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Chroniques des hommes II - Titans de Raidemo



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Informations

» Auteur : Raidemo - Voir le profil
» Créé le 13/06/2007 à 21:57
» Dernière mise à jour le 02/04/2008 à 16:34

» Mots-clés :   Action   Aventure   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

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I-4 Imakh et Sylvain
Chapitre 4 : Imakh et Sylvain
Atteindre Lakar ne fut pas un problème, cinq bus s'y rendaient tous les jours. C'était une petite ville regorgeant de sites historiques qui attiraient chaque année un tourisme important. Une grande église dominait son centre, et les habitations étaient toutes faites de pierres apparentes. Peu de dresseurs y venaient car elle ne possédait pas d'arène, ni de terrain de combat entretenu, et les seuls pokémons présents étaient les Mackogneur et les Queulorior qui aidaient sur les chantiers des sites. Bref, un endroit facile d'accès. Cependant, les trois champions et leur nouveau guide n'eurent pas à poser le pied hors du véhicule pour s'apercevoir que la petite ville était saturée de militaires. A cause des nombreux événements qui venaient de se produire, nul doute que les quatre dresseurs seraient rapidement repérés dans cet endroit plutôt calme. Depuis l'incident Kao, les visages des trois champions étaient plutôt connus au sein de l'armée. Aussi se dirigèrent-ils rapidement vers la première boutique de vêtements qu'ils trouvèrent. Celle-ci s'avéra être en réalité une galerie renfermant plusieurs échoppes de coiffures, soins de peau et habillements.
« Les terres dé Ihien sont chaudes, les prévint Ricardo. Il vaut mieux né pas trop sé charger. »
Le Major semblait encore moins à l'aise que ses compagnons ; il avait repéré une ancienne connaissance dans le lot de soldats. Aussi le grand homme disparut-il rapidement dans les allées, rattrapé par Raichu qui avait failli se perdre dans le rayon lingerie. Ricardo, visiblement très déçu d'avoir dû laisser sa moto à Doublonville, échangea sa tenue de truand contre une autre tenue de truand : un tee-shirt bordeaux, une veste en toile brune qu'il noua autour de sa taille, un pantalon en lin sombre orné d'innombrables poches, des rangers grises, et un bandana couleur sang qui vint dissimuler sa coiffure. Morgane déambula entre les portoirs en attrapant tout ce qui lui tombait sous la main pour finir affublée d'un dos nu bleu mer, d'un pantalon noir aux jambes larges, de sandales de plage et de lunettes de soleil étirées. La championne acheva de parfaire son nouveau look en nouant ses cheveux pour former une longue natte. Elle rejoignit le motard à l'accueil et tous deux attendirent patiemment que le militaire et le ninja les rejoignent. Ils en profitèrent pour faire le point sur leur inventaire en fouillant les quatre sacs à dos : lampes de poche, barres chocolatées, spray pour les cheveux, mouchoirs...
« Mais qu'est-ce que c'est que ce foutoir ? grogna Morgane à voix basse pour ne pas attirer l'attention.
- Ça peut être outile, s'interposa Ricardo en entamant une barre au chocolat.
- Une fois au Centre il faudra vider tout ça pour ne garder que le strict nécessaire, fit la championne d'une voix grave. Seulement de la nourriture, des vêtements de rechange et un bon Pokematos.
- Yé n'en ai pas, remarqua le motard.
- Ils en vendent parfois dans les Centres, le rassura la jeune femme. Sinon je vous laisserais mon portable. »
Quelques minutes plus tard revenait l'ex-militaire, jetant des regards de droite à gauche pour être sûr de ne pas se faire repérer. Sa consœur lui fit remarquer qu'il passerait plus inaperçu s'il était détendu. Le Major soupira et enfonça une casquette beige sur son crâne pour dissimuler son regard. Il s'était décidé pour un haut gris sans manches et marqué de l'insigne de l'équipe de base-ball de la région, un pantalon grenat qui contrastait étonnamment avec les couleurs qu'il portait d'habitude, et des baskets plutôt claires. Il dissimula rapidement sa chaîne en argent sous son vêtement, mais refusa de l'enlever malgré la requête de Morgane. Koga tarda bien plus, et les trois autres se sentirent peu à peu gagnés par l'anxiété.
