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Aventure à Lavandia de Dire miralis



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» Auteur : Dire miralis - Voir le profil
» Créé le 31/07/2025 à 20:50
» Dernière mise à jour le 31/07/2025 à 20:50

» Mots-clés :   Action   Aventure   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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Tout commença par un vol...
- J’y vais maman, cria Léo, jeune garçon de treize ans, en short brun et tee-shirt bleu, passant la porte de l’appartement quatre de la résidence Lavandia, son vélo bleu marine avec lui.

- À tout à l’heure, lui répondit sa mère en train de faire du rangement dans ses affaires, avant que Léo ne ferma la porte de l’appartement où il logeait avec sa mère.

- Allez, direction la Colonne, se dit Léo qui avait rendez-vous avec son ami Théo.

Vélo à la main, casque sur ses cheveux noirs, Léo connaissait bien la ville de Lavandia. Ça faisait quand même une dizaine d’années qu’il habitait dans cet appartement. Et Théo, son ami d’enfance, habitait dans une ville voisine.

La grande ville de Lavandia, ville intournable de la région de Hoenn, disposait de deux étages. Le rez-de-chaussée se composait de différentes entreprises et services, le premier étage des appartements et le deuxième du toit, avec bancs, végétations, aire de jeux et panneaux solaires. Des couloirs au premier étage souvent calmes, qui ne dérogeaient pas à cette règle ce jour-là, un jeudi, dans la matinée. Se dirigeant vers un des ascenseurs latéraux pour pouvoir rejoindre le rez-de-chaussée avec son vélo, Léo surprit une jeune femme, à peu près dix-huit ans, cheveux longs, marron, équipée d’un sweat noir avec capuche sur la tête et d’un jean bleu marine troué par endroit. La jeune femme était accroupie, parlant avec un Hélédelle.

- Et dès que je te donne le signal, tu fonces, pas avant, c’est bien compris ? demanda la jeune femme que Léo n’avait jamais vue ici auparavant, bien trop couverte pour les températures qu’il faisait en plein été.

- Hééélédelle ! répondit le Pokémon, pour faire remarquer à son interlocutrice qu’ils étaient écoutés.

Soudain, la jeune femme se releva et se tourna vers Léo, surprise. Dans la foulée, elle dégaina une Luxe Ball et la pointa en direction de l’Hélédelle qui rentra dans la Ball de sa dresseuse.

- Bonjour, se contenta de dire Léo, timidement, ne sachant pas trop à quoi il avait assisté.

La jeune femme, elle, ne répondit même pas, et s’en alla vers un autre des ascenseurs latéraux. Léo continua sa route, interloqué de la scène qu’il avait surprise, mais devait rejoindre Théo devant la Colonne, qui se situait au centre de la ville de Lavandia, sur un espace à ciel ouvert, qui disposait également d’un centre Pokémon et d’une boutique. La Colonne est en fait une reproduction à petite échelle de la Tour Prismatique, grand bâtiment lumineux trônant fièrement sur la place d’Illumis, la capitale de la région de Kalos.

Une fois arrivé sur le site, Léo attendit son copain Théo, téléphone à la main, regardant quelques vidéos de l’émission de télé-réalité Trac-o Drap-o, dans laquelle des aventuriers tentent de s’emparer de drapeaux après un parcours ardu dans des bases secrètes disséminées un peu partout dans la région de Hoenn. Les grands gagnants de chaque saison reçoivent non seulement un trophée, mais aussi une Carchacrockite par Millepertuis en personne, le plus grand collectionneur de drapeaux de l’émission et l’idole de Léo.

C’est alors que Théo arriva, son vélo à la main lui aussi. Théo avait un an de plus que Léo, habillé convenablement pour l’été en cours, cheveux marron avec quelques taches de rousseur sur le visage. Moins entreprenant que Léo, Théo préférait le confort et un mode de vie plus lent que son copain.

- Hey, dit Théo à son ami pour l’interpeler.

Théo traînait son vélo, car à la différence de celui de Léo, le véhicule de son copain avait le pneu arrière dégonflé.

- Ça va ? demanda Léo. Le trajet a été ?

