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Civilisation Extraterrestre de ThousandFunny



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Informations

» Auteur : ThousandFunny - Voir le profil
» Créé le 01/08/2025 à 17:18
» Dernière mise à jour le 01/08/2025 à 17:18

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Mythologie   Science fiction

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Chapitre 6 : Festin de marguerites
"Hisashiburida ne" comme diraient les japonais ou "ça fait longtemps" en français ! Pour ceux qui m'ont découvert, qui m'ont envoyé des commentaires et pour les rares qui attendaient la suite : Je suis désolé !
Vous vous êtes sûrement dit que la fic' a été oublié alors que pas du tout ! J'ai juste complètement oublié de poster les chapitres suivants !!! Encore une fois, je présente mes plus plates excuses.
J'espère que cette attentes ne fut pas trop longue. Je vais essayer de garder un rythme de parution hebdomaire du moins jusqu'à la fin des vacances d'été.

Sur ce, bonne lecture.

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Je me réveille au petit matin à cause d'un chatouillis au niveau du nez. Il s'agit de Plumey qui, je ne sais comment, s'est endormi affalé sur mon visage.

Contrairement à la veille, je garde mon sang froid et je le pose délicatement sur mon oreiller tandis que je me lève. Visiblement pas dérangé plus que ça, le Pokémon Plumefeuille se remit à ronfler quelques secondes plus tard.

Je ne savais pas qu'une chouette pouvait ronfler. Comme quoi, on en apprend tous les jours avec lui.

Celui qui est plutôt dérangé par les grasses mat’, c'est bien Tortipouss, en train de frapper le mur avec son sabot dans le but de nous réveiller. Sans même m’en rendre compte, je m’approche de lui et lui caresse la tête. Même si je sais que c’est le Pokémon de Fedi, je n’ai guère envie qu’il s’ennuie autant ici qu’avec lui.

— Je m’habille, et on va petit-déjeuner, c’est promis, lui chuchotai-je.

En allant chercher ma valise restée à l’entrée depuis hier soir, je me rendis compte que le lit d’Arthur était complètement vide. Les draps étaient tout froissés, la couette à moitié par terre.

“Bon, me dis-je, il est certainement monté prendre son petit-déjeuner et reviendra plus tard pour ranger ses affaires.”

Pendant près de vingt minutes, je déballe mes affaires et les range dans le placard prévu à cet effet. Une fois terminé, il est 9h26, il faudrait sérieusement songer à descendre à la cafétéria avant que tout ne soit rangé.

J’enfile un tee-shirt noir et un jean et je quitte la chambre avec Plumey dans les bras, ce dernier visiblement pas motivé à l’idée de se réveiller. Heureusement, Tortipouss a réussi à faire lever Bulbizarre car il aurait été encombrant de le porter en plus de Plumey.

Malgré la présence de deux ascenseurs, je décide de prendre les escaliers ; après tout, un peu de marche ne fait pas de mal, même si mon avis n’est visiblement partagé par tout le monde, notamment Bulbizarre qui grogne et Tortipouss qui frappe le sol à l’aide de son sabot.

Dès lors que j’arrive à la cafétéria, je remarque mes amis Mathis, Fedi et Julian en pleine conversation autour d’une table de six personnes. Une fois mon plateau bien garni, je m’assieds près d’eux.

— Salut, Thomas ! T’es enfin levé ! s’écria Mathis. Est-ce qu’Arthur est toujours dans la chambre ?

— Arthur ? Non, ça doit bien faire une demi-heure que je suis levé et je ne l’ai pas du tout vu.

— C’est bizarre quand même, il y a dix minutes, lorsqu’on est arrivé ici, il nous a dit qu’il devait aller chercher quelque chose dans la chambre et qu’il reviendrait vite.

— Je vous assure que je ne l’ai pas croisé à l’étage, insisté-je.

Julian se leva brusquement.

— Je vais le chercher ! Il est certainement sorti pour s’entraîner ou un truc dans le genre. Il n’a que dix minutes d’avance, je devrais le trouver facilement.

