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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 27/07/2008 à 11:02
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:13

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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020 - Idylle au bout du fil (2)
« Je n'ai aimé que toi, je t'embrasse jusqu'à en mourir »
-Stop !
Tous se tournèrent vers Linda.
-J'ai… Un mauvais pressentiment ! Il va arriver quelque chose à…
Elle se leva. Daniel la somma de se rasseoir.
-Dans votre tenue vous êtes bien trop visible !
-Linda, il n'arrivera rien à Mr Smirnoff ! S'empressa de rassurer Jennifer.
-Je… Je ne m'en fais pas pour lui…
-Linda, accroupissez-vous !
La jeune femme se résigna à revenir à sa position initiale. Les cinq camions arrivèrent.
-C'est eux…
Les camions se rendirent devant l'aéroport. Un gros type chauve en costume entouré de deux gardes du corps.
-Oh mon Dieu…
-Vous connaissez cet homme, Amar ?!
-Si je le connais… C'est Edmund Price…
Linda s'étonna.
-De la grande famille Price ? Ces types là sont connus pour être dans des affaires louches…
-C'est le patriarche. Ses deux fils sont aussi dans des affaires crapuleuses… Bien qu'on m'a rapporté que le cadet, Ryan, s'en sortait bien.
-Ryan Price… J'ai déjà entendu ce nom là quelque part ! S'écria Adam
Jennifer regarda Adam
-Tu essaies de faire ton intéressant, là ?!
-Pas du tout je suis persuadé que quelqu'un a déjà prononcé ce nom là devant moi !
Amar soupira.
-Si un Price est dans le coup, on va avoir des ennuis. Ils sont prêts à tout, c'est un trait de caractère familial…
-On s'en tape ! Grommela Jennifer. C'est un pourri de mafieux alors on observe et on intervient si nécessaire.
Le gros homme semblait fou de rage.
-SEULEMENT CINQ CAMIONS ??? STATON, TU TE RENDS COMPTE DE LA MERDE DANS LAQUELLE TU ME FOUS ??
-Pardon, ils ont été attaqués !
-Attaqués ? Merde… Par qui ?!
-Aucune idée, au bout d'un moment ils ont arrêté de nous suivre !
-Bordel, je dois livrer ces cargaisons au plus vite, et complètes ! Je vais demander un délai à mon client mais... Purée…
-C'est notre chance ! Sourit Amar
-Vraiment ?
-Oui, s'ils nous laissent la nuit, c'est l'occasion idéale ! On va pouvoir organiser un plan !
-Pour ?
-Récupérer la cargaison et libérer les braves Pokémon enfermés.
Edmund Price recommençait à grogner.
-Ouvrez ces camions que je voie la marchandise !
Les types essaient mais impossible.
-Oh non…
-Etienne ! Je suis sure que c'est lui !
-C'est bizarre on n'entend pas les Pokémon se débattre… S'étonna Jennifer
-Surement enfermés dans vos boules de tortures… Marmonna Amar.
-Eh ! C'est bon, ce sont des Pokéball ! On ne sait pas ce qui se passe dedans mais certainement pas de la torture !
-La preuve du contraire ? Demanda Amar
-Oh vous deux ! Comment Smirnoff aurait fermé les portes des camions ?! S'étonna Adam
Linda semblait ravivée.
-Il peut tout faire…

-…Même défoncer un moteur ! Ce n'est pas un Coatox ordinaire, mesdames et messieurs ! Ricana Smirnoff
Les types sortirent de leurs camions.
-Vous êtes qui, bande d'enfoirés ?
-Putain le patron va nous défoncer !
Smirnoff s'empara d'une Pokéball qu'il lança loin et haut. Cumberdale s'étonna
-Tu… T'amuses bien ?!
-T'as vu, j'assure !
La Pokéball retomba à côté de Richard et Coatox. Il fit signe à Nathalie qui sortit Girafarig.
-Psyko !
Debra, la Flagadoss, tout juste sortie de la Pokéball, immobilisa les conducteurs, aidée par le Girafarig de Nathalie.
-Eeeh !
-Oh non !!
Smirnoff se tourna vers Clarissa.
-Si Mademoiselle veut bien se donner la peine de les endormir…
-Oui, d'accord. Tetarte !
Le Pokémon sortit de la Ball. Mais il évolua soudainement.
-Quoi ?!
-Mais c'est imp…
Tetarte devint un joli Tarpaud. Smirnoff sourit.
-Désolé j'avais une Roche Royale en rab, fallait que je m'en débarrasse…
Clarissa commença à pleurer. Sherman fronça les sourcils et secoua la tête
-Sombre crétin…
-Quoi ? Oh mince il a évolué ! Quel malheur… Procédons maintenant à l'amputation des deux bras… Docteur Cumberdale, votre scalpel et votre scie sauteuse ?!
-Vous êtes un monstre…
Clarissa serra Tarpaud entre ses bras. Sherman regarda Etienne.
-Clarissa est une fille fragile. Elle a besoin de stabilité. Elle a besoin d'amis fixes. De gens qui la comprennent.
-D'un prof alcoolo ?
-TAISEZ-VOUS !!! Couina la fillette.
Sherman soupira.
-Ce n'est pas gentil pour elle ce que tu viens de faire.
-En attendant il faut endormir les méchants.
-Tais-toi, Etienne. Tu veux les endormir ?! Fais-leur écouter tes maudits dictaphones. Je ne connais rien de plus abrutissant qu'un couillon qui se parle à lui-même !
Smirnoff lança un regard indifférent à Sherman et il se retourna. Nathalie le regarda, stupéfaite.
-Vous… êtes… Trop… Cool !
-Mouais je sais, et toi tu crains, c'est la loi du quartier Ouest… Debra ! Bâillement !
Les sbires de Price s'endormirent rapidement.
-Bon, voyons-voir ce que transportent ces types…
Smirnoff ouvrit un camion et découvrit avec stupeur le chargement qu'ils transportaient.
-Oh les enfoirés…
-Sniff…
-Eh la gamine ! On arrête le psychodrame débile !
-Etienne bon sang tu as des sentiments pour quoi que ce soit d'humain en ce monde ?
-Elle pleure pour une évolution !! Ces bâtards font du trafic d'œufs !
Il désigna les couveuses chargées dans le camion. Nathalie était impressionnée.
-Y'en a au moins des centaines…
-Purée ces mecs là… BON SHERMAN ! TU VAS DIRE A CETTE MORVEUSE D'ARRETER DE CHIALER POUR UNE EVOLUTION !
-Clarissa ça va aller…
-Ricky ! Tu nous rapportes tous les voleurs avec ton Coatox, s'il te plait ?
-Ouaip.
-On va procéder à des interrogatoires en bonne et due forme. Je veux savoir ce qu'ils comptaient faire de ces œufs.
Coatox ramena un paquet de types endormis.
-Sont mignons, on dirait un tas de boulettes de caca. Je contacte Moham…
Sherman s'empara de la radio
-Je prends le contrôle des opérations.
-Très bien, GI Joe, prends-moi mon joujou !
-Tu n'es qu'un incompétent excessif et stupide.
-Fantastique description… Tu comptes me biographier ?
-T'en coller une conviendrait mieux !
-Oooooh excuse-moi de ne pas accrocher à ta stupide petite histoire émouvante « OUIN LES EVOLUTIONS C'EST TRISTE » Je m'en CONTREFOUS ! Ces œufs représentent mille fois plus de souffrance que cette petite chouineuse ne pourra jamais endurer en faisant évoluer son Tarpaud en Carpette ! Alors on se tait !
-Tu n'as aucun respect pour les sentiments des gens….
-Les sentiments des gens sont motivés par des futilités ! Elle pleure parce qu'elle était obsédée par le fait de garder son Tetarte tel qu'il était. Son Tarpaud se moque d'avoir évolué. Au fond il est toujours le même batracien. C'est une stupide question d'apparences.
-Allo, Ranger Amar ? Ici Sherman. Les voleurs transportent des oeufs. N'attaquez pas les camions directement. Et faites un rapport sur S…
Smirnoff arracha la radio des mains de Sherman.
-Superman ! Un bon vieux rapport sur Superman ! Du nouveau, mon pote ?!
« Nous avons découvert qui était le commanditaire. Quel moyen avez-vous utilisé pour verrouiller les portes du camion ? »
-La Clause Pierre. C'est une technique qui a été inventée, non pas par l'écrivain de romans érotiques anxiogènes, champion d'arène à Kanto, mais par le maître du conseil des 4 de Hoenn…