- Ouais. Tu sais, Vergazon c’est à côté. J’en ai même profité pour récupérer un Pokémon à la pension en passant. Bon, on va aux Cycles Rodolphes pour réparer ce fichu vélo ? Et après j’irais bien manger un Magné-Beignet à la cantine de Lavandia. Il paraît qu’ils ont une nouvelle saveur. Trop hâte de la gouter.

- Oui, allons-y. Juste, tu es déjà allé à Illumis toi ? demanda Léo tout en regardant La Colonne sur laquelle son vélo était appuyé.

- Ouais, ça fait quelques années, mais oui, je m’en rappelle. C’était avec mes parents, on avait visité l’ensemble de Kalos dont Illumis oui. Le plus impressionnant, c’était le Palais Chaydeuvre. Tout ce luxe, ça donnait envie d’habiter là-bas.

- Moi j’aimerais bien voyager à Kalos au moins une fois. Mais les billets d’avion coûtent tellement cher, car Kalos est devenue une région très fréquentée, surtout depuis qu’Illumis a mis en place son plan de réaménagement urbain. À ce rythme-là, visiter Kalos deviendra aussi cher que faire un tour dans l’espace avec une des fusées d’Algatia.

Nos deux jeunes s’apprêtèrent à quitter la place centrale de Lavandia avec sa Colonne pour rejoindre le magasin de vélos Les Cycles Rodolphes dans le but de changer la roue arrière du vélo de Théo, à quelques pas plus loin, dans une des allées de Lavandia. Mais avant qu’ils ne quittèrent le centre, un groupe de sept hommes arrivèrent en direction de la place. Parmi ces sept personnes, deux étaient connues dans Hoenn, et n’échappèrent pas aux deux jeunes hommes. Parmi eux, Voltère, un homme âgé à la barbe blanche connu pour être le champion d’arène de type électrique de la ville de Lavandia, ainsi que son fondateur. Voltère était d’un tempérament plutôt gai, mais commençait à se faire âgé du haut de ses soixante-treize ans. Plutôt gourmand, il avait quelques kilos à perdre, et il lui arrivait d’avoir des rires nerveux en cas de stress. Il était accompagné de Pierre Rochard, maître de la Ligue Pokémon de Hoenn et figure impliquée dans tout ce qui concerne la région. Pierre, quant à lui, était plus jeune, la trentaine, cheveux colorés en bleu azurin, vêtu d’une veste noire, avec un pantalon assorti, foulard rouge sombre autour du cou. Pierre était quelqu’un de très calme et raffiné, et ça se ressentait dans ses manches retroussées, ses différentes bagues à certains doigts et sa Gemme Sésame faisant office de pin’s accroché sur le revers gauche de sa veste. Ces deux célébrités étaient accompagnées de deux agents aux lunettes noires habillés en costume-cravate ainsi que d’un homme et d’une femme avec des vêtements blancs et noirs arborant différents logos, si bien qu’on se doutait que ces 2 personnes venaient du même milieu. Enfin, le dernier homme devait être d’une cinquantaine d’années, costume gris avec cravate rouge sur chemise blanche, son poignet gauche orné d’une montre de luxe, cheveux et moustaches soignés dont une mèche de sa coupe retombait sur son front.
Visuellement, cette personne avait plus d’importance que les quatre autres agents. Tous étaient équipés de pochettes bien remplies. Seul Pierre Rochard et l’inconnu si bien entretenu n’avaient pas de documents sur eux, Voltère, lui, avait une valisette d’un triste gris. Ce dernier devenait un peu sourd avec l’âge, c’est pourquoi il avait tendance à parler fort, ce qui fait que Léo et Théo ne purent s’empêcher d’écouter la conversation entre les hommes d’affaires.

- Encore une fois, je vous remercie infiniment, M. Sherhoz d’avoir accepté, vous et Macro Cosmos de bien vouloir venir nous aider dans cette grande restructuration de la ville, dit Voltère au présumé M. Sherhoz, l’homme si bien distingué. Votre renommée pour votre gestion de l’énergie tout en préservant la place des Pokémon n’est pas à refaire. C’est justement ce pourquoi j’ai fait appel à vous en accord avec la région de Hoenn, représentée par M. Rochard ici présent.

