Smirnoff, 2ème recueil de Domino

« Il n'y a pas de libertin un peu ancré dans le vice qui ne sache combien le meurtre a d'emprise sur les sens. »
(Vladimir Nabokov)

«Créer n'est pas un jeu quelque peu frivole. Le créateur s'est engagé dans une aventure effrayante, qui est d'assumer soi-même, jusqu'au bout, les périls risqués par ses créatures.»
(Jean Genet)
Précédemment dans Smirnoff, saison 2 :

Elle tenta de l'embrasser, mais il recula. Elle détourna les yeux, vexée. Lui soupira.
-Il faut que je rentre. Je suis un peu déprimée, dit Marielle.
Eddy regarda Marielle en soupirant.
-Ce... c'est pas ta faute...
-Je sais bien mais c'est la tienne ! Tu... Je te laisse complètement froid !
-... c'est pas aussi simple...
-On est amis depuis la MATERNELLE et tu ne m'aimes pas ! Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
Eddy regarda Marielle, dépité.
-Deviens un garçon !
Marielle écarquilla les yeux. Eddy baissa la tête. Marielle se leva et partit.
-M... Marie, attends !!
Il lui courut après. Elle s'arrêta sous la pluie et se retourna vers lui, en larmes.
-C'était une blague, hein ?
Eddy regarda sa meilleure amie d'enfance. Il baissa la tête et balbutia.
-Oui... Oui c'était une blague, une très mauvaise blague, pardon...
[…]
-J'ai eu peur parce que... Si tu étais vraiment... comme ça, je ne sais pas ce que j'aurais fait...
-Oh, mais, ce ne serait pas si...
-Je crois même que je me tuerais.
Eddy tressaillit.
-T'en fais pas. Je t'aime bien...
Marielle sembla terrifiée.
-Beaucoup !!
Et c'est ainsi qu'Eddy fut littéralement piégé.

TOC TOC TOC !
-Ca va, ça va !
Eddy ouvrit à… Marielle.
-M… Marielle ?! Mais… qu'est-ce que…
C'était sa vieille amie et harceleuse Marielle Mochard. Ca devait bien faire un an qu'il ne l'avait pas revue.
-Eddy, mon Eddy, j'ai besoin de ta courtoisie ! Je me suis faite expulser de chez moi !
-C'est… Malheureux mais je n'ai nulle part ou te…
-Chéri, reviens au lit, je… Oh…
-Eddy, tu as invité un ami ?!
Le brun soupira.
-Norbert et moi sommes mariés, Marielle !
-Ne sois pas cynique, Eddy, les hommes ne peuvent pas se marier entre eux !
-Fous-là dehors, Ed !
Eddy se tourna vers Norbert surpris qui fit un geste genre « Passe la poussière sur ce meuble, là ! »
-PARDON ? EDDY NE FERAIT JAMAIS CA ! HEIN EDDY ???
Lequel soupira et allait fermer la porte quand Marielle la bloqua.
-NAN EDDY LAISSE MOI ENTRER !
-J'appelle la police ! soupira Norbert.
-Nan !
Norbert se tourna vers Eddy qui ouvrit la porte.
-Tu prends le canapé, mais demain tu repars ! soupira le brun.
-OOOOH MERCI EDDY !
-Fermez-là, grommela Norbert, Léopold dort !
-Léopold ?! Quoi vous êtes trois ???
-Léopold est notre fils, espèce de dégénérée… grogna Norbert en retournant se coucher, suivi par un Eddy lassé.
-Comment tu nous as retrouvés ?!
Marielle sourit, tout naturellement.
-Tes parents m'ont donné ta nouvelle adresse !!
« Maman, Papa… Hoooon… »

-Mais qu'est-ce qui t'as pris ???
-Je pouvais pas la laisser comme ça ! Et en appelant la police tu aurais réveillé Léo et tu l'aurais traumatisé !
Norbert plissa les yeux.
-Tu le couves trop ce petit…
-Et toi tu ne passes pas assez de temps avec lui !
Norbert soupira.
-Je travaille, moi, monsieur ! Je ne me la joue pas « Papa Poule Père au foyer », je n'ai pas le temps !
-Ca fait tellement longtemps que je voulais un enfant, Norbert ! Tu ne peux pas comprendre !
-Ca non, je peux pas comprendre. Au point que tu ne veuilles pas travailler… je peux pas !
Eddy sourit et se serra contre son mari qui lui rendit son étreinte.

