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Team Rocket X-Squad de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 24/08/2011 à 08:33
» Dernière mise à jour le 13/07/2022 à 00:07

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 41 : Le siège de Duttelia
Le prince Octave, suivi de Mercutio et de Tuno, rejoignirent les remparts de la ville, où Djosan et plusieurs de ses hommes se trouvaient déjà.

- Que se passe-t-il Djosan ?! Les Vriffiens sont déjà là ? Pourquoi ne les a-t-on pas vus approcher ?

- Mille excuses, Votre Altesse, dit le chevalier. Ce n'est qu'un petit groupe d'éclaireurs qui a réussi à se jouer de nous !

Mercutio jeta un coup d'œil dans la petite plaine au dehors de Duttelia. Pour un petit groupe, les Vriffiens étaient déjà beaucoup. Au moins deux cents. Ils étaient descendus du chemin escarpé et rocheux qui séparait Duttelia de la plaine et courait vers la ville en hurlant.

- Qu'est-ce qu'ils font ? s'étonna Tuno. Ils comptent nous attaquer en étant si peu ?

- Le reste de l'armée doit être derrière, fit sombrement Djosan. Que ceux-là ne fussent qu'une diversion pour tester nos défenses. Solaris n'a nul remord de sacrifier sa soldatesque aussi inutilement.

Tous les Vriffiens furent abattus par les archers bien avant qu'ils n'arrivent à toucher les murs de la cité. Mais on voyait déjà au loin un autre groupe, plus nombreux, qui arrivait lui aussi en courant et en criant comme des possédés.

- Ils ne vont pas arrêter, déclara Djosan. Ils vont lancer assaut sur assaut, jusqu'à leur dernière frappe. Votre Altesse, il faut préparer les défenses maximales de la cité !

Le prince ne répondit pas. Il paraissait même ne pas avoir entendu. Il regardait d'un air effrayé les Vriffiens foncer vers eux et se faire arrêter un par un par les volées de flèches duttelienes.

- Altesse ? insista Djosan.

- Oui oui... les défenses oui, vous avez raison.

Octave partit aller donner les ordres nécessaires. Tuno s'avança vers Djosan.

- Que pouvons-nous faire ? Nos forces postées dans la cité sont à votre service.

- Il serait judicieux de garder votre force de frappe pour le grand assaut des Vriffiens, dit Djosan. C'est notre seul atout, ne le gaspillons point dès le début. Mais pour l'instant, si vous avez des tireurs, vous pouvez les poster avec nos archers.

- C'est compris. Mercutio, va chercher Siena, où qu'elle soit et dit lui de prendre le commandement des unités 14 à 19. Je les veux armés et prêts au combat d'ici cinq minutes.

Mercutio hocha la tête et commença sa course folle parmi les rues de Duttelia. L'ardeur du combat ne lui avait fait totalement disparaître sa morosité. Les rues étaient pleines de civils qui courraient et criaient, car ayant entendu le commencement du siège tant redouté. Le roi Antyos avait prévu un plan d'évacuation de la population par les catacombes de la ville, qui continuaient loin sous terre pour se terminer à plusieurs kilomètres de là, entre deux montagnes, dans un refuge construit exprès pour l'occasion et sans doute introuvable par les Vriffiens.

Ça faisait déjà un souci en moins pour les défenseurs. Mercutio ne voulait pas revivre le cauchemar d'Uneota. Sans les civils à défendre, il comptait rester se battre jusqu'au bout. Il trouva Siena dans l'une des salles de guerre du palais, déjà en train de donner des ordres à la fois aux soldats de la Team Rocket et à ceux de Duttel. En à peine quelque jours, ces derniers avaient immédiatement reconnu le génie et le sérieux militaire de la jeune Rocket et l'avaient accepté comme supérieure en plus des leurs habituels.

- Et n'oubliez pas, conclut la jeune lieutenant. Vos ennemis n'auront aucune pitié pour vous ou vos familles. N'en ayez aucune pour eux !