— Oui, mais c’est dommage, se désola Mathis, il a dit qu’il viendrait avec nous aujourd’hui…

— T’inquiète ! Je le ramènerai, promit Julian.

Et il partit en trombe en direction des étages inférieurs.

Après quelques instants de silence, je me décidai à le briser.

— Bon bah… On n’est plus que trois.

— Mmh, acquiescèrent-ils de manière totalement synchrone.

— Tous les trois, comme au bon vieux temps.

— Mmh.

— Au fait, Nathanaël ne vient pas ?

— Mmh, acquiesça Fedi sans réfléchir.

— Il a dit qu’on avait besoin de deux membres supplémentaires de la filière assistance donc il s’en charge de son côté, me répondit Mathis.

— Je vois. Au fait, Fedi, je te rends Tortipouss, m’exclamai-je en lui tendant le Pokémon Minifeuille.

— AAAAH ! Non ! Je ne suis pas prêt… Tu voudrais bien le garder en attendant ? Il me fait vraiment flipper ! bredouilla-t-il.

— Bon… Je n’y vois pas d'inconvénient personnellement, mais, tu es sûr ? Je ne vais pas pouvoir le garder indéfiniment tu sais ?

— Oui. Oui, je sais.

En soi, ça ne m’embêtait pas de devoir m’occuper de Tortipouss un peu plus longtemps mais… que ressent-il, lui ? Son partenaire est Fedi. Pas moi. Il a plus besoin de passer du temps avec lui qu’avec moi.

Je pris Tortipouss dans mes bras et lui dit :

— Bon, je ne sais pas si tu as compris, mais on va encore devoir passer nos journées ensemble.

— Tor ! Ti ! répondit-il en tapant son sabot sur la table.

Surpris, je le lâche et il retourne se goinfrer un peu plus loin sur la table.

— Bon ! lancé-je en sa direction. Dorénavant, je t’appellerai Commissaire puisque tu aimes tant taper sur le sol pour exprimer tes décisions ; comme les commissaires priseurs quand ils disent “adjugé vendu” !

Le Pokémon Minifeuille se retourna et me toisa quelques instants avant de me sourire et surtout, de finir son repas.

Vers 10h30, nous sortons du campus et pénétrons dans la forêt à proximité. Devant moi, Mathis avance d’un pas décidé tandis que Fedi préfère plutôt rester derrière moi. En effet, le cadre ne lui était pas du tout accueillant, partout sur les arbres on pouvait apercevoir des Mimigal ou encore des Cheniti pendus aux branches.

— J’aimerais bien croiser un Pokémon de type feu bien balèze, nous confia Mathis.

— Certes, mais même s’il rentre dans ta Pokéball, tu n’es pas sûr de devenir ami avec lui, remarqué-je.

— Pas grave ! Une fois capturé, nous aurons tout le temps de faire connaissance.

En symbole de détermination, il sortit une boule vide de sa poche et commença à jongler avec.

Même si je ne partage pas du tout son point de vue et que je pense qu'il faut s’entourer d’alliés de confiance, je dois malgré tout lui concéder le fait que je devrai absolument me trouver un troisième compagnon d’ici lundi pour ne pas être disqualifié.

Alors que j’étais perdu dans mes pensées, un mouvement en provenance des arbres environnants me ramena à la réalité. Visiblement, je ne fus pas le seul à le remarquer ; Mathis plissa les yeux en direction de l’arbre et Fedi fit un pas en arrière.

— Pas intéressant. C’est simplement un singe comme Capumain, déclara Mathis en rapprochant ses lunettes de ses yeux. On continue.

Il s’agirait d’un singe. Je ne peux que faire confiance à son jugement étant donné que je ne regardais pas mais compte-tenu de l’environnement dans lequel nous sommes, il n’est pas impossible qu’il s’agisse du singe des forêts Ouistempo, un Pokémon plante que j’admire beaucoup !

Je me baisse et m’adresse à Commissaire et Bulbizarre en chuchotant :

— Auriez-vous vu vers où est parti le Pokémon singe ?

— Bulb, acquiesça le Pokémon Graine.

— Parfait ! Conduis-moi à lui, s’il te plaît.

