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» Auteur : Serekai - Voir le profil
» Créé le 24/07/2020 à 00:53
» Dernière mise à jour le 09/09/2020 à 17:37

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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Chapitre 3 : Grandir
D'un geste de main, je saisis la petite serviette à carreaux rouges et blancs, essuyant mes lèvres en retirant les dernières miettes de pain complet qui s'y trouvaient encore. Le spectacle de ce plateau vide, de ce mug ou quelques gouttes s'attardaient au fond, n'était qu'un ultime prétexte. Le silence était pesant, alors que ma mère ne disait plus rien. Cette ambiance lourde dans notre salon me fit réaliser que je n'avais désormais plus le moindre prétexte pour m'attarder.

En ce matin fatidique, j'avais terminé de prendre mon petit déjeuner, alors que le soleil n'était pas encore levé. Exceptionnellement, ce n'était pas le soleil, ni les appels de ma mère, qui m'avaient réveillée.

C'était moi et ma propre volonté, qui en étaient responsables. Mon excitation, mon désir d'aventure avaient été les seuls moteurs alimentant ma volonté. Les quelques heures de sommeil que j'avais prises, bien qu'insuffisantes, me semblaient absolument suffisantes, alors qu'un silence étreignait mon esprit.

Le hululement des Hoothoot au retour de leurs chasses nocturnes fut cependant suffisant pour ébrécher la tension s'étant installée entre nous deux.

En ce moment, j'étais avec ma mère, observant les deux tasses de café vides sur la table. Elle était d'une humeur très câline ce matin, assise à coté de moi, caressant mes cheveux. Maman avait une expression illisible, son regard m'étant dissimulé, caché par ses longs cheveux bleutés.

- Ma petite chérie est déjà si grande. Douze ans déjà ... le temps passe si vite. Mon bébé est devenue une jeune femme. Elle va commencer son voyage aujourd'hui, murmura t-elle en caressant ma tignasse sombre, me serrant dans ses bras.

- Je sais que … c'est soudain, concédais-je en regardant le gros sac posé au pied de l'escalier, contenant mes vêtements et mes effets personnels. Cependant, c'est ce que je voulais faire ... tu le sais. On en a longtemps parlé. Même si le professeur Sorbier ne m'avait pas donné Amazonas hier, ce n'était qu'une question de semaines.

- Je sais, chuchota t-elle en gardant sa main sur la mienne, la caressant de ses doigts fins ornés d'une alliance argentée. Je sais que tu aurais quitté la maison tôt ou tard. Mais, s'il-te-plaît mon trésor … fais juste très attention.

Mon regard s'attarda sur le cadre représentant le mariage de mes parents. Mon père avait disparu deux mois après ma naissance, durant une de ses expéditions pour ramener un peu d'argent à la maison. Son souvenir n'avait cependant pas quitté notre environnement.

Maman semblait craintive, caressant mes cheveux en retenant ses larmes. Elle me faisait confiance, mais elle avait peur. Elle devait appréhender quelque imprévu, quelque danger inopiné qui m'affronterait dans un détour d'une caverne ou surgissant d'un arbre. Elle ne voulait pas devoir être informée de la disparition d'un autre membre de sa famille … ou d'avoir à m'identifier dans une housse mortuaire.

Maman resta encore quelques instants à me serrer dans ses bras, comme pour s'assurer de ma réalité, avant de reculer, un sourire triste sur son visage.

- Il est temps, je pense, annonça t-elle d'un ton qu'elle voulait être fort … mais empli de trémolos. N'oublie pas que tu peux revenir à tout moment et … donne-moi de tes nouvelles de temps en temps.

J'observais son visage, comme pour le graver une fois de plus dans ma mémoire. Je ne l'oublierais jamais, c'était une chose que je pouvais lui promettre, tout comme je savais que son amour pour moi serait éternel. Je la vis déglutir, traduisant son inquiétude. C'était évident au vu des sillons creusés près de ses yeux, mais ses iris brillaient légèrement. Je savais qu'elle avait confiance en moi.

