Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Le Baron Rouge : Autodafé de FireHana



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : FireHana - Voir le profil
» Créé le 18/11/2025 à 18:41
» Dernière mise à jour le 18/11/2025 à 18:41

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Drame   Guerre   Présence d'armes

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Bonus: Missives parmi les missiles
Ma chère famille,

Suivant le conseil de père, je me suis tourné vers le lieutenant F. afin de vous donnez de mes nouvelles. Je n'ai plus qu'à espérer qu'elle ne tombe entre de mauvaises mains - les traitres sont partout - car il en va sans dire que ce ne sera pas que la censure qui nous attendra.

Mais revenons en aux faits. Mon arrivée s'est faite sans problème notable. Je partage ma chambre avec trois autres camarades. C'est assez petit et je suis, à ma grande tristesse, le seul qui veuille bien passer un peu le ménage - la personne charger de cette tache ne vient en effet que pour changer les draps. C'est scandaleux ; si la masse de travail est si grande pour se permettre de ne faire qu'un tiers de leurs fonctions, pourquoi n'emploient-ils pas plus de monde ? Enfin, qu'importe. J'irai en toucher deux mots au responsable une fois que j'aurai terminé de vous écrire.

J'aurai voulu vous dire que cela me change grandement de l'école militaire, mais ce n'est bien évidemment pas le cas. Ce n'est que le lieu et les têtes qui changent.

Nous aurons dans peu de temps des examens pour déterminer dans quelles fractions nous allons aller. J'aurai aimé me diriger vers les snipers, mais on m'a reproché que je manquais beaucoup de sang-froid. Je pense que je vais du coup tenter dresseur. J'ai toujours eu de bon résultats au lycée, j'ose espérer que cela sera suffisant ici. Je vous tiendrai au courant.

Je vous embrasse,
A.D.

°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Mon cher frère,

Je suis bien heureuse que ton arrivée se soit bien passée. Je suis sûre que tu réussiras tes examens - Nonos t'as toujours bien obéit depuis que tu as dix ans, il ne devrait pas y avoir de raison que cela en soit différent ici. J'imagine de plus qu'une bonne partie (si ce n'est tout) le dressage des pokémons là-bas doit être fait. Aie confiance en toi et prend du recul. Je pense sincèrement que c'est de là que tu tiens ton mauvais tempérament.

Je dois reconnaître que je ne suis guère surprise quant au peu de changement que tu rencontres. Il ne s'agit qu'après tout que de la suite logique de l'école militaire.

Est-ce qu'on t'as dit si tu pourras passer ton baccalauréat ? Je crois connaître la réponse, mais le doute me pèse. Tu étais si bien parti, il ne te manquais que de valider ton examen…

Tu as dû obtenir tes résultats le temps que cette lettre te parvienne ; j'ai hâte d'en connaître le résultat.</p>

Bien à toi,
R.D

Ps: Pour tes camarades de chambre, je crains qu'ils ne voient ceci que comme quelque chose de féminin. Je suppose qu'il n'y a pas de plus grand déshonneur que de paraître efféminé. Tu as bien du courage d'affronter leur mépris, j'espère que les choses reviendront en ordre rapidement.

°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Ma chère famille,

Je vais commencer par l'annonce de mes résultats. Tout d'abord, j'ai réussi la sélection de dressage mais je n'ai pas une très bonne notation sur la forme physique. Ce n'est pas une très grande surprise au vue de ce qui ressortait de ma formation précédente mais je dois reconnaître que je suis assez déçu. De ce fait, je suis au regret de vous annoncer que je fais partie des "nettoyeurs". Je ne compte cependant pas m'apitoyer, je ferai tout pour remonter la pente.

J'ai été aussi assigné à un scalpion, à ma plus grande horreur. Nos débuts ont été houleux, mais je crois que j'ai enfin réussi à me positionner en chef par rapport à lui.

