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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 30/07/2008 à 16:45
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 05:57

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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023 - Les meilleurs amis
« Fais la promesse, tu sais que l'hiver et l'automne n'ont pu s'aimer »
Kenneth arriva sur la place de Rosalia, à la rencontre de Smirnoff et de ses élèves.
-Eh bien, que nous vaut l'honneur d'être escortés par toi ? S'étonna Smirnoff.
-Etienne, les enfants, je vous informe que l'examen aura lieu à Doublonville, à la faculté même. Les cinq épreuves auront lieu durant la semaine qui va venir. Ce dimanche est consacré à votre venue à Doublonville et à la rédaction pour le professeur du rapport terminal. Tout vous sera expliqué plus en détail là bas…
D'autres groupes se dirigeaient vers la sortie de la ville.
-Nous avons calculé et dans tout Johto vous êtes au total 256 élèves, divisés en 128 groupes avec 128 professeurs spécialisés. L'examen sera évidemment divisé en plusieurs épreuves. Veuillez maintenant vous rendre à Doublonville avec les autres groupes que j'accompagne.
Etienne et Kenneth se mirent côté à côte.
-Alors, ça va ?
-Oui Etienne, ça va. Et toi, tranquille ?
Le déplacement d'élèves était impressionnant. De nombreux groupes bougeaient vers Doublonville.
-Ca va… Dommage que ça se termine, tout ça.
-Ouais. Mais on se reverra peut-être… T'es placé où en ce moment ?
-Sur… Je sais pas encore ! Je suis entre deux eaux, là…
-L'année prochaine je compte me replacer sur Doublonville, pour assurer la faculté de Janvier à Juin. Tu pourrais… Te faire muter.
-Ouais… Ouais je pourrais essayer, en effet.
-Tu étais avec qui il y a deux semaines, dans ton appartement ?
-Des gars de la commission d'examen, nous discutions des épreuves à venir. Je vais peut-être faire examinateur.
-Tu passes ton temps à changer de travail… Inspecteur, CPE, Prof de sciences humaines…
-Ca c'est un titre honoraire !
-Examinateur, chef d'administration… Tu cumules… Tu rêves de te faire poser un CV en or intégré ?
-Je suis… Ambitieux.
-Ouais. Par contre pour sortir un ami de la merde…
-Je t'ai sorti de… Ouais t'as raison, excuse moi.
-J'espère qu'un jour toi et Linda vous m'expliquerez pourquoi c'était bien que tu me prennes par derrière. J'étais encore jeune et vierge, et comment dire… J'ai encore mal !
-Etienne…
-Quoi ?
Kenneth parut attristé. Etienne s'attendit à une révélation en bonne et due forme.
-Moi aussi… J'ai encore mal. Tous les jours…
-Kenny, arrête, tu es…
Il partit devant et essuya une grosse pelleté de larmes. Etienne se demanda ce qui se passait dans sa tête.

"I don't want you and I don't need you (Je ne te veux pas, et je n'ai pas besoin de toi)
Don't bother to resist, or I'll beat you (Ne t'avise pas de résister, ou je te frappe)
It's not your fault that you're always wrong (Ce n'est pas ta faute si tu as toujours faux)
The weak ones are there to justify the strong" (Les faibles sont là pour justifier la force)

-The beautiful people, the beautiful people… (Les belles personnes, les belles personnes)
It's all relative to the size of your steeple (C'est proportionnel à la taille de ton clocher)
You can't see the forest for the trees (Tu ne peux voir la forêt pour les arbres)
And you can't smell (Et tu ne peux sentir)
Your own shit on your knees ! (Ta propre chiasse sur tes genoux)

