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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 19/08/2008 à 16:57
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:14

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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041 - Vouloir et avoir
« Ils parlent de moi comme si j'étais morte et enterrée et que je ne pouvais plus répondre. Ils viennent cracher sur ma tombe de mon vivant et ça, ça ne va pas… »
Linda, Kenneth et Miranda ne pouvaient pas s'empêcher de rire.
-Ah bah c'est gentil. On sent les amis proches, aimants, qui vous soutiennent dans tous les instants…
-Le… Le plus drôle, expliqua Kenneth, c'est que quelqu'un ait pu tomber amoureux d'un ronchon comme toi !
-Bah quoi, ça veut dire que je suis encore frais !
Rires enchaînés. Smirnoff soupira.
-Même toi tu rigoles ?!
Linda cessa de glousser.
-Ca me rassure, je ne suis pas la seule à te trouver quelque chose !
-D'autre qu'une sérieuse mauvaise humeur chronique… Marmonna Miranda
Etienne leva les yeux au ciel. Il aperçut Norbert qui portait son plateau et se leva.
-Oh, Norbert ! Venez vous asseoir, je vous ai gardé une place !
Kenneth, Miranda et Linda se regardèrent.
-Oh… Une autre fois, je…
-Mais si, allez ! Venez, ça va vous faire du bien de manger en groupe.
Norbert s'assit avec les professeurs et administratifs.
-Mesdames, Mr Heine…
Etienne regarda ses amis.
-Alors ? On n'était pas en train de rigoler d'un truc tout à l'heure ?
Linda regarda Kenneth, embarrassée. Norbert soupira.
-Etienne, je ne tiens pas vraiment à faire tremplin pour vos nouvelles blagues, déjà une, et déjà deux, je reconnais aux gens le bon droit de se fiche de moi et de ne pas me tolérer.
-Pas du tout… lança Linda
-Ah non, non… Marmonna Miranda.
-C'était pas méchant… Rassura Kenneth.
-Non je me doute bien. Maintenant ce n'est pas méchant… Ironisa Norbert.
-Oh, j'ai encore reçu un cadeau de mon admirateur secret… Soupira Linda.
-Décidément c'est la chasse aux amoureux trop discrets… Marmonna Miranda.
Norbert regarda Miranda qui regarda le doyen.
-Quoi ?
-Vous dites ça pour…
-Je dis ce que je veux, aux dernières nouvelles ! Lança la directrice.
Etienne, Kenneth et Linda observèrent la confrontation.
-Oh vous pouvez insinuer ce que vous voulez… Minauda Norbert.
-Un type qui a le béguin pour un enfoiré pareil, faudrait vous enfermer… Répliqua Miranda.
-Une femme aussi jolie mais seule, c'est les hommes dans cette pièce qu'il faudrait enfermer.
-Je ne suis pas seule ! Et ce compliment était gentil… Je suppose…
-Ah oui ? Et qui est l'esclave de Maîtresse Brooks ?
Kenneth leva la main. Norbert plissa les yeux. Etienne ricana : « Maîtresse, j'y avais pas pensé à celle là ! »
-Mais c'est pas possible ! Vous avez peur à ce point ?!
-Avec le proviseur qu'on a… Soupira Linda.
-On dirait des ados qui se cachent ! C'est proprement ridicule. J'en parlerais à Linus.
-De quoi me parlerez-vous, Norbert ?
Tous se tournèrent vers le proviseur.
-Linus, justement…
-De quel droit mangez-vous avec des professeurs ?!
-Euh, mais je…
-Norbert, vous et moi aurons une petite conversation dans mon bureau ! Vous commencez à me porter sur les nerfs. Ca me fait penser que j'ai à vous parler aussi, Heine !
-Ce n'était pas moi !
-Et j'ai nettoyé votre voiture ! Signifia Smirnoff.
-Je ne parle pas de la « Mayonnaise contre-attaque 2009 » mais d'autre chose de plus personnel. Si vous voyez ce que je veux dire.
Kenneth baissa la tête vers son repas. Miranda le regarda, étonnée.
-Il parle de quoi, là ? S'étonna Etienne
-Surement de… souffla Norbert en désignant Kenneth puis Miranda.
-Je crois pas. Il ne se serait pas permis de l'apostropher en plein repas… Marmonna Miranda.
-Excusez-moi…
Kenneth sortit de table. Norbert le suivit.
-Bah… Nor…
Miranda regarda Smirnoff qui haussa les épaules.

