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A la recherche du bonheur passé de Cat-Aclysm



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» Auteur : Cat-Aclysm - Voir le profil
» Créé le 23/10/2017 à 15:12
» Dernière mise à jour le 23/10/2017 à 19:55

» Mots-clés :   Alola   Drame   Famille   Présence de personnages du jeu vidéo

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Premiers pas à Alola
- Allez, debout là-d’dans, on est presque arrivés, Piko dit qu’Ekaeka s’ra bientôt en vue !

Bien que je ne me fusse pas réellement assoupie, je mis un peu de temps à m’étirer avant de sortir sur le pont. Je grognai malgré moi en maudissant mes articulations vieillissantes : que je le veuille ou non, j’approchais de la cinquantaine, et, bien que je fusse encore assez en forme, mon corps commençait à protester contre ce voyage. A vrai dire, louer les services de M. Marco n’était pas très cher, et mes économies n’étant pas illimitées, je n’avais pas pris en compte l’inconfort du petit bateau lorsqu’était venu le temps de choisir un moyen de transport. De plus, le voyage avait duré plusieurs jours : tout d’abord, nous avions fait escale à Carmin sur Mer, pour faire le plein de provisions, et j’en avais profité pour faire la connaissance du Caninos que Samuel m’avait choisi comme garde du corps, si je puis dire. C’était un petit Pokémon fougueux, et son énergie ainsi que son affection quasiment instantanée pour moi m’avaient complètement séduite. Je lui cherchais encore un nom, puisqu’il était probable qu’il n’en eût pas, au vu de son jeune âge et du fait que Samuel ne me l’avait pas précisé.

Quoi qu’il en soit, nous étions repartis rapidement, le lendemain en fin de matinée. Le voyage en haute mer avait été beaucoup moins agréable que la petite excursion dans les chenaux de Kanto, et j’avais été à la fois émerveillée et intimidée par la puissance et l’immensité de la mer. Fort heureusement, je n’avais pas eu le mal de mer, simplement des maux de dos à cause de l’inconfort de la literie et du roulis des vagues, et peut-être aussi l’humidité et le froid de la nuit avaient-elles fait quelque peu grincer une ou deux articulations, mais sans réelles conséquences. Au bout de quatre jours après le départ de Carmin sur Mer, j’avais tout de même très hâte d’arriver, car bien que je susse que j’étais encore bien loin d’atteindre le but de ma venue à Alola, c’était déjà une étape énorme pour moi que de quitter mon petit chez-moi, mes petites habitudes, et de partir à la recherche d’une personne dont je n’avais plus de nouvelles depuis plus de dix ans, sans aucune certitude de la retrouver, et dans une région assez lointaine qui plus est ! Sentant l’inquiétude monter, je me hâtai de quitter la cabine et de retrouver M. Marco, dont la gentillesse, le calme et la jovialité avaient su prévenir toute vague d’anxiété de ma part durant le trajet.

Le soleil se couchait dans notre dos, projetant sur la mer un voile incandescent, et je pus contempler dans sa lumière chaleureuse la première île d’Alola, tout en distinguant les autres derrière elle, bien que je n’eusse pu dire combien il y en avait en tout, à cause de la distance et de l’alignement approximatif de ces îles. En tout cas, le paysage était très différent de Kanto : il semblait y avoir de nombreux reliefs, une végétation extrêmement dense et diversifiée, et surtout, beaucoup de plages ! Bien que j’eusse lu beaucoup de choses avant de prendre ma décision de venir, et que je susse donc à quoi m’attendre, le voir de mes propres yeux était une expérience excessivement déconcertante, mais également merveilleuse. Pour la première fois depuis bien longtemps, je me sentais exaltée, légère, et surtout, curieuse et désireuse de découvrir cette région si différente de tout ce que je connaissais !

- Bon alors, vous voyez, en fait on arrive entre deux îles, là, bah celle de gauche, c’est là qu’on va. Si j’ai bien compris, vous cherchez un prof ? Bah c’est à Lili’i que l’prof de la région a son labo, donc ça d’vrait l’faire !

- Merci, répondis-je, restant laconique puisque je le savais déjà.

- Du coup… j’sais que vous avez pas prévu de date de retour, sinon on m’l’aurait dit, alors, euh… ben comme j’ai pas d’aut’ trajet prévu avant deux trois s’maines, j’me disais qu’j’allais p’t’être rester un peu à Alola, ‘fin vous voyez quoi… si jamais vous avez b’soin d’un bateau pour vous ram’ner chez vous, Piko et moi on s’ra là pendant quelques jours, au cas où vous trouveriez vot’ bonheur assez vite !