Ma tendre sœur, j'entends ce que tu dis mais malheureusement je crains ne pas pouvoir changer ce fait en un jour... Surtout que mes camarades n'y mettent pas du leur non plus. Il fallait qu'évidement mes voisins de chambre soient des brûles-ciel et qu'ils trouvent mon Recueil. Les moqueries vont bon train et ce serait un euphémisme de dire que j'en suis bien las.

Par rapport au baccalauréat, rien ne m'interdit de le faire mais j'ai peur de ne pas en avoir ni le temps ni l'implication qu'il faudrait pour le travailler correctement. J'espère que tu comprendras. Je ne compte cependant pas abandonner l'idée d'avoir un diplôme - simplement, ce n'est pas à l'ordre du jour pas pour le moment.

Quelles sont les nouvelles de votre côté ?

Je prie l'Azur tous les jours en pensant à vous,

A.D.

°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Mon cher petit frère,

Ces nouvelles nous ont beaucoup attristés, les parents et moi. Nous sommes de tout cœur avec toi dans ces épreuves. Sois prudent, il y a encore eu des violences envers les Azuriens à la capitale. J'ose espérer qu'ils ne sont pas autant brûles-ciel que tu ne le prétends, ou qu'ils leur restent assez de bon sens pour ne pas s'en prendre à toi directement.
Je t'ai joint quelques résumés des articles que nous avions au sujet des scalpions et leur évolution. J'espère que cela te sera utile. Ils ne t'ont pas donné un pokémon facile, mais je pense qu'ils ont dû desceller malgré tout ton talent - surtout que tu sembles te faire obéir de lui.

Les nouvelles ici sont plutôt bonnes. J'ai rencontré mon dixième (ou onzième ? Cela commence à faire beaucoup !) prétendant il y a quelques temps. Il n'a pas eu l'air dérangé par ma jambe de bois, mais nous verrons si nous nous revoyons encore le mois prochain ! Quant à père et mère, ils ont toujours autant de clients. Le matériel par contre a une flambé de prix depuis quelques temps. C'est assez difficile pour leurs confrères dentistes, mais nous tenons le coup.

Nonos est étrangement calme ces derniers temps. Je pense que tu lui manques. Quel dommage que vous n'ayez pas pu être pris ensemble ; j'aurai eu l'esprit plus tranquille, et peut-être que lui aussi.

J'espère que tu n'auras pas à combattre, mais la radio nous a dit que la ville où vous étiez est la scène d'une assez grande bataille. Les annonceurs sont positifs - mais ils le sont toujours alors j'ignore si je peux les croire. J'en ai envie, mais l'idée d'avoir mon espoir trahi me fait peur.

Avec tout notre amour,

R.D.

°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Ma tendre sœur,

Je te remercie de ton travail. Je m'excuse aussi de ne pas t'avoir envoyer de lettre depuis bientôt un mois et demi, mais cela me fait beaucoup de choses à te raconter.

J'ai mené ma première bataille (et victoire) il y a environs trois semaines. Bien que nous avions été préparés, la rudesse des combats me révulse. Je ne sais même pas par où commencer - la violence, la haine, le travail en lui-même, ce pokémon dont j'ai la garde… Presque immédiatement après notre victoire, je n'ai fait que vomir. Je m'en suis remis depuis, ne t'inquiète pas pour moi, mais ce baptême de feu m'a été extrêmement rude.

Cette arme qu'on m'a donné ("Gvidon" qu'il s'appelle, quel déshonneur pour le personnage !) je crois que jamais je ne m'y habituerai. Le fait qu'il soit l'incarnation du soldat parfait, qu'il ne semble pas avoir de volonté propre et qu'il soit un enfant des ténèbres ; la seule chose qui m'empêche de me séparer de lui est l'assurance qu'à ses côtés je ne mourrais pas.

La nuit, il m'arrive aussi de revivre un morceau de la bataille en boucle. C'est juste, un moment où un obus a explosé à côté de moi ; je l'entends siffler et je sens la boue m'asperger encore et encore jusqu'à ce que je me noie dedans.