-Kenneth, ça n'est probablement pas ça !
Il se retourna vers Norbert.
-J'ai demandé à sa secrétaire ce matin, il n'est pas au courant de ce qui vous concerne.
-Vous êtes sur ?
-Certain. Au pire des cas, je vous promets de vous défendre si…
-Norbert, l'ennui c'est que vous n'avez pas de légitimité à me défendre si Linus se met sur mon dos avec cette enquête. Vous êtes le doyen des professeurs. Au pire, la personne la plus concernée sera…
-La directrice et responsable administrative, mademoiselle Brooks…
-Exactement. Je ne veux pas… Je ne veux pas qu'elle…
-Je comprends, oui.
-Oh, et un conseil : Ne cherchez pas à défendre Smirnoff à l'excès.
-Pourquoi ?
-Sinon vous ne ferez rien d'autre jusqu'en 2050.
-… Hon…

Miranda rentra en compagnie d'Abra et d'Etourmi jusqu'à l'appartement avec les courses. Elle prit le courrier. Une lettre l'intrigua.
« Pas d'expéditeur… Adresse à la main… »
Elle l'ouvrit en montant, laissant les courses sous la tutelle psychique d'Abra. Surprise, elle jeta la lettre par terre, puis la récupéra, stressée.

-Kenny…
-Hm ?
-Euh… On a reçu une lettre bizarre…
-J'ai reçu. Tu n'es pas encore officiellement domiciliée ici.
-Merci de me rappeler que je suis une étrangère…
Elle posa la lettre sur la table.
-Tu lis mon courrier ?
-Quand les mots « Tuer », « On sait ou tu crèches » et « ta poulette » sont associés, oui, une envie de lire irrépressible me prend.
Kenneth lut la lettre, relativement indifférent.
-Oh c'est rien.
-Une blague de Smirnoff, j'y ai pensé aussi, mais il est encore à l'hosto.
-Oui pis c'est pas le genre de la maison. Ses lettres de menace de mort sont tapées à la machine.
-Très… Drôle.
Miranda jeta une baguette de pain à la figure de Kenneth.
-Eh !!!
-Là, je FLIPPE ! Qui t'en veut assez pour t'envoyer ça ?!
Kenneth soupira. Il déchira la lettre et la jeta.
-Si tu me cherches je suis dans la chambre, mais n'espère pas m'y parler.
Miranda regarda Kenneth s'en aller sans rien dire.
-M… Mais…

Miranda s'étonna qu'ils soient maintenant au restaurant.
-J'ai pas envie de m'excuser parce que sinon, je vais le faire tout le temps.
-… tu sais que je déteste les cachotteries…
-Et malheureusement pour toi, moi j'adore. Faire souffrir les gens que j'aime avec la vérité ça ne me botte pas.
Elle se tut, consciente d'être capable d'allumer la mèche à tout instant.
-Je te demanderais juste d'être patiente.
Miranda regarda Kenneth, pas sure qu'il ne soit vraiment serein.
-Il y a quelque chose…
-Tais-toi.
-Tu ne veux pas me le dire…
-N'essaie pas de…
-Je veux que tu me le dises…
-NON !!
Elle eut un mouvement de recul. Lui sembla désolé.
-Je… On… On rentre ?
-Oui, d'accord…
Kenneth se leva, la mine amère. Miranda resta silencieuse et compréhensive.