- Au nom de la région tout entière, je vous remercie d’avoir répondu à notre appel, dit Pierre à M. Sherhoz tout en s’inclinant.

- Merci, merci beaucoup, leur répondit l’homme, assurément très riche. Vous savez, j’ai toujours à cœur d’aider mon prochain et je me ferai un point d’honneur à ne pas vous décevoir. Nous allons faire de cette ville la plaque tournante de la noble Hoenn.

- Hé hé, merci, répondit Voltaire. Nous n’en aurons pas pour longtemps, vous pourrez vite rentrer à Galar, d’autant plus que ce n’est la région à côté, rigola un peu Voltaire. Mais ce rire serait-il un rire nerveux ?

- Ne vous inquiétez pas, en mon absence mon assistante, Liv, s’occupe de tout. Prenons le temps qu’il faut. Un travail bien fait doit prendre du temps. Je n’ai pas fait de Galar ce qu’elle est aujourd’hui en me pressant. Chaque élément doit être méticuleusement réfléchi.

- Bien, ahem. Dans ce cas je vais procéder à une petite présentation de la ville de Lavandia, dont je suis le fondateur et champion d’arène.

Voltère prit une grande inspiration avant de se lancer dans son monologue qu’il avait longuement préparé et récité en amont de ce rendez-vous.

- Il y a quelques dizaines d’années, Lavandia ne ressemblait pas du tout à son rendu actuel. La ville était composée de quelques bâtiments tous en extérieur sans faire partir de tout un complexe comme actuellement. Lavandia était par ailleurs plus pauvre et mal vue de la part des habitants de Hoenn à cause de son casino qui regorgeait souvent de malfrats ou de personnes en lien avec des organisations criminelles. Quand j’ai récupéré la direction de la ville une fois que mon prédécesseur a quitté son poste, je voulais tout reconstruire en détruisant tout. Mais le projet était trop couteux et je n’avais pas les finances. Par ailleurs, j’ai toujours été fasciné par la ville d’Illumis dans la région de Kalos. J’ai contacté la région et expliqué mon problème et vous n’allez pas le croire, mais ils ont accepté de m’aider. Nous avons fait accord d’un jumelage entre Lavandia et Illumis et la ville lumière a même décidé de participer financièrement aux travaux de reconstructions de la ville. Finalement je n’ai pas reconstruit Lavandia, mais je l’ai réaménagée. Grâce à mon entreprise, la ville prit de l’ampleur, devenant un complexe et disposant maintenant de deux étages. La rénovation attira beaucoup de professionnels en tout genre, rendant la ville encore plus attractive et vivante. J’ai par ailleurs fait fermer le casino. Seulement, l’un des grands défauts de la ville est sa consommation d’énergie. Pour pallier à ces problèmes, deux projets ont été instaurés, l’un sous terre et l’autre sur la mer, mais ils ont tous les deux été abandonnés car je n’avais pas les finances pour les poursuivre. Actuellement, je dispose de plus de moyens qu’auparavant, et j’ai bien pensé à reprendre le fonctionnement de ces 2 installations, mais le fait étant qu’elles se sont beaucoup dégradées avec le temps et que les rénover me reviendrait trop cher. Alors, nous avons récemment doté les flancs de la ville, et une partie du toit, de panneaux solaires, pour compenser un peu les dépenses et les ressources en électricité. Et voilà comment nous avons ensuite fait appel à vous, Galar étant connu pour sa maitrise de la gestion des énergies tout en préservant l’environnement. Voilà, je crois que je n’ai rien oublié, pensa à voix haute Voltère comme s’il passait en revue tout son texte.

- Oui, c’est vrai, admet Sherhoz. J’ai fait de la belle Galar un havre de paix en partant de rien, et je serais heureux de pouvoir vous aider à mener votre projet à bien.

