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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 22/08/2008 à 17:59
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:14

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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042 - Qui part à la chasse... (1/2)
« Si vous pensez avoir trouvé la solution, eh bien, une bonne nuit de sommeil et il n'y paraît plus. »
« Dépression, rémission
Les réflexes reviennent avec le temps
Vagues lentes, vont et viennent
Dépression, possession
J'allume un cierge pour de bon
En espérant que sa lumière
Me guide vers un autre enfer…

Dylan s'arrêta.
-Dheu… Shah, t'as réglé ta gratte ?
L'indien regarda sa guitare.
-Ouais…
-C'était bon, là… Soupira Juliette.
-Je suis perfectionniste, tu m'en veux ?!
-Quand on joue plaisamment oui ! Soupira Juliette.
Dylan soupira. Dans le foyer des élèves, les autres élèves de première année avaient observé la répétition.
-C'est pas mal ce qu'ils font… Acquiesça Hannah.
-Moi j'dis, ça explique pas pourquoi il avait l'épaule déboîtée, rétorqua Samuel.
-Qu'est-ce qu'on s'en fiche… Marmonna Karen.
-Ca t'intéresse pas de savoir comment quelqu'un se fait un truc pareil ? S'étonna Ludovic
-Désolée, je m'intéresse plus au « capital séduction » de Shahrukh…
Hannah soupira.
-Il a une petite amie en seconde année de médecine…
-Ouah, Hannah, tu vis vraiment par procuration… C'est pas très étonnant ! Ricana Karen.
-Ce qui est étonnant c'est que tu connaisses le sens du mot procuration… rétorqua la gothique
Ludovic, Samuel, Claudia et Audrey ricanèrent. Karen lança un regard courroucé à la gothique.
-On règle ça en combat, que j'écrase ta sale petite tête ?
-Volontiers !
Elles se levèrent. Les garçons et les amies de Karen se tournent vers les deux filles qui vont se battre au milieu des billards et des tables de travail.
-Un contre un, annonça Karen.
Hannah regarda le groupe qui avait l'autorisation de répéter pour animer le foyer.
-Vous connaissez un peu de Brigitte Fontaine ?
Dylan hocha la tête.
-Ils peuvent le jouer… mais moi je chante pas. J'ai absolument pas la voix.
-Vous me feriez « God's Nightmare » pour accompagner le match ?
Shahrukh hocha la tête. Ils commencèrent à jouer . Hannah ferma les yeux et commença à se balancer en souriant.
-T'es barge… Marmonna Karen. Lockpin ! Go !!
-Migalos !!
Les deux Pokémon se firent face alors que la guitare et le clavier tonnaient. La batterie battait doucement son plein sous les baguettes de Motel.
-Dard Venin !!
Migalos attaqua vivement, mais la lapine esquiva de vifs sauts en arrière.
-Uppercut !
Les oreilles de la lapine frappèrent l'arachnide qui recula.
-Maintenant, Rebond !!
Lockpin s'apprêtait à bondir lorsque soudain Migalos se mit sur le dos et tira par son orifice abdominal arrière une toile qui piégea Lockpin entre le plafond et le sol. Hannah sourit, mais Karen était ulcérée.
-Voilà qui va lancer des rumeurs… ricana la gothique.
Lockpin était collée sur la toile dans une position très équivoque. Karen grommela. Soudain la porte du foyer s'ouvrit, laissant entrer le doyen Linus.
-Vérification surprise… Et je vous rappelle à l'occasion que… Les combats sont interdits dans les locaux hors cours affiliés…
Les filles rappellent leurs Pokémon.

Smirnoff, Daniel et Adam observaient le cours d'élevage en auditeurs libres. Ayant laissé la porte de derrière la salle ouverte, ils furent aperçus par Norbert qui s'avança. Mademoiselle Mansfield faisait un cours sur l'hygiène des Pokémon à carapace en utilisant son Drackhaus. Elle usait d'une brosse sur le dos du Pokémon, s'était collée à l'animal et son décolleté n'en était que plus voyant. Norbert tira l'oreille de Smirnoff et l'emmena dehors le plus calmement possible, suivi par ses assistants. Norbert ferma les portes.
-Vous n'avez pas des cours à auditeurs libres à animer vous aussi ?! On est jeudi !
-On matait juste ! C'était pas méchant…
-Que dirait Mademoiselle Trautmann…
-Elle anime aussi !
-Etienne, vous êtes censé assurer pour l'établissement huit heures de cours libres pour les auditeurs libres qui viennent à la faculté ! Le jeudi et le vendredi après-midi ! Depuis le début de l'année vous en avez fait… 5, six si on compte celle ou vous êtes passé dans les rangs pour servir des beignets aux pommes !
-C'est chiant !
-C'est peut-être chiant mais vous y êtes tenu !
-Hmph… Bon, les jeunes, allez ouvrir la salle. J'arrive.
-Vous pouvez y aller aussi, je ne vous retiens pas… S'étonna Norbert.
-Vous allez bien ?
Norbert sembla hésitant.
-Oui, oui ça va.
-Si vous avez besoin…
-Ca va, ça va… Je ne suis pas en sucre.
-Moi je…
Norbert se tourna vers Smirnoff.
-J'aurais besoin de discuter avec vous…
-Si c'est à propos de Kenneth, je ne sais rien. Si c'est à propos de vous et Kenneth…
-… Non je voulais savoir si vous saviez…
-Désolé… Non.
-Vous voulez venir au cours ? J'ai pas trop envie de vous savoir tout seul…
-Etienne ! Je vais bien ! Vous n'êtes pas non plus Tom Cruise, je me ferais une raison !
Etienne s'étonna.
-Euh, Tom Cruise est marié…
-A d'autres ! Soupira Norbert en repartant vers son bureau.
Smirnoff soupira. Il croisa Linda qui portait un carton.
-Laisse-moi t'aider…
-C'est gentil !
Il l'aida à porter le carton dans une réserve. Linda lui sourit. Il la regarda et lui embrassa le front.
-Oh… Tu en avais envie, je me trompe ? Sourit cette dernière.
-Bah, euh… Oui…
Linda ricana.
-Tu dis oui en secouant la tête ! Comme en Inde !
-En Inde ?
-Dans certaines régions de l'Inde, pour dire non, on hoche la tête. Et pour dire oui on la secoue.
-Ca doit être casse-pied pour un occidental…
-Oh oui. C'est Kenneth qui m'avait raconté ça après son voyage au Pakistan.
-Hon… Je savais pas que ça se faisait comme ça… Bon, faut que j'aille assurer mon cours !
-Oui dépêche-toi…

