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The Era of Fields de Baguetal



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Informations

» Auteur : Baguetal - Voir le profil
» Créé le 25/08/2017 à 20:41
» Dernière mise à jour le 25/08/2017 à 20:41

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Hoenn   Médiéval   Terreur

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Deuxième partie : Passion lavande
« Vergazon, contrée éternelle. Paix, amour et entraide. » C’est ce que lu une dernière fois le jeune Alaric sur l’écriteau, pour finalement le franchir. Il s'arrêta, se retourna, puis respira l'air frais depuis le sommet de la bute qui surplombait le hameau. Le garçon observa au loin son « humble demeure ». Il pu apercevoir la silhouette de sa mère, en train de bêcher bêtement la terre ; sûrement un moyen pour elle de ne pas penser à ce qu'il pourrait arriver à son cher fils.

Alaric souffla une dernière fois, se retourna de nouveau, puis retira le collier qu'il avait pourtant soigneusement mit autour de son cou. Il prit tout de même soin de le placer délicatement dans sa poche (qui était quelque peu déchirée, du fait de l’état presque pitoyable de son vêtement). Mais c’est sans plus se poser de questions et confiant qu'il avança en sautillant, inévitablement de joie. En effet, il partait enfin à l'aventure, seul, même l'histoire de quelques heures. Il n'oublia évidement pas d'observer, de contempler le paysage qui s'offrait à lui. Un tableau nul différent de celui qu'il connaissait à Vergazon, seulement de nouvelles routes, toujours faites de terre mi-sableuse. 

Le soleil, à son apogée, se faisait de plus en plus sentir : le chemin monotone et les alentours couverts de champs de verdure ne laissaient aucune place à ne serait-ce que quelques coins d'ombre. Mais après plusieurs minutes de rude marche, le garçon aperçu un point d'eau, une petite mare entourée de plusieurs arbres. Sans se faire attendre, il décida de s'y arrêter quelques instants, histoire de se rafraîchir. C'était aussi l'occasion pour lui de se poser un peu et de faire un point sur ce début de voyage...

« Pouah j'ai trop chaud, elle est folle ma mère ! Mais mon pauvre père... De toute façon je ne ferais pas demi-tour. Bon je ne m'attendais pas à des paysages hors du commun, quoi que...j'ai attendu ce moment depuis tellement longtemps je...c'est tellement bon d'enfin respirer une nouvelle atmosphère. J'appréhende un peu d'arriver à Poivressel, mon père me dit toujours que les gens sont sans pitié là-bas, que c'est chacun pour soi. Apparemment le marché est tellement grand que l'on peut s'y perdre comme dans un labyrinthe. Aller, trêve de bavardage, allons nous rafraîchir.»

Le jeune homme se rapprocha de l'eau poisseuse, et s'éclaboussa plusieurs fois le visage et le corps. Pris d'un élan de folie, il se déshabilla entièrement et sauta dans la mare.

C'est alors qu'un jeune Barloche se mit subitement à bondir hors de l'eau quelque peu croupie, en direction de notre héros. Le Pokémon ouvrit alors sa bouche puis lança un puissant jet d'eau dans la tête du garçon. A croire qu'il l'avait entendu quelques secondes auparavant. Alaric se plia de rire malgré son étourdissement. Il est vrai que dans le coin, ce type de Pokémon était vu comme imprévisible. Il avait sûrement agi de cette manière, pensant que le garçon lui voulait du mal.

Bien rafraîchi et remis de ses émotions, il se rhabilla sans prendre le temps de se sécher. A vrai dire, la chaleur était tellement étouffante que la moindre goutte d'eau ne résisterait pas plus de quelques secondes.

Le garçon reprit sa route en direction de la grande ville portuaire de Poivressel. Il trouvait le temps de plus en plus long, et l'air de plus en plus chaud. Depuis son départ, il n'avait croisé personne, si ce n'étaient quelques petits Pokémons sauvages. A vrai dire, Vergazon était un village coupé du reste du monde, personne n'avait intérêt à se rendre là-bas. Il ne pouvait même pas servir de village-étape aux voyageurs ou marchands du fait de son enclavement rocheux. Rien ne pouvait contribuer à développer l'économie de ce petit hameau. En effet, l''on ne pouvait accéder à Vergazon seulement depuis Lavandia.

****
Peu à peu, des champs de blé et de lavandes remplacèrent les plaines verdoyantes :

« J’aperçois des maisons au loin, ouf, le chemin jusqu'à Lavandia est bientôt fini ! C’est pas si loin en fait...quoi que, je suis tellement fatigué que ma tête pourrait me jouer des tours, se fit Alaric, cachant ses yeux du soleil grâce à sa main droite. »

Il se remua la tête et continua de voir les fameuses habitations au loin. Ce n'était donc pas une hallucination. Il était enfin arrivé à destination de Lavandia, ville dans laquelle il pourrait se reposer un peu avant de reprendre la route pour Poivressel.

C’est donc prit d’effervescence que le garçon retrouva de l'énergie et se mit à courir en direction du mur de maisons. Dans son élan, le fameux collier qu'il avait retiré de son cou glissa malencontreusement de sa poche. Il n’y prêta pas attention, totalement obsédé par son objectif.

Derrière lui, l'objet se mit étrangement à briller. Peut-être étaient-ce les rayons du soleil qui reflétaient sur les petites pierres...

