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Deuil de Pikiwaii



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Informations

» Auteur : Pikiwaii - Voir le profil
» Créé le 06/10/2019 à 17:31
» Dernière mise à jour le 24/10/2019 à 18:33

» Mots-clés :   Drame   Slice of life   Unys

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Vie
Les couleurs vives du pelage de Ouistempo avaient grisé. Ses yeux n'étaient plus aussi vifs qu'autrefois. Le poids des années se faisait sentir. Mais il n'avait pas perdu son sourire jovial. Il était assis comme à l'accoutumé. Un regard insistant pesait sur lui. Une certaine tension régnait. Pourtant, le petit singe ne laissait rien paraître. Toujours le même sourire. Soudain, ce fut le moment. Ouistempo se mit à tambouriner frénétiquement. Le même sourire accroché aux lèvres.

L'énorme boule de laine qui le fixait de son panier, se leva pataude. Dans le lit voisin, quelqu'un se retourna en gémissant. Une main apparut. Elle donna une petite tape sur la tête du singe. Il se tut, souriant. La tension tomba avec la fin du carillon tonitruant.

Le moumouton se sentait comme un arbre. Un arbre qui avait mal. Peut-être comme un vieux desséliande. Il n'en avait croisé qu'un, il y a longtemps, il ne lui avait pas demandé, il était jeune à ce moment-là. Le mouton s'étira doucement. Sa Hermine s'était redressé. Il vint poser sa tête sur le lit. Ils échangèrent un regard tout doux et se câlinèrent. Elle l'appela Moumoute. Elle l'avait toujours appelé Moumoute. Ils se séparèrent. Hermine se leva avec difficulté. Elle aussi devait se sentir comme un desséliande.

Le dos courbé, Hermine se dirigea vers la fenêtre et fit entrer la lumière. Elle était vive et faisait mal aux yeux. Moumoute finit par distinguer le ciel bleu. L'horrible vent plein de neige qui empêchait de sortir était parti. Ils allaient peut-être enfin sortir. Hermine regarda un peu plus longtemps dehors. Il se demandait ce qu'elle observait. Elle lui parla. Le mouton comprit "promenade". Il était heureux à l'idée de se dégourdir les pattes.

Hermine changea de pièce. Moumoute attendis. Elle reviendrait avec les vêtements pour le jour fait avec Sa laine. Il était fier. Sa petite maîtresse revint. Il s'engagea doucement dans les escaliers. Il ne s'était jamais senti à l'aise avec les escaliers. Plus jeune, il se contentait de rouler pour descendre. Il n'était plus tout jeune. Et son épaisse toison l'encombrait. Elle frottait. Il espérait que bientôt, il serait tondu. Hermine descendit plus lentement que lui.

Moumoute alla dans la cuisine. Les humains faisaient toujours de petites entrées entre les pièces, il ne trouvait pas cela pratique. Il se dandina et entendit Hermine rire. Plus il avait de mal à passer plus elle riait. Il ne comprenait pas. Sa petite maîtresse s'activa. Elle chantait. Il lui répondait à des moments précis. Il ne fallait pas se tromper. Elle lui avait appris à faire cela il y a longtemps. Elle préparait à manger. Toujours la même chose le matin. Étrange et chaud, mais délicieux. Avec des baies écrasées devenu liquide.

Le carillon retentit. Hermine se leva péniblement. Moumoute finit tranquillement son repas. Il ne laissa pas la moindre trace de miette ou de goutte. Hermine discutait toujours. Il alla voir. C'était le monsieur qui apportait ses gâteaux préférés. Souvent, il apportait juste du papier. Il ne comprenait pas pourquoi cela intéressait tant sa petite maîtresse. Il avait tout le temps les mêmes habits et s'appelait Facteur. C'était bizarre comme nom.

Le monsieur le salua. Il répondit joyeusement avant de se coucher dans le courant d'air. Le froid du dehors lui fit du bien. Il avait trop chaud avec toute sa laine. Il avait l'impression que plus les hivers passaient, plus sa Hermine avait froid et plus la maison était chaude.

Moumoute entendit "déménager" et "déménagement" plusieurs fois. Il les avait beaucoup entendus à chaque fois que lui et sa Hermine avait changé de maison. Est-ce qu'ils allaient changer de maison ? Il aimerait bien revoir la maison et la lande de son enfance. Il avait tant joué, là-bas, avec sa Hermine, puis avec sa petite fille, Caty. Ils étaient un peu vieux maintenant pour encore changer de maison. Peut-être quelqu'un d'autre.

Hermine rentra. Elle avait beaucoup parlé. Elle avait toujours beaucoup parlé, mais maintenant plus qu'avant. Moumoute regardait intensément le paquet que le monsieur avait apporté. Mais elle l'ignora, retournant dans la cuisine. Il n'y aurait pas droit maintenant de toute façon. Il se concentra sur autre chose. La promenade. Ils allaient sûrement bientôt sortir.

Il vit sa Hermine mettre son bol dans le placard froid. Elle n'avait plus autant d'appétit qu'avant. Elle lui parla et il comprit qu'ils sortaient. Heureux, le mouton attendit patiemment devant la porte. Les humains mettent beaucoup de vêtements l'hiver. Lui, il était bien dehors.