-Monsieur Winchester, me voilà !
-Fermez la porte, Norbert.
Norbert s'avança devant le bureau.
-Asseyez-vous.
Norbert s'assied, plutôt stressé. Linus lui lança un regard appréhensif.
-Vous pouvez tout me dire, Linus…
-C'est ma fille…
Norbert s'étonna. Mistigri III releva la tête.
-Quoi, votre fille ?
-Dans moins d'une heure et demie, elle va sortir de sa leçon de piano. Je devais aller la chercher mais je vais avoir cette stupide réunion au sujet de Heine avec le comité...
-Oh…
-Oui, je l'ai convoqué pour l'avertir. Mais là n'est pas la question… Pourriez-vous aller chercher ma fille et la ramener chez moi ? Je vous donne l'adresse ou aller la chercher, ou l'amener et je paierais votre essence.
-… Vous ne pouvez pas demander à votre épouse ?
-Elle va me le reprocher… Je n'ai pas envie d'être fâché avec elle aujourd'hui.
-Alors d'abord vous manquez de me faire haïr à mort par tous les profs…
-Norbert, je suis votre supérieur, c'est un ordre. Voici les adresses.
Norbert soutint le regard de Linus et se leva, prenant le papier.
-Je ne le fais pas parce que c'est un ordre mais parce que vous êtes mon ami. C'est un service, pas une directive. Et je peux me proclamer votre ami, vu que…
Il se dirigea vers la porte.
-Vous n'en avez pas, même à qui demander un aussi bête service.
Il sortit et claqua la porte devant un Linus soupirant.

-Aujourd'hui un cours très agréable sur les tactiques du double combat. J'appelle Adam Merridew, l'assistant que j'aime le moins et qu'un vote de la classe désigne comme « Le moins apprécié des assistants de l'équipe pédagogique. »
-Et qui n'en a rien à foutre… Bien. Dans un combat en double, outre l'attention qui est doublée… Euh, divisée par deux… Vous devez aussi prêter attention à de nouvelles variables concernant les attaques que vous utilisez. Connaissez-vous des attaques qui prennent une nouvelle portée en Double ?
La plupart des mains se lèvent. Smirnoff et Daniel sont impressionnés.
-Pas con, il pose une question très facile et tout le monde peut répondre… S'étonna Daniel.
-Il est malin… Marmonna Etienne.
-Je vous désigne au doigt, vous m'en citez une chacun !
-Surf !
-Oui !
-Mur Lumière !
-Exact !
-Acupression !
-Ouais !
-Mimi-Queue !
-Tout à fait, les deux adversaires sont touchés !
-Rune protect !
-Assistance !
-Surf !
-Séisme !
-Voilà… On sait tous que les Pokémon écoutent nos attaques parce qu'ils ne font que saisir le mot et à le mettre en relation avec leur mouvement. Les études ont démontré que les Pokémon comprennent ce que les dresseurs leur disent. A deux, les Pokémon reconnaissent aisément les ordres qui leur sont donnés parce qu'ils ont conscience du ton du dresseur envers eux, par rapport aux réflexes acquis par l'entrainement. Et ça s'appelle…
Une bonne majorité de mains se lèvent. D'autres cherchèrent et levèrent la main. Daniel regarda Smirnoff qui hocha la tête.
-On va dire… Motel ?
-Réflexe d'obéissance Conditionnée de Epstein.
-Voilà ! Terme donné par Vladimir Epstein lors de ses études comportementales. En stratégie, on appelle tout ordre une variable conditionnelle. Petite démonstration des effets d'un ordre selon le dresseur.
Adam sortit Ursaring et Cacturne.
-Voilà… Quelqu'un dans la salle peut essayer de leur donner un ordre ? Ursaring s'appelle Muffin et Cacturne Riri ! On va dire… Sam !
-Euh… Ursaring, Tranche !
Ursaring ne bougea pas mais regarda Samuel.
-Voilà… Si tu veux il t'a entendu… Même compris peut-être. Mais ce qu'il n'a pas perçu, c'est…. Hannah ?
-La fréquence sonore.
-Oui ! Les Pokémon se repèrent tous par rapport à nous grâce à la fréquence de notre voix. Vous avez tous surement joué au jeu d'arcade pour enfants « Pikachu Genki DeChu », ou vous devez guider un Pikachu par la voix. Là, c'est pareil.
Smirnoff remarqua que Karen levait la main depuis le début du cours. Smirnoff se leva derrière Adam.
-Donc, on…
-Excuse-moi… Tu as une question, Karen ?
Adam sembla gêné.
-Oui… Et si on imite la voix du dresseur ?
Adam s'étonna. Les autres élèves hochèrent la tête. Adam regarda Smirnoff qui hocha la tête. Il sortit un dictaphone.
-Fais Repos, demanda Smirnoff.
-Muffin, Repos !
Ursaring s'endormit. Smirnoff et Adam se rendirent dans la salle annexe sous le regard intrigué de Daniel. Ils ressortirent. Smirnoff leva les bras.
-Oui, croyez en moi car j'ai le SAINT ORDRE qui peut faire basculer le monde !
Smirnoff alluma le dictaphone et fit entendre l'enregistrement.
« Muffin, Blabla dodo ! »
Le Pokémon ours ne bougea pas et resta dans son repos.
« Riri, Dard Nuée ! »
Cacturne ne bougea pas non plus.
-La fréquence de la voix enregistrée est plus basse. Et maintenant…
Smirnoff sort en courant. Les deux assistants se regardèrent, surpris. Etienne revient avec Cloé Pastel.
-Messieurs dames, votre professeur de fondamentaux, Miss Pastel !
Elle avait son Pijako sur le bras.
-Mademoiselle si vous voulez bien…
-Babil, Pijako !
-KOKO ! MUFFIN, BLAAAA BLA DODO !
Aucun effet.
-Adam !
-Muffin, Blabla Dodo !
-MUFFIN, BLABLA DODO !
L'imitation était parfaite, saisissante de vérité.
Aucun mouvement.
-Si la dresseuse veut bien expliquer…
-Oui, bien sur… Pijako imite la tonalité seulement, pas la fréquence, basiquement c'est comme si un Pokémon donnait un ordre à un autre. Or…
Linda entra.
-Tu m'as appelée ?
-Oui, je fais de la coopération professorale, c'est pour gagner des points sur ma paye. Excusez-moi, Cloé…
-Ce n'est rien…
-Linda, tu peux nous éclairer sur un fait historique qui explique pourquoi les Pokémon ne peuvent pas se donner d'ordre.
-Bien sur… Ca date d'une guerre chinoise durant laquelle les soldats ont essayé de faire comprendre à leur Pokémon qu'ils pouvaient donner des ordres à leurs Pokémon. Un grand chef mandarin le leur déconseilla car selon lui : « Les Pokémon n'ont pas assez d'humanité, de sagesse et d'amour de leur patrie pour se servir de leurs congénères comme d'armes ».
Smirnoff donna la parole à Juliette qui levait la main.
-Mais certains Pokémon se servent d'armes, non ?
Etienne hocha la tête.
-Adam, voulez vous rappeler le cas Blyth Gordon ? Merci, mesdemoiselles !
Les profs retournèrent à leurs occupations tandis qu'Adam revenait sur le cas stratégique de Blyth Gordon.