Les soldats dutteliens saluèrent en un claquement de talon avant de sortir. Siena parlait déjà comme un véritable chef et était respectée de tous. Mercutio ne doutait pas qu'elle avait une brillante carrière au sein de l'armée Rocket devant elle... si jamais ils s'en sortaient aujourd'hui.

- La situation ? demanda Siena en prenant dans l'une des caisses de matériels qu'ils avaient amené ici quelques grenades.

- Ils nous envoient petit groupe par petit groupe, répondit Mercutio en faisant lui-même le plein d'arme. Mais selon Djosan, le gros de leur force est derrière et attend qu'on s'épuise pour nous achever.

- Tactique efficace mais coûteuse en homme, commenta Siena.

- Solaris se fiche de ses hommes. Ce qu'elle veut, c'est envahir Duttel dans les plus brefs délais et peu importe le nombre d'hommes qu'elle y perdra. On peut remplacer un homme, pas une seconde perdue.

- Des ordres précis du colonel ou du roi ?

- Tuno veut que tu prennes avec toi les unités 14 et 19. Il prendra le reste.

Parmi les quarante deux unités armées que comprenait la Team Rocket, il y en avait dix en ce moment à Duttel, de l'unité 14 à 24. Aucune de ses unités n'était commandée par plus gradé qu'un capitaine. Bien qu'elle ne soit officiellement que lieutenant dans l'armée, Siena, grâce à son statut d'agent spécial de la X-Squad, pouvait sans mal se faire obéir d'un capitaine.

Siena n'en demanda pas plus et sortit de la salle, prête à en découdre. N'ayant pas reçu d'affectation spéciale, Mercutio était donc libre de défendre la ville comme il le voulait. Mais il n'avait pas beaucoup d'options, avec son seul Pokemon Mortali. Il en avait deux de plus maintenant c'était vrai, mais il ne voulait pas risquer de les utiliser. Si jamais, par un quelconque miracle, Galatea revenait saine et sauve de chez les Vriffiens et que la première chose qu'elle constatait à rentrant c'était qu'un de ses Pokemon était mort et que Mercutio en était le responsable, ça ne serait pas terrible comme retrouvailles.

Quand il revint sur les gradins, il eut une double surprise. Déjà, le nombre d'assaillants dans la plaine devant avait quasiment triplé en dix minutes. C'était à présent un millier hommes qui arrivaient sur eux, des torches à la main, pour faire brûler la porte d'entrée. Mercutio savait que ce n'était encore qu'une parcelle des forces totale que Solaris pouvait leur envoyer dessus. La seconde chose qui surprit Mercutio était le prince Octave, qui se trouvait en armure et avec une épée qui aurait eu plus sa place au dessus d'une cheminée que dans une bataille. Djosan était en train de se disputer avec lui.

- Votre Altesse, protesta le Chevalier, vous êtes le seul héritier du trône ! Vous ne pouvez point courir le risque de périr ici. Il faut que vous que vous fuissiez avec Sa Majesté sans délai !

- Djosan, si les Vriffiens gagnent cette bataille, il n'y aura plus de trône de Duttel, car le royaume n'existera tout simplement plus, riposta le prince. Je ne laisserai pas ces chiens pénétrer dans ma ville en fuyant !

Malgré toute l'inimitié qu'il lui inspirait, Mercutio devait reconnaître qu'Octave ne manquait pas de courage. Mais il doutait que le courage suffise cette fois. Les archers commencèrent à ne plus savoir où donner de la tête face aux Vriffiens qui approchaient de plus en plus nombreux. Les Dutteliens commencèrent à utiliser les catapultes posées sur divers piliers des remparts. Mais ça ne les arrêta pas tous.

