oui… Tu n'aurais pas vu Etienne, par hasard ?
-La dernière fois que je l'ai vu c'était hier dans la salle des rapports. Il m'a salué.
-Il t'a salué… Mince il allait vraiment mal…
-Je suis encore là, t'es pas obligé de dire ça à voix haute…
-Merci !
Kenneth fit signe qu'il quittait sa surveillance et une femme le remplaça.

-Tu sais que tu n'as pas le droit d'être là ?
Etienne se tourna vers Kenneth. Etienne regardait l'examen écrit par une lucarne.
-Je sais…
-Normalement tu devrais être en conférence avec les autres !
-Ca m'ennuie.
-Je conçois. Mais ton comportement est incorrect.
-Je m'en fous. Elle a bien gratté, et lui dans l'autre salle il stresse un peu…
-Etienne, qu'est-ce qu'il y a ? Hier tu m'as pardonné, j'ai pensé que tu allais bien…
-Linda ne veut plus me parler. Elle me déteste.
Kenneth soupira.
-Je savais bien que même après avoir effacé la saison 10 des Feux de l'Amour, j'aurais encore droit à du suspense dans ma vie.
-Elle m'en veut parce que j'ai fait du mal à un de ses collègues.
-Pendant ce temps là, Peter a oublié le Ketchup, Marisa est entre la vie, la mort et le Port-salut et une quinzième amnésie collective consécutive à un empoisonnement à l'encre de photocopieuse couleur frappe la famille Connors… Le bonheur c'est pas simple, Etienne.
-Ca se mérite, c'est ça ?
-Faut encore le vouloir.
Etienne regarda Kenneth qui soupira puis reprit :
-Tu es conscient que… Tout le monde s'en fout de tes petits soucis personnels. Linda a plus la tête à ses élèves, Sherman te déteste et… Je pense aux examens. Et toi, tu devrais…
-J'ai peur pour mes élèves. Et j'ai peur de perdre Linda. Et… Et j'ai peur de te perdre.
-Tu ne vas pas me perdre, voyons… Etienne, dès janvier on bosse ensemble ! On se verra tous les jours !
Etienne regarda Kenneth.
-C'est une femme bien, au moins, cette… Miranda ?
Kenneth baissa la tête. Puis il la releva.
-Oui. C'est une femme bien. Pour moi en tout cas. Content que tu te souviennes de son prénom…
-Je rêve ou… C'est ta première relation sérieuse ?
-Avec une mère comme la mienne, tu te doutes bien que les femmes… J'ai toujours eu un peu de mal à aborder.
-J'me souviens oui… On avait parié avec Linda pour savoir si t'étais…
-Je sais ! Merci, Cathy m'en avait informé… Va à la conférence.
-… C'est toi qui me le demande ?
-Bah ouais.
Kenneth sourit. Etienne soupira en ricanant.
-T'es chiant ! Tu le sais, ça ?
-Va à cette conférence. Aie au moins l'air d'un prof normal !
Smirnoff hocha la tête. Ok, prof normal…

Jennifer avait presque fini la dissertation qui portait sur les attaques plantes et leurs effets nocifs. Elle soupira, car c'était plus le domaine d'Adam qui se trouvait dans l'autre salle. Elle avait galéré pour les poudres et ne se souvenait plus si Poudre Toxik était une attaque Plante ou Poison.
Les élèves avaient été partagés dans les salles par lettres : A-F, G-M, N-S et T-Z. Dans sa salle elle avait Daniel qu'elle connaissait, plus quelques garçons et filles en vrac qui étaient dans sa classe. Elle sentait qu'il regardait dans sa direction. Mais elle se contentait d'en soupirer. Elle retourna sur l'exercice de mathématiques de précision et espéra que sa justification sur les pourcentages d'échecs était bonne. Lors du test de reconnaissance, elle avait reconnu Grotadmorv, Papinox, Relicanth et Smogo. Quand il a fallu déterminer un intrus entre les quatre, elle décida que ce serait Smogo car il était insensible aux attaques Sol. Sans grande certitude, ça pouvait aussi être Relicanth qui était le seul à ne pas être du type Poison… Sur la géographie elle sentait s'être plantée : Elle ne se souvenait plus de savoir si le salaire moyen des habitants de Mérouville était de 3400 Pokédollars par ménage. En histoire des professions elle ne se souvenait plus de la date de création du premier syndicat. Par contre sur la médecine, l'élevage et la composition des repas, elle avait fait le carton plein. Elle soupira devant le travail accompli durant ces 3 heures 30. Elle ressortit le rapport de Smirnoff, regarda encore la note et l'appréciation, et rangea le papier.