Kenneth retombe en arrière sur son lit en souriant, la sono à fond.
Une fois qu'il eut fini la séance écoute, Kenneth, 17 ans, descend jusqu'à la cuisine et se cherche du lait. Il le boit à la bouteille. Puis il observa son Corboss, Warner qui observait son maître, en t-shirt et caleçon, en train de boire dans le frigo.
-Quoi ? T'as jamais vu un mec qui séchait la fac ?
Le Corboss semblait inquiet pour son maître qui décidément vivait assez… librement son adolescence. On frappa à la porte. Kenneth alla ouvrir. C'était Etienne qui venait sur l'invitation de Kenneth.
-Si tu as viré ta cuti, je te rappelle que je tiens à ce qu'on reste amis et que je suis amoureux de Linda…
-Ca va, tu vas pas me faire la leçon…
-Tu as bu, Kenneth…
-Du lait.
-Oh… Tu nous fais quoi, là ?
-Rien. Une dispute avec mes vieux…
-Pourquoi tu voulais que je vienne ici ?
-QUOI, CA PUE CHEZ MOI ?
-Ca va Kenneth… Ca va… Tu m'as bien invité pour quelque… Oh Kenneth… Ca… Coule de ton nez…
Kenneth passa son index sous ses narines. La poudre blanche était ressortie.
-Han merde…
-T'as encore sniffé…
-Ouais… Ouais…
-Viens. J'vais t'arranger ça… T'as bien fait de m'appeler avant…


-Vous avez encore fait pleurer votre ami ?
Etienne regarda Jennifer.
-On a traversé des trucs durs ensemble. On a tous les deux eu des vies personnelles difficiles… Des familles compliquées.
-Alors maman avait tort : En grandissant, rien ne change.
-C'est dur d'oublier les ennuis quand on garde le même cerveau avec l'âge.
-Ouais. Quand j'aurais 29 ans je me rendrais amnésique.
-Pourquoi j'ai pas eu cette idée avant…
Elle ricana.
-Vous avez peur pour lui ?
-Non, là j'ai peur pour vous. Je suis anxieux.
-Vous devriez vous inquiéter pour votre ami Kenneth. C'est un homme bien. C'était un excellent CPE à Mauville.
Etienne écarquilla les yeux, étonné.
-Mauville ?
-Monsieur Heine a été notre CPE pendant… Presque cinq ans. Je pensais que vous le saviez…
Etienne regarda Kenneth et alla vers lui. Adam soupira.
-Quoi ? J'ai dit un truc de mal ?
-Il le savait pas. Mr Heine m'a fait promettre de pas le lui dire…
-Je crois que la vérité est la seule bombe qui se doit d'exploser à la figure de celui à qui elle est destinée.
-Et si un jour c'est genre… Ta mère t'a adopté ?!
Jennifer regarda Adam et sourit.
-Ca t'amuserait si je te disais que j'y ai déjà pensé ?
Adam sembla effrayé.
-Je plaisantais, Jenny…
-Moi aussi. C'était pour voir comment tu réagirais. T'as pas intérêt à flancher pour cet examen. Si on doit faire équipe, je veux pouvoir compter sur ton sens inné du combat.
-Ouais… Ouais, moi aussi je… Je compte sur toi pour pas foirer.

-Je voulais pas te le dire parce que sinon tu m'en aurais voulu…
Une grosse prof se tourna vers Etienne et Kenneth qui pleurait comme un bébé.
-Dites à votre petit ami d'arrêter de pleurer parce que vous avez été infidèle, ça devient lourd !
Rires d'autres équipes autour. Smirnoff fronça les sourcils.
-Et vous dites à votre diététicien de changer de métier, LOURDE indiscrète !
Autres rires plus gras. Smirnoff se retourne vers Kenneth.
-Tu n'arrêtes pas de me mentir parce que tu es à la CIA, c'est ça ?
-Non…
-Kenneth, moi aussi j'ai déjà menti pour toi, alors je comprendrais si c'était le cas ici… En plus c'était très gentil ce CD de Coldplay… Et l'iPod, je l'ai appelé Junior ! J'me suis dit que ce serait le bébé qu'on ne m'a jamais apporté sur le paillasson !
Kenneth sourit. Mais il était toujours aussi triste.
-Je… Retourne voir mes élèves. Tu bouges pas, hein !
-Oui… Oui oui…

-Adam, toi qui t'y connais…
Adam regardait Etienne.
-Comment on arrête de faire pleurer une fille comme Kenneth ?
Adam soupira.
-Une fille comme Kenneth on appelle ça un garçon.
-Ah oui c'était ça le nom…
-Ensuite, pour ce genre de questions, le bureau du Docteur Scoresby est ouvert de 9h30 à 17h30…
-Monsieur bonjour c'est pourquoi ? Ironisa Jennifer.
Etienne les regarda et hocha la tête.
-J'y retourne.