-J'adore ses histoires…
Jennifer hocha la tête.
-Nous aussi…
-Vous savez que Smirnoff est professeur de stratégie avec deux spécialités : Les Cas pratiques et les aspects techniques. Il excelle dans la première parce que ses dix ans de mise à l'épreuve l'ont obligé à apprendre des centaines de cas pratiques de stratégie, bons comme mauvais. Et la synthèse des combats techniques, il l'a saisie en passant son temps libre à corriger des copies sur les terrains d'entrainement, c'est un éternel étudiant du combat Pokémon…
Linda soupira.
-…Qui déteste se battre…

-… Le pratiquant exerçait avec des Pokémon acier mais la technique est valable avec tout type de Pokémon possédant une attaque qui augmente sa défense et qui utilise Fermeté comme aptitude spéciale. Nous avons utilisé le Galekid du jeune Richard, qui accessoirement est plus bavard que Linda quand on la lance sur les mobylettes…
« Smirnoff ne t'égare pas !!! »
-Pardon, sucre d'orge. Je disais donc que nous avons utilisé Galekid, lancé sur les camions, pour fermer les portes par un magnétisme artificiel. L'apposition des pattes du Pokémon sur la surface métallique de la porte crée un inversement des polarités. Deux portes anodines tombent soudainement amoureuses et font un enfant qui s'appelle : « C'est fermé, on remballe », disponible aux éditions « Divorce et autres joies »
« Smirnoff, ce cas est aussi cité dans « Ma vie sans le Zinc » !
-C'était pas « La vie à cinq » ? Enfin bref… Inutile de nous rejoindre pour le moment, nous avons des otages, et en guise de punition, Nathalie va les garder cette nuit bien qu'en ce cas je me demande qui sera le puni… Elle est chiante la gosse…

-Oh Etienne bon sang… Soupira Linda, Abrège !
« Ca va… Restez où vous êtes, ne vous faites pas repérer, et surtout Linda, surveille ce gros pervers d'Adam. »
Linda regarda Adam, surprise, alors qu'il se frappait le front en soupirant.
« Pardon je parlais d'Amar ! Bonne nuit les petits ! »
Linda soupira.
-Bon, reconnaissons au moins qu'il n'a rien perdu de sa verve à cause de Sherman et de mes élèves…
-Vos élèves vous posent problème ?! demanda Amar
-Non, non non… Pas spécialement.
Jennifer soupira.
-Vous aussi, vous mentez très mal…
Linda regarda Jennifer sans grande émotion.

-Bien, vous pouvez vous présenter maintenant…
Nathalie regarda Linda, les yeux fins dissimulés derrière ses lunettes.
-Je suis Nathalie Kane.
Linda sembla en attendre plus.
-Et…
Nathalie soupira.
-Et je trouve que vous ressemblez à une prostituée.
Linda resta ébahie un moment. Nathalie n'avait l'air ni heureuse ni malheureuse. Indifférente.
-B… Bien… A ton tour jeune homme…
-Moi c'est Richard.
La tête de Linda tomba, désarticulée.
-Trois mois, Lindie, trois mois…

-En règle générale je pratique pour premier exercice la capture parce que c'est celui qui permet un suivi plus efficace. Je vais aussi vous donner des calepins qui vous permettront de constituer un historique. Ca c'est parce que je suis professeur d'histoire.
Richard prit le calepin et le rangea dans son sac.
-On… Va s'en servir maintenant !
Il ressortit le calepin.
Nathalie ne le prit pas et resta immobile.
-Nathalie, s'il te plait…
-Je n'en veux pas.
Linda leva les yeux au ciel.
-Jeune fille j'ignore ce que je t'ai fait mais je le paye bien cher, alors si tu pouvais m'expliquer maintenant…
-Vous êtes nulle.
-… Pardon ?
-Vous êtes nulle. Les profs sont nuls. L'enseignement c'est nul.
-D'accord alors puisque c'est nul, que fais-tu ici ?!
-J'obéis à mes parents.
-Hm… Cela n'irait-il pas mieux si tu… y mettais un peu plus de volonté ?
-Je m'en moque.
-Alors ce sera zéro.
-Ou un, ou deux, ou trois…
-Veux-tu un rapport ?
-Non.
-Alors sois un peu plus coopérative, s'il te plait.
-Non.

