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Recueil des O.S. de carchakrokeur



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Informations

» Auteur : carchakrokeur - Voir le profil
» Créé le 07/05/2018 à 21:12
» Dernière mise à jour le 07/05/2018 à 23:57

» Mots-clés :   Conte   Drame   Famille   One-shot   Suspense

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O.S. Mécompris de tous
Mécompris de tous


Loin de toute forme de civilisation, dans les montagnes, un hurlement se fait parfois entendre lors de la pleine lune. Ce rugissement, quand il est provoqué en haut des falaises, avertit tout être vivant à la ronde : un Absol rôde dans les parages.
Nous autres créatures de la nuit ne sommes pas comme la majorité des espèces foulant cette terre.
C'est uniquement lors de la pleine lune que nous naissons ; ses rayons vivifiants nous permettent de créer et raviver notre pelage platine afin de ne pas être brûlé par la lumière incandescente émanant du soleil. Nous vivons en solitaire, et dès que nous sommes capables de survivre par nos propres moyens, nos parents nous abandonnent, nous laissant à nous-même.

Bien sûr, comme tous les Absols, ce fut mon cas. Mes premiers souvenirs remontent à quelques mois après ma naissance. Je m'amusais comme un louveteau avec une musaraigne trouvée non loin de ma tanière, bloquant continuellement sa fuite avec ma patte. Néanmoins je ne suis pas pour autant cruel : et bien au contraire ! Pour autant que je m'en souvienne, je ne me rappelle pas avoir blessé ou exécuté la moindre action qui pourrait être néfaste à autrui. C'est comme inscrit en moi, marqué au fer rouge dans mes veines, on pourrait même dire que je suis bienveillant.

De cette façon, je sais qu'en aucun cas je ne ferai du mal à un être vivant. Malgré le fait que les membres de mon espèce et moi ressemblions à des créatures dignes du monde des morts, nous attirons la sympathie des autres pokémons : pas une fois on ne m'a pas salué amicalement et avec respect.
Enfin disons que « presque » toutes les espèces m'ont toujours montré du respect.
Il existe bien un être vivant, un seul, qui me fuit comme la peste et m'exècre comme Satan.

Il a des caractéristiques bien propres à lui qui sont facilement reconnaissables : il s'agit d'une sorte de grand singe, qui marche sur deux pattes et se sert de ses deux autres membres afin de ramasser et utiliser des objets. Il s'agit d'êtres uniques en leur genre : ils s'amusent à empiler des pierres afin de faire de grandes bâtisses pour y vivre tout en détruisant tout l'environnement des alentours.
Je n'en ai pas vu beaucoup dans ma vie, car malgré le fait qu'ils soient des proies faciles pour beaucoup de grands carnassiers, ils ne s'aventurent rarement en montagne, là où je vis. Et de ce que m'ont dit les pokémons peuplant la forêt, ces gros singes seraient appelés « humains » .


La première fois que j'en ai croisés, c'était lorsque je me promenais en pleine forêt afin de me trouver une nouvelle tanière. Je m'arrêtai pour admirer le coucher de soleil quand je vis deux humains au loin. L'un était assez gros, de quoi nourrir une meute entière de Grahyèna, il portait une sorte de tissu à couleur flamboyante sur lui qui recouvrait l'intégralité de son buste. L'autre était un peu plus maigrichon, il n'avait à vrai dire que la peau sur les os et portait sur sa tête deux petites pierres transparentes qui réfléchissait la lumière. C'était les deux premiers êtres humains que je voyais de mes propres yeux, en chair et en os, de ma vie.

Piqué par ma curiosité, je m'avançai vers eux pour aller les saluer. Dès qu'ils me virent, ni une ni deux, ils prirent leurs jambes à leurs cous, déguerpissant à toute vitesse des sentiers battus.
Estomaqué, bouche bée, je restai planté en plein milieu de la forêt, plus que stupéfait par leur réaction.
Intrigué par leur comportement, je courus aussi vite que possible afin de ne pas les perdre de vue, afin d'observer plus attentivement ces mystérieuses créatures.
Je fus étonné en suivant ces deux énergumènes de trouver des dizaines, si ce n'est des centaines, d'humains regroupés au même endroit. J'en compris qu'ils vivaient en communauté, mais dans des bâtisses créées de toutes pièces, à la différence des grands mammifères ou des autres pokémons.


