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Dissension de Lacrima



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Informations

» Auteur : Lacrima - Voir le profil
» Créé le 12/04/2019 à 17:56
» Dernière mise à jour le 12/04/2019 à 17:56

» Mots-clés :   Action   Hoenn   Organisation criminelle   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 6 - L'Antre du Draby
« Des centaines de cas d'empoisonnements ont été recensés aux alentours de Nénucrique et Poivressel ces derniers jours. Il s'agirait d'une intoxication alimentaire provenant des poissons pêchés aux alentours et vendus sur le marché. Nos experts ne savent pas encore si les filets de Magicarpe ou autres produits proposés en grande surface sont aussi dangereux pour la santé et, par mesure de sécurité, ils ont été retirés de la vente. Nous vous invitons ainsi à ne pas consommer de produits de la mer durant la prochaine semaine pour éviter toute intoxication. »

Avec un petit rire, Maximilien mordit dans son sandwich et appuya un de ses coudes sur la table de pique-nique en bois.

« Ça explique sûrement pourquoi François a passé la matinée aux toilettes. Je suis bien content de pas aimer le poisson. »

À ses côtés, une jeune femme pouffa de rire et diminua légèrement le son de la petite radio qui trônait sur la table.

« Je n'espère pas, l'intoxication a quand même l'air grave. En tout cas, il va bientôt être temps de reprendre la route, on est encore à cinq heures du volcan. »

Autour d'elle, plusieurs hommes soupirèrent à l'unisson. L'un d'entre eux emporta les déchets du pique-nique du groupe à la poubelle la plus proche tandis qu'un autre refermait les glacières et les rangeait dans le coffre du minibus. Maximilien jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour les observer, et détailla les nombreux appareils qui côtoyaient leurs valises. Il reconnut un appareil photo et son pied, une machine permettant de mesurer la gravité terrestre en un point donné, quelques sismomètres de terrain et d'innombrables échantillons de roches.
Avec une petite moue, il baissa les yeux vers l'attelle qui maintenait sa cheville encore fragile et grommela. Il n'avait pas beaucoup eu le temps de se réhabituer à la marche à pied depuis qu'on lui avait retiré son plâtre et il craignait de ne pas pouvoir suivre la petite troupe de géologues très loin sur le terrain.

« Allez les hommes, on se bouge ! Le volcan ne va pas venir jusqu'à nous. »

Celle qui avait parlé se leva et frappa dans ses mains. Aussitôt, l'adolescent rangea le reste de son sandwich dans son sac à dos et la rejoignit, attendant patiemment que tout le groupe se reforme près du véhicule gris. La jolie blonde jeta un sac auquel était accroché un duvet sur son épaule après y avoir glissé sa bouteille, avant de leur ouvrir la grande porte coulissante.

« Hop hop hop, on grimpe, on n’a pas le temps ! »

Ils obéirent sans demander leur reste et s'entassèrent dans le véhicule sur deux rangs. La chef de l'expédition se tourna ensuite vers Maximilien avant de lui désigner d'un geste du menton la place du passager.

« Tu reviens à côté de moi pour le reste du trajet, Max ?
- Je veux bien, oui. Merci, Claire.
- Pas de quoi. Tu as une conversation intéressante, toi. Pas comme les autres idiots derrière, plaisanta-t-elle en s'attirant quelques gestes obscènes de la part de ses camarades. On en était avec ton dernier cours sur les roches volcaniques. Ils t’ont appris quoi, exactement ? »

Le garçon monta dans le minibus et attacha sa ceinture, attendant patiemment que Claire s'installe sur le siège conducteur avant de continuer.

« Bon, ce n’est pas très développé ce qu'on a fait en seconde. Mais on a déjà parlé des différentes couches de la Terre, et j'ai lu pas mal de bouquins sur le volcanisme. Par exemple, je connais quelques roches magmatiques. Le basalte, qu'on trouve surtout dans les océans.
- C'est un très bon début. Du basalte, on risque d'en voir beaucoup là où on va.
- Oh là, je vais devoir relire mon chapitre là-dessus alors ! s’enthousiasma-t-il.
- Jules m'a dit que tu le connaissais déjà par cœur. Garde de la place pour tous les autres cailloux !
- Il y en aura tant que ça ? »

La blonde aux yeux verts lui servit un sourire encourageant et démarra la voiture avec un petit « tu n'as pas idée » amusé. Elle quitta le parking et rejoignit l'autoroute d'un coup de volant expert, avant d'allumer la radio à bas volume. Son album de jazz continua à défiler et Maximilien soupira. Il s'autorisa un peu de repos et ferma les yeux, savourant la rumeur des conversations des géologues dans leur dos, comprenant à peine ce qu'ils disaient alors que leurs paroles se mélangeaient avec la douce voix de la chanteuse.
Et bientôt, Maximilien s'endormit.



L'adolescent se réveilla avec un sursaut alors que la camionnette de l'expédition franchissait un péage et Claire se tourna vers lui.

« Tu grommelles quand tu dors. Ça va ? »

Il passa sa main sur son visage et épongea le filet de sueur qui coulait le long de sa tempe avant de répondre.

« Ça va, merci. C'était juste un mauvais rêve, mais pas bien méchant.
- Tant mieux, alors.
- J'ai dormi longtemps ?
- Trois heures environ. Tu devais être vraiment fatigué, sourit-elle en doublant un camion un peu trop lent. On ne va pas tarder à arriver au gîte, ensuite on aura une heure et demie de route jusqu’au au pied du volcan.
- Le gîte est si loin ? s'étonna-t-il en se redressant dans son siège, émergeant encore lentement de son sommeil.
- Oui, mais on a un refuge à vingt minutes à pieds de la bête, histoire de pouvoir l'observer plus longtemps. Une navette fera le trajet entre le gîte et la petite cabane. Mais il ne faut pas avoir peur des Mimigal. »

Maximilien déglutit et jeta un coup d’œil gêné à l'extérieur du véhicule.