-Kenny ! T'as arrêté de pleurer ?
-Bien obligé…
-Devine quoi ! Mes deux élèves sont amoureux ?
-… C'est nul ça comme info…
-Pourquoi, c'est marrant ! Ils sont tellement complices qu'on dirait un vieux couple ! C'est trop marrant !
-Surement, ouais.
-On va faire un pari : 200 Pokédollars qu'ils sont amoureux.
-…200 qu'ils ne le sont pas. Mais comment tu vas le prouver ?
-Facile. Un interrogatoire croisé. Tu prends Adam, moi Jennifer.
Kenneth regarda Etienne, intrigué.

-C'est une telle joie de t'avoir à la maison, Etienne !
La mère de Kenneth, Hildegarde, était une femme excessive. Assez forte, elle avait un brushing noir-violet très… Voyant, un collier de grosses perles très cher, une robe de couturier faite sur mesure, au moins 11 bagues sur ses deux mains… Elle travaillait dans l'évènementiel.
-…C'est une chance que tu aies été là alors que Kenny était tombé malade ! C'est une sacrée migraine visiblement…
-Kenneth sait qu'il peut compter sur moi dans ces cas là…
-T'as souvent des migraines ces temps-ci… Marmonna le père de Kenneth.
Le père de Kenneth, Hermann, un homme au crâne dégarni, en chemise avec cravate. Il était trader boursier.
-Oui… Désolé, je mets la musique trop fort…
-Beaucoup trop fort… Et ce… Marily…Marilyn Man…
-Marilyn Manson, m'man…
-Tu pourrais au moins écouter de vrais artistes, Kenny…
Etienne soupira. Pas parce que la mère de Kenneth était énervante mais parce que le dernier cadeau d'anniversaire qu'Etienne avait offert à Kenneth était un CD de Manson. Bonjour le respect de la famille.
-Je sais, m'man.
-Tu restes dormir, Etienne ? demanda le père.
Kenneth regarda Etienne qui hocha la tête.
-Non. Je dois rentrer, j'ai beaucoup de travail…
-Je vois.
-Mais c'est très gentil à vous de m'avoir invité à manger.
Kenneth leva les yeux au ciel. « Mon pauvre Etienne… »
-Ce fut un plaisir, voyons !
Lorsqu'Etienne partit, Kenneth se plaça à la fenêtre. La mère de Kenneth soupira d'aise.
-Bon sang quel sale petit pique-assiette ! Et cette odeur !!

Kenneth ouvrit le rideau. Etienne était devant la maison, regardant vers lui. Kenny fit avec son pouce et son index un zéro, deux zéro, un trois avec les doigts et un autre zéro. Etienne hocha la tête en signe de compréhension.
-Minuit et demi… Ok !
Etienne partit rejoindre sa maison.

-Maman, je t'ai déjà expliqué qu'Etienne utilise de la naphtaline pour conserver ses vêtements à l'abri des Mimitoss.
-Il pourrait utiliser un insecticide ça règlerait le problème ! Est-ce qu'il t'a demandé de l'argent ?
-Non, maman.
Le père se retourna vers Kenneth.
-Si jamais il t'en demande un jour…
-Je ne lui en donne pas… J'ai compris, papa…
Kenneth monta les escaliers vers sa chambre, ne voulant pas en entendre plus.
-Et heureusement qu'il n'a pas dormi ici, j'aurais dû faire désinfecter les draps !
Kenneth soupira, excédé.
-Tu ne fous rien dans cette maison. C'est la bonne qui lave mes draps.
La mère de Kenneth s'offusqua et regarda son mari.
-Oh… Oh mais quelle insolence !! Mais enfin Hermann !! Soutiens-moi !
-Sur ce coup là, il n'a pas tort…
-Hmph !