Dans l'autre salle, Adam avait quelque peu perdu ses moyens. Stressé, le garçon pensait avoir confondu les statistiques de Mérouville avec celles de Celadopole. Il se rappelait d'à peu près tout sur les syndicats et les démêlés de l'affaire du 4 Aout 1965, mais impossible de se rappeler la date de création. Sur la médecine, parfait : Il avait réussi à établir les traitements à partir des infos données et avait poussé ses diagnostics à leur extrême précision. Sa dissertation sur les Pokémon plante faisait huit pages, et il espérait qu'on lui donne des points bonus. Le reste c'était assez bancal, et il craignait d'y perdre au change. Comme beaucoup d'élèves, il passait l'éponge sur certaines questions : Les profs ont beau dire qu'il vaut mieux répondre n'importe quoi que rien, devant la copie c'est pas du tout pareil. Et crotte, il a oublié des questions au dos de la dernière copie !

Etienne s'assit au dernier rang. Il soupira tant c'était ennuyeux. Finalement il trouva le salut devant Metroid Fusion, sous le regard réprobateur de Kenneth. Mais bon, y'avait pas marqué « Interdit aux Game Boy » sur la porte.
-Maintenant, nous allons procéder à la présentation des nouveautés 2009 :
« Chouette, même pas besoin d'aller à l'E3 ! » songea Smirnoff
-Nous envisageons la mise en place d'un nouveau cycle trisannuel. Les élèves de 4e et de 5e année pourraient à leur tour suivre des stages itinérants. Bien entendu cela conduirait à une augmentation sensible de nos effectifs. Néanmoins à terme la formation des élèves serait assurée dans sa totalité au bout de six ans.
-Et qu'adviendrait-il des facultés ?
La conférencière s'étonna.
-Qui… qui a posé cette question ?
Un grand dadais avec une barbe de trois jours et un chapeau de pêcheur, portant un grand manteau noir et jouant à la Game Boy Advance SP se leva.
-C'est pas moi ! Mais j'me lève… L'écran est beaucoup plus visible comme ça… Vous dites qu'à terme, la formation des élèves serait assurée au bout de 6 ans… Le boss du secteur 2 est super dur … Quelqu'un a une soluce sur lui ?
-Euh… Oui c'est ce que j'ai dit… Concernant les facultés, un plan de spécialisation va être mis en…
-Réduction des effectifs car réduction des matières, et vous allez demander des professeurs diplômés, très hautement diplômés, afin de garantir un enseignement du tonnerre. Aaaah voilà ces fichus missiles de glace ! Pour ceux qui cherchent, c'est après la tarentule mécanique !
-Euh… Je ne comprends pas le but de votre intervention…
-C'est normal, il faut un plug-in super long à télécharger, appelé cerveau, pour lire ce fichier. Vous avez passé un accord avec les syndicats pour que les licenciements soient mués en plan social. Vous virez des profs de faculté pour les recaser dans des voyages itinérants de basse classe… Oula je sens qu'il me faut les super bombes ! Et ce foutu ordinateur qui me parle sans arrêt… J'vais commencer à croire qu'il veut m'épouser… Bref c'est une grosse arnaque et j'aimerais une explication, ou des photos de vous un peu dénudées pour étouffer l'affaire !
La conférencière s'avoua choquée. Elle regardait vers les coulisses avec insistance.
-C'est ça, appelez papa, pendant ce temps moi je… Oh… je n'aurais pas dû ouvrir cette porte !
Un gros homme arriva.
-Excusez-moi, monsieur, qui êtes-vous ?
Il y avait dans la pièce un gros brouhaha. Etienne s'était rassis. Kenneth était assez épaté. Linda faisait celle qui ne le connaissait pas, mais Antoine à côté d'elle était consterné. Sherman se posait des questions, avec d'autres collègues.
-Excusez-moi !
Une vieille dame s'était levée. Etienne la reconnut, c'était la vieille dame au Raichu à l'école de Rosalia.
-Je suis Pénélope Dobson ! Je suis professeur de dressage typique (Par type de Pokémon, ndla) à l'école de formation supérieure d'Ecorcia !
Etienne s'étonna « Mon rêve de coller ça sur mon CV ! »