À mon arrivée devant le pâté de maison, je fus étonné de constater qu'une grande partie des pokémons que je connaissais dans la nature coexistaient dans le village avec les humains.
Dès que j'apparus et qu'ils purent me voir, la plupart des humains se ruèrent dans leurs habitations ou dans le bâtiment le plus proche ; néanmoins, quelques uns restèrent comme pour me faire face.

« Regardez ! Un Absol ! Vite débarrassez vous-en, sinon c'en sera fini de notre havre de paix ! Va-t'en Pokémon Désastre ! »
Ils semblaient tous être hostiles à ma présence, comme si j'étais responsable de leurs malheurs.
Certains me lancèrent des pierres que j'esquivai aussitôt avec aise, d'autres sortaient de leurs sacs des sortes de gros bonbons sphériques rouges et blanc.
J'étais naïf : il ne s'agissait guère de grosses friandises mais d'un moyen d'esclavagiser et réduire à l'état de simple outil les pokémons censés coexister avec eux.
Je fus extrêmement confus et outré par ces événements : d'un côté des habitants prêts à me lapider sans la moindre vergogne, de l'autre des esclavagistes prêts à utiliser des pokémons comme des outils afin de s'occuper de mon cas.

Et plus encore, je ne comprenais pas.
Quelques instants après, la terre commença à trembler, un grondement sourd se fit entendre, comme si la nature faisait part de sa colère.
Le sol, qui jusqu'alors était immobile, se fractura de part et d'autres autour de moi, la terre se fissura en deux, et peu à peu, engloutit un immeuble, puis deux…
À la fin des tremblements de terre successifs, le grondement s'étouffa lentement dans l'agitation commune des humains suite à la destruction quasi-totale des maisons et autres édifices.
Un crépitement attira mon attention : du haut de la montagne se dégageait une épaisse fumée grisâtre qui m'était inconnue, et d'une odeur infâme qui irritait mes naseaux.
Le genre qui piquait mon odorat, le genre dont je ne voulais guère m'approcher.
Et c'est en me retournant que je restai la gueule grande ouverte, ébahi.
La forêt, Ma forêt, celle où je suis né, celle où j'ai grandi, avec une végétation florissante et des coins paradisiaques…
Elle n'était plus.

La montagne verdoyante, digne de contes de fée, était désormais un lieu flamboyant, incandescent, et dont il ne restait que des cendres.
Je mis plusieurs minutes à comprendre que ma maison elle aussi était détruite, et en me retournant, les villageois, qui jusqu'à lors n'étaient « que » hostiles, brandissaient des lances, des pierres et autres armes.
Avec la rage du désespoir, ils étaient prêts à en découdre pour de bon, quoi qu'il en coûte.
Et soudainement, l'un d'entre eux tomba, puis un autre…
En l'espace d'un instant, les humains s'étaient écroulés par terre, jonchant sur le sol de façon inerte.
Ne comprenant pas ce qu'il se passait, je restai sur mes gardes, prêt à bondir au moindre geste.

C'est alors que du sol craquelé apparurent des traces sombres, jusqu'à ce qu'un disque d'une couleur noir de jais n'apparaisse totalement.
Il en sortit un être, couvert d'une armure obscure et dont l'on pouvait nettement distinguer la tête.
Il me dit alors, d'un air confiant et rassuré « Salutations, membre de la tribu Absol, j'ai vu que tu ne semblais pas être en bonne posture, tout va bien ? »
Je n'avais jamais vu une telle chose, une créature sortant de nulle part, assommant une vingtaine d'individus d'une manière énigmatique et venant à ma rescousse ?!
Choqué par les la tournure inattendue des événements j'abaissai instinctivement la tête en direction de mon sauveur en signe de respect.

« Merci énormément de votre aide, comment faire pour vous montrer ma gratitude ? »
« Absol, ton cœur semble être noble, je peux le sentir. Que dirais-tu de devenir l'un de mes compagnons durant mon périple ? »
J'acceptai, le suivant dans son voyage, et ainsi je pus voir de mes yeux le monde tel qu'il est, au travers de nombreux voyages : puisqu'en le suivant, je ne suis désormais plus qu'une ombre.