La première semaine fut atroce pour Linda qui se contenta d'entrainer Richard, Nathalie passant son temps à embêter des Chenipotte en utilisant de la super glu pour coller leurs pattes entre elles.
-Voilà… Bien, demain ce sera les rapports… La ville la plus proche est Oliville donc nous irons là bas pour suivre nos obligations respectives…
Linda regarda Nathalie.
-Ton rapport personnel va être très salé jeune fille.
-Je m'en moque comme vous de votre gros postérieur proéminent.
Linda soupira.
-Je n'en peux plus…
-Ignorez là.
Linda releva la tête vers Richard.
-Nathalie est une fille. Toutes les filles marchent à l'attention. Ignorez-là et elle va commencer à vous chercher, et là vous aurez une occasion de la coincer.
Linda sembla estomaquée.
-TU… TU PARLES ???
-J'avais pas trop à me plaindre jusqu'à maintenant… Vous êtes cool.
-Oh seigneur j'allais mettre dans mon rapport que j'étais enchantée d'avoir un étudiant handicapé mental !
-Vous pouvez garder ça pour son rapport à elle.
-Je t'ai entendu, moucheron !
-Heureusement que les oreilles c'est comme la raie, comme c'est apparent, ça se lave facilement.
Nathalie se retourna, offusquée, et remonta son pantalon.
-Petit connard !
-Voyez. Dès qu'on ne fait plus attention à elle, elle cherche le conflit. C'est pas une fille c'est un automate.
-La ferme, binoclard !
-Bref, on continue ? La journée n'est pas finie…
Linda retrouva un peu de foi en l'existence et renonça à son projet de se faire congeler pendant trois mois.

-Etienne est la première personne à m'avoir vraiment écoutée et comprise. C'est un garçon honnête et droit, même si il est devenu quelque peu misanthrope, et quelque peu… Poké-maniaque. Si vous préférez il préfère les Pokémon aux êtres humains.
Nathalie soupira.
-Et vous êtes amoureuse de ça ?
-Non, je suis tombée amoureuse de lui avant ça. Avant il était doux et gentil. Mais la vie l'a rendu amer et froid…
-Je parie qu'il est meilleur prof que vous.
Linda pencha la tête sur les côtés.
-Ca c'est quelque chose qui ne se détermine pas. Et je te rappelle qu'étant donné que tu n'as pas suivi mes cours avec attention, tu n'es pas en mesure de comparer, jeune fille.
Nathalie se mit à bouillir.

Le lendemain, jour des rapports, la plupart des affaires de Linda étaient couvertes de super glu.
-Oh non… Mais qu'est-ce qui…


Nathalie regardait le feu, soupirant.
Smirnoff vint s'asseoir avec elle.
-Ca va, Nathalie ? Rude journée, hein.
-C'est pas la peine de débuter une conversation sentimentale je déteste ça.
Dans son sac de couchage, Richard leva les yeux au ciel.
-J'ai cru comprendre, à mon grand regret, que tu… N'appréciais pas beaucoup Linda Trautmann, je me trompe ?
-… Elle est belle, superficielle et dévergondée. Typiquement le genre de cruche qui m'énerve.
Smirnoff hocha la tête.
-Je connais Linda depuis ma quatrième/cinquième.
-Oh non pas le passage ou je raconte ma vie pour saouler l'autre…
-Ta gueule !
Nathalie resta stupéfaite.
-Tu fermes ta gueule et tu écoutes, pour une fois. Des petites comme toi j'en fais une chaque matin et mon premier réflexe c'est de me torcher et de tirer la chasse !
Nathalie resta ébahie et Richard eut bien du mal à se retenir de rire.
-Bon. Depuis la première fois que je l'ai vue, j'en suis tombé éperdument amoureux. Elle avait… Un truc en plus que les autres filles n'avaient pas. Elle m'écoutait, elle comprenait mes craintes, et c'est la seule personne humaine que je n'ai pas peur de toucher ou de faire entrer dans mon cercle. Cercle ou auparavant seuls les Pokémon étaient admis. C'est la première personne à qui j'ai tenu la main, c'est énorme… Elle aurait pu changer ma vie si rien ne m'était arrivé. Mais, car il y a un mais… J'ai appris que son comportement charitable, complaisant, gentil, aimable… Qui a l'air de tant t'énerver…
Nathalie hocha la tête.
-…Est un fait expliqué par sa jeunesse. Les dix premières années de sa vie elle les a passées dans la rue avec ses parents et ses deux sœurs. Sa famille vivait dans une caravane sur le bord d'un périphérique routier. Très difficile… Elle a passé deux ans à aller à l'école dans la même robe qu'elle lavait chaque soir et faisait sécher au dessus de son lit. Elle aidait souvent ses parents à travailler. Depuis cela évidemment, elle n'a de cesse d'aider une âme en détresse quand elle en repère une. Elle fait des galas de charité à tout va, participe à la vie communautaire des professeurs, s'investit à fond dans la vie de son immeuble… C'est grâce à elle les fêtes de voisinage…
Nathalie hocha doucement la tête.
-Elle doit beaucoup vouloir t'aider pour ne pas avoir craqué jusque là. Je me trompe ?
Nathalie secoua la tête.
-C'est une acharnée. Elle a un mental d'acier, mais officiellement, je suis le seul à l'avoir faite pleurer…
Nathalie s'étonna.
-C'est parce que je suis son pire cauchemar incarné que Linda m'aime, au fond. Et je dois t'avouer qu'encore aujourd'hui j'ai des sentiments très forts pour elle. L'ennui c'est qu'en ce moment je me pose la question de savoir si elle serait bien avec le nouveau moi… Je sens qu'elle se sentirait un peu seule en fait, et ça m'inquiète. Le moins qu'on veuille pour les gens qu'on aime c'est leur bonheur. Et je ne la rendrais pas heureuse.
Nathalie hocha la tête.
-Y'a qu'un seul moyen de le savoir.
Smirnoff regarda la grosse fille.
-Demandez-lui si elle serait heureuse. Bonne nuit.
Smirnoff hocha la tête alors que Nathalie partait se coucher. Lui demander, ce serait… Pas mal.