Etienne semblait regarder vers le lointain à travers la fenêtre. Dehors la pluie crépitait. Il retourna vers ses élèves, dans cette infecte salle de la faculté de Clémenti ville.
-Bien, cours sur l'attaque Attraction, aujourd'hui…
C'était son deuxième jour.
-On va essayer de comprendre l'intérêt stratégique de cette attaque. Avant cela est-ce que quelqu'un sait comment cette attaque fonctionne exactement ?
Une main se leva.
-Hm ?
-M'sieur, pourquoi vous nous apprenez pas comment obtenir des attaques par reproduction ?
-Je te demande pardon ?!
-On s'en tape de l'attaque Attraction ! On veut juste savoir c'est quoi les bons trucs pour battre les autres !
-On veut que vous nous expliquiez les effets des objets tenus !
-C'est du niveau 2ème année ! Rétorqua Smirnoff.
-Les EV et les IV ! Moi je veux savoir ça !
-Personne n'a besoin de ces sous-statistiques merdiques sauf les abrutis qui veulent perdre tout plaisir au combat ! Grommela Smirnoff.
-Pourquoi Attraction d'abord ?!
-Ouais personne l'utilise cette attaque de merde…
Smirnoff se saisit le front.

-Pardon ?!
-Changez moi de classe, Doyen Oakley, je vous en prie ! Ces gosses sont… De vrais merdeux…
Le doyen, un homme à l'air sévère, soupira.
-C'est le placard, Mr Smirnoff. Vous êtes encore autorisé à enseigner parce que quelqu'un vous a soutenu. En l'occurrence, ici, personne ne vous soutient. Ni ne vous retient, si vous voulez prendre la porte…
-Mais si je fais ça personne d'autre ne…
-Ah j'adore les professeurs de 20 ans à peine qui sont coincés dans un établissement ! Vous aimez ce métier ? Prouvez-le.
-Ce… Ca me botte pas trop de… D'enseigner à cent cinquante gosses…
-Ahem… Si je lis votre dossier… Vous étiez sur le point d'être promu, vu vos résultats au concours d'agrégation, après une année complète vous auriez pu aller faire de la formation en école spécialisée… A seulement 21 ans c'aurait été un beau record…
Etienne soupira.
-Je me fous TOTALEMENT de vos qualifications et de vos états d'âme, Smirnoff ! Alors retournez en cours et SUBISSEZ !
Etienne fronça les sourcils.
-Non, je refuse.
-Pardon ?!
Il se leva.
-Je refuse de subir une fois de plus. Ca va être l'heure des méthodes de choc !!
Il partit, fou de rage.


Etienne arriva à son cours et vit que la salle était remplie.
-Bonjour, je…
-Ahem…
Etienne vit qu'un autre professeur assurait le cours.
-M… Mais vous êtes qui, vous ?!
Etonnement des auditeurs, de Daniel et d'Adam. Linus arriva derrière Etienne.
-Vérification surprise… Oh, Smirnoff !
-Linus, c'est quoi ça ?!
-Ah, eh bien vous n'assurez pas ces heures. L'établissement a besoin d'assurer ces heures d'auditorat libre tant pour sa publicité que pour sa réputation. Vous ne le faites pas…
-Ces gens ne sont pas là pour suivre un cours mais pour bouffer, emballer leur copine en leur faisant croire qu'ils sont intellos et ouverts d'esprit et se moquer du prof ! Ils se foutent du cours !
-Pas du mien !
Etienne se tourna vers le prof.
-Vous êtes qui, vous, tête de cul ?
-Te… Je suis le grand Fabrice Klein…
-Je vous connais effectivement, ça veut pas dire que vous soyez grand… Je connais ma voisine du dessus, c'est pas pour ça que je lui érigerais une statue…
-Vous avez lu mes bouquins ?
-Aux toilettes majoritairement… Excellent laxatif.
-Ahem… Si vous êtes là pour perturber mon cours…
-Ca n'est pas TON COURS, tête de cul, c'est le mien !
-Euh, m'sieur… Je croyais que ça vous arrangerais que quelqu'un prenne vos heures…
-Là c'est une question d'honneur, Merridew. Tête de cul…
-Monsieur Fabrice K…
-MONSIEUR tête de cul, pardon, je vous défie. Le vainqueur remportera le droit de donner des cours à ces heures. Ou pas si l'envie lui prend !
-Ah, monsieur Smirnoff, je ne me bats pas contre n'importe qui ! Je suis un stratège de haute volée, on fait appel à moi lors d'opérations militaires…
-Moi je me suis pris trois balles y'a trois mois ! L'expérience militaire c'est bon, on est d'égal à égal !
Fabrice Klein, un homme barbu à lunettes, regarda Smirnoff intrigué. Adam se frappa le front, Jennifer, Clarissa, Daniel et Nathalie levèrent les yeux au ciel en même temps.
-Mr le proviseur, vous…
Linus haussa les épaules.
-Bon, si vous y tenez tant je vais vous ridiculiser, mais à contrecœur…
Linus sortit son portable et appela l'intendance.
-Eddy ? Faites une annonce officielle, nous avons un combat d'anthologie dans la salle de stratégie !
Adam et Daniel regardèrent Linus.
-Ca vous arrange drôlement… Marmonna Adam.
-Vous trouvez, vous aussi ?! Sourit Linus.