Mercutio avait sorti Mortali pour qu'il lance des Ball-Ombre en série sur les ennemis, mais aussi puissantes soient-elles, elles ne touchaient qu'un voire deux Vriffiens à la fois. Inévitablement, des Vriffiens parvinrent jusqu'à la porte, qu'ils allumèrent de leur torche. Mercutio était estomaqué que les Dutteliens aient eu la stupide idée de fabriquer une porte en bois. Même s'ils n'utilisaient guère l'acier pour les constructions, ils auraient pu faire l'effort de la bâtir en pierre ! Le prince Octave, ayant eu l'esprit éclairé par une idée apparemment merveilleuse, appela d'une de ses Pokeball un Dimoret. Puis il dit :

- Dimoret, éteins ce feu, attaque Laser-Glace !

Mercutio sursauta.

- Vous êtes dingue ?! s'exclama-t-il. Arrêtez ça, vous allez...

Mais c'était trop tard. L'attaque avait bien arrêté la propagation du feu, mais la porte était maintenant totalement gelée. Les Vriffiens, stupéfaits devant tant de bêtise, se mirent à éclater de rire, avant que l'un d'eux ne tire une seule flèche de son arc sur la porte. Cette dernière partit en morceau de glace à l'impact et les soldats ennemis commencèrent à s'engouffrer dans la ville. Le prince Octave était pétrifié et avait même du mal à se répandre en excuse.

- Je... je suis désolé... je pensais...

- Ça ne fait rien, Votre Altesse, fit Djosan. Ils seraient entrés tôt ou tard de toute façon.

Mercutio ne fut pas aussi indulgent envers le prince et ne manqua pas de le bousculer quand il sauta des remparts pour aller se battre dans la cour d'entrée, accompagné de son Mortali et de plusieurs guerriers dutteliens. Mercutio décida d'utiliser la même tactique que lors de la bataille d'Uneota, qui avait plutôt bien marché, à savoir utiliser le Laser-Glace de Mortali pour boucher l'entrée pendant un temps.

Pendant que le Pokemon était à l'œuvre, Mercutio tira Livédia de son fourreau et alla aider les guerriers dutteliens contres les Vriffiens qui étaient entrés. Il était étonnant de voir ce que quelques heures d'entraînements avec Djosan avaient donné. Mercutio battait sans mal les barbares armés de haches devant lui. Certes, ça n'aurait pas était suffisant si Zeff avait été avec eux, mais il aurait tout le temps d'essayer de le surpasser s'il survivait.

Au dehors, l'armée vriffienne était pilonnée par les obus de la Team Rocket, placé à égale distance des catapultes de la cité. Quand le dernier Vriffien à l'intérieur de la cour d'entrée fut tué, le mur de glace de Mortali tenait encore. Il tenait toujours quand l'assaut vriffien, contré, s'arrêta dehors. En entendant l'arrivée d'un groupe d'ennemis encore plus important, Mercutio et les autres tachèrent de consolider l'entrée avec des pierres. Un quart d'heure plus tard, un éclaireur chevauchant un Gueriaigle revint faire son rapport à Djosan.

- C'est une véritable armée qui va arriver d'un instant à l'autre, Sire, fit le soldat, effrayé. Au moins cinq milles hommes ! Et avec des vaisseaux des Ailes du Sang !

- Leurs bateaux volants, on a de quoi les contrer, assura Mercutio. On va faire décoller nos propres appareils. Si vous pouviez me prêter un de vos Gueriaigle pour la suite ?

- Que comptez-vous faire, Mercutio Crust ?

- J'ai une petite idée un peu folle. Vous allez voir.

- Fort bien. Faites ce qu'il dit, ordonna-t-il à un soldat qui lui donna une de ses Pokeball.

