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Civilisation Extraterrestre de ThousandFunny



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Informations

» Auteur : ThousandFunny - Voir le profil
» Créé le 23/11/2025 à 19:11
» Dernière mise à jour le 23/11/2025 à 19:12

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Mythologie   Science fiction

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Chapitre 7 : Histoire à propos de la résonance de deux âmes
— Julian ?

L'appel de son nom lui fit reprendre ses esprits.

— Je rêve ou tu as commencé à te rendormir ?

Il se frotta les yeux, étira ses bras et me regarda dans les yeux.

— Qu'est-ce que tu me veux ? demanda-t-il en baillant.

— Et bien… On est déjà mercredi et je voulais savoir si tu savais où va Arthur si tôt le matin.

— Relax, mec. Je suis là depuis l'Aube et je ne l'ai toujours pas vu. J'imagine qu'il dort toujours.

— Justement, il est déjà parti. Tu as dû le rater.

— QUOI ?!!

Mon ami se leva brusquement. Sa chaise tomba, son verre se reversa sur la table et il jeta l'entièreté de son plateau à la poubelle sans distinction entre la vaisselle et les aliments.

— Zut, zut, zut et zut ! Comment ai-je fait pour me foirer à ce point.

A l'image d'hier, il partit en trombe en direction de la sortie mais je lui retint en l'attrapant par l'épaule au passage.

— C'est inutile ce que tu fais. Une perte totale de temps.

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Abandonner et perdre un des trois jours qu'on s'est imposés ?

— Abandonner ? Oui. Perdre un jour ? Je ne pense pas. Est-ce que tu penses à ce que je pense ?

Il me jeta un regard empli d'incompréhension, cependant, la remarque eut l'avantage de le calmer pour se concentrer sur mes paroles.

— Pas du tout, je suis complètement paumé, avoua-t-il.

— Il suffit de voir le problème à l'envers. Si on n'arrive pas à le voir quand il part, il nous suffit tout simplement d'attendre son retour…


La journée passa pendant laquelle nous tînmes compagnie à Mathis, ayant obligation stricte de ne pas marcher et de rester dans sa chambre et surtout, de bouger sa chambre le moins possible.

Le crépuscule commençait à teindre le ciel de sa douce lumière orange. Il était temps pour nous de mettre notre plan à exécution.

— Bon, récapitulé-je, hier, Arthur est rentré entre 19h30 et 21h, précisément pendant que nous étions tous les deux dans votre chambre.

— Oui, me répondit Julian.

— Cependant, à 21h, lorsque j’ai rejoins ma chambre, il était déjà couché, ce qui implique le fait qu'il ait dîné et qu'il ait eu le temps de prendre une douche. Donc, il est logiquement rentré entre 19h30 et 20h.

— Donc, comme il est actuellement…

Il regarde son portable.

— …19h03, reprit-il, il faut commencer à s'engouffrer dans la forêt pour tenter d'aller à sa rencontre. Mais je me sens coupable de laisser Mathis seul.

— Ne t'en fais pas. Je suis allé lui chercher un manga à la bibliothèque, ça devrait bien l'occuper une heure et demie. Et puis, il ne faut pas oublier que Fedi reste ici.

— En route, alors !

Julian passa devant pour ouvrir la marche ; après tout, même s'il a perdu sa trace en cours de route, il est le seul à savoir quelle est la route empruntée par notre camarade, du moins à l'aller.

Cela faisait une vingtaine de minutes qu'il marchait.

— Bon, déclara Julian. On va s'arrêter dans ce secteur et attendre de voir s'il arrive.

Pas de réponse.

— Il y a un problème ?

Il se retourna et, en effet, il y avait un véritable problème : je n'étais plus là.

—--------------

Dix minutes plus tôt :
Nous marchions tranquillement dans la forêt, en faisant bien attention à ne pas rater Arthur.

Soudain, quelqu'un m'attrapa par le col et m'attira dans les fourrés sans le moindre bruit, si bien que Julian ne se rendit compte de rien. Il me plaqua ensuite sur le ventre, le nez dans la terre, afin d'être caché par les herbes.