- Oh, je… je vous remercie beaucoup, M. Marco… hélas, cela fait bien longtemps que j’ai renoncé à ce que mes recherches soient de courte durée. Quoi qu’il en soit, je vous remercie pour vos bons services, et surtout pour votre compagnie, qui m’a été très agréable !

- Bah, euh, de rien, hein ! Bon allez, va être temps de manœuvrer le bestiau pour l’faire entrer au port !

*

Ce ne fut que lorsque je mis pied à terre que je me rendis compte de l’immense fatigue qui pesait sur mes épaules : tant de bouleversements, de nouveautés, après des années enfermée dans mon petit monde étriqué, avaient certes suscité un enchantement certain chez moi, mais j’en subissais à présent le contrecoup. Cependant, bien que la nuit fût en train de tomber, ma journée était loin d’être terminée, car il me fallait à présent retrouver le professeur Euphorbe, et bien que j’eusse son adresse exacte, il me fallait à présent me repérer dans cette ville qui, bien que de taille moyenne, n’en restait pas moins inconnue !

Heureusement pour moi, j’avais toujours eu un certain sens de l’orientation, et, munie de la carte approximative que m’avait dessinée Samuel à la va-vite il y a quelque temps, je parvins, au bout d’une petite heure, à quitter le port, puis le centre ville d’Ekaeka, pour arriver en périphérie de la ville, où la nature commençait à reprendre ses droits. Je réalisai alors que la nuit était tombée, et que j’étais loin d’avoir atteint Lili’i : d’après mes calculs, nous aurions dû arriver en fin de matinée à Ekaeka, ce qui m’aurait laissé l’après-midi pour tranquillement cheminer vers le laboratoire du professeur Euphorbe. Mais à présent, éreintée et esseulée, il était difficile de choisir entre m’arrêter là pour la nuit, ou bien continuer à marcher pendant encore au moins deux heures !

Alors que l’inquiétude commençait à m’envahir, je réalisai que grâce à mon vieil ami, la solitude du quotidien n’était plus d’actualité, car j’avais avec moi une certaine pokéball, et le pauvre Caninos à l’intérieur devait se languir de sentir la terre ferme sous ses pattes ! Me sentant tout à coup très coupable de l’avoir oublié et involontairement consigné dans la pokéball, je me hâtai de le libérer, et fus soulagée en le voyant s’ébrouer, puis aboyer joyeusement et quémander des caresses.

- Eh bien eh bien, je suis soulagée que tu ne m’en veuilles pas ! Figure toi que je t’avais complètement oublié… à vrai dire, je n’ai pas souvent de compagnie, ces derniers temps !

Le Caninos s’assit, et émit un aboiement bref mais sonore, avant de laisser sa langue pendre de sa gueule en haletant.

- Enfin, quoi qu’il en soit, Samuel dit que les Pokémon peuvent comprendre ce qu’on leur dit. Je n’ai jamais eu de lien avec un Pokémon, mais mon mari avait un Roucarnage, et ils avaient vraiment l’air de se comprendre, donc j’y crois quand même. Enfin bref, voila, je… je n’ai, comment dire… j’ai pris un sac de couchage, au cas où, mais… je ne pensais pas… enfin… c’est que… que je…

Je sentis les sanglots commencer à m’étouffer, et me laissai glisser contre un tronc d’arbre, ébranlée par la vague de fatigue morale et physique qui m’oppressait tout à coup, et que je réussissais plus à repousser. A travers mes larmes, qui commençaient à déborder, je distinguai le Caninos, qui avait délaissé sa jovialité au profit d’une compassion teintée d’inquiétude, si j’en jugeais par le léger gémissement qui s’échappait de sa gorge. Réprimant mes larmes, je tendis un bras vers lui pour le rassurer d’une caresse, et il cessa d’hésiter à s’approcher pour carrément me monter sur les genoux, et poser sa tête sur ma poitrine, le museau reposant sur mon épaule. Alors, je sentis ce contact, cette chaleur, que je n’avais plus ressentis depuis au moins quatorze ans, me remplir peu à peu d’une grande sérénité, et je crois que je m’endormis sans même m’en rendre compte, serrant ce jeune pokémon contre moi, bercée par l’écho lointain d’un foyer heureux…

*

- Maman, c’est bon, je suis plus un gamin, je sais mettre ma casquette tout seul !