Marielle devait rester un soir, elle resta un mois…

-Aaaaah !!! Une cachette, une cachette !!!
Travis courrait à travers les ruelles. Mais on lui courrait après également, et ça ne se passerait pas comme ça. Ecorcia était une ville pleine de petites rues mais aucune ne le sauverait de son poursuivant. Quelque chose lui chopa la jambe, une grosse mâchoire. Travis s'écroula.
-SALE PETIT CON !
L'homme fit paraître son visage mauvais devant Travis qui tenta à nouveau de s'enfuir. Arrivé dans la cour d'un immeuble, Travis se retourna et aperçut Norbert Finsbury accompagné de Floper, son fidèle Hippopotas.
-J'VAIS T'APPRENDRE MOI, A CASSER MES FENETRES AU LANCE-PIERRE !!!
-C'est pas toi que j'visais !!! cria Travis, tentant de se disculper.
Travis soupira. « De toute façon y'm'croira pas ! »
-Fix, Brouillard !
Le Smogo dispersa une fumée opaque, vite dissipée par un Togekiss en un battement d'ailes.
« Un Togekiss ?! Mais c'est méga rare !! »
-Euh… Marcacrin, Rhinoferos ! Boue Bombe et Boule Roc !!
Les deux Pokémon attaquèrent mais d'un coup d'Aurasphère, le Togekiss annihila les attaques. Floper s'avança vers Travis qui recula dans les pinces de Ginette, la Drascore.
-NAN LACHE MOI !
-Bien joué, Ginette. Et maintenant je te ramène chez moi !
-Han non !! J'vais m'faire engueuler moi !

-Pommes de terre… Cassoulet…
Eddy se heurta à quelqu'un.
-Pardon !
-C'est m… EDDY ???
Eddy regarda le type.
-Etienne ?! Mais qu'est-ce que…
-J'ai repris mon service alors je fais mes courses dans les magasins des villes ou je passe !
-Ahon… Tout s'explique. Comment ça va ?
-Oh bien, je suis avec une espèce de petit con qui me tutoie et me traite de Boris Eltsine. Et vous ?
-Oh, mon mari fricote avec son ancien patron qui est en fauteuil roulant chez nous ! Ce qui fait qu'on n'a pas fait quoi que ce soit tous les deux depuis… que ça s'est passé, c'est-à-dire deux semaines !
-…Linus est en fauteuil roulant chez vous ?!!
-C'est une longue et affreuse histoire ! soupira Eddy d'un air maniéré.

-C'est un entrainement ! Mon prof veut que je m'entraine sur des cibles mouvantes ! Alors j'utilise ce lance-pierre pour en créer ! Vous croyez vraiment que j'aurais sciemment visé votre fenêtre ?!
Norbert regarda Travis qu'il avait ligoté sur une chaise (Méthodes d'interrogatoire militaire of course)
-Oh crois-moi, des petits cons qui viennent me faire chier j'en ai rencontré beaucoup !
-Mais j'vous connais même pas ! Et votre pile de magazines avec des mecs torse nus me fait grave flipper !
Norbert regarda les bouquins. « Merde, les magazines perso d'Eddy ! » Il les poussa du pied, l'air indifférent.
-Bref, tu as cassé une de mes fenêtres, et ce faisant tu as fait tomber un objet TRES PRECIEUX d'une valeur inestimable ! Tu as intérêt à me rembourser ça !
-J'ai cassé quoi ? C'était important ?!
-Important ?! Important ?! Tu as cassé un Skitty en porcelaine que ma mère m'avait offert pour mes seize ans ! C'est le dernier cadeau que j'ai reçu d'elle, il a une grande valeur morale et pécuniaire mais surtout sentimentale !! A cause de toi je vais payer des millions pour le restaurer !
-Sérieux ? Nan, si vous allez chez un quincailler…
Norbert tapa du poing, furieux.
-Je ne veux pas d'un VULGAIRE QUINCAILLER !!!! Je veux le retrouver comme neuf !! Et ça va au bas mot te coûter…
Un gémissement se fit entendre. Norbert se leva.
-Excuse-moi…
Travis regarda Norbert partir vers une chambre. Le gamin tenta de sautiller comme dans les films, mais un grognement se fit entendre. Travis se tourna vers Floper qui le surveillait, menaçant.
-Genre tu vas m'arracher la tête !
Floper prit une pomme dans une corbeille et la fit éclater entre ses dents sans forcer.
-……………… putain comment t'es flippant !!!