Linda se tenait devant Fifi, le Galifeu d'Adam qui servait de source de chaleur. Trop près de la base ennemie, le groupe ne pouvait se permettre de faire du feu. Daniel vint s'asseoir à côté d'elle.
-Adam, Amar et Jenny sont couchés. Je prends votre tour si vous voulez.
-Ca ira, merci.
Daniel regarda le Galifeu d'Adam qui était endormi.
-Il est bien dressé. Adam n'était pas aussi attentionné envers ses Pokémon avant qu'il ne soit sous la tutelle de Mr Smirnoff.
Linda hocha la tête.
-Ca doit être dur pour vous d'être loin de lui alors qu'il est si proche.
Linda soupira.
-Dans tous les sens du terme. Parfois j'ai l'impression que je ne ferais jamais réellement partie de sa vie… Il semble trop préoccupé par… Ses rêves. Et j'ignore si je suis dedans.
Daniel regarda Jennifer.
-Qu'est-ce que vous aimez le plus chez lui ? Par-dessus tout ? Ce qui… Vous ferait l'aimer même si c'était un animal ?
Linda réfléchit, puis hocha la tête.
-Son inhumanité.
Daniel s'étonna.
-Il s'éloigne tant des hommes qu'il en devient… Surhumain. Il transcende complètement sa condition d'Être et se rapproche du Pokémon, mais au fond c'est cette part d'inhumanité qui le rend attachant.
Daniel soupira.
-Je comprends ça. Je suis amoureux d'une fille qui… Méprise ses propres sentiments. C'est un peu la même chose.
-Oh Etienne respecte ce qu'il ressent. Il se fait difficilement confiance et se parle peu à lui-même, c'est tout.
Daniel hocha la tête.
-Venez me réveiller quand vous vous sentirez inattentive.
-D'accord.
Daniel alla se coucher avec un dernier regard énamouré pour Jennifer, endormie.
Linda soupira, puis elle attrapa la radio du ranger. Elle grésilla soudain. Linda s'étonna.
-Euh…
« Bonsoir, ici le téléphone rose. Avons-nous un correspondant ? »
-Etienne, bon sang c'est une radiocommunication, n'importe qui peut la capter !
« On s'en moque. Tu as des choses à cacher ? »
-Moi non. Toi je l'ignore.
« Alors on s'en moque. »
Elle hésita.
-Il y a tant de choses que j'aimerais te dire… Je ne sais pas par quoi commencer.
« Comment tu vas ? »
Linda sourit.
-Ca va, ça va plutôt bien.
« Tu mens très mal… J'ai l'impression que Miss Piggy t'en a fait baver… »
-Elle est un peu difficile mais ça va.
« D'accord. Si tu le dis… »
-Et toi, ça va ?
« Ca ne va jamais avec moi tu sais bien. »
-Oh Etienne…
« Linda j'ai quelque chose à te demander. »
-A me demander ? Bien sur vas-y…
« Tu penses que tu serais… Heureuse avec moi ? »
Linda s'étonna.
-Euh… Etienne, je ne me suis jamais vraiment posé la question… Et ce n'est pas vraiment le moment, on est en plein programme éducatif…
« Je veux dire, est-ce que si un jour on envisageait d'avoir une relation normale, comme tous ces autres couples ennuyeux et tragiquement comiques, tu penses pouvoir… Etre heureuse à mes côtés ? »
-Je n'en sais rien, Etienne. Nous n'avons jamais été tous les deux ensemble plus d'un après-midi, d'autant que je m'en souvienne.
« … »
-Tu es là ?
« Oui… En tout cas je te trouve toujours aussi jolie. »
-Tu sais ce que je pense de la flatterie, surtout de ce genre, à quelques kilomètres de distance…
« La simagrée du dragueur malheureux… »
-Voilà !
« … »
-Etienne, il va peut-être falloir… Qu'on arrête de se tourner autour comme ça.
« Pourquoi, je trouve ça plutôt marrant, moi. »
-Ca n'est pas un jeu. J'ai des sentiments, tu as des sentiments… Il faudrait…
« Concrétiser ? »
-N'utilise pas de tels mots…
« En finir, alors. »
Linda sembla gênée.
« Tu es là ? »
-Etienne… Nos destins sont liés je crois. On ne pourra pas… Tout cesser d'un moment à l'autre…
« Je peux vivre sans toi. »
Linda resta muette un instant.
-Eh bien… Avec toi on peut dire… Que c'est… Sincère, les conversations…
« J'ai vécu 5 ans sans vous… Enfin, Kenneth m'a rendu fan de Coldplay, mais je ne vous ai pas vus pendant cinq ans. »
-Etienne, on peut vivre sans les gens, mais pas sans leur affection.
« … »
-Tu as pu vivre sans ma présence parce que l'aspect charnel importe peu pour toi…
« … »
-Mais au fond je t'ai surement manqué, non ?
« … Je dois mentir ? »
-….
« … Tu m'as manqué »
-Moi aussi, tu m'as manqué…
« C'est bien, on se ment réciproquement. »
-En effet. Tu ne m'as pas manqué, parce qu'au fond je ne t'ai jamais vraiment retrouvé.
« … »
-J'attends toujours que le vrai Etienne me revienne. Pas cette caricature cynique et sinistre.
« Je suis le même au fond. J'ai grandi c'est tout. »
-Personne ne grandit en devenant un imbuvable salopard qui fait la leçon à tout le monde !
« Je suis prof, mon boulot c'est de faire la leçon, pas de soulager Linda Trautmann dans son malheur »
-…
« Et je mène ma vie comme je l'entends, c'est-à-dire comme je veux… Par ailleurs tu penses bien que l'isolement n'a pas aidé… »
Linda baissa la tête.
-Je dois admettre que je n'ai jamais cherché à te comprendre depuis ce temps là.
« Si tu veux revoir Etienne, il te faudra peut-être le trouver en Smirnoff »
-C'est un peu ce que m'ont dit tes élèves. Que tu avais un bon fond sous tes airs méchants. Et je sais que tu as un bon fond. Ce que je n'aime pas c'est que tu cherches à briser les gens, à leur faire de la peine.
« Sauf toi. »
-Je suis immunisée, et j'ignore un peu pourquoi… Encore que je crois savoir.
« Quoi donc ? »
-Tu cherches à me garder auprès de toi, inconsciemment.
« … Pas faux… »
-Maintenant que tu vas mieux tu cherches à réunir autour de toi les morceaux de ta vie. Kenneth me l'a fait comprendre.
« Madame a subi une inspection maison… »
-Voilà. Il m'a dit que tu avais été plutôt rapide à lui pardonner ses fautes.
« Vous m'expliquerez un jour toute cette embrouille j'espère. »
Linda sourit.
-On t'expliquera ça. Et plus tard on en rira peut-être avec nos enfants…
« Nos quoi ?! »
Linda éteignit la radio et éclata de rire.

Smirnoff regarda la radio en soupirant et en secouant la tête. Il observa le dictaphone sur lequel il avait enregistré la conversation et réécouta la fin.
« …plus tard on en rira peut-être avec nos enfants…
« Nos quoi ?! »

Le visage d'Etienne fut déformé par un rictus touché, plein d'espérance.