Après cet échange bien trop long pour Voltère, mais nécessaire, le champion d’arène de la ville les invita à se rendre dans son arène pour pouvoir se mettre au travail autour d’un café. Parlant de documents administratifs et juridiques, il leva sa mallette à mi-hauteur de son corps pour désigner l’emplacement des documents et de son ordinateur. Mais c’est alors qu’un Hélédelle sorti de nulle part fonça en piqué sur le groupe d’hommes, tous ayant bien peur que le Pokémon ne les agresse. Par réflexe, ils se jetèrent au sol sur l’herbe et le Pokémon stoppa net sa descente au niveau de la valisette de Voltère, déployant ses serres pour la dérober. Dans le feu de l’action, l’homme de soixante-treize ans ne maintenu pas son accroche à la sangle de sa valise, ayant surtout peur pour sa vie. Une fois la poussière dissipée, engendrée par les bourrasques de vent du Pokémon qui venait de s’envoler, valise dans les pattes, les hommes d’affaires toussèrent un bon coup, et vérifièrent que tout allait bien pour eux. Sherhoz était très clairement embêté par ce qui venait de se passer. Son costume gris était maintenant taché de vert d’herbe à plusieurs endroits et il avait bien eu peur. Pierre Rochard, quant à lui, avait ressenti des émotions d’autrefois quand il s’aventurait dans des lieux dangereux pour s’entraîner avec ses Pokémon. Le plus mal en point était sans doute Voltère, qui sortit de sa poche un flacon de Ventoline, qu’il respira de suite. Une fois sa respiration devenue plus stable, il se rendit compte que sa valisette avait disparu.

- Oh non ! s’écria Voltère. Ma valise, elle a disparu ! L’Hélédelle a dû la prendre.

- Étrange, remarqua Pierre. Ce n’est pas dans les habitudes d’un Hélédelle de voler, encore moins un objet sans valeur visuelle.

- Eh bien je ne connais pas ce Pokémon, mais je me méfierais lorsque j’irais à Hoenn désormais, exprima Sherhoz d’un poil agacé.

Léo et Théo avaient assisté à toute la scène. Eux deux n’en revenaient pas non plus. Mais Théo relativisa vite.

- Eh bé, c’est pas d’bol, commenta le jeune garçon qui voulait maintenant se rendre aux Cycles Rodolphes pour changer sa roue de vélo. Bon, on y va ? demanda le garçon à son ami.

Mais Léo ne répondit même pas à son copain, monta sur son vélo puis fonça dans un des couloirs de la ville pour aller en direction du toit.

- Suis-moi ! se contenta de dire Léo, n’attendant pas son ami, ne devant pas traîner.

- Hé, mais je te rappelle que je ne peux pas utiliser mon vélo ! rétorqua Théo, voyant son ami partir sans l’attendre. Oh là là, toujours des lubies, il ne changera jamais, s’agaça-t-il, marchant pas à pas, vélo au pneu arrière crevé à la main, en direction de son ami dont il avait perdu la trace et sans savoir où il devait se rendre.

Pour Léo, c’était la course. Il se rendit au plus vite au deuxième étage, le toit, et il vit ce qu’il pensait justement découvrir. Il vit la jeune femme encapuchonnée avec son sweat qu’il avait auparavant rencontrée dans les couloirs du premier étage. Cette fois-ci, il la vit bien de dos, et il remarqua une image au dos du sweat noir de la jeune femme : un Bekipan sur fond bleu clair avec en dessous un Lovdisc sur un arrière bleu foncé dont chaque Pokémon occupait la moitié du cercle qui formait l’image. L’inconnue était accroupie devant son Hélédelle, avec la valise de Voltère à ses côtés. Elle donnait un Poffin à son Pokémon, sans doute en gage de remerciement et de bon travail.

- Eh, toi là ! cria Léo en direction de la voleuse.

Les quelques personnes qui étaient également sur le toit se retournèrent en direction de Léo et de la jeune femme, qui se leva d’un coup comme si la police l’avait interpelée. Voyant qu’il ne s’agissait que d’un jeune garçon dont elle n’avait aucune crainte, elle reprit confiance en elle.

- Pourquoi as-tu volé cette valise ? demanda le garçon de treize ans. Rends-là tout de suite !

- Sinon quoi, tu vas me la prendre de force ? répondit-elle de manière provocatrice. Essai pour voir, et mon Pokémon me protégera.