Norbert fut réveillé par Floper. Le blond se leva et s'aperçut que Léopold était en train de pleurer. Craignant que ce soit Marielle, il se leva en trombe et entra dans la chambre de son fils. Le petit garçon blond en pyjama bleu pleurait dans son lit.
-J'ai fait un cauchemar !
Norbert s'avança, attendri vers le lit et prit son fiston dans ses bras.
-C'est fini poussin, c'est fini, papa est là…
-J'ai rêvé que la dame elle me prenait tous mes jouets !
-Mais non, Léopold, tout va bien. La « dame » ne va pas te prendre tes jouets !
-Elle a essayé aujourd'hui !
-Tout va bien, bonhomme. Aussi longtemps que moi et Papa Eddy on sera là, personne te prendra tes jouets.
Le petit garçon se serra contre Norbert qui apprécia ce petit moment d'affection, lui qui pensait que son fils préférait Eddy à lui.
-Euh papa, j'veux aller faire pipi…
-Je t'emmène bonhomme. Après tu viens faire dodo avec nous ?
-Okay !

-IL A QUOI ???
Norbert soupira.
-Oh Marielle, ta gueule !
-TOI, NE ME PARLE PAS SUR CE TON ! ET JE NE M'ADRESSAIS PAS A TOI MAIS A EDDY !
-C'est très fréquent que Léopold dorme avec nous, surtout quand il a fait un cauchemar !
-Je suis désolée, non, ça n'est pas normal ! C'est même très malsain !!
-C'est quand que tu te casses, toi… grommela Norbert.
-Tu me jetterais dehors ?!
-Si ça ne causerait pas un cas de divorce avec Eddy, sans hésitations !!!
-Tu es un sans-cœur ! Tout ça parce que je vous empêche de faire des cochonneries !
Norbert partit, furieux. Eddy soupira en regardant Marielle.
-Enfin seuls ! se réjouit Marielle.
-Dégage.
Marielle s'étonna.
-Quoi ?!
-Marielle, fous le camp, DEGAGE !
-Eddy, non, tu peux pas…
-VA T'EN ESPECE DE…
-De ?!
-DE PAUVRE FOLLE, SQUATTEUSE, MALADE MENTALE !!! PRENDS TES CLIQUES ET TES CLAQUES….
Il la poussa vers la sortie.
-JE ME VENGERAIS, EDDY !!! TU VAS VOIR !
Eddy claqua la porte, furieux. Il alla retrouver Norbert qui était dans le salon.
-Tu l'as fait ? Sérieux ?!
Eddy soupira.
-Je te devais bien ça, non ? C'était ma faute cette fois si on était… « dérangés ».
-Oui, c'est pour ça que je te pardonne, sourit Norbert. Parce que ça a été de ma faute, un temps.
Ils se sourient et s'embrassent.

Elle devait être partie, elle allait les faire ployer jusqu'à sa mort…

-Eddy, tu te prends la tête pour rien.
-Et pourquoi ça ?
-Parce que Norbert veut vraiment se poser ! Avec toi il a trouvé un équilibre qu'il ne veut pas briser !
-Comment pouvez-vous en être aussi sur ?
-Parce qu'il m'a dragué… Cette marque de vaseline est toxique, fais attention.
-Hein… Oh ! Quoi, il vous a dragué ?
-Oui, Norbert voulait sortir avec moi à la base ! Mais j'ai refusé, étant… pas dans le bon côté de la barrière comme tu t'en doutes.
-Pourtant parfois on peut se demander…
-Mouais si tu le dis... Bref, tes soupçons sur Linus sont parfaitement infondés. Ils ne sont pas du tout… comme tu dis ! Ce sont juste deux bons amis comme moi et Kenny !
-Si Linda avait un ami trop collant, vous la laisseriez avec ce type ?
-Tant qu'elle ne… fait rien d'indécent avec, ouais ! Après il faut voir la manière d'aimer des gens. Norbert est… plutôt fougueux ?
-Quel est le rapport ?! s'étonna Eddy.
-Bah, si Norbert est du genre passionné, s'il s'investit beaucoup dans une amitié, c'est juste sa façon d'être qui te gêne. Par contre si il est habituellement froid…
-Non, Norbert est très chaleureux…
-Eh bah alors ?! De quoi tu te plains ? Il est juste tel qu'il a toujours été !
-… Je suis un gros jaloux stupide ! Dire qu'on va adopter un enfant !
-Ah… C'est bien ça !
-Je voudrais tellement que ça se passe bien !
-Y'a pas de raison que ça foire…
-La vie m'a appris une chose, Mr Smirnoff : Tout peut foirer en un clin d'œil ! soupira Eddy.
-… Pas faux, ouais. Mais en attendant, la vie peut être cool, nan ? Ou du moins on peut se plaire à le croire !
-Difficile à dire…

