La quête des Absol T2: Liens Mortels de Light the Cursed Absol

Pierre conduisait en direction de Rivamar sur la Route 214. Il roulait au maximum de la vitesse autorisée, les contrôles de police étant apparemment fréquents sur cette route. Ils atteignirent la station balnéaire Tadelle en une heure. En prenant la direction de Rivamar, ils eurent un contrôle d'identité.

-Bonjour mademoiselle, monsieur. Fit le policier. Vos papiers, s'il vous plaît.
-Bien sûr! Fit Pierre. Imane, tu peux attraper les papiers dans la boîte à gants, s'il te plaît?

La jeune femme ouvrit le compartiment et trouva le permis de conduire de son ami. Elle le passa au policier.

-Hum... Vous venez de Hoenn?
-Oui. Je fais mes études à Sinnoh. J'en ai profité pour passer mon permis et acheter une voiture. Plus simple quand je dois parcourir Sinnoh pour récolter des données pour le lycée.
-Si vous retournez à Hoenn, n'oubliez pas de le faire valider là bas... à vos vingt ans. Fit le policier en lui rendant son permis.
-Je sais. Mais, vu le cursus que je prends, je suis pas prêt d'y retourner.
-Bien. Et vous mademoiselle? Puis-je avoir vos papiers?
-Bien sûr! Tenez.
-Une carte? Qu'est-ce?
-Ma carte professionnelle.

Elle s'était fait sa propre carte. Elle avait demandée à la mairie de Lavandia, capitale de Hoenn, quand elle y était allée si cela pouvait servir de justificatif pour la possession de Pokémon d'autrui. La réponse était oui mais à certaines conditions. Tout d'abord, elle devait avoir une autorisation signée des propriétaires desdits Pokémon, avec leur numéro de téléphone et leur adresse. Ensuite, la carte devait clairement dire les services qu'elle proposait. Enfin, une fois le Pokémon rendu, elle devait ajouté "rendu" en bas de l'autorisation avec la signature des propriétaires ainsi que la sienne.

-Vous avez les autorisations, comme dit sur la carte ?
-Tenez.

Elle tendit les trois feuilles. Le policier les lu rapidement puis les lui rendit.

-Qu'êtes vous venu faire à Sinnoh ?
-Rendre visite à mon ami et visiter quelques lieux que je n'ai pas pu voir la dernière fois que je suis venu.
-Bien. Bonne journée.

Le policier s'en alla rejoindre ses collègues. Pierre redémarra et Imane lui fit remarquer que cet homme était étrange, pour un policier. Son ami se contenta d'acquiescer et se concentra sur la conduite.
Une demie-heure plus tard, ils furent pris dans les bouchons. Ils avançaient à peine. Ils mirent trois heures à arriver à Rivamar, au lieu de seulement une heure depuis Tadelle. Très vite, Pierre chercha à se garer. Il trouva un parking à l'entrée de la ville et y laissa la voiture.

-On continue à pied. C'est les vacances, les touristes prennent d'assaut Rivamar. Tu peux laisser ta valise, on la prendra plus tard.
-D'ac !
-Heureusement, l'Arène n'est qu'à trente minutes de marche... Sinon ça aurait été galère !
-Tu l'as dis !

Rivamar. Capitale du tourisme balnéaire sinnéen. Célèbre pour ses plages, son rocher en forme de Ronflex, ses routes piétonnes faîtes en panneaux solaires et, surtout, son phare, en haut duquel on peut voir le château de la Ligue Pokémon.
Depuis que Tanguy avait révolutionné les rues piétonnes avec son concept de routes solaires et son Arène qui servait de centrale électrique, les routes solaires s'étaient multipliées, faisant que la ville avait comme un étage et la plupart des bâtiments importants avaient un accès situé au niveau des rues piétonnes, à environs cinq mètre de hauteur par rapport au sol.
L'Arène, elle, n'avait pas un tel accès mais des escalier et un ascenseur pour les personnes handicapées, avaient été installés non loin de l'entrée afin d'y accéder facilement.
Avec cette configuration, les véhicules passaient au sol et les piétons en haut. Des routes solaires avaient également été aménagées pour les cyclistes, la mairie et le Champion jugeant que le sol était trop dangereux pour eux à cause du nombre de véhicules à moteur circulant, parfois à des vitesse folles.
Seulement les routes solaires étaient aussi dangereuses pour ces même cyclistes. Les rambardes étaient prévues pour les piétons, donc quelqu'un à vélo qui perdrait le contrôle, heurtant la barrière et passant par dessus finirait sa course cinq mètres plus bas. Aussi, lors de l'aménagement des routes cyclistes, les garde-fous furent élevées d'un demi mètre, protégeant les passants tout en les laissant voir le paysage.
Imane et Pierre passèrent donc par ces routes solaires. La fin d'après midi était d'une douceur clémente. Ils se hâtèrent vers l'Arène, suivant les indications des panneaux disposés aux embranchements. Quand, enfin, ils descendirent l'escalier de l'Arène, ils étaient à peine essoufflés, malgré qu'ils aient couru environs vingt minutes. Ils entrèrent donc dans le bâtiment de combat et allèrent voir le réceptionniste.

