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Une ville où il fait bon mourir de GumZ80



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Informations

» Auteur : GumZ80 - Voir le profil
» Créé le 25/08/2025 à 12:01
» Dernière mise à jour le 25/08/2025 à 12:01

» Mots-clés :   Galar   Kanto   Présence de personnages de l'animé   Présence de personnages du jeu vidéo   Suspense

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Chapitre 3 - Nouveau jour, nouveau plan
Des larmes coulaient le long de la joue de Matilda.


Quand elle était arrivée sur le chantier ce matin, elle était peinée de ne pas y trouver Ben, son collègue rencontré la veille.
Sa peine se transforma rapidement en peur quand elle aperçut une équipe de Leveinard rentrer d’un pas hâté dans la Tour Pokémon.
Elle rejoignit la foule de passants qui s’attroupaient autour de la Tour Pokémon, contenu par des barrages de police. Elle réunit ses deux mains devant sa poitrine et ferma les yeux, priant pour que ses craintes soient erronées.

Et pourtant..
Quand les Leveinard ressortirent de la Tour, elle reconnut immédiatement le visage de Ben parmi les quatre hommes inconscients, allongés sur des civières.
Elle joua de l’épaule pour se rapprocher de la Tour. Pour se rapprocher de Ben.

- Navré madame, mais vous ne pouvez pas avancer davantage, l’arrêta un agent de police.
- Je connais l’un de ces hommes, justifia Matilda.
- Je suis désolé pour vous, s’excusa l’agent. Mais je ne peux pas vous laisser passer pour autant.

Matilda regarda les Leveinard harnaché les civières entre deux Roucarnage.

- Où les emmène-t-on ? demanda Matilda à l’agent.
- L’Hôpital de Céladopole sera bien plus à même de prendre en charge ces ... cas particuliers, dit l’agent en jetant un regard aux hommes inconscients.

Quand le regard de l’agent chercha de nouveau celui de la jeune femme, elle n’était plus là. Matilda se précipitait déjà sur la route 8 afin de rallier Céladopole au plus vite.
Tandis qu’elle courait, elle aperçut le vol des Roucarnage au-dessus de sa tête. Elle accéléra sa course.

Et maintenant, elle était là, assise dans un couloir d’hôpital, les yeux larmoyants pour un homme qu’elle venait de rencontrer.

- Tard, l’interrompit un Pokémon

Matilda releva les yeux et vit son Chetiflor tenir un gobelet entre ses yeux. Ptitard utilisa l’attaque Pistole à Ô pour remplir le gobelet. Chetiflor utilisa l’attaque Spore sur le breuvage et tendit le gobelet à sa dresseuse.

- La fameuse infusion Cheti-Tard, sourit Matilda en s’essuyant les yeux d’un revers de manche. Merci les amis.

Elle s’agenouilla au sol et prit ses deux Pokémon dans ses bras.
Elle ne vit pas Croman traverser le couloir d’un pas énervé.

Le maire de la ville entra dans la chambre où les quatre travailleurs inconscients étaient soignés. Il y retrouva Mack.

- Monsieur le maire, se redressa Mack, surpris de le voir ici.
- Expliquez-moi ce qu’il s’est passé, ordonna Croman.
- Je ne peux le dire avec exactitude. Mais ces quatre hommes étaient chargés de ... vous savez, bégaya Mack.
- Nous allons devoir revoir les conditions de notre contrat, monsieur Mack.
- Que voulez-vous dire ?
- Votre société a été engagée par la ville de Lavanville afin de la rendre plus attrayante. Au lieu de ça, quatre de vos hommes ont pénétré la Tour en dehors des heures de travail et ont détruit plusieurs stèles qui rendaient hommage aux proches des Lavanvillois.
- Vous vous foutez de moi, s’énerva Mack.
- Pour ces raisons, je mets fin à notre contrat, conclut Croman. Estimez-vous heureux que cela n’aille pas jusqu’au Tribunal.

Croman tourna les talons et s’apprêta à sortir de la chambre.

- Et si nous y allions ? Jusqu’au Tribunal, le questionna Mack.

Le maire jeta un regard à l’entrepreneur qui glaça le sang de ce dernier. Sans le moindre mot, Croman sortit de la chambre.

En quelques heures, les camions à l’effigie d’un Mackogneur, qui stationnaient le long de la Route 8, reprirent la route. Ces derniers avaient été tagués. Le nom de « Mackonstruction » avait été remplacé par d’autres mots qui ne peuvent être écrits en raison de leur vulgarité.
Des Lavanvillois et Lavanvilloises s’étaient rassemblés à la sortie de Lavanville qui donnaient sur la route 8 pour injurier les employés de la société de construction et leur jeter des tomates au visage.
Ces derniers baissaient tous les yeux au sol.

Au dernier étage de la Tour Pokémon, Fuji balayait les débris de stèles. Croman le rejoignit et, sans un mot, il saisit un balai et accompagna le vieil élu. Fuji regarda un instant le maire puis reprit son nettoyage.
Les deux hommes balayèrent sans un mot.

Deux yeux blancs apparurent au travers d’une tombe encore intacte. Ils rencontrèrent le regard de Croman.
Aucun des deux ne détourna du regard pendant plusieurs minutes, se défiant mutuellement.
Puis les yeux blancs disparurent.

- Je n’avais pas fait attention à l’heure, dit le maire. Nous devons y aller, M. Fuji, si nous ne voulais pas être en retard à la réunion du conseil.
- Vous avez raison, répondit le vieil homme. Je finis juste de balayer ce coin et je vous rejoins.