Norbert revint avec Linus en fauteuil. Travis s'étonna.
-Purée, j'crois que j'ai vu un film craignos comme ça, avec un type en fauteuil roulant et sa brute épaisse, là… « Hannibal », là, avec le type brûlé au cinquantième degré qu'est genre pédoph…
-Ahem… On reparle de ta dette ?
-Quelle dette ? J'vous dois rien ! Attendez que mon prof arrive pour vous péter la gueule !
-Norbert, relâchez ce petit con… soupira Linus. Il m'épuise rien qu'à le voir !
-Non je refuse ! Je devrais même appeler ses parents !
Le regard de Travis se fronça.
-Enfoiré va. Vas-y, appelle mes parents !
-Si seulement je connaissais leur nom… s'écria Norbert en saisissant les pages blanches.
-Alors, tu cherches à « Lèche mes fesses » et « Fourre-toi un club de golf là ou je pense » !
Norbert regarda Travis, ulcéré.
-J'AI PAS DE PARENTS, DUCON !!! J'viens d'un foyer pour ados à Bourg Geon !
-Ca va, ho ! J'suis pas obligé de le savoir moi ! C'est pas encore gravé sur ton front !!
-Excuse-toi, sale type !
Norbert s'étonna.
-Tu as été plus vulgaire encore que toutes les saisons de South Park réunies et ce serait à moi de m'excuser ? Jeune homme, tu fais fausse route ! Et tu m'es particulièrement insupportable et en plus de cela particulièrement désagréable !
-Norbert, je paierais si ce n'est que ça… soupira Linus.
-Vous devriez écouter votre père handicapé là ! Il est grave super intelligent, si ça se trouve il a raison, écoutez-le ! Faut écouter son père c'est important !!
Linus éclata d'un rire sifflant. Norbert soupira.
-Ce n'est pas mon père !
Il revint dans le salon.
-Mon père est un pauvre type qui ne veut plus me voir et ma mère est morte. Comment as-tu perdu tes parents ? demanda Norbert.
-Accouchement. Truc con, quoi !
-Abandonné à ta naissance… remarqua Linus.
-Bravo, Tonton-roulettes. L'est malin votre… cousin !
-Ce n'est pas non plus mon cousin, sourit Norbert.
-Votre fils ?
-Nan !
-Votre frère ?
-J'aimerais bien mais non.
Linus haussa un sourcil étonné tout en regardant le gosse.
-Votre mec ?
-Certainement pas.
Linus baissa son sourcil, rassuré.
-C'est qui alors ?
-Mon ancien patron !
-… J'allais passer à votre mère, votre sœur…
Linus et Norbert éclatèrent de rire avec Travis, amusé aussi.
-Haaaa ! On s'marre bien, hein ! Vous voulez pas me détacher que j'vous fasse un ptit café tranquille et on se regarde Questions pour un Champion ?
Travis fit son petit regard d'enfant battu. Linus regarda Norbert qui haussa les épaules.
-Nan !
-CONNARD, ENFOIRE, SALE CON, PAUVRE MERDE, J'TE CHIE A LA GUEULE…
-Oh seigneur… soupira Linus.
-Comme tu dis… geignit Norbert.