Visiblement, la dresseuse d’Hélédelle n’était pas prête à se laisser faire. En vérité, elle avait même envie de se divertir un peu.

- Moi aussi j’ai un Pokémon, répliqua Léo. On peut régler ça en combat Pokémon, proposa le jeune garçon.

Léo avait l’air sûr de lui, mais ce n’était qu’une façade. Il s’avait très bien que son Pokémon n’était pas avantagé face à l’Hélédelle adverse. De plus, il allait combattre sur un lieu qui n’était pas destiné à ce genre de scène, à la vue de plus en plus de monde qui arrivait, certains étant déjà en train de filmer avec leurs téléphones.

- Espérons qu’elle ne connaisse pas son tableau des types, pensa Léo, avant de dégainer une Poké Ball pour en faire sortir son Chapignon.

- Chapignooon ! s’exclama le Pokémon prêt à en découdre, fraichement sorti de sa Ball.

La mystérieuse femme éclata de rire. Visiblement, elle connaissait son tableau des types.

- Je n’ai qu’un seul Pokémon mais il ne va faire qu’une bouchée de ton champignon sur pattes, menaça-t-elle contre Léo.

Sous l’agacement et la pression, Léo lança la première attaque avec Mach Punch. Il savait que les attaques plantes dont disposait son Chapignon ne seraient d’aucune utilité contre le type Vol du Pokémon Hirondelle. Sans que la dresseuse ne dise quoi que ce soit, son Hélédelle esquiva en s’envolant, le poing de Chapignon finissant dans une jardinière à fleurs, qui éclata au passage.

- Hélédelle, utilise Lame d’air ! ordonna la dresseuse.

Soudain, des rafales de vent tranchantes se projetèrent en direction de Chapignon qui esquiva sur demande de son dresseur. Cette fois, c’était des panneaux solaires proches du Pokémon ciblé qui en payèrent le prix. Léo était très gêné. Non seulement il combattait et causait des dégâts dans un lieu où les combats Pokémon étaient proscrits, mais en plus il était filmé par de plus en plus de personnes, intriguées par le vacarme. Déconcentré par tout ce monde et les infractions en cours, la voleuse en profita et ordonna à son Hélédelle d’effectuer l’attaque Rapace que Chapignon ne réussit pas à esquiver à temps. KO en un coup, Chapignon fut projeté quelques mètres plus loin tellement le choc fut fort. Léo s’en voulu de ne pas être resté concentré, mais devait aussi se rendre à l’évidence qu’une seule attaque de type Vol était fatale pour son Pokémon. Le jeune perdant brandit sa Poké Ball pour faire rentrer son Chapignon dans une lueur rouge.

- C’était couru d’avance, se vanta la gagnante, son Pokémon exprimant aussi sa satisfaction à sa manière.

- Pas une seule attaque subie, se félicita la voleuse, caressant son Hélédelle en train de voler à ses côtés. Tu mérites bien un autre Poffin toi, dit-elle à son Pokémon.

- Que comptes-tu faire de cette valise ? demanda Léo, qui n’était en mesure d’exiger quoi que ce soit.

La dresseuse victorieuse reprit son sérieux, avec un air déterminé.

- Sauver les Pokémon et la biodiversité, malmenés par une envie démesurée des hommes de tout s’approprier et de tout détruire. Tu ne sais pas ce que renferment ces documents, je suppose ? Ils détiennent tout simplement la destruction de plusieurs habitats de Pokémon, au profit de l’accroissement énergétique de Lavandia, et à terme de tout Hoenn. Mais bon, tu es trop jeune pour comprendre ce genre de raisonnement qui te dépasse, dit la jeune femme en haussant les épaules. Tu as genre quoi, dix ans ?

Léo ne répondit même pas à la provocation sur son âge. Il n’était pas forcément pour la destruction des habitats des Pokémon pour le compte des humains. Et il essayait de récupérer une mallette dont son contenu lui était inconnu. Ceci dit, le vol restait interdit, et la jeune femme pouvait très bien être en train de lui mentir.

- Mais qu’est-ce que c’est que tout ce boucan ! cria Voltère qui venait d’arriver sur le toit, avec Pierre Rochard et un de leurs agents.