-Ecoutez, les syndicats sont des requins ! Ils ont provoqué des désagréments pendant notre voyage ! Je pense à l'affaire de Rosalia ! Les rapports de certains professeurs n'ont pu être achevés et envoyés à cause d'une quasi-inondation ! Et c'étaient les syndicats !
Un brouhaha encore plus fort retentit. Etienne sourit de la renommée de son tout premier attentat.
-Silence, je vous prie ! Messieurs dames, nous n'avons aucun accord avec les syndicats ! J'ignore qui essaie de lancer ce genre de rumeurs mais…
Etienne se releva.
-C'est moi !
-Vous ? Qui êtes-vous ?
-Tom Cruise. Enchanté !
-C'est une plaisanterie ?
-Oui !
Kenneth s'approcha d'Etienne.
-Tu plaisantes avec le directeur général de l'administration centrale ?!!
Etienne regarda l'homme.
-Oh pardon, monsieur Le grand directeur généraliste de l'administration centrale ! Moi c'est Etienne Smirnoff ! Vous devez être l'adorable Monsieur qui m'a mis au placard pour une histoire de disparition d'élève…
Kenneth s'étonna et se rapprocha de Smirnoff.
-Je ne t'ai pas dit ça pour que tu…
Dans la salle s'éleva de nouveau un brouhaha. Linda grimaça : Cette fois ça prenait une tournure de lavage de linge sale…
-Silence. Ne transformez pas cette conférence en procès. Je vous garantis monsieur qu'il n'y a ni accord avec le syndicat ni de suppression de poste prévue !
-Et moi je dis que vous mentez. Vous mentez parce qu'on ne spécialise rien sans effectuer de restrictions ! Pour qu'un Pokémon devienne un bon relayeur, vous devez lui donner l'attaque Relais et réduire les possibilités offensives au maximum. Le relayeur Mr Mime par exemple : Un bon Mime relayeur a Bouclier, Plénitude, Relais et… Soit Yoga, soit une attaque offensive, mais la tentation de relayer sur tous les plans est trop tentante. N'est-ce pas ? Donc vous, pour spécialiser les facultés, vous allez réduire le nombre de matières, forcément, car vous ne pourrez pas vous prétendre spécialisés dans la stratégie en ayant des cours de cuisine ! Et ce truc de faire des itinérances en 4e et 5e c'est un gros subterfuge pour dire « Pas de soucis, mes kikis, vous aurez du taf ! », ce avec l'aide de nos amis les tordus du syndicat !
Les professeurs semblèrent comprendre. Linda elle-même était d'accord. Sherman hocha la tête.
-Ca se défend…
Kenneth hocha la tête en riant.
-Sacré toi…
Le directeur soupira.
-Ecoutez, je tiens à revenir sur ma déclaration… Ce que dit cet… Energumène…
-Je préfère professeur, balourd.
-Pardon ?! Ne m'insultez pas !! Pour qui vous vous…
-Toi-même, énergumène !
Kenneth songea aux gros titres dans les journaux demain : « Licenciement sanglant, bilan : Censuré ! (Le CSA nous imposant de ne pas citer de marque d'alcool dans la presse) »
-Ahem… Euh… Je tiens à revenir sur mes déclarations…
Smirnoff sourit et se rassit.
-Enfin un peu de vérité dans ce monde de brutes !

12h30

Jennifer sortit de sa salle avec le groupe d'élèves. Adam vint la rejoindre.
-Euh… On mange ensemble ?
-J'y comptais, rassure-toi.
-Faut que je te parle…
-Tu t'es rappelé que Miaouss était de type Plante ?
-Nan…
-Quoi alors ?
Adam soupira. Jennifer le regarda, il était au bord des larmes. Il s'assit sur les escaliers montants alors que tous les autres élèves descendaient.
-Ca va ?! T'as foiré ?
-Devant la copie… J'avais l'impression d'être tout seul.
Jennifer s'étonna.
-Tu auras l'écrit de cet après midi pour te rattraper…
-J'me sens seul… Tellement seul…
-Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Adam ?!
Adam se mit à pleurer. Jennifer comprit ce qui se passait : Il faisait une crise d'angoisse. Le stress s'était emparé de lui.
-A…Adam…
Et pleurer face à un glaçon comme Jennifer c'est dur. Parce qu'elle s'en tamponne. Toi tu pleures et elle te regarde sans réaction. C'est sa nature : Pas de compassion, pas de geste, pas de façade. Impassible.
Elle approcha ses mains, les posa sur ses épaules et se serra contre lui. Elle mit du temps à s'apercevoir qu'elle prodiguait un acte affectif sur quelqu'un. Surtout sur lui…