« Major, rappelle Raichu.
- Hein ?!
- Il n'y a quasiment pas de dresseurs ici, et aucun challenger. Rappelle Raichu je te dis.
- Humph, grogna l'interpellé en se soumettant finalement à contrecœur, suivi par Ricardo qui en fit de même avec Sismonk.
- Partez au Centre, intervint le motard. Yé vais l'attendre ici. On vous réjoint après. »
Morgane acquiesça. De toute façon, il valait mieux qu'ils se séparent pour se déplacer dans les rues. La jeune femme et le Major sortirent du magasin en jetant un coup d'œil rapide aux quelques soldats présents ; heureusement, la plupart semblaient occupés à discuter entre eux.
« Faisons comme si nous étions en couple, proposa la championne.
- Ouais, très bonne idée, répartit l'ex-militaire en souriant.
- Prends mon sac, ça fera plus naturel. »
L'autre n'eut pas le temps de réagir et reçu le bagage en pleine figure. Il suivit la jeune femme en poussant des plaintes basses, condamné à porter leurs deux sacs. Morgane restait impassible derrière ses lunettes noires, observant les hommes en treillis qui ne semblaient pas leur porter la moindre attention : ils passaient tout à fait inaperçu parmi les nombreux touristes. Ils atteignirent le Centre sans encombres et les quelques dresseurs présents leur offrir un coup d'œil las avant de retourner à leurs activités (des jeux de go ou d'échecs). Ils vinrent s'asseoir à une table et balayèrent le grand hall du regard.
« Comment va-t-on les reconnaître, questionna le colosse en se grattant la nuque. On ne sait même pas à quoi ils ressemblent.
- Aragon a dû les prévenir de notre arrivée. Ils se montreront d'eux-mêmes. »
Près d'une heure passa sans qu'aucun signe ne leur apparaisse. Morgane commençait à se demander si elle avait bien fait d'abandonner les deux hommes dans la galerie, et le Major tentait d'oublier son stress en se martelant le crâne sur des parties de go qu'il ne gagnait qu'une fois sur trois. La jeune femme s'apprêtait à retourner en ville pour s'assurer que tout allait bien, lorsque Ricardo franchit enfin la double porte du centre. Ses deux compagnons s'empressèrent de s'informer sur un quelconque problème.
« Qué ? Aucoune problème, fit le motard étonné. Lé champion né va pas tarder. On s'est séparé pour vénir. »
Et en effet, Koga apparut cinq minutes plus tard. Le Major étouffa un fou rire, et Morgane toussota.
« Tu t'es fait chopper par une commerçante ?
- Très perspicace... » grogna le ninja en les doublant aussi dignement que possible pour rejoindre la table.
De petites lunettes rondes, les cheveux plaqués vers l'arrière, une chemise blanche à manches retroussées, un pantalon et des chaussures noirs lustrées : l'allure presque parfaite d'un riche homme d'affaires venu se relaxer sur les plages du sud. Koga rechigna à expliquer qu'il avait eu le malheur de confier à une coiffeuse qu'il lui fallait « changer tout son style ». Elle l'avait simplement pris au mot.
Maintenant qu'ils étaient tous les quatre réunis, leurs contacts ne devraient pas tarder à se montrer, remarqua Morgane. Ils s'assirent et attendirent patiemment. Le temps passa... Ricardo s'endormit sur la table, les bras sagement croisés sous son menton. Koga passait régulièrement une main sur ses cheveux pour vérifier leur disposition. Le Major soupirait continuellement et chassait son ennui sur le motard endormi, lui piquant la joue avec un morceau de paille resté sur le siège. Morgane surveillait sa montre. La nuit tomba finalement sans qu'aucun signe ne leur soit fait. Exténués, ils décidèrent d'un commun accord de louer une chambre pour la nuit et de rappeler Damien le lendemain. C'est ce moment précis que choisirent leurs contacts pour se dévoiler.