Kenneth s'occupait de ranger des dossiers. Une fois la tâche accomplie, il se dirigea vers le bureau de Miranda. La porte était fermée à clé.
-Chérie… Euh… Je sais que tu ne veux plus me parler… Mais… Comprends-moi, il y a des choses qu'un homme se doit d'assumer seul… Comme par exemple ses erreurs… Et j'en ai commises… Et je dois les réparer seul, sinon tu vas t'en prendre plein la tête aussi…
-Es'cusez-moi…
Kenneth se tourna vers l'impressionnant Jonathan Ludges. Au moins 2 mètres, petits yeux enfoncés dans leurs orbites, grand front, silhouette longiligne. Voix rauque de mec qui a passé 60 ans de sa vie à fumer. N'a pourtant que 46 ans. Bleu de travail pour vêtement. Absolument pas une tenue de proviseur adjoint.
-Si vous cherchez la mère Brooks, elle est au cours libre de la mère Trautmann.
-Ah…
-La porte est un peu fermée à clé, là… J'sais pas c'que vous espériez…
-Pardon, je… J'y vais alors…
-Vous avez entendu la nouvelle, y'a un combat de ouf dans la salle de stratégie. Le père Smirnoff contre le type chelou qu'ils ont embauché pour le remplacer, là…
Kenneth regarda Jonathan, surpris.
-Vous êtes sur que vous êtes proviseur adjoint, vous ?!
-T'as un problème, minot ?
-…Nan…
-Tant mieux. Moi j'retourne au taf.
-Vous n'allez pas voir le combat ?
-M'en bat les steaks.
-Hon…

-Ooooookay ! Rebonjour ! Alors ça c'est Simon…
Etienne sortit son Foretress. Le Pokémon ferma les portes de la salle avec la Clause Pierre.
-Ne vous inquiétez pas, il ferme juste les portes pour qu'aucun de vous ne tente de s'échapper !
Un élève s'étonna.
-On va pas s'échapper, on a trois heures à faire avec vous encore…
-Qui a dit que vous iriez manger ? Non, je vous garde les six heures !
Les élèves s'étonnèrent.
-Vous voulez du cours….
Il alla chercher un énorme livre.
-Voici « Apologétique du dressage Pokémon, l'intégrale » par Fabrice Klein ! C'est un peu notre « Gray's Anatomy » à nous, les stratèges. Pas à moi, je trouve ce livre d'une connerie bêtifiante, parce que sur 1237 pages, si je compte l'ensemble des noms de Pokémon cités, d'attaques etc., je n'en retiens que 257. C'est pour moi une infamie totale. Mais ce qui est d'autant plus intéressant… C'est qu'il n'y a aucune gravure. Aucun dessin, aucune image… Et seulement 70 sauts de ligne dans tout le livre !
Les élèves frémirent.
-Vous allez me dire : Rien ne nous empêche de suivre !
Etienne sortit Erwan, son Capidextre.
-Ecoutez-moi bien, bande de petits enfoirés inconscients de la chance qui vous est offerte d'avoir pour enseignant quelqu'un qui se drogue au savoir : Le premier petit trou du cul qui bouge de sa bon dieu de chaise se prendra CECI…
Erwan donne un coup de Mitra-poing dans le mur, créant une grosse fissure.
-…en pleine poire. Moi on ne me punit que si je fais des abus physiques. Pas le Pokémon. Ah et j'oubliais ! Contrôle demain pour tout le monde, tout résultat en dessous de 50/100 sera sanctionné d'une exclusion sans préavis.
-VOUS AVEZ PAS LE DROIT….
Erwan sauta sur le pupitre de l'élève qui se rassit, mortifié.
-Commençons donc la lecture de cette passionnante merde… Et on en a pour six bonnes heures de délice !