Dans le même temps arriva d’une autre entrée Théo, bien fatigué, qui semblait avoir parcouru tout Lavandia pour retrouver son ami, toujours avec son vélo à moitié ralenti à la main.

- Ça se gâte, pensa la jeune voleuse. Allez, bye, dit l’inconnue en s’envolant au loin sur le dos de son Hélédelle, valise volée à la main.

- Oh non, ma mallette, s’écria le champion d’arène. Ce Hélédelle, c’est lui qui me l’a volé. Voltère sentit le besoin d’inhaler de nouveau sa Ventoline, tout espoir de retrouver sa valise semblant bien perdu. Pierre Rochard s’approcha de Léo.

- Toi, s’adressant au jeune garçon, qu’est-ce qui s’est passé ?

Léo était tout stressé. Il allait s’exprimer devant l’un des dresseurs les plus forts de la région, maître de la ligue, et malheureusement, il avait perdu.

- Eh bien, je, heu, j’ai vu le vol, alors je suis allé sur le toit, et là j’ai combattu cette personne, mais j’ai perdu, et…

- Oh merci beaucoup, dit Voltère en coupant la parole à Léo pour le remercier d’avoir tenté de récupérer son bien.

- Mais comme je te le disais, Pierre, sans mes documents, notre entretien avec M. Sherhoz est foutu, informa le champion d’arène au maître de la ligue.

- Oui, et le fait de ne pas avoir fait de copie n’arrange pas les choses, remarqua Pierre à son homologue.

- Je sais, je prendrai plus de précautions la prochaine fois. Je m’en veux si tu savais.

- Allons allons. Rejoignons les autres, nous verrons bien ce que nous pourrons faire, avec ou sans documents. Pierre se tourna vers Léo.

- Encore merci à toi, jeune dresseur, d’avoir tenté de récupérer la valise.

Les deux hommes partirent du toit, et la foule environnante se dissipa peu à peu, le spectacle étant terminé. Théo rejoignit son ami qui n’avait toujours pas bougé depuis que son adversaire lui avait dit ce que renfermaient les documents dans la valise.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Théo.

- J’ai rattrapé la voleuse mais mon Chapignon n’avait clairement pas l’avantage contre son Hélédelle.

- Ah, c’est bête que tu ne m’aies pas attendu, j’avais récupéré mon Élecsprint à la pension avant d’arriver, tu te souviens ? Bon, bah allons aux Cycles Rodolphes maintenant, j’en ai marre de traîner mon vélo partout. Tant pis, de la délinquance y’en aura toujours. On ne changera jamais le monde, tu sais. Tu m’écoutes au moins ?

En effet, Léo n’écoutait pas Théo. Il venait d’avoir une idée.

- Attends, il faut que je vérifie quelque chose.

Léo partit en direction du peu de monde qui restait encore sur le toit, sans avertir Théo, qui se plaignait des « lubies » de son ami, mais qui, comme à son habitude dans ces moments-là, le suivait. Léo interpella un jeune garçon, téléphone à la main, qu’il avait pu apercevoir tout le long de son combat contre la mystérieuse dresseuse.

- Bonjour, excuse-moi, tu aurais filmé la scène du combat ? demanda Léo.

- Euh, ouais, répondit son interlocuteur, surpris que l’on l’aborde.

- Je pourrais voir la vidéo du combat s’il te plait ?

Le jeune garçon qui avait filmé la scène s’exécuta, passant la vidéo devant les deux amis. De là où avait été filmé l’enregistrement, on pouvait facilement voir le motif imprégné dans le sweat de la dresseuse. Léo se concentra sur cette illustration.

- J’ai déjà vu cette image sur ce sweat quelque part mais je ne sais plus où, dit-il à voix basse, cherchant au plus profond de sa mémoire.

- Bah, ce n’est pas sur le marché de Poivressel ? Il y a un stand qui vend des vêtements avec ce genre de motif, exprima Théo.

- C’est ça ! claquant des doigts Léo, comme si une énigme venait d’être résolue. Le marché de Poivressel. Il faut qu’on y aille ! Mais d’abord nous allons réparer ton vélo pour pouvoir emprunter la piste cyclable qui nous amènera directement là-bas.

