Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 03/02/2016 à 09:58
» Dernière mise à jour le 14/12/2018 à 22:43

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 42 : Le siège de Jartobylon ( 2nde partie )
Tannis


Ça explosait de partout dehors, et aussi autour des murs d’enceinte de la cité. En haut, c’était un déluge de lumières alors que les skippers et les Pokemon impériaux affrontaient ceux, volants, des Paxen. En bas, au cœur de la bataille, c’était l’enfer, du moins de ce que j’en voyais. Je me sentais un peu mal de ne pas être là-bas avec mes camarades - car oui, ils étaient mes camarades, même si je l’avais oublié - mais en mon for intérieur, j’étais soulagé qu’Astrun ne m’ait pas donné l’autorisation de me battre. La guerre me faisait peur. Voir des gens mourir me faisait peur. Tuer me faisait peur. Mourir moi-même me faisait peur. N’était-ce pas honteux que moi, un ancien Paxen soi-disant courageux et expérimenté, je me terre dans la cité tandis qu’un Pokemon comme Cresuptil était en bas ?

Faute de mieux, je me rendais utile comme je pouvais. J’aidais les toubibs Paxen à soigner les blessés, je faisais des allés-retours entre les différents niveaux pour ramener du matériel, je délivrais des messages. C’était mieux que rien, étant donné que ma mère aurait voulu me cloîtrer dans notre appartement. À l’instant, alors que je me rendais au troisième niveau pour ramener un stock d’Hyper Potion et de Rappel, je tombai sur un petit groupe de soldats Paxen qui étaient salement amochés. Parmi eux, je reconnus la dénommée Laura, la fille aux cheveux verts qui m’avait giflé auparavant.

Elle avait une vilaine entaille saignante sur la joue gauche, et était en train de porter à elle seule un de ses camarades humains qui lui avait toute une partie du ventre ouvert. Laura était en train de l’implorer de ne pas mourir, les larmes aux yeux. Je me souvins que cette fille m’avait clairement demandé de ne plus jamais recroiser son regard, donc je fis mine de ne pas l’avoir vu. Mais alors, elle se mit à crier, désespérée :

- Un docteur ! Pitié, mon père, il est…

Je m’arrêtai d’un coup. Il m’était physiquement impossible d’ignorer une fille avec un tel accent de détresse dans la voix. Tant pis si elle me giflait de nouveau ensuite.

- Le centre de soin d’urgence est au bout de l’allée, la seconde à droite, lui dis-je en m’approchant. Viens, je vais t’aider à le porter.

Je disais ça, mais vu l’état de son père, je doutais qu’il survive jusque là-bas sans premiers soins rapides. Laura me regarda avec ses yeux d’or si désespérés et implorants. Je ne pouvais pas comprendre ce qu’elle devait ressentir à ce moment, si proche de perdre son père. Mais je mesurais sa douleur dans ses yeux. Sauf que moi, je ne pouvais rien faire. J’étais pas toubib, et je n’avais rien pour sauver cet homme. Mais alors, j’avisai un peu plus loin un Méganium, visiblement pressé, qui courrait dans la direction opposée. Je me mis à courir pour le rattraper. Je ne me rappelais pas de mon passé, mais en revanche, j’avais tout à fait en mémoire les caractéristiques des différents Pokemon. Je me demandais bien pourquoi d’ailleurs. Je savais en tout cas qu’un Méganium, ça connaissait Aromathérapie, et celui-là pourrait probablement stabiliser le père de Laura le temps qu’on l’amène au centre.

- Eh, toi là ! J’ai besoin de toi s’il te plait ! Y’a un Paxen qui…

- Bouge de là, l’humain ! Répliqua le Méganium. J’ai une urgence au quatrième niveau.

- Eh bien maintenant, t’as une urgence à coté de toi. Tu peux aider ce Paxen.

Je désignai du doigt Laura et son père plus loin, mais le Méganium secoua son long cou.

