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Voeu d'Eternité de Nasca



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Informations

» Auteur : Nasca - Voir le profil
» Créé le 31/10/2017 à 16:39
» Dernière mise à jour le 18/02/2018 à 15:20

» Mots-clés :   Alola   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Suspense

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Acte 3 – Roxane
Ma pokeball s'ouvrit et le hurlement métallique de mon métalosse inonda la grotte. Ce n'était pas juste un métalosse. C'était le mien, j'en étais certain.

Thomas et Roxane étaient sous le choc. Personne ne s'attendait à ce que je possède un tel pokémon.

– Alakazam, attaque ball'ombre !

Thomas n'avait pas perdu de temps. Son pokémon se concentra et projeta une sphère noire en direction du mien.

– Métalosse, mur lumière !

Mon métalosse planta ses quatre pattes dans le sol. Aussitôt, un écran rosâtre apparut devant lui. La sphère heurta brutalement le mur lumière qui ne vacilla pas. Il y eut une explosion. Les magnetis s'écartèrent pour ne pas se faire emporter. Un nuage de poussière s'éleva. C'était le moment de prendre le contrôle du tempo.

– On fait comme d'habitude ! Eclate-le !

Du coin de l'œil, je vis Roxane surprise par mon ordre. Mon métalosse savait parfaitement quoi faire. D'un coup de griffe, il éclata le mur lumière. Lorsque le nuage de poussière se dissipa, je vis les yeux de Thomas s'écarquiller. Une nuée d'éclats de lumière filaient vers son alakazam.

– Pars, Alakazam ! Téléport !

Comme prévu. Je levai la tête, je cherchai des ondulations dans l'air. Bingo.

– A 11h, Métalosse. Poursuite !

Mon métalosse pivota d'un coup, fit apparaître une surface noire dans le sol et planta furieusement sa patte à l'intérieur. Alakazam apparut pile là où je pensais. Une grande surface noire surgit derrière lui et la patte de mon métalosse en émergea.

– Merde ! Derriè...

C'était trop tard. Le coup s'abattit brutalement dans le dos du alakazam. Il se le prit de plein fouet. Le pokémon psychique s'écrasa lourdement au sol.

– Finissons-en !

Mon métalosse fondit sur sa proie et l'entrava avec ses deux pattes arrières et sa patte avant gauche. Il leva sa dernière patte au-dessus de sa tête. Une lumière sinistre s'en dégageait.

– Poing météor !
– Arrête ! J'abandonne !

La lumière disparut et mon métalosse desserra son étreinte. Thomas rappela son pokémon inconscient. Je fis de même.

– Putain, t'es pas vrai, toi ! Comment t'as fait ça ?

Thomas et sa bande étaient sous le choc.

– J'veux dire. Ce pokémon. Cette anticipation. Tu sors ça d'où ?
– C'est bon, Thomas. T'as eu ton combat, cria Roxane. On s'en va maintenant.

Elle me prit le bras et m'entraîna vers la sortie.

1
Il y avait un peu moins de monde dehors. Les gros groupes s'étaient dissipés et tout le monde s'était rassemblé autour des musiciens.

Nous avons dévalé la pente et je m'apprêtai à rejoindre les autres. Mais Roxane avait toujours mon bras et ne semblait pas vouloir aller dans cette direction.

– Qu'est-ce qu'il y a, Roxane ?
– Tu vas vraiment faire comme si de rien n'était ? Tu viens de battre Thomas et tu n'as même pas l'air content. Et puis, ce métalosse, comment tu l'as eu ?
– Je ne sais pas. Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas ces derniers temps.

Roxane s'adossa à un palmier.

– C'est vrai que je te trouve différent ces derniers temps. Tu veux m'en parler ?
– Je ne saurai pas par où commencer.

Je me suis assis sur l'herbe. Elle fit de même et se laissa tomber à côté de moi. J'étais en train de réfléchir à mes prochains mots avec précaution.

– Est-ce que ça t'est déjà arrivé de sentir que la vie t'offrait une nouvelle chance ? Qu'elle te permettait de revenir en arrière pour pouvoir emprunter un chemin qui ne serait pas pavé de regrets et remords ? Qu'elle te permettait de choisir une profession qui ne te rappelle pas, à chaque instant, ce que tu as perdu de plus cher ?

Roxane écoutait et, à son silence, j'en ai déduit qu'elle ne voulait pas me couper. Alors, j'ai poursuivi.

– Et bien, j'ai l'impression que c'est ce qui m'arrive en ce moment. J'ai cette chance, mais je suis en train de tout foutre en l'air. J'ai peur de ne pas réussir à réprimer mes pulsions, les réflexes de mon ancien moi. J'ai peur de redevenir qui j'étais et d'être obligé de me remémorer sans cesse les choses que je veux oublier.

J'en avais peut-être trop dit.
› Je n'aurais jamais dû accepter ce combat.
» On ne peut pas étouffer qui on est réellement.

La ferme, consciences. Je me mis deux coups sur le crâne. Roxane me regardait en souriant.

– Tu dois me prendre pour un fou.
– Si c'était le cas, je me serais enfuie.

Son sourire s'agrandit. Elle était radieuse.