- Peut-être que tu sais le faire tout seul, mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas le faire pour toi !

- Mais je veux le faire tout seul ! J’ai dix ans, j’ai eu mon examen de l’école pokémon haut la main, et j’ai reçu mon premier pokémon il y a trois mois !

- Oui, trois mois seulement !

- Mais mamaaaaaaaan… !

- Ecoute, je sais que la loi dit que les enfants peuvent quitter le foyer à dix ans sous réserve d’être accompagnés par un pokémon lié à une pokéball, mais… tu n’es pas obligé de partir si vite ! Enfin, ça ne fait même pas un an que tu as eu ton diplôme !

- Maman… je sais que tu voudrais que je reste, parce que tu as peur que je fasse comme papa, mais je te donnerai des nouvelles, moi ! Et puis surtout, je te donnerai des nouvelles de papa ! Dès que j’en aurai !

- Mais mon chéri…

- Je sais que tu n’as jamais voulu abîmer le souvenir que j’ai de papa, mais il y a deux possibilités : soit c’est un salaud qui nous a abandonnés…

- Pas de vulgarités, je te prie ! Ce n’est pas parce que tu as dix ans que tu dois te comporter comme tous ces petites rac- !

- OU ALORS, il lui est arrivé quelque chose !

- Dans un cas où dans l’autre, le retrouver ne changera rien !!

- Pour moi, si !

- … Mais… je…

- Ecoute, maman, je t’aime, mais… je dois partir, il le faut ! Il faut que je sache ce qui s’est passé…

- … Je sais, trésor, je sais…


*

Je me réveillai en sursaut lorsque le Caninos se libéra de mon étreinte, et s’étira longuement avant de s’éloigner pour faire ses besoins. Bien que je n’eus aucun souvenir de quelque rêve que ce soit, je ressentais une vague angoisse mêlée de tristesse, mais je chassai ces sentiments avec une vigueur renouvelée. Je sentais encore en moi la chaleur procurée par le Caninos, et avec elle, une énergie qui m’avait fait défaut depuis bien longtemps. Je me levai, et malgré la raideur de mon corps suite à cette nuit à la belle étoile, je me sentais plutôt en forme.

- Je t’ai trouvé un nom, au fait, dis-je au jeune pokémon qui revenait vers moi. Puisque c’est Samuel qui nous a appariés, que dirais-tu de Sammy ?
Il émit un aboiement bref, et ramena sa tête et ses pattes antérieures au sol, le train levé comme pour me sauter dessus.

- Eh bien, si tu n’émets pas d’objection, ce sera donc Sammy. Je ne vais pas t’appeler Caninos, tout de même ! Enfin, il faut que nous allions voir le professeur Euphorbe, et nous en avons pour deux, peut être trois heures, donc mettons-nous en route !

Je n’eus pas besoin de le dire deux fois : Sammy était incroyablement vif, et c’est à peine si je pus profiter de l’exotisme des lieux tant il allait vite. Quelque part, je crois que j’évitais aussi de trop m’attarder sur ce qui m’entourait, car bien trop de changements avaient eu lieu récemment pour que je fusse capable de tous les assimiler, et ce n’est que distraitement que j’admirai la multitude de variétés de plantes qui nous environnaient. Je fus à la fois soulagée et déçue de ne pas rencontrer de pokémon, car d’un côté, ma méfiance envers les pokémon sauvages était ce qui m’avait retardée dans ma décision de partir, mais d’un autre côté, j’avais assez envie de découvrir de nouvelles espèces. Il m’était arrivé par le passé d’aider Samuel dans ses recherches, et j’étais donc plus ou moins familiarisée avec les espèces de Kanto, mais également de Johto, qui en est la voisine, et en découvrir de nouvelles m’intéressait donc.

Nous parvînmes à Lili’i en fin de matinée, et je découvris une toute petite ville, je pourrais même dire un village : on eût dit Jadielle ou Argenta, avec plus de relief aux alentours bien sûr. J’étais assez rassurée, car Lili’i était vraiment petite, et je trouvai rapidement le laboratoire du professeur, un peu à l’écart de la ville, et dans un état assez étonnant, pour un bâtiment qui devrait être un lieu de recherche scientifique… le toit, surtout, semblait avoir subi d’importantes dégradations, et paraissait sur le point de s’écrouler malgré les réparations assez superficielles qui avaient été effectuées. Après avoir un peu examiné l’endroit, je me résolus à toquer à la porte, bien que je restasse assez suspicieuse. Je restai quelques instants sur le perron, laissant le bruit des vagues me bercer, et sursautai quand la porte s’ouvrit à la volée.