- Boh, moi qui voulais ensuite aller gouter leur nouvelle saveur de Magné-Beignet à la cantine. On fera ça après, je suppose.

Théo savait bien qu’il n’avait de toute façon pas trop le choix, espérant qu’ils ne trouveraient rien à Poivressel et qu’ils rentreraient vite à Lavandia.

- Mais il faut d’abord que l’on aille rassurer quelqu’un, et que je soigne mon Pokémon, planifia Léo.

Une fois le Pokémon du jeune garçon remis sur pied au centre Pokémon de Lavandia, les deux amis se rendirent à l’arène de Voltère. C’est la première fois qu’ils entrèrent dans une arène, et les portes étaient sans surprise ouvertes puisque Voltère avait invité M. Sherhoz et ses employés dans son arène pour l’entrevue. Une fois les portes d’entrée passées, ils purent découvrir l’intérieur de l’arène. Un intérieur grand, assez impressionnant, avec un sol en revêtement d’aluminium, des tuyaux dont le diamètre était aussi gros que la hauteur d’un Scarabrute tout entier, et surtout, le plus impressionnant, des éclairs artificiellement créés pour donner une ambiance électrisante au lieu. Ceci-dit, Léo comprit mieux pourquoi la ville consommait autant d’électricité, avec tous ces éclairs perpétuellement maintenus. Le groupe de professionnels attablés avec documents, tablettes et ordinateurs se retournèrent vers Léo et Théo, étonnés de voir des jeunes garçons débarquer ici. Voltère se précipita vers eux, embêté par leur venue au milieu de discussions très importantes, déjà amputées par la valise volée.

- Les ouvertures de l’arène pour m’affronter ont lieu le lundi, le mercredi et le vendredi. Aujourd’hui c’est fermé, je vous prie de partir les enfants, communiqua le dérouté aux deux jeunes en allant vers eux.

- M. Voltère, répondit Léo, c’est nous, fin je veux dire moi, qui ai combattu la voleuse tout à l’heure.

- Ah oui, excuse-moi mon grand. Encore une fois je t’en suis très reconnaissant, tu as fait ce que tu as pu. Tiens, je t’offrirai même quelque chose si tu veux, mais là je suis très occupé, il va falloir repasser plus tard.

Voltère les invita à quitter l’arène, alors Léo prit les devants.

- Nous allons essayer, moi et mon ami, de récupérer votre valise.

- Quoi ?! lâcha Théo, qui ne semblait pas avoir compris ce dans quoi son ami l’embarquait, pour un objectif qu’il estimait peine perdue.

- Oh, c’est vrai, vous feriez vraiment ça ? répondit Voltère, sourire au visage.

- Nous ne vous promettons rien, mais nous allons essayer. Nous avons déjà une piste, informa Léo.

- Je vous remercie mille fois les enfants, mais surtout ne vous mettez pas en danger. Oui, je vous offrirai quelque chose en gage de remerciement à la fin de ma réunion, même si vous ne réussissez pas à la récupérer, ce n’est pas grave.

Même si Léo proposait son aide, il était toujours intrigué par ce que lui avait dit son adversaire au sujet de ce que contenait la valise. Il hésita à poser la question au propriétaire, mais il s’en dispensa.

- Merci M. Voltère, prononça simplement le jeune garçon, au côté de son ami qui avait l’impression de ne pas pouvoir en placer une.

Les deux amis sortirent de l’arène.

- Allez, allons changer la roue de ton vélo maintenant, et ensuite Poivressel, décida Léo.

- Mouais…, se contenta de répondre Théo.

- Ben, qu’est-ce qu’il y a ?

- Non rien, c’est juste que j’ai l’impression de ne pas avoir mon mot à dire. On part encore dans je ne sais quelle de tes lubies.

- Ohh, tout d’suite. On essaie juste de récupérer un objet qui a été volé, on essaie de rendre service. Et puis ça nous bougera un peu.

Bouger, c’est justement ce que voulait éviter de faire Théo, qui avait l’impression que son copain se prenait pour Millepertuis.