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The Era of Fields de Baguetal



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Informations

» Auteur : Baguetal - Voir le profil
» Créé le 30/08/2017 à 17:37
» Dernière mise à jour le 30/08/2017 à 21:12

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Hoenn   Médiéval   Terreur

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Troisième partie : La curiosité est un vilain défaut
« Bois des Alizés, vaste forêt hoennienne. Carte conseillée. », c’est ce qui était inscrit sur un écriteau du même type que celui présent devant Vergazon. En levant encore la tête, Alaric put lire une flèche en bois indiquant la direction « Vers province chimnale ». Ne voulant pas s'aventurer trop loin, il décida de rester aux abords de la forêt, et partit à la recherche d'arbre à baies et de possibles graines.

« Moi qui pensais à un petit bout de forêt, j'ai finalement l'impression qu'elle est infiniment grande ! s'étonna le garçon, ne sachant plus où donner de la tête. »

En effet, devant lui se dressaient d’immenses arbres tous plus différents les uns des autres. Se mélangeaient de multiples races de chênes, de frênes ou encore d'hêtres. De nombreux sapins s'y imposaient aussi. Il pouvait distinguer au sommet de quelques d’eux des ruches de Dardagnan, plus bas des Coconforts et des Chrysaciers accrochés à leurs branches. Il était certain que les amoureux d'insectes faisaient de cette forêt leur sanctuaire.

A priori aucune trace d'arbre à baies. Le garçon changea alors d'avis et choisit de s'enfoncer dans la forêt, dans l'espoir d'accomplir sa mission. Borné pourrait-on en déduire. Pourtant Alaric était surtout un garçon de parole. Il n'aurait pas le courage de revenir bredouille ; et que penserait sa mère de lui ? Et son père ?
C'était un adolescent sûr de lui, mais il voyait en ses parents des personnes invulnérables. Son père incarnait l'autorité pure, sa mère la douceur tendre. C'était la combinaison parfaite, celle qu'il ne pouvait réfuter. Jamais il ne pourrait imaginer le simple fait de décevoir ses parents, ou même autrui. A vrai dire, il faisait toujours figure de garçon exemplaire à Vergazon ; rendant un jour service à la doyenne du village, puis à ses voisins le lendemain.
Alors il chercha et amassa le peu de graines qu'il trouva ça et là. Les graines ne valaient pas des baies fraîches, mais il est vrai qu'elles étaient de bons substituts à celles-ci.

Cependant les minutes passèrent, et toujours aucune trace de baies.

« Elle est maudite cette fichue forêt c'est pas possible..., geignit le garçon. »

Les Chenipottes ou autres insectes rampants qu'il repoussait jusqu'à présent grâce à son Galekid et son Pifeuil laissaient progressivement place à des Aéromites ou des Papilusions. Les rayons du soleil se faisaient de plus en plus discrets et les épaisses couches de feuilles des arbres prenaient elles de plus en plus d'envergure. La chaleur que notre héros pouvait ressentir encore quelques minutes avant se dissipait, au profit d'une fraîcheur et d'une humidité tombantes :

« On est mieux ici que dans les champs en plein soleil, mais je vais devenir fou !! s’agaça-t-il.»

Le garçon commençait à perdre patience. Et si cette forêt ne renfermait finalement que des Pokémons insectes et des arbres tous plus impressionnants les uns que les autres ?
Cela faisait bien maintenant plusieurs heures qu'Alaric avait laissé sa tranquille et paisible vie de côté dans son petit village. Il pensait à sa mère, qui devait se faire un sang d'encre. Puis à son père, qui lui, devait être fier de son fils. Il ne pu s'empêcher d'imaginer une scène dans laquelle sa mère pleurait à chaudes larmes, assise sur son fauteuil, avec son père à côté qui essayait, en vain, de la raisonner. Il se mit alors à sourire.

En regardant en face de lui, il vu se dessiner au loin une sorte de maisonnette établie au milieu d'une clairière.

«La chance me sourit enfin ! S'il y a quelqu'un qui habite dedans, il saura peut-être me dire où trouver des baies !»

Il s'empressa de s'y diriger en prenant soin de ne faire tomber aucune des graines qu'il avait ramassées. En s'approchant, Alaric constata que la maison n'était qu'en fait une cabane en bois. Il regarda autour de lui, mais ne vit personne. Il toqua donc sans la moindre hésitation. Aucune réponse. Il recommença une seconde fois, toujours rien. Mais la porte n'était pas totalement fermée, cela l'incita donc à entrer. Il la poussa alors d'une discrétion ratée : elle grinçait.

Tout de suite une odeur de renfermé se dégagea de la pièce, qu'il pouvait à peine distinguer du fait d'une très faible luminosité. En effet, seule la lumière qui traversait la porte permettait de l'illuminer. Il regarda partout autour de lui en concentrant ses yeux du mieux qu'il put.
Il arrivait à distinguer des murs cachés par des plans de villes et cartes de la région, tous griffonnés d'innombrables dessins et écrits incompréhensibles. Une table en bois au milieu de la pièce était elle aussi couverte de papiers et journaux.
En continuant de s'enfoncer dans le noir, il posa son pied sur un endroit creux : il baissa son regard et pu observer une sorte de poignée accrochée au sol. Bien sûr, il tendit alors son bras dans le but de la tirer.