Imakh et Sylvain avaient tout d'abord pensé que les champions ne se montreraient pas. Ils avaient paresseusement observé les allers et retours des touristes dans le hall du Centre, et dans la rue, à travers les baies vitrées du bâtiment de soins. Ils s'étaient adonnés à plusieurs parties de go, puis à quelques parties d'échecs. En fin de journée, ils avaient commandé chacun un plat bien rempli pour se réconforter de leur longue attente. Soudain, un groupe de personnes visiblement étrangères s'était approché de l'accueil ; deux colosses dont l'un semblait plutôt mal à l'aise, un homme aux allures de salary-man et au visage froid, et une jeune femme qui venait certainement tout droit de la plage la plus proche. Sylvain les avait observés tandis qu'Imakh finissait avidement son assiette. Aragon leur avait dépeint le portrait de quatre personnes. Ceux qui parlaient en ce moment avec l'infirmière répondaient au nombre, mais pas à la description du maître du Conseil. Dans un soupir, Sylvain s'apprêtait à retourner vers son plat lorsqu'un des étrangers se mit à vociférer après l'un de ses compagnons, l'homme au visage dur et orgueilleux. La jeune femme qui les accompagnait s'en mêla, tentant apparemment de les calmer, puis le deuxième géant intervint à son tour, s'attirant la colère des deux autres hommes à bout de nerfs. Sylvain réfléchit, se remémora les paroles d'Aragon.
« Il a dit... une jeune femme dont on n'a pas envie de s'approcher, un yankee qui ne parle qu'en hurlant, un homme aux cheveux noirs qui fait star de vieilles séries de samouraï, et le dernier qui ressemble à un gorille...
- Ouais... et alors ? interrogea Imakh entre deux bouchées.
- Ne trouves-tu pas que ce quatuor correspond ? »
Imakh cligna des yeux, puis tourna la tête vers le groupe plus bruyant qu'un attroupement de Brouhabams. Une bagarre avait éclaté entre les trois hommes que la plupart des dresseurs présents tentaient de séparer sous le regard indifférent de la jeune femme aux longs cheveux noirs qui se contenta de remonter ses lunettes de soleil sur son nez. Les deux contacts les étudièrent longuement, en silence, avant d'en conclure qu'il s'agissait certainement de ceux qu'ils cherchaient. Dans des gestes lents et tout en s'étirant, Imakh et Sylvain se relevèrent, déposèrent la somme du prix de leur repas sur la table, et se dirigèrent vers les étrangers pour se présenter.

Koga sentait de plus en plus que ce voyage n'allait pas lui plaire. Il pouvait encore supporter le Major et Morgane, après tout, ils avaient déjà été contraints de passer pas mal de temps ensemble. Et la présence de Ricardo ne le rendait pas encore totalement fou. Mais les deux nouveaux membres de leur petit groupe de proscrits semblaient être d'un tout autre tempérament. Le plus jeune des deux, Imakh, ne paraissait pas avoir plus de douze ans ; il était petit, roux, aux yeux émeraudes, et présentait une personnalité inflexible. Quelqu'un de difficile à diriger en somme, et qui risquait de poser pas mal de problème en raison de son caractère que l'on devinait imprévisible. Le plus grand était un jeune homme de dix-huit ans à peine, aux cheveux noirs mi longs et aux yeux bruns ornés de petites lunettes aux bords sombres. Son visage était d'une finesse incroyable et il gardait constamment cet air naïf et souriant qui cachait, d'après le ninja, quelque chose de profondément diabolique. Morgane semblait avoir eu la même impression et détournait les yeux en prenant un air suspicieux à chaque fois que Sylvain lui adressait un sourire doux. Seul le militaire ne présentait aucun à priori face à ces nouveaux alliés, et il semblait plus dérouté par le comportement de ses compagnons que par les deux contacts. Ricardo, quant à lui, restait muet, et observait Sylvain de loin, comme si quelque chose le troublait particulièrement chez ce personnage. Pour couronner le tout, une fois que les deux jeunes gens eurent conduit les trois champions et le motard à l'arrière du Centre, dans un grand hangar, ils ôtèrent le haut de leurs vêtements pour dévoiler des tee-shirts aux couleurs révélatrices : l'insigne de la Team Magma pour Imakh, celui de la Team Aqua pour Sylvain.