J'ai entendu des camarades (crois-moi que j'utilise ce terme à défaut d'autre mot) dire que les pokémons Psy pouvaient apaiser ce genre de vision, mais je crois que je ne pourrais me laisser approcher de la sorte. Certains sont entraînés spécialement pour détruire leurs ennemis de l'intérieur. Je n'en ai jamais vu en action mais la description des effets est terrifiante. En s'attaquant directement aux organes avec leurs capacités psychiques, ils peuvent cesser de faire battre ton cœur ou te faire imploser. Le pire est, parait-il, lorsqu'ils s'attaquent au cerveau: on y perd alors toute volonté. Il ne reste qu'un pantin de chaire qu'ils utilisent parfois pour infiltrer les rangs ennemis… Heureusement, je crois qu'ils n'utilisent pas de telle méthode dans les rangs adverses. Cela n'en demeure pas moins abject, bien entendu.

Nous nous sommes positionnés en bordure de la banlieue. Cela va faire un moment que ça dure, les gens commence à faire n'importe quoi. Le regard des habitants a drastiquement changé: nous sommes passés de héros libérateurs à des moins-que-rien. J'essaie d'avoir une conduite exemplaire pour compenser, mais tu te doutes que seul je ne vais pas bien loin.
Au moins, je suppose que je n'ai pas à subir la cantine tous les jours. Il y a une auberge où je t'écris cette lettre qui sert de très bons plats, je te joins l'adresse si, à tout hasard, tu passerais là.

En relisant ta lettre, je me suis surpris à être ému pour Nonos. Ce bon vieux caninos, il me manque. Tu me manques. Et malgré leur silence, nos parents me manquent aussi.

Je me battrais pour vous,

A.D

PS: Qu'en est-il alors de ton prétendant ? J'espère qu'il ne s'est passé que des bonnes choses entre vous.


°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Mon frère bien-aimé,

Je dois reconnaître que ton silence m'a beaucoup inquiété. Ta lettre arrive à point nommé.

Avant tout, il faut que je t'avoue une chose : dès la première missive mentionnant ton scalpion, j'ai eu peur que ta haine ressorte. Il semblerait que mon intuition ne m'ait point trompé.

Andrey, il faut que tu pardonnes et que tu te pardonnes. Tu n'étais qu'un enfant, tu ne pouvais pas comprendre qu'un pokémon (de surcroît Ténèbres) puisse avoir une vision différente de la notre. Si les choses étaient à refaire, je sacrifierai à nouveau ma jambe pour te sauver. Ces médhyénas n'étaient (et ne sont) que des enfants des ténèbres, les instruments luttant contre les spectres ; il est naturel que leur vision du monde soit distordue à nos yeux. Il en va de même pour ton scalpion.
Aussi peu intuitif que cela te soit, tente de te montrer plus tolérant. Une bête aimée se battra mieux pour son maître que si elle est battue par ce dernier, comme dit le proverbe.

(Il va de soit que je n'insinue pas que tu maltraites physiquement ton pokémon, mais je sais que tu peux être acerbe quand tu le souhaites.)

Je m'inquiète aussi de ton manque d'ami. Je sais que tu as toujours eu des soucis là-dessus, mais, dans ces temps que tu dis toi-même difficile, je suis sûre que tu te sentirais mieux si tu avais un compagnon avec qui échanger un peu. Qu'en est-il du lieutenant F. ? Père et lui ont toujours eu de bonnes relations, tu pourrais essayer. Il est un « vieux de la vieille » comme il dirait, il aura surement des conseils à te prodiguer.

Tes descriptions quant aux utilisations des pokémons Psy sont effroyables. Je me doutais que les créatures seraient exploités de manière sinistre, mais à ce point ! J'en tremble d'effroi et de tristesse pour ces pauvres bêtes et pour les soldats. Prends garde à toi, l'Azur seul sait ce que l'avenir te réserve…

Ton auberge m'a l'air tout de même bien loin de chez nous, je doute que nous puissions nous y rendre en les temps qui courent. Mais je la garderai précieusement ; sait-on jamais.