- J’ai pas le temps de m’arrêter pour tout le monde, figure-toi ! On est en pleine bataille là, et je dois…

Très vite, je me rendis compte que ce foutu Pokemon m’agaçait. Je lui attrapai ses antennes sur la tête et je le forçai à me regarder.

- Ecoute mon grand, si tu perdais moins de temps à causer, tu pourrais sauver plus de vie. Tu sais qui je suis, non ? Tannis Chalk, récemment de retour d’entre les morts. Tu connais Ludmila Chen ? C’est une amie à moi, je l’ai aidé à buter le grand méchant pas beau Xanthos. Et le chef Astrun est aussi très content de me revoir. Un mot à leurs oreilles, et tu te retrouveras le lendemain à l’autre bout de l’Empire à récurer les fosses sceptiques de notre base la plus merdique. Alors, tu vas prendre cinq minutes de ton temps si précieux pour nous aider ?

Mon visage devait être particulièrement impressionnant à cet instant, car celui du Méganium se tordit sous l’effet de la peur. Je ne voyais pas pourquoi. Il était évident que je bluffais. Je n’avais aucune idée du degrés de confiance et d’amitié que me portaient Ludmila et Astrun, mais il devait pas être bien élevé. Ceci dit, ça sembla marcher. Le Méganium dit en balbutiant :

- OK… pas besoin de s’énerver, hein ? Je v-vous suis…

Étonné mais ravi de mon succès, j’amenai le Méganium jusqu’au père de Laura. Le Pokemon procéda pendant trois minutes, à l’aide de ses aromates curatif et de ses lianes. Après quoi, toujours pressé, il dit :

- J’ai fais ce que j’ai pu. Ça ne le sauvera pas, mais ça le fera tenir assez longtemps pour qu’il soit opéré par un vrai médecin. Vous ferez mieux de vous dépêcher.

- OK mon grand, merci de ton aide. Je parlerai de toi en bien à mes amis hauts placés.

Le Méganium reprit son chemin sans m’accorder un regard, comme s’il craignait que je ne le contamine. Ne cherchant pas à comprendre, j’aidai Laura à soulever son père et à l’amener jusqu’au centre de soin, où étant donné son état, il fut très vite pris en charge. Alors seulement, la jeune Paxen reprit son souffle et me lança un regard. J’y lisais des sentiments contrastés : de la reconnaissance, du dégoût, et de la confusion.

- M-merci, lâcha-t-elle difficilement.

- De rien très chère. Tu sais, si je t’ai blessé d’une quelconque manière avant ma perte de mémoire, je m’en excuse. Hélas, je n’en garde aucun souvenir. Mais si cette gifle était méritée, eh bien y’a pas de problème. J’aimerai pas ternir nos futures relations à cause de quelque chose dont je me souviens pas.

Laura fronça les sourcils et ses yeux plissés prirent la couleur de l’or fondu.

- Une faute oubliée ne vaut pas un pardon, dit-elle avec un ton glacial.

- Je comprends. J’aimerai pouvoir m’excuser à la hauteur de ce que je t’ai fait. Si tu pouvais me renseigner sur…

- Découvre-le toi-même, coupa Laura.

Et elle me planta là, allant au chevet de son père. Je devais m’avouer agacé par l’attitude de cette fille. Je venais probablement de sauver son vieux, mais elle refusait de me parler à cause d’un truc dont je ne me souvenais absolument pas. C’était pas juste. Le Tannis Chalk d’avant, moi-même je ne le connaissais pas. Je n’étais pas vraiment responsable de ce qu’il avait pu faire…