« Vous étiez donc des infiltrés... » remarqua Morgane en soupirant.
Les deux autres se fixèrent, puis tournèrent un regard interrogateur vers la championne.
« Non, nous sommes des membres à part entière de nos organisations respectives, répondit Imakh d'un ton naturel.
- Je comprends votre surprise, ajouta Sylvain de sa voix douce et claire lorsque Koga se frappa le front et que le Major dissimula discrètement ses pokéballs sous son sweet. Mais ne vous inquiétez pas, nous agissons avec vous comme avec le Conseil, pour notre propre compte.
- A ce sujet... » reprit Imakh.
Quatre visages inquiets se tournèrent vers les jeunes gens, redoutant de comprendre ce que les deux contacts attendaient d'eux à présent. Les yeux émeraude du gamin roux se mirent à briller lorsqu'il s'approcha et secoua légèrement ses doigts devant son visage.
« Aragon nous a dit de régler les histoires d'honoraires avec vous.
- J'Y CROIS PAS L'ENF... , cracha le militaire.
- Business is business, remarqua Sylvain sans cesser d'offrir son sourire d'ange.
- Humph, et qu'est-ce que vous voulez ? intervint le ninja.
- Oh, trois fois rien, continua le plus âgé. Voyez-vous, tous les deux, nous appartenons à un rang très spécial au sein de nos organisations. Le rang de Hunter. »
Les trois champions affichèrent des mines abattues. Des Hunters, autrement dit le nom de code pour les chasseurs de shinies des organisations criminelles. Ils n'avaient à présent plus aucun doute sur le prix qui leur serait demandé.
« Nous savons qu'un chargement de la Team Magma a été intercepté il y a quelques temps, continua Sylvain en jetant un coup d'œil à son compagnon. Les shinies qu'il transportait ont été confiés aux champions de Kanto. Nous voulons simplement les vôtres. »
Koga ne laissa pas la colère apparaître sur ses traits à l'idée de leur laisser son Grolem couleur argile qu'il avait si durement entraîné. Le militaire, au contraire, afficha son profond désarroi ; abandonner son Magnéton aux reflets d'ambre ? Alors qu'il l'avait tant chéri ? Morgane se mordit la lèvre inférieure en pensant à son Evoli blanc qu'elle comptait faire évoluer dans peu de temps. Mais tous finir par hocher la tête, à contrecœur. Puis, les deux jeunes gens se tournèrent vers Ricardo. Celui-ci s'empressa d'avouer qu'il n'avait aucun monstre shiny. Ils acceptèrent de repousser la décision du prix du motard à plus tard, lorsqu'ils seraient arrivés à destination.
« Ok, j'espère que vous êtes prêts ! » déclama Imakh en tirant une lourde bâche qui semblait dissimuler un véhicule énorme au fond du grand hangar.
Ricardo poussa un sifflement admiratif devant l'engin dévoilé. Koga grimaça et mima un signe de croix. Morgane haussa un sourcil. Le Major fut extasié, jusqu'au moment où une question cruciale lui vint à l'esprit.
« Mais... qui conduit ce truc ? »
Les trois champions songèrent un instant à faire demi-tour lorsque Sylvain désigna son jeune compagnon en réponse au militaire.