La salle se remplit rapidement à l'annonce du combat. La plupart des profs avaient mis leurs cours en stand-by pour voir la confrontation. Linda, Kenneth, Miranda, Linus, Norbert, Adam, Jennifer, Nathalie, Clarissa et Daniel faisaient partie du public.
-Six contre six, matches à un contre un, changement après une défaite ou une victoire.
-J'accepte, acquiesça Klein. Mais vous allez perdre.
-Bien sur, comme tout le monde, ça m'arrive de perdre…
-Mais là vous jouez votre place !
-Hm… Ouais.
-Commençons, si vous voulez bien introduire…
Etienne envoya Timothy, son Scarhino.
-Bien ! Heledelle, à toi !
Etienne hocha la tête.
-Un Pokémon Vol contre un Pokémon Insecte… J'admire le… Professionnalisme ?
-Si vous préférez… Voyez, les Heledelle sont rapides…
-Close-combat !!
Scarhino fonça et plaqua Heledelle au mur, le lardant de coups. Klein hocha la tête.
-Effort !
Scarhino fut violemment repoussé alors qu'Heledelle s'était illuminé.
-Et Aeropique !!
-Contre !!
Les deux attaques se percutent. Les deux Pokémon sont repoussés et KO. Le public est assez impressionné.
-Ce fut bref… Marmonna Klein.
-Vous aviez un bénéfice de type, je considère que vous avez plutôt foiré votre coup.
-Et vous donc ?
-Moi je ne m'en suis pas trop mal sorti. Vous ne m'avez touché formellement qu'une fois et moi deux. D'un point de vue stratégique j'ai mesuré les risques, j'ai cherché à vous frapper, je savais que vous alliez faire Effort car vous avez une tête de rat, et les rats cherchent toujours à faire souffrir les gens autant qu'eux souffrent. Donc, je savais que dans votre faiblesse vous utiliseriez Effort pour me surpasser. Quand je l'ai compris, je savais que mon Contre serait assez fort pour vous battre. Et si vous n'aviez pas eu le réflexe d'Aeropique, vous auriez perdu… Je serais vous, j'éviterais de me gargariser.
Kenneth repéra Miranda dans la foule. Il s'approcha.
-Simon, à toi de jouer !
Le Foretress apparut.
-Chartor, go !
Encore une fois, Etienne était en nette infériorité.
-Vous n'avez que des insectes ? C'est lassant…
-Et vous, vous comptez raser cette horrible barbe blanche qui vous fait ressembler au père Noël ? Bon, faisons un pari… Je parie que vous ne pouvez pas me battre sans utiliser d'attaque Feu.
Linus s'étonna. Klein ricana.
-Vous sentez venir la défaite ?!
-Ce serait humiliant pour vous de gagner avec facilité, je me trompe ?
-C'est le jeu, mon pauvre…
-D'accord… En échange moi j'utilise une seule attaque.
Klein s'étonna d'autant plus. Kenneth arriva vers Miranda.
-Miranda ! Je peux te parler ?
Linda s'interposa.
-Elle ne veut pas te parler, Kenneth !
-S… S'il te plait, laisse-moi lui parler…
-Je ne veux pas te parler, Kenneth, marmonna l'intéressée.
-Ecoute, laisse-lui un peu de temps et… Essaie d'être moins… secret. Ca ne t'a rien apporté de bon, jusque là.
Kenneth soupira et repartit plus loin. Miranda s'appuya sur l'épaule de Linda.
-On peut… Rentrer ?
-Ca va aller, Miranda…
-S'il te plait…
Linda hocha la tête.
-Je te ramène à l'appartement.
-Désolée, je sais que tu voulais voir Etienne…
-Oh, ça ou faire des cours libres, tu sais… Etienne ?
Il se tourna vers Linda.
-Oui ?
-On rentre !
-Okay. Pas de bêtises ! Foretress, Tour Rapide !
-Eclate-Roc !
Chartor fonça sur Foretress, s'empara de la carapace et entreprit de la compresser. Soudain, Foretress tournoya. Il fonça sur Chartor, lui percutant le ventre et l'envoyant bouler contre un mur. Foretress allait lui foncer dessus alors que le dos du Pokémon était enfoncé dans le mur.

-Ca va aller, Miranda ?
-Oh oui… C'est juste que… J'ai du mal à détacher son visage des mots qu'il m'a dit.
-Il est dur quand il veut éloigner les gens de son entourage…
Miranda soupira.
-Etienne est passé par là, tu sais… Ca doit être pour ça qu'il a bien voulu que tu restes à l'appartement, temporisa Linda
-J'ai l'impression de vous embêter…
-Mais non… Que tu sois là ou pas… En plus je dors tout près d'Etienne, sur le canapé c'est très agréable !
Elles ricanèrent, sans remarquer qu'elles étaient suivies par un adolescent avec un Roserade et un Nirondelle sur l'épaule.
-Tu veux qu'on aille prendre un verre à la cafétéria avant de rentrer ?
-Si tu veux.
Jerry sourit et entreprit de pister soigneusement les deux femmes.

A la fin des six heures, les élèves sortirent vannés de la salle, certains en pleurant presque. Etienne avait plutôt été satisfait de sa journée, trouvant agréable la lecture d'ouvrages de stratégie, même à voix haute. Le doyen Oakley entra, étonné.
-Ne me dites pas que vous êtes là depuis ce matin ?!
-Je vous ai écouté, j'ai fait mon travail…
-C'est… C'est de la cruauté pure et simple ! Six heures dans la même salle ?!
-Faudrait savoir. Je suis là pour bosser ou pour leur passer de la crème solaire ? Vous allez me sanctionner parce que j'enseigne ?
Le doyen sembla désemparé.
-Ecoutez-moi bien, Oakley… Je suis au placard – C'est un fait, je n'y changerais rien – Mais ne comptez pas sur moi pour faire tapisserie. Oh, au fait… Mon collègue en stratégie, celui qui enseigne aux troisièmes années, il se pique à la cocaïne, solution diluée à 7% et probablement à l'encaustique si on en croit le pot de cire ouvert sous son bureau. Le prof d'histoire et la prof de fondamentaux couchent ensemble dans les locaux, et la femme de ménage va finir par intoxiquer tout l'étage si elle persiste à pulvériser l'intérieur de la machine avec du produit vaisselle.
Le doyen pencha la tête sur le côté.
-Voyez. Y'a des problèmes plus graves que « Smirnoff l'abruti qui s'enferme pendant six heures avec deux cent petits cons dans une salle ». N'est-ce pas ?
Le doyen hocha la tête et fit demi-tour.
-Oh, au fait… Ne comptez pas sur moi pour faire les réunions pédagogiques. Je n'ai rien à voir avec ces abrutis qui font n'importe quoi quand leur idiot de doyen a le dos tourné. Et surtout : Je ne fréquente pas de détraqués, pas dans mes habitudes. Maintenant, dégagez de ma salle.
Le doyen Oakley resta estomaqué et partit vers le couloir de l'administration.