-Vraiment rien ?
Adam soupira
-Non, je ne ressens rien de tout ça pour elle. C'est une amie !
-Tu es sur ?
-Ouais. Je l'apprécie en tant que personne mais sans plus…
-Tu es certain ?
-Mais oui… La fille que j'aime c'est… Une autre. J'ai déjà quelqu'un en vue, quoi.
-Oh…

-Allez Jenny. Dis à Tonton Smirnoff si tu es amoureux d'Adam.
Jennifer regarda Etienne.
-Dans… Une semaine, vous ne serez plus mon prof, c'est ça ?
-Ouaip.
Elle le gifla. Il se tint la joue, surpris.
-Ca fait du BIEEEEN !!!

Kenneth revint voir Etienne. Le voyant se tenir la joue, il tendit la main pour recevoir son argent.
-J'ai pas eu de réponse claire !
-Il en aime une autre.
-Elle n'a fait que m'en coller une.
Kenneth rétracta sa main alors qu'Etienne sortait l'argent.
-Non, Etienne.
-Si, voyons, j'ai parié…
-Etienne. Non. Tu ne me dois rien.
Etienne fourra les 200 Pokédollars dans la poche de Kenneth.
-Ca c'est pour Junior.
Kenneth soupira.
-Etienne, tu sais qu'il est d'usage qu'on ne rembourse pas les cadeaux…
-Je t'ai toujours remboursé ce que je te devais. Ce cadeau là était de trop.
-Mes parents sont à des kilomètres, dans la région d'à côté…
-C'est pas par rapport à tes parents, qui plus est ta mère entendrait un crissement de billets à des kilomètres. C'est une marque de respect.
-'gentil…
Ils atteignirent le croisement vers Mauville et furent rejoints par un autre groupe d'instits. Une femme bien habillée portant des lunettes se dirigea vers Etienne.
-Vous êtes la directrice de l'école de Mauville…
Kenneth sembla au comble de l'embarras.
-Etais. Maintenant, je suis à Doublonville. Miranda Brooks, enchantée.
-Etienne Smirnoff, et voici…
Elle s'avança vers Kenneth et l'embrassa tendrement sur la joue, baiser qu'il lui retourna.
-Je sais qui est mon CPE préféré, bien sur… Ajouta Miranda.
Etienne lança un regard mortifié à Kenneth qui semblait au comble de la gêne.
-Tu es « Entre deux eaux », c'est ça… Fais bien attention à ce qu'elle ne perde pas les siennes avant toi…
Il repartit vers ses élèves. Miranda s'étonna.
-C'est lui ton… « Ami » dont tu m'as parlé ?
-Oui c'est lui… Et malheureusement je lui fais trop de secrets, on va dire…

Cette nuit-là, minuit trente, le corbeau étendit ses ailes et mena son maître à destination. Kenneth se posa face à Etienne, tenant les pattes de Corboss.
-Tu as tout ?
Kenneth montra le sachet contenant toute sa réserve.
-Super. On y va ?
-Ouais. T'as pris ton sac ?
-Oui… Comme ça. Pour faire aventurier !
Kenneth sourit. Il regarda le sachet.
-C'est nul… J'suis nul…
-Tu devrais arrêter d'en prendre. Je sais ce que tu vis à la maison, mais c'est vraiment pas une solution.
-Ca y ressemble grave.
-Ce qui « est » ne doit pas ressembler « à ».
Kenneth regarda Etienne.
-Moi je suis une solution. Tu as un pépin, tu m'appelles. On va se manger une pizza, prendre un verre, voir un film…
-Je te remercie au fait d'avoir… Séché pour venir à ma rescousse.
-Quand on n'a pas le pétrole on a les idées.
Kenneth hocha la tête, puis il tomba dans les bras d'Etienne qui soupira.
-Ch'uis désolé… D'être aussi pitoyable… T'as vécu des trucs bien pires que tout ce que j'ai vécu… J'suis qu'un sale gosse de riche pourri gâté…
-C'est pas parce que tu as de l'argent que tes problèmes sont moins importants. Allez, viens.
Ils arrivèrent à la rivière. Etienne ferma le sac et alluma un briquet.
-Bon… Funérailles de Viking ?
-Funérailles de Viking.
Etienne sortit une barquette de céleri vide.
-C'est délicieux. Arrête de rire.
-T'es un monstre, Etienne ! Un monstre bouffeur de légumes !
-Mouais…
Etienne largua le sac enflammé dans la barquette.
-Tu t'en passeras ?
-Je m'en passerais, ouais. La nuit est super jolie.
-Et toi tu mens très mal.
Etienne regarda Kenneth qui baissa la tête, coupable.
-Heureusement, j'ai pensé à toi. On a été faire une visite à la pension à côté de Lavandia, aujourd'hui.
-Ah oui…
Etienne sortit de son fameux sac une couveuse contenant un œuf rose et blanc. Kenneth sembla abasourdi.
-C'est un…
-Un œuf de Ptiravi. Il devrait éclore d'ici une semaine. T'as intérêt à super bien t'en occuper.
Kenneth resta sans voix. Il serra la couveuse et regarda Etienne, ému, alors que le sachet de dope coulait à pic.
-Mais… Dans quelle vie j'ai mérité d'avoir un ami comme toi ?
-Dans celle là… Pour l'instant !
Ils ricanèrent.
-J'peux crécher chez toi ce soir ?
Etienne réfléchit.
-Ta mère va piquer une crise et me détester encore plus… Tu ramènes un film sympa ?
-Un bon vieux polar ! Ou un Orson Welles…
-Ca roule pour Welles !