-Alors vous pensez que je devrais…
-Faire comme si de rien n'était et laisser les choses s'arranger d'elles même ! Technique spéciale Smirnoff brevetée par mes ancêtres !
Eddy fit la moue.
-Ca m'embête !
-Comment ça ?
-Enfin, si je fais ça, Norbert ne comprendra jamais à quel point ça m'insupporte ce genre de comportement insidieux avec les hommes !
-Il l'a peut-être déjà bien assez compris. C'est peut-être à ton tour maintenant de faire un pas en avant.
Eddy médita cette phrase.
-Hmm… Vous avez peut-être raison… Ne prenez pas les premières barquettes de thon, les clochards les ouvrent pour lécher la surface !
-Uerk !! Et la mayo ?
-Je serais vous je ferais gaffe aussi !
-Bref… Sois conciliant avec Norbert. Ce serait con de vous séparer avant la venue du petit.
-Ouais…
-Et puis vous vous aimez, non ?
-Ca parait évident ! Vous ne m'avez pas beaucoup parlé de… vous et Linda ! C'est si soudain !! On pensait tous qu'elle ne vous reviendrait jamais !
-Eddy, ne sois pas ridicule, quelle femme peut me résister ?!
-Disons toutes celles qui ne sont pas sorties avec vous durant votre célibat forcé !
Smirnoff regarda Eddy, étonné.
-Ouah, Eddy, tu ne m'envoyais pas bouler comme ça avant ! T'as changé de marque de céréales au petit déjeuner ?!
-Comment vous avez deviné ?
-Passer de Nesquick à Cherrios, ça se voit tout de suite !

-Je déteste quand il pleut pour aller chercher le petit à l'école…
-Moi aussi c'est tellement déprimant… soupira Eddy.
-Tu trouves que… je m'occupe bien du petit ?
-Bien sur Norbert, pourquoi tu me demandes ça ?
-Je sais pas, je… j'ai pas eu de réel modèle paternel, alors je sais pas trop comment…
-Tu t'y prends très bien. Léopold t'adore.
-Tu dis ça sans me regarder !
-J'attends notre petit garçon, Norbert. J'observe la porte. Mais je te confirme que Léopold t'adore et te respecte. Enormément.
-Ah, oui… Ok…
Le couple fixait l'entrée de l'école, de loin (Ils n'avaient pas envie d'embarrasser les parents du coin ou même leur fils). Léopold sortit de cours. Il fut soudain accosté par une personne en imperméable noir.
-C'est qui ?
-Oh putain Norbert !!! Sors !!
Léopold regarda la dame.
-C'est moi qui viens te chercher aujourd'hui Léopold.
-Ah bon ?
Floper mordit la main de Marielle. Charmillon se posa sur l'épaule de Léopold et tendit sa trompe comme une épée.
-Léopold, éloigne-toi !! cria Eddy et arrivant près de son fils. Norbert repoussa la femme.
-Ne vous approchez JAMAIS de lui !! Vous m'entendez ?!
-Un petit garçon ne devrait pas être avec un couple d'hommes ! Vous, m'entendez !!
Marielle partit sur ces mots. Norbert regarda Eddy, apeuré. Léopold allait fondre en larmes.
-Elle voulait quoi la dame ?!
-Rien, bonhomme, rien…
Une fois dans la voiture, Eddy se dirigea vers Verchamps.
-Eddy ?!
-On ne peut pas lui faire face, Norbert. On a un ami avocat, on va faire appel à lui.
Norbert hocha la tête.
-On va ou ? demanda Léopold.
-En sécurité, chéri, annonça Eddy.
-Mais j'ai mes devoirs à faire !
-On les fera plus tard ! temporisa Norbert.
-Ok. Mais c'est toi qui dit toujours que je dois faire mes devoirs à temps…
-Je sais mon chéri. Aujourd'hui c'est spécial !
Eddy regarda Norbert, souriant.
-Tu vois. Enormément !
Norbert eut un sourire satisfait.