Bulbizarre bifurqua à gauche et je le suivis, quittant complètement le chemin emprunté par mes copains.

— Mais où est-ce que tu me vas ? me glissa Fedi.

— Je cherche juste des Pokémons dans mon coin, moi aussi. Ne t'en fais, suis Mathis, je ne serai pas long.

— Ne te perds pas.

— T'inquiète, je ne me perds jamais.

— Sauf hier.

— Tu marques un point. Allez, on se retrouve plus tard. Promis.

Bulbizarre était déjà quelques mètres devant, Commissaire sur ses talons.

Après m'être assuré que mes amis ne font pas pour moi, je les rejoignis.

Le Pokémon scrutait attentivement le sol à la recherche d'une éventuelle trace. Soudain, il renifla puis enroula ses lianes autour d'une branche juste au-dessus de lui et y grimpa.

Là-haut, il regarda les feuilles, à la recherche d'un éventuel indice. Après quelques secondes, il remarqua certaines feuilles noircies, signe ostentatoire qu'un être était récemment passé ici.

Il sauta à terre et continua tout droit, nous à sa suite.

Dans la boue, des traces de petits pieds de type bipède étaient visibles au centre du chemin tracé par l'alignement des arbres. Bulbizarre avança vers un buisson et y extirpa un trognon de pomme, certainement balancé à la hâte par notre Pokémon Singe.

Après cinq minutes à suivre Bulbizarre, nous arrivâmes à un embranchement ; deux chemins s'offraient à nous : celui de gauche menant à des arbres fruitiers en bordure d'un lac et celui de droite, s'enfonçant encore plus profond dans la forêt.

Bulbizarre réfléchit un instant puis opta pour le chemin de droite.

— A droite ? le contredis-je. Le Pokémon avait l'air d'avoir faim, nous avons même retrouvé un trognon de pomme. Il est logique qu'il soit allé se restaurer à gauche.

Mais le Pokémon Graine ne voulait pas lâcher l'affaire et continua à m'indiquer la droite.

— Bulb !

Commissaire se posta à côté de lui et commença à frapper le sol de sa patte, comme pour me dire qu'il fallait aller par là-bas. Quant à Plumey, il s'était assoupi en mordillant mon oreille.

A deux contre un, je décidai de suivre les deux Pokémons plante.

En marchant, nous découvrîmes un immense parterre de marguerites. Au centre de celui-ci, un Pokémon à l'apparence d'un singe orange avec le bout de la queue enflammée était accroupi en train d'observer les fleurs.

Semblant ne pas nous avoir remarqué, il se leva sur ses pattes arrières et commença à gambader en prenant soin de ne pas marcher ou de ne brûler aucune fleur.

A mon grand dam, il ne s'agissait pas de Ouistempo, mais de Ouisticram, le Pokémon Chimpanzé de type feu. Ce dernier s'arrêta devant une fleur, la cueillit et la sentit avant de la serrer contre son cœur.

Je m'accroupis devant Bulbizarre, de sorte à ce que l'on puisse de regarder à la même hauteur.

— Bien joué, Inspecteur Tulipe ! l'acclamé-je en le saluant. Encore une affaire rondement menée !

Inspecteur ouvrit la bouche et tira la langue, sur laquelle se trouvait quelques feuilles. Je les pris et pus constater que les tâches noires n'étaient pas dues à de la crasse, mais bien à des brûlures, très certainement causées par la queue enflammée de Ouisticram.

— Tu es vraiment trop fort, lui dis-je.

— Ouisti !

Pendant que l'on discutait, le Ouisticram s'était approché de nous, sa marguerite à la main. Contrairement, à ce que j'aurais pensé, il n'a ni été agressif envers nous , ni eu peur de moi.

S'ensuivit une discussion entre Inspecteur, Commissaire et lui que je ne compris guère et que j'ai choisi de ne pas retranscrire ici afin que ni vous, ni moi, ne perdions notre temps.

D'un coup, leur conversation sembla cesser. Inspecteur acquiesça d'un hochement de tête et les trois créatures s'élancèrent dans les fourrés en direction de là où nous étions venus.

— Attendez-moi ! m'écrié-je.