-Il a été meilleur que moi ?!
Smirnoff hocha la tête.
-Adam est naturellement doué pour enseigner. Il arrive à rendre ça ludique.
-Faut avouer qu'il avait un sujet facile ! Grommela Daniel.
-En même temps il n'a pas ton charisme et ton aptitude à parler devant un public. Adam, pourquoi tu ne voulais pas interroger Karen ?
Adam soupira.
-Elle est bête…
Smirnoff soupira.
-Pas de préjugés sur les élèves, Adam. Surtout quand l'élève en question soulève la question la plus intéressante du cours. En plus on s'est retrouvé à trois profs dans la salle, c'était marrant.
-J'veux dire, c'est juste une nana prétentieuse…
-Depuis que je l'ai faite enquêter sur le cas Charlie Owens, elle et ses copines sont nettement plus attentives et actives. Elles ont le goût d'essayer.
-Mouais…
-Bon… En tout cas, je remarque un groupe de classe de plus en plus soudé, ça fait plaisir. Ca commence à devenir agréable de travailler avec eux.
On frappa à la porte de la salle annexe. Etienne sortit et vit Jerry, le sportif, accompagné d'une Roserade.
-Jerry, bonjour…
-Salut, Monsieur Smirnoff. Dites, vous connaissez bien Mademoiselle Trautmann ?
-Linda, oui…
-Est-ce que vous savez si elle aime le parfum ?
Etienne s'étonna.
-La fleur d'oranger t'indispose ?
-Un peu.
Etienne fit la moue.
-Elle s'en badigeonne pas tant que ça pourtant…
-C'est pas grave.
-Euh… Pourquoi cette question ?
-Oh… D'après des élèves, c'est bientôt son anniversaire !
Etienne grimaça.
-Hm. Ok. A plus.
-A plus, m'sieur.
Etienne retourna dans la salle annexe ou Adam et Daniel complétaient le cahier de texte.
-Euh, les jeunes, vous connaissez la date d'anniversaire de Linda ?
Adam secoua la tête. Daniel s'étonna.
-Pourquoi vous voulez qu'on sache ça ? Vous vous en rappelez plus ?
-Si si…