-Mr Oakley, vous quoi ?!
-Je démissionne… Etienne Smirnoff m'a montré en deux jours qu'il en savait plus sur ses collègues que moi sur les professeurs que je suis censé diriger.
Le proviseur Hadley qui à l'époque travaillait à Clémenti-ville, retint d'une main son Marcacrin qui allait manger sa gomme.
-Il est fin observateur, vous avez vu…
Le doyen baissa la tête.
-Il… Il a enfermé deux cent élèves pendant six heures dans une même salle !!
-On a des plaintes ?
-Pas encore…
-Il n'y en aura pas alors… Ecoutez, réglez plutôt les problèmes que vous venez de m'énumérer, licenciez Bennett et touchez un mot à Hampton et Sancy, sermonnez la femme de ménage et surtout, restez avec nous.
-Autre chose, il refuse de participer aux réunions pédagogiques !!
-Laissez donc… Ca n'est pas capital non plus. Retournez à votre bureau et reprenez votre travail…
-Bien…


Un Lance-flamme évacua Foretress qui retomba, fumant.
-C'était bas… Me forcer à jouer sous vos règles pour mieux me piéger…
-C'était beau de vous sortir de cette situation en ne vous tenant pas à une règle imposée dès le départ… Très digne.
-Je n'ai pas à vous écouter. Si vous aviez lu mon livre, écouter l'adversaire et le respecter ne sont d'aucune utilité dans le combat.
Norbert sembla dubitatif et les assistants étaient plutôt intrigués aussi.
-Votre livre est le plus grand génocide inutile d'arbres de toute la création… Depuis la Bible et le numéro 203 de Mickey Parade alias « La plus grande fumisterie féministe de tous les temps. »
Adam grommela.
-Il abuse, là… Il est bien le numéro 203 de Mickey Parade.
Etienne se tourna vers Adam.
-Calomnie ! Rien n'égalera JAMAIS le 195 !
-Si vous le dites…
Rires dans la salle. On se demande qui est ce prof bizarre qui cite Mickey Parade en référence. Linus lui-même est amusé.
-Nous continuons ? Reprit Etienne en s'adressant à son collègue Klein.
-Vous êtes sur de vouloir continuer ? Vous allez perdre, ça ne fait pas un pli.
-Je vous respecte. Nous avons convenu d'un six contre six.
-Bien… Tortank !!
Le monstrueux Pokémon tortue apparut. Etienne hocha la tête et se baissa. Il regarda attentivement le Pokémon adverse.
-Un problème ?!
-Je me bats sérieusement, là… Je scrute.
-Dépêchez-vous…
-Ca vient… Erwan !
Le Capidextre apparut. Fabrice Klein éclata de rire.
-Ca ?! Contre un Tortank ? Vous êtes sérieux ?
-On ne peut plus, et je vais même en profiter pour faire un cours en même temps : L'aptitude spéciale « Technicien »… Attaque Combo-Griffe !
-Tortank, Coud'Krane !
Le Pokémon se baissa. Erwan se jeta sur le Pokémon et lui griffa le visage avec ses pattes mais aussi avec ses queues.
-« Technicien » est une aptitude qui gratifie la précision des « petites attaques » qui sont réalisées avec une méticuleuse attention et donc une force extrême...
Erwan recula et constata qu'il avait bien affaibli Tortank.
-Cette Combo Griffe a été très convaincante…
-Fonce !!!
Tortank attaqua, mais Capidextre se protégea de ses deux paumes de queue.
-Onde de Choc ! Les attaques dont la puissance est estimée à 60 Newton ou moins…
Tortank fut vivement repoussé et se frotta le visage sous le choc.
-…deviennent redoutables, car le technicien est par définition une perle méticuleuse.
-Fermez-là ! Je sais ces choses !
-Non, la preuve vous êtes nul ! Un singe vous torche !
Klein s'énerva.
-HYDROCANON !
-COUP DOUBLE !
Tortank se baissa, arma les canons, mais Capidextre s'accrocha à la tête du monstre et obstrua de ses mains les canons de la bête. Tout le monde retint son souffle.
-Les Tortank sont des bêtes très puissantes mais dont l'intelligence générale n'est pas extraordinaire – Je ne dis pas là qu'ils sont bêtes – mais leur système de canon a un point faible évident : Il ne supporte pas la pression, ce qui explique qu'il se baisse. Et lorsqu'il y a trop de pression…
Le Pokémon se mit à évacuer de l'eau par les yeux, les oreilles, la bouche et d'autres orifices.
-…Il écope comme il peut. Mitrapoing !
Capidextre retira ses mains des canons et frappa Tortank qui tomba en arrière, dégoulinant d'eau. Des applaudissements retentirent, une personne applaudissait en fait. Etienne soupira sans regarder de qui il s'agissait.
-Ca va, je suis juste prof…
-EXPERT !
Etienne reconnut cette voix. Il se tourna vers l'homme assis à un pupitre et balbutia.
-Quand le génie atteint ce point là, on ne peut qu'applaudir à tout rompre.
Le vieil homme se leva.
-Surtout un tel génie tactique.
-M… Maître Siviter…
Linus, Norbert, les professeurs et les assistants se tournèrent vers le professeur à la retraite. Kenneth se frotta les yeux.
-Etienne, Etienne… Toujours aussi… Fougueux et acharné. Pourtant je sens que vous avez canalisé tout cela… Que vous avez muri…
Adam et Jennifer se regardèrent.
-Alors il nous parlait de…
-Quel farceur… Il n'aura pas osé nous dire que c'était son prof !
Jools Siviter se rassit.
-Continuez, ne vous occupez pas de moi…
Klein regarda Etienne, surpris.
-Vous avez été l'élève de Jools Siviter… Ca explique au moins votre arrogance…
-Envoie le prochain et ferme-là, Petit Papa Noël… Grommela Etienne.
-Vortente ! Go !
Etienne soupira.
-Un Pokémon abonné à la défaite… Estelle !!
Le Seviper apparut. Etienne se tourna vers son maître.
-Sans aucune moquerie envers votre patronyme !
-J'en conviens… Je vous rosserais après !
-Avec grand plaisir !
-Vortente !! Mâchouille !
-QUEUE POISON !!
La femelle Seviper envoya sa queue comme un missile et perça la bouche du Pokémon du haut vers le bas, plantant la queue dans le sol. Le public sembla choqué.
-Rassurez-vous : C'est comme le cannabis : Une plante débile qui rend idiot. La preuve, son dresseur comptait lui faire mordre un serpent…
Klein soupira.
-Bref, continuez, vous pourrez toujours écrire un bouquin sur « Comment j'ai voulu attaquer un Seviper avec un Vortente »…
-Vous commencez à m'agacer…
-Moi je vous aime déjà !
-Mackogneur, à toi de jouer !!
-Debra !!
Flagadoss contre Mackogneur… Etienne observa une nouvelle fois son adversaire.
-N'espérez pas enfoncer la queue de votre bestiole dans la gorge de mon Mackogneur !
Etienne regarda la salle, intrigué.
-Personne ne rigole… Vous n'êtes pas drôle ou c'est juste quand c'est moi qui vous torche votre sympathique petite tête de cul…
Ricanements.
-Ah oui, c'est bien ce que je me disais.
-Coup croix !!
-Queue de Fer !
Mackogneur fonça vers le Pokémon avec ses bras en croix. Mais Flagadoss utilisa la Queue de Fer pour faire trébucher l'adversaire. Mackogneur se rétablit toutefois sans problème sur ses jambes.
-Mitrapoing !!
Mackogneur frappa Flagadoss de face. Etienne eut un mouvement de recul.
-Euh… Psykoud'boule ?
-Dynamopoing !!
Mackogneur fonça droit sur l'adversaire, mais Debra esquiva par le bas et le coquillage s'illumina de rose et frappa le colosse.
-J'ai pas dit avec quelle tête… C'est touchant de voir à quel point elle est débrouillarde !
-Casse-Brique !
-Choc Mental !
Le Colosse se saisit le crâne et retomba en arrière.
-Bah voilà. C'était pas sorcier. J'en suis à… Trois victoires !
Ils rappelèrent leurs Pokémon et Etienne sortit Coralie, son Korillon.
Klein ricana.
-Oh… Oh mon pauvre ! Vous avez perdu ! Hahaha !!
Etienne regarda de tous les côtés, regarda Coralie, l'examina sous toutes les coutures.
-Nan, elle va bien…
-C'est couru d'avance !
-Ca dépend… sortez ce que vous avez !
Fabrice Klein recula, lança une Pokéball et sortit un Rhinastoc sous les yeux effarés d'à peu près toute la pièce.