Après quelques minutes de course à pied, les Pokémons s'arrêtèrent. Par curiosité, j'écartai le buisson devant nous et vit Mathis à moitié caché par un arbre.

— Les copains ! Je vous ai retrouvé ! m'écrié-je.

J'entendis un bruit de fuite précipitée dans mon dos mais je n'eus pas le temps de voir de quoi il s'agissait.

— Bordel ! pesta mon ami.

— Mais qu'est-ce qu'il y a encore ?

— A cause de toi, il est parti !

— Quoi donc ?

— Le Pokémon balèze qu'il venait de trouver, intervint Fedi.

— Je suis désolé, m'excusé-je.

Pendant ce temps, le Ouisticram sauvage passa derrière Mathis et se retrouva nez-à-nez avec Salamèche. Il fit un pas en arrière, mit un genou à terre et lui offrit maladroitement sa marguerite.

Salamèche le regarda avec incompréhension, prit la fleur et la goba.

Pendant quelques secondes, Ouisticram afficha une mine désemparée, qui nous fit bien rigoler, avant de reprendre son sérieux et de lui sourire.

— Bon, dis-je pour briser le silence, et si nous cherchions ce fameux Pokémon balèze ? Et de quoi s'agissait-il ?

— C'était un Galifeu et il est parti par là, me répondit-il en pointant la direction du doigt. Par ta faute, ajouta-t-il avec dédain.

S'ensuivit une laborieuse ascension. Effectivement, la direction par laquelle s’est enfui la Galifeu était en réalité une immense pente caillouteuse à souhait qu’il nous fallait gravir.

Voyant Inspecteur et Commissaire galérer à avancer, je renvoyai le premier dans sa Pokéball et pris le second dans mes bras, faute d’avoir la sienne.

Mes Pokémons n’étaient pas les seuls à avoir du mal, c’était aussi le cas de Salamèche qui eut besoin d’être épaulée par Ouisticram ainsi que de Didier qui roulait littéralement sur les graviers.

Tandis que je gravissais la pente pour en finir le plus rapidement possible, je vis Fedi en train d’aider Mathis. Ce dernier n’avait ni le matériel, ni la condition physique nécessaires pour ce genre de chemin casse-figure. D’ailleurs, je pense que c’est uniquement sa volonté à retrouver ce Galifeu qui le poussa à faire cet effort. Que ce soit dans un jeu ou dans la vie en général, ce n'est pas du tout son genre d’abandonner.

Une fois en haut, je pose Commissaire à terre et m’arrête dos à la pente, histoire de souffler un peu. Je me retrouve alors nez-à-nez avec l’entrée d’une grotte. A en juger par la barrière de bois complètement gondolée et bouchant l’entrée de la caverne, il s’agit certainement d’une ancienne mine exploitée par les hommes, il y a quelque temps déjà.

Intrigué, je m’approche à pas feutrés de l’entrée, dans le but de voir quels types de Pokémon peuvent bien vivre à l’intérieur quand j’entendis ceci :

— Putain !!! Chemin de @#?!$ !

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Je crois que c’est sa cheville ! annonça Fedi.

Je descendis en trombe pour les aider. Mathis était assis par terre et se tenait la cheville.

Avec l’aide de Fedi, je le pris par le bras afin de le relever et de l’aider à monter jusqu’en haut.

— Ne me touche pas ! En plus, c’est à cause de ta connerie qu’on en est là !

Malgré ses protestations, il n’était pas vraiment en état de refuser notre aide étant donné qu’une douleur fulgurante l’empêchait de marcher correctement. Une fois arrivé en haut, et qu’il s’était un peu calmé, je lui demandai :

— Tu t’es tordu la cheville ?

— Exact.

— Dans ce cas, j’ai bien peur que nous devrions rentrer immédiatement et qu’on t’emmène à l’infirmerie.

En signe de soutien, Ouisticram lui tendit un bouquet de mauvaises herbes ramassées à la va-vite. Mon ami refusa poliment, suite à quoi Salamèche lui arracha des mains et les enfourna directement dans sa bouche ; aller sans retour en direction de son estomac.