Le colonel Tuno allait diriger la flotte Rocket composée de vingt transporteurs lourds. Tous les hommes, Dutteliens ou Rockets, qui possédaient des Pokemon capables de voler rejoignirent la flotte. Tous les Pokemon terrestres avaient été regroupés en un semblant d'armée devant la cité. Les archers et les snipers avaient été postés tout autour des remparts. Les lance-roquettes et les catapultes étaient prêts à cracher du feu. Siena dirigeait les combattants qui allaient défendre la cité, tandis que Djosan menait l'assaut dehors. Du haut de son Gueriaigle, Mercutio était impressionné. Il n'avait jamais vu un tel rassemblement de force de sa vie et c'était bizarre de voir des Pokemon, des Dutteliens armées d'épées et des transporteurs Rockets volant qui allaient combattre côte à côte.

Mais alors, ils entendirent le bruit de pas des Vriffiens qui approchaient. Ils étaient tellement nombreux qu'ils les entendirent bien longtemps avant de les voir enfin. L'armée qui arrivait devant eux recouvrait toute la plaine de Duttelia. Elle semblait la noyer dans un océan de sang, du fait de la couleur rouge des armures vriffiennes. Au-dessus d'eux, il y avait au moins cinquante vaisseaux des Ailes du Sang. Les défenseurs de Duttelia étaient bien moins nombreux, cela ne faisait aucun doute. Mais au moins, ils avaient l'avantage de la position. Le temps que les Vriffiens parviennent à rentrer dans la ville, beaucoup d'entre eux auraient déjà péri. Beaucoup d'autres soldats les attendaient à l'intérieur.

Mais à vu de nez, la situation était défavorable. Très défavorable. Mercutio reconnut, en tête de l'armée vriffienne, le général Epini, chef des armées de l'Empire, ainsi que Fukio, le Chevalier de Solaris. Un des deux Chevaliers, se rappela Mercutio avec douleur. Epini leva la main et aussitôt, son armée se mit à hurler, à frapper leurs armes contre leurs armures. La soif de sang brillait dans les yeux de ces cinglés. Aussitôt, la bataille commença. En un parfait ensemble, les vingt appareils de combats de la Team Rocket déversèrent leurs missiles sur l'armée vriffienne.

En réponse, les Ailes du Sang ouvrirent aussi le feu de leurs canons. Plusieurs missiles Rocket furent interceptés et détruits, mais beaucoup passèrent et allèrent causer la mort sur l'armée et détruisirent deux vaisseaux. Ces derniers allèrent à la rencontre de leurs ennemis d'aciers. Une véritable bataille explosive se déroula dans les cieux. Les Ailes du Sang étaient plus nombreuses, mais les transports Rocket étaient bien plus rapides et manœuvrables, épaulés par divers Pokemon Vol. Mais question puissance de feu, ils étaient à égalité. Les missiles Rocket étaient bien entendu plus puissants que les canons primitifs des Ailes du Sang, mais cela importait peu, car si un transporteur Rocket se faisait toucher, ça serait pour lui aussi meurtrier qu'un missile. Mercutio ordonna au Gueriaigle de plonger au centre de la bataille.

En bas, l'armée vriffienne avait rencontré l'armée des Pokemon de Duttel. Là encore, les Vriffiens étaient bien plus nombreux que les Pokemon, mais vu qu'il suffisait généralement d'un seul Pokemon pour venir à bout de dix soldats à la fois, l'avantage revenait aux Pokemon. Djosan et ses hommes, eux, attendaient devant l'entrée, laissant les Vriffiens s'épuiser contre leurs Pokemon. Les catapultes et les lance-roquettes continuèrent à tirer sur l'arrière de l'armée vriffienne. Mercutio était assez occupé à diriger son Gueriaigle de telle sorte qu'il ne se fasse pas toucher par un tir ennemi ou allié dans cette mêlée aérienne. Il repéra ce qu'il voulait ; un vaisseau vriffien encore un peu en retrait du gros de la bataille.

- C'est notre cible, hurla Mercutio au Gueriaigle pour couvrir le bruit des tirs de toutes sortes. Fonce !