De retour chez lui, Etienne poussa un gros soupir. Sa mère arriva.
-Bonjour maman.
-Comment tu vas mon chéri ?
-C'est dur… Très dur.
-Ton p… Ian ne rentrera pas ce soir, et ta sœur est chez des amis. On ne sera que tous les deux.
-D'accord. Tu veux que je t'aide ?
Coralie s'appuya contre l'arête de la porte de la cuisine.
-Maman ?
-Je sais que… Tu m'en veux.
Etienne regarda sa mère, surpris.
-Quoi…
-Tu sais comment ton père m'a rendu folle amoureuse de lui ?
Etienne resta silencieux.
-Ton père, Erwan
-Ah… Raconte ?
-Eh bien, ton père adorait les Pokémon qui émettaient des sons. Il trouvait que le Bel Canto d'un Pijako était le plus beau son qui soit. Il allait souvent à des opéras orchestrés avec des sons de Pokémon. Il m'avait même emmenée à une représentation ou la musique était faite par des Toudoudou. Et… quand j'avais à peu près ton âge, il m'a emmenée une nuit sous un grand saule, le grand saule de la place, ici, à Mérouville. Et cette nuit là, il y avait des centaines de Korillon qui nous ont chanté la plus belle des symphonies… Et là il m'a demandée en mariage.
Etienne était ému.
-Ca a toujours été un grand fana des belles surprises…
-Ah ça, oui…
-Maman, je ne t'en veux pas…
-Si, je vois bien que tu m'en veux de m'être remariée aussi tôt.
Etienne soupira.
-C'est pas…
-Ecoute, tout ce que je voulais c'était ne pas vous laisser seuls toi et ta sœur… La maison était si déprimante après le départ de ton père… Et puis, Ian est gentil, ça n'est pas comme si j'avais épousé n'importe qui… En plus il a accepté de garder le nom de famille de ton père pour ne pas que vous portiez le sien, c'est pas rien, quand même…
Etienne hocha la tête, incapable de rétorquer quoi que ce soit.
-Je comprends… Je comprends maman. Tu fais quoi alors ?
-J'avais pensé à du poisson…
-Je vais le préparer.