Le lendemain, le groupe de Smirnoff s'empressa de réveiller les otages endormis et ligotés.
-Un seul à la fois sinon ça va être le bazar…
Tarpaud réveilla un des otages à coups de Réveil Forcé. Les baffes passées, l'otage se réveilla.
-Hein ? Oh…
-Salut ! Je donne le ton tout de suite…
Etienne écrasa le visage du type d'un pied rageur. La joue contre la roche, l'homme était effrayé. Clarissa se saisit les yeux.
-Oh non…
-Ecoute-moi bien, sale pourriture ! Y'a trois trucs qui m'insupportent en ce monde. La race humaine, la race humaine qui boit de l'alcool…
Sherman leva les yeux au ciel.
-Et les trafiquants d'œufs. Alors ça…
Smirnoff continua d'écraser le visage de l'homme. Nathalie et Richard le firent reculer.
-Il est attaché et prisonnier, et son patron va le tuer…
-Laissez-moi lui tracer le motif de ma pompe sur la gueule !
-Etienne, stop ! Il faut lui poser des questions.
-On sait même pas pour qui on travaille ! Notre commanditaire ne nous a jamais donné son identité !
-Normal, pour éviter qu'on le balance… Songea Sherman.
-Il ne sait pas qui vous êtes ?! S'étonna Smirnoff.
-Non et on sait pas qui il est non plus ! On avait juste un lieu de rendez-vous !
Smirnoff observa le type.
-Vous êtes un criminel de quel genre ?
-… Vous m'avez écrasé la tronche pour des œufs alors pour le reste… J'dirais rien !
Smirnoff hocha la tête.
-Pas faux, je ne tiens pas à remplir mon casier judiciaire outre-mesure. Shermy, tu appelles la police !
-D'accord.
-On va vous laisser dans l'entrepôt…
-C'est notre base…
-Chouette ! Pendant ce temps là, je vais impressionner ma blonde avec un tour de passe-passe ! Rick ! Yolanda ! Vous marchez avec moi ?
Richard et Nathalie se regardent.
-Euh…
-Vous voulez faire quoi ? Demanda la jeune fille
-On va jouer. Vous aimez jouer ? On va commencer par vider les camions de leur chargement. Clarissa, je te charge de surveiller tous ces œufs. Sherman, tu me laisses faire ?
Sherman hocha la tête.
-J'ai décidé de te laisser faire des bêtises, c'est marrant…
-Mouais. Allons-y.
Smirnoff, Nathalie et Richard partent vers les camions. Clarissa regarde Sherman.
-Vous… N'avez pas osé lui dire que vous lui faisiez confiance, hein ?
Sherman secoua la tête.
-C'est un homme effrayant…
-Je comprends que tu ressentes ça. Si tu étais un Pokémon il t'adorerait. Pour lui nous sommes… Des parasites.
-Pourquoi il est comme ça ?
-Oh je suppose qu'il a trouvé en eux ce qu'il ne trouvait pas dans les humains.

-Je sens que quelque chose va mal se passer…
Linda, Jennifer, Daniel, Adam et le ranger Amar observaient l'héliport. Edmund Price semblait furieux.
-COMMENT CA, UN AVERTISSEMENT ? Pourquoi tu me parles de ça ! Ton travail de m'intéresse pas ! Syndicaliste, peuh !! Tu t'imagines qu'un père est fier de son fils syndicaliste ?! Mouais… Je ne peux pas t'aider. Ce n'est qu'un avertissement, fils ! Cesse de m'appeler pour de telles billevesées !
Il raccrocha son portable avec énergie.
-Préparez les jeeps ! Il va falloir qu'on aille chercher les camions ! J'ignore quelle espèce d'enfoiré a arrêté nos camions mais…
Un camion arriva à l'étonnement d'Edmund.
-Tiens… Voilà une nouvelle déception…
Smirnoff sortit de la voiture, muni d'un bandana violet qui cachait ses cheveux un peu trop sages.
-Salut, Boss !
Linda manqua de s'évanouir.
-On a eu un petit problème sur le chemin, des bandits… Le chargement a été volé, une horreur.
-VOLE ??? OH BON DIEU DE MERDE !
-Rassurez-vous ! Par chance, nous avons sauvé une partie du chargement à l'entrepôt, à l'ouest.
-Votre taudis désaffecté ? Ce sont des œufs !! Ca vaut une fortune !!
-« Ils n'ont pas menti, il n'a pas de grands rapports avec eux… » Désolé, boss.
-Bon… Quel est votre nom ?
-Bentham. Jérémy Bentham.
-Jérémy, j'ai besoin que vous me rameniez le chargement intact
-Et moi j'ai besoin de voir le chargement déjà apporté.
Edmund regarda Smirnoff, étonné
-Comment ?
-Nos œufs sont tous référencés. Si nous donnons les références manquantes au fournisseur, il saura les retrouver.
-Non je veux dire, comment vous comptez les voir ? Les camions sont inouvrables…
-Ah oui ?! Vous avez essayé la force ?
-Impossible ce sont des œufs… C'est trop fragile pour qu'on essaie ne serait-ce que de forcer sur les portes.
-« Très bien, aucun œuf n'a subi de dommages » Ok… A mon avis vos voleurs ont utilisé un stratagème relevant du magnétisme. C'est courant chez les types qui stoppent les convois de voleurs. On a déjà vu ça, ça s'appelle la Clause Pierre.
-Ah…
-Je vous dérègle ça sans danger mais je peux pas vous dire comment, secret professionnel de cambrioleur.
-Vraiment ? Combien de temps ça va prendre ?
-Très peu de temps, et pour le référencement, je vais faire ça avec une liste informatique.
Smirnoff sortit son iPod. Adam et Jennifer secouèrent la tête.
-Qu'il est bête…
-Mais il croit vraiment que ça va marcher ?!
Smirnoff ouvrit un fichier image montrant une liste de chiffres.
-Voyez. J'ai tout listé ici. Montrez-moi le chargement, je vais pouvoir noter les références manquantes…
Il sortit un calepin rempli de numéros.
-Sur ce calepin fait exprès.
Edmund hocha la tête.
-Vous avez l'air de quelqu'un de sérieux… De professionnel… Ca me plait, Bentham. Allez-y.
-Merci, boss. J'y vais juste après avoir fait ça.

Linda soupira.
-C'est un malade…
-Ils trafiquent des œufs, ça doit l'énerver particulièrement… Marmonna Jennifer. Il prend des risques, il est très courageux…
-C'est sur, Etienne n'a jamais apprécié qu'on s'en prenne aux bébés Pokémon. Il est intraitable là-dessus. Je comprends qu'il fasse ça…
-J'ai vu ça… Marmonna Adam, se souvenant de l'expérience à la pension. « Il ne déconnait pas tant que ça alors… »
Quelques temps après, Smirnoff ressortit du bâtiment en poussant un chariot. Le chariot était rempli d'œufs.
-Vous les avez sortis ?! Vous avez fait vite !
-J'ai de l'expertise.
Il était suivi par Debra le Flagadoss.
-Bon, il manque quelques centaines d'œufs, par chance ils sont référencés par groupes donc j'ai compris lesquels manquaient…
-Bon travail… Au fait, pourquoi les avoir sortis dehors ?
-Oh, je vous les vole !
-Pardon ?!
Le chariot se mit alors à voler. Linda, Adam, Jennifer, Daniel et Amar s'étonnèrent.
-Vous l'avez dit vous-même ! Je suis un PRO !
-Arrêtez-le !
Les hommes de Price foncèrent sur Etienne…

-Bon… On va commencer tout ce qui concerne la capture. Qui peut me dire comment on piste un Pokémon ?
Pas de réponse. Linda commençait à craquer.
-Richard, tu n'en as aucune idée ?
-On l'amadoue avec de la nourriture, il vient, on l'attaque et on tente de le retenir et de l'affaiblir.
-C'est une méthode mais…
-On va faire quoi ? Des captures ?
Linda regarda Nathalie.
-Oui, Nathalie, des captures.
-Ca ne m'intéresse pas.
Linda hocha la tête.
-Je disais donc, on va essayer d'attraper des Pokémon, et ce…
-J'avais raison alors.
Linda manqua de commettre un Nathalie-cide.