Miranda rentra d'un diner avec Linda.
-Eh bien… Je ne te dis pas, c'était bondé au restaurant, on a mit au moins une heure à avoir une table…
Elle remarqua soudain qu'il dormait sur le canapé. Elle eut un acquis de conscience bizarre : Elle vérifia son pouls. Il se réveilla en sursaut.
-Gh… Miranda ?!
-Je viens de rentrer… Ca va ?!
Elle remarqua la bouteille de bourbon sur la table avec le verre bien déplacé, dixit les ronds humides sur la table basse.
-Kenny ?
-C'est rien, t'en fais pas. J'me suis juste assoupi.
-Je vais te chercher une poche de glace.
-Pourqu…Ouch…
-Parce que tu n'as jamais bu d'alcool et que le mal de tête va te prendre.
-Ouh putaiiiiiin….
-Eh oui, c'est pas parce que c'est de bonne qualité que ça donne pas mal à la tête… Soupira Miranda.
Kenneth regarda Miranda, surpris.

Le soir même, au repas, il était intrigué.
-C'est moi qui devrait être intriguée… S'étonna Miranda.
-Tu… As été très tolérante sur le sujet de mon alcoolisme soudain…
-Duke buvait souvent. Mon père buvait… T'es pas spécialement exceptionnel de te mettre à boire. Vous les hommes vous avez des petites facéties redondantes d'un cas à l'autre…
-Duke, ton ex…
-Oui, celui qui est mort.
-Désolé…
-C'était pas à cause de l'alcool…
-Nan, désolé d'être aussi… Con.
-T'es pas con, juste un peu perdu. Et moi je suis patiente !
Kenneth soupira en souriant.


Linus soupira. Kenneth face à lui s'était couvert la moitié du visage d'une main.
-J'ai préféré vous prévenir à l'avance.
-C'est gentil… Mais ça ne va pas ralentir le bâton…
-La directrice et moi allons évidemment faire en sorte que vous ne tombiez pas, soyez-en sur. Je tiens à vous garder.
-N'impliquez pas Miran… Mademoiselle Brooks là dedans.
-C'est la directrice, je ne peux pas l'écarter de cette discussion…
Linus regarda Kenneth, en proie à un grand stress.
-Il y a quelque chose entre vous et…
-NON !... Elle… Me connait trop bien, on est amis d'enfance. Il y aurait conflit d'intérêt. Vous êtes plus professionnel, elle ne saurait pas… Faire abstraction de ses sentiments envers moi. Ca tournerait au pugilat.
-Et moi je ne suis pas stupide, Mr Heine.
Kenneth regarda Linus.
-Je connais bien mes employés. Vous la couvrez quand elle dort dans son bureau. Vous allez jusqu'à faire déclencher l'alarme à incendie quand je menace d'aller la voir. Vous êtes agressif quand on parle d'elle. Je sais plus de choses que les gens ne veulent bien m'en cacher. Par exemple, je n'envoie pas n'importe qui, chercher mes enfants, quand j'ai besoin d'un voiturier, je fais appel à celui qui n'essaiera pas de toucher ma fille.
Kenneth hocha la tête, semblant découvrir une étrange facette du proviseur.
-La réunion est à…
-15h00. Dans 20 minutes.
-Je vous en supplie ne la prévenez pas.
Linus soupira.
-C'est délicat…
-Elle… Elle va en faire une affaire personnelle, elle n'arrivera pas à me sortir de là et va déprimer… On va lui faire du tort sous prétexte qu'elle est avec moi…
Linus soupira de nouveau et se mordilla les lèvres.
-Très bien. Je la ferais porter absente… Mais elle va vous poser des questions.
-Je sais…