Une fois arrivés à Doublonville, Etienne s'attacha à terminer son rapport final avec rigueur. Il croisa des têtes connues comme Linda et Sherman, qu'il salua. Il entraperçut également Melinda Lange, qu'il évita soigneusement, et Antoine de Beaufort qui riait grassement avec des collègues.

Quand aux élèves, Kenneth et le reste du personnel administratif s'occupaient de les placer en dortoir.
-Adam et Jennifer, chambre 88B.
-Cet internat est gigantesque… S'étonna Adam.
-La fac de Doublonville accueille des milliers d'élèves. 200 chambres c'est un minimum…
La porte se ferma.
-Ils ferment les portes ?
-Il y a un décompte, expliqua Kenneth à travers celle-ci. On compte les portes fermées comme des chambres occupées.
-D'accord ! cria Jennifer.
-Nous voilà enfermés ! Ricana Adam.
-Ca n'a rien de drôle… Soupira Jennifer.

Etienne imprima ses rapports finaux. Il observa les moyennes de ses élèves et les appréciations. Il relut tout.
-Voilà qui est parfait.
Il les déposa à l'administration centrale scolaire de la faculté. Il croisa Linus Winchester.
-Doyen Linus…
-Etienne Smirnoff, que nous vaut cette visite ?
-J'ai été itinérant, ce trimestre.
-Je vois, votre bon vieux rêve… J'ai énormément de travail, excusez-moi.
-Je comprends, mais… Depuis quand vous savez que Mr Heine prend du service ici ?
-Euh… Il a fait sa demande il y a trois mois si mon souvenir est bon, mais il a fait un remplacement en inspection itinérante, et n'est en service que depuis quelques semaines.
-Je vois. Merci, Minus.
-LINUS !
-Pardon, m'sieur !
Smirnoff regarda le futur proviseur partir vers les salles d'examens, coléreux.
-Ah ce bon vieux Linus…
-Etienne…
Il se retourna vers Linda. Toujours aussi jolie.
-Oh, Linda… Comment ça va ?
-Bien. Alors, ça y est, le trimestre va s'achever…
-Oui… C'était bien, le temps que ça aura duré.
-Tu es confiant ?
-Pas trop, non. J'ai comme un poids sur… La conscience, comme si j'avais mal fait mon travail.
-Tes élèves sont très bien, ils réussiront surement.
Etienne hocha la tête.
-Tes élèves sont bons aussi, je pense que c'est réglé pour eux aussi.
-Je suis une femme, Etienne. Je douterais même après l'examen.
Il sourit.
-Tu… As un endroit où dormir cette semaine ?
-Oui, une chambre d'hôtel. Pourquoi ?
-………….. Comme ça, pour rien.
-Toi, tu avais une idée derrière la tête.
-C'est pas grave, au pire j'inviterais mes élèves.
-Ils n'ont pas le droit de sortir.
Elle le regarda en souriant.
-Serais-tu en train de chercher de la compagnie humaine ?
-Non, pas du tout…
-Petit menteur, va. Oh ! Venez que je vous présente !
Etienne vit étonné, Linda s'approcher avec… Antoine de Beaufort.
-Etienne, je te présente Antoine, un collègue de la section historique !
Les deux hommes se regardèrent en chiens de faïence.
-Je le connais, Mademoiselle Trautmann. C'est l'ignoble individu qui m'a agressé avec son Seviper !
Linda regarda Etienne, surpris.
-Et moi j'ai failli aller en taule à cause de lui que j'ai été obligé d'agresser avec Estelle !
Antoine tourna le dos et partit vers la cafétéria. Linda regarda Etienne en soupirant et en secouant la tête.
-Tu ne changeras jamais…
Etienne regarda ses chaussures. Elles étaient bien propres…
Tout comme son cercle relationnel.