Par rapport au silence de nos parents... Ne soit pas trop dur avec eux. Leur travail et leurs inquiétudes pour toi comme pour moi leur rongent tout le temps qu'ils pourraient accorder à l'écriture. Sache qu'ils sont toujours très heureux d'entendre tes nouvelles, tout comme moi.

Vis-à-vis de mon parti, il semblerait qu'il n'était qu'un hypocrite : je n'ai plus entendu parler de lui jusqu'à ce jour. Mais ne perdons pas espoir : je n'ai pas encore trente après tout !

Nous t'embrassons très fort,

R.D

°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Ma chère sœur,

Le temps qui passe ici me parait bien long. Je suis déchiré entre le soulagement de ne pas avoir à me battre et la honte de ne pas être au front. On me l'a déjà reproché maintes fois depuis que notre compagnie s'est installée ici. Je dors très mal alors que mon lit est bien plus confortable que ce que j'avais eu lors de nos déplacements. Je ne me comprends pas…

Pourtant, malgré tout mes tourments, j'ai rencontré quelqu'un. Elle s'appelle Dunya - c'est la femme la plus douce et sincère que j'ai pu rencontré jusqu'ici. J'aimerai que vous la rencontriez lors de ma (première !) permission. Vous parlez un peu de la même façon, elle et toi, je pense que vous pourriez devenir bonnes amies.

Notre rencontre fut pour le moins particulière. Ce que je vais t'écrire va te choquer, mais lis bien jusqu'à la fin.

Sur tes conseils, j'ai été voir le lieutenant F. qui a prit soin de m'écouter. Il m'a alors conseillé de me vider l'esprit dans les bras de filles de joie. Bien entendu, j'ai été rebuté par cette idée saugrenue et abjecte, mais j'ai été tellement mal que j'ai fini par y céder.

J'ai des difficulté à poser des mots sur ce que j'ai ressenti à l'instant où je suis rentré dans le bar pour aller les rencontrer. Tout me paraissait si faux : leurs sourires, leurs tentatives aguicheuses, même leurs visages me semblaient davantage peints que réel. Les autres hommes aiment-ils donc ce genre d'artifice ? Je me pose sérieusement la question.

Parmi elles, il y avait cette femme qui nous regardaient, F. et moi. Elle ne s'est pas levée de sa chaise pour se jeter sur nous, elle ne nous a que sourit, timidement. Il y avait quelque chose d'un peu triste mais doux dans son attitude qui m'a profondément ému. Je l'ai donc très maladroitement accosté. Elle a eu un sourire et puis, sans un mot, elle m'a emmené à l’étage.

Dès que nous avons passé le pas de la porte, j'ai su que je n'arriverai pas à le faire. Quoi, j'étais révulsé à l'idée de tuer mes semblables et j'avais sincèrement cru, dans un instant de faiblesse, que je pouvais disposer d'autrui pour laver mon esprit en souillant son corps? Bien sûr que je ne le pouvais pas. Alors, nous nous sommes juste installés l'un à côté de l'autre sur le lit. Et j'ai pleuré.

C'est comme ça que nous nous sommes rencontrés.

Je lui ai régulièrement rendu visite depuis. Nous parlons beaucoup, du gouvernement, de la guerre, de nous. Elle a eu une vie terrible tu sais. Je pourrais m'étendre dessus mais je préférerai que tu l'entendes par sa bouche ; cela sera mieux.

Je ne lui ai pas encore dit que j'étais Azurien, mais je compte le faire dans les plus bref délais. Je ne pense pas que cela devrait poser problème ; mais je ne peux m'empêcher d'avoir de l’appréhension...

Revenons-en à toi. Je suis navré que ton parti est pris la fuite. Je ne sais pas comment tu fais pour ne pas avoir de rancœur envers moi. Bien que tu affirmes que nos parents ont tourné la page depuis, je crains qu'il ne reste dans leur cœur une pointe d'haine à mon égard pour tout ce que je te fais endurer (malgré moi). Je ne peux pas les blâmer, mais je ne peux nier que j'en souffre.