La voiture était à quelques mètres du conservatoire. Une adolescente sortit accompagnée d'un Posipi. Norbert sortit de la voiture. Il retira ses lunettes de soleil. L'adolescente arriva vers lui en soupirant.
-Papa n'a pas pu venir…
-Il s'en excuse…
-Mouais. Bien sur. Vous êtes qui ?
-Norbert Finsbury, je suis un collègue de ton père…
-Moi c'est Marine. C'est mieux que la femme de ménage…
Elle allait s'asseoir à l'arrière mais elle remarqua Hippopotas à côté de Togepi sur la banquette arrière.
-Place passager, mademoiselle !
-Oh… Cool !
Ils prirent place.
-Vous pourriez m'emmener quelque part ?
-Je serais un bon taxi et je t'emmènerais ou on m'a dit de t'emmener, jeune fille. Désolée.
-Flûte…

Miranda soupira et rangea une nouvelle lettre de menace dans un tiroir de son bureau. Chaque crissement de pneu la faisait frissonner. Mais comme Kenneth n'avait pas l'air de s'en faire, elle ne s'en faisait pas non plus. Toutefois c'est l'état de Kenneth qui l'inquiétait.
-Ta dose d'anxiolytiques a doublé…
-Non…
-Je vérifie tes pilules chaque soir pour vérifier que tu ne t'empoisonnes pas. Tu as doublé.
-Ca va…
-Non, ça va pas. Maintenant c'est moi qui vais te les servir.
-…
-Je sais, je suis folle, je joue aux infirmières, mais il paraît que je dois être patiente !
-… tu vas devoir me quitter…
Il avait chuchoté, elle était en cuisine.
-Tu as dis quelque chose ?
-Non… Rien du tout.


Kenneth sortit du bureau de Linus et ferma la porte. Miranda arriva.
-Pourquoi Linus voulait te voir ?
-Pour rien.
-Kenny…
-Pour rien. Va bosser.
-Kenneth, je veux savoir ce qu'il y a !!
-Non, va bosser merde…
Miranda soupira.
-Les insultes, ça veut dire que tu es gêné.
-Ca veut dire que tu me fais chier.
Miranda grimaça.
-Kenneth, ça n'est pas la peine d'être vulgaire ! Dis-moi ce qui t'arrive ?
-Sinon quoi ?
Miranda soupira et se tint droite.
-Sinon je te quitte.
Kenneth la regarda et hocha la tête.
-Parfait.
Miranda s'étonna.
-Je… Plaisantais, Kenny…
-Moi pas.
-Kenny, non, attends…
-VA T'EN ! FAIS TES VALISES ET DEGAGE DE MON APPART ! TOUT DE SUITE ! TU… T'AS MEME PAS CONSCIENCE D'A QUEL POINT TU ME FAIS CHIER EN CE MOMENT !!
Miranda resta figée, touchée en plein cœur. Kenneth s'enferma dans son bureau. Elle partit d'un pas nonchalant à travers les couloirs.

-Alors, c'était bien ta leçon de piano ?
Marine soupira et regarda le paysage défiler. Norbert la conduisait chez elle à Ebenelle.
-Vous êtes censé venir me chercher, pas faire les Papas.
-C'est juste pour discuter.
-Ok, discutons. Vous pensez quoi de mon père ?
-C'est quelqu'un d'intelligent, de mesuré. Il applique à la lettre la maxime « Mieux vaut prévenir que guérir ». C'est une qualité. On voit bien qu'il a été avocat.
-Papa a été avocat ?
-Bien sur, il a un diplôme de droit provenant de Londres. Je l'ai repéré dans son bureau.
-Papa a un bureau à son travail ?!
-Il est proviseur…
-Papa est proviseur ?!
Norbert prit une grande inspiration.
-Ouah… Tu ne sais pas ce que fait ton père ?! Sérieux ?!
-Je plaisante bien sur, je vous testais !
-…T'es bien la fille de ton père…
-Mais par contre je savais pas qu'il avait été avocat.
-Vous n'en avez jamais parlé ?
-Il est pas très bavard.
-Ca ne veut pas dire qu'il ne vous aime pas… On a toujours été un peu en froid moi et mon père, ça ne veut pas dire qu'on ne s'aimait pas… Même si c'était un pauvre type, mon père.
-Vous trouvez que mon père à moi est un pauvre type ?
Norbert réfléchit à ce qu'il allait dire. « Mens ! Mens, enrobe ça comme tu veux mais ne lui DIS PAS la vérité ! »
-Il est super cool !
-Vous mentez trop mal, on dirait ma grande sœur… Rouspéta la jeune femme.
-Tu as une grande sœur et…
-Un petit frère. Il a six ans.
-Six ans…
-Alors, mon père ?
-Ton père n'est pas un pauvre type. On sent juste qu'il a du mal à s'exprimer.
-Je suis sur que c'est un autoritaire…
-Ooooh oui… Un peu trop parfois. Il se met souvent en colère ?
Marine hocha la tête.
-Et il fouille parfois nos chambres. Très gênant pour une fille. Il adore fouiller dans la vie des gens !
Norbert manqua de faire une embardée dans le fossé.