-Et depuis elle vous menace ?
Eddy acquiesça.
-Aidez-nous… Au moins voyez si vous ne pouvez pas faire demander une ordonnance d'éloignement, un truc comme ça !
Linus soupira.
-L'ennui c'est que… Pour ça vous devriez porter plainte, et elle pourrait alors enclencher des manœuvres judiciaires contre vous, et croyez-moi un couple d'hommes qui élève un enfant est loin d'être au dessus de tout soupçon ici. D'après mes premières informations, elle n'a rien enclenché.
Norbert semblait réfléchir.
-Ca suffit. Il faut qu'on passe à quelque chose de plus radical.
Eddy et Linus regardèrent Norbert, intrigués.
-Eddy, Marielle ne nous lâchera pas ! On doit… Il faut qu'on la… Qu'on la…
Linus prit une grande inspiration.
-Norbert, voyons, tu…
On frappa à la porte.
-NORBERT ??? EDDY ??? J'AI VU VOTRE VOITURE !!! EDDY OUVRE MOI !!!
Linus regarda les deux autres, accablés.
-Mademoiselle Mochard ! cria Linus, Allez-vous en ! Vous êtes sur une propriété privée !!!
Linus regarda le couple, au bord du gouffre. Il soupira. Soudain, une pierre passa à travers la vitre.
-J'appelle la police !!! grommela Linus.

-C'est une solution quelque peu extrême…
Norbert acquiesça.
-Je n'ai pas prévenu Eddy…
-Je comprends… Pourquoi tu as tenu à ce que je vienne ?
Norbert regarda Linus.
-Tu es mon ami, non ?
-Hm… Et de toute façon ma famille est concernée aussi maintenant…
-Pardon de t'avoir mis dans tout ça…
-Ce n'est pas grave. S'il avait fallu que je me porte juriste pour toi et Eddy, j'aurais été impliqué de toute façon.
-SUIVANT !
Norbert et Linus arrivèrent au guichet dans le sombre bâtiment.
-On vient pour… lancer un contrat de mort sur quelqu'un.
-Déjà eu affaire à Gallhager & Cie ?
-Eh bien oui, j'ai été avocat dans des affaires contre vous… voici les arrêts…
-Et moi j'ai collaboré dans certaines actions que vous avez effectuées aux Etats-Unis et en Inde, admit Norbert.
-Dans ce cas vous êtes sous un régime spécial, les frais sont pris à notre charge. Sur qui vous voulez lancer le contrat de mort ?
Linus et Norbert se regardèrent et hochèrent la tête.
-Marielle Mochard.
-Bien, bien, bien… Nous allons vous demander plus d'informations évidemment…

Norbert rentra chez lui.
-Papa !
Il porta son fils. Eddy arriva vers lui.
-T'étais où ?
-N… Nulle part !
Eddy regarda Norbert, le doute sous-jacent.
-Nulle part ? J'espère.
Norbert soupira et embrassa tendrement la joue de son fils, dégoûté d'avoir participé à la mort de quelqu'un.
-Je t'aime, bonhomme, hein, tu sais que papa t'aime ?
-Oui papa !
Norbert serra le gamin contre lui.

-Chéri ! J'suis rentré !
Travis haussa les sourcils.
-Chéri ?!! Un mec vous appelle chéri ?!
Eddy arriva avec Etienne.
-SMIRNOFF BORDEL T'ETAIS OU ??? hurla Travis.
-En train de te ravitailler en cochonneries ! soupira le prof. Et toi tu… fais une session bondage avec Norbert et Linus ?!
-TU CONNAIS CES TYPES ???
-VOUS CONNAISSEZ CET AVORTON ???
Eddy éclata de rire.