Soudain, j’entendis des bruits d’impacts successifs sur des rochers. Quelques mètres plus loin, Commissaire tentait de nous avertir de quelque chose en contrebas en frappant le sol.

— Qu'est-ce qu'il y a Commiss…?

Je fus interrompu par un bruit sourd. A force de frapper la roche de toutes forces, Commissaire l'a fracturée, ce qui a causé un éboulement.

Tout en bas, se tenait un Galifeu ; c'est sûrement sa présence que Commissaire voulait nous signaler. Celui-ci, voyant les graviers commencer à tomber vers lui, sauta en arrière dans le bus de s'enfuir.

Malheureusement, il heurta un chêne et tomba sur le postérieur, sonné. L'impact des graviers lui fit reprendre ses esprits mais il était trop tard, d'énormes rochers et mottes de terre s'abattirent sur lui sans qu'il ait pu bouger la moindre griffe.

Après une dizaine de minutes, nous parvinrent à descendre à l'endroit ou le Galifeu s'est fait enterrer vivant.

Mathis brandit un Pokéball vide mais c'était inutile. Le Pokémon Poulet ne bougeait plus du tout. Aucun être vivant n'aurait pu survivre à un tel choc.

En prenant soin de ne pas marcher sur son pied invalide, Mathis me jeta un regard noir avant d'ajouter :

— Nous aurons une discussion, toi et moi.

Comme si c'était de ma faute aussi. Cela dit, il est vrai que nous sommes de vrais dangers publics : une cheville tordue et un meurtre en l'espace d'un seul après-midi. Même en voulant le faire exprès, on n'y serait pas parvenu.

A ma droite, Commissaire, quant à lui, suait à grosses gouttes en scrutant l’éboulis, les yeux écarquillés.

— Nous aurons une discussion, toi et moi, lui dis-je.

Puis je demandai sa Pokéball à Fedi afin de l'y faire entrer.

Le chemin du retour se fit dans le silence complet. Personne ne prononça le moindre mot tant l'atmosphère était tendue.

J'ouvrai la marche et Fedi épaulait notre ami afin de l'aider à marcher.

— Nous sortons bientôt de la forêt, annonçé-je.

— Tant mieux… grommela Mathis.

Soudain, le sol se déroba sous mes pieds et je tombai dans une crevasse. J'essayai d'escalader la paroi en vain. En effet, des sortes de lianes –certainement du lierre– la rendait glissante, m'empêchant de m'extirper seul.

En haut, la situation n'était pas meilleure. Un Badabouin ainsi que deux Ouistempo ont fait irruption.

Avec un sursaut de surprise, Fedi lâcha Mathis qui tomba à plat ventre en se prenant la cheville, de douleur.

Sans se soucier de leur position de faiblesse, les trois Pokémons commencèrent à frapper le sol à l'aide de leurs bâtons.

De gigantesques marguerites sortirent de terre et auraient certainement infligé de lourdes blessures à mes amis sans l'intervention de Ouisticram qui s'occupa de brûler les fleurs en pleine course.

Les Pokémons étaient certainement là pour se venger du fait qu’Ouisticram ait cueilli leurs fleurs.

Je n'avais aucun moyen de voir ce qu'il se passait mais il fallait que j'aide à ma façon. Et pour pouvoir sortir de ce trou, le candidat idéal était Plumey pouvant voler.

Le seul problème étant que celui-ci est endormi et que je n'ai jamais réussi à le sortir moi-même de son sommeil.

Après quelques tentatives infructueuses, je saisis un bout de lierre et lui chatouillai le ventre avec. A ma grande surprise, cette méthode fonctionna et Plumey se réveilla en sursaut.

— Envole-toi, et défends les copains, lui ordonné-je.

Le Pokémon Plumefeuille bailla mais obtempéra.

Une fois à la surface, sans hésiter, il fonça sur les deux Ouistempo qui avaient immobilisé Ouisticram. Grâce à ses coups de bec frénétiques, les deux Pokémons reculèrent, libérant leur emprise.

Ouisticram leva son pouce en direction de Plumey et fonça en direction du Badabouin, mais les chimpanzés de type plante envoyèrent d'autres marguerites géantes dans le but de lui bloquer le passage.