-Nous avons donc plusieurs niveaux d'importance de l'aptitude spéciale dans le combat. Par exemple « Technicien » peut s'avérer très intéressante pour des Pokémon comme…
La porte de la salle de Smirnoff s'ouvrit. Miranda entra en larmes. Etienne la regarda. Il regarda Daniel et Adam et leur fit signe de continuer le cours. Il sortit avec Miranda.
-Qu'est-ce qui se…
Elle éclata en sanglots et pleura sur Smirnoff qui la tint contre lui. Il s'efforça de la rassurer.

-Voilà…
-Vous pourriez vous rapprocher… S'étonna Marine.
-Non, je préfère rester à distance.
-Maman ne va pas vous tuer…
-Je préfère qu'elle ne sache pas qui t'a ramené.
-… J'dirais pas que c'est papa, j'ai pas l'habitude de mentir à maman…
-Si ton père est resté au travail c'est pour défendre un de ses collègues.
Marine sembla réfléchir.
-Je ne te demande pas de mentir à ta mère bien sur, mais… Comprends bien que ton père ne pouvait pas faire autrement, asséna Norbert.
-Ca je le comprends. Mais pourquoi il ne nous dit jamais ça ? A chaque fois il a l'air vanné et ne veut pas parler de sa journée…
Norbert soupira.
-Certaines personnes veulent faire certaines choses, mais quand elles les font, elles s'aperçoivent que ça n'a pas l'effet qu'elles avaient escompté. Alors elles s'abstiennent. En l'occurrence ton père a peur que vous ne compreniez pas.
-C'est débile… J'ai 17 ans, Christine 21, on est assez grandes…
-Pour un père je suppose que les enfants c'est toujours des bébés.
-Mouais… Bon, j'y vais. Vous avez été bien sympa de me ramener en tout cas. Si vous avez une fille, elle doit être contente d'avoir un papa comme vous.
-Hm…
-Au revoir, Norbert !
-Salut, Marine.
Il la regarda rentrer par pur acquis de conscience, puis fit demi-tour direction Doublonville. Le visage assombri par le retour des souvenirs, il se passa du Queen, « Bohémian Rhapsody », sa chanson préférée.