« Elle ? C'est un frigo ! »

« On l'appelait comme ça avec les potes »

« Hahahahah ! T'es tombée grosse balourde ! »

Elle s'étonna d'elle-même, mais après tout… Les gens changent, non ?
-Ca va aller Adam. Tu n'es pas tout seul. Le prof est de tout cœur derrière nous, j'en suis sure. Tu le connais, hein ? Tu le connais mieux que moi, même ! Allez, ça va aller, ne te décourage pas. T'en as dans la caboche, tu vas pas rater une épreuve aussi facile. Hein ? T'as répondu juste à plein de questions, j'en suis sure !
-J'ai… J'ai fait ce que j'ai pu.
-Pourquoi tu te mets dans de tels états ?
-J'ai… J'ai eu que 12 ! Il m'a laissé que deux points d'avance ! J'ai presque pas progressé.
Jennifer sortit son rapport. Elle avait 12 aussi. Il s'étonna.
-On réussira avec rien, la gloire n'en sera que plus glorieuse. « La clé de la réussite c'est de commencer avec rien et de réussir avec rien. Le sentiment de gloire est plus glorifiant si on le bâtit sur des fondations miteuses. Partir de rien, et arriver au sommet »
Adam hocha la tête.
-Il connaissait le système des points. Plutôt que nous avantager bêtement, il a préféré nous faire partir sur deux points d'avance seulement, comme ça on doit donner encore plus de nous même pour réussir !
Adam hocha la tête. Elle sortit un mouchoir et essuya ses larmes.
-Allez. On continue ?
Il hocha la tête.
-Désolé pour… M'être montré si minable.
-Désolée d'avoir été affectueuse. Tu l'avais cherché !
Ils ricanèrent et descendirent manger.

Smirnoff mangea seul et dans les couloirs. Quand il eut fini, il donna son plateau à Tracy, la cantinière, qu'il salua, puis il se rendit vers les cantines des élèves. Il suivit les baies vitrées et chercha des yeux ses élèves. Il les trouva. Mangeant face à face. Il frappa à la vitre, ils le virent. Il leva un pouce en agitant la tête. Ils levèrent un pouce en retour avant que la sécurité ne l'emmène.
-C'est quoi son excuse bidon à ton avis ?! Demanda Jennifer.
-Hmmm… « Non, j'suis pas un pervers ! »
-Ils ne le croiront pas… L'a trop la tête de l'emploi.
-J'avoue…