Je vous enverrai un télégramme pour vous dire quand je serai en permission.

Bien à toi,

A.D

°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Mon cher frère,

Je ne mentirai pas en disant que j'ai effectivement été très choquée en apprenant que tu avais failli commettre un tel sacrilège, mais je suis également soulagée que tu n'y aies point cédé. C'est le principal. Père en tiendra surement un mot pour monsieur F. à l’occasion.

Je suis ravie que Dunya ait de la conversation ; j'ai hâte de la rencontrer ! J'espère que les choses continuent de bien aller entre vous. J'espère aussi que vous pourrez vous soutenir mutuellement en ces temps difficiles. Je pense sincèrement que maintenant que tu as une oreille attentive, les choses iront mieux.

Je suis un peu sceptique quant à ta permission - n'est-ce pas un peu tôt ? Enfin, tu me diras que tu es surement mieux placé que moi pour connaître les détails de ce genre de choses… Je prie pour que ce jour arrive vite ! Tu nous manques beaucoup.

Comme tu sembles très tourmenté par le silence de nos parents, je les laisse prendre la parole.

Avec tout mon amour,

R.D
______________________________________

Mon fils,

Je suis désolé que notre silence t'ait fait autant de mal. La situation, comme a dû te dire ta sœur, est assez compliqué à gérer ces derniers temps. Nous avons été bombardés il y a quelques jours ; notre cabinet a, de peu, failli être rasé. Nous pensons, peut-être, partir chez ta tante maternelle en campagne. Ce serait sûrement mieux. Mais ta mère n'est pas pour - pour les clients et notre matériel. C'est vrai que c'est non négligeable, mais, tout de même… Je prie pour nous ne regrettions pas cette décision.

Dans tous les cas, je tenais à te dire que nous t'aimons. Tu as fait des erreurs plus jeune, certes, mais t'avons pardonné depuis. Si un homme ne s'arrête qu'à une malheureuse jambe, alors il n'est pas digne de R. C'est peut-être, finalement, un moyen efficace pour qu'elle trouve le bon. Nous t'accueillerons, toi et ton amoureuse, à bras ouvert le moment venu.

Je prie l'Azur que tu nous reviennes,

Ton père
__________________________

Mon grand garçon,

Je suis heureuse d'entendre que tu aies rencontré quelqu'un, et ce qu'importe le moyen pour que tu aies fait cette rencontre. Le destin est parfois étrange, tu sais. Je souhaitais aussi te présenter mes excuses - nous aurions dû te donner directement de nos nouvelles, comme ici. Ce n'est pourtant pas si dur ! Je suis désolée que nous n'y ayons pas pensé à ceci plus tôt.

Le fils de nos voisins (E.), avec qui tu t'entendais bien enfant, est parti rejoindre le front lui aussi. Je sais que, l'armée est grande et les bataillons nombreux mais j'ai espoir que vous vous retrouviez. Cela serait bien que tu revoies quelques têtes connues. Entre Azuriens, il faut se serrer les coudes !

Je partage avec ta sœur un certain scepticisme quant à ta permission mais nous l'attendons de tout cœur. Nonos aussi sera ravi de te revoir ! Il fait beaucoup de peine ces derniers temps. Il pleure souvent sans raison apparente, je prie pour que ce ne soit pas un mauvais présage.

Prends soin de toi et ne fais rien de trop téméraire !

Ta mère

°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°

Le 20 Oct 19xx
Nikita Volansky
Général du bataillon 354
Vous informe à regret de la mort du soldat Andrey Doleschall suite à une balle dans le cœur le 16 Oct 19xx -stop-
Le corps arrivera d'ici quelques jours suivant ce télégramme -stop-
L'Aurore remercie son sacrifice pour la nation qui ne sera pas vain -stop-
Toutes nos condoléances -stop-