« Je ne suis pas très à l'aise avec toutes ces petites bêtes. »

Claire haussa les épaules et fit la moue.

« Moi non plus, je te rassure. Mais Denis ici présent est un grand fan de ces petits monstres et on ne craint pas grand-chose avec lui.
- Bon, ça me rassure. »

L'avant du véhicule tomba à nouveau dans le silence pendant qu'à l'arrière les géologues encore réveillés s'adonnaient à un débat animé sur les roches qu'ils verraient sur le terrain, pariant sur quelques spécimens et essayant de deviner les mesures qu'ils allaient bien pouvoir y faire.
Alors que l'adolescent se prit à commencer à les admirer pour leur passion, le sujet dériva bientôt au nombre de bières qui les attendaient dans le coffre du minibus et qu'ils s'empresseraient de réduire à la prochaine pause.
Afin de passer le temps, il se pencha en avant jusqu'à ce que son front touche le tableau de bord pour fouiller dans le sac à dos à ses pieds, et en extirpa rapidement un gros livre et un appareil photo. Il lui restait une demi-heure avant leur arrivée au gîte, il avait le temps de vérifier sa carte mémoire pour la quinzième fois et même de relire le livre qu'il connaissait par cœur.
Plongé dans sa lecture, il ne réagit pas immédiatement quand le minibus quitta l'autoroute puis la route nationale pour s'enfoncer dans un chemin boueux. Le dénommé François désigna du bout de son index une grosse pierre par la fenêtre, et ses camarades échappèrent un cri de stupeur lorsqu'il leva vers eux deux poings caillouteux et poussa un cri.

« Un Racaillou, les gars ! C'est le premier que je vois dans la nature !
- Bof, tu vas finir par t'y habituer. Il y en a partout, ici, répondit un autre.
- Sérieux ? Il faut que je prenne des photos pour mon frangin, il va être dingue. »

Maximilien ne leva pas non plus les yeux de son chapitre sur les roches andésitiques lorsqu'ils dépassèrent un groupe de scouts et leurs Pokémon, ni même lorsqu'ils traversèrent un tunnel au pied d'une imposante montagne.

Enfin, avec un ultime coup de frein à main, Claire se retourna vers les occupants du minibus et leurs servit un sourire un peu fatigué.

« Les gars, bienvenue à Autequia ! Tout le monde dans l'auberge, on a bien mérité un bon petit plat ! »

Elle reçut en retour un cri de joie et ils quittèrent le véhicule sans demander leur reste. Maximilien sursauta lorsque la porte s'ouvrit et rangea précipitamment ses affaires dans son sac avant de suivre le petit groupe. Il se dirigèrent vers un imposant chalet en bois dont le nom était affiché avec fierté au-dessus de la porte principale.

« L'Antre du Draby » lut l'adolescent à voix haute, avant de passer le pas de la porte.

L'entrée de l'auberge flambant neuve était décorée avec goût ; le tapis rustique se mariait joliment avec les nombreuses plantes en pot qui ornaient les angles de la pièce ainsi que le comptoir. Un grand diptyque peint au couteau représentait un Seleroc et un Solaroc au fond du couloir, et un petit panneau de bois décoré de quelques mousquetons et agrémenté d'une corde d'escalade leur indiquait la direction du restaurant.
Claire s'approcha de la vieille femme installée au comptoir et la salua avec son sourire habituel.

« Bonjour, nous sommes le groupe réservé au nom de l'Université de Merouville. »

La gérante accueillit le groupe avec un grand sourire et tendit un trousseau de clefs à la géologue avant de lui donner quelques instructions. Maximilien n'écouta pas, trop occupé à regarder les alentours. Une imposante véranda au bout du couloir laissait filtrer la lumière et un balcon intérieur dominait le restaurant, menant à une salle de conférence selon l'écriteau qui s'y trouvait. A gauche, il aperçut quelques enfants jouer dans une salle de jeux par l'embrasure de la porte, ainsi que l'escalier qui menait aux chambres.

Claire s'approcha de lui et lui tendit une clé.
« C'est un double de celle du dortoir qu'on a réservé. La plupart d'entre nous va rester dormir au pied du volcan, mais ceux qui ont besoin de tout le matos vont rentrer ici le soir. Tu feras comme tu veux donc dans le doute, prends-en un exemplaire. »

Maximilien prit le petit porte-clefs en bois gravé dans sa main et lui adressa un petit sourire à la fois gratifiant et gêné. Il ne pouvait s'empêcher de se sentir tout petit en compagnie d'une femme telle que Claire. Elle menait son équipe avec un tel professionnalisme, et si jeune… il trouvait ça très impressionnant.

« Merci » fit-il avant de glisser la clef dans une poche de son manteau. La blonde se tourna vers le reste du groupe et frappa deux fois dans ses mains pour attirer leur attention.

« Bon, les gars ! On va devoir décharger le matériel de labo dans la salle de conférence qu'ils nous ont bien gentiment réservée pour la semaine, et on repart pour le refuge. Je veux qu'on passe tous la première nuit sur place, il ne faut surtout rien rater. On organisera peut-être une relève pour les prochaines suivant le matos qu'on aura eu le temps d'installer sur place. »

Elle s'arrêta pour dévisager leurs visages déconfits, et éclata de rire.

« Ça va, faites pas cette tête ! On va d'abord se faire un bon petit resto ! »

L'adolescent ne put réprimer un soupir de soulagement, accompagné par un grognement mécontent de son estomac. Oui, il pourrait bien manger une ou deux pizzas, là, maintenant.