-Pourquoi ?
Nathalie regarda Richard.
-Tu me parles, toi ?
-Pourquoi t'es comme ça avec elle ?
-Elle représente tout ce que je déteste chez un être humain.
-Le fait qu'elle soit humaine ?
-La ferme.
-Nathalie, pourquoi tu es comme ça ?
-Tu as de la chance, toi. Les garçons ne se moquent pas de toi en permanence.
-En effet, non,
-Grosse vache, bibendum, Tas de Saindoux, Enorme pintade, Gros cul dégoulinant de sauce burritos, Coudlangue obèse, Natzilla, Empire State Building, Super Big, Wailord, Mamie Wailmer, Giga Bowser, Grosse conne, Enorme pustule, grosse truie, Balise Argos…
-Ca va, ça va…
-Tu vois, toi ça fait juste 5 minutes. Moi c'est tout le temps.
-J'avoue ça doit être chiant…
-Toi tu n'as pas de problèmes. Les gens t'adorent.
-Je ne fais rien pour qu'ils m'apprécient ou qu'ils me déprécient. J'évite de parler à tort et à travers. Et surtout j'évite d'attirer l'attention sur moi et mes problèmes existentiels ce que tu fais en permanence.
-…
-Voilà tout. Quand on ne montre pas les choses, les gens les ignorent.
-Ca m'énerve qu'elle s'exhibe.
-Elle aime être jolie, les gens ont le droit d'aimer être jolis.
-Et moi j'ai le droit d'aimer être laide ?
-Oui tu as le droit. Certaines personnes se supportent telles qu'elles sont.
-Ce qui explique la chirurgie, les produits de beauté…
-Ce sont des solutions extrêmes, tout le monde n'y a pas recours. Si tu es si obsédée par ton apparence, les gens ont raison de t'insulter.
-Comment ça ?
-Une personne qui s'attache plus à son apparence qu'à ce qu'elle est à l'intérieur c'est une moins que rien. Tu veux devenir quelqu'un ? Cesse de te juger comme ils te jugent.

-Bon, hier, vous avez capturé Malosse et Blizzi pour toi Nathalie, et Galekid pour toi Richard…
-Euh, Madame…
-Richard je t'ai déjà dit que tu pouvais m'appeler Linda…
-… Je m'y ferais jamais désolé…. Euh, Linda donc… Je ne veux pas un autre Pokémon que Galekid. Je ne me sens pas capable de m'occuper de plus de deux Pokémon de façon correcte.
Linda et Nathalie s'étonnèrent.
-Je… Préfère comme ça.
-Comme tu le sens… Nathalie ?
-Moi ça me va…
Linda s'étonna, elle regarda Richard
-Ou est la vraie Nathalie ?!
Richard sourit et haussa les épaules.
-Ca veut pas dire que je vais faire des efforts. Ca veut juste dire que je vous fiche la paix.
Linda hocha la tête.
-C'est un bon début…


Debra tapa du pied. Le Séisme éloigna les adversaires. Edmund Price tenta de fuir en se dirigeant vers son hélicoptère, mais Nathalie et Richard sortent du camion et l'interceptent avec leurs Pokémon, Coatox, Galekid, Girafarig, Blizzi et Malosse.
-Les enfants !! S'écria Linda
-Restez couchée ! Souffla Amar
-Dard Venin ! Coup d'Boue !
Les deux Pokémon crachèrent des dards ou des boules de boue.
-Rafale Psy ! Eclats Glace ! Flammèche !
Les Pokémon visaient à côté, exprès pour effrayer l'homme et non pour le viser. Smirnoff sortit Erwan le Capidextre qui se débarrassa des sbires. Cependant, une horde de Rhinoferos arriva vers lui.
-Aïe…
Edmund Price sortit une Pokéball.
-Vous allez voir ce que j'en pense ! Ptera !!
L'immense oiseau de pierre fonça sur les élèves et leurs Pokémon. Soudain, une explosion projeta le Pokémon volant sur le côté.
-Quoi ?
Linda arriva. Son Papilusion se posa sur son épaule.
-Stop, Monsieur Price !
Adam, Jennifer, Daniel et Amar étaient descendus aussi.
-Qui êtes-vous ?! Attaquez-les !
Etienne se ramena auprès de ses élèves.
-Saluuut !
-Coucou, délinquant juvénile carrément trop vieux ! Marmonna Adam
-Ah c'était jouissif ! On peut le refaire ?
-Maman dit non, ironisa Jennifer
-Papa aussi ! Ajouta Adam.
Le chariot vola jusqu'à la falaise.
-Très bien.
-Comment vous avez…
-C'est ma petite Coralie, elle est dans une couveuse. Elle mène les œufs à bon port.
-Eh ben…
Une horde de Pokémon roche fonçait vers eux.
-Prêts ? On attaque ! Même vous, Ranger Amar !
-Je n'ai pas de… Pokémon !
-Génial ! Il se passe quoi si on vous laisse tout seul ?
Adam et Jennifer se regardent, entendus.
Daniel envoya Colhomard. Adam sortit Ecayon par inadvertance. Jennifer envoya Lippouti.
-Désolé…
-Un Ecayon ?!
-Oui bon ça va…
Adam rappela Ecayon et envoya Cacnéa.
-Balle Graine !
-Bulles d'O !
-Blizzard !
-Debra, Pistolet à O !
Les attaques successives ralentirent les adversaires. Linda était toujours face à Edmund.
-Ne les touchez pas.
-Et vous êtes qui, je peux savoir ?
-Iphigénie ! Ecosphère !
Le papillon s'éleva dans les airs et constitua une boule d'énergie naturelle. Smirnoff regarda le Pokémon. Il lui sembla le reconnaître.