Le Gueriaigle plongea sur le vaisseau. Les canonniers de celui-ci mirent un certain temps à s'apercevoir qu'un ennemi fondait sur eux et tardèrent à tirer. Mercutio n'eut guère de mal à éviter les quelques boulets et sauta de Gueriaigle pour atterrir sur le pont du vaisseau. Il rappela Gueriaigle dans sa Pokeball, puis sortit immédiatement celle de Mortali. Les Vriffiens autour d'eux semblaient médusés par son apparition.

- Sale infidèle ! tempêta celui qui semblait être le capitaine. Comment oses-tu fouler le sol pur de ce digne vaisseau ?!

- Pur, c'est vite dit, répliqua Mercutio.

En effet, le plancher fait de bois était rempli de saletés, comme si la plupart de l'équipage dormait sur le pont. Ce qui devait être le cas d'ailleurs. Les soldats présents, sans doute pas habitués à livrer bataille sur leur propre pont, étaient loin d'être armés et protégés comme leurs copains d'en bas. Mercutio et Mortali n'eurent aucun mal à tous les éliminer rien qu'à eux deux. Ceux qui trimaient dans les soutes pour faire tourner les hélices faisant voler le bateau ne se rendirent compte de rien et ça arrangeait Mercutio.

Il prit la barre et changea le cap du bateau, le faisant faire demi-tour, vers l'arrière de l'armée vriffienne. Puis il descendit dans les cales où plusieurs esclaves des Vriffiens pédalaient comme des automates pour faire tourner les nombreuses hélices du navire. Le seul Vriffien qui restait était une grosse brute à moitié nue qui fouettait sans relâche les esclaves. Mercutio le fit basculer d'un coup de coude dans l'entrelacs de machines qui faisaient tourner les hélices. Le Vriffien fut totalement broyé et déchiqueté, ses cris tirèrent les esclaves de leur torpeur.

- Vous êtes libres, leur déclara Mercutio. Je compte renvoyer ce bateau à la tronche de ses propriétaires. Mais je crains que je ne puisse pas tous vous amener avant qu'il ne s'écrase...

- Partez messire, fit l'un d'eux, ne croyant pas à son bonheur. Ne vous occupez pas de nous. Il y a plusieurs Ailes de la Mort à bord de ce bateau. Nous savons nous en servir.

- Des Ailes de la Mort ? C'est quoi encore ça ?

- Des espèces de tout petit vaisseaux monoplaces, des chasseurs, expliqua un autre. Chaque Ailes du Sang en contient des dizaines !

Voilà une information qui allait être bien utile aux défenseurs de Duttelia, songea Mercutio. Pour l'instant, il remonta sur le pont et libéra le Gueriaigle pour s'échapper. Privé de ses esclaves pour le maintenir dans les airs, le vaisseau commença à chuter et s'écrasa sur l'armée de Vriffiens en bas. Mercutio se permit un sourire. Il décida d'aller faire pareil à un autre vaisseau. Mais alors, une grande partie des remparts de Duttelia explosèrent. Mercutio en resta interloqué. Aucun canon n'avait tiré dessus pourtant. Les Vriffiens étaient encore loin d'avoir atteint la cité, même si ça ne tarderait pas.

Mais il vit ce qui l'avait fait exploser de la sorte. Une nuée de ces fameuses Ailes de la Mort, qui ressemblait à des espèces de deltaplane munis de mini-canons. Ils étaient menés par une créature volante que Mercutio n'arrivait pas à distinguer de là où il était. Il aurait été étrange que les Vriffiens utilisent des Pokemon eux aussi. Mais quoi que ça puisse être, Mercutio devait les arrêter avant qu'ils ne saccagent toute la ville. Quand il fut plus près, il pouvait voir les grandes ailes blanches de la créature. Ce n'était pas un Pokemon, non. C'était Solaris.