Ce soir là, Kenneth était assis sur un banc dans le jardin public. Il semblait réfléchir. Etienne arriva et s'assit à côté de lui.
-Ca va, Etienne ?
-Comment tu peux me demander ça… Je me sens tout seul.
-C'est des choses qui arrivent, tu sais quand les gens que tu aimes bien te laissent…
-T'es pas avec ta chérie ?
-J'avais besoin d'être seul.
-Moi c'est l'inverse. J'aurais besoin d'être avec ma chérie, mais elle est avec ses collègues… Que j'adore évidemment, seulement, on m'a raconté que leurs cravates étaient des dards empoisonnés qui tuaient leurs victimes alors… J'ignore pourquoi, ça me rebute.
Kenneth inspira.
-Linda t'aime. Vraiment.
-Je sais. Mais je ne sais pas si je serais prêt à tout pour elle.
-Tu serais prêt à tout pour elle.
Etienne soupira et regarda le soleil couchant.
-J'ai décidé… De tout te pardonner.
-Bien essayé j'y ai presque cru.
-Ta trahison… Tes petites combines… Tout ça j'ai décidé que je le mettais dans une barquette de céleri vide et que ça coulerait par le feu.
-Funérailles de Viking…
-Voilà. Je te pardonne tout ça. Et on redevient potes comme avant, en travaillant ensemble dans cette jolie faculté. Ce serait bien, hein ?
Kenneth hocha la tête, heureux.
-Au fait j'ai décidé de donner ton nom à un de mes Pokémon.
Kenneth regarda Etienne.
-En signe de… Gentillesse glauque à mon encontre ?
-Ouais.
Il sortit son iPod derrière lequel il avait collé une petite étiquette « Kenny Jr »
-Ca te va ?
Kenneth sourit. Etienne aussi en retour.
-Par ailleurs… T'es même pas obligé de m'expliquer quoi que ce soit à propos de ton témoignage. Je m'en fiche.
-Tu mériterais de savoir pourtant.
Etienne se leva.
-J'ai appris aujourd'hui et au cours de ce voyage que… Ne rien savoir c'est parfois mieux. Si tu me cherches, tu sais sur quel paillasson poser l'invitation.
Kenneth regarda Etienne partir. Il sourit et regarda le ciel, les yeux remplis d'espérance.

Belle journée d'été il y a quelque dix ans.
Le vernis à ongles passa sur les ongles lisses. Un doux air de musique classique résonnait en sourdine. Soudain, le téléphone sonna. La main grasse prit le téléphone.
-Allô ?
« Hildegarde Heine ? »
-Elle-même…
« Ici Ryan Price. »
-Mon cher Ryan… Vous avez un souci… ?
« Je vous appelle pour savoir si votre volonté d'être la principale mécène des syndicats tient toujours »
-Evidemment, c'est une manne très intéressante pour moi… Vous avez du nouveau ?
« L'opération s'est déroulée sans heurts. Nous voulons que vous preniez part au financement actif du syndicat dès sa création… Et nous vous chargeons de notre communication, évidemment. »
Hildegarde sourit et agita ses bagues sous ses yeux maquillés.
-Mais avec grand plaisir… Je me charge de faire travailler toute une aile de l'agence sur vous. Et n'oubliez pas mon pactole à la fin…
« Nous parlons le même langage. A plus tard, Madame Heine. »
Elle raccrocha.
-La vie est tellement magnifique !
Elle éclata de rire.