-Je suis désolé mais Tanguy vient de partir. L'Arène ferme pour aujourd'hui.
-Y a-t-il eu un combat aujourd'hui ? Demanda Imane, déçue.
-Un magnifique ! Répondit l'homme, les yeux brillants. Une bande de Pokémon sauvages ont défiés l'Arène. Elles étaient trois. Deux se sont chargées des dresseurs d'Arène, et avec une facilité déconcertante, et une dernière à défier Tanguy à elle seule ! C'était du un contre cinq, vous imaginez?
-Elle a gagnée ? Demanda Pierre, qui se doutait de la réponse.
-Oui ! Elle était très fatiguée, paralysée mais victorieuse !
-C'était une Feunard Shiney ?
-Comment le savez-vous ? Demanda le réceptionniste, surprit.
-Nous les cherchons. Nous voulons leur poser quelques questions, et non les capturer.
-Bah... Tanguy est parti avec elles mais... Il m'a laissé pour consigne de ne pas divulguer où.
-C'est pas grave, merci quand même. Fit Imane, déçue tout de même. Et vous savez si l'Arène de Verchamps est battue ?
-Oui. Elles nous l'ont dit.
-Alors nous arrivons trop tard...
-Trop tard ? Fit Pierre. Il y a une autre Arène non battue, non ?
-Tu oublies que je suivais assidûment l'avancée de Nazael. Je sais qu'avec Rivamar, c'était Verchamps qu'elle n'avait pas battue avant de mourir.
-Ah oui, c'est vrai...
-Bon et bien... Nous vous laissons alors... Fit Imane. Merci beaucoup...
-Je vous en prie, désolé de ne pas avoir pu vous être plus utile.

Le duo sorti de l'Arène et Imane baissa la tête. Elle était déçue, elle aurait voulu rencontrer celle qui avait passée tant de temps avec Nazael... Pierre posa la main sur son épaule et lui dit de ne pas désespérer, après tout, elles étaient peut-être encore en ville. Mais Imane secoua la tête. Si c'était elles qui avaient demandées à Tanguy de faire en sorte que personne sache où elles allaient, c'était bien parce qu'elles ne voulaient pas être suivies. Le jeune homme finit par céder à ces arguments et fit :

-La nuit tombe et je n'aime pas conduire de nuit. Allons demander une chambre au Centre Pokémon.
-D'accord.

Les deux amis repartirent vers le parking, afin de récupérer la valise de la jeune femme. Ils se dirigèrent ensuite vers le Centre, à seulement dix minutes de marche. Quand ils arrivèrent et demandèrent une chambre, l'Infirmière Joëlle leur donna une chambre commune. En le regardant, Imane vit que son ami avait fortement rougi. Soudain, une idée germa dans l'esprit de la jeune femme, qui s'empressa de dire à l'infirmière :

-Désolée mais nous ne sommes pas en couple.
-Oh, je vois, vous voulez des chambres séparées alors ? Il me reste une place.
-Oui, je vous prie.

La femme jeta un coup d’œil à Pierre avant de baisser les yeux sur son ordinateur et sorti de derrière son comptoir. Elle les mena dans la partie Gîte. Elle s'arrêta devant une chambre.

-Voici la vôtre, mademoiselle. Fit-elle en lui tendant une clef. Votre ami est dans celle d'à côté.
-Merci !

Elle fit la bise à Pierre, avec un « bonne nuit » et entra dans sa chambre. Une fois la porte fermée, elle entendit un « la vôtre est ici. Et courage, ne désespérez pas. ». Elle ne comprit pas pourquoi l'infirmière disait ça à son ami mais s'en fichait un peu.
Elle observa sa chambre. Normale. Lit, armoire à penderie, salle de bain avec toilettes, table de chevet et c'était tout. Une chambre quoi. Elle posa sa valise dans un coin et se changea. D'un débardeur orange et d'un bermuda en jean, elle passa en chemise de nuit. Elle sorti de son sac un livre et s'installa sur son lit. Elle décida de lire quelques passages avant de dormir. Il n'était que vingt-et-une heure mais ils devaient se lever assez tôt pour repartir à Voilaroc puis se diriger vers Vestigion.
Le livre qu'elle avait dans les mains se nommait « La Fleur du Don », d'une certaine Kloana. C'était une histoire relativement courte racontant comment un Noctali, espèce considérée comme maudite par son Clan, part à la recherche d'une fleur qui, selon une légende, pourrait faire des miracles afin de sauver sa sœur, qui est gravement malade.
Imane avait déjà lu cette histoire pleins de fois mais elle l'aimait toujours autant. Elle décida de lire deux chapitres, afin de se garder les deux derniers pour le lendemain.
Une fois qu'elle eut finit le premier et entamé le second, on toqua à la porte. Elle posa son livre et sa leva pour aller ouvrir. Pierre était à sa porte, comme elle l'avait devinée. Il rougit un peu en voyant sa tenue.