Je secouai la tête, accablé par ma bêtise. Qu’est-ce qui me prenait, de penser à moi-même à la troisième personne, maintenant ? Décidément, ça n’allait pas très bien dans ma tête. Je n’en détestais que plus l’Empire Pokemonis. C’était à cause de lui, tout ce qui m’arrivait. J’avais envie de me battre, en dépit de ma peur. Mais qu’est-ce que je pouvais bien faire, sans partenaire Pokemon ni bâton Desgen ? Ludmila était sans doute capable de tuer un Pokemon avec un morceau de bois - elle l’a déjà prouvé d’ailleurs - mais c’était loin d’être mon cas. J’aurai bien pu convaincre Cresuptil de faire équipe avec moi sur ce coup, mais même lui était en ce moment même sur le front. J’étais tout seul. J’avais beau être rentré chez moi, chez mes anciens camarades, j’étais plus seul que jamais…

Dans l’état de colère dans lequel je me trouvais, un plan germa dans mon esprit. Il y avait bien un moyen de faire un tant soit peu de mal à l’Empire. C’était risqué et idiot, mais en ce moment, j’étais prêt à tout. Il y avait encore un Pokemon dans cette base qui avait quelques raisons de vouloir la défaite de Tranchodon. Il se trouvait dans les cellules de la base, sous le premier niveau, mais avec la bataille en cour, il n’y aurait probablement plus personne pour le surveiller. Je me rendis donc aux Cavernes. Je n’y étais jamais allé, mais j’avais une vague idée de leurs positions. Dix minutes plus tard, je me tenais devant la cellule - effectivement sans garde - de Pandarbare, l’ancien commandant impérial. Il était allongé au sol, et ne paraissait aucunement inquiété par les tremblements qu’on ressentait toutes les dix secondes.

- Toi… tu es le Paxen Tannis Chalk, fit-il en me voyant. Tu n’es pas en train de te battre avec tes amis ?

- Non, comme tu vois mon gros. En fait, il se trouve que j’ai pas de partenaire Pokemon, et les simples humains sont assez limités en combat. Puis, tu sais, parait que mon cerveau peut encore contenir des infos sensibles sur les impériaux, alors ils préfèrent que je reste bien au chaud.

- Je ne t’ai jamais rencontré avant, mais il parait que t’étais un Paxen tristement célèbre et recherché par l’Empire malgré ton jeune âge. Tu as eu de la chance de survivre à un interrogatoire en règle, surtout après la mort du Seigneur Xanthos… Alors, comment se déroule la bataille dehors ?

Je me lançai :

- Que dirais-tu de venir le découvrir avec moi ?

- Que veux-tu dire, humain ?

- On m’a dit que t’étais furax parce que ton pote Tranchodon a manqué de respect au souvenir du Seigneur Xanthos non ? Et aussi parce qu’on t’a dit que c’était ton sacré Empereur qui a trahi Xanthos le jour de la bataille de Balmeros. Tu n’aimerais pas te venger de l’Empire ?

- J’ai dit que je ne servirai pas les Paxen, répondit Pandarbare, catégorique.

- On peut combattre l’Empire sans servir les Paxen, insistai-je. Mais si Tranchodon gagne cette nuit, y’aura plus personne pour lutter contre l’Empereur. S’il gagne, et quand il te découvrira dans cette cellule, il t’exécutera pour désertion. Ça t’arrangera à quoi de mourir sans avoir rien fait ?

Faut croire que j’étais un orateur né, car mon petit discours fit mouche.

- Tu me laisserais sortir ?

- Si tu te bats avec moi contre l’Empire.

- Qu’est-ce qui te dis que j’en profiterai pas pour te tuer et pour m’enfuir ?

- J’y crois pas trop. Pourquoi tu te serai livré à nous si tu veux t’enfuir ? T’as envie de faire quelque chose d’utile, comme moi. J’ai pas l’autorisation de notre chef pour te faire sortir, mais je m’en cogne. Je veux me battre. Quitte à crever, autant le faire utilement. T’en penses quoi ?

Pandarbare réfléchit une minute, puis se leva, et d’un coup, sans effort, il tordit les barreaux de sa cellule pour s’en extirper, m’épargnant ainsi l’effort de chercher une clé.

- Je te suis, humain. Reste à coté de moi si tu veux vivre.