-Et voilà, depuis il me suit partout comme mon ombre !
Norbert soupira.
-Si tu m'avais dit que ton professeur était Monsieur Smirnoff je t'aurais libéré tout de suite !
-Depuis le départ tu as exagéré… soupira Linus.
-Linus, tout va bien, pas trop…
Etienne regardait Linus qui soupira.
-Je fais aller…
-Désolé de ce qui vous est arrivé… Eddy m'a raconté…
-Ce n'était pas grand-chose…
-Quand même… C'est chaud…. Au fait, autant que vous le sachiez aussi, je me suis remis avec Linda.
Travis regarda Etienne, étonné. Linus manqua d'en tomber de sa chaise roulante. Norbert regarda Etienne, abasourdi.
-QUOI ???
-Ouaip. On… a… renoué.
-Etienne, c'est merveilleux… marmonna Linus.
-Avec votre gueule complètement endormie par les médocs ça sonne tellement vrai !
-Je suis sous morphine, sombre crétin !
-Je suis très content pour vous, Etienne ! sourit Norbert. J'imagine que vous deviez être content qu'elle revienne.
-Bah, plutôt ouais. Même si j'ai dû la laisser après pour…
Travis regarda Etienne, assez halluciné par ce qu'il entendait.
« Il a lâché sa meuf avec qui il venait de se remettre… pour m'enseigner ?!… »
Il baissa la tête, plutôt coupable.
-Et sinon, Travis…
-Hm ?
-Je m'excuse de t'avoir ligoté. Ce n'était pas sympathique.
-C… C'est rien. Pour ton Skitty en porcelaine. Je… te rembourserais.
-J'y compte bien ! sourit Norbert. Etienne, vous restez diner ?
-Oh, non, on doit essayer de rejoindre le poste frontière du Bois aux chênes avant la nuit, il faut qu'on avance. Et surtout j'aimerais retourner à Doublonville vite fait ! ricana Etienne.
-Je comprends ! sourit Norbert.
-Alors, à quand le mariage ?
Tout le monde regarda Travis.
-Je… Ouais… Enfin je disais ça…
-Mais j'veux pas m'marier moi ! C'est quoi encore cette idée débile !
-Euh, Etienne, vous êtes entouré d'hommes mariés à cette table ! soupira Eddy.
-Ouais… Mais bon, je crois pas qu'elle ait ça tout de suite dans l'idée, ce serait débile, ça fait deux semaines qu'on…
-Deux semaines… Ca vous est arrivé pendant mon accident ?! s'étonna Linus.
-Oui, on était coincés en voiture sur l'autoroute, alors on…
-Linda était dans votre voiture ?! s'étonna Norbert.
-C'est une longue histoire… je devais l'emmener quelque part et il s'est avéré qu'on a discuté dans un embouteillage… Très compliqué, très érotique et pas racontable comme ça devant plein de gens… D'autant qu'il faut qu'on y aille ! Désolé qu'il vous ait dérangé comme ça !
-Ce n'est rien… Mais surveillez-le ! Il est intenable !
-Je sais, désolé…

Alors que Travis et Etienne arpentaient le bois aux Chênes, Travis semblait calmé.
-Alors comme ça, t'avais récupéré ta poulette ?
Etienne soupira.
-Ouais…
-Et t'as quand même accepté ce travail ?!
-Eh oui…
-La vache… T'as préféré venir me chercher plutôt que…de rester avec ta meuf ?
-Bah oui.
-T'es vraiment con !
-Je sais. Je me trouve bête aussi, mais c'était ça ou foutre ma carrière en l'air. Et j'aime enseigner, alors…
-Quand même j'veux dire… t'as la chance d'avoir quelqu'un qui t'aime, qui reviens vers toi et toi, vlan, tu te casses de chez toi, tu délaisses ta poulette et normal tu viens faire la classe à un petit crétin insolent…
-Ta lucidité sur toi-même est intéressante !
-... Moi j'ai jamais eu la chance qu'on m'aime comme ça. Alors tu devrais en profiter et épouser cette nana.
-C'est pas si simple.
-Pourquoi ? T'arrives à l'abandonner mais pas à faire le serment de rester avec elle pour toujours ?! Tu l'aimes ou elle est chiante à ce point là ?!
Etienne fronça les sourcils.
-T'es qu'un gamin, t'as pas à parler de ce genre de choses ! Et je croyais que ma vie ne t'intéressait pas !! Je fais ce que je veux d'abord. Si j'ai pas envie de me marier, j'me marie pas !
-N'empêche que j'ai raison !
-Non, tu as tort ! Ca a été un vrai crève-cœur de la laisser !
-Mon cul ouais ! Préférer venir enseigner à un orphelin plutôt que rester avec ta chérie, ça en dit long sur toi !
Etienne se retourna et regarda Travis qui s'était arrêté. L'adolescent soutint le regard du professeur qui bougonna et se retourna. Travis ne dit rien de plus. Etienne fit la tronche jusqu'au poste-frontière.