Elle volait comme si elle était née dans les airs, tirant de ses mains des attaques Dracochoc qui allèrent pulvériser les catapultes de la cité avec une bonne partie de ses murs d'enceinte. Une aura violette terrifiante s'échappait d'elle. Oppressante. Mercutio pouvait la sentir d'ici. Avec l'Impératrice de Vriff qui les survolait, les défenseurs de la cité étaient vidés de tout leur courage. Ils n'avaient qu'une envie ; jeter leurs armes et aller se cacher dans une maison encore debout, pour y mourir.

Un feu de rage s'écoula en Mercutio, qui alla chasser la peur que faisait naître Solaris en lui. Peu importe maintenant que Duttelia tombait, s'il parvenait à tuer la meneuse de l'invasion ! Il convainquit non sans mal le Gueriaigle de se lancer à sa poursuite (le Pokemon était aussi effrayé par Solaris que les humains). Il dut pour cela se frayer un chemin dans la nuée d'Ailes de la Mort qui secondaient l'Impératrice. Si les Ailes du Sang n'allaient pas vite et étaient peu manœuvrables, ce n'était pas le cas de ces modèles réduits. Ils viraient aussi rapidement que Gueriaigle et leurs mini-canons tiraient à une vitesse impressionnante. Mercutio comprit qu'il n'attendrait pas Solaris comme ça. Il avait fait une erreur. Et il la paya. Un des tirs toucha Gueriaigle, l'explosion lui emporta son aile gauche. Mercutio chuta avec lui, pour retomber sur l'un des immenses balcons du palais royal. Ses jambes avaient prit un sérieux coup, mais Mercutio s'inquiéta plutôt pour Gueriaigle. Mais c'était trop tard pour lui, il était déjà mort.

Un rayon violet siffla à coté de lui, Mercutio eut à peine le temps de se précipiter dans le palais avant qu'il ne touche le balcon et le détruise. À travers les flammes et la fumée, Mercutio vit la silhouette ailée aux yeux violets terrifiants de Solaris rentrer par l'ouverture. Elle dévisagea Mercutio avec son aimable sourire. C'était quelque chose que le jeune Rocket n'arrivait pas à supporter. Malgré le fait qu'elle soit actuellement l'ennemi public de l'humanité entière, Solaris continuait à sourire pareil que quand elle était encore l'amie de Mercutio et des autres. Le pire, c'était qu'elle ne le faisait pas exprès. À croire que pour elle, rien n'avait changé.

- Où est Galatea ? demanda Mercutio.

- Te le dire ne t'avancerait pas, répondit Solaris. Mais n'aie crainte, elle va bien. Le Seigneur Vriffus attend beaucoup d'elle.

- Tu penses que tu peux faire tout ça impunément ?!

- Tout ça ?

- Oui. Dominer la région, envahir Duttelia, retourner Zeff contre nous, enlever ma sœur...

Solaris eut un petit rire.

- Si je crois que je peux le faire ? Mais oui, je le crois, puisque c'est ce que je suis en train de faire.

- Tôt ou tard, tu en paieras le prix, et il sera élevé, rétorqua Mercutio.

Il appela Mortali et se prépara au combat. Solaris avait l'air ennuyé.

- Ça ne t'a pas suffi la dernière fois ? Qu'espères-tu faire là ?

- Rien au monde ne pourrait m'empêcher de te combattre, quel qu'en soit le résultat !

- Tu commences à parler comme un Duttelien, lança l'Impératrice méprisamment.

- Attaque Ball'Ombre !

Solaris dévia la Ball'Ombre en se protégeant d'une de ses ailes. L'attaque alla toucher le plafond et creuser un beau trou dedans. Mercutio empoigna son arme et vida son chargeur sur Solaris, sans résultat miraculeux.

- Pourquoi je m'embête, moi ? marmonna Mercutio.

- Oui, c'est une bonne question.

Elle propulsa Mercutio contre le mur avec son seul bras. Solaris possédait une force que Mercutio n'avait jamais crue possible. Mortali rugit, sauta sur l'Impératrice en lançant une puissante attaque Tonnerre. Solaris ne fut pas plus secouée que ça et se dégagea de Mortali avec un vent puissant qui le renvoya vers son dresseur.