Enfin ! Je m’étais trouvé un nouveau pote, qui avait l’avantage de ne pas me juger par rapport au type que j’étais avant.


***


Cielali



Les attaques Gravité lancées depuis le sommet de la cité avaient porté leurs fruits. Ça avait provoqué une belle pagaille parmi la flotte ennemie, expédiant des Pokemon impériaux au sol ou immobilisant les skippers. Bien sûr, l’attaque nous aurait touché nous aussi, l’escouade volante, donc il a fallu attendre que Gravité cesse pour que nous passions à l’attaque. À peine remis de leur chute inopinée, les Pokemon impériaux avaient désormais à faire à une horde ennemie qui portait leurs propres uniformes. Quand les combats se déroulèrent au corps à corps en rapproché, il ne fut pas rare que les impériaux attaquent leurs propres camarades par erreur. Et parfois, l’un de nous prenait une voix arrogante et militaire pour crier des ordres aux impériaux, et ça fonctionnait.

Les skippers, par contre, ne faisaient pas dans le détail. Ils tiraient dans la mêlée, et peu importe s’ils touchaient leurs Pokemon en même temps. Ceci dit, comme nous l’avait dit le commandant Etouraptor, esquiver leurs tirs était facile. Ma cible prioritaire était l’armement des skippers. Étant petite et rapide, je me déplaçais sans mal au milieu de ce chaos de tirs et d’explosions, et leurs canons étaient assez petits pour succomber à mes attaques. En revanche, pour percer la coque des vaisseaux impériaux, il fallait là des moyens supérieurs que je n’avais pas, comme des attaques Ultralaser ou Vent Violent.

Tandis que j’achevai de détruire les canons bâbords d’un skipper, une attaque Bomb-Beurk me passa à quelque centimètres. Derrière moi me filait à toute allure un Nostenfer qui ne s’était apparemment pas laissé abusé par mon déguisement impérial. Le fait que j’étais en train de détruire les canons d’un skipper devait y être pour quelque chose… J’accélérai, fit plusieurs looping ou embardées, mais il ne me lâcha pas, et pire, il gagnait du terrain. Ces saletés de Pokemon qu’étaient les Nostenfer étaient plus rapides et agiles que moi dans les airs. Et plus celui-ci se rapprochait, plus ses tirs se faisaient précis. Sa dernier Bomb-Beurk m’effleura et je sentis la brûlure du poison sur mon corps.

- D’accord, tu veux la jouer comme ça… marmonnai-je.

Je freinai brutalement et arrêtai ma course. N’ayant pas réagi à temps, le Nostenfer impérial me dépassa. Ce fut alors moi qui l’avait dans ma ligne de mire. Je lançai Lame Air, mais il parvint à l’esquiver avec une vitesse qui me stupéfia moi-même. Il se retourna et se mit à me charger, le bout griffus de ses ailes brillant d’une lueur malsaine, signe qu’il préparait une attaque Crochetvenin. Pour tenter de le freiner, je lançai mon attaque Tornade, puis partis me réfugier au plus près du skipper. J’entendais le Nostenfer me suivre derrière, de plus en plus près, mais je me rapprochai de la coque du vaisseau. Au dernier moment, avant de remonter en catastrophe, j’utilisai mon attaque Anti-Brume, pour réduire l’esquive de mon adversaire. Nostenfer y alla en plein dedans, et quand il modifia sa trajectoire à son tour pour éviter le vaisseau, je n’étais plus devant lui, mais derrière. Cette fois, mon attaque Lame Air fit mouche, et le Nostenfer s’écrasa contre le skipper.