-Je peux te parler, s'il te plaît ?
-Bien sûr, entre !

Elle le laissa passer, referma la porte derrière lui et alla s'asseoir sur son lit. Il avait l'air gêné. Elle ne comprenait pas trop pourquoi, ils avaient dormi pleins de fois ensemble quand ils étaient plus jeunes...
« Bah ! » Pensa-t-elle. « Pas besoin de se préoccuper de ça. »

-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-elle.
-Faut qu'on parle sérieusement. Fit-il en se reprenant.
-De quoi donc ?

Elle était surprise. Il était devenu rare qu'ils se voient, mais ça l'était encore plus qu'il prenne ce ton grave. Cela lui mit la puce à l'oreille et elle devint très attentive.

-Avant de te le dire, j'aimerais que ça ne change absolument rien entre nous. Je t'adore et je ne veux absolument pas te perdre. C'est possible ?
-Bien sûr ! Tu es mon meilleur ami, tu ne vas pas me perdre ! Je t'adore aussi, hors de question que je te jette pour quelque chose que tu as fais ! Le passé est le passé !
-Tu me rassure. Fit-il en soupirant. Merci.
-Alors, qu'as-tu à me dire ?
-Tu es fan de Nazael. Cette dernière est morte. Mais sais-tu pourquoi ?
-J'ai entendu dire que c'était une chasse au Shiney qui avait mal tourné. Fit-elle, sceptique.
-C'est ce qui a été dit aux médias. La réalité est tout autre. Tu as forcément entendu parler de Light, l'Absol noir.
-Oui, il est passé à la télé, avec elle, lors de l'incident de Carmin-sur-Mer.
-Et bien c'est par lui qu'elle a été tuée.
-QUOI ?
-Ou plutôt... Il n'était pas en pleine possession de ses moyens, il avait un trouble mental.
-Et ? Que s'est-il passé pour qu'ils en arrivent là ?
-Tu as forcément entendu parler d'Aegis, l'organisation qui a tentée de prendre le pouvoir il y a quelques années.
-Ouais. Quel rapport ?
-Nazael, Light, les Champion Sandra et Blue et la police ont lancés une attaque sur une grotte au pied du Mont Argenté, à Kanto. Aegis avait prévu de faire quelque chose de gros dedans.
-Qui était ? Demanda Imane, tenue en haleine.
-Une espèce d'invocation. Afin d'invoquer Yveltal, le Légendaire Dieu des Morts.

La jeune femme était stupéfaite. C'était impossible, non ? Les Légendaires, comme leur nom l'indiquaient, n'étaient que des légendes, pas des êtres réels !

-Toujours est-il que, de ce que je sais, Light tua Yveltal et prit son titre de Dieu des Morts. Peu de temps après, il fut prit d'un accès de folie et se battit contre ses amis. Nazael réussit à le contenir seule, sans ses Pokémon, avant qu'une erreur ne lui coûte la vie. Light retrouva le contrôle de lui même qu'une fois qu'il eut le sang de Nazael sur les griffes.
-Mais comment est-ce que...
-Une fois qu'il avait réalisé ce qu'il avait fait, Light préféra se suicider afin de ne plus faire de mal à ses amis. C'est comme ça que sont morts ces deux là.

Imane était sidérée. Comment pouvait-il savoir tout ça ? Il venait d'entrer au lycée quand cela c'était produit !

-Mais... Fit-elle, hésitante. Quel rapport avec toi ? Comment peux-tu savoir tout ça ?

Le regard de son ami se fit hésitant. Elle se mit à avoir peur de ce qu'il pouvait s'apprêter à lui dire. Elle ne mettrait pas fin à leur amitié, ça c'était sûr. Mais son regard sur lui pourrait changer sans qu'elle le veuille.
C'est alors qu'il la surprit en posant son front contre le sien.

-Ne t'inquiètes pas pour ça. Fit-il avec douceur. L'important c'est que je le sais.
-Pierre... Dis-le moi... Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-elle en posant sa main sur la joue de son ami. Je vois bien que tu veux me dire quelque chose mais que tu n'y arrive pas.

-Je ne veux pas te perdre... Or, si je te le dis...
-Idiot... Tu ne me perdras pas...

Il la regarda dans les yeux, ce qui la fit rougir un peu, sans qu'elle ne sache pourquoi. Il prit sa main dans la sienne, décolla son front et inspira un bon coup.

-En fait, je...