“C'est sûrement Arthur qui va me menacer”, pensais-je.

— Pas du tout, me répondit mon agresseur.

Bien que je ne pouvais pas distinguer son visage, sa silhouette me semblait familière. Sa voix féminine aussi, ce qui m'intrigua encore plus, étant donné que je ne connais pas beaucoup de filles.

“Louna ?”, me demandé-je. “Non, impossible, la voix de cette hystérique n'est pas aussi réconfortante. Mais alors qui ?”

— T'es vraiment à côté de la plaque. Moi, une de tes camarades de classe ? On aura tout entendu…

Elle relâcha son étreinte et je pus me relever.

— C'est bon, il est parti. On va pouvoir discuter tranquillement.

Je relevai la tête et découvrit devant moi… un Chapignon.

Je crus tout d'abord à un rêve. Je suis tombé dans les pommes, j'ai pris un gros coup à la tête et hop ! Me voilà en train de délirer. Mais la réalité me rattrapa : j'étais bel et bien conscient.

Mais qu'est-ce que je raconte ? Quelqu'un me fait une blague, tout simplement !

— Qui que tu sois, sors de ta cachette ! J'ai tout compris ! Il s'agit d'une farce ! Allez hop ! Coupez les caméras ! Fin du concept !

Chapignon se prit la tête dans ses pattes.

— Pourquoi est-ce que de tous les humains de cette planète, il a fallu que je n'arrive à communiquer qu'avec le plus frappadingue ? se lamenta-t-elle.

— Il n'empêche que la mise en scène est extrêmement bien faite. Le son sort en même temps que le Chapignon articule.

Le Pokémon s'approcha de moi, et me cria dans l’oreille :

— PEUT-ÊTRE PARCE QUE JE TE PARLE NORMALEMENT, ESPÈCE D'IMBÉCILE HEUREUX !!!

Malgré cela, je poursuivais dans mon déni :

— Woah ! Tu m'as dé-fon-cé le tympan. Mais j'ai compris le truc : en fait, tu as un haut-parleur dans la bouche !

—-------------
Pendant ce temps, du côté de Julian :

— Mais où est-il passé ? Peut-être qu'il a trouvé Arthur ? Non, dans ce cas, il m'aurait prévenu.

Il fut interrompu par un cri au loin.

— CHAPI ! CHAPI, CHAPI GNON GNON GNON !!!

— Oula… Il y a un Chapignon qui s'excite là-bas… Maintenant que j'y pense, il a peut-être été enlevé par un Pokémon sauvage ?! En plus, il a laissé les siens dans sa chambre ! Je dois vite le retrouver !

Et il repartit sur ses pas en courant.

—-----------

— Libre à toi de me croire ou non, conclut Chappy. Toujours est-il que je vais t'emmener chez moi, et tu pourras constater que ma voix reste intacte. Parce qu'on peut se comprendre, c'est comme ça, on n'y peut rien.

— Ça ne me prouve toujours pas que tout cela n'est pas une mascarade.

Au détour d'un épicéa, Chapignon gratta le sol, dévoilant des planches de bois faites main. Une chose est sûre, il ne s'agit certainement pas d'artisanat humain.

— Comme tu te poses la question, je vais y répondre. J'ai creusé moi-même ce terrier et pour le fermer, j'ai récupéré un arbre mort que j'ai demandé à Cooper de le façonner au mieux.

— Au coupeur, tu veux dire.

— Non non. A Cooper.

— M… Mais… D’abord, comment sais-tu que je me posais cette question ? Je n'ai pourtant pas prononcé le moindre mot.

— Je te l'ai dit, nous avons un lien spécifique. Mais allons en parler à l'intérieur.

Chapignon frappa sur la trappe qui s'ouvrit vers le bas, découvrant un terrier humide mais vraiment spacieux.

La hauteur était idéale pour un Chapignon. Malheureusement, j'étais plus grand et je n'eus pas d'autre choix que de me déplacer à quatre pattes et de rester assis.

Tout au fond, un Toxizap jouait avec des bâtons et des cailloux colorés. J'ignore pourquoi, mais je sentais que ma présence en ce lieu était lié avec ce petit bout de chou.