- Bonjour, c’est bien vous que j’attends ?!

- Euh… vous êtes… le professeur Euphorbe ?

- Oui, c’est bien moi ! Vous êtes l’amie de Samuel Chen, c’est ça ?

- O-oui, c’est bien moi…

- Eh bien entrez donc ! Cela fait depuis hier que je m’inquiète comme un fou !

Il se détourna, laissant la porte ouverte pour que je le suive, et je me rendis compte avec embarras que je l’avais fixé, et je me réprimandai intérieurement pour ma réaction de jeune fille devant un homme, certes jeune pour un professeur, certes bronzé et musclé, CERTES avec une blouse blanche ouverte et rien en dessous, mais tout de même ! Je me ressaisis, et Sammy et moi le suivîmes dans son laboratoire, et je m’approchai de l’endroit où il s’était installé, priant pour que le feu de mon visage ne soit pas trop visible.

- Asseyez-vous, m’enjoigna-t-il d’un geste de la main vers une chaise non loin de la sienne. Je suis impatient de savoir ce qui vous amène à Alola ! Kanto, ce n’est pas la porte d’à côté… le professeur Chen m’a dit que vous cherchiez quelqu’un ?

- Oui… mais à vrai dire, je n’ai que peu d’indices sur… eh bien, sur cette personne.

Le professeur Euphorbe eut un haussement de sourcils sous le coup de la surprise, et je me retrouvai de nouveau en proie à la gêne.

- Je sais, ça peut paraître un peu… étrange, mais je… je cherche un dresseur, un dresseur qui vient de Kanto, encore que… je ne sais même pas s’il ne s’est pas dit venir d’une autre région, au vu de tous ses voyages… je ne sais pas à quoi il ressemble exactement, car cela fait quatorze ans que je ne l’ai pas revu, je sais juste qu’il est brun, et qu’il a des yeux particuliers, d’un marron presque gris… il a toujours été plutôt mince, de taille moyenne… et il est très fort en combats pokémon !

- C’est assez vague, comme description…

- Il… il avait pour ambition de devenir un dresseur d’exception, devenir Champion, ou membre du Conseil 4, enfin queque chose comme ça, alors je suppose qu’il va essayer de défier la Ligue d’Alola… ?

- Alors là, ça m’étonnerait ! On n’a pas encore de Ligue à Alola, mais j’ai le projet d’en créer une… et dans ce cas, votre mystérieux être cher va s’attaquer aux Capitaines et aux Doyens des îles !

- Aux… quoi ?

- C’est ce qui ressemble le plus aux Champions d’Arène de Kanto, et si votre… hum, disons votre ami, cherche à mesurer sa puissance face à des adversaires de taille, ce sont ces personnes qui pourront vous éclairer !

- Mais… Samuel a dit que son cousin, Raphaël, serait le mieux placé pour m’aider !

- Bof, j’vois pas trop en quoi, mais si vous voulez vous pouvez toujours vous rendre à Malié… enfin, moi je pense que votre gars, vous le trouverez en parlant à des Capitaines ou des Doyens !

- Eh bien… eh bien, pourquoi pas, alors… et où puis-je les trouver ?

Le professeur soupira bruyamment, avant de se lever d’un coup.

- Voyons voyons, le soleil est à son zénith, il est l’heure de manger !

- Euh… ?

- Ecoutez, je voudrais pas me montrer présomptueux, mais vous venez d’arriver à Alola, vous chercher une personne qui doit vous être très chère, et vous avez l’air d’avoir passé les derniers jours à bivouaquer dans la jungle, alors vous et votre Caninos allez rester chez moi, si ça ne vous pose pas de problème bien sûr, et vous allez vous reposer, et ensemble, on va vous le retrouver, votre ami !

Il posa alors sa main sur la mienne, et la serra, comme pour m’insuffler son optimisme et sa détermination. Je sentis un poids quitter mes épaules : même si Samuel m’avait toujours plus ou moins soutenue dans mon entreprise, j’avais toujours senti chez lui une réticence, un désir de me voir abandonner pour retourner à ma petite vie soi-disant paisible, et même si je savais que c’était ce qu’il pensait être le mieux pour moi, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver une pointe d’amertume en songeant à ses faibles tentatives pour me dissuader de partir. Avec le professeur Euphorbe, je sentais, comme chez mon Caninos d’ailleurs, une réelle volonté de me soutenir, quoi que je décide, de m’aider à atteindre mon but, et un tel état d’esprit, après si longtemps emmurée dans ma solitude, ne pouvait qu’être extrêmement réconfortant.