C'était sans compter sur Plumey qui, à l'aide d'une attaque Tornade, dévia leurs fleurs tout en leur infligeant de sérieux dégâts.

Mais le Badabouin savait aussi se défendre. A l'aide de ses deux baguettes, il parvenait à créer deux fois plus de plantes qu'un Ouistempo.

Mais Ouisticram avait de très bons réflexes. D'un bond prodigieux, il grimpa sur la première marguerite et courra dessus en direction du Badabouin, en tenant sa queue dans sa main afin de tout brûler sur son passage.

Avec un ultime bond, il sauta sur le Badabouin et lui asséna son petit poing enflammé. Le singe vert tomba au sol, K.O.

D'autres Ouistempo apparurent dans les arbres et utilisèrent leurs pouvoirs pour ramener leurs semblables avec eux. Certains jetèrent des regards apeurés en direction de Plumey et Ouisticram mais aucun ne tenta de reprendre l'attaque.

Peu après, au-dessus de ma tête, je vis une grosse marguerite m'être tendue. Je m'y aggrippai et, grâce à leur force, Ouisticram, Plumey et Salamèche parvinrent à me faire sortir.

Je les félicitai pour leur combat mais je fus encore interrompu :

— Bon sang ! Quelqu'un peut-il enfin me dire où sont passées mes lunettes ?!

— Comptez trois jours d’immobilisation totale, nous dit l’infirmière.

C’était une femme d’âge mûr, certainement dans la cinquantaine. Tandis qu’elle bandait la jambe de notre ami, elle nous expliqua le processus de guérison :

— Grâce à nos Pokémons, nous pouvons maintenant nous soigner plus facilement et surtout, plus rapidement. Sans eux, nous aurions dû mettre un plâtre pendant deux ou trois mois. Mais grâce à mon Nanméouie, tout est plus simple. Il faudra simplement attendre deux jours pour que la cheville dégonfle et vendredi, mon Pokémon utilisera ses pouvoirs pour soigner totalement la blessure, mais il faudra encore attendre jusqu'à samedi pour recommencer à marcher, simplement par mesure de précaution.

— Merci Madame, dis-je, nous veillerons à ce qu'il se rétablisse convenablement.

Elle sortit de la pièce avec Mathis, assis dans un fauteuil roulant et le ramena dans sa chambre. Après quelques minutes, Fedi sortit à son tour et rejoignit la sienne.

Pendant près d’une heure, j’ai erré sans but précis à travers tout le campus, perdu dans mes pensées. Puis vint l’heure du dîner. Je me rendis à la cafétéria car la faim se faisait ressentir. Maintenant que j’y pense, je n’ai rien mangé depuis ce matin.

En arrivant à l’étage, je pris un plateau et j’aperçus une tête familière. Il s’agissait de Julian, parti à la recherche d’Arthur plus tôt dans la journée.

— Alors, tu l’as trouvé ? lui demandé-je.

— Pas du tout. C’est un fiasco total ! se lamenta-t-il.

Il me raconta que malgré tous ses efforts, il s’est retrouvé dans l’incapacité de retrouver la trace de notre dernier coéquipier.

— C’est comme s’il avait complètement disparu dans la nature, me dit-il. J’ai chargé Titoun de flairer son odeur mais je n’ai fait que tourner en rond toute la journée dans la forêt, encore et encore.

— Titoun ?

— Oui, c’est mon Lixy. Il y a deux mois, c’était mon chat, mais aujourd’hui, il m’accompagne en tant que Lixy. Sinon, excuse-moi, mais je vais devoir m’absenter. Il paraît que Mathis s’est blessé à la cheville et comme je suis son coloc’, je dois lui apporter son plateau repas.

— Je t’accompagne. On mangera tous les trois là-bas, ce sera plus convivial.

Pour nous faciliter la tâche, nous prenons l’ascenseur en direction des dortoirs masculins. Une fois arrivé devant la chambre A-133, je laisse Julian passer devant pour déverrouiller la porte et nous entrons.