— Xi hi hi hi ! fit-il en les faisant taper les uns sur les autres.

Chapignon s'approcha de lui, lui caressa la tête avant de l'asseoir sur ses genoux.

— J'imagine que tu as une tonne de questions, me dit-elle.

— Et comment ! répondis-je. Mais tout d'abord, dis-moi, euh… Chapignon… hésité-je.

— Appelle-moi Chappy. C'est mon nom.

— Ton nom ? Tous les Pokémons ont leur propre nom ?

Tout d'un coup, je me sentis coupable. Si ça se trouve, j'ai donné un nom à Bulbizarre et Tortipouss alors qu'ils en ont déjà un en réalité. Heureusement, sa réponse vint me rassurer :

— Pas forcément. Chez les Pokémons sauvages, ça n'arrive pas, on retrouve ce type de noms uniquement dans les civilisations un peu plus avancées. Mais dans mon cas, c'est différent. Il s'agit du nom que mon vieil ami m'a donné.

— Ton vieil ami ? Qui est-il ?

Tout comme la présence du Toxizap, je sentais que le rôle de ce “vieil ami” était capital dans la vie de Chappy et je ressentais comme le besoin d'en savoir plus.

— On s'en fiche. On n'est pas là pour parler de ça.

Son visage se crispa et elle baissa les yeux, comme si elle essayait de fuir mon regard plein de curiosité et d'incompréhension.

— Donc, on est bien là pour parler du petit Toxizap.

— Ça, je ne peux plus te le cacher, répondit-elle, visiblement satisfaite d'avoir changé de sujet. J'aimerais que tu le prennes avec toi.

— Quoi ? Mais il a l'air bien ici, pourtant.

— Mon réveil n'augure rien de bon. Je serai bientôt confrontée à un danger dont je ne peux pas encore en estimer la gravité. Une chose est sûre : ce gars-là est né il y a un mois. Je n'ai pas le droit de mettre sa vie en danger.

— Et du coup, tu veux que ce soit moi qui m'occupe de lui ?

— Pas tout-à-fait. Je veux que ce soit ton copain avec qui tu étais tout-à-l’heure. J'ai réussi à percevoir une similitude dans la résonance de leurs âmes.

— Je ne comprends rien à ce que tu racontes.

— Thomas ?! Thomas ?! Où es-tu ?! cria Julian, au loin.

— On n'a plus trop le temps mais je vais t'expliquer brièvement. Il existe des âmes similaires entre humains et pokémons, et lorsque leur résonance entre en contact et en rythme, cela permet aux deux êtres d'obtenir des pouvoirs décuplés. A ton avis, pourquoi est-ce qu'on peut discuter alors qu'on fait partie d'espèces différentes ?

Âmes ? Résonance ? Rythme ? Pouvoirs ? Je n'ai pas compris un traître mot de son charabia.

Je voulus poser d'autres questions mais Chappy me poussa dehors, Toxizap dans les bras.

— De toute façon, on sera amenés à coopérer à nouveau, m'affirma-t-elle. J'en ai l'intime conviction. Et ce jour-là, on pourra prendre le temps de discuter. Mais maintenant, va mettre Toxizap à l'abri, s'il te plaît. Je ne veux pas vous attirer d'ennuis.

— Mouais, en fait, t’essaies juste de me virer de chez toi pour pas que je te surprenne à nouveau en train de tabasser des Colombeau.

— Je ne vois pas du tout à quoi tu veux faire allusion. Tu dois te tromper de personne mon grand.

— Tu devais sacrément prendre ton pied vu comment tu rigolais. Comme ça : “Pih hi hi hi hi !”, m’exclamé-je en imitant le rire strident que j’ai entendu il y a deux jours.

— Je te signale que c’était avant tout pour te défendre, mon coco !

— Donc tu admets que tu tabasses des Colombeau ! Et puis, c’est quoi cette expression de grand-mère ? “Mon coco !”
— Et bien peut-être que j’en suis une, de grand-mère ? Dans ton cas, je dois même être une arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand-mère et encore j’en passe ! Vous m’devez donc le respect, la jeunesse !