14h00

L'après-midi, les professeurs devaient subir le bilan individuel. Smirnoff appréhendait, par pure peur d'être jugé individuellement. Il était dans le couloir, devant une porte avec quelques autres, attendant son tour.
Un Absol accompagné d'une femme l'approcha.
-Eh bien… Joli discours tout à l'heure.
Etienne leva la tête. C'était Melinda Lange.
-Bonjour Mademoiselle…
-Bonjour, l'éleveur de chèvres. J'imagine que c'était l'orgasme tout à l'heure…
-« Donne-toi ce qu'à une chèvre tu ne pourras jamais donner ». Proverbe perso.
-Hm… Je reconnais bien là votre… Répartie.
-Pourquoi vous venez me parler ? Solitude ? Sècheresse intime ? Trop d'abstinence ?
Etienne détestait les contacts avec les collègues. Ca l'embarrassait au plus haut point. D'où la profusion d'allusions salaces. Embarrassé car il n'avait qu'une envie : Les briser. Il les trouvait peu investis, nuls, pas assez préoccupés par leurs élèves, bien trop préoccupés par leur petit salaire et leur petite condition sociale. Pas assez humbles. Et lui bien sur était un génie parfait qui ne demandait qu'à être reconnu. Tout le paradoxe de Smirnoff c'était qu'il avait une conviction poussée des choses, et une réflexion sur lui-même totalement absente.
-Comme ça.
Elle lui tapa sur le crâne du plat de la main.
-Pour voir si cette petite tête tournait encore bien.
Elle partit avec son Absol. Smirnoff sourit en secouant la tête.
-Ahem…
Il se tourna vers Linda qui arrivait avec son Grodoudou.
-Et zut…
-Etienne… C'est qui cette fille qui te tapote la tête comme si tu étais son toutou ?
Il soupira.
-Bah comme tu me parles plus, j'ai fait mon marché, mais rassure-toi, je ne l'ai payée que jusqu'à six heures, après ça son mac va la rappeler !
Linda lança un regard désapprobateur.
-Tu es… Immonde et abject !
-Je sais.
-Et je sais pourquoi tu fais ça. Tu fais ça parce que tu veux être malheureux, Etienne.
Il la regarda.
-Des discours comme celui que tu as fait tout à l'heure... Tu crois qu'il n'y a qu'en étant malheureux que tu pourras les faire. Tu es un orateur de génie. Tu as fait dix ans en faculté, Etienne ! Tu es bon, que tu sois heureux ou malheureux ! Ca ne change rien ! Alors ne crois pas essayer de te… Doper en étant miséreux. Kenneth m'a dit que tu errais devant la salle des examens. Tu crois que tu supportes le malheur, alors pourquoi tu allais vers tes élèves ?
Etienne sembla réaliser quelque chose. Sa stupidité.
-C'est bien, le bonheur, aussi. Pourquoi tu… tu n'en veux pas ?
Elle s'était accroupie devant lui et lui tenait les mains. Il la regarda alors que ses beaux yeux bleus le fixaient. Elle chuchota alors :
-Laisse une chance au bonheur.
Il se pencha pour essayer de l'embrasser. Elle se releva et partit.
-Ne t'en fais pas, c'est pas grand-chose cette évaluation. Ne crains rien !
Il sourit. Un beau sourire, avec son regard triste. Un sourire aux larmes…
Linda partit dans le couloir, suivit Melinda, la dépassa et lui fit un croche-pied. Elle s'étala dans un cri de stupeur.
-Oups ! Quelle maladroite ! Ca va ?
-Oui… J'ai de nouvelles chaussures… Répondit Melinda, surprise d'être tombée comme une idiote.
-Ah ça, ça ne pardonne pas…
Linda repartit, furieuse mais satisfaite.

Adam se sentait mieux. L'épreuve de l'après-midi lui sembla moins pesante. Il sut mieux gérer son temps et évita les pièges. Par exemple à la question « Quel type de Pokémon bat le type Glace ? », il commença bien soigneusement par le type Feu. « Supposons qu'il existe un Pokémon de type Combat / Vol. Déterminez dans un énoncé clair les forces et faiblesses défensives du Pokémon supposé. ». Il répondit calmement l'Electrique, le Psy, le Vol en faiblesse, et comme résistances le Sol, les Ténèbres, le Combat et la Plante. Il ajouta même que ce serait un mélange peu judicieux car les deux types annulent beaucoup de leurs avantages communs : Les types Glace ou Roche deviennent efficacement normaux, donc le Pokémon Combat classique pourra être préféré. « Déterminez les effets secondaires des attaques suivantes : Stimulant, Mania, Elecanon, Réveil Forcé, Danse Fleurs, Dynamopoing. Dans un tableau à deux entrées, classez les attaques selon leur effet et sa nature. » Adam procéda de la sorte : Stimulant et Réveil forcé annulent un effet de statut adverse gênant, mais frappent fort, Elecanon et Dynamopoing provoquent un effet automatique en cas de contact mais n'ont presque aucune précision. Danse-Fleurs et Mania rendront confus celui qui les utilisera. Adam la sentait bien cette évaluation.

Jennifer était perturbée. L'excès d'affection prodiguée l'avait troublée. C'était dur en fait d'être vraiment gentil avec les gens. Le corps c'est comme les chaussures : ça ne ment pas. Alors elle avait été sincère… Elle avait réellement souhaité le réconforter… Bah c'était débile. Oui, tout à fait. Elle n'aurait pas dû le faire. Et puis d'abord c'est Adam, ce n'est pas non plus un clodo. Elle remarqua sa feuille toujours blanche au bout d'une demi-heure.
« Flûte… »
Elle vit le premier exercice : En histoire des régions : Cites les grandes lignes de la légende des trois lacs de Sinnoh. En cuisine : Vous citerez les dosages de sucre à appliquer pour nourrir les Pokémon suivants en justifiant : Pikachu (Type Electrique), Tadmorv (Type Poison), Parasect (Type Insecte – Plante), Kaimorse (Type Eau - Glace), Stalgamin (Type Glace), Limagma (Type Feu), Ecremeuh (Type Normal), Cheniselle (Type Insecte – Sol). En Logistique des Objets, déterminez les utilisations diverses des objets suivants et les contre-indications d'utilisation : Hyper potion, Antidote, Total soin, Cherche Objet, Super Bonbon, Zinc, Protéine, Fer, Calcium, Def.spé +, Repousse.
Ce n'était pas gagné…