– Je pense que c'est normal de se poser des questions, surtout à notre âge. Il n'y a rien d'étrange là-dedans.
– Qu'est-ce que tu ferais à ma place ?
– Comment ça ?
– Si on t'offrait la chance de refaire ta vie. Est-ce que tu la saisirais ?

Elle se pinça les lèvres, puis tourna son regard vers la mer. A Algatia, je regardais souvent les étoiles. Elles étaient lumineuses, charmeuses. Je les ai regardées tous les soirs pendant je-ne-sais combien d'années, mais le spectacle ne m'avait jamais lassé. Les étoiles d'Alola étaient différentes. Elles étaient plus petites, moins brillantes, mais elles étaient mystérieuses et gorgées de secrets.

– Je vais te raconter une histoire, Pierre.

Je me suis tourné vers elle. Son regard était toujours perdu dans l'horizon.

– Je te l'ai déjà dit, mais je ne suis pas originaire d'Alola. Je suis née à Sinnoh.

Elle marqua une pause et joua avec son bracelet de fils tressés.

– Je n'ai jamais connu ma mère, parce qu'elle est morte pendant l'accouchement. Dans un sens, je pense que je n'ai jamais vraiment connu mon père non plus. Je sais qu'il ne se passait pas un jour sans qu'il ne pense à aller la rejoindre. Il a choisi de survivre pour que je puisse avoir un avenir. Mais j'étais trop jeune pour le comprendre. Moi, tout ce que je voyais, c'était un père toujours malheureux, jamais enthousiaste et qui n'avait jamais un mot d'encouragement pour sa fille. Alors, à seize ans, j'ai fugué. Je ne savais pas qu'à cause de ça, je ne le reverrai plus jamais.
– Je suis désolé.
– Tu n'as pas à l'être.

Elle fixait toujours l'horizon.

– Avec mes économies, j'ai pris un bateau pour Alola. La première chose que j'ai faite a été de m'inscrire au lycée. Je passe les détails sur le comment, parce que c'est une sacrée histoire. Lorsque j'ai quitté le lycée, je me suis naturellement tournée vers l'université pour poursuivre mes études. Je pense que c'est ce que mon père aurait voulu.

Quelque chose tiqua dans ma tête.

– Et comment tu fais pour financer tes études ?

Elle sourit.

– Je me suis inscrite à la Fondation Æther en tant que cobaye.

J'ai froncé les sourcils. Roxane semblait voir que j'étais perplexe car elle s'était empressée d'élaborer.

– Oh, rien de dangereux. Tu sais, ils ont un département de recherches pharmaceutiques là-bas. Ils produisent des nouveaux médicaments et nous autres, cobayes, les testons avant qu'ils ne soient mis sur le marché. C'est très très bien payé. Et les effets secondaires – quand il y en a – sont toujours minimes. Ce sont souvent des maux de ventre, des migraines. Ah, une fois, ça a complètement déréglé mon intestin. C'était pas beau à voir. Mais pourquoi je te parle de ça ?

Nous avons ri.

– Pour répondre à ta question, si on me donnait une chance pour changer mon avenir, je la saisirais sans hésiter.
– Et tu retournerais dans le passé, avant ta fugue ?
– Non, je ne pense pas. Je me suis longtemps sentie responsable pour mon père mais, aujourd'hui, je sais qu'il est heureux là-bas, avec ma mère. Ce ne serait pas juste de les séparer.
– Qu'est-ce que tu ferais de cette chance, alors ?
– Et bien, je m'en servirai pour me garantir un avenir.
– Je ne comprends pas.

C'était au tour de Roxane de chercher les bons mots.

– Cette fois, c'est toi qui va me prendre pour une folle. Mais, j'ai une intuition. L'intuition qu'il n'y a rien pour moi plus loin. Que j'ai déjà fait les mauvais choix.
– Qu'est-ce que tu racontes ?
– Je t'avais dit que tu trouverais ça bizarre.

Il y eut un grand boum. Un magnifique feu d'artifice éclairait la nuit d'Alola. Nous avons arrêté de parler pour regarder le spectacle.

Roxane s'était blottie contre moi. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas ressenti une telle émotion. Timidement, j'ai passé ma main autour d'elle. Elle accepta mon étreinte et se blottit plus près encore.

– J'ai peur de ce qui peut arriver, Pierre. Mais, j'ai le sentiment que si tu restes avec moi, rien ne pourra m'arriver.

Elle était tellement proche de moi. Les feux d'artifice se reflétaient dans ses yeux et je pouvais sentir la douce odeur de ses cheveux. J'ai souri.

– Tu ne serais pas en train d'essayer de me séduire ?
– Peut-être, dit-elle d'une voix enjôleuse.

Elle laissa échapper un petit rire.

– Mais, je suis sérieuse, tu sais. Si tu es là, à mes côtés, je n'ai pas peur. Je sais qu'il y aura un futur.

Je la sentis me passer une main le long du cou. J'ai senti ses lèvres se rapprocher des miennes. Je ne pensais plus à rien. Mes consciences chamailleuses s'étaient tues. J'ai fermé les yeux. Ce qui s'est passé ce soir-là, je veux m'en souvenir pour toujours.