- Je te promets de t'appeler régulièrement, lui assurais-je en me relevant, lâchant sa main à regrets. J'ai mon téléphone et mon chargeur solaire avec moi, on sera toujours en contact.

C'est avec cette promesse scellée que je me retournais vers la porte d'entrée, réglant une dernière fois les sangles de mon sac et enfilant une paire de chaussures de sport, idéales pour les longues marches. C'était un beau cadeau de sa part. Un présent cher, mais qui valait son prix. Ces chaussures étaient agréables à porter, ne serrant pas le pied. L'intérieur était molletonné, c'était comme marcher dans du coton aéré.

J'inspirai profondément, prête à commencer ce périple. Je quittai mon chez-moi, marchant sur les dalles de pierres grises formant le trottoir, laissant la porte claquer dans mon dos. Je me fis violence pour ne pas me retourner, pour ne pas me donner une raison supplémentaire d'hésiter et de douter.

Je devais partir, commencer mon voyage initiatique. Pour réaliser cette grande aventure, je devais me forcer à faire le premier pas. C'était difficile, de laisser derrière soi tout ce que l'on avait connu. Le premier pas est toujours le plus difficile, surtout lorsqu'il fallait quitter la maison ou l'on avait grandi. Mais au fond de moi, je savais que je ne pouvais pas rester éternellement lovée dans mon cocon.

J'inspirai l'air frais et chargé d'humidité, comme pour me conforter dans ma décision.

Ce pas dehors serait mon premier pas et j'aurais choisi de le faire sans regrets.

Les minutes suivantes, j'avais commencé à ressentir l'effet de ma décision. Bien que j'étais toujours dans ma bourgade, le sentiment du vent dans les cheveux me fit tressaillir, l'appel de l'inconnu commençait à m'étreindre, à s'insinuer dans mes poumons et dans mes veines.

C'était la bonne décision. J'allais écrire ma propre aventure, mon propre voyage. Je ne savais pas s'il serait toujours intéressant, mais je savais qu'une si grande aventure serait intense en terme d'émotions ou de souvenirs.

A peine avais-je quitté Bonaugure et commencé à arpenter le sentier entouré de ronces et de baies remu, que je sentis un mouvement dans la poche de mon lourd gilet. Amazonas se tortilla, encore replié dans la poche extérieure de mon gilet rose, m'observant avec malice.

- Tu veux descendre ? lui dis-je en pointant le sol.

Il regarda le sentier, puis moi, puis le sentier, avant de me fixer avec une expression signifiant sans doute « La flemme. Porte-moi encore ! »

- Il va falloir t'y faire, dis-je en le posant au sol pour le faire trotter.

Alors que nous avancions sur la route, je gardai constamment un œil sur mon protégé. Il semblait s'habituer à l'idée de marcher, mais après quelques minutes, il ralentit et me regarda avec une expression d'animal battu.

- Très bien, l'acteur. J'ai compris, soupirais-je en le portant de nouveau comme un Kangourex.

Sur la piste sinueuse qui longeait la falaise menant à Littorella, mon camarade m'attendait, faisant les cent pas sur la piste sèche. Son agacement se lisait dans son comportement, ses doigts entortillaient ses boucles dorées, avant de les lisser nerveusement.

Mon ami était là, ça n'avait pas changé.

Quoique ...

C'est drôle, mais je ne savais pas vraiment comment qualifier notre relation … ou plutôt, je ne le savais plus. Nous avons tant traîné ensemble, fait tant de bêtises et de farces à deux, que nous étions indéniablement amis depuis l'enfance. Cependant, le feu dans ses yeux lors de notre premier combat ne m'avait pas échappé. Je ne savais pas ce que c'était ... comme s'il voulait se prouver quelque chose, tout autant qu'il voulait me le prouver. Pourtant, je pouvais lire autre chose que de la détermination, mais j'ignorais quel terme employer pour embrasser l'essence de ce sentiment.