A gauche, notre ami est assis sur son lit, le pied complètement bandé pour immobiliser les articulations, et semble jouer avec Salamèche et Didier.

— On t’apporte de quoi manger, annonce Julian.

— Ah ! Parfait ! J’avais la dalle ! répondit-il.

J’entre à la suite de mon ami et ses yeux se posèrent sur moi.

— Je crois que tu t’es trompé de chambre, déclare-t-il.

— Excuse-moi de te déranger. Je voulais juste te tenir compagnie, moi aussi.

— Ne t’en fais pas, va. Je ne t’en veux plus.

— Je suppose qu’un merci s’impose.

— Et en soi, je pense également te devoir des excuses. J’ai passé ma frustration sur toi alors qu’en vérité, je n’aurais pas agi différemment de toi dans ta situation.

Il se prit sa tête dans ses mains.

— C’est juste que c’est hyper rageant. Je suis confiné dans ma chambre jusqu’à vendredi, le tournoi commence lundi et je n’ai pas trouvé de Pokémon super balèze.

A ce moment précis, une petite tête dépassa le rebord de la fenêtre puis se hissa et toqua à la fenêtre. Il s’agissait de Ouisticram, muni d’un petit sac en cuire sur son dos.

— Vous le connaissez ? demande Julian.

Nous hochons la tête et il se lève ouvrir.

Le petit chimpanzé orange sauta sur le sol et ouvrit son petit sac. Il en sortit une poignée de marguerites qu’il laissa tremper dans le verre de Mathis mais en garda une entre ses dents pour l’offrir à Salamèche. La Pokémon Lézard ne se fit pas prier et l’avala sans mâcher.

Il vida ensuite le reste de son sac composé de mûres des bois qu’il offrit à Mathis, avant de s’asseoir en face de lui.

Julian sourit tant la situation était touchante. Je ne pus m’empêcher de faire de même.

— Tu n’as peut-être pas trouvé de Pokémon super balèze. Mais moi, je crois qu’il a un dresseur super balèze…

Tard dans la soirée, il était temps pour moi de quitter cette chambre pour rejoindre la mienne. Julian me raccompagna à la porte.

— Je compte sur toi pour trouver où Arthur va et de le convaincre de venir avec nous. Essaie de faire ça pour samedi, quand Mathis sera rétabli, lui demandé-je.

— Mais tu es dans la même chambre que lui. Tu ne veux pas essayer de lui parler, toi ?

— Cela risque de te paraître idiot mais il ne m’a jamais parlé, sauf pour me dire de faire moins de bruit.

Je soupire.

— Durant le reste de la semaine, je resterai avec Mathis. Tu es le seul à avoir le début d’une piste, alors je compte sur toi.

A ces mots, nous nous disons bonne nuit et, tandis qu’il fermait la porte, je tournai les talons, en direction de la porte A-152.

Une fois devant, je m’assure de briefer mes trois compagnons afin qu’ils fassent le moins de bruit possible en entrant. Je pénètre à l’intérieur et je me bénis d’avoir demandé à tout le monde de se taire. Arthur est bel et bien déjà couché. Lui aussi a dû avoir une journée fatigante : son Grenousse a évolué en Crôaporal et, à côté de lui, dorment un Fourbelin et un Pifeuil.

Inspecteur et Commissaire vont se coucher directement mais Plumey, en passant, se cogne à mon lit et tombe par terre avec un bruit sourd. Le Fourbelin ouvre un œil, nous toise d’un regard méfiant puis se rendort. Ouf ! La catastrophe est évitée de justesse !

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Dans la nuit, des individus frappent sur une barrière. Celle-ci se rompt facilement et des débris s’éparpillent par terre. Le groupe, composé d’un grand être armé de grosses vrilles en acier et de ses sous-fifres, plus petits, entre dans la grotte.

Entouré de Racaillou, le grand déclare :

— Excusez-moi mes p’tits gars, on en as pas pour long. On veut juste se rendre aux galeries Ouest.

— Mais il n’y a rien là-bas ! répondirent les Racaillou autochtones.

— C’est justement pour ça qu’on est là. Allez ! Au boulot, les gars !