Contente de ma victoire, je retournai à l’éradication des canons. Je les avais presque tous détruits quand une attaque Ultralaser provenant d’un allié Paxen transperça le skipper, qui explosa peu après. Je soupirai. Pourquoi je m’embêtais à détruire les canons si on faisait sauter le vaisseau après ? C’était pourtant pas les skippers entiers qui manquaient. J’aimerai bien d’ailleurs dénicher celui du colonel Tranchodon. J’étais sûre que ce grand malade était là, au cœur de la bataille. Le souci, c’est qu’il y avait une centaine de vaisseaux, et aucun avec marqué dessus : « Skipper du colonel Tranchodon ! ». J’avisai non loin de moi un Dardagnan en uniforme impériale. Pas un Paxen celui-là. Il semblait hésiter à m’attaquer, se demandant sans doute si j’étais une ennemie ou non. Je décidai de pousser à mon avantage.

- Toi là ! Rassemble tes hommes et regroupez-vous autour du skipper du colonel !

Le Pokemon Insecte ne savait visiblement pas quoi faire. Je repris mon ton arrogant d’officier impérial.

- Tu m’as entendu, bleusaille ?! Ces racailles de Paxen s’en prennent à nos skipper ! Il faut protéger en priorité le colonel !

- B-bien, chef…

Crétin, songeai-je tandis qu’il m’obéissait. Voilà bien l’amateurisme de l’Armée Impériale. Quand un Pokemon dont vous craignez le type vous donnait un ordre, vous obéissez, même si vous ne le connaissez pas. Lui et une dizaine d’autres de Pokemon allèrent se placer à coté d’un skipper plus en hauteur qui pilonnait la base avec ses canons.

- Vous êtes donc là, colonel, fis-je d’une voix meurtrière.

Je suivis les Pokemon Insecte, que j’abattis de plusieurs attaques Lame Air quand ils ne s’y attendirent pas. Je savais que j’aurai dû demander des renforts, mais je ne pouvais résister à l’envie de me charger moi-même de cet infâme Pokemon. Je commençai à détruire ses canons un par un.


***


Tranchodon



Tout cela allait vite commencer à m’agacer.
Les Paxen - ces lâches - avaient usé d’artifices pour paralyser mes skippers et faire tomber la plupart de nos escortes Pokemon à la surface. Et voilà que maintenant, ils passaient à l’attaque habillés de nos propres uniformes. C’était un sacrilège. Pire, une hérésie. Mais le problème, c’est que ça marchait. Mes Pokemon ne parvenaient pas à différencier les ennemis de leurs camarades, alors que les Paxen ne semblaient pas avoir ce problème. Et voilà que maintenant, les Pokemon volant ennemis s’étaient dispersés un peu partout pour attaquer nos skippers.

- Nous avons perdu deux autres vaisseaux ! S’exclama le major Tarpaud avec frayeur. Notre propre skipper commence à subir des dommages au niveau de l’armement ! L’ennemi est si petit et rapide qu’il passe au travers de nos tirs ! Mon colonel, il nous faut reculer !

- La ferme ! Qui nous attaque ? Montrez-le moi !

Sur un des écrans de contrôle du dehors, je vis une petite forme volante claire qui passait et repassait au dessus de nos rangées de canons, provoquant un désordre monstre. Un zoom sur image m’appris l’identité de notre assaillant.

- Encore cette gamine de Cielali ! Je jure sur le nom de l’Empereur que je la dévorerai avant le lever du soleil ! Comment se déroule la bataille en bas ? Toutes les pattes de Jartobylon devraient être hors d’usage maintenant non ?

- Euh… eh bien… commença le Tarpaud.

- Parlez, bon sang !

- Au-aucune patte, mon c-colonel. Les Paxen résistent plus durement que nous l’avons pensé. Ils se téléportent sans arrêt et Jartobylon se défend lui aussi. Et puis Cernerable s’est montré dans la bataille, et nos Pokemon semblent impuissants à l’attaquer…

Il changea bien vite de ton quand il nota mon regard meurtrier.

- … mais ne vous en faîtes pas, colonel ! Nous sommes immensément supérieur en nombre. Nous allons bientôt les submerger.

- Tout ceci va nous coûter plus qu’escompté, maugréai-je. Je ne veux pas passer pour un incompétent avec les forces même du Général. Commencez à infiltrer leur base. Des assauts suicides, pour faire le plus de dégâts rapidement. Visez en priorité leurs entrepôts et leurs centres de commandement.