- Ne te mets pas dans tous ces états, l'appelais-je alors qu'il regardait la route. Je suis là et même en avance.

Derrière-moi, le soleil faisait enfin une timide apparition. L'astre nous entoura d'une lueur dorée, mais son étreinte chaude se fit à peine sentir.

- Quand même ! s'exclama alors Robin. Maintenant que t'es là, on peut enfin y aller ! On va commencer par aller au lac, il y a un pokémon rare qui y vit !

Le lac Vérité était un trésor naturel, un merveilleux présent dans nos vies. Situé dans une combe boisée, il captait de nombreux ruisseaux qui s'écoulaient depuis les tertres aux alentours, formant un large bassin cristallin. Il était facile de voir les Magicarpe et les Barbicha s'agiter, ainsi que quelques Mustebouee qui plongeaient depuis les promontoires surplombant le lac pour chercher leur repas en happant les malheureux poissons qui se trouveraient sur leur chemin.

Le lac était proche de chez nous, à peine à une vingtaine de minutes de la sortie du village. Un petit pont de bois enjambait un ru, menant sur la berge de sable ocre. Nous avions passé beaucoup de temps ici dans le passé, à nager et à nous arroser mutuellement. C'était l'une des rares distractions s'offrant à nous, puisque nous n'étions guère dotés de structures de jeux dans notre village isolé et je ne compte plus les fois ou nous avons plongé dans les vaguelettes. C'étaient des jours dont j'étais nostalgique, me rappelant de ces temps d'insouciance ou je n'avais pas à me soucier de toutes les responsabilités de notre vie de jeunes adultes.

Mon regard se posa brièvement sur le panneau situé sur la rive, que j'avais du lire des dizaines de fois. La plaque plastifiée portait un texte explicatif sur l'histoire du lac et sa faune, à destination des promeneurs. Une légende ancienne disait que ce lac recelait en son sein une caverne. En cette antre submergée, résiderait l'être de l'émotion, une entité dont le pouvoir avait permis que humains et pokémon soient en mesure de ressentir les joies et les peines. On nous avait raconté différents contes de fées sur l'esprit de la volonté et de ses dons, avec des variations différentes dans le récit, que j'avais oublié laquelle était la plus ancienne.

Au-delà de ces considérations, il y avait une chose de certaine. L'eau était plus sombre au centre du lac et une pointe de roche effleurait parfois la surface de l'eau en été. On l'appelait l'éperon des sentiments. J'ignorais s'il s'agissait d'une vérité ou d'un appât à touristes, mais Robin était prêt à en découdre, son Ouisticram à ses côtés.

- On va attraper le pokémon légendaire ! meugla t-il en prenant une pokéball et en s'avançant vers la rive.

- Ben voyons, soupirais-je en le voyant patauger dans l'eau, projetant des éclaboussures que son primate chercha à éviter en se contorsionnant sur le sable. Et tu vas lui faire quoi ? Le regarder jusqu'à ce qu'il s'écroule d'ennui ?

Alors que nous commencions à nous disputer, notre querelle fut tuée dans l'oeuf par l'émergence d'un étrange olibrius. Un homme aux cheveux bleus descendit d'un promontoire, avant de se retourner pour observer une dernière fois l'onde cristalline. Je ne compris que quelques mots à ses divagations sur les mystères de l'univers.

- Dormez bien, souffla t-il au vent, qui sembla lui répondre. Quand Hélio fais un serment, il le tient ... peu importe le temps nécessaire.

Une brise froide agita les feuilles, comme un avertissement silencieux, tandis que l'inconnu se dirigea vers nous. Il portait une veste ornée d'un « G » jaune et stylisé. Son visage cireux et ses joues creuses le rendaient inquiétant, de même que la lueur de fanatisme dans ses yeux d'un bleu acier. Il nous avisa brièvement, avant de nous dédaigner, ses lèvres ne bougeant même pas pour dévoiler l'étendue de son mépris.