-Dis, Norbert…
-Hm ?
-Ca fait combien de temps qu'on n'a pas…
-Qu'on n'a pas…
-Fait l'amour ?
Norbert réfléchit.
-Depuis quoi, l'accident de Linus.
-Hm. Ca te dit qu'on…
-Il est dans la chambre juste à côté, ça me gêne…
-Pourquoi ? T'as peur qu'il entende ?
-Je n'ai pas envie de l'indisposer !
Eddy soupira.
-Norbert… Je t'ai menti.
Le blond regarda son mari.
-Je n'ai pas de… vieil ami qui s'appelle Ménard. J'ai demandé à un barman gay d'enregistrer ce message pour te rendre jaloux. Pour te faire réagir !
-Pourquoi ?
-Tu ne faisais plus attention à ce que je pouvais ressentir ! Ca m'a blessé !
-On n'a jamais vraiment résolu nos vieilles disputes depuis l'accident…
-Non, ça c'est sur... On fait des câlins ? Ca résout tout, c'est pas cher et… avec toi c'est super !
Norbert soupira et hocha la tête en souriant.
-On fait des câlins ! Ca résout tout, c'est… pas très cher et avec toi… ça me tuerait d'en manquer une miette !

Les deux respiraient fort. Norbert semblait épuisé. Eddy s'allongea.
-Ouah… T'avais envie ! soupira le brun.
-Ouais… Ca faisait longtemps.
-Avec le petit on n'avait plus vraiment d'occasions… Mais quelle fougue ce soir, ouah !
-T'étais pas mal non plus !
-Nan mais cette fois je t'ai senti… Très impliqué !
-J'ai eu une grosse semaine.
-T'en as gros sur la patate ? Tu veux me raconter ?
-C'est… pas racontable, Eddy. Vraiment pas racontable.

Marielle arpentait les routes en direction d'Unionpolis. Prête à prendre le petit Léopold cette nuit.
-MAN, I FEEL LIKE A WOMAN ! TA-TADADADA DADADA !
L'ancienne secrétaire était hystérique. Elle allait enfin avoir ce qu'elle voulait. Sa revanche sur Eddy. L'homme qu'elle aimait mais qui n'avait jamais voulu d'elle.
Elle était folle, elle le savait. Folle, complètement folle. Elle avait bien sur eu des examens psychiatriques, notamment au lycée, mais personne n'avait soupçonné le degré de folie chez elle. Sauf Eddy par moments qui cernait bien sa vieille amie.
La voiture de Marielle dérapa. Elle se rangea sur un bas côté au milieu des plaines désertiques de Sinnoh. Descendant de sa voiture, elle constata que les pneus avaient été crevés. Par des pointes de nacre blanche.
-HAN ! QUI A FAIT CA ??? C'EST TROP MECHANT !!!
Elle entendit des pas, lourds, vers elle.
-N… Oh lala ! C'est… c'est quoi ?!
Un pied de bête écrasa sa voiture.
-OH MON…
Deux lames gigantesques vinrent éclater sa voiture.
-AAAYIIIII !!!
Elle se mit à courir, affolée. Des pointes de glace lui étaient destinées. Elle courut assez vite pour leur échapper.
-MA VOITURE ! MA VOITURE !! HAAAAH !!!
Elle fut arrêtée par un rocher au milieu de la route. Une pierre toute bête. Mais elle ne pouvait plus bouger.
Spiritomb en sortit. Marielle était mortifiée.
-Qu… Quoi ?!!
Le Pokémon lui rentra dans la bouche, la remplissant de son essence. Marielle était toute ballonnée, boursouflée et tenait à peine debout. Elle semblait suffoquer. Du vomi s'échappa par intermittence de sa bouche par grands jets inhumains. Spiritomb sortit de son corps et retourna dans sa pierre alors que Marielle s'écroula raide morte. Des pas résonnèrent à travers la nuit silencieuse, des bruits de talons hauts.
-Pauvre fille…
Carchacrok et Crustabri arrivèrent auprès de la tueuse à gages.
-Franchement, je n'aimerais pas mourir comme je tue… Ca doit être une mort atroce !
Le visage de Cynthia s'empourpra d'un sourire malfaisant alors que Carchacrok s'occupait de faire disparaître le corps en le dévorant…

Norbert reçut un appel en pleine nuit.
-Allô ?!
« Tout va bien. Vous pouvez dormir tranquille. »
Norbert se rappela qu'il s'agissait du code. Il hocha la tête, raccrocha et se rendormit… à peine, mortifié par son geste.