- Espèce de monstre, grinça Mercutio. Si j'étais toi, je n'utiliserais jamais ces pouvoirs que j'ai acquis en tuant et en mangeant un aussi noble Pokemon que Dracoraure !

Pour une fois, de la colère passa sur le visage parfait de Solaris.

- Tu penses que ça m'a fait plaisir de le manger, peut-être ? Oui, à sept ans, je pensais déjà à dominer le monde au point de dévorer vivant un Pokemon, selon toi ?! Tu penses que j'ai fait ça de gaieté de cœur ? Sache que ce sont les Elus qui m'y ont forcée ! Tu ne sais pas ce que c'est, ce que ça fait ! Chaque jour, je dois raccourcir mon sommeil pour me lever avant le soleil, afin de puiser l'énergie de l'aurore. C'est ce qui me fait vivre ! Sans cette énergie, je meurs. Les modifications que l'ADN de Dracoraure a fait dans mon corps son telles que je ne pourrai jamais avoir d'enfants. Je suis la dernière souveraine de Vriff, Mercutio, dans tous les sens du terme. Alors oui, avec mes pouvoirs de longévité que je tiens de Dracoraure, ainsi qu'avec les œufs de Pegasa, je cours peu de risque de mourir un jour de vieillesse. Mais qu'est-ce que cela m'apporte ? Je serai toujours seule.

Mercutio était lui-même trop en colère pour compatir, mais pourtant, il sentait que Solaris disait vraiment la vérité. Elle connaissait son destin et elle était triste.

- Toi, tu ne te rends pas compte de la chance que tu as, poursuivit-elle. Je donnerais tout pour être une simple humaine comme tout le monde ! Mais ma vie, on me l'a volée ! En compensation, je prendrai celles des autres pour m'en forger une nouvelle ! Mais contemple plutôt...

Ses ailes se soulevèrent et Solaris s'éleva au dans le ciel, face à la plaine. Une aura violette inquiétante apparut sur tout son corps. Elle devint rapidement une véritable lumière aveuglante. Il y eut plusieurs cris parmi les Vriffiens. Ils fuyaient le combat, essayant désespérément de se réfugier dans la cité. Comprenant qu'il allait se passer quelque chose, quelques Dutteliens aussi tentèrent de rentrer, mais peu en eurent le temps. Solaris, enveloppée de sa lumière violette, leva les bras et aussitôt, le ciel, jusque là ensoleillé, se couvrit. Une espèce de tourbillon violet se créa à la surface des nuages. Des éclairs apparurent. Un vent terrible se leva. Mercutio n'avait jamais vu une chose pareille, pourtant il en avait entendu parler. Une des plus puissantes attaques Dragon. Draco Météor.

- NON ! ARRETE !

Mais Solaris n'arrêta pas. Des dizaines de météores sortirent du tourbillon violet pour aller s'écraser sur la plaine. Ce fut comme un avant goût de fin du monde. Le souffle même de ces impacts balaya sur son passage des centaines de soldats, qu'ils soient Vriffiens ou Dutteliens. En haut, plusieurs transporteurs Rockets et Ailes du Sang se percutèrent sous l'effet de la tempête combiné à la puissance des météores. Mercutio s'accrocha à une rambarde pour ne pas être emporté. Le bruit était assez puissant pour lui crever les tympans.

Enfin, comme tout avait commencé, tout s'arrêta. Le ciel se dégagea et redevint clair. Le soleil révéla un paysage désolé. Mercutio avait vu des illustrations de la surface lunaire et il aurait pu s'y croire. En quelque secondes, au moins cinq milles hommes et Pokemon venaient de périr. La ville elle-même était en bien piètre état. Mais pour les Vriffiens, c'était tout bénéfique. Bien qu'ayant subi eux aussi de lourdes pertes, les défenses de Duttelia étaient maintenant réduites à néant, si ce n'était les quelques Rockets et Dutteliens qui défendaient l'intérieur.