- Hors de mon chemin, intima t-il en bousculant Robin, repartant sur la route.

Nous nous observâmes, surpris de voir un si étrange individu. Avant même que je ne puisse réagir, Robin leva le poing en sa direction pour lui adresser un geste obscène.

- Maboul, va … commença t-il en ajoutant quelques jurons.

Alors que le vent se calmait, un cri étrange et étouffé résonna dans le lointain, chassant la tension autour de nous. Cette mélopée, je la sentis percer mon cœur, elle était comme un appel … ou plutôt comme un encouragement.

Robin se retourna, délaissant l'inconnu pour se focaliser sur le lac à la surface calme. Le regard empli de joie et … d'avidité de mon ami me mit mal à l'aise.

- Laisse tomber, gros malin, tentais-je pour le dissuader. Nos pokémon ne feront pas le poids. Et puis réfléchis un peu avant de foncer. On y va comment ? À la nage ? Sois un peu réaliste, le lac est trop profond. On ne peut rien faire, on reviendra plus tard.

Mon argument eut l'air de le ramener à la raison. Cependant, il ne voulait pas rester sur un échec et me regarda avec cette étrange lueur dans le regard, une expression que je n'appréciais guère.

- D'accord … on y va. Je t'attendrais sur la route de Féli-Cité pour m'entraîner ! Ne traîne pas, car tu as devant toi le futur maître de la Ligue !

Il fila, comme à son habitude, dépensant son énergie à tort et à travers.

Je restais plantée ici, sur la berge du lac, seule.

J'avais enfin un peu de temps pour souffler et réfléchir. Contrairement à lui, j'aimais me poser et savourer le temps passant. L'atmosphère de sérénité et les petits rayons de soleil perçant entre les arbres étaient apaisaient et invitaient à la méditation. Tout semblait me pousser à m'assoupir.

Mais le calme immuable n'était qu'un paravent. Autour de moi, la vie continuait son chemin et les herbes hautes s'agitèrent.

Ce son me rappela à la réalité. Je n'étais plus une gamine devant rester loin de l'herbe et de tout danger potentiel. Désormais, j'étais dresseuse. Il était temps de se comporter en tant que telle et … j'allais devoir commencer par la première étape : la capture d'un nouveau coéquipier.

La capture d'un pokémon ne se résumait pas à tabasser une créature et la lapider au moyen d'une capsule remplie de nano-composants. C'était bien plus complexe, en raison de la difficulté de l'approche. J'essayais de me souvenir de ce que j'avais pu voir dans des reportages et en me souvenant de témoignages d'experts en la matière.

Pour ne pas effrayer ma cible, je devais approcher doucement, ne pas me faire repérer, rester le plus immobile possible. Certains restaient camouflés des heures durant, dissimulés sous des tenues, couverts de boue pour masquer leur odeur.

Je me couchai sur le sol, plaquée contre la poussière ocre. En rampant tout doucement pour ne pas faire de bruit, je sentis le sable et la poussière frotter contre mes bras. J'avançai délicatement pour ne pas produire de raclement, évitant de toucher aux herbes jaunies qui faisaient encore plus de craquements que les brins de gazon emplis de chlorophylle.

Après quelques mètres à avancer, teintant mes manches de poussière, j'étais arrivée près des hautes prêles. Mes doigts tremblants écartèrent doucement des plants de scirpes palustres, pour révéler un Keunotor qui grignotait lentement une baie verdâtre.

Un Keunotor.

C'étaient des pokémon très courants, vivant en petits groupes. Ils étaient assez calmes, tant qu'on ne les provoquait pas en s'attaquant à leurs barrages ou à leurs petits. En voyant ce spécimen si commun, je dus admettre que je fus un peu déçue. La part la plus rationnelle de mon esprit me signifia que même si ce n'était pas la panacée, il fallait bien commencer quelque part. De plus, leur forte population faisait que c'était statistiquement logique que je doive en rencontrer un. Je n'allais pas tomber sur un pokémon rare du premier coup, je ne devais pas me leurrer. Certains traqueurs professionnels mettaient des mois voire des années à trouver un spécimen exceptionnel.