****
« Lavandia, carrefour hoennien aux milles lavandes. Prospérité, savoir-vivre et loyauté. » lu le garçon, essoufflé, sur une grande enseigne indiquant l'entrée de la ville. Bien différente de celle qu'il connaissait à Vergazon d'ailleurs. Beaucoup plus imposante et faite de bois noble sculpté.
Seulement, la stupéfaction de notre héros se poursuivit lorsque son regard s'enfonça plus profondément dans le village. En effet, il distinguait clairement une foule de personnes bougeant sans arrêt. Tout le monde avait l'air de se marcher dessus. Leur regard se dirigeait au même endroit. Les personnes semblaient très agacées et poussaient des cris de désagrément qu'il pouvait bien distinguer :

« - Laissez-nous passer ! On ne peut pas vivre sans ça ! Bande de bons à rien ! »

Alaric décida donc de s'approcher de l’attroupement. Et il pu distinguer face aux silhouettes des hommes à dos de Tauros, placés de façon à leur barrer la route.
Dans l'incompréhension, il demanda à une femme devant lui, d’un ton haussé du fait d’une cacophonie certaine :

« - Mais qu'est-ce qu'il se passe ?!
- Ils ne veulent pas nous laisser passer ! Mais on a pas le choix c’est le seul chemin terrestre pour aller à Poivressel !
- Mais pour...
- Pousse-toi gamin, je vais leur régler leur compte à cette bande de vauriens ! cria un homme en poussant violemment Alaric sur le côté. »

Quelque peu secoué, il s'écarta de la horde rapidement. Il vit à quelques mètres de là un grand champ de lavandes. Il décida de s'y rendre pour retrouver ses esprits.
L'odeur fraîche et apaisante que dégageaient d’ailleurs celles-ci suffisait à le détendre. De nombreux petits Mystherbes gambadaient un peu partout entre les fleurs, il aperçu même un Rosélia un peu plus loin.
Alaric s’étala alors sur le parterre fleuri, essayant de se canaliser et de comprendre ce qu'il se passait au village. De nombreuses questions trottaient dans sa tête : qui étaient ces hommes qui leur barraient la route ? Pourquoi les gens paraissaient si violents ?

« - Eh toi, tu n'as pas le droit de t'asseoir ici, ce champ appartient à mon père ! »

Le garçon se releva, sans broncher. Il se retourna, puis vu une jeune fille non plus vieille que lui. Malgré sa petite robe de tissu bleu indiscutablement médiocre, elle avait les traits fins et des yeux verts vifs. Sa chevelure longue et blonde pourtant salie par de la poussière, regorgeait quelque peu de vitalité.
C’est mécaniquement qu'il lui répondit :

« - Désolé, je voulais juste savoir ce qu'il se passe là-bas ! Je...j'ai pas réfléchi en venant ici, je... oui désolé... Tu sais ce qu'il se passe toi ? »

Elle se mit alors à se gratter le cuir chevelu, puis regarda en soufflant la troupe de personnes, au loin :

« - La garde royale que tu peux voir à dos de Tauros, ne cesse de dire que Poivressel est momentanément inaccessible à cause de travaux sur la route. M'enfin d'autres comme moi pensent que le roi est actuellement là-bas et qu'il ne veut juste pas être dérangé par le monde.
- Tu veux dire qu... tout ça pour ça ? Tu rigoles j'espère ?
- Bah non, c’est qu'un pauvre égoïste. Il est pas au pouvoir pour le peuple lui, mais pour sa petite personne. Et c'est que le début...
- Je...je savais pas, à vrai dire chez moi on vit au jour le jour. La dernière fois que le roi est venu nous rendre visite remonte à plusieurs années il me semble. C'était d'ailleurs Othon Notre Bien-Aimé ! Oui voilà, son père !

Othon « Notre Bien-Aimé » était le père du roi actuel, Odon « Le Bon ». L'un était adoré, l'autre détesté. Le roi Othon se dévouait corps et âme pour sauvegarder l'harmonie entre son peuple et les Pokémons. Sa mort soudaine, survenue il y a bientôt une décennie de cela, restait encore inexpliquée.

« - Ne me dites pas que...toi ! Tu viens de Vergazon n'est-ce pas ! J'aime pas trop les gens de là-bas, pas assez instruits. Trop « vieille Hoenn », trop isolés de la réalité. C'est pas tout mais je dois rejoindre mon père moi ! »

La fille se mit alors à courir presque immédiatement vers la foule, laissant Alaric seul derrière elle, offusqué par tant d'insultes envers ses proches et son village natal.

« Ma mère avait raison, ils sont fous ces gens... Mais... je fais quoi moi maintenant ? »

Il observa la fille qui courait encore à vive allure puis continua sa réflexion, cette fois debout par peur de nouvelles représailles. Il tourna sa tête de droite à gauche, et aperçu ce qui avait l'air d'être une forêt, derrière le champ. Soudain une idée lui vint à l'esprit :

« Je trouverais sûrement des baies et des graines là-bas, ma mère ne m’en voudra pas toute façon...ce n'est pas de ma faute. Et puis pour les outils, pourquoi ne pas en voler au père de cette fille, ahah ! Non, jamais je n'oserais, quoi que...»

Le garçon, sans vouloir détourner son chemin, coupa à travers champ, écrasant sans pitié les multiples lavandes qui se trouvaient sur sa trajectoire. Il repensa aux paroles de la fille, et éclata de rire.