-Etienne Smirnoff… Âge : 30 ans, spécialité : Stratégies et techniques du combat, né à Mérouville le 21 décembre 1978. Curriculum vitae : A étudié à l'école de Mérouville, a été l'élève du grand Jools Siviter lors de son parcours itinérant, puis a étudié à la faculté de Mérouville, a obtenu son Brevet de Dressage Supérieur avec Mention Très bien, a reçu son agrégation le 16 mai 1998, a été professeur itinérant dans le cadre de l'ancien plan Bishop qui prévoyait l'enseignement itinérant dès la deuxième année. Suite à un accident de parcours en septembre 1998 vous avez enseigné cinq ans à la faculté de Clémenti-Ville, puis avez été muté à Johto ou vous avez enseigné cinq ans à la faculté de Doublonville. Avez exercé un mandat de professeur itinérant, celui-là même pour lequel vous venez effectuer ce bilan.
Smirnoff soupira.
-Je suis mort, c'est ça ? Et toute ma vie vient de défiler…
L'évaluateur avec ses lunettes très rigides et son caractère l'étant non moins, ne sourit pas
-Monsieur Smirnoff. Comment qualifieriez-vous l'expérience de ces trois mois ?
-Très… Enrichissante. Tant pour moi que pour mes élèves. J'ai pris beaucoup de plaisir et j'espère qu'ils en ont pris aussi.
-D'après le rapport d'inspection de Kenneth Heine, vous avez été quelque peu rude.
-Exact. J'aime travailler avec détachement par rapport à mes élèves. Les traiter comme des êtres humains et pas comme des éprouvettes d'échantillon que j'aurais à analyser.
-Le respect du programme n'est pas votre fort…
-Essayez de faire manger des haricots verts à un singe avec une fourchette. C'est impossible, ou alors il faut sortir des conventions et l'autoriser à se servir de la fourchette pour se curer les dents ou les oreilles uniquement. Pareil avec les élèves. J'ai eu affaire à deux cas assez complexes qui avaient des problèmes importants dans leur vision du dressage.
-C'est-à-dire… Que vous leur avez imposé votre vision à vous ?
-Non, je les ai obligés à trouver la voie de leur vision propre à eux. En les mettant face à leur faiblesse. Au bout d'un mois j'ai obtenu de très bons résultats.
-Hm… Votre… Cas nous a quelque peu intrigués… Pourquoi avoir voulu enseigner à nouveau en tant que professeur itinérant alors que vous étiez respecté en travaillant ici, à Doublonville ?
-J'aime le changement, et… En faculté je ne peux pas m'occuper assez bien de mes élèves. Alors que là, j'ai l'impression d'en avoir mené deux au sommet. Vraiment. Pas seulement de leur avoir bassiné un cours pendant deux heures. Là je les ai guidés. C'est extrêmement gratifiant de sentir que son action a été vraiment bénéfique. Pas seulement un monologue magistral débile…
-Je vois… Vous avez un très beau CV si on excepte…
-Oui si on excepte Armageddon, ça claque assez, oui…
-Si on excepte l'incident…
-Vous en parlez si bien…
-…Vous auriez pu avoir une carrière brillante et même devenir Grand Académicien…
-Jamais. Tel mon maître Jools Siviter, je refuserais ce titre.
-Pourquoi, c'est une grande gratification…
-Je fais une différence entre la gratification que provoque le « Merci » d'un élève satisfait et le fait de vieillir dans une salle poussiéreuse remplie de grabataires puants qui ont écrit un ou deux romans érotiques.
-… Je vois…
-Vous voyez ?
-Oui je vois. Quelles sont vos ambitions dans le futur ?
Smirnoff réfléchit.

Linda se tint à l'écart des autres professeurs qui discutaient entre eux. Kenneth vint la voir.
-Tout va bien ?
-J'ai été le raisonner.
-Je m'en doutais. Tu ne supportes pas de le voir comme ça.
Elle soupira.
-Il est… dans une spirale. Quelque chose l'oblige à revenir au malheur, inexorablement.
-Et c'est quoi, à ton avis, ce qui l'oblige à revenir au malheur ?
Linda pencha la tête sur le côté.
-Sa solitude intérieure. J'ai l'impression qu'il… Ne dialogue pas avec lui-même.
-Je peux te rassurer sur un point : Tu n'es pas la première à penser ça de lui.