Enfin à l'extérieur ! Moumoute trottinait doucement devant sa Hermine. C'était tellement agréable de se dégourdir les pattes, il aurait bien cabriolé, mais ce n'était peut-être pas raisonnable. Sa chère maîtresse avait pris le caddie. Ils allaient à l'épicerie. Il connaissait le chemin.

Le moumouton se coucha à l'entrée. Tout était trop étroit dedans. Hermine lui dit quelque chose. II répondit, même s'il n'avait pas compris. Les rares passants le saluaient, ils lui faisaient un câlin et parfois même lui donnaient un gâteau. Ils le connaissaient. Le mouton aussi les connaissait. La ville était toute petite, il avait déjà eu des maisons dans des villes tellement grandes. C'était rare qu'il croise une personne qu'il n'avait jamais vue. Il trouvait cela agréable.

Hermine revint tirant son caddie. Il était un peu lourd. Moumoute se désolait de ne pouvoir l'aider, à chaque fois qu'il essayait, il compliquait les choses. Il sentait bien que sa chère Hermine se fatiguait. Il devait se contenter de l'encourager du mieux qu'il pouvait.

Hermine changea de direction. Cela l'inquiéta, sa petite maîtresse était fatigué. Il se rendit compte qu'ils allaient chez Anna, la gentille jeune dame qui le tondait désormais. Moumoute se sentit soulagé, ce n'était pas loin. Sa petite Hermine pourrait se reposer et lui aurait sa laine douce et qui sentirait bon.

Hermine fit retentir le carillon. Anna ouvrit et les fit entrer. Elle s'émerveilla devant le moumouton tout en parlant avec Hermine. Elle s'étonnait sûrement de son épaisse toison. Elle n'avait pas encore l'habitude. Lui, il savait que sa laine repoussait très vite.

Sa Hermine alla s'asseoir avec Pompon sur le canapé. Moumoute se sentit un peu jaloux, mais ce n'était pas pour longtemps. Et puis, il savait que Pompon préférait sa Anna. Elle l'invita à la suivre.

Le mouton se laissa laver avec plaisir, il avait envie de s'endormir de bien-être. Enfin, elle coupa sa laine. Elle était devenue rapide. Comme sa Hermine avant. Pourtant, elle ne l'avait pas fait beaucoup de fois. Elle s'attarda sur sa tête. Moumoute se demanda si elle avait des difficultés. Mais elle souriait, c'est que tout devait aller bien. Elle arrêta et coiffa bizarrement les grosses mèches de laine de chaque côté de sa tête. Puis elle avait déjà fini.

Moumoute se sentait plus léger. Il avait juste ce qu'il fallait de laine pour être bien dehors et dedans. Sa laine était toute soyeuse et parfumée. Il alla se pavaner tout content devant sa Hermine. Il vit dans ses yeux qu'elle le trouvait joli. Elle s'attarda sur sa tête et ses mèches de laine. Pompon complimenta sa coiffure. Il se demandait ce qu'Anna avait fait de particulier qui leur plaisait tant.

Moumoute eut la surprise de manger chez Anna. Il partagea la nourriture de Pompon. C'était un peu dur, mais Anna mit un d'eau dedans. Hermine discutait joyeusement. Elles parlèrent d'Illumis et de couafarels. Moumoute se souvenait avoir eu une maison à Illumis. Il y avait des couafarels là-bas, tous coiffé différemment. C'est à ce moment qu'il avait découvert qu'il n'y avait pas que les humains qui se coiffait. Il avait trouvé les couafarels un peu ridicule. Maintenant qu'il y pensait, la coiffure de Pompon lui rappelait vaguement un couafarel. C'était particulier pour un ponchien.

Pompon s'aperçut que son compagnon était déjà allé à Illumis. Sa maîtresse en parlait souvent. Moumoute raconta la très grande ville, avec plein de rues. Il y avait beaucoup de personnes, on ne pouvait pas connaître tout le monde comme ici. Au milieu de la ville, il y avait la grande tour blanche, toute illuminé la nuit. Sa Hermine allait souvent au "café", il y en avait même un pour les pokémons. Moumoute raconta ses souvenirs dans la grande ville. Pompon écoutait curieux.

Moumoute et Pompon allèrent jouer dans le jardin. C'était un peu étroit chez Anna. Le mouton se sentit presque redevenir jeune. Il ne joua pas beaucoup, il fallait rentrer. Il se sentait déjà épuisé. Pompon était en pleine forme.

Moumoute fut heureux de voir qu'Anna accompagna sa petite Hermine. Elle tirait le caddie. Il y avait un gros sac dessus. Sûrement sa laine. Hermine serait moins fatiguée. Pompon accompagnait aussi. Ils traînaient en arrière. Moumoute raconta une autre ville. Celle qui avait un toit. Pompon n'avait jamais eu de maison ailleurs qu'ici. Il aimait ces histoires.

Arrivé, tout le monde se dit au revoir. Moumoute promit de raconter d'autre histoire sur les villes. Lui et sa Hermine rentrèrent enfin.