Une autre explosion secoua le skipper et je dus me tenir pour garder l’équilibre.

- Et bon sang, stabilisez-moi ce vaisseau ! Comment se fait-il qu’un skipper soit impuissant face à un seul Pokemon comme Cielali ?! Que nos troupes sortent et l’abattent !

- Mais colonel… nous n’avons plus un seul Pokemon vol à bord. Ils sont tous dans la bataille.

- Et notre skipper en est encore trop éloigné, renchéris-je. Approchez-vous ! J’ose croire qu’au moins un de nos Pokemon remarquera ce moustique qui s’obstine sur notre vaisseau.

La peur brilla encore plus dans le regard de ce crapaud répugnant.

- Mon colonel, c’est trop risqué ! Nous ne contrôlons plus la bataille aérienne. Nos skippers tombent comme des mouches. Sans armement opérationnel…

- Eh bien alors, faites-moi tomber ce foutu vaisseau en plein sur la base ennemie ! Dites également à ceux qui ne sont plus parfaitement opérationnels de faire de même ! Leur bouclier ne tiendra pas éternellement.

Je savais très bien que je survivrai à une chute suivie d’une explosion de ce type. Ce ne serait pas le cas de la plupart des Pokemon à bord, mais un noble soldat de l’Empire ne rechignait jamais à faire don de sa vie pour Sa Majesté l’Empereur. C’est du moins ce que je pensais.

- M-mon colonel, vous n’êtes pas sérieux, vous…

Sa phrase se termina dans un bruit répugnant quand je pris sa tête d’amphibien entre mes griffes et la fit exploser sous ma poigne. Du sang et de la matière cérébrale gluante gicla partout. Ça ne me donna même pas envie de manger le reste. Ces Tarpaud étaient vraiment dégueulasses… Je me tournai ensuite vers l’assistant du major Tarpaud, un Vigoroth au grade de capitaine qui paraissait sur le point de souiller la passerelle du vaisseau.

- Vous. Mes félicitations pour votre promotion. Prenez votre poste.

Je lui indiquai de la main la place du regretté major Tarpaud.

- Euh je… mais… enfin… bafouilla le Vigoroth.

- Vous comprenez ce que je dis ?

- Ou…ou-oui…

- Vous avez des objections peut-être ?

- N… n… no…

- Très bien alors. Envoyez-moi ce skipper droit sur la base Paxen.

Le Vigoroth sembla soupeser ses choix. Il pouvait soit désobéir et mourir comme son ancien supérieur, soit obéir et mourir dans le crash. En cela il se montra plus digne que Tarpaud, car il répondit d’un ton plus ou moins calme :

- Bien, mon c-colonel. Mais je dois vous prévenir… Nos relevés indiquent que les attaques Protection et Mur Lumière des Paxen autour de la base sont encore trop solides pour qu’on parviennent à les franchir, mais en crachant le vaisseau.

- Ça les affaiblira assez pour que d’autre suivent, déclarai-je.

En réalité, je me fichais pas mal des boucliers. Ce que je voulais, c’est aller au combat au plus vite. Une fois à l’intérieur de cette base, j’y provoquerai un carnage tel que la bataille au dehors n’aura plus aucune importance. Je tuerai tous leurs leaders Paxen restés à l’intérieur, et je pourrai même éliminer Jartobylon de dedans. J’avais envie de sang. Et ce sang sera d’autant plus gouteux s’il s’agit de celui des fuyards qui étaient avec Solaris.
Ainsi, au milieu de ce chaos d’explosions qu’était devenu le ciel de la Vermurde, mon skipper fonçait droit vers la cité de Jartobylon. Tout mon équipage était effrayé, priant et gémissant à tout va. Seul moi affichait un large sourire. Je serrai entre ma main la Gemme Noire, songeant qu’avec elle, je serai capable de venir à bout de tous les Paxen de cette base à moi seul.