-Mon ambition ce serait… D'être heureux.
-Vous n'êtes pas heureux ? Votre travail vous déprime ?
-Pas du tout. C'est ce qui me maintient en vie. La seule raison qui fasse que je ne me sois pas fait sauter le caisson ces dix dernières années c'est mon travail. J'ai le goût d'enseigner depuis l'âge de huit ans. Je jouais au prof avec mon Capumain, je faisais semblant de lui apprendre à lire comme si j'étais un professeur de fondamentaux devant un élève… Vingt-deux ans de vocation c'est… Du lourd, non ?
-Je vois.
-Vous êtes voyant je vous félicite. Non, je veux… Essayer de commencer à goûter à ce qu'on appelle crûment les plaisirs de la vie. Voyez-vous, à trente ans bientôt trente et un… Je n'ai encore jamais fumé, bu de l'alcool, triché au casino, pris de drogue, dansé dans une discothèque ou encore fait de cochonneries avec qui que ce soit. Mon ambition c'est d'essayer tout ça en une semaine avant de mourir. Au moins.
-Je… Vois… Vous… Pensez avoir raté votre vie ?
-Pas le moins du monde.
-Qu'aimez-vous ?
-Les Pokémon. Enseigner. Méditer. Ecouter du Coldplay. Pêcher. Etudier les cas de la revue annuelle de l'école de stratégie de New-York. Manger une pizza. Ecouter de la musique classique. Et aussi j'adore jouer à la Game Boy Advance.
-D'accord… Que n'aimez-vous pas ?
-Je n'aime pas… Les gens.
-Les gens ?
-Les gens m'ennuient.
-Oh.
-Je n'aime pas non plus l'arrogance.
-D'après ce que j'ai compris vous l'étiez.
-Je me suis cité dans ma « Liste super-secrète et ultraconfidentielle des choses que j'adore et qui me font tripper » ?
-Non…
-Voilà. Je ne m'aime pas.
-Vous vous détestez ?
-Exactement. Mais bon, on n'est pas dans un comité de cons donc on va s'arrêter là pour ma personnalité personnelle. Je n'aime pas ceux qui montent sur leurs grands chevaux et qui ont tort. Ni les pédants idiots, ni les voleurs à vau-l'eau, ni les perdants péquenots ni les zélés zéros ni les géants géniaux ni les sortants sérieux ni les médisants méticuleux ni les fuyards fumeux ni les biturés imbuvables.
L'évaluateur s'avoua étonné.
-Ne vous inquiétez pas, ça sortira bientôt en DVD !
-… Je vois.
-Vous voyez ! Miracle !
-Ecoutez, l'entretien est terminé.
Etienne se leva et sourit de bon cœur.
-Merci beaucoup, monsieur. Votre entretien m'a remis les idées en place.
-Je vois… Vous auriez peut-être besoin d'un psy pour exorciser vos craintes.
Le visage de Smirnoff se raidit d'un seul coup.
-Vous êtes conscient que… maintenant il faut que je vous tue ?
-….Pardon ?