-Etienne ?
Le gamin se retourne.
-S… Salut ! Tu me reconnais ?
-Tu es Ke… Kenneth. On est dans la même classe…
-Ouais. Tu veux jouer à la balle avec moi ?
-Euh… Nan merci.
Etienne regardait quelque chose dans un buisson
-Je… J'ai remarqué que tu te tenais toujours à l'écart des autres…
-Ouais… J'observe ce Chenipan depuis quelques jours.
Kenneth s'accroupit à côté d'Etienne. Ils virent le Chenipan se pendre par la bouche à un fil, tournoyant puis évoluant, restant Chrysacier, pendu à un fil. Les deux enfants regardaient la créature, émerveillés.
-Tu préfères regarder un Pokémon évoluer que de jouer avec tes copains ?
-C'est pas super ?
-… Si. Si c'est cool… Mais Etienne, il faut… Il faut avoir des amis c'est important….
-Ouais… Peut-être. Mais eux aussi, ce sont des amis. Les Pokémon.
Kenneth hocha la tête.
-Je suis d'accord.
Ils se sourirent. Une amitié indestructible venait de naître.

La jeune blondinette était assise sur l'escalier qui menait aux salles de cours.
-De toute façon, t'es qu'une pauvresse ! Je t'ai suivie en rentrant, tu habites une caravane.
Elle baissa la tête, honteuse. Le méchant garçon partit. Etienne avait vu la scène de loin. Il se rendit à son buisson. Le Chrysacier commençait à s'agiter. Il s'en saisit vite. Les bras chargés, il se dirigea vers les marches. Il posa le Pokémon au sol. La fillette releva la tête.
-T'es qui ? Qu'est-ce que tu me veux ?
-Chuuut ! Regarde !
La blondinette se pencha. Le Chrysacier gonfla, la poche s'éventra et laissa apparaître un magnifique Papilusion.
-Haaaan…
-Il… Il est beau hein ?
Le Papilusion se posa sur la tête de Linda. Elle regarda Etienne en souriant, mais il repartit
-Attends… Qui es-tu ?
-Euh… Etienne. Smirnoff.
-Ah… Tu es celui qui répond tout le temps en classe…
-Oui voilà… Tu avais l'air triste alors…
-Merci.
Etienne hocha la tête et retourna auprès de Kenneth.
-Ouaaaah… Quel beau cadeau… Tu avais prévu ça depuis la semaine dernière ?
-Nan…
-Bah toi quand tu fais un cadeau…


Smirnoff sourit en voyant l'Ecosphère mettre à terre le Ptera.
-Ah la garce !! Vous allez voir !
Linda sortit Gardevoir.
-Electre ! Psyko !
Edmund se retrouva immobilisé.
-Mais qu'est-ce que vous…
-Ne touchez pas à mes élèves ! Venez derrière moi les enfants !
Richard et Nathalie rappelèrent leurs Pokémon et coururent se cacher derrière Linda. Elle le relâcha de son emprise psychique.
-Maintenant allez vous-en.
Le ranger Amar émit son désaccord.
-Hors de question ! Cet homme fait l'objet d'un mandat d'arrêt international !
-Et moi je ne veux pas être menacée par quelqu'un qui aura de la rancœur d'avoir été envoyé en prison à cause de moi ! Vous partez et vous nous laissez tranquille. Nous sommes employés par le ranger pour un temps, alors nous n'avons pas de réel grief contre vous, donc…
Edmund hocha la tête.
-D'accord… Vous avez ma parole…
Il partit vers son hélicoptère. Sherman et Clarissa arrivèrent.
-Shermy, tout s'est bien passé ?
-Pas de problème, les services de santé publique sont venus chercher les œufs. L'autre chargement sera pris en charge également.
Amar était furieux envers Linda.
-Vous avez laissé partir un criminel !! Vous vous rendez compte ? Je pourrais vous faire inculper pour compli…
Nathalie repoussa le ranger qui s'avançait. Tout le monde écarquilla les yeux.
-La ferme ! Vous vous rendez compte que vous demandez à des gosses et à trois profs de faire votre boulot ? Je me demande ce qu'elle en dirait votre administration si elle savait que vous n'aviez rien foutu et tout laissé à des types qui savent à peine enseigner…
Elle regarda Linda.
-Sauf votre respect, madame.
Linda s'avéra touchée par le fait que son élève prenne sa défense. Elle se contenta d'être honorée.
Les employés refusèrent de fuir. Daniel se lassa.
-Colhomard ! Cascade !
Le Pokémon fonça sur les adversaires et les inonda d'eau. Sherman balança une Pokéball qui libéra un Tengalice.
-Tempêteverte !
Tengalice tournoya et frappa les adversaires. Avec l'aide d'Adam, Jennifer et Etienne, ils réussirent à mettre les voleurs en fuite.
-Eh bah voilà du travail bien fait ! Sourit Smirnoff. Et y'a pas eu de casse ! Beau travail, les enfants !
Amar se releva.
-Pas de casse ? Vous rigolez ?
-Oh, on s'en va, là... Il m'énerve !
-Ouais…
-J'avoue…
-Eh ! Et mes certificats ! Vous n'avez pas pris vos…
-Gardez-les ! Cria Daniel, excédé.

Les trois groupes se rejoignirent à Rosalia ou ils organisent un diner au restaurant.
-J'espère au moins que tu ne t'es pas trop disputé avec Sherman !
-Non, Linda… On n'est plus des gosses…
Linda regarda Sherman qui hocha significativement la tête.
-Vous vous êtes enguirlandés ?! Richard ?
-Ouais, ils ont pas arrêté !
Nathalie était entre Richard et Jennifer. La ronde regarda la maigre.
-Quoi ?
-Je voulais m'excuser d'avoir été froide avec toi.
Jennifer ricana.
-C'est moi qui le suis d'habitude. Mange, va. On n'est plus des gamines.
Seule la petite Clarissa semblait ne pas participer à la fête. Elle était effrayée par Smirnoff. Adam et Daniel l'entouraient.
-Ca va, Clarissa ?
Elle regarda Adam et hocha la tête.
-Oui oui…
Daniel posa sa main sur celle de Clarissa.
-Tu n'as pas à avoir peur.
Clarissa regarda Daniel, surprise.
-Il te fera rien.
-Comment tu…
-J'ai vu comment tu le regardais. T'inquiète pas. C'est juste une grande gueule.
Clarissa hocha la tête.
Plus tard dans la soirée, Sherman et ses élèves partirent se coucher. Adam et Jennifer virent Linda se lever avec un œil surpris.
-Euh… Restez là, j'ai à parler à Etienne !
-Oui, il faut que je la conseille sur ses robes, elle en a besoin…
Linda le frappa gentiment, et ils s'éclipsèrent dehors.
-J'adorerais savoir ce qu'ils vont se dire… S'écria Jennifer, nonchalamment.
-Surement des banalités… Soupira Richard