C’était marrant de me disputer avec elle. J’avais comme l’impression qu’elle pourrait répondre à mes provocations, tout comme moi, je réponds aux siennes de manière systématique. C’est un peu comme si notre schizophrénie pouvait devenir vivante et interagir avec nous. L’expérience est vraiment unique et surtout grisante.

— Oui c’est ça Mémé, retourne taper des oiseaux de la Préhistoire et on repassera plus tard.

Je ne voulais vraiment pas la quitter. Lui parler, c’est vraiment une sensation particulière ; c’est comme si j’étais jusque-là incomplet et que je retrouvais enfin une partie de moi-même.

— Crois-moi ou non, mais il est possible que de vrais ennemis se cachent dans les parages. Je dois mener mon enquête donc je te prie de me laisser tranquille. Même si te voir était sympa : ça m’a rappelé de bons souvenirs.

Je ne voyais vraiment pas qui pourrait bien en vouloir à une Chapignon vivant seule dans la forêt. Je décidai de ne pas insister davantage.

— Bon, bah… A la revoyure.

— Oui, c'est ça.

Et tandis que je tournais les talons, elle se hissa en dehors du terrier et fila dans la forêt.

— Mais où étais-tu donc passé ? rouspéta Julian lorsque je le retrouvai enfin. A cause de ça, on a raté Arthur.

Il fallait rapidement inventer une excuse pour faire passer ma disparition soudaine. Et quelque chose me dit que parler d'un Chapignon qui parle n'arrangerait pas ma situation…

— Et bien… bredouillais-je. J'ai entendu ce Toxizap pleurer dans la forêt, donc je suis allé voir et il était tout seul et abandonné. Tu ne voudrais pas le garder ? Au moins, ça te ferait un troisième Pokémon pour la sélection.

Hop ! On change de sujet, on embraye. Comme ça, on évite les débats concernant ma santé mentale et tout le tralala.

— C'est toi qui l'a trouvé, pourquoi est-ce que tu ne le gardes pas avec toi ?

Il faut absolument trouver des arguments convaincants pour qu'il le garde à ses côtés, conformément à la volonté de Chappy.

— Tu sais… Un bébé, c'est beaucoup de travail et avec Plumey, j'ai déjà ma dose. Et puis, je pense que tu seras plus doué que moi pour t'occuper d'un Pokémon en bas âge.

Visiblement flatté de ma réponse, mon ami accepta la garde du petit Toxizap.

L'affaire était donc close, ma santé pas encore remise en cause et nous pouvions enfin rentrer.

Après un dîner à l'image de celui de la veille, c'est-à-dire dans la chambre de Mathis et Julian à regarder Ouisticram faire le pitre en grimpant sur Didier ou en offrant des marguerites à Salamèche en guise d'apéritif, je rejoignis ma chambre et constatai qu'encore une fois, Arthur s'était couché tôt.

Avant de faire pareil que lui, je m'assis sur mon lit et marmonai en regardant celui d'en face :

— Mais où peux-tu bien aller en journée…

— Ta gueule, je dors… marmonna mon colocataire sans même prendre la peine d'ouvrir un œil.

Et il se retourna, se mettant dos à moi. Ne pouvant rien en tirer une fois de plus, je me couchai.


—------------
Dans la forêt, un fort bruit d'impact se fit entendre. Un arbre s'écrasa au sol, des Pokémons s'enfuirent.

Il s'agissait de Chappy, ayant frappé un arbre, de frustration. Elle tomba à genoux et hurla en direction du ciel, le visage empli de larmes :

— Mon vieil ami, ça fait déjà deux fois que je ressens ta présence et que je viens à ta rencontre. Mais ce n'est pas toi ! Pourquoi me fait-on croire au miracle de ton retour ?! Pourquoi la vie m'inflige-t-elle une telle souffrance ?! Je veux des réponses !

Elle se releva et passa sa main devant ses yeux pour essuyer ses larmes.

— Je veux te revoir. Ne serait-ce qu'une fois…

Et elle disparut dans la pénombre.