Etienne regarda son Korillon, ému en repensant à ce jour.
-Vous… Vos Pokémon n'ont pas d'histoire. Ce sont juste à vos yeux des machines à gagner des combats. Ou à écrire des torchons vaseux…
-Je suis sur que vous avez déjà utilisé mon livre ! C'est obligé !
-Vous savez comment je me suis servi de votre bouquin de merde, Mr Klein ? J'ai enfermé 200 étudiants pendant six heures et je leur ai lu en intégralité !
Jools Siviter eut un frisson de terreur. Linus fut surpris par la créativité tyrannique de Smirnoff.
-Rhinastoc, Eclategriffe !!
Le regard d'Etienne s'aiguisa.
-PSYKO !!
Coralie souleva Rhinastoc. Tout le monde écarquilla les yeux.
-Nom d'un petit bonhomme !! Jura Norbert.
-Ca alors… Murmura Linus.
-Eh bien ma foi… Marmonna Jools.
Les assistants semblaient tout aussi impressionnés. Coralie retourna littéralement Rhinastoc dont la tête était à quelques centimètres du sol.
-Vous avez traité mon maître d'arrogant…
Klein s'étonna.
-…et j'aime défendre l'honneur des gens.
Jools éclata de rire.
-Sonnez l'hallali !
-Coralie ! Nœud d'Herbe !!
Le Pokémon tourna autour de Rhinastoc et l'enrubanna dans un filet vert luisant.
-Je pourrais simplement faire exploser la corde, mais je préfère employer un supplice bien plus doux…
-Votre… Votre Korillon ne peut être aussi fort que ça, c'est pas…
Etienne regarda son Pokémon.
-C'est pas juste un Korillon… C'est important pour ma maman.
-Ca tourne au ridicule…
-Ah oui… Page 127 : « Encombrer un Pokémon de sentiments purement humains nuit à son développement »… Tant qu'à écrire des conneries, vous auriez dû vous proposer pour scénariser la série Friends…
Rires dans la salle.
-CHOC MENTAL !
Le fil sembla tiré vers Coralie. Il se délia de Rhinastoc, toujours figé en l'air, dans un crissement terrifiant. La carapace de Rhinastoc était littéralement cisaillée par le lien qui glissait avec lenteur et force sur la peau rocailleuse du Pokémon. Toute la salle grinça des dents. Lorsque Rhinastoc fut délié, Coralie le relâcha et l'énorme Pokémon s'effondra sur le sol, KO. La salle applaudit le match qui venait de se dérouler sous leurs yeux et Etienne fonça dans les tribunes pour donner une accolade à son vieux maître.

-J'VOUS DEMANDE PARDON ?!
Linus et Norbert éclatèrent de rire devant un Smirnoff abasourdi et un Jools amusé.
-Je savais que Mr Siviter nous visitait aujourd'hui ! Quand j'ai vu que vous n'assuriez pas vos cours aujourd'hui, j'ai demandé à Mr Klein d'assurer à votre place quand même et Norbert s'est fait un plaisir de jouer les complices !
Norbert leva la main coupable.
-Désolé, quand il me demande des choses aussi amusantes je ne refuse jamais !
-Vous avez de la chance d'avoir un proviseur aussi gentil, Etienne…
Norbert et Etienne regardèrent Jools, surpris, alors que Linus semblait gêné.
-Ce… Ca ira, Mr Siviter…
-Vous saviez que lui et moi venions de Grande Bretagne ? Nous étions sur le même bateau ! Sauf que moi j'étais en première classe et que Lindbergh…
-CA IRA, Monsieur Siviter !! Merci…
-Je ne voulais pas vous embarrasser, Mr Winchester…
-Trop tard… Nous vous laissons, Etienne !
-Ok…
Linus et Norbert partirent. Norbert approcha de Linus.
-Je ne savais pas que vous étiez britannique…
-Ca se voit quand même… Mon nom, mon humour…
-… Euh je n'irais pas jusqu'à dire que vous ayez l'humour britannique…
-Je vous remercie encore pour avoir ramené ma fille. Elle m'a dit grand bien de vous.
-Ah… Oui c'était agréable, votre fille est très sympathique…
Linus soupira.
-Je ne sais vraiment pas m'y prendre avec les enfants, Norbert… Et j'ai peur que ça soit pareil avec mon petit dernier…
-Vous connaissez les choses à ne pas faire. Efforcez-vous d'agir différemment…
Norbert soupira.
-Si tant est que vous ayez mal agi avec Marine ou Christine.
Linus sembla surpris.
-Oh ! Vous avez retenu les noms de mes filles !
-Eh oui… Je suis votre ami après tout, non ?
Linus sembla gêné.
-Je… Euh… C'est la fin de votre journée, Norbert…
-Hein ? Il n'est que 16 heures, j'ai encore une heure et demie…
-Prenez la fin de votre journée alors !
Norbert s'arrêta de marcher, regarda Linus partir, seul et taciturne, vers son bureau. Le doyen soupira et partit vers sa voiture qu'il ouvrit en faisant un bruit ridicule. Entrant à l'intérieur, son visage cessa d'afficher cette fausse bonhommie qu'il affichait pour ne pas inquiéter. Il rentra chez lui, maussade.