Par précaution, je regardai autour de moi, essayant de discerner la présence d'un adulte, mais après une minute à scruter les bois pour tenter de deviner l'hypothétique silhouette d'un Castorno, je décidai de tenter ma chance.

Instinctivement, je fis sortir Tortipouss, le faisant émerger à proximité du gros mangeur. Ce dernier n'eut même pas l'air de remarquer l'apparition de mon pokémon, me donnant clairement l'avantage.

- Attaque Charge ! ordonnais-je à mon premier compagnon, pointant le rongeur qui cracha une graine, m'observant assez niaisement.

Amazonas chargea aussi vite qu'il put et percuta ma cible en pleine tête. Le pauvre Keunotor n'avait même pas réagi à cette ruée et fut projeté à terre.

Le ragondin était inconscient et je n'avais plus qu'à lancer une pokéball. Finalement, ce serait plus facile que ce que je pensais. Peut-être que j'appréhendais un peu trop ce moment, mais en même temps, c'était un spécimen lent et dépourvu d'ailes, une cible large et facile à atteindre.

Je m'étais entraînée à viser les pommes du voisin et d'autres cibles imaginaires avec des pierres, ce n'était guère plus difficile avec ces capsules. Il fallait juste se familiariser avec son poids, c'était tout.

Je fis un léger mouvement de l'épaule, lançant la capsule bicolore. Ma pokéball percuta l'épaule du pokémon, mais à ma grande surprise, elle se contenta de rebondir, sans l'attraper.

Avais-je mal visé ? La pokéball était-elle dysfonctionnelle ?

Etonnée par ce manque de chance, je décidai de m'approcher doucement. Amazonas me regarda, à peine intrigué. Il donna un petit coup de bec au Keunotor, qui resta amorphe.

Après avoir récupéré ma pokéball, j'examinai le petit rongeur au dents proéminentes. Son regard était encore plus vide que d'ordinaire et son cou formait un angle inquiétant. Je tentai de le soulever, ce qui ne fut pas difficile en raison de son poids léger. Je le pris pour l'examiner de plus près, mais son corps mou resta flasque dans mes bras, lamentablement immobile. Sa tète pendouillait lamentablement en avant.

Mon regard s'écarquilla, tandis que je réalisai ce que j'avais fait. Je poussai un petit glapissement aigu et effrayé, jetant le cadavre au sol.

Je l'avais tué.

Le petit Keunotor était mort !

Je l'avais tué !

De petits cris étouffés franchirent le barrage de mes dents, alors que je reculai, choquée, les bras tremblants de façon incontrôlable.

J'étais tétanisée, les dents serrées, ne pouvant pas m'ôter cette vision de la tête, même en me forçant à détourner le regard.

Ce n'est pas ce que je voulais ! Je n'avais jamais eu cette intention !

Je voulais juste capturer ce petit bonhomme, mais dans mon avidité ... je n'avais fait que causer sa mort.

Tout s'embrouilla dans ma tête, alors que le spectacle de mes actes s'imprimait sur mes rétines.

Le sol sembla danser sous mes pieds, alors que je titubais, nauséeuse, en direction de la route. Ma tête me fit mal, et … je ne me souvins pas de tout ce qu'il se passa ensuite.

Quitter la plage, franchir le pont ... il y avait comme un trou noir aux bords flous dans mes souvenirs.

Tout ce dont je me rappelai, c'est que mes mains caressèrent la terre, s'accrochant fébrilement aux rares brins d'herbes, comme pour m'ancrer à la réalité. Amazonas me donna de petits coups de bec, tandis que je vomis sur le sentier.