Croman acquiesça. Il reposa son balai et quitta l’étage.
Les yeux blancs réapparurent et regardèrent le maire quitter la Tour.
Ils se posèrent ensuite sur M. Fuji qui les fixaient déjà. Le vieil homme sourit.
Une bouche souriante apparut alors.
M. Fuji tendit son poing en direction de l’esprit. Un poing violet apparut et vint taper celui du vieil homme.

- Bien joué, mon vieil ami, dit M. Fuji.
- Truuum, lui répondit l’esprit.


Dans la salle du conseil, Croman se tenait debout. Face à lui, en cercle, étaient attablés les différents élus de la ville. De gauche à droit, il y avait Oswald, l’élu aux airs bourrus en charge de l’Urbanisme, ainsi que Fantin et Spencer, deux frères jumeaux, le premier est élu en charge de la Jeunesse tandis que le second est en charge du Commerce.
Avec un léger retard, se joignit à eux M. Fuji, l’élu en charge de l’égalité entre Humains et Pokémons.

- Messieurs, commença Croman. En tant que maire de cette ville, je vous présente mes sincères excuses pour les événements de la nuit dernière et je prends l’entière responsabilité d’avoir fait appel à une entreprise aux mœurs plus que douteuses.

Aucun élu ne prit la peine d’intervenir.

- Mais je dois bien vous avouer, continua-t-il, que ces événements m’ont ouvert les yeux. Nous ne pouvons faire de Lavanville une ville nouvelle, une ville vivante, si nous ne prenons pas en considération ce qui fait la spécificité de Lavanville : ses habitants. Les vivants et les non-vivants.

M. Fuji ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Ravi que le maire ait compris son message.

- C’est pourquoi, conclut Croman, je décrète la destruction totale de la Tour Pokémon.
- Quoi ?! lâchèrent inconsciemment M. Fuji et les autres élus.
- Cette tour grouille de Pokémon non dressés qui peuvent s’attaquer à tout citoyen de Lavanville. Pour la sécurité des Lavanvillois et Lavanvilloises, cette tour doit être détruite afin que nous bâtissions du nouveau par-dessus.

M. Fuji se leva brusquement. En colère contre le maire qui n’a pas du tout compris son message.

- Croman, c’est inacceptable ! Qu’allez-vous faire des nombreuses âmes qui reposent dans la Tour ?
- M. Fuji, je me suis déjà rapproché des maires de Safrania et de Céladolope. Un cimetière commun entre nos trois villes serai bâti le long de la Route 8. Nous allons faire en sorte de déplacer, dans le plus grand respect, l’intégralité des dépouilles.
- Je ne parlais pas des dépouilles, Croman. Mais des âmes. Comment allez-vous déplacer des âmes ?
- Une équipe, provenant de la Région de Galar, est en route.
- Quelle est la mission de cette équipe ? interrogea le vieil élu.

Les trois élus regardaient le ping-pong entre Fuji et Croman, sans dire mot.


Une fois par semaine, autour de la Boutique Pokémon de la ville, s’étendait le marché où se réunissaient commerçants et artisans. Deux maraîchers étaient satisfaits de leur vente du jour, notamment de l’achat massif de tomates par les Lavanvillois et Lavanvilloises.
Ils étaient si occupés à discuter de ce chiffre d’affaires invraisemblables qu’ils ne virent pas une souris à la peau marron, jaune et noire se faufiler dans les stands et leur voler une pomme.

- Ko, dit la souris, fier de son larcin.

Le bruit attira l’attention des maraîchers. Le Pokémon souris, pris la main dans le sac, prit la fuite.

- A moi, Ortide, appela un Maraîcher en lançant une Pokéball en l’air. Poursuis ce voleur.
- Empiflor, aide Ortide, appela le second Maraîcher

Ortide et Empiflor poursuivirent la petite souris jusqu’à la route 12. Au détour d’un virage, les deux Pokémon Plante-Poison heurtèrent un autre Pokémon.
Prêts à en découdre contre cet obstacle, les deux Pokémon lui jettèrent un regard noir mais furent rapidement effrayés par son look démonique.

- Attaque Trépignement, dit une voix féminine.
- Liath, dit le Pokémon.

Il se mit à frapper le sol du pied. Des pierres jaillirent et, d’un revers de la main, le Pokémon Démoniaque les projetta contre Ortide et Empiflor qui tombèrent KO d’un coup.

- Reviens, Angoliath, rappela la voix féminine.

Le Pokémon Souris grimpa le long du bras de la jeune femme et vint se poser sur l’épaule du manteau cloutée qu’elle portait.

- Morpeko, on vient à peine d’arriver et tu te fais déjà remarquer...
- Tu peux parler, Rosie, dit une voix masculine.

La jeune femme se retourna. Derrière elle, accostaient deux hommes et une femme. Ils étaient tous vêtus d’une veste en jean noire sans manche sous laquelle ils portaient un tee-shirt noir arborant une sorte de Y rose qui avaient été retournés de 90° sur la gauche. Ils rappelaient dans leur Pokéball trois Sharpedo.

- C’est la dernière fois que tu m’appelles comme ça, ordonna la jeune femme. Mon prénom, c’est Rosemary. Pas Rosie.
- Désolé, dit l’un des hommes.
- Allez, dépêchons-nous, reprit-elle. Nous avons une Tour à purifier.