Smirnoff se retrouva à la cafétéria, seul à une table à lire le journal avec un café noir. Kenneth vint s'asseoir avec lui. Etienne baissa son journal.
-Je vois que Monsieur a ses habitudes…
-C'est chez moi depuis cinq ans, cette fac.
-Comment ça se fait que tout le personnel te connaisse ? C'est très étonnant…
-Ce sont des gens qui travaillent en permanence avec les Pokémon, on se comprend eux et moi. Et puis cinq ans en fac, tu passes difficilement inaperçu
-Ouais. Je vois ça… Ou alors c'est leurs intrigues personnelles qui t'intéressaient.
-Bingo. Tracy et Frank c'est mon œuvre.
-Ah c'est toi ???
Smirnoff sourit fièrement.
-Eh ben… Dieu lui-même a des pouvoirs qui nous échappent…
-C'est moi que tu appelles Dieu ?
-Non, c'est Dieu que j'appelle Dieu.
Miranda Brooks vint s'asseoir à côté de Kenneth et face à Smirnoff qui releva son journal.
-Oh, le Galopa Bleu a gagné… J'ai bien fait de jouer au quinté ce matin !
Etienne baissa son journal et il toisa la nouvelle directrice de la faculté.
-C'est vous la lèche-bottes de Hadley ?
-Je suis la directrice de cette faculté, Mr Smirnoff. Vous aurez bientôt affaire à moi.
Il lut son journal, impassible alors que Kenneth guettait ses moindres réactions.
-Encore une pub de ta mère, Kenny. Elle et son agence de com m'étonneront toujours…
-Etienne, tu pourrais au moins… Nous regarder !
Il baissa son journal.
-D'accord, c'est une revue de cabaret, et tu danses très mal, quant à elle c'est pire qu'une strip-teaseuse avec une jambe en bois.
Kenneth regarda Miranda qui hocha la tête.
-C'est très désagréable d'avoir deux personnes en face de vous quand vous prenez un café en lisant le journal tranquille !
-Euh, Etienne, je voulais…
Il soupira
-D'accord Kenny. Papa t'autorise à jouer au docteur avec la madame.
-… C'est pas exactement ce que…
-Mais après, tu la prêtes à Papa !
Kenneth et Miranda se levèrent, conscients de le déranger.
-Et tu voulais me présenter à lui…
-C'est un gentil gars… Il a un bon fond, je te promets.
-C'est surtout le genre de gars qui me harcèlera pour que j'avorte si un jour je tombe enceinte de toi…
-Oui c'est bien le genre…
Miranda regarda Kenneth qui ne plaisantait pas.
-Ah ouais quand même.

18h00

-Ca a été ?
-Oui, merci… Et toi ?
Jennifer soupira.
-J'ai fini sur le fil du rasoir.
-C'était pas simple…
-Ah ça…
-Je te remercie. Vraiment. T'as été d'une aide précieuse.
-Disons que j'étais… En condition de t'aider. Je ne l'aurais pas fait pour n'importe qui-QUOI ! Là c'était une situation exceptionnelle !!
-… Si tu le dis.
-On mange et après dortoirs c'est ça ?
-Ouais. Je crois bien, ouais.
-Je me demande ou est Smirnoff…
Adam réfléchit.
-Surement à un truc barbant qu'il a à tout prix cherché à éviter.
-Ou alors chez lui…
-Je me demande ce que ça sera l'épreuve de demain…
-Surement un truc galère. Là j'ai qu'une envie c'est de dormir…
-Ouais. On mange avec les autres ? Dan, Clarissa, Nat et Richard ?
Jennifer soupira.
-C'est « La bande », c'est ça… Mouais. Si tu les trouves, du moins.
Adam sauta au milieu de la foule et appela les quatre élèves en agitant les bras à grands mouvements.
-J'disais pas ça pour que tu fasses ça !! Rhooo…

Ennemi de soi-même, comment aimer les autres ?
Etranger à soi-même, étranger pour les autres...


Etienne mangeait avec ses Pokémon dans son appartement. Il porta un toast avec lui-même, et s'aperçut que le siège face à lui était vide. Capidextre, Foretress, Korillon, Scarhino, Flagadoss et Seviper regardèrent leur maître, le bras figé en l'air, regardant fixement vers ce « vide » qu'il aimerait… Combler ?

Qui réduit au silence, le fracas de l'enfance

Kenneth s'allongea sur le canapé, Miranda vint s'allonger avec lui tout en regardant la télévision.

Et avance masqué, en attendant sa chance

Linda entra dans la chambre d'hôtel, désespérément vide. Elle enleva ses chaussures trop serrées et prit la direction de la salle de bains.

Et sous les apparences, le prix du vêtement
Personne ne voit les plaies et le sang, de celui qui survit


Adam, Jennifer, Daniel, Clarissa, Nathalie et Richard mangaient ensemble, échangeant leurs impressions sur l'examen de la journée. Quelques sourires, même pour Nathalie qui ne pouvait décemment pas se forcer à rester inerte devant un Richard satisfait. Daniel regardait Jennifer qui cherchait de moins en moins à fuir son regard. Adam s'efforçait de profiter au mieux de ces bons moments.

Mais quand demain se lèvera, je serai libre, retour à toi,
Quand demain de lèvera, je serai libre, retour à moi


Smirnoff rejoignit sa chambre, vide elle aussi, alors que les Pokémon avaient pris place dans leurs lits respectifs. Pour la première fois depuis longtemps, il réalisa sa grande solitude. Il se demanda si cela pouvait encore durer.