Linus et Kenneth sortirent de la réunion du comité à dix-sept heures trente.
-On a réussi à repousser toute échéance…
-C'est incroyable le manque de marge de manœuvre qu'on a… Soupira Kenneth.
-L'important c'est qu'on ait du temps pour que vous puissiez étayer votre défense. Evitez de prendre cet air abattu.
-Bien obligé…
-Vous allez vous en sortir. Je ne vous lâcherais pas. Je n'ai aucune envie de débaucher un nouveau CPE, vous êtes le moins chiant qu'Hadley ait trouvé !
Kenneth soupira. Il s'en retourna vers son bureau. Etienne l'y attendait.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Besoin de discuter ? Soupira Kenneth.
-Si tu la cherches, je lui ai proposé de venir habiter chez moi.
Kenneth regarda Etienne. Il hocha la tête.
-En attendant… Pour avoir expérimenté ce truc de… « Rompre pour rompre »… Je peux te dire que je n'approuve pas.
Kenneth soupira.
-Bah voyons ! Tu ne cherches que ça, me faire rompre avec elle ! Depuis le début !
-Je suis ton ami, c'est mon rôle de veiller à ce que la femme que tu aimes n'est pas une ogresse !!
Kenneth sembla ulcéré.
-En la traitant de noms de poisson ? Bah voyons ! Tu prends ton « travail » à cœur !!
-En attendant elle est venue me voir. En larmes !
Kenneth sembla indifférent.
-Je me doute bien…
Etienne gifla Kenneth qui regarda Etienne, surpris.
-Et depuis quand tu… Fais souffrir les gens comme ça, sans raison ? Surtout toi, si gentil, tellement à la recherche d'affection…
-Tu devrais le savoir, non… Je t'ai rôdé à ça.
Etienne secoua la tête. Il semblait fou de rage tout en contenant sa colère.
-Tu avais une raison. C'est ce que je disais. Il y a quelque chose !
-Exact, et je ne veux pas que toi, Linda, ou elle, ne soyez impliqués.
-Toi et tes secrets à la con… J'aimerais pas être tes futurs chiards.
Kenneth soupira et lança un regard courroucé à Etienne.
-Quelle compréhension… C'est tout toi, ça, compréhensif !
-Quel abruti tu fais, oui ! On est tes amis… soupira Etienne
-Oh ça suffit… Tu as ton nouvel ami, va l'embêter…
-J'ai été sur Wikipédia et il paraît que y'a pas de remplacement pour les vrais potes de toujours. Z'êtes uniques, y'a un truc, l'ancienneté…
-Tu peux pas la fermer…
Etienne plaqua Kenneth contre le mur à côté de la porte de son bureau.
-Dis-moi ce qui t'arrive !
-Nan !
-Dis-le !
-NAN !
-TU VAS ME LE DIRE OUI OU…
-SMIRNOFF !
Ils se tournèrent vers Linus.
-Suffit ! Votre journée est finie depuis une bonne demi-heure !
-Ca vous reg…
Linus chopa Etienne par le col et le poussa.
-Dehors ! Je ne vous paie pas à rester dans les couloirs de l'administration en dehors de vos heures !
Etienne repartit en soupirant.
-Je saurais ce que tu me caches ! Tu m'entends ?
-Sortez, Smirnoff !
Linus soupira et regarda Kenneth.
-Là, vous nous mettez dans la merde. S'il y a bien une personne qu'on ne doit pas avoir sur le dos pendant cette période c'est bien lui…
Kenneth soupira.

Etienne rentra à son appartement. Linda était avec Miranda dans la chambre. Elle vint vers Etienne et ferma la porte de la chambre
-La pauvre n'a pas arrêté de pleurer…
-Et lui est têtu comme une mule… Il nous refait le « Smirnoff-gate »…
-Il ne veut rien dire mais il fait ça pour notre bien…
-Ca va pas se passer comme ça cette fois.
Linda semblait moins vindicative.
-On devrait le laisser... Il est cachottier mais il sait ce qu'il fait…
-Je sais pas… Si tu avais vu le visage de Miranda… Je sais pas comment il lui a dit ça mais…
Linda embrassa Etienne et se serra contre lui.
-Je retrouve mon gentil Etienne ! Tu es si gentil de l'accueillir ici !
-Pourtant… Je continue à la trouver chiante.
-Menteur ! Tu as envie de préserver le couple de ton meilleur ami. Elle aurait pu aller à l'hôtel…
-Ca aurait rendu les choses plus difficiles pour eux deux. Je prends le canapé, les petits feront du camping sous la véranda.
Linda hocha la tête.
-Je prends le canapé aussi.
-C'est pas un clic-clac…
-J'ai envie de te réconforter. Tu n'as pas l'air bien. Et je doute qu'elle veuille dormir accompagnée…
Etienne regarda Linda retourner dans la chambre. Etienne alla dans la cuisine, l'air songeur. Un peu malheureux aussi. Pas vraiment enjoué par des problèmes de couple qu'il souhaitait pourtant depuis longtemps.
« Vouloir c'est bien… Avoir c'est pas bien… »