« Non, je ne devrais pas faire ça, se fit Alaric. Je sais même pas pourquoi je suis rentré c'est...malpoli. Puis mince, j'ai rien à perdre !»

C'était en fait une sorte de trappe. Il allait l'ouvrir, mais la luminosité s'amoindrit progressivement, jusqu'à ce que le noir complet redevint maître de la pièce. S'en suivit immédiatement d'un claquement de porte.

« - Ahem... Alaric ? questionna alors une voix sèche et rauque. »

Le garçon se retourna alors presque instantanément, la boule au ventre. La tension était à son comble.

« - Qu...comment connaissez-vous mon nom ? Qu...qui êtes-vous ? rétorqua-il d'une voix tremblotante.
- Oh...je vois, tu as de l'audace cher ami. Tu es...chez moi et oui, tu as l'audace de me demander qui je suis.
- Je...désolé, je vais m'en aller, dé...désolé du dérangement...
- Attend, je ne te veux aucun mal jeune homme, tu sais. »

Le mystérieux homme souffla avant de reprendre :

« - Le destin s'est juste...un peu précipité, mais ce n'est pas grave, au contraire. »

Alaric tremblait. Sa tranquille petite vie venait d'être perturbée par un étranger. Le type de personne dont sa mère lui avait toujours prévenu de se méfier. Il ne comprenait pas ce que lui voulait l'homme. Il regarda partout autour de lui, espérant trouver un moyen de s'échapper. Mais hormis une obscurité certaine et omniprésente, aucune occasion ne se présentait. Enfin, il avait songé à passer par la fameuse trappe, mais nul ne savait où elle menait (si elle menait vraiment quelque part). Il ne trouva donc comme seul moyen d'affronter l'homme.

« - C-comment me connaissez-vous ? bafouilla le jeune garçon.»

L'étrange homme semblait s'avancer vers Alaric, qui ne bougeait alors plus. Il contourna son chemin vers la droite, puis ouvrit l'une des deux petites fenêtres de la cabane. Un rayon de soleil traversa alors la pièce, qui reprit de ses couleurs.
Notre héros pu voir en face de lui un très grand homme peu corpulent. Son visage maigre, voire quelque peu osseux lui donnait un teint presque blême. Sa bouche fine était cachée par une barbe mi-longue poivre-et-sel. Un personnage peu charismatique, du moins lorsqu'il n'usait pas de son langage.

« - Bon, l'on m'a dit de ne rien dire, si ce n'est que tu es l'un de nos élus, petit. »

Le visage terne de l'homme à la barbe laissa alors place à un rictus semblant bienveillant.

« - Pour sauver l'avenir d'Hoenn, notre chère région, reprit-il. Demain soir à la nuit tombée, rends-toi à Lavandia au niveau du puits le plus à l'est de la ville. »

Le garçon restait perplexe. Lui qui était envoyé par sa mère pour ravitailler l'élevage familial de Pokémon, se retrouvait dans une bien étrange situation. Sur le coup, il n'arriva pas à sortir le moindre mot de sa bouche. Après quelques secondes, il répondit :

« - V...vous devez vous tromper monsieur. Je n'ai rien à voir avec c...
- Certainement que si Alaric, crois-moi, le coupa l'homme. Écoute, fais-moi confiance. Je sais qui tu es. Il faut absolument que tu viennes demain.
- M-ma mère ne voudra jamais ! Puis... c-c'est non ! 
- Hmmh ! »

Le mystérieux homme se mit à sourire. Un sourire certain et sûr. Il se dirigea vers la porte, et tout en l'ouvrant, fit signe à Alaric de partir. Sans perdre un instant, le garçon s'empressa de quitter la maison, sans se retourner. Puis il se mit à courir en direction de Lavandia.

****
Toujours dans la forêt, mais cette fois loin de la maison de la clairière et de l'homme, Alaric ne savait plus quoi penser. De nombreuses questions se mélangeaient dans sa tête.

« Plus jamais je retournerai ici, ni à Lavandia ! Cet homme, q-quel mystère, j'en ai encore froid dans le dos. C'est quoi cette histoire d'élu et de puits ? Décidément j... »

Tout en marchant à allure rapide, il ne put s'empêcher de regarder derrière lui. L'homme pourrait s'être lancé à sa poursuite, pensa-t-il. Mais, en y réfléchissant bien, il n'avait pas l'air si méchant que ça. Qu'importe, c'en était trop pour le jeune garçon. Cette fois-ci, tant pis pour les baies et les outils. Il était bien décidé à rentrer à Vergazon, son cocon natal.

Il ne se doutait encore de rien.

***
« Aucun bonheur n'est possible dans l'ignorance, la certitude seule fait la vie calme. » - Émile Zola