- Je vous remercie infiniment, parvins-je à articuler d’une petite voix étranglée par l’émotion.

Le professeur eut un grand sourire devant ma gratitude larmoyante, et commença à s’agiter.

- Allez, posez vos affaires, installez-vous, vous en aurez pour quelques jours au minimum, je pense, avant de retrouver votre ami ! Et dès que vous aurez fini, je vais vous faire découvrir quelques petits trucs, car je suppose que vous ne connaissez pas les malasadas ??

- Hum effectivement, je ne…

- Eh bien vous allez voir, c’est excellent ! Et puis il y a encore d’autres spécialités, vous savez, même si celle-ci est la plus connue…
Alors qu’il continuait à digresser sur les différents plats typiques d’Alola, je ne pus réprimer un sourire : c’était exactement le genre de personne dont l’aide me serait précieuse, et sa bienveillance à mon égard me réconfortait si bien que, pour une fois, je me sentais presque certaine de parvenir à mes fins.

*

- Allô, maman ?

- Oh c’est toi, mon chéri ! Comment vas-tu ?

- Ben euh, ça va ! Je suis un peu crevé là, parce qu’on a passé la nuit au Mont Sélénite, sauf que ! Y avait des tas de Paras, et ils ont pas trop apprécié quand j’ai fait du feu, ils ont commencé à flipper, et du coup ils nous ont attaqués, et donc on a du s’enfuir, parce que bon, on aurait pu les cramer, mais les pauvres ils faisaient que se défendre, enfin plus ou moins parce qu’on les a pas attaqués, mais bref ! Tout ça pour dire que la nuit a été un peu longue !

- Effectivement ! Bon, tu ne m’as pas dit, tu as eu le badge d’Argenta ? Tu devais m’appeler hier déjà, je me suis inquiétée !

- Oui, ben… en fait, euh, je l’ai eu, mais comment dire… je sais pas, je trouve que c’était un peu trop facile, enfin… on aurait plus dit un exam’ de l’école pokémon qu’un match d’Arène !

- Enfin, tu ne vas pas te plaindre d’avoir réussi facilement, tout de même !

- Ben, euh, je sais pas ! Après, c’est vrai que Pierre m’a dit que j’avais géré, et que ouais, les badges d’après ce sera plus difficile, mais comme c’est mon premier, il y est allé mollo, parce qu’en fait, figure toi que contrairement à ce qu’on croit, en fait Pierre c’est pas le plus faible des champions ! Parce que j’ai vu son Grolem, et waouh, il envoie du lourd ! Alors que moi, il m’a combattu avec un Racaillou et un Onix, qui était assez dur à battre, mais bon, on a réussi ! Ah et puis aussi, en traînant dans le Mont Sélénite, je suis tombé sur un Nosferapti blessé ! Genre, il pouvait plus voler, alors au début quand j’ai essayé de l’aider c’était l’horreur, il envoyait des ultrasons atroces, j’avais la tête qui explosait ! Mais bon au bout d’un moment j’crois qu’il a compris que je lui voulais pas de mal, il s’est laissé faire, je l’ai amené à un centre Pokémon, ils m’ont dit qu’en fait c’était un truc tombé du nid trop jeune, et qui avait encore les ailes trop fragiles, et…

- S’il te plaît, mon ange, tu peux abréger ? Enfin c’est intéressant, mais tu pourrais résumer par «j’ai sauvé un pokémon blessé », non ?

- Ouais mais le truc intéressant, c’est que du coup maintenant ce Nosferapti m’aime trop ! Donc voila, tu vois, c’est un pokémon sauvage, mais il est gentil !

- Je n’ai jamais dit que les pokémon sauvages étaient méchants, juste qu’ils étaient dangereux ! Regarde, ses ultrasons auraient pu endommager tes oreilles !

- Mais nooon, mamaaan, t’es pas possible tu sais ! Bon, bref, là je crois que je vais pas tarder à arriver à Azuria, donc je vais te laisser, mais bref, je t’aime fort, je te rappelle d’ici quelques jours !

- D’accord, fais attention à toi, surtout… je t’aime trésor !