Linda et Etienne s'installèrent sur la rambarde devant le restaurant.
-C'était une bonne soirée…
-Ouais.
-J'avais hâte de te voir après notre conversation d'hier…
-Je comprends.
Linda regarda Etienne.
-Ca ne va pas ?
-Je crois savoir ce que tu voulais me dire.
Linda regarda Etienne, silencieuse. Il ouvrit calmement la bouche.
-Tu allais me dire des choses incompréhensibles, étouffées, à peine lâchées entre deux souffles, qui se feraient entendre partout sauf à mon cerveau…
Linda inspira, découverte.
-Je ne compte pas que tu fasses quelque chose que tu vas regretter ensuite. On a encore un mois et demi à faire avec les élèves, on s'y tient. La suite, on verra…
-C'est juste un baiser, Etienne.
Il la regarda.
-C'est juste pour faire disparaître cette mauvaise expression de ton visage. Et tu devrais te raser.
-Visiblement non, puisque tu allais le faire il y a cinq minutes, ça montre que ça a son petit charme !
Elle ricana. Il reprit la parole :
-Tu vas où demain ?
-Oh je vais redescendre sur Doublonville…
-Ah. Je compte retourner y travailler après tout ça.
-Ah… Tu ne retournes pas à Hoenn ?
-Il n'y a rien pour moi là bas. Ici j'ai un appartement sympa, un travail ou je suis respecté et apprécié… Là bas il y a la maison de mes parents avec ma mère overbookée, ma sœur qui ne me rappelle que de mauvais souvenirs, mon oncle qui ne veut toujours pas laisser sa sœur toute seule de peur qu'elle ne se foute en l'air et mon enfoiré de beau-père qui me déteste…
-Ne parle pas de tes parents comme ça, Etienne…
Il s'empara d'une Pokéball et montra Coralie le Korillon.
-Oh… Tu en as capturé un pour toi alors…
-Ouais… Elle est mignonne, hein ?
-Ah ça oui…
Etienne soupira et prit son regard sérieux.
-Lors de notre première vraie rencontre… Tu avais besoin de soutien moral. Tu avais besoin de parler. Et comme moi j'en suis incapable je t'ai juste montré un Chrysacier qui évolue…
-C'était une attention très mignonne…
-Le souci c'est que… Sur le moment j'ai été incapable de te donner ce dont tu avais besoin. Douze ans ont passé et j'aurais eu la même réaction. Même tout à l'heure j'ai été incapable de m'énerver contre Nathalie qui t'insultait.
Linda hocha la tête.
-Elle est très difficile…
-J'avoue que même moi j'aurais eu du mal. Mais vu sa réaction aujourd'hui je pense que ça ira mieux.
-Qui dois-je remercier ?
-Personne. Ce que j'essaie de te dire c'est que…
Il désigna Korillon.
-Elle et son espèce compteront toujours plus à mes yeux que toi. Tu passeras toujours en seconde. Je ne veux pas d'une vie comme ça pour toi.
-Mais, Etienne… Tu as des sentiments pour moi, n'est-ce pas ?
-Bien sur, bien sur. Mais… Je n'ai jamais rien vécu de… D'intense avec une femme alors qu'avec les Pokémon, chaque jour est intense.
Linda regarda le sol. Etienne aussi.
-C'est comme ça. Je ne veux pas te faire souff…
Elle le plaqua au mur derrière eux et l'embrassa. Donnant à Etienne son premier baiser à l'âge de trente ans.
Lorsqu'elle s'éloigna, elle regarda Etienne droit dans les yeux.
-Pokémon, Linda : 1 partout. Balle de match : Etienne…
Elle retourna dans le restaurant, laissant Etienne sonné. Il regarda Coralie le Korillon sur la rambarde.
-Tu te sens capable de me rendre la pareille ?!
Le Pokémon secoua la tête. Etienne hocha la sienne.
-Bah mince alors… Il fait nuit et j'ai l'impression que le soleil brille…

Le lendemain matin, les trois groupes se séparèrent.
-On se retrouve à l'examen… Soupira Smirnoff.
-Je crois que c'est convenu de toute façon.
-On verra ce qui se passera une fois là bas, mais… Je parie que mes élèves battraient les tiens ! Ricana Linda.
-Et moi je sais que Linda Trautmann n'a pas l'esprit de compétition !
Elle leva les yeux au ciel. Les groupes se séparèrent. Adam et Jennifer restèrent avec Smirnoff qui regarda Linda partir.
-Elle a un cul à se damner pour, vous trouvez pas ?…
Il regarda ses élèves, non réactifs.
-Vous nous baladez…
-Oui vous êtes embarrassé visiblement.
-Quoi, mais…
-Vous êtes amoureux d'elle ! N'est-ce pas ?
Smirnoff regarda Jennifer. Adam hocha la tête.
-Alors attends : Les allusions sexuelles c'est quand il veut cacher quelque chose, et quand il est gêné…
-Il regarde par terre, le visage indifférent.
-Voilà !
Smirnoff soupira.
-Vous me réciterez la liste des attaques normales qui infligent des dégâts dès ce soir ! C'est votre punition promise hier !
-Punition exagérée c'est quoi déjà ?
-OH LA FERME !
Les élèves ricanèrent. Le groupe se dirigea vers Oliville.

Sherman et ses élèves prenaient la direction d'Ebenelle.
-Daniel, ça a été avec Linda et les élèves de Smirnoff ?
-Adam a changé… Jennifer ça va… Madame Trautmann est une femme bien… Un peu fofolle. Et vous, avec Smirnoff ?
-Toujours la même tête de nœud…

-Linda…
Elle se retourna vers Nathalie.
-Oui ?
-Je voulais m'excuser… Pour tout.
-Mais non, tout va bien… Tu as des réactions qui te semblent logiques c'est tout.
-Je vous ai insultée…
-Tu as vu l'homme que j'aime ?
-Je vous ai traitée comme une moins que rien…
-On m'a dit des choses bien pires dans ma jeunesse…
-C'est moi qui ai mis de la colle dans vos affaires…
-………………quoi ?
-Euh… C'est moi qui…
-Jeune fille, vous allez être punie.
-Je comprends…
-On va faire du Shopping à Doublonville et tu m'accompagnes seule !
-… Aouch…
Richard éclata de rire ce qui surprit les filles.

Etienne regarda en direction de Doublonville.
-…A plus tard, rayon de soleil…
-Bon vous avancez au lieu de murmurer des cochonneries ? Cria Jennifer.
-D'accord, t'énerve pas… Grommela le prof
-Au fait, une question reste irrésolue… Songea Adam.
-Quoi, quelle question ?
-C'est quoi ce calepin rempli de chiffres ?
-Oh ça… Les microcassettes pour dictaphones ne se vendent plus dans le commerce, je suis obligé de les acheter par Internet alors je note les références dans ce calepin.
-….
-…. Vous n'avez vraiment rien d'autre à faire !
-Non en effet… Je suis un petit bonhomme malheureux…