Tenant à peine sur ses pieds après la mini apocalypse que Solaris venait de provoquer, le général Epini ordonna la charge générale sur Duttelia. La ville était perdue. Mercutio s'en rendit compte. Ils devaient fuir s'ils voulaient survivre maintenant. Il sortit du palais plus très stable et se mit à la recherche de sa sœur dans les rues à moitiés détruites. Il savait que Siena n'aimerait pas fuir le combat, mais il allait l'amener de force si nécessaire. Hors de question qu'il perde sa seconde sœur. En haut, Solaris, épuisée après son attaque, se posa sur le toit du palais et contempla ses armées de la mort entrer, piller et tuer dans la capitale de Duttel. Quand Mercutio perdit tout espoir de retrouver sa sœur dans ce chaos indescriptible, il la vit enfin, qui lui faisait de grands signes à l'entrée d'un bâtiment. Avec elle, il y avait Djosan, Acpeturo, le prince Octave, ainsi que plusieurs Dutteliens et Rockets.

- Dépêche-toi Mercutio, lui cria Siena. Il faut partir tant qu'on le peut encore !

- Ah, fit Mercutio, soulagé. Je pensais que j'allais devoir t'amener de force.

- Tu me penses assez sotte pour stopper une armée de Vriffiens à moi seule ? Je sais reconnaître quand une bataille est perdue.

Ils entrèrent dans le bâtiment. Il n'y avait rien, si ce n'était un escalier qui descendait très bas.

- Ce sont les catacombes ? demanda Mercutio.

- Oui, dit Djosan, et nous nous devons de les reboucher derrière nous pour que les Vriffiens ne nous suivent pas et découvrent notre refuge.

- Mais... il y a encore plein des nôtres, dehors... Le colonel Tuno...

- J'en suis désolé, Mercutio Crust. Mais des milliers de vie sont en jeu, dont celle du roi.

Djosan appela son Mackogneur et quand tout le monde fut descendu, il lui ordonna de bloquer l'entrée avec une attaque éboulement. Mercutio serra les poings.

- Vous avez intérêt à rester en vie, colonel, murmura-t-il.

Mais l'attaque éboulement fit plus que boucher l'entrée. Tout le tunnel trembla et des failles s'ouvrirent un peu partout.

- Djosan ? s'inquiéta le prince Octave.

- L'attaque Draco Météor de cette folle a fragilisé les fondations, expliqua Djosan. Il ne faut point traîner !

Mais tandis qu'ils courraient, une fissure s'ouvrit sous leurs pieds. Tout le monde parvint à sauter, sauf le prince Octave, qui réussit in extrémis à s'accrocher au bout du précipice.

- Mon prince ! s'exclama Djosan en se précipitant.

- Non ! l'arrêta Siena. Le sol est trop instable. Vous êtes lourd. Je vais aller l'aider.

Mercutio jugea l'idée de très mauvaise augure, mais ils ne pouvaient laisser Octave s'écraser en bas sans rien faire. Siena s'approcha précautionneusement tandis que le tunnel continuait à trembler et prit la main tendue d'Octave. Mais à ce moment là, une autre secousse agrandit la faille et sous les yeux mués d'horreur de tout le monde, plus particulièrement de Mercutio, Siena et Octave disparurent tous les deux dans les ténèbres insondables du précipice.

Mercutio ne se rappelait plus trop ce qu'il se passa alors. Il se rappelait qu'il s'était avancé pour sauter à leur suite, mais que Djosan l'avait solidement attrapé. Il se rappelait qu'il s'était débattu, hurlant, jurant et pleurant. Mais finalement, Djosan ne put rien faire d'autre que de lui donner un coup sur la tête pour qu'il cesse de se débattre. Porté par le grand chevalier, à demi-inconscient, Mercutio se rendit compte qu'il venait de perdre son autre sœur. Il était seul, lui aussi.