-J'étais juste de passage suite à une grande conférence sur le Combat Direct. J'y ai rencontré un fantastique adolescent, plus jeune professeur de tout Poképolis…
-Richard Lewis…
-Exactement ! Il m'a redirigé vers vous, j'étais très étonné qu'il vous connaisse…
-Oh si peu…
-…Je ne vous cache pas que ma venue est quelque peu motivée par… Ahem… Le fait que j'aie eu vent de votre… mésaventure.
-La… Prise d'otage ?
-Ce devait être horrible…
Etienne hocha la tête.
-Assez, oui…
-Vous allez mieux, rassurez-moi ?
Etienne regarda son maître.
-C'est tellement pas votre genre d'être inquiet…
-Ca faisait déjà quelque temps que j'espérais venir vous rendre visite… Vous avez reçu ma lettre ?
-Elle est encadrée au dessus de mon ordinateur !
Jools ricana.
-Vous attachez tellement d'importance aux choses !
-Je sais c'est idiot…
-Je suis persuadé que si vous aviez pu vous auriez gardé les balles qu'on vous a tiré dessus !
-Vous me croirez si je vous dis que j'y ai pensé ?!
-Oh oui ! Hahahaha ! Ce serait tellement vous !
Etienne sourit.
-Je suis vraiment content de vous revoir. J'espérais vous rendre visite, mais j'ai été muté…
-De toute façon, le placard avait du vous aigrir. Or là vous m'avez plutôt l'air heureux.
Etienne sembla dépité.
-Vous avez eu vent de cela aussi…
-Trop tard malheureusement… Maudit système éducatif obscurantiste… Si j'avais pu…
-Oh, non, ne vous dites pas ça…
-J'aurais pu faire jouer mes relations, je vous aurais tiré de ce pétrin…
-Mr Siviter, on ne refait pas le passé. Les choses arrivent et se passent… On ne peut pas toujours les empêcher.
-Ca me fait plaisir de vous voir aussi serein et combattif.
-Hm… J'essaie d'être un bon professeur.
-Dites-moi… J'y pensais pendant votre match, mais… Pourquoi n'essaieriez vous pas d'écrire votre propre ouvrage de stratégie ?
Smirnoff manqua de recracher son café.
-Moi ?! J'arrive déjà à peine à rédiger mes rapports !
-En fait vous n'aviez pas tort… Cet ouvrage de Klein est une fumisterie…
-Non, c'est le numéro 203 de Mickey Parade, la fumisterie !
-Restez sérieux… Ce serait bien que vous deveniez une référence dans le milieu stratégique. Vous avez le talent nécessaire.
-J'ai pas la plume…
-Oh ça, personne ne l'a. C'est souvent une question d'instinct. Vous avez les connaissances, il vous suffirait d'utiliser vos nombreuses notes…
-Maintenant que vous le dites ça semble simple…
-Ca l'est… Bon, j'ai un avion dans quelques heures…
-Et moi une blonde paranoïaque à aller rassurer…
Jools regarda Etienne.
-Vous avez une dame à la maison ?
Etienne soupira.
-Deux en fait.
Ils éclatèrent de rire.

Etienne salua son maître qui prit la limousine en direction de l'aéroport. Jools y entra et soupira.
-Ou je vous emmène, Mr Siviter ?
-Aéroport de Mauville.
-Bien, monsieur.
Ils roulèrent quelques temps. Le vieux Jools regarda le paysage.
-Vous lui avez dit ?
-Hein… Oh non, Tom, je n'ai pas osé lui dire. Aucun élève n'a envie de savoir que son vieux maître a tenté de se suicider et que sa thérapeute lui a conseillé de revoir des gens de son passé pour remonter la pente.
-Et vous ne lui avez pas non plus dit les raisons de votre retraite anticipée…
Jools soupira.
-Pauvre garçon, ça lui aurait fendu le cœur...
-Vous êtes trop gentil, monsieur Siviter…
-Comment voulez-vous donc dire à un de vos élèves préférés qu'on vous ait accusé d'attouchements sur mineurs ?! J'aurais aimé vous y voir, Tom !
-Ca va, monsieur, ça va…
-Eh bien non ça ne va pas… Le déshonneur nous fait oublier bien vite nos rêves de vérité… J'espère avoir au moins réussi à rassurer le petit Etienne…

Etienne justement s'en retourna vers son immeuble. Il remarqua qu'une étrange fumée bleue voletait à travers ses fenêtres. Il fit une mine étonnée. Approchant, il constata qu'aucune lumière n'était allumée alors que le soleil déclinait. Il entra dans la cage d'escalier et sentit l'odeur étrange. Il sortit Erwan qui s'avança dans les marches et s'écroula, endormi.
« Poudre Dodo ?! »
Etienne comprit que quelqu'un s'était introduit dans son appartement et avait disséminé de quoi endormir quelqu'un.
« C'est le type qui harcèle Linda… Elle avait raison d'avoir peur… Et elles sont rentrées, avec Miranda voilà deux bonnes heures… Zut et moi qui ai dû m'attarder… »
Etienne appela la police en s'éloignant de sa cage d'escalier. Il entendit alors un cri de femme. Remontant son col roulé, il se précipita dans les escaliers et repéra sa voisine du dessus, tombée dans l'escalier, assoupie. Il ne prit pas le temps de vérifier si elle allait bien. Il se contenta de presser la poignée de sa porte et d'entrer…